Zax Posté 10 août 2011 Signaler Share Posté 10 août 2011 Tout est dans le titre du topic. Au cours du mois de juin, peut être juillet, j'ai lu ce livre de Michael Voslensky, publié en France en 1980, et qui était au départ un samizdat. On peut déjà féliciter l'auteur en ce que son oeuvre décrit de manière très complète la classe dirigeante soviétique : comment elle a émergé sous Lénine, comment elle s'est installée sous Staline, comment elle vivait, comment elle fonctionnait. Voslensky, qui était lui même un nomenklaturiste (comme la Nomenklatura était coupée du peuple soviétique, nul autre qu'un nomenklaturiste ne pouvait décrire cette classe), avoue dans son livre qu'il trouvait normal de jouir de privilèges du fait d'appartenir à l'élite, et que ce sont ses voyages à l'Ouest qui lui ont fait changer d'avis. En cela, il est d'une grande honnêteté. Ainsi la Nomenklatura jouissait de privilèges considérables au point d'être une véritable "noblesse rouge" : produits alimentaires d'excellente qualité en abondance pour des sommes modiques;1 mois de vacances tous frais payés contre 2 semaines pour le citoyen soviétique classique; logements luxueux et spacieux, contrairement au soviétique classique pour lequel la surface habitable par personne ne pouvait dépasser 9m²; datcha construite gratuitement sur un terrain de 1 hectare ou plus pour un général qui quittait ses fonctions; accès aux livres étrangers; des téléphones (en avoir 7 dans son bureau était un signe de prestige…); des voitures très vite; droit de puiser autant que nécessaire dans les deniers de l'Etat pour certains nomenklaturistes; des salles d'attentes réservées dans les aéroports et les gares; des compartiments réservés dans les trains et les avions. Staline mangeait des poissons que l'on pêchait dans un lac réservé; Staline avait dans ses logements des salles remplies d'argent. Cette Nomenklatura représentait selon l'auteur, en tenant compte des épouses et des enfants, entre 1 et 1,5% de la population… Après avoir lu ce livre on se rend vraiment compte de ce qu'était le communisme : de la merde. On se demande comment un système aussi pourri a pu tenir plus de 40 ans (plus de 60 ans en URSS), y compris avec la répression menée par la police politique. A ceux qui n'ont pas lu ce livre, lisez-le. Sinon j'ai commencé Droit, législation et liberté de Hayek. Lien vers le commentaire
Arturus Posté 10 août 2011 Signaler Share Posté 10 août 2011 On se demande comment un système aussi pourri a pu tenir plus de 40 ans (plus de 60 ans en URSS), y compris avec la répression menée par la police politique. Le marché noir certainement. Lien vers le commentaire
Zax Posté 11 août 2011 Auteur Signaler Share Posté 11 août 2011 Le marché noir certainement. Le KGB ne devait pas mettre fin au marché noir justement ? Ou le KGB était-il lui aussi très corrompu ?… Lien vers le commentaire
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