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Famine en Somalie


jabial

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Invité jabial

Je n'ai pas encore reçu de lettres de haine à ce jour, alors je donne le bénéfice du doute.

"Et s'il ne reste qu'un seul juste, Je ne détruirai pas la ville".

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Je ne suis pas très tenté de faire des dons à une population qui me hait de toute manière, pour le simple fait d'être occidental.

decleardot.gifSomalis somalis@gmail.comàcleardot.gifNirvana <nirvana@gmail.com>

datecleardot.gif20 juillet 2011 13:46objetcleardot.gifhate mailenvoyé parcleardot.gifgmail.com

Mr Nirvana,

We hate you,

because you are.

Best regards,

The Somalis.

icon_mrgreen.gif

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Je n'ai pas encore reçu de lettres de haine à ce jour, alors je donne le bénéfice du doute.

La zone où a lieu cette famine est tenue par les islamistes, qui outre leur recrutement forcé et systématique d'enfants-soldats, ont déplacé des populations et chassé les humanitaires il y a deux ans.

Cela dit il est vrai que la politique inflationniste des Etats-Unis a aussi encouragé la spéculation sur le prix des produits alimentaires de base.

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En attendant, on peut toujours faire des dons à ACF en espérant que la partie qui ne sera pas détournée par les mafias locales puisse sauver du monde…

Si tu es en mal de dons, tu peux aider les Japonais terrassés par un tremblement de terre et surtout un terrible tsunami le 11 mars, ici:

http://www.jrc.or.jp

Interface en anglais où tu trouveras paypal ou des comptes pour donation par virement:

http://www.jrc.or.jp…4_00002070.html

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D'autant que la même double contrainte pesait sur les humanitaires avant: soit ils fermaient les yeux sur la revente des produits d'aide, soit ils quittaient le terrain.

Je ne vois pas d'inconvenient à ce que le croissant rouge, puisque la croix est bannie, s'en charge. Probablement ils ne veulent pas non-plus s'impliquer!?

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  • 2 weeks later...
Somalie : merci, mais nous avons déjà amplement donné

Communiqué de Bernard Lugan - 29 juillet 2011

La Somalie étant encore frappée par une famine, une nouvelle fois les médias déversent des images atroces accompagnées de commentaires dégoulinants de bons sentiments et chargés de reproches culpabilisateurs. Comme si nous, Européens, avions la moindre responsabilité dans ce drame dont les deux principales causes répétitives sont clairement identifiées :

- Une guerre tribale que se livrent des clans historiquement rivaux.

- Une surpopulation suicidaire qui a détruit le fragile équilibre écologique régional. Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement avec un taux de natalité brute de plus de 48% et un indice de fécondité par femme atteignant 6,76 enfants ?

Au moment où une intense campagne vise à préparer les esprits à une intervention, il est impératif de donner les clés du problème somalien tant il est vrai que seul le retour à l’histoire permet de tempérer les émois humanitaires :

1) La Somalie est en guerre depuis 1978. Le problème n’y est pas ethnique mais tribal, le grand ensemble ethnique somali qui occupe une vaste partie de la Corne de l’Afrique est en effet divisé en trois grands groupes (Darod, Irir et Saab), subdivisés en tribus, en clans et en sous clans qui se sont toujours opposés. Hier pour des points d’eau et des vols de chameaux, aujourd’hui pour des trafics plus « modernes ».

2) Le 15 octobre 1969, après l’assassinat du président Ali Shermake, le général Siyad Barre prit le pouvoir. C’était un Darod de la tribu Maheran. En 1977, il lança son armée dans l’aventureuse guerre de l’Ogaden. Dans un premier temps, l’armée éthiopienne fut balayée, puis l’offensive somalienne se transforma en déroute. Après cette défaite, les réalités tribales s’imposèrent avec encore plus de force qu’auparavant et le gouvernement ne fut plus désigné que sous l’abréviation MOD, qui signifiait Marehan-Ogadeni-Dhulbahante, à savoir les trois clans associés aux affaires.

3) Une terrible guerre tribale opposa ensuite les Darod entre eux. Finalement, la tribu Hawiyé l’emporta sur celle des Maheran et le 27 janvier 1991 le général Siyad Barre fut renversé.

4) La Somalie subit alors la loi de deux factions antagonistes du CSU (Congrès somalien unifié), mouvement tribal des Hawiyé, qui éclata sur un critère clanique opposant le clan agbal d’Ali Mahdi Mohamed au clan Habar Gedir dirigé par le « général » Mohamed Farah Aidid. Dans le nord du pays, le 18 mai 1991, le Somaliland, ancien protectorat britannique, se déclara indépendant.

5) La guerre des milices provoqua une atroce famine et l’opinion américaine se mobilisa. En France le docteur Kouchner lança la campagne du « sac de riz pour la Somalie ». Puis, au mois de décembre 1992, un corps expéditionnaire US débarqua dans une mise en scène théâtrale pour « rendre l’espoir » aux populations somaliennes. L’opération « Restore Hope » avait été déclenchée au nom d’une nouvelle doctrine inventée pour la circonstance, l’ingérence humanitaire, ce colonialisme des bons sentiments. Ce fut un échec cuisant et le 4 mai 1993, l’ONU prit le relais des Etats-Unis en faisant débarquer un corps expéditionnaire de 28.000 hommes. Le 5 juin, 23 Casques Bleus pakistanais furent tués par les miliciens du « général » Aidid et le 12 juin, un commando américain échoua dans une tentative de représailles contre le chef de guerre somalien. Le 3 octobre enfin, 18 soldats américains perdirent la vie dans l’affaire de la « chute du faucon noir ».

6) Au mois de mars 1994, à Nairobi, un accord de réconciliation fut signé entre les deux chefs hawiyé, mais il demeura lettre morte. A partir du mois d’août, l’anarchie fut totale, les hommes d’Ali Mahdi contrôlant le nord de Mogadiscio et ceux du « général » Aidid le sud. Le 22 août, 7 Casques Bleus indiens furent tués. Les Américains rembarquèrent alors, abandonnant dans le bourbier somalien le contingent de l’ONU composé de soldats pakistanais et bengalais. Le 28 février 1995, il fallut un nouveau débarquement baptisé opération « Bouclier unifié » pour extraire les malheureux devenus otages. L’ONU quittait la Somalie sur un cuisant échec politique et militaire qui lui avait coûté 136 morts et 423 blessés.

7) Les clans somalis se retrouvèrent alors entre eux et ils s’affrontèrent de plus belle. Le 1° août 1996, le « général » Aidid, grièvement blessé au combat mourût. Son fils Hussein Aidid lui succéda à la tête de son parti, le CSU/UNS (Congrès somalien unifié/Union nationale somalienne), c’est à dire sa milice tribale composée du noyau dur du sous clan des Saad, lui-même étant une sous division du clan des Habr Gedir de la tribu hawiyé. Dans le sud du pays, les miliciens de Hussein Aidid s’opposèrent aux Rahanwein, ces derniers s’affrontant ensuite en fonction de leur appartenance clanique tandis que dans le nord-est, plusieurs composantes des Darod dirigées par Abdullahi Yussuf Ahmed créaient au mois d’août 1998 une région autonome baptisée Puntland.

8) En 2004, après d’interminables discussions entre les factions claniques, un accord de partage du pouvoir fut trouvé, mais le Gouvernement Fédéral de Transition, incapable de s’installer en Somalie fut contraint de « gouverner » depuis le Kenya.

9) Puis un nouveau mouvement fit son apparition sur la scène somalienne, les Tribunaux islamiques dont les milices, les Shababs (Jeunes) menacèrent de prendre Mogadiscio. Au mois de décembre 2006, pour les en empêcher, l’armée éthiopienne entra en Somalie sans mandat international, mais encouragée par les Etats-Unis.

10) Par le vote de la Résolution 1744 en date du 21 février 2007, le Conseil de sécurité de l’ONU autorisa ensuite le déploiement d’une mission de l’Union Africaine, l’AMISOM. L’UA avait prévu qu’elle serait composée de 8000 hommes, or les pays volontaires ne se bousculèrent pas.

Depuis, à l’exception du Somaliland et dans une mesure moindre du Puntland, les islamistes contrôlent la majeure partie du pays. Or, pour eux, la famine est une véritable aubaine car :

- Elle va leur permettre d’être reconnus par la « communauté internationale » qui devra traiter avec eux pour l’acheminement de l’aide alimentaire.

- Elle va leur permettre d’achever la prise de contrôle du pays.

- Elle va leur permettre de tirer de juteux profits des détournements de cette aide, comme cela avait été le cas lors de la grande famine d’Ethiopie dans les années 1984-1985.

La conclusion de cette mise au point est donc claire : nous n’avons rien à faire dans cette galère. A moins, naturellement, de vouloir verser dans le « tonneau des Danaïdes » somalien une aide qui serait pourtant tellement utile à nos SDF et à toutes ces familles françaises qui ne mangent plus à leur faim.

Enfin, mes pensées vont à cet officier français - et à sa famille -, prisonnier des milices somaliennes depuis deux longues années et dont le sort n’émeut pas particulièrement l’opinion. Mais il est vrai qu’il n’a pas la chance d’appartenir à la corporation journalistique…

http://www.bernard-lugan.com

http://afriquereelle.blogspot.com

Bernard Lugan

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Mouais, même -si- tout ce q'il raconte est vrai, ca ne change rien au fait qu'il y a des gamins qui meurent en ce moment, a moins de prouver que tous les fonds sont massivement détournées et qu'il ne s'agit pas d'une simple 'taxe' artisanale, y'a quand même du pognon qui sauve des vies humaines.

(Ca va sans dire que je ne justifie en rien de donner le fric des autres hein, seulement le sien)

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Encore une fois très bon rappel à l'Histoire et des faits de Bernard Lugan.

Je me rappelle encore de l'iniciative de Kouchner en 92, j'étais gamin et tous les gogos -obéïssant comme de bons citoyens-soldats- donnaient un paquet de riz, ignorant que ceux-ci aussitôt en Somalie seraient détournés par la corruption et les milices tribales et claniques. Depuis, les gogos continuent à redonner, comme à Haïti par exemple, on n'apprend décidément rien des erreurs du passé.

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donner de la nourriture dans les pays où il y a la famine, c'est alimenter le problème. Si le pays n'est pas capable de se nourrir lui-même, y envoyer des vivres ça va attirer encore plus de monde, et ça rend inutile le travail de ceux qui s'évertuaient à produire des aliments sur place.

Il faut laisser ceux qui ont faim mourir, partir ou trouver par eux-même un moyen quelconque de subvenir à leurs besoins.

Sinon on ne fait que remplir un immense vase de Tantale.

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J'ai du mal à comprendre comment dans un pays où des millions de gens n'ont rien à bouffer, on trouve des types qui ont du pognon et de l'énergie pour faire la guerre ?

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ca ne change rien au fait qu'il y a des gamins qui meurent en ce moment

Je me souviens qu'il y a un forumeur qui a ceci comme signature : il faut estimer comme un bien le moindre mal.

Si on les aide, que se passe-t-il? Si on ne les aide pas que se passe-t-il?

donner de la nourriture dans les pays où il y a la famine, c'est alimenter le problème. Si le pays n'est pas capable de se nourrir lui-même, y envoyer des vivres ça va attirer encore plus de monde, et ça rend inutile le travail de ceux qui s'évertuaient à produire des aliments sur place.

Il faut laisser ceux qui ont faim mourir, partir ou trouver par eux-même un moyen quelconque de subvenir à leurs besoins.

Sinon on ne fait que remplir un immense vase de Tantale.

:facepalm:

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La Somalie étant encore frappée par une famine, une nouvelle fois les médias déversent des images atroces accompagnées de commentaires dégoulinants de bons sentiments et chargés de reproches culpabilisateurs. Comme si nous, Européens, avions la moindre responsabilité dans ce drame dont les deux principales causes répétitives sont clairement identifiées :

- Une guerre tribale que se livrent des clans historiquement rivaux.

- Une surpopulation suicidaire qui a détruit le fragile équilibre écologique régional. Comment pourrait-il d’ailleurs en être autrement avec un taux de natalité brute de plus de 48% et un indice de fécondité par femme atteignant 6,76 enfants ?

La guerre tribale a comme fond les pétroles de l'Ogaden, et les puissances étrangères n'y sont pas étrangères, les chinois apporte par exemple un soutien discret au somaliland, en espérant utiliser le port en eau profonde de Berbera dont les infrastructures ont été construites par l'union soviétique au tout début des années 1970. Cette guerre tribale interminable ainsi que la politique de sédentarisation de Siad Barre à la fin de son règne , a diminué le pastoralisme nomade historique des somalis ce qui rend la population très fragile vis à vis des sécheresses régionales qui sont assez régulières. Concernant la fécondité elle est très élevée mais elle n'est pas une cause directe de famine, le mali ou l'ouganda ont des taux similaires sans famine de grandes ampleurs, alors que le Zimbabwe (3,6) ou l'Erythrée(4,6) ont des épisodes de famines.

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C'est marrant l'allusion aux SDF et familles françaises qui gagneraient à recevoir les mêmes soins, quand on sait que la majeure partie des dons aux nécessiteux en France sert à payer tous ceux qui se chargent d'acheminer, de transformer et de distribuer ces dons.

Tout ce que dit cet article est surement très factuel mais la conclusion est loin d'aller de soi. Bien sur qu'une partie de l'argent part à la dérive et va même servir à aggraver le problème dans de nombreux cas, c'est pareil dans toutes les situations de dépendance. C'est le niveau 1 du dilemme moral de la charité. Donner une chance quitte à ce qu'elle soit gaspillée ou laisser mourir. Ceux qui trouvent le choix facile ont bien de la chance. Au moins ils dorment tranquille la nuit.

A la charge des donateurs de trouver des intermédiaires honnêtes et professionnels.

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C'est marrant l'allusion aux SDF et familles françaises qui gagneraient à recevoir les mêmes soins, quand on sait que la majeure partie des dons aux nécessiteux en France sert à payer tous ceux qui se chargent d'acheminer, de transformer et de distribuer ces dons.

Mouais je connais pas mal de vrai benevoles qui aident les SDF et les necessiteux pour a peine un merci…

Et sur le sujet je rejoins Nicolas A. meme si c'est pas tres "bien pensant".

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donner de la nourriture dans les pays où il y a la famine, c'est alimenter le problème. Si le pays n'est pas capable de se nourrir lui-même, y envoyer des vivres ça va attirer encore plus de monde, et ça rend inutile le travail de ceux qui s'évertuaient à produire des aliments sur place.

Il faut laisser ceux qui ont faim mourir, partir ou trouver par eux-même un moyen quelconque de subvenir à leurs besoins.

Sinon on ne fait que remplir un immense vase de Tantale.

C'est quoi ce raisonnement ? Un acte de charité volontaire, n'empêche pas les agriculteurs locaux de cultiver ou d'élever. Tout d'abord , la demande en nourriture est à mon avis plus importante que l'offre , ensuite ses aides sont seulement ponctuels , si je ne m'abuse. C'est plutôt l'absence d'état de droit , la rupture d'un mode de vie traditionnel, ayant pour conséquence une violence inouie et une désorganisation des moyens de production, qui en sont la cause.

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La guerre tribale a comme fond les pétroles de l'Ogaden, et les puissances étrangères n'y sont pas étrangères, les chinois apporte par exemple un soutien discret au somaliland, en espérant utiliser le port en eau profonde de Berbera dont les infrastructures ont été construites par l'union soviétique au tout début des années 1970. Cette guerre tribale interminable ainsi que la politique de sédentarisation de Siad Barre à la fin de son règne , a diminué le pastoralisme nomade historique des somalis ce qui rend la population très fragile vis à vis des sécheresses régionales qui sont assez régulières. Concernant la fécondité elle est très élevée mais elle n'est pas une cause directe de famine, le mali ou l'ouganda ont des taux similaires sans famine de grandes ampleurs, alors que le Zimbabwe (3,6) ou l'Erythrée(4,6) ont des épisodes de famines.

Oui mais comme il le rappelle ils n'ont pas attendu les puissances étrangères pour se faire la guerre. Ce n'est pas l'intérêt des puissances étrangères que ce soit le bordel.

C'est marrant l'allusion aux SDF et familles françaises qui gagneraient à recevoir les mêmes soins, quand on sait que la majeure partie des dons aux nécessiteux en France sert à payer tous ceux qui se chargent d'acheminer, de transformer et de distribuer ces dons.

Tout ce que dit cet article est surement très factuel mais la conclusion est loin d'aller de soi. Bien sur qu'une partie de l'argent part à la dérive et va même servir à aggraver le problème dans de nombreux cas, c'est pareil dans toutes les situations de dépendance. C'est le niveau 1 du dilemme moral de la charité. Donner une chance quitte à ce qu'elle soit gaspillée ou laisser mourir. Ceux qui trouvent le choix facile ont bien de la chance. Au moins ils dorment tranquille la nuit.

A la charge des donateurs de trouver des intermédiaires honnêtes et professionnels.

Faire des dons à ces pays, c'est renforcer clairement les factions en guerre sur place, tout y est barboté rien n'y est contrôlé, et je ne parle pas des ONG où règne la corruption. Par chez nous, le contrôle n'est certe pas parfait mais plus évident, le don plus efficace. Si le but est de donner pour avoir bonne conscience alors oui donnons, mais en sachant que c'est innefficace? Je vois pas comment on peut avoir bonne conscience après ça.

Le mieux serait d'aller y investir mais il faut un Etat de droit avant, à mon avis il faut reconnaître la fin de l'Etat somalien et reconnaître l'indépendance de chacun.

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Faire des dons à ces pays, c'est renforcer clairement les factions en guerre sur place, tout y est barboté rien n'y est contrôlé, et je ne parle pas des ONG où règne la corruption. Par chez nous, le contrôle n'est certe pas parfait mais plus évident, le don plus efficace. Si le but est de donner pour avoir bonne conscience alors oui donnons, mais en sachant que c'est innefficace?

Si on m'apporte les preuves que les stocks de bouffe seront systématiquement détournés et qu'il n'existe aucune ONG de confiance, évidemment ça ne sert a rien, mais c'est quand même pas si évident à déterminer.

Partant de là c'est vrai qu'on connait beaucoup mieux la situation en France et le fonctionnement des aides. C'est pas faux.

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C'est marrant l'allusion aux SDF et familles françaises qui gagneraient à recevoir les mêmes soins, quand on sait que la majeure partie des dons aux nécessiteux en France sert à payer tous ceux qui se chargent d'acheminer, de transformer et de distribuer ces dons.

Tout ce que dit cet article est surement très factuel mais la conclusion est loin d'aller de soi. Bien sur qu'une partie de l'argent part à la dérive et va même servir à aggraver le problème dans de nombreux cas, c'est pareil dans toutes les situations de dépendance. C'est le niveau 1 du dilemme moral de la charité. Donner une chance quitte à ce qu'elle soit gaspillée ou laisser mourir. Ceux qui trouvent le choix facile ont bien de la chance. Au moins ils dorment tranquille la nuit.

A la charge des donateurs de trouver des intermédiaires honnêtes et professionnels.

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En complément de la contextualisation de Lugan, l'analyse toujours très lucide de Rony Brauman, pour qui il ne faut pas céder à l'alarmisme médiatique, ni à une démesure humanitaire des occidentaux. Rappelons que les précedentes opérations ONUsiennes en Somalie sous bannière américaine ont très mal tourné.

Rony Brauman : « Il faut circonscrire le problème à sa juste dimension »

Rony Brauman, ancien président de MSF, dénonce un discours global de l’ONU trop alarmiste et trop général pour rendre compte de la situation dans la corne de l’Afrique.

Il rappelle que la famine en Somalie ne provient pas uniquement de raisons naturelles, mais est aggravée par la situation politique.

L'état de famine décrété dans trois nouvelles zones de Somalie

« La Croix » : Quels sont les points communs entre la situation en Somalie aujourd’hui et celle de 1991-1992 ?

Rony Brauman : Il y a une même montée en puissance de l’alarmisme. À l’époque, la situation de famine concernait un dixième de la population somalienne, mais le secrétaire général de l’ONU l’appliquait délibérément à toute la population. L’objectif était de faire exister cette organisation, mise de côté pendant la guerre froide.

Mais la différence, aujourd’hui, c’est que les éléments de preuve concernant la gravité de la famine sont moins nombreux. Par exemple, on ne voit presque aucune image de groupes de population atteints. Or, l’expérience montre que l’on parle de famine lorsqu’un certain nombre de gens en portent les stigmates. Là, je ne vois pas ces stigmates, y compris en écoutant les équipes de MSF ayant fait quelques incursions là-bas.

Les raisons de s’inquiéter sont fortes, néanmoins. Depuis plusieurs mois, entre 1 000 et 3 000 personnes franchissent la frontière presque chaque jour. La sécheresse et l’instabilité politique fournissent les conditions propices à l’éclosion d’une famine.

Pourquoi parlez-vous d’alarmisme ?

Je pense que l’alerte de l’ONU n’est pas crédible. Dire que de 12 millions de vies sont incessamment menacées, c’est agréger des situations très différentes. On ne peut pas comparer ce qui se passe au Kenya et ce qui se passe en Somalie, par exemple, cela n’a pas de sens.

L’ONU réserve pourtant le terme de famine à certaines zones seulement…

Il y a deux niveaux d’analyse. Sur le terrain, en effet, l’approche est pragmatique et détaillée. Mais ce que je mets en cause, ce sont les alertes répétées lancées par les porte-parole de l’ONU, qui martèlent des chiffres frappants. Cette approche globale est néfaste.

D’abord, elle réveille les stéréotypes barbarisants, fatalité de la famine, de la guerre, du cycle de crise… Ensuite, elle décourage, car elle empêche de concevoir des moyens d’action pratiques. Que voulez-vous faire quand 12 millions de personnes sont immédiatement menacées par le sort le plus terrible ? C’est trop écrasant, vous passez votre chemin. Personne ne peut réagir à cette échelle-là.

Alors que si l’on circonscrit le problème à sa juste dimension en parlant de poches de famine, on se donne les meilleures chances de mobiliser les bonnes volontés et d’enclencher une relation saine avec les États et les institutions.

N’est-ce pas aux ONG de produire une sorte de contre-expertise ? Elles reprennent toutes le diagnostic de l’ONU.

Certaines manquent en effet d’esprit critique. MSF hésite à se démarquer du diagnostic d’ensemble, car lorsque des gens meurent, il est difficile de se situer dans le registre de la controverse, des chiffres et de la qualification des faits. Mais je pense qu’il y a aujourd’hui une image trompeuse.

Que pensez-vous des ONG qui travaillent avec les shebabs, les islamistes radicaux somaliens ?

Elles ont raison d’essayer, mais elles sont sur le fil du rasoir en permanence. Tout l’enjeu est d’éviter de devenir une proie. Il y a toutefois un certain pluralisme dans cette mouvance entre les « internationalistes » et les « nationalistes ». Les premiers sont les plus radicaux. Les seconds souhaitent que l’aide arrive. MSF a trouvé chez eux des interlocuteurs capables de tenir un langage commun.

L’alarmisme que vous dénoncez ne peut-il pas avoir pour effet positif d’ouvrir le pays ?

Peut-être, mais il faut attendre pour le dire. Pour le moment, on n’est allé que dans les zones déjà accessibles. Il y a également un risque que la pression médiatique active la paranoïa, comme ce fut le cas avec le régime birman après le cyclone de 2008.

http://www.la-croix….11-08-04-695897

Famine: "En Somalie, la solution est politique"

lexpress.fr

Mercredi, 03 Août 2011 17:34

Rony Brauman, l'ex-président de l'association Médecins sans frontières, réagit à la menace de famine dans ce pays de l'Est du continent en proie à la violence.

Dix millions de personnes seraient aujourd'hui menacées de famine dans la Corne de l'Afrique et notamment en Somalie, un pays exsangue après des années de guerre. Les humanitaires peuvent-ils intervenir dans une zone de non-droit? Oui, affirme Rony Brauman, mais à certaines conditions. Et ils doivent parfois savoir renoncer.

En Somalie, le pouvoir central ne contrôle qu'une faible partie du territoire. Que peuvent faire, dans ces conditions, les organisations humanitaires pour lutter contre la famine?

Le principal problème des organisations humanitaires, ce n'est pas l'absence d'Etat, mais la sécurité de leurs personnels. En général, dans ce type de conflits, quand le gouvernement central n'est plus un interlocuteur ou qu'il ne contrôle plus certaines régions, il existe une autorité de facto, avec laquelle les ONG peuvent traiter. Dans le nord de la Somalie, cela fait ainsi plusieurs années que Médecins sans frontières (MSF) traite avec les groupes locaux. Mais ce genre d'entente n'est pas possible dans le Sud, faute d'accord sur la sécurité avec les shebab qui tiennent le terrain. L'action humanitaire s'effectue alors en remote control. L'ONG fait appel à des intermédiaires locaux. Ce n'est pas la panacée, car la distance avec le théâtre des opérations ne favorise pas la bonne évaluation des besoins, pas plus qu'elle ne permet de s'assurer que l'aide va bien à ceux auxquels elle est destinée.

Dans une interview à L'Express, en 1997, vous expliquiez que, pour intervenir, il fallait qu'une situation réunisse trois critères: "La liberté de se déplacer sur le territoire, d'évaluer les besoins et de dialoguer sans contrôle." Si ces critères n'étaient pas respectés, "il [fallait] savoir renoncer". Ces critères existent-ils aujourd'hui en Somalie?

Il faut voir ces critères dans une perspective dynamique. En fonction de l'amélioration ou de la dégradation de ceux-ci, il faut aviser. Dans le cas précis, les déplacements sont plus que limités, les contacts avec la population sont pratiquement impossibles pour des raisons de sécurité, ce qui rend forcément l'évaluation des besoins très difficile. Une intervention militaire n'est en revanche pas souhaitable: elle mettrait les humanitaires dans le même camp que les militaires. Il y a tout de même des raisons de penser que la situation pourrait s'améliorer. Certains groupes de shebab seraient prêts à accueillir l'aide internationale; tandis que d'autres, probablement des djihadistes étrangers, pour certains Yéménites, ne sont pas de cet avis. L'espoir réside dans la lassitude des Somaliens envers les éléments les plus radicaux. En clair, la solution à cette crise est d'abord politique.

Mais que faire si c'est la frange la plus dure qui s'impose finalement? Se retirer?

C'est une décision qui est difficile à prendre, mais à laquelle il faut parfois avoir recours. En 1994, au Rwanda, dès lors que les génocidaires contrôlaient une région, il fallait en partir. En Indonésie, après le tsunami qui s'est produit en décembre 2004, MSF avait pris la même décision, en faisant valoir qu'au vu de la réalité de la situation sur place sa présence n'était pas utile.

En Somalie aujourd'hui, peut-on parler d'une crise sans précédent?

On est en train d'assister à une surenchère catastrophiste! Il faut ne pas se souvenir des grandes famines d'après-guerre pour dire des choses pareilles… Même en Somalie, la situation est très contrastée. Les besoins existent, mais ils sont très circonscrits.

Est-ce à l'Occident, et à lui seul, d'intervenir?

Non. S'il n'y a que l'Occident qui se mobilise aujourd'hui, c'est que l'intervention humanitaire fait désormais partie des attributs de la puissance. Le fait de se présenter comme une puissance bienveillante, "bénévolente", est devenu incontournable. Mais, depuis plusieurs années, discrètement, on voit apparaître des ONG brésiliennes, des pays du Golfe ou d'autres pays émergents sur les théâtres de crise. Ainsi, lors du séisme en Haïti, on a vu un avion chinois apporter du matériel de secours, bien qu'Haïti ait reconnu Taïwan. C'était manifestement une aide humanitaire. A mesure que la Chine s'affirmera comme puissance globale, elle s'impliquera dans des opérations de ce type.

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Ainsi, lors du séisme en Haïti, on a vu un avion chinois apporter du matériel de secours, bien qu'Haïti ait reconnu Taïwan. C'était manifestement une aide humanitaire. A mesure que la Chine s'affirmera comme puissance globale, elle s'impliquera dans des opérations de ce type.

Ils leur ont amené aussi des sacs de riz, ou seulement du matériel de secours ?

WASHINGTON - D'influents élus de la Chambre des représentants américaine ont appelé jeudi la Chine et l'Arabie saoudite à faire davantage d'efforts pour lutter contre la famine dans la Corne de l'Afrique touchée par la sécheresse…

http://www.romandie.com/news/n/_Famine_en_Afrique_Chine_et_Arabie_saoudite_doivent_faire_plus_040820112208.asp

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