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Nouvelles liquidités = inflation ?


aludosan

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On va la faire rapide.

L'emprunt bancaire, c'est une création monétaire, puis un achat. L'achat induit une hausse des prix.

Plus exactement : la création monétaire induit une augmentation de l'offre de monnaie, ce qui en diminue mécaniquement la valeur. Donc il y a automatiquement "hausse des prix".

C'est la partie la moins fausse du raisonnement.

L'emprunteur produira davantage grâce à son emprunt.

Qui te dit que l'emprunt est un prêt à la production ? Les crédits à la consommation ça existe.

Il produira plus et vendra moins cher, donc une baisse des prix.

Même si c'était bien un crédit à la production, il n'y a pas égalité entre l'augmentation de l'offre de monnaie et l'augmentation de l'offre de produit. Un investissement produit ses effets dans le temps et se cantonne à un produit bien défini. La conséquence globale est donc une baisse (toutes choses égales par ailleurs) du prix d'un produit précis d'une entreprise précise dans la durée, avec une hausse apparente de tout le reste qui correspond en fait à une baisse de valeur de la monnaie.

Ainsi cette hausse des prix aura été temporaire. Le résultat d'une hausse est une baisse des prix nette. Donc, au final, le crédit au secteur privé induit une baisse des prix.

Ah bon, tu passes maintenant de l'égalité à la supériorité ? Donc tout investissement est rentable ?

Je vais te passer un troisième paramètre que tu n'as pas pris en compte : et si l'investissement ne marche pas ?

Si l'entreprise qui a emprunté fait faillite ?

Dans ce cas, il y a destruction nette de valeur.

Troisième hypothèse, ce crédit lui sert à faire un LBO. Elle achète un concurrent et peut donc… augmenter ses prix.

Enfin bref, tes raisonnements sont tellement simplistes qu'ils ne tiennent pas la route une seconde. Vraiment, vraiment, vraiment, instruis-toi. Tu n'es pas plus bête qu'un autre, tu es juste trop orgueilleux pour ouvrir un bouquin. Bah vas en acheter.

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Comme à tout achat correspond une vente, le prix monte-t-il ou baisse-t-il ? :)

Supposons, au départ, une situation d'équilibre stable des prix offre/demande. On suppose alors une offre constante par unité de temps. Un emprunt est fait par l'emprunteur pour tel achat. Une demande supplémentaire induite par cet achat induira une hausse des prix.

D'une manière symétrique, on peut décrire le comportement des prix pour un emprunt destiné à la production dans un secteur économique. Si le vendeur emprunte pour investir ou pour produire davantage. La mise et la vente induira une baisse des prix.

Mon raisonnement de micro-économie part d'une situation stable offre/demande. Il suppose un emprunt fait pour acheter. Je raisonne toutes choses égales par ailleurs. Cet achat induit alors, selon moi, une contribution à la hausse des prix.

Est-ce plus clair?

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Si tu prêtes 10, l'autre a 10 de plus, et toi tu as 10 de moins, sauf si tu considères que prêter = créer.

Mais il faut tout de même faire la différence entre prêt de quelque chose que l'on a, et prêt de quelque chose que l'on créé.

Moi, si je prètes 10 euros à quelqu'un, cela ne change pas la masse monétaire, si une banque commerciale le fait, cela change la masse monétaire.

Le concept de "masse monétaire" n'existe pas dans une zone de free banking. Chaque producteur de monnaie libre a alors une vague idée de la quantité de monnaie circulant. Mais ce producteur de monnaie libre ne se sert pas de la masse monétaire pour décider s'il crée de la monnaie ou s'il n'en crée pas. Et à la réflexion, le concept de masse monétaire n'a de sens que dans un "système". Une zone de free-banking est un marché, et non pas un "système". Le free-banking n'est pas un "système monétaire". C'est un marché.

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Un système de free banking veut dire que la boulangère du coin peut émettre sa monnaie, pas qu'elle sera acceptée.

Il est probable qu'il n'existe que quelques monnaies privées non liées à l'or, car il faut un certain niveau de confiance pour que les gens acceptent de s'en servir dans un système libre.

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Un système de free banking veut dire que la boulangère du coin peut émettre sa monnaie, pas qu'elle sera acceptée.

Le free-banking signifie que chacun peut aussi facilement créer une épicerie que créer une banque émettant de la monnaie. Cela ne signifie pas que l'épicier sera aussi plombier, courtier en assurances et banquier. Non, chacun choisit de développer une seule entreprise au service de ses clients.

Il est probable qu'il n'existe que quelques monnaies privées non liées à l'or, car il faut un certain niveau de confiance pour que les gens acceptent de s'en servir dans un système libre.

L'or est, amha, une mauvaise monnaie car trop spéculative. La valeur d'une monnaie provient, au départ, de son usage non monétaire. Si l'usage devient presque uniquement monétaire, la valeur est évidement volatile. Un panier d'un grand nombre de commodities serait une bonne piste pour une bonne monnaie. Des monnaies sectorielles peuvent aussi avoir une utilité pour certains professionnels de ce secteur.

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Ce n'est pas un problème s'agissant d'une simple expérience de pensée, mais je pense qu'il serait intéressant de trouver des critères permettant de juger dans quelle mesure les prix d'un secteur sont modifiés par l'intervention de l'Etat.

Bel exercice que celui que tu me proposes. Je vais essayer d'y reflechir ( la difficulté sera de trouver un exemple relativement simple et… de pouvoir avancer des chiffres fiables). Je ne sais pas quand j'aurai le temps….

Ensuite, l'intérêt de l'analogie, ici, c'est d'utiliser une expérience similaire pour prédire une évolution future, donc selon ton modèle, quelles sont tes prédictions ?

Aïe…

Malgré mes reflexions sur ces sujets, j'ai été nul pour ce qui était de prédire la "révolution" roumaine de 1989: j'avais espèré une révolte deux ans plus tôt, pour des raisons conjoncturelles. Egalement pour des raisons conjoncturelles, j'avais estimé, début 1989, que mes compatriotes sont trop cons et trop lâches, qu'ils vont de nouveau s'assoupir dans la léthargie arrangeante des compromis… Bref, à l'été 1989 je me suis barré. Quatre mois plus tard j'assistais, à la télé, depuis la France, aux événements que tout le monde connait.

Je ne gagne jamais au Loto ( certes, je n'y joue que rarement….)

Et avec tout cela, tu m'invites à faire des prédictions ?

Allez, je me hasarde: on finira, tôt ou tard, dans une sorte de "guerre civile". Peut-être pas violente (juste quelques acces, par endroits et par moments…). Avec, dérrière, une longue periode (qques années) de remous incessants (instabilité politique, législative, etc.) Quand cela va-t-il commencer ? Je n'en sais rien. Je ne crois pas qu'on va atteindre 2020 dans la configuration actuelle. Ce qui est difficile à prédire, c'est le moment précis de l'explosion. Mais, à mon humble avis, on a largement dépassé, en France, une sorte de "point de non-retour": le moment ou on aurait pu encore "corriger le tir" tout en evitant un "clash".

L'autre hypothèse étant une longue et lente "agonie" de la "splendeur" des Etats-Providence, sans véritable "clash". Je n'y crois pas trop…

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  • 3 weeks later...

Entendu ce matin à la Radio : en rapport avec les performances de Dexia, on reprend le refrain de la "re-capitalisation" des banques européennes. Cette fois, il s'agirait d'un plan coordonné, au niveau europeen, plan qui serait en cours d'élaboration…

J'avoue que je ne comprends toujours pas une eventuelle "re-capitalisation" de ce type.

Les banques n'ont plus assez de fonds propres. OK. D'ou peuvent venir alors de "fonds" supplémentaires ? De la Banque Centrale, me direz-vous. OK, mais cette Banque Centrale a ces "fonds" d'ou ? Sous quelle forme ? "Garantis" par quoi ?

Personnellement, je n'y vois qu'une procédure très élaborée destinée à fabriquer… de l'inflation !!

Inflation qui sert, bien entendu, en premier lieu, à:

- ceux qui introduisent sur le marché les nouvelles "liquidités" (fausse monnaie, diraient certains)

- ceux dont les dettes étaient "normallement" insolvables (ce qui, dans le cas de Dexia, signifie les organismes publics, collectivités territoriales, etc)

Autrement dit, les pyrhomanes d'hier (institutions "étatiques" diverses et variées) s'apprêtent à jouer les pompiers d'aujourd'hui. En fait, de faux "pompiers": ce faisant, ils sauvent - provisoirement - la face d'un système profondemment pourri ( je parle du système actuel, ou l'acteur majeur de l'économie est "l'Etat").

Si les investissements des institutions "étatiques" avaient été, - en moyenne - judicieux, il n'y aurait aucune raison à ce que ces institutions se trouvent aujourd'hui en difficulté, et Dexia serait une banque florissante.

On va donc fabriquer de l'inflation… juste pour sauver les positions sociales (privilégiées et enviables) de tous ceux qui jouent impunemment avec l'argent des autres (ceci concerne autant les décideurs au niveau national que la plus humble mairie de province).

La crise actuelle - à mon avis - est surtout la faillite d'un système qui ne diffère du feu URSS que par des éléments quantitatifs (il existe encore une économie privée, en Europe: trop affaiblie dorénavant pour supporter les frasques du "public"). Mais la partie "publique" est structurellement identique à une économie soviétique.

Evidemment, ceux qui gueulent contre "le Marché" qui est en train de mettre à mal nos merveilleuses institutions publiques - nombreuses, variées et oh combien "sociales"! - ces gens-là ressemblent à ceux qui voudraient lapider l'enfant ayant osé dire que le Roi est nu ! La vie était tellement plus paisible quand nous admirions tous les beaux habits du Roi, n'est-ce pas ?

A la même radio, ce matin j'ai entendu dire que Mr Bartolone aurait fait un proces à Dexia pour avoir manqué à son devoir de conseil à l'égard de non-initié !!! Evidemment, le fait que, incidemment, il avoue ainsi son statut de non-initié (en clair, incompétent) ne géne personne. Le fait donc que nous vivons dans un système qui nous oblige à laisser plus de la moitié de nos richesses entre les mains de gens s'avouant eux-mêmes incompétents… ne semble géner personne. Et aprés ça, on s'étonne que l'on va droit vers la catastrophe.

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  • 3 months later...

Bien le bonjour à tous.

J'ai vu la vidéo "l'inflation est une taxe", qui met en scène Picsou et ses 3 neveux. J'ai aussi lu les 39 leçons d'économies contemporaines de Philippe Simonnot, qui traite dans une de ses leçons de l'inflation et de la déflation. Je ne comprends pas justement en quoi l'inflation est une taxe déguisée, et surtout dans les poches de qui cette taxe rentre. Je ne comprends pas non plus un point de la leçon de M. Simonnot : si de la monnaie est émise pour les ménages, mais qu'ils ne la dépensent pas, c'est comme s'ils prêtaient à l'Etat à taux nul.

Vous pourriez m'éclairer ?

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Bien le bonjour à tous.

J'ai vu la vidéo "l'inflation est une taxe", qui met en scène Picsou et ses 3 neveux. J'ai aussi lu les 39 leçons d'économies contemporaines de Philippe Simonnot, qui traite dans une de ses leçons de l'inflation et de la déflation. Je ne comprends pas justement en quoi l'inflation est une taxe déguisée, et surtout dans les poches de qui cette taxe rentre. Je ne comprends pas non plus un point de la leçon de M. Simonnot : si de la monnaie est émise pour les ménages, mais qu'ils ne la dépensent pas, c'est comme s'ils prêtaient à l'Etat à taux nul.

Vous pourriez m'éclairer ?

Il n'y a que le faux monnayeur qui profite de sa fausse monnaie qui vient en plus de la masse monétaire déjà existante. Si 100 pièces représentent la richesse totale d'un pays, le faux monnayeur qui en émet 1 de plus l'échange contre 1/100 de la richesse du pays alors que pour les utilisateurs suivants cette même pièce ne vaudra rapidement plus que 1/101 de cette richesse totale de 101 pièces à présent. Il y a eu inflation. L'épargnant qui avait autrefois 2 pièces soit 2/100 de la richesse du pays, n'a plus après inflation que 2/101 de cette richesse. Il a été "taxé" par le faux monnayeur qui s'est attribué par son émission de monnaie une fraction de sa richesse (2/100 -2/101).

Quand l'état, seul détenteur du pouvoir d'émission légal de monnaie, émet plus de billets pour une richesse totale identique (quand il fait de l'inflation), il joue le même rôle que le faux monnayeur. Il profite seul de cette émission. l'épargnant voit sa richesse diminuer proportionnellement.

En cas d'inflation, c'est le premier utilisateur de la monnaie émise qui s'enrichit. Les autres s'appauvrissent.

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L'emprunt bancaire, c'est une création monétaire, puis un achat. L'achat induit une hausse des prix. L'emprunteur produira davantage grâce à son emprunt. Il produira plus et vendra moins cher, donc une baisse des prix. Ainsi cette hausse des prix aura été temporaire. Le résultat d'une hausse est une baisse des prix nette. Donc, au final, le crédit au secteur privé induit une baisse des prix.

L'inflation serait donc fonction de la différence entre l'emprunt du secteur public et l'augmentation de la production (non nulle, mais comment la mesurer ?) de ce même secteur permise par l'emprunt ?

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Il n'y a que le faux monnayeur qui profite de sa fausse monnaie qui vient en plus de la masse monétaire déjà existante. Si 100 pièces représentent la richesse totale d'un pays, le faux monnayeur qui en émet 1 de plus l'échange contre 1/100 de la richesse du pays alors que pour les utilisateurs suivants cette même pièce ne vaudra rapidement plus que 1/101 de cette richesse totale de 101 pièces à présent. Il y a eu inflation. L'épargnant qui avait autrefois 2 pièces soit 2/100 de la richesse du pays, n'a plus après inflation que 2/101 de cette richesse. Il a été "taxé" par le faux monnayeur qui s'est attribué par son émission de monnaie une fraction de sa richesse (2/100 -2/101).

Quand l'état, seul détenteur du pouvoir d'émission légal de monnaie, émet plus de billets pour une richesse totale identique (quand il fait de l'inflation), il joue le même rôle que le faux monnayeur. Il profite seul de cette émission. l'épargnant voit sa richesse diminuer proportionnellement.

En cas d'inflation, c'est le premier utilisateur de la monnaie émise qui s'enrichit. Les autres s'appauvrissent.

Merci pour cette explication, cela devient déjà beaucoup plus clair. Ron Paul a entièrement raison de s'insurger contre l'inflation. Mais pourrais-tu répondre à cette autre question : si l'Etat émet de la monnaie supplémentaire à destination des ménages, et que les ménages ne dépensent pas cette nouvelle monnaie, en quoi est-ce que cette émission de monnaie équivaut à prêter de l'argent à l'Etat à taux nul ? Là je comprends encore moins.

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L'inflation serait donc fonction de la différence entre l'emprunt du secteur public et l'augmentation de la production (non nulle, mais comment la mesurer ?) de ce même secteur permise par l'emprunt ?

J'appelle "inflation" un processus d'augmentation générale des prix. Pour les besoins du discours, je confondrai la contribution à la hausse des prix et la hausse des prix elle-même. De même, je confondrai une contribution à la baisse des prix et la baisse des prix elle-même.

Pour les besoins du raisonnement, j’exclue ici  les causes d'inflation d'origine extérieure au pays. Je me limite donc aux causes purement internes au pays. Ma thèse est que l'emprunt privé conduit, en moyenne, à une baisse des prix. En effet, cet emprunt conduit à un accroissement de la production supérieur à la demande initiale. Les remarques qui suivent ne démontrent pas ma thèse, mais elles montrent que cette thèse est plausible.

Pour les besoins du raisonnement, j’exclue ici les emprunts privés qui ne sont pas remboursés. Il induisent une perte sèche pour la banque prêteuse. La banque fait un profit annuel. Donc la banque sait maîtriser suffisamment le risque de perte sèche des emprunts non remboursés.

Certains emprunts conduisent à une production marchande. Il conduisent donc à une baisse des prix très supérieure à la hausse des prix initiale au moment de l'achat.

Certains emprunts ne conduisent à aucune production marchande. Ces emprunts-là induisent une demande sans aucune production correspondant. Ces emprunts-là induisent une hausse nette des prix.

Un emprunt conduit à augmenter la richesse de l'emprunteur. Sinon, il ne le ferai pas. Un emprunt contribue donc à une hausse de la "richesse nationale". Ce concept de "richesse nationale" peut valablement être utilisé ici. Une partie des biens patrimoniaux sont vendus induisant alors une hausse de l'offre, donc une contribution à la baisse des prix.

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On considère en général qu'une augmentation de masse monétaire conduit à une hausse des prix en particulier sur les marchés où la masse monétaire nouvelle est investie en surplus, et que cette hausse des prix se propage ensuite par capillarité aux autres marchés de manière décroissante au fur et à mesure qu'on s'éloigne du point d'entrée des nouvelles liquidités dans l'économie.

Sur la théorie de gdm, je crois que c'est ignorer que collectivement, nous avons un entendement intuitif - et on peut aussi lire le journal ! - de la valeur de la monnaie, ou plus précisément de sa capacité d'achat en fonction de sa rareté ou de son abondance, comme tout autre bien.

Il est très curieux de dire qu'un emprunt "conduit à augmenter la richesse de l'emprunteur" : du point de vue de l'emprunteur, un emprunt conduit surtout à disposer aujourd'hui des moyens de demain, et à en être dépourvu demain. Une dette peut naturellement se révéler productive quand elle est bien employée (c'est même la base du capitalisme, le capital d'une entreprise se formant à partir d'une dette à l'égard des actionnaires) mais cela n'a pour moi rien à voir avec la création monétaire.

Je suis bien bien sûr d'accord que si l'endettement productif est nourri par la création monétaire, la somme des moyens productifs est supérieure à celle qu'elle serait sans la création monétaire, mais elle ne le serait qu'en valeur faciale : une augmentation de l'investissement productif aura en effet par lui-même comme conséquence d'en augmenter le coût réel (à travers le coût des machines outils dont la demande augmenterait, le coût de travail idem…). Par ailleurs, la dette suppose toujours un certain intérêt, c'est-à-dire qu'elle a un coût qui se retrouvera bien quelque part au final.

Enfin, si je peux rebondir sur la question initiale, il me semble que c'est parce que le système de réserve fractionnaire se base sur la valeur des actifs d'une banque pour déterminer sa capacité d'endettement, qu'il est possible que la création monétaire opérée par les banques centrales ne produise pas d'augmentation des prix puisque cette création vient s'équilibrer avec la destruction de monnaie provoquée par la perte de valeurs des actifs (immobiliers et boursiers en particulier) détenus par les banques. Il n'y a pas d'augmentation des prix aussi forte qu'on pouvait l'imaginer, parce que cette augmentation a déjà eu lieu, ce qui en donne à posteriori toute l'étendue.

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  • 3 weeks later...

@asthenik

1. L'augmentation de la masse monétaire ne conduit pas à la hausse des prix. C'est l'augmentation de la demande qui conduit à la hausse des prix. Certes, dans de nombreux cas, la demande de monnaie est destiné à acheter des marchandises. Ces demandes d'achats augmentent la Demande agrégée, donc contribuent à l'augmentation des prix. Mais il n'existe pas de lien direct entre l'augmentation de la masse monétaire et la hausse des prix. Ce point est essentiel pour l'analyse de l'inflation.

2. Oui, cette hausse des prix se transmet par capillarité. La demande initiale de l'emprunteur est une information donnée au vendeur. Cette information contribue à la décision du vendeur de produire plus. Le vendeur achète alors davantage de travail et de matières afin de produire plus. Le vendeur en achetant davantage donne un signal à ses fournisseurs de produire davantage. La hausse des prix se transmet d’acheteur à vendeur dans les diverses activités économiques.

3. Je ne crois pas que cette contribution initiale à la hausse des prix décroisse avec cette capillarité. Elle est seulement répartie autrement parmi des fournisseurs des fournisseurs. Le cycle des marchandises décrit dans la "loi de Say" permet de comprendre pourquoi il n'existe pas, amha, de "décroissance" liée à la capillarité.

4. Nous sommes d'accord sur le fait que la valeur de la monnaie actuelle dépend de sa capacité d'achat dans la zone monétaire, dans le pays.

5. Un emprunt augmente la richesse de l'emprunteur. La raison, incontestable, est que tout échange volontaire enrichit les deux co-échangeurs. Cet enrichissement est immédiat au moment même du prêt bancaire accordé. La nature de l'enrichissement de l'emprunteur réside ici dans sa nouvelle capacité à pouvoir accomplir ses projets par ses achats.

6. Grâce à son emprunt, tel emprunteur produira davantage, tel autre emprunteur consommera davantage. Celui produit davantage contribuera à l'offre globale, contribuera à la baisse des prix, du moins après un certain délai de production. Ces deux emprunteurs contribuent dans un premier temps à la hausse des prix. Dans un deuxième temps, le producteur contribue à l'offre, donc à la baisse des prix.

7. J'ai le sentiment que la contribution des producteurs à la baisse des prix est toujours supérieure à la hausse des prix initiale des achats des emprunteurs. Je n'ai pas trouvé le moyen de le prouver rationnellement. Néanmoins, on constate que les prix réels baissent de 2% par an. Ce qui conforterait mon hypothèse.

8. La création monétaire correspond à des capacités de produire des services ou des marchandises. C'est ce que vous appelez ici des "moyens productifs". La valeur de la monnaie étatique est fondée sur cette capacité à vendre et à produire dans le pays. Les experts de la Banque Centrale connaissent suffisamment bien cette capacité à produire. Ainsi la création monétaire n'est limitée à cette capacité de production. Si les experts ne se trompent pas dans leurs prévision, la demande contribue à une hausse des prix. Et l'offre contribue simultanément à une baisse des prix de même amplitude.

9. Si ces experts se trompent, la création monétaire est supérieure à la capacité de production. Il s'ensuit une demande de marchandises sans offre suffisante. Cette demande insatisfaite augmente les prix alors que la production ne suit pas immédiatement. Mais cette hausse des prix est un signal de possibilité de profit supérieur pour les producteurs. Après un certain délai de production, ces producteurs produisent une offre qui réduit les prix.

10. Vous évoquez le taux d’intérêt. Le taux d’intérêt est le prix du service vendu par la banque à l'emprunteur. Cette vente de service ne produit pas plus d'inflation que la vente d'une autre service de nature différente.

11. Vous évoquez le système de réserves fractionnaires. Ce concept de réserve, a fortiori fractionnaire, est étranger à la monnaie étatique actuelle. Il convient, amha, d'éviter d'utiliser ce concept pour les monnaies actuelles. La valeur de la monnaie actuelle provient de l'interdiction légale des autres devises. Le niveau de la valeur de la monnaie actuelle provient uniquement d'un jeu d'offre et de demande.

12. Les réserves fractionnaires est un concept qui est réservé, amha, au free banking. Chaque unité monétaire émise, tel un billet de banque, est alors une promesse commerciale de la banque émettrice. Si une banque émet deux fois plus de billets de banque qu'elle possède d'or, on peut se poser la question des réserves fractionnaires. Un billet de banque est une promesse qui autorise la banque à avoir des réserves fractionnaires sous certaines conditions. Le principe des réserves fractionnaires est alors valide pour cette monnaie en free banking. Mais ce concept est, amha, hors sujet pour les monnaies étatiques actuelles.

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Un emprunt augmente la richesse de l'emprunteur. La raison, incontestable, est que tout échange volontaire enrichit les deux co-échangeurs.

Un emprunt améliore le bien-être de l'emprunteur, mais comptablement, il n'augmente pas sa richesse, puisqu'il se retrouve à son ctif avec la valeur de son emprunt, et à son passif avec une dette dont la valeur comptable actualisée est strictement égale.

Les réserves fractionnaires est un concept qui est réservé, amha, au free banking.

Là encore, pas vrament. Elle a une réalité indéniable en régime d'étalon-marchandise, et même si elle perd de sa substance en fiat money, elle continue à recouvrir une notion essentielle, liée à la solvabilité de la banque.

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Un emprunt améliore le bien-être de l'emprunteur, mais comptablement, il n'augmente pas sa richesse, puisqu'il se retrouve à son ctif avec la valeur de son emprunt, et à son passif avec une dette dont la valeur comptable actualisée est strictement égale.

Tout échange volontaire crée de la valeur pour les deux co-échangeurs. Un prêt bancaire est un simple échange de créance entre une banque et un emprunteur. La banque devient propriétaire d'une créance sur l'emprunteur. L'emprunteur devient propriétaire de billets de banque. Chaque billet de banque, ou chaque unité monétaire, est une créance sur la banque émettrice. Le banquier augmente ainsi sa richesse. L'emprunteur augmente ainsi sa richesse. Cette double création de richesse a lieu au moment même du prêt bancaire. Ainsi, le bien-être de l'emprunteur s'analyse comme une création de richesse.

Votre argument de la comptabilité ne tient pas. La comptabilité est un enregistrement de transactions de ventes et d'achats. De plus, cet enregistrement est très approximatif puisqu'il traduit en chiffres des valeurs qui, le plus souvent, ne sont pas des nombres. L'utilité de la comptabilité est pour les actionnaires et pour le fisc. Elle permet de déterminer un résultat distribuable. La comptabilité est un moyen absurde d'analyse économique d'une transaction. Puisque c'est l'acte de gestion qui donne du sens à l'écriture comptable. Et non pas l'inverse.

Là encore, pas vrament. Elle a une réalité indéniable en régime d'étalon-marchandise, et même si elle perd de sa substance en fiat money, elle continue à recouvrir une notion essentielle, liée à la solvabilité de la banque.

La question des réserves fractionnaires est différente de celle de l'étalon de valeur de la monnaie. Une monnaie légale est un bien dont la valeur provient de la contrainte exercée par l’Etat. C'est la contrainte du cours forcé, du cours légal. L’Etat choisit arbitrairement ce qui donnera de la valeur à la monnaie. Pour la monnaie actuelle, ce qui lui donne de la valeur, c'est le seul jeu de l'offre et de la demande de monnaies et des marchandises échangées. L’Etat crée une rareté artificielle de la monnaie afin de lui donner une valeur.

Avant 1971, les monnaies étaient des bien hybrides. Non convertibles sauf entre Etats. Monnaie étatique pure à l'intérieur du pays. Et monnaie garantie sur l'or entre Etats. N'épiloguons pas trop longtemps sur cette incohérence logique.

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Merci Gdm pour votre réponse.

Sur le point 3, pour moi, l'augmentation de la demande dûe à un afflux de monnaie sera proportionnelle au rapport entre la demande initiale et son augmentation, et donc au fur et à mesure que se propage l'enflure monétaire, elle va se diviser en de multiples emplois au sein desquels son importance relative va diminuer, ce qui devrait en diminuer l'impact inflationniste.

Votre argument selon lequel l'endettement productif aurait un feedback inflationiste au moment de l'investissement, puis déflationiste au moment de la vente des produits vendus est intéressant mais en fait, je crois que vous parlez d'une situation trop particulière pour pouvoir en tirer des leçons générales. Tous les emprunts contractés par les entreprises ne s'engouffrent pas dans une augmentation de la production ou une baisse de son coût : l'emprunt peut avoir bien d'autres finalités qui auront d'autres impacts sur les rapports entre offre et demande. Et par ailleurs, même hors du secteur publique, bien des emprunts ont une simple vocation consommatrice.

Ce qui m'étonne beaucoup est que je pense que vous êtes d'accord pour dire que toute augmentation de l'offre d'un bien supérieure à l'augmentation de la demande de ce bien, provoque une hausse du prix de ce bien, mais que vous ne sembliez pas accepter l'idée que l'augmentation plus importante de la quantité de monnaie en circulation que l'augmentation de la demande de cette monnaie, provoque une dévaluation de la valeur de monnaie. C'est pourtant un point logique ?

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L'emprunt bancaire, c'est une création monétaire, puis un achat. L'achat induit une hausse des prix. L'emprunteur produira davantage grâce à son emprunt. Il produira plus et vendra moins cher, donc une baisse des prix. Ainsi cette hausse des prix aura été temporaire. Le résultat d'une hausse est une baisse des prix nette. Donc, au final, le crédit au secteur privé induit une baisse des prix.

ça ne semble pas tellement se passer de cette manière dans l'immobilier….

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Tout échange volontaire crée de la valeur pour les deux co-échangeurs. Un prêt bancaire est un simple échange de créance entre une banque et un emprunteur. La banque devient propriétaire d'une créance sur l'emprunteur. L'emprunteur devient propriétaire de billets de banque. Chaque billet de banque, ou chaque unité monétaire, est une créance sur la banque émettrice. Le banquier augmente ainsi sa richesse. L'emprunteur augmente ainsi sa richesse. Cette double création de richesse a lieu au moment même du prêt bancaire. Ainsi, le bien-être de l'emprunteur s'analyse comme une création de richesse. Votre argument de la comptabilité ne tient pas. La comptabilité est un enregistrement de transactions de ventes et d'achats. De plus, cet enregistrement est très approximatif puisqu'il traduit en chiffres des valeurs qui, le plus souvent, ne sont pas des nombres. L'utilité de la comptabilité est pour les actionnaires et pour le fisc. Elle permet de déterminer un résultat distribuable. La comptabilité est un moyen absurde d'analyse économique d'une transaction. Puisque c'est l'acte de gestion qui donne du sens à l'écriture comptable. Et non pas l'inverse. La question des réserves fractionnaires est différente de celle de l'étalon de valeur de la monnaie. Une monnaie légale est un bien dont la valeur provient de la contrainte exercée par l’Etat. C'est la contrainte du cours forcé, du cours légal. L’Etat choisit arbitrairement ce qui donnera de la valeur à la monnaie. Pour la monnaie actuelle, ce qui lui donne de la valeur, c'est le seul jeu de l'offre et de la demande de monnaies et des marchandises échangées. L’Etat crée une rareté artificielle de la monnaie afin de lui donner une valeur. Avant 1971, les monnaies étaient des bien hybrides. Non convertibles sauf entre Etats. Monnaie étatique pure à l'intérieur du pays. Et monnaie garantie sur l'or entre Etats. N'épiloguons pas trop longtemps sur cette incohérence logique.

Dans ce cas pourquoi ne pas prêter à chaque individus quelques milliards d'euros. La banque à sa dette (elle est satisfaite) et l'emprunteur à son argent il est également satisfait…

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L'inflation est un impôt prélevé chez les détenteurs de monnaie et payé aux emprunteurs de monnaie.

Ceci dit, l'inflation stage est relativement neutre puisque les taux d'intérêt compensent la perte de valeur.

Ce qui a un impact, ce sont les variations non prévues de l'inflation.

Si demain il y a une inflation de 30%, tous les gens qui auront épargné à taux fixe (livrets…) auront perdu beaucoup d'argent ; a contrario, tous ceux qui se seront endettés à taux fixe (du crédit conso au crédit immobilier) auront gagné beaucoup d'argent.

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Sur le point 3, pour moi, l'augmentation de la demande dûe à un afflux de monnaie sera proportionnelle au rapport entre la demande initiale et son augmentation, et donc au fur et à mesure que se propage l'enflure monétaire, elle va se diviser en de multiples emplois au sein desquels son importance relative va diminuer, ce qui devrait en diminuer l'impact inflationniste.

Votre argument selon lequel l'endettement productif aurait un feedback inflationiste au moment de l'investissement, puis déflationiste au moment de la vente des produits vendus est intéressant mais en fait, je crois que vous parlez d'une situation trop particulière pour pouvoir en tirer des leçons générales. Tous les emprunts contractés par les entreprises ne s'engouffrent pas dans une augmentation de la production ou une baisse de son coût : l'emprunt peut avoir bien d'autres finalités qui auront d'autres impacts sur les rapports entre offre et demande. Et par ailleurs, même hors du secteur publique, bien des emprunts ont une simple vocation consommatrice.

Ce qui m'étonne beaucoup est que je pense que vous êtes d'accord pour dire que toute augmentation de l'offre d'un bien supérieure à l'augmentation de la demande de ce bien, provoque une hausse du prix de ce bien, mais que vous ne sembliez pas accepter l'idée que l'augmentation plus importante de la quantité de monnaie en circulation que l'augmentation de la demande de cette monnaie, provoque une dévaluation de la valeur de monnaie. C'est pourtant un point logique ?

a. Je suppose que des économistes ont déjà étudié longuement comment se propage une augmentation de prix dans l'économie. On comprend ce qui se passe sans trouver les mots pour décrire ce processus de capillarité de la propagation de la hausse des prix.

b. La masse monétaire créée et prêtée contribue à une augmentation de la demande. Un fournisseur, en produisant une marchandise d'égale valeur, contribue à une augmentation de l'offre. Et cette augmentation de l'offre compense parfaitement l'augmentation de la demande. Du moins, mon intuition est que ce processus se produit sur la moyenne des produits vendus. Je n'ai pas réussi à le démontrer.

c. Le prêt bancaire induit une contribution à la hausse des prix. Puis au moment du remboursement, la production supplémentaire induit une baisse des prix. C'est mon idée centrale. La baisse des prix est supérieure à la hausse des prix initiale. C'est mon autre postulat. Encore une fois, je pense qu'il est exact. Mais je ne peux pas le démontrer.

d. Je suis bien d'accord avec votre objection sur l' "endettement productif". Une raison pour laquelle je ne peux pas démontrer mes intuitions est qu'une partie des achats n'induit aucune production de marchandise. Il ne peut pas exister une certaine proportion fixe des emprunts visant la production et des emprunts visant la consommation. Il faut trouver une autre voie de démonstration. Je suis convaincu que cette voie existe.

e. L'inflation des prix est un processus de hausse générale des prix. Si les banques prêtent sous un certain seuil, la production qui n'exige pas de délai de production est immédiatement stimulée. Et cette augmentation de la masse monétaire induit une inflation vite absorbée par une augmentation de la production. C'est un coup de fouet à la production immédiate. Mais je ne vois pas bien ce qu'il advient de la production qui exige un long délai de production.

f. J'ai encore une autre intuition, tout aussi indémontrable que les précédentes, qui est que les dépenses de l’Etat ne permettent pas de produire davantage de marchandises. Elles induisent donc de l'inflation des prix. J'ajoute que sans Etat, les prix baisseraient de 2% chaque année. C'est donc uniquement les dépenses stériles de l’Etat qui induisent l'inflation.

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ça ne semble pas tellement se passer de cette manière dans l'immobilier….

Mon raisonnement est "ceteris paribus", c'est à dire "toutes choses égales par ailleurs". C'est un exercice de la pensée et non une règle pragmatique. Il faut découvrir ce processus parmi d'autres qui le contrarient.

Dans ce cas pourquoi ne pas prêter à chaque individus quelques milliards d'euros. La banque à sa dette (elle est satisfaite) et l'emprunteur à son argent il est également satisfait…

Vous dites que la banque serait satisfaites de prêter un milliard d'euro à chacun. C'est évidement inexact. Aucune banque prêtera à un individu incapable de rembourser.

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ça ne semble pas tellement se passer de cette manière dans l'immobilier….

Sans doute à cause de la baisse excessive des taux et de l'aléa moral (CRA, sauvetage de l'état…) consistant à prêter à des personnes non solvables , qui n'auraient pas eu accès au crédit dans un marché libre. Cela aura pour conséquence une augmentation de la masse monétaire delà de la quantité de crédits détruits (d'où le crash qui s'en suit, au lieu d'une baisse progressive des prix dans une économie saine).

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