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Data mining, privacité et liberté


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Le souci c'est qu'on est parfois obligés de mentir : pour ceux d'entre nous qui travaillent dans ou pour le secteur public par exemple, ce qui est mon cas. Les conséquences de la découverte de mes idées anarcap seraient tout simplement désastreuses pour moi.

Au boulot, quand on me demande "Quel est ton avis sur la politique machin?" je suis obligé soit de ne rien dire, soit de mentir. Et quand on me demande mon bord politique je réponds que je n'en n'ai pas.

Attend ! Il y a des nuances quand même :)

Si tu dois voir un syndicaliste, tu n'es pas obligé d'aller le voir en lui disant "Bonjour, Je suis chitah et je suis pour la privatisation de la SNCF". Tu n'es pas obligé non plus de lui dire "Salut Camarade, je suis chitah et j'ai ma carte à la CGT depuis mes 12 ans". Moi aussi, j'interviens en milieu "hostile". Tu n'es pas obligé d'intervenir dans toutes les conversations, surtout si elles sont non professionnelles et on arrive toujours à trouver des terrains de conversations dont l'intérêt mutuel est partagé. Ne serait-ce que la famille, les villes qu'on a visitées etc…

Je n'ai aucun ami libéral, il m'arrive malgré tout de parler politique et sans m’engueuler avec mon interlocuteur. Il y a toujours des thèmes libéraux qui sont partagés "liberté versus contrôle" ou "responsabilité versus assistance" par exemple. Tant que tu reste dans les généralités, le langage est suffisamment ambiguë pour ne jamais arriver à un clash.

J'utilise un pseudo ici. Il est relativement transparent si on connait mon vrai nom, et même si on ne le connait pas, on peut le retrouver. Internet n'oublie rien.

Je pense n'avoir aucun soucis si on confronte ma personnalité réelle avec mon identité numérique.

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J'hésite à prendre celle de Casino. Bien que je déteste le marketing, je me fous de recevoir de la pub ciblée mais ce qui m'inquiète c'est qu'un jour n'importe qui juste en connaissant mon nom puisse avoir accès à la liste de mes achats.

Le problème se posera dans quelques années en cas de régime autoritaire. Tous tes achats seront tracés et avec eux des pans entiers de ta vie pourraient être reconstitués contre ta volonté et contre ton intérêt.

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A part le fabriquant des fraises tagada et ses concurrents, qui cela intéresse de savoir que tu les aimes ?

Dire que l'on peut tracer tes achats avec une carte bleu, c'est vrai. Et non seulement c'est vrai, mais c'est fait. C'est comme cela qu'est tombé Melick en 95 sur un faux alibi donné à Tapie. Il avait avancé d'une journée la date d'un RDV avec Tapie, démenti par les payements (avec une carte pro) des péages.

Les grands méchants ne sont pas méchants par ce qu'ils savent sur toi. Mais par ce qu'ils peuvent faire. Le fabriquant des fraises tagada ne peut guère que te proposer de nouvelles fraises au parfum pomme. Et si tu ne les aimes pas, tu ne les achète pas. Un état qui juge que la lecture de contrepoint ou l'adhésion à l'association qui gère liéraux.com est illégale peut te retracer et te mettre en prison. Le vrai risque est là. Et il est déjà en place pour un certain nombre de trucs. Par exemple tracfin.

Le datamining réalisé par des industriels ou des commerçants, c'est la connaissance du client que maitrise bien les bon maraicher : "Ah, ma petite dame, je vous ai réservé ses carottes que vous aimez tant". La publicité ciblée existe depuis longtemps sur amazon par exemple à travers les "conseils personalisés". Pour ma part, je trouve que c'est un service utile.

:chine:

Si je bosse pour le ministère Machin, mon opinion est qu'il doit disparaître et que tous mes interlocuteurs se retrouvent tous au chômage.

:lol:

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A part le fabriquant des fraises tagada et ses concurrents, qui cela intéresse de savoir que tu les aimes ?

Dire que l'on peut tracer tes achats avec une carte bleu, c'est vrai. Et non seulement c'est vrai, mais c'est fait. C'est comme cela qu'est tombé Melick en 95 sur un faux alibi donné à Tapie. Il avait avancé d'une journée la date d'un RDV avec Tapie, démenti par les payements (avec une carte pro) des péages.

Les grands méchants ne sont pas méchants par ce qu'ils savent sur toi. Mais par ce qu'ils peuvent faire. Le fabriquant des fraises tagada ne peut guère que te proposer de nouvelles fraises au parfum pomme. Et si tu ne les aimes pas, tu ne les achète pas. Un état qui juge que la lecture de contrepoint ou l'adhésion à l'association qui gère liéraux.com est illégale peut te retracer et te mettre en prison. Le vrai risque est là. Et il est déjà en place pour un certain nombre de trucs. Par exemple tracfin.

Le datamining réalisé par des industriels ou des commerçants, c'est la connaissance du client que maitrise bien les bon maraicher : "Ah, ma petite dame, je vous ai réservé ses carottes que vous aimez tant". La publicité ciblée existe depuis longtemps sur amazon par exemple à travers les "conseils personalisés". Pour ma part, je trouve que c'est un service utile.

Il y a une différence entre une information par nature publique, par exemple, le fait que Mme Michu aime bien les carottes peut être connu par le maraîcher et ceux qui fréquentent le marché aux mêmes heures, et une somme d'information concernant un individu qui par définition est privée, même si elle est constituée d'une somme d'information qui prises individuellement peuvent être publiques et connues d'un certain nombre d'individus isolés.

Je suis propriétaire de cette somme d'information, et je considère qu'elle ne peut être divulguée sans mon accord ou sans intervention de la justice, c'est à dire que je considère que la banque n'a aucun droit sur ces informations sauf nécessité supérieure (enquête criminelle par exemple).

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Je suis propriétaire de cette somme d'information, et je considère qu'elle ne peut être divulguée sans mon accord ou sans intervention de la justice, c'est à dire que je considère que la banque n'a aucun droit sur ces informations sauf nécessité supérieure (enquête criminelle par exemple).

Personnellement, je trouve cela bizarre la notion de propriété appliquée à une information. En pratique, tu réclames la protection de l'état un peu comme l'industrie du disque réclame Hadopi. A mon avis, c'est plutôt le contraire qu'il faut faire : interdire à des tiers mal intentionné (en premier l'état) d'utiliser les informations qu'ils peuvent croiser contre toi.

Sur la propriété de l'information elle-même, il me semble qu'il faut tordre un peu la réalité pour arriver à ce que tu dis. Après tout, c'est la banque qui imprime ton relevé de compte, pas toi.

Le problème se posera dans quelques années en cas de régime autoritaire. Tous tes achats seront tracés et avec eux des pans entiers de ta vie pourraient être reconstitués contre ta volonté et contre ton intérêt.

Bof, les régimes autoritaires contrôlent très bien leur population avec ou sans informatique. Ils payent les concierges et les équivalents et c'est bien plus intrusif que tous ce qu'on peut imaginer parce que ce qui les intéresse c'est de contrôler tes pensées pas seulement tes actions.

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Personnellement, je trouve cela bizarre la notion de propriété appliquée à une information. En pratique, tu réclames la protection de l'état un peu comme l'industrie du disque réclame Hadopi. A mon avis, c'est plutôt le contraire qu'il faut faire : interdire à des tiers mal intentionné (en premier l'état) d'utiliser les informations qu'ils peuvent croiser contre toi.

Je ne vois pas ce que cela a de bizarre. Je ne vois pas où je réclame la protection de l'Etat. Cela n'a strictement rien à voir avec Hadopi.

Sur la propriété de l'information elle-même, il me semble qu'il faut tordre un peu la réalité pour arriver à ce que tu dis. Après tout, c'est la banque qui imprime ton relevé de compte, pas toi.

Il s'agit d'un service de la banque, qu'elle m'offre, mais elle n'est pas propriétaire de ces informations, elle ne peut les divulguer ou les vendre à n'importe qui.

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Je ne vois pas ce que cela a de bizarre. Je ne vois pas où je réclame la protection de l'Etat. Cela n'a strictement rien à voir avec Hadopi.

Je vais essayer d'être plus clair. Comment définis tu la propriété sur une information te concernant, comment veux-tu m'en interdire la possession ?

Par exemple si tu mesures 1m50, le simple de te voir me donne des informations sur toi. je n'aurais pas le droit de l'écrire sur un carnet de note ? Et si dans quelques années, je fabrique des chaussures taille 33, n'aurais-je pas le droit de t'en informer ?

Si j'ai parlé d'Hadopi, c'est parce que justement les ayant droits sont soumis au même problème (avec des enjeux financiers bien plus conséquents) : une oeuvre c'est une information, et je veux m'assurer que tous ceux qui la possèdent ont bien payé leur droit. Donc recours à l'état.

Toutes les informations ne sont pas des oeuvres, mais ce que tu demandes implicitement, c'est de généraliser les exceptions qui les régissent.

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Il y a une différence entre une information par nature publique, par exemple, le fait que Mme Michu aime bien les carottes peut être connu par le maraîcher et ceux qui fréquentent le marché aux mêmes heures, et une somme d'information concernant un individu qui par définition est privée, même si elle est constituée d'une somme d'information qui prises individuellement peuvent être publiques et connues d'un certain nombre d'individus isolés.

Je suis propriétaire de cette somme d'information, et je considère qu'elle ne peut être divulguée sans mon accord ou sans intervention de la justice, c'est à dire que je considère que la banque n'a aucun droit sur ces informations sauf nécessité supérieure (enquête criminelle par exemple).

Oui d'ailleurs pour les tenants du "rien à cacher" comment réagiraient ils si un commissaire au peuple notait dans son calepin votre identité et vos achats : chez le marchand de journaux, au supermarché etc.

Il y a une différence de fonds entre croiser quelqu'un au hasard dans l'espace public (dans la rue) et la systématisation des caméras de surveillance. Cette différence s'exprime très exactement dans le qualificatif "totalitaire".

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Je vais essayer d'être plus clair. Comment définis tu la propriété sur une information te concernant, comment veux-tu m'en interdire la possession ?

Par exemple si tu mesures 1m50, le simple de te voir me donne des informations sur toi. je n'aurais pas le droit de l'écrire sur un carnet de note ? Et si dans quelques années, je fabrique des chaussures taille 33, n'aurais-je pas le droit de t'en informer ?

Si j'ai parlé d'Hadopi, c'est parce que justement les ayant droits sont soumis au même problème (avec des enjeux financiers bien plus conséquents) : une oeuvre c'est une information, et je veux m'assurer que tous ceux qui la possèdent ont bien payé leur droit. Donc recours à l'état.

Toutes les informations ne sont pas des oeuvres, mais ce que tu demandes implicitement, c'est de généraliser les exceptions qui les régissent.

Tout est information. Une oeuvre musicale, un brevet, un compte bancaire, l'argent qui circule, le jugement d'un tribunal, le propriétaire d'un pseudonyme, son adresse, son numero de téléphone…

La question est de savoir dans chaque cas, qui est propriétaire de l'information, quel droit peut il avoir sur cet information, selon quel principe de droit.

La seconde question concerne la possibilité de rassembler une somme d'information et de la lier à un individu.

Je peux te retourner ta question, si en même temps que ton pseudo, on pouvait voir les maladies dont tu es atteint, les médicaments que tu achètes, les bars que tu fréquentes, les jugements des tribunaux te concernant, les pv que tu payes, et bien sûr ton vrai nom, ton adresse, ton numéro de téléphone, l'endroit où tu passes tes vacances…est ce que tu serais d'accord ?

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Je peux te retourner ta question, si en même temps que ton pseudo, on pouvait voir les maladies dont tu es atteint, les médicaments que tu achètes, les bars que tu fréquentes, les jugements des tribunaux te concernant, les pv que tu payes, et bien sûr ton vrai nom, ton adresse, ton numéro de téléphone, l'endroit où tu passes tes vacances…est ce que tu serais d'accord ?

Je n'ai pas a être d'accord ou pas. En pratique, l'état peut le faire et il le fait dès qu'un individu particulier l'intéresse.

Si l'Etat, qui a des possibilités de nuisance légales bien plus importante que n'importe qui d'autres peut le faire, bien peu me chaut que d'autres puissent le faire à leur tour. Et si l'information est vraiment publique, cela donnerait aux citoyens les mêmes armes de contrôle sur les personnes en charge de les surveiller que celle qu'elles utilisent déjà pour les observer.

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