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Interdiction des CDS à nu


EdouardH

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Bonsoir,

Je suis surpris de n'avoir trouvé cette nouvelle nul part sur le forum…

Les législateurs européens ont décidé mardi soir d'interdire la détention de CDS souverains à nu.

L'autre changement majeur concerne la détention de CDS souverains à nu - c'est-à-dire sans détention des obligations d'État -, désormais interdite, sauf si un pays décide explicitement de déroger à cette règle

Pourriez vous m'éclairer sur le sujet ? Quel est l'intérêt de s'assurer sur quelque chose qu'on ne possède pas ? A moins… qu'on parie sur le défaut ? Si c'est bien cela, il paraît justifié d'interdire ce genre de pratiques qui font artificiellement grimper le taux des CDS… Non ?

Edit : en fait, en y réfléchissant, je ne comprends même pas le principe, comment c'est possible. S'assurer sur du vide… ça veut dire que si le risque se produit, on est remboursé… à hauteur du vide perdu ? :blink:

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Arrêtez moi si je me trompe mais si on achète des titres à découvert (sans payer tout de suite, on le payera plus tard au prix que ça vaudra) on possède quand même le titre. Donc il est cohérent de s'assurer dessus (vu que quoiqu'il arrive, on sera obligé de l'acheter au moment prévu)

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Encore le même délire sur le rôle de la spéculation dans la valo.

La spéculation rend la valo liquide, ce qui veut dire qu'elle va changer de façon plus continue.

Interdire les CDS à nu, ça veut dire que concrètement on va avoir un "effet de nouvelles" avec des variations spectaculaires à chaque, parce que les gens dont le métier est d'anticiper ces nouvelles ne seront plus dessus.

C'est quand même hallucinant que les politiciens en soient encore à chercher un bouc émissaire. Les CDS sont hauts parce qu'il y a une probabilité certes faible mais désormais non nulle pour que des Etats de premier rang ne soient plus capables d'honorer leur dette.

Entre nous soit dit, les gens qui achètent ces CDS vraiment pour se couvrir sur des Etats de premier rang sont des pigeons pour 3 raisons.

La première, c'est que, comme on a vu avec la Grèce, on peut changer les règles du jeu. Un Etat peut légiférer et la loi prend le pas sur les contrats. On peut décider qu'un défaut n'en est pas un et exonérer les émetteurs des CDS, d'un trait de plume. Pouf. Le paiement des CDS mettrait en péril de grandes institutions financières, donc d'une façon ou d'une autre ils ne seront pas payés, point barre.

La seconde, c'est que les CDS sont des instruments de gré à gré, et que les émetteurs n'ont pas les moyens de les payer pour de vrai. Alors même dans l'hypothèse où les Etats laissent les CDS être respectés… Entre payer des CDS et donc faire faillite immédiatement après ou bien se mettre en faillite pour ne pas payer les CDS, le choix sera vite fait : plus on déclenche tôt une procédure collective, moins on perd de plumes, c'est bien connu.

La troisième, c'est que si les Etats de premeir rang sont un jour en incapacité de payer leur dette pour de bon, ils ne seront pas du tout dans la même situation que la Grèce. Eux pourront peser assez lourd pour faire ce que peut faire n'importe quel Etat qui maîtrise sa monnaie pour ne pas payer sans faire défaut : de l'inflation massive. Et si on en arrive là, il n'est pas certain que l'euro soit si décoté que ça, car les américains auront alors intérêt à en faire tout autant.

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+1, les véritables souverains monétaires ne peuvent matériellement pas faire défaut, les agences de notation (et les CDS) ne mesurant que le risque de défaut, elles sont hors sujets sur ces entités, le risque existe, oh oui il existe, mais c'est un risque de change et un risque légal/politique, pas un risque de crédit a proprement parler.

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il n'est pas certain que l'euro soit si décoté que ça, car les américains auront alors intérêt à en faire tout autant.

Euro par rapport au dollar, donc. Oui, évidemment.

Mais euro et dollar par rapport à l'or ou d'autres choses, c'est, disons, ouvert à débat.

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Pourriez vous m'éclairer sur le sujet ? Quel est l'intérêt de s'assurer sur quelque chose qu'on ne possède pas ? A moins… qu'on parie sur le défaut ? Si c'est bien cela, il paraît justifié d'interdire ce genre de pratiques qui font artificiellement grimper le taux des CDS… Non ?

Edit : en fait, en y réfléchissant, je ne comprends même pas le principe, comment c'est possible. S'assurer sur du vide… ça veut dire que si le risque se produit, on est remboursé… à hauteur du vide perdu ? :blink:

Oui c'est ça, les détenteurs 'à nu' parient sur le défaut. Si celui ci ne se produit pas, et bien on a payé une assurance pour rien… à priori on achète donc pas des CDS sans raison.

C'est vrai que ce genre de produit peut paraître folklorique, mais on lui attribue sans doute bien plus de méfaits que la réalité, un peu comme la vente à découvert qui était paraît-il responsable du plongeon de nos banques cet été. Pour info, j'ai entendu dire que le volume des CDS avait été divisé par deux depuis 2008.

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Je reste persuadé que l'excès de régulation et les interdictions diverses dans le secteur financier sont une aubaine pour le libéralisme.

Plus les états mettront leur grain de sel et interdiront certains produits financiers, plus se développeront des plateformes d'échange parallèles, indépendantes et contrevenant aux dites régulations.

Tôt ou tard les marchés financiers comprendront que les états sont un boulet et qu'il faut tout faire pour ne plus avoir affaire à eux.

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My take sur la dialectique de l'interventionnisme en matière de CDS et de dette publique, ou pourquoi les Etats peuvent avoir intérêt à restreindre temporairement ces transactions mais ont en fait un intérêt de long terme dans l'existence de marchés les plus liquides possibles en la matière.

Second Thoughts on Sovereign Credit-Default Swaps

In his recent Mises Daily article The Social Function of Credit-Default Swaps, Philipp Bagus argues that markets for credit default swaps (CDSs) on government debt, including naked credit default swaps, essentially provide a limit on government debt by spreading a distrust in government ability to pay. As a consequence, attempts at restricting their scope might be considered ill-advised by those interested in limiting government activities.

Bagus’s clear reasoning is certainly right, as far as it goes, but it is our contention that a decisive element is lacking in the picture he paints, an element that makes for a far more nuanced picture to say the least, once it is taken into account. To put it simply, Bagus might be right in the short term, but there are permanent forces at work which actually make CDS markets very useful for governmental purposes.

Bagus’s argument, as specifically applied to sovereign CDS markets, is the following: Since CDSs exist in the first place to compensate investors for a loss if a debtor defaults on its obligation, the fee that the buyer of the CDS pays represents some sort of an insurance premium. And this price reflects the degree of confidence or lack thereof that people involved in these trades have in the underlying government bonds, say Greek bonds, for example.

Now, as it appears to some actors that Greek debt is becoming more risky, an additional demand for the related CDS arises and rising fees reflect this distrust. A self-reinforcing spiral is set into motion. The signal of distrust makes other people more distrustful than they would otherwise be and less eager to buy government bonds, which then increases interest rates and payments on bonds and creates in turn an additional demand for CDSs . . . and so on until the government cannot find further funding.

The role played by CDSs in this story is therefore unambiguous. By spreading distrust initially caused by government debts and spending excesses, CDSs’ premiums actually point out the unsustainability of government policies, increasing distrust in the government and therefore making people less eager to cooperate with the body politic by lending funds to it. As a result, the crisis comes sooner than it would have otherwise, saving the public from additional governmental distortions in society’s structure of production.

The first problem here is that even if one can readily concede that the spiraling scenario is conceivable and even probable in the current mess, it does not necessarily have to happen. It depends on a set of crucial assumptions regarding how price “signals” are interpreted and how actors shape their expectations as a consequence. From the point of view of pure economics, given expectations do not always follow from the same conditions of action. Otherwise, we would not talk about actors. So the explanation is valid insofar as the implicit psychological theory underlying the scenario applies to the studied case. Therefore, Bagus’s conclusions can be valid provided they are not considered as a general explanation or the outcome of pure economic reasoning.

If it does not follow from Bagus’s story that CDSs necessarily restrict a government’s ability to borrow and spend, could one still identify some systematic or permanent impact of CDS markets’ existence? It should be clear that the answer is positive and straightforward. In general, when Mr. A specializes in uncertainty bearing and allows someone else, Mr. B, to get rid of that risk to some extent, B will be able and more eager to expose himself to the “risk” on the margin. More specifically, if someone can protect himself against the default of a debtor, he will be more eager to lend than otherwise. Therefore, if one can buy sovereign CDSs, one will be more eager to buy government bonds. In other words, the very existence of CDS markets implies a permanently higher demand for bonds than if they were absent, which in turn implies higher bonds prices and lower interest rates.

This means that as far as government funding is concerned, CDS markets are generally helpful, even if the speculation on it can sometimes backfire by revealing government weaknesses. The point is that in facilitating government funding, limits on government debt are actually looser than they would otherwise be. And the more unregulated CDS markets are, the “better”. When naked CDSs are allowed, for example, CDS markets are more liquid. Easiness in trading CDSs means cheaper “insurance” and less risk in buying the underlying bonds. The “structural” impact is then favorable to government even though, in some circumstances, the effect described by Bagus can superimpose itself on the more general tendency and possibly win out.

As Robert Pickel, executive vice chairman of the International Swaps and Derivatives Association, recently stated, “absent a liquid sovereign CDS market, hedgers of risks attributable to a government bond or other assets related to the country would instead move to short or sell any bonds or other country-related assets”. It is true that political decision makers have a short-run interest in blocking trade in these products, not only out of pure demagoguery, but also for the sake of breaking the spiral effect described by Bagus. But they also have this opposite long-run interest to make these markets as liquid as possible, an interest obvious to professionals in the field and, therefore, presumably familiar to many political decision makers.

Unless politicians freak out, we should therefore not expect outright bans on CDSs, but rather temporary or very partial bans. We should also expect some deregulation via the authorization of more and more sovereign CDS trading on public exchanges (where products are by default prohibited until approved by the regulators), politicians selling deregulation to the public as a move towards more regulation.

As Less Antman has shown in a Freeman article, “unregulated CDSs markets” actually mean that CDS trading has been confined to over-the-counter transactions by de facto prohibition of CDSs on public trading exchanges (under the Commodity Futures Information Act in the US). They have been “unregulated” in the sense that public trading regulation could not apply to them since they were not authorized on public exchanges. However, it should be clear that regulated public trading—however strict—amounts to less regulation than no public trading allowed at all. Partial prohibition is not all out prohibition.

One can actually already observe such moves toward “more regulation” (in plain language, “less regulation”, i.e. the possibility of trading CDS on public exchanges) in the US and in Europe, which, in a statist framework, is not good news for people interested in limiting government activities, insofar as it implies pushing back the limits of government debt and spending. Libertarians would therefore have to expose the scheme and fight back. After all, if buying government bonds is not recommendable, buying sovereign CDSs should not be either.

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J'ai du mal à voir pourquoi les vendeurs de CDS auraient de meilleurs info que les acheteurs de bonds du trésor. Sachant que l'info qu'on cherche ici est de nature politique. Bref, étant un ignorant presque absolu de ces transactions, je ne saisis pas en quoi l'exitence des CDS permettrait aux états de placer plus de bons (en valeur) "in the greater scheme of things".

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J'ai du mal à voir pourquoi les vendeurs de CDS auraient de meilleurs info que les acheteurs de bonds du trésor. Sachant que l'info qu'on cherche ici est de nature politique. Bref, étant un ignorant presque absolu de ces transactions, je ne saisis pas en quoi l'exitence des CDS permettrait aux états de placer plus de bons (en valeur) "in the greater scheme of things".

Le point n'est pas qu'ils aient de meilleures infos mais qu'ils libèrent partiellement les acheteurs du poids de l'incertitude. En conséquence, la demande de titre est plus importante qu'elle ne serait autrement ce qui rend plus favorables les conditions d'émission pour les Etats.

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C'est une chose de savoir évaluer la valeur de titres et d'avoir les reins assez solide pour le faire sur des volumes non négligeables, c'en est une autre que d'encombrer son portefeuille avec. Les marchés à terme permettent à ceux savent évaluer de multiplier leurs gains par rapport aux détenteurs de titres qui eux font le pari simple de recevoir leurs taux d'intéret.

Soit dit en passant savoir évaluer les titres peut fort bien provenir d'une méthode plus intelligente. Par exemple nombre d'entre nous sur ce forum ont estimé dès le milieu des années 2000 que la bulle ayant commencé à éclater en 2005 est trop grosse pour être bypassée sans austérité drastique en recourant aux simples manipulations court-termistes telles que les habituelles baisses des taux d'intéret ou déficits publics. Dès lors nous étions en mesure de prendre des positions alarmistes sur les bons du trésor au fur et à mesure que les politiques publiques se contentaient de déficits ou de hausses d'impôts plutôt que d'austérité.

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