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Oligarchie & ploutocratie


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La ploutocratie a inventé d'innombrables expédients' date=' tels que générer une énorme dette publique dont les ploutocrates savent qu'ils ne pourront jamais la rembourser, des taxes sur le capital, des impôts qui épuisent les revenus de ceux qui ne spéculent pas, des lois somptuaires qui se sont historiquement révélées inutiles, et d'autres mesures similaires. Le principal but de chacune de ces mesures est de tromper les multitudes. (…) Les intellectuels se laissent entraîner à la remorque des ploutocrates, tout en en disant le plus de mal possible ; il suffit de flatter certains de leurs sentiments, pour en obtenir le concours. Les démagogues aussi jouent cet air. Il n'y a pas de notes discordantes, car c'est la ploutocratie démagogique qui actuellement régit le monde. (…) De même, aujourd'hui, bon nombre de députés socialistes s'élèvent contre le « capitalisme », pour entrer dans les bonnes grâces des électeurs, tandis qu'ils défendent les ploutocrates capitalistes, pour jouir de leurs faveurs. (…) Mais les dérivations ont si peu d'importance qu'elles peuvent servir parfois à manifester des résidus auxquels elles semblent devoir être contraires. De même, les théories marxistes ne sont nullement favorables à la ploutocratie qui règne aujourd'hui ; pourtant elles servent parfois à la défendre. (…)

Ils emploient mieux leur temps à des opérations lucratives qu'à édifier des théories. Parmi eux se trouvent plusieurs démagogues ploutocrates, habiles à faire tourner à leur profit une grève qui semblerait vraiment faite contre eux. Il y a ensuite des considérations générales qui servent aussi bien dans les conflits civils que dans les conflits internationaux, et qui reviennent à invoquer les sentiments de pitié pour les souffrances occasionnées par l'usage de la force, en faisant entièrement abstraction des causes pour lesquelles on en fait usage, et de l'utilité, ou du dommage, découlant du fait qu'on l'emploie ou non. Il s'y ajoute parfois des expressions de vénération ou du moins de compassion, pour le « prolétariat », qui jamais ne peut mal faire, ou du moins est excusable quoi qu'il fasse. Autrefois, on usait d'expressions analogues, correspondant à des sentiments analogues, en faveur du pouvoir royal, théocratique, aristocratique. (…)

On remarquera qu'il suffirait qu'une petite partie d'entre eux se missent d'accord pour refuser toute espèce de conversion ; mais il serait plus facile de lancer un troupeau de moutons à l'assaut d'un lion, que d'obtenir de ces gens-là le moindre acte énergique : ils courbent la tête et se laissent égorger. Exactement comme un troupeau de moutons, les possesseurs d'épargne française se laissent tondre par le gouvernement, lequel accorde ou refuse aux gouvernements étrangers la faculté d'émettre des emprunts en France, sans égard à la protection de l'épargne, mais bien à ses convenances politiques à lui, auxquelles parfois se subordonne, s'ajoute, et même se substitue l'intérêt privé de certains démagogues ploutocrates. À cela s'ajoutent des impôts variés sur les ventes et achats des titres, le timbre sur les titres, etc., le tout grevant les possesseurs d'épargne. Quelques-uns, il est vrai, commencent maintenant à prendre la défense de leurs propres intérêts, en envoyant leur argent à l'étranger ; mais au total, ils forment une toute petite fraction, tant par le nombre que par la somme d'épargne. (Pareto, [i']Traité de sociologie[/i])

L'essentiel pour la prospérité des nations est l'augmentation de la production économique. C'est parce qu'il l'a assurée, pendant le XIXe siècle, que le régime de la ploutocratie a pu s'établir et durer. Il est possible que la paix future lui permette de mettre en exploitation de riches contrées, par exemple l'Asie Mineure, d'autres provinces asiatiques, l'Afrique, une partie de la Russie, et lui apporte par là un élément important de stabilité.

Il est pourtant douteux qu'il se trouve en mesure de supporter le fait des dettes énormes qu'il a contractées. C'est jouer sur les mots que de venir nous dire que, dès à présent, le service des dettes est assuré par la rentrée des impôts. Tout le monde sait qu'une partie notable de ceux-ci provient des prélèvements que le fisc fait sur les dépenses alimentées par le produit des émissions de dettes publiques. Par conséquent, cette partie disparaîtra quand les gouvernements finiront d'emprunter. S'imagine-t-on vraiment qu'ils pourront continuer indéfiniment à s'endetter, dans la mesure où ils l'ont fait en ces quatre années de guerre?

Par quels moyens les États pourront-ils tout au moins alléger le service de leurs dettes ? On a proposé, pour payer les dettes publiques, de prélever une portion notable du capital : on a parlé du 40 % et du 50%. Ce serait le moyen le plus favorable aux néo-ploutocrates, et il donnerait un grand essor à leurs opérations. La répudiation directe et totale des dettes, telle qu'elle vient d'être effectuée en Russie, est un procédé brutal, qui ne sera probablement pas adopté, sauf en des cas de révolution. Une opération du genre de celle dite du tiers consolidé, en France, demeure possible. Un changement de valeur de l'étalon monétaire est un procédé plus bénin, et qui a un grand nombre de précédents, dans le passé et dans le présent. Son principal inconvénient, pour la ploutocratie, est qu'il ne réduit pas seulement les dettes de l'État, mais qu'il réduit aussi celles des particuliers, ce qui n'est pas favorable au développement des entreprises financières. Peut-être aura-t-on recours à une combinaison de ces différents moyens, peut-être en trouvera-t-on de nouveaux ; c'est ce que nous ne pouvons pas savoir, mais d'une manière ou d'une autre il faudra arriver à réduire le service des dettes. Cette question des dettes publiques n'est d'ailleurs qu'un exemple des graves et difficiles problèmes qu'aura à résoudre l'avenir.

Des faits semblables s'observent fréquemment dans le cycle de la ploutocratie démagogique et aussi en dehors de ce cycle. On compromet l'avenir, en vue de s'assurer un avantage présent, ou simplement pour éviter un effort considérable au temps où il a des chances d'être efficace. C'est ainsi qu'Athènes laissa croître et dominer la puissance de la Macédoine, et que les peuples du bassin de la Méditerranée laissèrent grandir et se fortifier la puissance romaine, qui devait les asservir. De tels faits affectent différemment le sort particulier des nations et la marche générale de la civilisation : celle-ci peut avoir tiré avantage de ce qui a causé la ruine d'Athènes, ou de la destruction de Carthage. (…)

Nos sociétés présentent, sous certains aspects, des analogies frappantes avec la société romaine de la fin de la République. Un de ces aspects peut, d'une manière sinon rigoureuse au moins approchée, être caractérisé comme étant celui de la domination d'une ploutocratie démagogique. Les ploutocrates romains achetaient dans les Comices le droit de pressurer les provinces ; et ces exactions mêmes les mettaient en mesure de se livrer aux dépenses qui leur donnaient le pouvoir. Nos ploutocrates ne répugnent pas non plus à prodiguer l'argent, pour obtenir une législation favorable à leurs intérêts. Les dépenses pour les élections faites aux États-Unis n'ont rien à envier à celles qui se faisaient à Rome. Certaines exactions amenées par le protectionnisme et par l'étatisme sont plus régulières, moins arbitraires, moins contraires au droit, niais non moins importantes que les exactions des proconsuls romains. (…)

Or, pour des raisons intrinsèques qu'il serait trop long de développer ici, le cycle de la ploutocratie démagogique ne peut se prolonger longtemps. Tôt ou tard, la circulation des élites y met fin, et il est permis de croire que nous approchons de son terme. Mais si nous sommes, avec beaucoup de probabilité, renseignés sur ce point, nous le sommes beaucoup moins sur la forme que pourra prendre la future transformation. (…)

En attendant, il est certain que la démocratie est en pleine voie de transformation. Le phénomène est plus ou moins visible selon les pays : moins en France, il l'est plus en Angleterre et surtout en Italie, laissant de côté le cas exceptionnel de la Russie. Vers la fin du XIXe siècle, on pouvait croire, malgré l'avis de quelques penseurs, que le gouvernement de nos sociétés allait être entièrement celui du plus grand nombre, et qu'il serait réalisé par le suffrage universel et le parlementarisme. Maintenant, on commence à s'apercevoir que ce pouvoir du plus grand nombre est plus nominal que réel et qu'il est en train de s'affaisser comme s'affaissa le pouvoir des rois constitutionnels. Même si l'on admet, ce qui est contesté par plusieurs auteurs, que le plus grand nombre soit capable d'avoir une volonté, l'expérience démontre que cette volonté, toute puissante en apparence, ne l'est guère en réalité, et se trouve annulée par les artifices des gouvernants : il se peut qu'elle règne, il est certain qu'elle ne gouverne pas. (…)

En général, dans toute dans toute l'Europe, le parti dominant de la ploutocratie démocratique est composé de ceux qui sont animés d'une foi aveugle et de ceux qui usent d'une habileté sceptique, en passant par tous les degrés intermédiaires. Les hommes en qui la foi prévaut donnent la force au parti, ceux en qui l'abileté est dominante donnent l'art qui peut conduire à la victoire. Quand une divergence se produit entre les premiers et les seconds, la force du parti peut diminuer, voire disparaître.

Aux Etats-Unis la ploutocratie démocratique, par sentiment et encore plus par intérêt, est et reste adversaire de l'Allemagne; il est inutile d'essayer d'attirer sa faveur par de beaux raisonnements et des sophismes ingénieux. Les effets de cette force se manifestent clairement parce qu'ils ne sont pas dissimulés par une autre force plus puissante. Ni les démocrates, ni les ploutocrates ne voulaient la guerre, et si celle-ci avait dépendu de leur volonté, ils ne l'auraient jamais déclarée; mais ils la préparèrent inconsciemment, visant dans leurs conflits aux profits du moment sans trop se préoccupper de l'avenir. Cela arrive souvent, et les cas d'hommes politiques qui sont amenés où ils n'auraient jamais voulu aller sont nombreux.

Il arrive souvent que la classe gouvernante provoque elle-même sa propre ruine. Elle accueille volontiers dans son sein les hommes chez lesquels prédominent les résidus de l'instinct des combinaisons, et qui s'adonnent à des entreprises économiques et financières, parce que ces hommes produisent habituellement beaucoup de richesse, et augmentent, par conséquent, l'aisance de la classe gouvernante. Aux temps de la monarchie absolue, ils procuraient le luxe aux souverains ; aujourd'hui, ils procurent le luxe à la démocratie ; et souvent ils peuvent être utiles à tout le pays. Les premiers effets de leur arrivée au pouvoir sont donc utiles à un grand nombre de gens, et renforcent la classe gouvernante ; mais ensuite, peu à peu, ils agissent comme des vers rongeurs, détruisant dans cette classe les éléments riches en résidus de la persistance des agrégats et capables d'user de la force. C'est ainsi que les « spéculateurs », en France, préparèrent le triomphe de la monarchie absolue, puis sa ruine. Aujourd'hui, en plusieurs pays, ils ont contribué au triomphe du régime qu'on appelle « démocratique », et qui s'appellerait plus proprement régime de ploutocratie démagogique ; maintenant, ils sont en train de préparer la ruine de ce régime. (…)

Il en est de même pour les travaux publics ; pourtant l'accord avec les grands entrepreneurs tend à devenir la règle. Ensuite, il y a des moyens plus connus, moins importants au point de vue social, mais qui passent au contraire pour plus importants au point de vue éthique. Ce sont entre autres, aujourd'hui, les corruptions politiques d'électeurs, de candidats élus, de gouvernants, de journalistes, et autres semblables, auxquelles font pendant, sous les gouvernements absolus, les corruptions de courtisans, de favoris, de favorites, de gouvernants, de généraux, etc., lesquelles n'ont d'ailleurs pas entièrement disparu. Ces moyens furent usités de tout temps, depuis ceux de l'antique Athènes et de la Rome républicaine jusqu'à nos jours. Mais ils sont proprement la conséquence du gouvernement d'une classe qui s'impose par la ruse pour régner sur un pays. C'est pourquoi les innombrables tentatives faites pour en réprimer l'usage ont été et demeurent vaines. On peut couper tant qu'on veut le chiendent : il croit de nouveau vivace, si la racine reste intacte. Nos démocraties, en France, en Italie, en Angleterre, aux États-Unis, tendent toujours plus vers un régime de ploutocratie démagogique. Peut-être s'acheminent-elles ainsi vers quelque transformation radicale, semblable à l'une de celles qu'on observa dans le passé. (Pareto, Mythes & Idéologies)

Beaucoup d'excellents théoriciens se sont penchés sur la meilleure façon de qualifier les transformations démagogiques de la démocratie. Certains comme Pierre Manent ou Marcel Gauchet pensent que nous vivons une période charnière d'évolution vers une oligarchie d'experts, où les formes classiques de la démocratie libérale fondées sur l'équilibre des contre-pouvoirs se délitent et sont remplacées par un régime de gouvernance technicienne visant une maximisation du bonheur social. La prise de contrôle des experts se traduirait par un désenchantement du politique perçu comme une association de renards, un discrédit des élites, un divorce entre la société civile et les gouvernants. On pourrait qualifier ce genre de régime de despotisme éclairé : les centres de pouvoir se convertissent en agences humanitaires et la législation vise à construire de grandes nurseries maternantes pour les populations. Pareto insiste sur ce mécanisme de camouflage psychologique par des buts idéaux ou humanitaires, qu'il appelle dérivation, consistant à envelopper les actions de justifications pseudo-rationnelles ou idéologiques, camouflage qui permet la circulation des élites, individus les plus aptes à manipuler les sentiments et dérivations, les instincts d'ordre et de conformité.

Le jeu social des résidus et des dérivations forme les élites, dont on constate partout l'existence. Des élites qui connaissent la mobilité, et qui disparaissent, dans des sociétés hiérarchisées qui sont mortelles.

Un exemple classique de dérivation est celui des révolutionnaires qui luttent pour renverser un système social qu'ils déclarent oppressif, dans le but d'instaurer un nouveau système social qui, selon eux, sera un système de liberté. Ces révolutionnaires, ayant pris le pouvoir, peuvent être entraînés par la logique des faits à instaurer un système social réellement oppressif. Ils se justifient alors de diverses manières, toutes présentées comme étant parfaitement logiques : c'est la faute des ennemis politiques, des étrangers, des minorités, de circonstances totalement imprévisibles …

L'élite au sens général est définie par Pareto, en dehors de toute morale, en attribuant aux membres de l'élite de très bonnes notes de camouflage et de séduction : "A l'habile escroc qui trompe les gens et sait échapper aux peines du code pénal, nous attribuerons 8, 9 ou 10, suivant le nombre de dupes qu'il aura su prendre dans ses filets, et l'argent qu'il aura su leur soutirer. Au petit escroc qui dérobe un service de table à son traiteur et se fait prendre par les gendarmes, nous donnerons 1" ; ou encore " A la femme politique, …, qui a su capter les bonnes gràces d'un homme puissant, et qui joue un rôle dans le gouvernement qu'il exerce de la chose publique, nous donnerons une note telle que 8 ou 9. A la gourgandine qui ne fait que satisfaire les sens de ces hommes, et n'a aucune action sur la chose publique, nous donnerons 0."

Toute société est caractérisée par la nature de son élite gouvernementale, qui s'impose comme dirigeante aux gouvernés, soit par la force soit par la ruse, car toute élite politique est soit lionne soit renarde, et lutte pour sa vie, la révolution Juste étant une illusion.

Pour Pareto les intérêts et la circulation des élites sont les facteurs qui font que la forme générale de toute société se caractérise par une mutuelle dépendance des éléments qui la composent dans un contexte variable. Sa vision de l'histoire des sociétés est pessimiste et décapante, il existe une lutte des classes éternelle pour la succession de minorités privilégiées qui se forment, luttent pour arriver au pouvoir, en profitent puis tombent en décadence, pour être remplacées par d'autres minorités.

D'autres qui réfléchissent en terme de conflit de classes disent que la crise financière actuelle liée à la politique d'expansion des dettes publiques a permis la mise en place d'un vaste système de spoliation des contribuables au profit d'un consortium d'intérêts cartélisés obtenant des mesures favorables auprès de législateurs européens corrompus. Cette vision que l'on peut qualifier de populiste, qui se répand aussi bien dans la sensibilité libertarienne, souverainiste ou gauchisante, dénonce l'avènement d'une nouvelle ploutocratie politico-financière articulée sur le contrôle du système bancaire. Le sujet est glissant. C'est en observant l'inflation de la crise de la dette marquée par une socialisation croissante des opérations à perte, par d'énormes transferts de capitaux des contribuables européens vers ce système, en relisant Pareto et les économistes autrichiens que je me suis mis à considérer cette hypothèse au sérieux. Cette lecture sociologique pourrait relever d'une nouvelle illusion idéologique alliant complaisance et passions anti-système, pourtant la lutte des classes est une ancienne notion libérale qui a fait ses preuves. Alors quid des mutations de la démocratie : oligarchie techno, démagogie bienveillante, ou ploutocratie?

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Entièrement d'accord avec toi. Le problème c'est que tu as fait la question et la réponse :mrgreen:

Voici un extrait de Mémoires de Jacques Delors (disponible chez amazon)

« je savais les mérites mais aussi les limites de la méthode des pères fondateurs' date=' [b']une sorte de doux despotisme éclairé[/b]. Une méthode saint-simonienne qui consacre la compétence et l’indépendance d’esprit comme principe de légitimité, sans toujours s’assurer à l’avance du consentement des peuples (…) Il fallait court-circuiter les résistances à l’intégration, sectorielles et parfois nationales, en organisant l’imbrication des intérêts économiques, et en créant une dynamique d’engrenage » (p.406)

source de l'extrait : leshumanites.com/Europe-democratie.html

Mon analyse personnelle c'est que le mélange des genres entre sphère politique et sphère financière est allé trop loin. Il y a trop de corruption dans un mode de gouvernement qui est à bout de souffle et qui ne rencontre guère d'opposition à son projet très humain d'extension à l'infini de l'accaparement des richesses du Monde.

Le peuple est maintenu dans l'illusion d'être consulté : bonne aubaine pour pouvoir continuer à faire de ses intérêts la variable d'ajustement en loucedé, et le tout en son nom.

Le capitalisme est devenu tellement puissant qu'il est capable de récupérer tous les bénéfices des causes qu'il fait semblant de lancer et qu'il soutient financièrement, qu'il s'agisse d'un auditoire pour les 'degôche' (le journal Libération) ou pour les 'dedroite' (Le Figaro) avec les mêmes pubs pour Chanel et Gucci à l'intérieur. Nous sommes gouvernés par des comptables, des technocrates et des marchands de tapis : "l'élite" …

Ce qui est rassurant dans le texte de Pareto c'est que rien n'est nouveau dans les dérives de corruption que nous connaissons.

J'en profite pour souligner à nouveau la nette distinction entre 'capitalisme' et 'libéralisme' car je trouve qu'on n'insiste pas assez dessus. Il semble évident que le libéralisme conçu comme une philosophie du droit, et même comme un humanisme, ne constitue que le nième bras armé des forces capitalistes pour augmenter leurs captations des richesses du Monde à leur profit.

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Très intéressant !

D'autres qui réfléchissent en terme de conflit de classes (…)

Cela m'amène à penser les similitudes des régimes de L'ex-U.R.S.S. et des Etats-unis. La guerre froide à poussé les deux blocs à optimiser au maximum les capacités de productions à tous les niveaux ( autant industriel que culturel ) . Cette course utilitariste a eu des répercussions fondamentales sur nos société.

Je suis complètement d'accord avec la réflexions de Pareto. Cependant je ne pense pas que la ploutocratie fut une sorte de "constante historique". Au contraire elle est récente et découle d'une métaphysique moderne.

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Je n'aime pas ce mot de "ploutocratie". Il sonne comme du Goebbels. Si l'argent dirigeait le monde, ça se saurait ; ce serait une situation très injuste, mais à la limite moins que la situation actuelle, car au moins les conseilleurs seraient les payeurs.

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J'approuve le tout, Pareto est un auteur incontournable sur la question. A mon avis, l'oligarchie "technocratique" est ce vers quoi tend naturellement la démocratie représentative : une fois les problèmes de subsistance résolus (et la révolution égalitaire largement entamée), comme l'a bien vu Tocqueville, la société se polarise entre des individus principalement soucieux d'acquérir et de protéger leurs biens et un Etat qui devient de plus en plus lointain, et qui pour légitimer son intervention dans les conduites individuelles se pare des oripeaux de la science et de l'objectivité (économique, scientifique, technocratique). Qu'est ce que la gouvernance (européenne, économique, locale ou globale) sinon l'actualisation du despotisme doux, c'est-à-dire le stade historique postérieur à la démocratie représentative ? Après tout, son idéologie entérine dans la totale indifférence le divorce entre fonction représentative et appareil administratif des Etats occidentaux, avec abandon en rase compagne de la première pour la seconde (Manent parle des démocraties post-nationales, il est bien trop gentil).

Cette sortie démocratique de la démocratie ne fait que mettre à jour plus explicitement encore le problème technocratique de nos institutions soulevé par le camarade Castoriadis (et qui rappelle le Protagoras de Platon) : la démocratie demande à la masse de non experts de juger la minorité d'experts qui nous gouverne. Etre jugé par des incompétents n'a aucune valeur (aux yeux des gens compétents), et plutôt que se conformer aux passions des ignorants, il vaut mieux essayer de contourner leurs demandes que ce soit en les achetant (l'Etat providence) ou en remplaçant le suffrage universel par des procédures moins dangereuses politiquement (la distribution de droits à la con etc.).

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Très beau texte de Pareto, parfaitement actuel. On touche là à un point essentiel : les régimes politiques actuels ne sont absolument pas libéraux ou néolibéraux comme le hurlent les imbéciles. Nous assistons au contraire à une réduction de la diversité et de la concurrence avec un resserrement :

- De la concurrence sur les marchés avec l'émergence d'oligopoles privés ou publics faisant des marges plantureuses (secteur des utilities, finance, transports, infrastructures…)

- De la mobilité sociale avec une tendance de plus en plus marquée à la reproduction sociale. A voir la foule de "fils et filles de" qui se mettent dans les pas de leurs parents dans tous les secteurs (industrie, art, administration, politique)

Au final, nous sommes dans un système ploutocratique ou plutôt oligopolistique dans lequel l'objectif principal est la sauvegarde des rentes de situation de ceux qui ont le pouvoir. L'un des objectifs des libéraux est de faire prendre conscience à leurs proches de cette situation détestable.

Pour sauvegarder les rentes de situations, cette élite auto-proclamée use de divers moyens :

- Mise en place de réglementations aux petits oignons permettant de maintenir leurs rentes (professions réglementées, Hadopi pour le secteur culturel, législations contraignantes dissuadant de nouveaux entrants…)

- Versement de subventions pour renforcer les rentes de ceux qui sont en haut (les subventions à l'immobilier profitent d'abord aux propriétaires de biens qui voient le marché flamber et leur patrimoine avec) et de calmer ceux qui sont en bas par des coups de pouce divers

- Transfert de pouvoirs vers des entités incompréhensibles et maîtrisées par les seuls initiés, je pense notamment à l'Union Européenne.

Au final, cette élite a gagné le combat et il est désormais difficile de se hisser au sommet sans les appuis et les réseaux qui vont bien. La seule issue serait la mise en place d'un Etat libéral, limitant fortement le pouvoir de l'Etat et libérant les énergies par la suppression des rentes de situation et la déréglementation. En bonus, pour éviter la démagogie et la distribution de prébendes il faut intégrer une règle interdisant le déficit budgétaire sauf cas exceptionnel (cataclysme, guerre mondiale…).

Mais on peut toujours rêver. Donc, la seule solution de survie à mon sens consiste à travailler dur, renforcer son employabilité et se constituer au plus vite un patrimoine conséquent. En bref, ne compter que sur soi.

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J'approuve le tout, Pareto est un auteur incontournable sur la question. A mon avis, l'oligarchie "technocratique" est ce vers quoi tend naturellement la démocratie représentative : une fois les problèmes de subsistance résolus (et la révolution égalitaire largement entamée), comme l'a bien vu Tocqueville, la société se polarise entre des individus principalement soucieux d'acquérir et de protéger leurs biens et un Etat qui devient de plus en plus lointain, et qui pour légitimer son intervention dans les conduites individuelles se pare des oripeaux de la science et de l'objectivité (économique, scientifique, technocratique). Qu'est ce que la gouvernance (européenne, économique, locale ou globale) sinon l'actualisation du despotisme doux, c'est-à-dire le stade historique postérieur à la démocratie représentative ? Après tout, son idéologie entérine dans la totale indifférence le divorce entre fonction représentative et appareil administratif des Etats occidentaux, avec abandon en rase compagne de la première pour la seconde (Manent parle des démocraties post-nationales, il est bien trop gentil).

Cette sortie démocratique de la démocratie ne fait que mettre à jour plus explicitement encore le problème technocratique de nos institutions soulevé par le camarade Castoriadis (et qui rappelle le Protagoras de Platon) : la démocratie demande à la masse de non experts de juger la minorité d'experts qui nous gouverne. Etre jugé par des incompétents n'a aucune valeur (aux yeux des gens compétents), et plutôt que se conformer aux passions des ignorants, il vaut mieux essayer de contourner leurs demandes que ce soit en les achetant (l'Etat providence) ou en remplaçant le suffrage universel par des procédures moins dangereuses politiquement (la distribution de droits à la con etc.).

+1 En effet il existe apparemment une évolution naturelle de la démocratie vers la sociale-démocratie technocratique.

Il existe également des évènements qui ont accéléré ce phénomène : la création de l'ENA par exemple, qui a produit 2 présidents de la République, 7 premiers ministres sur 19, un nombre incalculable de ministres, de députés, etc.

Et le phénomène va en s'accélérant ces dernières années : prenez un membre du gouvernement au pif, il sera probablement énarque.

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Et le phénomène va en s'accélérant ces dernières années : prenez un membre du gouvernement au pif, il sera probablement énarque.

Et tu ne parles pas des grands patrons. Pour les entreprises du CAC40 on doit avoir 10 énarques et au moins 10 polytechniciens.

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Texte écrit dans les années 20 :

Or, pour des raisons intrinsèques qu'il serait trop long de développer ici, le cycle de la ploutocratie démagogique ne peut se prolonger longtemps. Tôt ou tard, la circulation des élites y met fin, et il est permis de croire que nous approchons de son terme.

S'il est toujours actuel, c'est qu'il est faux.

Les problèmes de la société contemporaines me semblent liés à la fin d'un modèle ou d'une utopie : la social-démocratie qui promettait à tout un chacun d'être à l'abri des aléas de la vie.

Dans une dizaine d'années, de grès ou de force, la social démocratie sera morte. On aura d'autres problèmes, mais ce qui caractérise le monde contemporain c'est sa grande flexibilité. Il sera toujours debout.

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(…)

Au final, cette élite a gagné le combat et il est désormais difficile de se hisser au sommet sans les appuis et les réseaux qui vont bien. La seule issue serait la mise en place d'un Etat libéral, limitant fortement le pouvoir de l'Etat et libérant les énergies par la suppression des rentes de situation et la déréglementation. En bonus, pour éviter la démagogie et la distribution de prébendes il faut intégrer une règle interdisant le déficit budgétaire sauf cas exceptionnel (cataclysme, guerre mondiale…).

(…)

Complètement d'accord avec ce que tu dis plus haut. Par contre, je ne souscris pas complètement à ta dernière idée. Je pense que la tendance oligarchique d'un régime s'accomplis dés lors que la population dans son ensemble perçoit le monde d'une façon utilitariste. L'oligarchie devient alors un système politique permettant de réaliser la quête de puissance individuelle de chacun.

La loi d'airain n'est pas, à mon sens, descriptive de la réalité. Ce n'est pas l'organisation qui précède la création des liens de domination. C'est avant tout l'idée d'utiliser autrui pour arriver à ses fins de puissance qui oblige la création d'une organisation. C'est la pensée utilitariste qui pousse l'individus à rechercher des semblables ( ceux qui pensent comme lui ) et à s'assembler en groupe.

Le texte de Pareto est aussi intéressant car il met en garde n'importe quelle vision politique d'une dérive. Le libéralisme n'est pas plus vacciné contre ce mal que le communisme part exemple.

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J'ajoute en complément de ce que je disais que l'idéologie de la gouvernance se distingue de ses ancêtres bureaucratiques ou managériales par son aspect dénationalisé : l'hyperclasse s'est substitué aux élites nationales traditionnelles qui sont en train de se décomposer (et de recomposer avec d'autres intérêts largement transnationaux).

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Le 31/07/2011 à 13:19, jabial a dit :

Si l'argent dirigeait le monde, ça se saurait….

Mais ça se sait de plus en plus. :mrgreen:

Blague à part, ce n'est pas l'argent qui dirige le monde mais un régime déterminé de gouvernance, qui s'est emparé de la monnaie par des moyens oligopolistiques, un art rusé de la combination, et utilise les ressorts démagogiques de la démocratie pour tromper ou voler les multitudes productives.

Le 31/07/2011 à 22:18, jabial a dit :

En ce qui me concerne je préfère la vision de Robert Michels, la loi d'airain de l'oligarchie.

Michels, Mosca, Pareto, c'est la même école logico-expérimentale étudiant la sociologie des structures oligarchiques, pour laquelle la démocratie n'est qu'illusion sentimentale; ils énoncent des lois pour montrer que toutes les sociétés organisées sont un cimetière d'oligarchies. Le progrès social est un leurre idéal qui répond à un besoin instinctif de dérivations mentales, un désir de changement et d'invention, il ne sert qu'à masquer la lutte que se livrent certaines minorités pour remplacer les précédentes.

On pourrait y ajouter la sociologie individualiste de Tarde avec ses lois de l'imitation, et la psychologie des foules de Le Bon.

Pour Pareto, la rivalité entre patrons et salariés n'est qu'une forme mineure parmi d'autres antagonismes sociaux, à l'échelle historique. Dans Les systèmes socialistes, il explique que l'idéologie marxiste ne représente qu'une tentative épisodique de remplacer une élite par une autre. Cette circulation des élites est sans fin, bien que les phases de décadence soient imputables à une sclérose de cette circulation, le terme «égalité des chances», si dévoyé à des fins démagogiques, signifie seulement que dans une société saine l'avancement par la méritocratie doit être ouvert aux membres supérieurs de toutes les classes sociales.

La lutte des classes, sur laquelle Marx a particulièrement attiré l'attention, est un facteur réel, dont les marques peuvent être trouvées sur chaque page de l'histoire. Mais la lutte n'est pas limitée seulement à deux classes: le prolétariat et les capitalistes, elle a lieu entre un nombre infini de groupes avec des intérêts différents, et avant tout entre les élites rivalisant pour le pouvoir. L'existence de ces groupes peut varier en durée, ils peuvent être basés sur des caractéristiques permanentes ou plus ou moins temporaires. Chez les peuples les plus sauvages, et peut-être chez tous, le sexe détermine deux de ces groupes. L'oppression dont se plaint le prolétariat, ou qui l'a amené à s'en plaindre, n'est presque rien en comparaison de ce que subissent les femmes des Aborigènes australiens. Des caractéristiques réelles à un degré plus ou moins grand -- nationalité, religion, race, langue, etc. -- peuvent donner naissance à ces groupes. De nos jours [c'est-à-dire en 1902], la lutte entre les Tchèques et les Allemands en Bohème est plus intense que celle entre le prolétariat et les capitalistes en Angleterre. (…)

Les socialistes de notre époque ont clairement perçu que la révolution à la fin du dix-huitième siècle a simplement conduit au remplacement de la vieille élite par la bourgeoisie. Ils exagèrent largement le fardeau de l'oppression imposée par les nouveaux maîtres, mais ils croient sincèrement qu'une nouvelle élite de politiciens tiendra mieux leurs promesses que ceux qui sont venus et qui se sont maintenus jusqu'à nos jours. Tous les révolutionnaires proclament à leur tour que les révolutions précédentes ont fini par tromper le peuple; c'est leur révolution seule qui est la vraie révolution. «Tous les mouvements historiques précédents», déclarait le Manifeste communiste de 1848, «étaient des mouvements de minorités ou dans l'intérêt de minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement conscient et indépendant de l'immense majorité, dans l'intérêt de l'immense majorité». Malheureusement cette vraie révolution, qui doit apporter aux hommes un bonheur sans mélange, n'est qu'un mirage trompeur qui ne devient jamais une réalité. Elle est apparentée à l'âge d'or des millénaristes: toujours attendue, elle est toujours perdue dans les brumes du futur, échappant toujours à ses adeptes au moment où ils pensent la tenir.

Le cycle ploutocratique, comme le montrait déjà Aristote, ne peut durer très longtemps parce qu'il affaiblit les dirigeants démocratiques et qu'en s'attaquant à la moyenne propriété, il encourage les séditions et les révoltes : partout où la fortune extrême est à côté de l’extrême indigence, ces deux excès amènent ou la démagogie absolue, ou l’oligarchie pure, ou la tyrannie.

Pour Pareto, les gouvernants démagogiques soutenant l'oligarchie travaillent eux-mêmes à leur perte, car les lions sont remplacés par des ânes au profit des renards :

C'est un trait spécifique des gouvernements faibles. Parmi les causes de faiblesse, deux en particulier doivent être notées: l'humanitarisme et la couardise -- la couardise qui devient naturelle chez les aristocraties décadentes et qui est en partie naturelle, en partie calculée, chez les gouvernements «spéculateurs» qui sont surtout préoccupés de gains matériels. L'esprit humanitaire (…) est une maladie particulière aux individus sans caractère qui sont richement dotés de certains résidus de Classe I qu'ils ont habillés d'un costume sentimental.

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J'ajoute en complément de ce que je disais que l'idéologie de la gouvernance se distingue de ses ancêtres bureaucratiques ou managériales par son aspect dénationalisé : l'hyperclasse s'est substitué aux élites nationales traditionnelles qui sont en train de se décomposer (et de recomposer avec d'autres intérêts largement transnationaux).

A ce titre, il existe bel et bien des institutions qui portent ce dont tu parles :

- l'ENA, en France, forme beaucoup de hauts fonctionnaires étrangers ou de politiciens, par exemple, d'après Wikipédia Edem Kodjo (ancien premier ministre du Togo), Nicéphore Soglo (ancien président du Bénin), Mohand Laenser (ministre d'État marocain, député et secrétaire général du Mouvement Populaire), Mohamed Elyazghi (ministre d'État marocain et ex-secrétaire général de l'union socialiste des forces populaires), Abdoulaye Baldé (ministre sénégalais des Forces armées, maire de Ziguinchor et ancien secrétaire général de la ­présidence).

- mais aussi le Département d'Etat américain, avec son programme International Visitor Leadership, la liste des anciens de ce programme est tout simplement ahurissante, ce sont tous les big boss, on peut dire que le DoS a plutôt le nez creux (voir http://en.wikipedia.org/wiki/International_Visitor_Leadership_Program)

Concernant ce dernier programme, et cela va faire plaisir à beaucoup de monde, Rokhaya Diallo fait partie de la dernière promotion, ce qu'elle explique sur son blog.

Depuis 1940, les Etats Unis invitent chaque année des young leaders du monde entier à participer au programme International Visitor Leadership sur divers thèmes choisis en fonction des intérêts professionnels des invités.

Cette année le Department of State m’a invitée avec trois autres Français à étudier la "diversité" à l’américaine. Pendant trois semaines, notre programme « Managing Ethnic Diversity in the US » :w00t: nous conduira à travers le pays à la rencontre de divers acteurs (institutionnels, médiatiques, militants…) impliqués dans les questions relatives aux droits civiques des minorités, à l’intégration des immigrés, au multiculturalisme et bien sûr à la lutte contre le racisme. :lol:

Embarqués avec moi dans ce périple : Najat Azmy (Chargée de mission culture, et éducation, conseillère à la communauté des Marocains de l'exérieur) Aimé Djinekou (Médiateur social, sportif et culturel, Association Sportive Toulouse Le Mirail-Football) et Dogad Dogoui (Consultant en Communication et en Gestion de la Diversité en entreprise, président d'Africagora).

Toutes ces institutions seraient intéressantes à étudier en allant au fond des choses. Nulle prétention complotiste de ma part, note-le bien F.mas, je ne dis pas que ces trucs sont les Francs-macs ou les Rose Croix de la mondialisation hein.

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(…)

Toutes ces institutions seraient intéressantes à étudier en allant au fond des choses. Nulle prétention complotiste de ma part, note-le bien F.mas, je ne dis pas que ces trucs sont les Francs-macs ou les Rose Croix de la mondialisation hein.

J'ai bien compris, et je ne le prends pas comme du complotisme. L'exemple de l'Ena est intéressant, parce qu'à l'origine, elle n'est qu'une école visant à former l'élite bureaucratique du pays (en France, il y a plusieurs écoles qui ont des fonctions assez similaires. Je pense à l'X ou polytechnique) et seulement marginalement à éduquer les élites étrangères. On a tous en tête la structure pyramidale du pouvoir gaullien puis pompidolien où le gouvernement n'était q'une succursale de fonctionnaires aux ordres de l'exécutif suprême à savoir le président. La globalisation depuis les 70's a en quelques sortes décentrée les lieux de pouvoir (et donc les pôles d'attraction en matière de rétribution et de postes) aux delà des frontières nationales, ce qui a obligé l'ena à adopter un profil plus international (en multipliant les partenariats et les échanges avec les grandes universités, les bizness school et tout le toutim), parce que justement, une bonne partie des nouvelles promotions envisage leur passage comme une étape vers des postes plus attractifs que ceux traditionnellement attachés à la haute administration publique (c'est plus attractif de piloter un hedge fund que de devenir maître des requêtes au conseil d'Etat).

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"L'humanitaire" renforce l'image et la puissance des gouvernants. L'Homme est réduit à une matière première, c'est une ressource au service des manipulations d'une classe de décideurs. L'égalitarisme de l'idéal communiste, et, de nos démocraties, vise à asseoir encore plus cette domination. L'Homme est compris comme un animal nécessitant une ration quotidienne de nourriture. Un calcul permet alors de maîtriser le monde. La moralité est un moyen.

La nomenklatura et l'oligarchie de nos régimes ont pour point commun que la puissance n'appartient à personne. Ni au peuple, ni aux individus, ni à l'élite, tous courent après l'exercice de la puissance. Ils utilisent une "machine", des stratagèmes, une technique politique. Ils sont soumis, tous, à une vision du monde insensé où seule la conquête de la puissance pour la puissance guide leurs actions.

L'idéologie de mondialisation sert les intérêts de "l'hyperclasse" transnationale. La perte des identités permet l'interchangeabilité, la réduction des hommes à l'état de matière première. Elle rejoint l'internationalisme des communistes.

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Comme souvent l'évolution politique avance sur le même rail que l'évolution technique. L'hyperclasse dénationalisé n'aurait pu se développer sans les technologies de l'information, la vitesse de transmission permet une homogénéisation de la démagogie, une simultanéité du contrôle des affects et des ressources de la multitude depuis n'importe quel point du globe. Cette vitesse permet aussi d'éloigner géographiquement les très riches des très pauvres, avec une courbe plus progressive dans les zones de concentration de pouvoir grâce à la classe moyenne qui réduit les risques de ruptures révolutionnaires.

Je ne sais pas si tout cela aurait pu aboutir sur un gouvernement mondial capable de contrôler complètement l'information et les échanges, mais avec internet une biopolitique globale me parait de moins en moins accessible. Le détail sur laquelle Pareto et consort ne peuvent nous éclairer et qui me semble crucial, ce sont ces évolutions technologiques qui peuvent complètement bouleverser l'équilibre des pouvoirs.

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Comme souvent l'évolution politique avance sur le même rail que l'évolution technique. L'hyperclasse dénationalisé n'aurait pu se développer sans les technologies de l'information, la vitesse de transmission permet une homogénéisation de la démagogie, une simultanéité du contrôle des affects et des ressources de la multitude depuis n'importe quel point du globe. Cette vitesse permet aussi d'éloigner géographiquement les très riches des très pauvres, avec une courbe plus progressive dans les zones de concentration de pouvoir grâce à la classe moyenne, réduisant les risques de ruptures révolutionnaires.

Je ne sais pas si tout celà aurait pu aboutir sur un gouvernement mondial capable de contrôler complètement l'information et les échanges, mais avec internet une biopolitique mondiale me parait de moins en moins accessible. Le détail sur laquelle Pareto et consort ne peuvent nous éclairer et qui me semble crucial, ce sont ces évolutions technologiques qui peuvent complètement bouleverser l'équilibre des pouvoirs.

Je suis totalement d'accord. L'évolution technologique, qui va de pair avec celle économique, oblige en permanence à l'adaptation des systèmes de domination. C'est d'ailleurs pour ça que je parle d'évolution historique (et logique) de la démocratie vers la gouvernance. Pour faire simple : 1/ l'égalité des conditions apparait grâce à l'extrême efficacité du système de développement capitaliste 2/ surgissent alors les variétés de régimes les plus susceptibles d'entériner cette transformation égalitaire ou subjectiviste (le gouvernement représentatif puis la démocratie représentative) 3/ on passe de la démocratie représentative à la social-démocratie (l'achat du consentement par la redistribution sociale est plus efficace pour se maintenir au pouvoir que l'usage de la violence ou la seule protection des prérogatives régaliennes, les aventures impérialistes pour accroitre les ressources des instances dirigeantes), 4/ Le fossé des intérêts entre gouvernants et gouvernés se creusent par la dénationalisation de l'économie (et donc des intérêts individuels des classes les moins liées à la production nationale), sans se traduire par la disparition du dispositif de coercition et de contrainte qui font vivre les premiers sur le dos des seconds (au contraire, on assiste plutôt à son extension).

Le gouvernement ou la gouvernance mondiale reste un idéal partagée par une frange non négligeable de l'hyperclasse (de Hans Morgenthau à Jacques Attali en passant par Russell, et consorts), ce qui à mon avis témoigne d'une ambition particulière pour le monde : transposer l'appareil de redistribution sociale à échelle planétaire, au plus grand bénéfice de ses organisateurs. Mais là effectivement, il n'y a pas d'unanimité, et il est difficile d'y déceler une vision univoque de l'hyperclasse.

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Compte tenu de ce que l'on écrit sur ce fil, comment voyez-vous les émeutes de Seattle en 1999 et les émeutes anti-G8 de Gênes en 2001?

Pour info :

Les manifestations de Seattle, émeutes de Seattle ou encore bataille de Seattle désignent le mouvement de protestation qui a pris corps à la fin du mois de novembre 1999 à Seattle, à l'occasion d’un sommet de l'Organisation mondiale du commerce.

Il s'agit des premières manifestation altermondialistes d'envergure qui préfigurent les émeutes anti-G8 de Gênes de 2001. L'événement est symbolique et fondateur à plus d'un titre :

- C'est la première fois qu'une manifestation arrive à bloquer un sommet international

- Les militants viennent du monde entier et agissent par la non-violence (à part quelques groupes qui s'en prennent à des symboles du capitalisme) et sont réprimées brutalement par des policiers

La bataille de Seattle est avant tout un exemple de l'utilisation de l'information pour mobiliser au-delà même de l'évènement.

Peut-on voir ce type d'évènements comme une hypermanifestation contre l'hyperclasse?

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Autre chose, dans la continuité : on pourrait se dire que l'organisation ATTAC lutte (ou plutôt luttait) contre l'hyperclasse dont on parle. Au contraire, elle en fait pleinement partie, il suffit de regarder son organigramme (scientifiques, politiciens, syndicalistes, et ce dans quelque pays où ils se trouvent, pas de militants de base ou presque). On peut considérer (mais je me trompe peut-être) que ce que faisait ATTAC relève de la "guerre civile" au sein de l'hyperclasse dont on parle. Je me trompe?

Et nous en parlions avec marchange hier, il est ahurissant de constater que la principale idée d'ATTAC, la Taxe Tobin, est proposée par Sarkoko au G20.

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"L'humanitaire" renforce l'image et la puissance des gouvernants. L'Homme est réduit à une matière première, c'est une ressource au service des manipulations d'une classe de décideurs. L'égalitarisme de l'idéal communiste, et, de nos démocraties, vise à asseoir encore plus cette domination. L'Homme est compris comme un animal nécessitant une ration quotidienne de nourriture. Un calcul permet alors de maîtriser le monde. La moralité est un moyen.

La nomenklatura et l'oligarchie de nos régimes ont pour point commun que la puissance n'appartient à personne. Ni au peuple, ni aux individus, ni à l'élite, tous courent après l'exercice de la puissance. Ils utilisent une "machine", des stratagèmes, une technique politique. Ils sont soumis, tous, à une vision du monde insensé où seule la conquête de la puissance pour la puissance guide leurs actions.

L'idéologie de mondialisation sert les intérêts de "l'hyperclasse" transnationale. La perte des identités permet l'interchangeabilité, la réduction des hommes à l'état de matière première. Elle rejoint l'internationalisme des communistes.

J'aime bien la notion de calcul stratégique appliqué aux dérivations de Pareto. A ce propos, tonton Rothbard en avait perçu une des combinaisons stratégiques possibles, pour parler le langage de la sociologie parétienne, des groupes d'individus minoritaires richement dotés en résidus de classe 1 (instinct des combinations) déguisant leur volonté de puissance avec des dérivations de classe 3, qui font appel aux sentiments humanitaires communs comme la pitié ou la compassion :

Qu’est-ce que la victimologie ?

Publié le 10/06/2011

De plus en plus de groupes sociaux attendent de l’État des subventions, des privilèges, au détriment du reste de la société. Les féministes, les immigrés de telle ou telle ethnie, les handicapés, les jeunes, les vieux, les homosexuels, les transsexuels, les roux, les chauves, les myopes, les astigmates… ceci n’a bien sûr aucune limite. Et qui attribue de tels privilèges ? L’État bien sûr, ou plutôt les hommes de l’État, en échange d’un soutien électoral ou financier. En un mot, la victimologie, c’est le clientélisme et la ploutocratie généralisés.

Par Murray Rothbard (*)

« Selon une idéologie que l’écrivain Joseph Sobran qualifie de « victimologie officielle », certains groupes d’individus sont désignés comme Victimes d’État, on pourrait dire « Victimes en carte ». Ces groupes, toujours plus nombreux, sont censés être, ou avoir été, les victimes d’autres groupes appelés Oppresseurs officiels. Le devoir de l’État est alors de déverser richesses, emplois, postes et privilèges innombrables sur la tête des Victimes aux dépens, bien entendu, des prétendus Oppresseurs. C’est une forme particulièrement grotesque de réparation ou de compensation puisque les « Oppresseurs » n’ont personnellement fait aucun tort à quiconque et que les « Victimes » n’ont jamais souffert de leur fait. Privilèges et pénalités sont distribués sous le seul prétexte que des groupes similaires pourraient avoir été des victimes ou des oppresseurs dans le passé – un passé parfois fort lointain.

« Par-dessus le marché, on n’a jamais fait mention d’une date à laquelle cesseraient ces « réparations », apparemment destinées à se perpétuer à jamais, ou du moins jusqu’à ce que la communauté des Victimes soit déclarée en tous points « égale » à celle des Oppresseurs. Comme c’est la « nouvelle classe dirigeante » qui devrait faire cette déclaration, alors qu’elle est installée dans un système de redistributions massives, tout en prélevant au passage de coquets pourcentages en « frais de dossier », on peut être sûr que le bulletin de victoire finale ne sera jamais publié.

« A ce jour, l’ensemble des Victimes officielles inclut (je tiens à rappeler qu’étant moi-même Juif je suis une Victime Officielle, et donc officiellement autorisé à dire ces choses) : les Noirs, les Juifs, les Asiatiques, les femmes, les jeunes, les vieillards, les « sans-abri », les homosexuels et – dernière catégorie – les « handicapés ». Ce qui permet d’identifier les Oppresseurs comme étant des Blancs mâles, d’âge moyen, hétérosexuels, chrétiens, non handicapés et ayant un logement. »

(*) Murray Rothbard, postface à l’édition française de L’éthique de la liberté

http://www.contrepoi…la-victimologie

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Je vais sans doute commencer par un lieu commun (mais ça va mieux en le disant), mais le mouvement anti puis alter mondialiste est une nébuleuse, un ensemble de tendances qui vont des réformistes (style attac) aux radicaux (les ex cocos ripolinés nouveaux résistants genre Negri). D'ailleurs, leurs discours ne parlent que de fédérer ou de coordonner des luttes partout dans le monde plus que de créer un ensemble politique unique et compact (sur le sujet, le bouquin de Phil Raynaud "l'extrême gauche plurielle" est assez bien fichu).

J'ai l'impression qu'ils partagent toutes tendances confondues avec leurs adversaires de l'"hyperclasse"des prémisses communes (erronées). Leur problème, ce sont les inégalités de développement, c'est-à-dire de trouver la juste répartition des biens entre les individus à travers le monde pour que tout le monde y trouve son compte. Il y a là une réminiscence de JS Mill, qui proposait de comparer l'économie à un gâteau : on commence à faire le gâteau, puis on distribue les parts aux gens. La production des biens et des services, c'est le job de l'économie, mais la distribution de ses fruits, c'est celui de la société (où de ses représentants légitimes. Au choix les technocrates, les politiques, les syndicalistes, etc.).

A partir de là, la critique altermondialiste devient soit une radicalisation d'un discours déjà présent au sein de l'hyperclasse (tu parles d'attac, tu mets dans le mille : les outils de régulations internationales visent à harmoniser le développement via les agences internationales, la taxation des transactions financières etc. Ca se retrouve autant parmi les soc dem à la Amartya Sen, Martha Nussbaum ou chez nous Montebourg côté hyperclasse que les andouilles d'attac et certaines franges du commerce équitable), soit un revival des vieilles lunes marxistes qui vise à faire basculer le rapport de force du moment de distribution des fruits de la croissance en faveur des plus démunis (c'est le bon vieil antagonisme de classes reloaded).

Dans les deux cas, on reste prisonnier d'une vision fausse des rapports économiques (je me permets de renvoyer à ce petit article de de Jasay sur la question), le système dominant n'est certes pas libéral, mais son opposition est tout aussi factice.

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F.mas, ta réponse me satisfait, mais je vais essayer de réfléchir à quelque chose d'intelligent à répondre. En effet, j'ai l'impression (peut-être à tort d'ailleurs) qu'il y a encore quelque chose à creuser du côté de la composition de cette hyperclasse d'une part, et d'autre part sur la réaction du peuple à celle-ci (notamment est-il en train se se former une sorte d'hypoclasse en réaction à cette hyperclasse). C'est peut-être farfelu mais ça m'intéresse. :lol:

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F.mas, ta réponse me satisfait, mais je vais essayer de réfléchir à quelque chose d'intelligent à répondre. En effet, j'ai l'impression (peut-être à tort d'ailleurs) qu'il y a encore quelque chose à creuser du côté de la composition de cette hyperclasse d'une part, et d'autre part sur la réaction du peuple à celle-ci (notamment est-il en train se se former une sorte d'hypoclasse en réaction à cette hyperclasse). C'est peut-être farfelu mais ça m'intéresse. :lol:

'Tention, je balance des explications plausibles, je ne prétends pas faire le tour de la question. Sur la réaction du peuple face aux élites, je dirais spontanément que l'alternative se fait entre Exit, voice or loyalty pour reprendre la typologie d'Hirschmann : soit acceptation passive de la plupart du peuple qui se désintéresse des problèmes politiques et économiques tant que ça ne touchent pas leurs portefeuilles (loyalty),soit protestation d'une minorité contre des élites (politiques ou financières) qui peut prendre des formes très différentes (populisme, idéologies anti-ou altermondialisation, nouvelles radicalités, etc.) (voice) soit stratégies de sortie du système en place (systèmes politiques radicalement alternatifs, altermondialistes ultras, néomarxistesou néofascistes, certains libertariens) (exit). Mais là encore, c'est un début de typologie, je suis preneur de toute réflexion plausible, intelligente et cohérente avec ce qui a été posé dans ce fil.

Puisqu'on en est dans l'élaboration d'hypothèses un peu éthérées, ma propre expérience s'alimente de documents aussi scientifiques qu'"Idiocracy" de Mike Judge ou "Burn after reading" des Coen bros (j'aurai pu dire "La révolte des masses" d'Ortega y Gasset, c'est plus classieux, mais c'est faux). Curieusement, chaque fois que je sors de chez moi, que je prends le rer, participe à un dîner en ville ou que je me vois obligé d'aller faire un tour aux Halles, je me prends à comparer la substance de mon quotidien à celle des personnages des films précités (en prenant soin, je te rassure, de ne pas m'épargner dans le lot : il m'arrive de me retrouver dans Osbourne Cox -alias John Malkovitch- pour ceux qui ont vu Burn after Reading, c'est-à-dire un crétin prétentieux qui pense être épargné par la stupidité ambiante alors qu'en fait il porte son propre style de stupidité, à savoir une fatuité incroyable). Cette expérience filmographique poussée m'a porté à réfléchir à l'application (purement fantaisiste) de la théorie des avantages comparatifs appliquée aux qualités humaines pour rendre compte d'une autre forme de polarisation qui se superpose sur celle élite/peuple : arrivé à un certain stade de développement, la grande société n'a plus besoin de beaucoup de gens intelligents (et cultivés), et peut supporter la massification des qualités et des comportements. Le fossé se creuse alors entre une élite éduquée, très brillante, préservée ou volontairement retirée du commun (qu'on ne croisera jamais au coin de la rue, nouzot pauvres mortelles) et le reste du monde (qui n'est pas le contraire, bien entendu, mais dont les qualités diverses et variées ne sont pas forcément totalement utilisées pour leurs fonctions). Voilà, c'est la théorie de comptoir du jour.

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Le fossé se creuse alors entre une élite éduquée, très brillante, préservée ou volontairement retirée du commun (qu'on ne croisera jamais au coin de la rue, nouzot pauvres mortelles) et le reste du monde (qui n'est pas le contraire, bien entendu, mais dont les qualités diverses et variées ne sont pas forcément totalement utilisées pour leurs fonctions). Voilà, c'est la théorie de comptoir du jour.

Ouais, sauf qu'a moins de considerer que pour etre dans l’hyperélite mondialisée, il faut etre dans le top 100k mondial, si on prends une base plus large a 1 membre de l’élite pour 1000 personnes (ce qui est historiquement réaliste), nous autres, contributeurs de lib.org, nous sommes tous membres de l’hyperélite, et a 1 pour 10000, une majorité en est encore très probablement…

Et même a un pour un million, on est encore quelques uns sans probleme je pense.

Et si on prend d’autres facteurs qu’économiques, et qu’on regarde la proximité aux pouvoirs économiques, financiers, et médiatiques, on retrouve la meme chose.

Attention à ne pas prendre la pose du rentier du XIXeme siècle qui parle au nom du prolétaire.

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Ouais, sauf qu'a moins de considerer que pour etre dans l’hyperélite mondialisée, il faut etre dans le top 100k mondial, si on prends une base plus large a 1 membre de l’élite pour 1000 personnes (ce qui est historiquement réaliste), nous autres, contributeurs de lib.org, nous sommes tous membres de l’hyperélite, et a 1 pour 10000, une majorité en est encore très probablement…

Oh je ne parle qu'au nom de moi-même, hein. Je veux bien être un personnage de roman, mais pitié, pas un personnage balzacien ! :lol:

S'il y avait autant de membres de liborg appartenant à l'hyperclasse, l'asso liborg serait pétée de tunes !!!:zorro: Allez, que ceux qui ont leur appart sur Park Avenue se dénoncent…maintenant.

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Déjà, F.mas, je pourrais te signaler que j'ai fait la fiche Wikibéral du film Idiocracy (qui est encore incomplète), c'est dire l'importance (réelle) que j'accorde à cette dystopie. Ta réflexion ci-dessus pourrait d'ailleurs compléter l'entrée de Wikibéral.

Concernant ton constat, je le partage largement. J'ajouterais par ailleurs qu'il existe des risques énorme, du fait de la division du travail, du progrès technique, de la flemme, etc., d'une perte totale de certaines compétences et connaissances par une grande part de la population.

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Concernant ton constat, je le partage largement. J'ajouterais par ailleurs qu'il existe des risques énorme, du fait de la division du travail, du progrès technique, de la flemme, etc., d'une perte totale de certaines compétences et connaissances par une grande part de la population.

On n'est plus dans le risque, on est dans l'execution, la perte généralisée de compétences est compensée 'en moyenne' par une élite en général surspécialisée, mais le quidam est ignare par rapport a il y a 50 ans.

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On n'est plus dans le risque, on est dans l'execution, la perte généralisée de compétences est compensée 'en moyenne' par une élite en général surspécialisée, mais le quidam est ignare par rapport a il y a 50 ans.

C'est difficile d'affirmer ça.

On peut hausser des sourcils en comparant, par exemple, les questions du trivial pursuit d'il y a 30 ans à aujourd'hui .

Mais définir un quidam d'aujourd'hui et un quidam d'il y a 50 ans ce n'est déjà pas triste, alors comparer leurs bagages culturels à chacun…

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