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Le néo-libéralisme


poney

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Sur la première objection : le néolibéralisme instaure une pratique largement mixte (intervention d'un côté, dérégulation de l'autre) tout en parlant la langue du libéralisme, voire de l'entreprise (haa les joies du New Public Management). Il est donc assez normal de le classer plus du côté des libéraux que des socialistes, même si le préfixe néo vise justement à indiquer la distance avec ses autres espèces.

Sur la seconde objection : si tu parles de ce qu'en disent Dardot et Laval, il y a choix de textes et de solutions trouvés chez les auteurs, et pas reprise formelle de tel ou tel auteur canonique

La réponse à la troisième objection est liée à la seconde : la cohérence des discours s'est faite à travers les politiques néolibérales, et non l'inverse (il n'y a pas à proprement parler de théorie néolibérale qui précéderait sa pratique).

Sur Foucault : je ne crois pas qu'il y ait de textes online et ses textes sur le "gouvernement de soi" coûtent bonbon :icon_confused:

J'ai commandé le Dardot et Laval cet après-midi. On en reparlera ;)
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Dans ce cas le néo-libéralisme serait du keynésianisme, voire du "liberalism" anglo-saxon.

Bizarre, moi j'ai l'impression inverse : le "liberalism" anglo-saxon est effectivement favorable à une intervention étatique, mais dans le but de "faire du social", pas dans le but de favoriser la concurrence. Non ?

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Hello chers amis,

Si vous vous demandiez, comme moi, ce que recouvrait le terme "neo-liberalisme", j'ai enfin une définition, j'ai enfin trouvé ce que "ils" entendaient par là.

La définition donc :

http://regulation.re.../index7722.html

C'est donc, en gros, du Keynesianisme. On a rien a craindre.

Pas du keynésianisme non, car le keynésianisme ne vise pas à "réaliser le programme du marché" et implique ainsi une autre "forme" d'interventionnisme.

Sur la base de ce passage, il semble que ce que les auteurs appellent néo-libéralisme est assez proche de ce que Frank van Dun appelle ainsi. (cf. p. 6-9 notamment)

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Bizarre, moi j'ai l'impression inverse : le "liberalism" anglo-saxon est effectivement favorable à une intervention étatique, mais dans le but de "faire du social", pas dans le but de favoriser la concurrence. Non ?

De la vision que j'en ai, les "liberals" américains veulent que l'Etat intervienne pour combler les dérives de l'économie de marché qui déboucherait forcément sur un monopole et ainsi assurer une vraie concurrence. Il y a aussi la volonté de faire du social, mais ça ne me parait pas directement lié. Dans l'ensemble, les Américains ne semble vraiment pas opposés au capitalisme, mais là encore, ça dépend d'une personne à l'autre.

C'est plus ou moins ce qu'on peut lire ici : http://www.lemonde.f…26791_3232.html

Très bon article. Il verse un peu trop dans la théorie du complot à mon goût, mais la conclusion est tout aussi juste.

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De la vision que j'en ai, les "liberals" américains veulent que l'Etat intervienne pour combler les dérives de l'économie de marché qui déboucherait forcément sur un monopole et ainsi assurer une vraie concurrence. Il y a aussi la volonté de faire du social, mais ça ne me parait pas directement lié. Dans l'ensemble, les Américains ne semble vraiment pas opposés au capitalisme, mais là encore, ça dépend d'une personne à l'autre.

Je ne pense pas. "Liberal" aux US c'est grosso modo être social-démocrate. Donc la motivation spécifique affichée n'est pas tant de singer une concurrence pure et parfaite néo-classique grâce à l'intervention de l'Etat que d'altérer la distribution des revenus dans le sens de l'égalisation par rapport aux disparités supposées apparaitre sans l'intervention.

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Bizarre, moi j'ai l'impression inverse : le "liberalism" anglo-saxon est effectivement favorable à une intervention étatique, mais dans le but de "faire du social", pas dans le but de favoriser la concurrence. Non ?

C'est complémentaire : faire de la concurrence permet au final de générer les richesses qu'on taxe pour financer l'action antisociale de l'Etat.

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Je ne pense pas. "Liberal" aux US c'est grosso modo être social-démocrate. Donc la motivation spécifique affichée n'est pas tant de singer une concurrence pure et parfaite néo-classique grâce à l'intervention de l'Etat que d'altérer la distribution des revenus dans le sens de l'égalisation par rapport aux disparités supposées apparaitre sans l'intervention.

Ce que j'entendais par vraie concurrence est plutôt une pseudo-concurrence avec forte régulation du marché afin de permettre le meilleur choix pour les consommateurs (car comme le dit notre président lui-même, le meilleur prix n'est pas forcément le meilleur -–- ). Maintenant, il existe clairement une tendance de gauche qui pense que les grosses entreprises, c'est le mal capitaliste et qu'il faut piquer tous leur revenus pour faire du social. Je suis peut-être naïf, mais ça ne me semble pas être la tendance dominante pour l'instant.

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A ce propos est-ce que les textes qu'il a écrit sur le sujet sont disponibles en ligne ?

Jviens de faire une petite recherche sur google, je n'ai trouvé que les 3 premiers chapitres de "surveiller et punir", mais en anglais, ça vaut pas la peine…y a rien sinon, mais la plupart de ses livres existants en poche…

Pas du keynésianisme non, car le keynésianisme ne vise pas à "réaliser le programme du marché" et implique ainsi une autre "forme" d'interventionnisme.

Sur la base de ce passage, il semble que ce que les auteurs appellent néo-libéralisme est assez proche de ce que Frank van Dun appelle ainsi. (cf. p. 6-9 notamment)

Ouais, mais en dehors de Thatcher et Reagan, qui a essayé de faire ça ? A moins de considérer que libéraliser à 20% le monopole d'Etat sur l'electricité et laissé les miettes à quelques privés soient "réaliser le programme du marché"…

Très bon article. Il verse un peu trop dans la théorie du complot à mon goût, mais la conclusion est tout aussi juste.

Oui, je pense comme toi

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Jviens de faire une petite recherche sur google, je n'ai trouvé que les 3 premiers chapitres de "surveiller et punir", mais en anglais, ça vaut pas la peine…y a rien sinon, mais la plupart de ses livres existants en poche…

On trouve pas mal de livres de Foucault sur la toile. Notamment le gouvernement de soi et des autres ici :

http://anthropos-lab.net/archive/

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Ouais, mais en dehors de Thatcher et Reagan, qui a essayé de faire ça ? A moins de considérer que libéraliser à 20% le monopole d'Etat sur l'electricité et laissé les miettes à quelques privés soient "réaliser le programme du marché"…

On parle d'une tendance idéologique. Il n'y a pas besoin que ce qu'elle vise soit réalisé complètement pour que la description soit pertinente. Autrement il faudrait dire qu'il n'est pas et n'a jamais été pertinent de parler de communisme. Il n'y a même pas besoin que ce qu'elle vise soit réalisé "un peu seulement". Car les idées précèdent forcément les actes sur lesquelles elles sont fondées.

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Une question me vient à l'esprit après la lecture de cette définition du "néo-libéralisme" : ne pourrait-on pas rapprocher les fondements idéologiques qui le composent comme une sorte de prolongement de ce que disais Constant à propos d'une "grandeur de l'Etat" qui doit être insufflée par le gouvernement, et qui explique qu'un Etat minimal ne serait que pure utopie étant donnée la volonté des "grands hommes" de diriger, d'incarner le pouvoir et non d'être de "simples salariés" du peuple ?

En somme que l'Etat a et doit jouer un rôle dans la direction des affaires publiques.

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Une question me vient à l'esprit après la lecture de cette définition du "néo-libéralisme" : ne pourrait-on pas rapprocher les fondements idéologiques qui le composent comme une sorte de prolongement de ce que disais Constant à propos d'une "grandeur de l'Etat" qui doit être insufflée par le gouvernement, et qui explique qu'un Etat minimal ne serait que pure utopie étant donnée la volonté des "grands hommes" de diriger, d'incarner le pouvoir et non d'être de "simples salariés" du peuple ?

En somme que l'Etat a et doit jouer un rôle dans la direction des affaires publiques.

Ou qu'il faut être anarcap pour éviter la tentation du pouvoir. Même si je ne le suis pas forcément, je dois reconnaitre que c'est probablement le seul moyen d'éviter la corruption.

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@Xara : on peut penser ça, mais ça voudrait dire qu'on peut affirmer qu'on a mené des politiques libérales dans le monde (disons assez récemment, pas y a 300 ans) et franchement à part sous les cailloux, je vois mal où :(

Je pense également que pour éviter la corruption, il faut se passer de leader. Or, je crois que c'est strictement impossible. J'ai déjà eu cette conversation par MP avec Jamkam : j'ai la certitude que l'Humain ne peut pas se passer d'une forme de pouvoir. Je pense qu'on peut le limiter, mais pas vraiment s'en passer. Si on supprime les gouvernements, je pense que des milices/des multinationales/… prendraient le relais. Sans doute qu'un anarcap' à réglé ce problème, mais j'ai assez peu lu sur la question (je dois avant dans Rothbard, j'ai a peine effleuré ses ouvrages).

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Je pense également que pour éviter la corruption, il faut se passer de leader. Or, je crois que c'est strictement impossible. J'ai déjà eu cette conversation par MP avec Jamkam : j'ai la certitude que l'Humain ne peut pas se passer d'une forme de pouvoir. Je pense qu'on peut le limiter, mais pas vraiment s'en passer. Si on supprime les gouvernements, je pense que des milices/des multinationales/… prendraient le relais. Sans doute qu'un anarcap' à réglé ce problème, mais j'ai assez peu lu sur la question (je dois avant dans Rothbard, j'ai a peine effleuré ses ouvrages).

L'homme est un animal politique. Le chef sert à commander mais aussi à expier ; il est plus que responsable.

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Je pense également que pour éviter la corruption, il faut se passer de leader. Or, je crois que c'est strictement impossible. J'ai déjà eu cette conversation par MP avec Jamkam : j'ai la certitude que l'Humain ne peut pas se passer d'une forme de pouvoir. Je pense qu'on peut le limiter, mais pas vraiment s'en passer. Si on supprime les gouvernements, je pense que des milices/des multinationales/… prendraient le relais. Sans doute qu'un anarcap' à réglé ce problème, mais j'ai assez peu lu sur la question (je dois avant dans Rothbard, j'ai a peine effleuré ses ouvrages).

Je pense également qu'on ne peut pas empêcher l'émergence de hiérarchies, quelle que soit la forme de la société.

C'est une conséquence de la spécialisation du travaiil. Ça coûte moins d'énergie, de calories (bref, Ça permet de survivre plus longtemps) quand on se concentre sur ses problèmes, en se disant qu'on a délégué à quelqu'un d'autre le fait de se concentrer sur d'autres problèmes. Au jour le jour, Ça permet de se dire "là, il faut faire quelque chose, heureusement, j'ai élu/désigné machin pour s'occuper de Ça".

Ça implique qu'il faille sans cesse surveiller le type a qui ont a délégué cette tâche, pour éviter que le rapport ne s'inverse (éviter que cela ne devienne "l'Etat est au dessus des citoyens").

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Je pense également qu'on ne peut pas empêcher l'émergence de hiérarchies, quelle que soit la forme de la société.

C'est une conséquence de la spécialisation du travaiil. Ça coûte moins d'énergie, de calories (bref, Ça permet de survivre plus longtemps) quand on se concentre sur ses problèmes, en se disant qu'on a délégué à quelqu'un d'autre le fait de se concentrer sur d'autres problèmes. Au jour le jour, Ça permet de se dire "là, il faut faire quelque chose, heureusement, j'ai élu/désigné machin pour s'occuper de Ça".

Ça implique qu'il faille sans cesse surveiller le type a qui ont a délégué cette tâche, pour éviter que le rapport ne s'inverse (éviter que cela ne devienne "l'Etat est au dessus des citoyens").

Je suis sur la même longueur d'onde, j'irai même plus loin. Y a pas besoin de division des tâches très poussées, en dehors des sociétés occidentales, la division des tâches n'était pas spécialement très avancées et tout les anthropologues ont trouvés des formes de pouvoirs un peu partout.

Le tout, c'est de l'empêcher de devenir omnipotent comme c'est le cas aujourd'hui.

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Histoire d'alimenter la réflexion :

ftp://mse.univ-paris…2002/R02041.pdf

A noter que l'auteur ne voit pas bien la différence entre juridique / politique, normes émergentes via les traditions, les habitudes et les coutumes / celles issues de l'autorité politique (règlementaire-législative) quand il estime que le libéralisme classique se différencie du néolibéralisme politique par son aspect avant tout politique.

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Je pense également qu'on ne peut pas empêcher l'émergence de hiérarchies, quelle que soit la forme de la société.

C'est une conséquence de la spécialisation du travaiil. Ça coûte moins d'énergie, de calories (bref, Ça permet de survivre plus longtemps) quand on se concentre sur ses problèmes, en se disant qu'on a délégué à quelqu'un d'autre le fait de se concentrer sur d'autres problèmes. Au jour le jour, Ça permet de se dire "là, il faut faire quelque chose, heureusement, j'ai élu/désigné machin pour s'occuper de Ça".

Ça implique qu'il faille sans cesse surveiller le type a qui ont a délégué cette tâche, pour éviter que le rapport ne s'inverse (éviter que cela ne devienne "l'Etat est au dessus des citoyens").

Dans une société anarcap, il y aurait sûrement des leaders. Mais à la différence d'une société avec Etat, les gens pourraient en changer librement. Ce qui diminue grandement leur pouvoir.

D'ailleurs David Friedman donne l'exemple de l'Islande d'il y a à peu près 1000 ans dans son livre Vers une société sans Etat. Il y a un article très intéressant sur Mises.org. http://mises.org/daily/1121 Extraits:

"The settlers of Iceland divided the country into 4 regions. Each region had 9 godord and the godord were divided into three things. The godord were divided into groups of three and each thing had three godord.

The word 'godord' has two definitions. Godord represented a group of men. These men gave allegiance or alliance to a specific godi. A godi is the leader or chief who constructed a place of worship for his pagan followers. The godord was also a collection of rights, the right to represent the law making body of Iceland. "

"Jesse Byock states in his book that, "leadership evolved in such a way that a chieftain's power and the resources available to him were not derived from an exploitable realm." This was because free farmers could change allegiance between godi without moving to a new geographical location. "The legal godi-thingman bond was created by a voluntary public contract." The ability to switch legal systems with out moving, is key to a decentralized system. It creates secession down the level of the individual, making all governance structures formed truly voluntary."

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Suite à la lecture de ce fil, j'ai commandé La nouvelle raison du monde de Dardot et Laval. J'ai commencé à le lire et à le feuilleter, et je me suis plus particulièrement intéressé à la lecture qu'ils font de von Mises. Ben c'est du gratiné…

J'ai l'impression qu'ils se sont perdues dans une épistémologie complètement inadaptée, ou alors mal utilisée, une espèce de Foucault mal digéré, qui tronque complètement leur lecture (de von Mises en particulier).

Quelques citations sur la pensée de von Mises :

[Le marché] est un processus non pas tant autorégulateur (c'est-à-dire conduisant à l'équilibre parfait), qu'autocréateur, capable de s'auto-engendrer dans le temps. Et s'il n'a justement pas besoin de pouvoirs extérieurs régulateurs, c'est qu'il a sa propre dynamique. Une fois en place, il pourrait poursuivre un parfait mouvement perpétuel, autopropulsif, s'il n'était ralenti ou perverti par des entraves étatiques et éthiques qui constituent autant de frottements nuisibles.

Bon déjà, on pourra remarquer que ces apôtres de la généalogie ne peuvent pas s'empêcher d'utiliser un certain type de vocabulaire qui en dit très long sur leur perception du marché (italiques). Ne serait-ce que cette façon de personnaliser le marché…Retour à l'envoyeur en quelque sorte.

Mais alors leur incompréhension de l'épistémologie de Mises est profonde. Le désintérêt de l'économiste pour le fondement éthique de l'action humaine se traduit chez eux par "entraves éthiques qui constituent autant de frottements nuisibles" ! Mais Mises n'a jamais dit que l'action humaine était dépourvue de cause éthique…

Le marché est donc conçu comme un processus d'autoformation du sujet économique, comme un processus subjectif auto-éducateur et autodisciplinaire par lequel l'individu apprend à se conduire. Le procès de marché construit son propre sujet. Il est autoconstructif.

Je crois qu'ici on a la plus belle preuve qui soit que les deux auteurs ont mal digéré Foucault et la généalogie, puisqu'ils disent bien "est conçu". Mais jamais von Mises n'a conçu le marché ainsi. Chez Mises c'est l'inverse qui est vrai. Ce sont les sujets qui par leurs préférences, de tout ordre, les plus à la marge qui soient même, "construisent" le marché. C'est dommage d'être autant à côté de la plaque.

Du coup on empile les contre-sens dans le but de poursuivre la thèse :

Il pourrait sembler qu'avec ce courant de pensée austro-américain nous soyons sortis de la problématique de la gouvernementalité néolibérale. Il n'en est rien. Tout se passe comme s'il accordait au seul processus de marché le soin de construire le sujet entrepreneurial.

[…]

Ce n'est pas par la "nature" que l'homme sait se conduire, c'est grâce au marché, qui constitue un processus de formation. C'est en plaçant toujours plus souvent l'individu dans une situation de marché qu'il pourra apprendre à se conduire rationnellement. Se dessine alors, mais cette fois "en creux", le type même d'action relevant de la gouvernementalité néolibérale : la création de situations de marché qui permettent cet apprentissage constant et progressif. Cette science du choix en situation de concurrence est en réalité la théorie de la façon dont l'individu est amené à se gouverner sur le marché.

En italique : toujours la même inversion, le marché résulte en réalité de l'action du "sujet entrepreneurial" (pour reprendre leur terme). Et puis ce n'est pas parce qu'on aborde le sujet qui agit qu'on réduit son existence à ce seul plan.

En gras : référence à la concurrence comme processus de découverte. Mais comment peut-on dire une connerie pareille après avoir lu Hayek et von Mises ? Le premier qui dit précisément que c'est parce que la rationalité est limitée que la concurrence permet de tester des pratiques et de les approuver, non pas pour leur caractère rationnel, mais seulement pour leur caractère bénéfique, et le second qui, justement, prend le contre-pied de la définition classique de la rationalité ici utilisée par Dardot et Laval.

Et en souligné : cette phrase est incompréhensible. J'ai essayé de la retourner dans tous les sens, et rien à faire, je n'y arrive pas. Toujours le même problème : l'économiste accepte comme donné ultime les buts des individus. Il ne s'intéresse qu'aux conséquences de l'action. Je vois mal comment on peut finir par dire un truc pareil.

Bon, peut-être que j'ai mal compris, mais ça me donne l'impression que ces deux auteurs sont deux gros obsédés de leur conception du marché, qu'ils la voient partout où elle ne se trouve pas, et que leur thèse, qui présente des points intéressants, est davantage une rationalisation de leurs lubies qu'une vraie description de "la raison du monde". Ou alors je ne vis pas dans le même monde qu'eux. Bref, ça m'a bien refroidit dans mon envie de lire ce livre. Si c'est pour lire les éternels poncifs sur les auteurs libéraux, mais simplement énoncé dans un vocable plus intellectuel et sous couvert de références honnêtes (Foucault), c'est même pas la peine.

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Je pense également qu'on ne peut pas empêcher l'émergence de hiérarchies, quelle que soit la forme de la société.

C'est une conséquence de la spécialisation du travaiil. Ça coûte moins d'énergie, de calories (bref, Ça permet de survivre plus longtemps) quand on se concentre sur ses problèmes, en se disant qu'on a délégué à quelqu'un d'autre le fait de se concentrer sur d'autres problèmes. Au jour le jour, Ça permet de se dire "là, il faut faire quelque chose, heureusement, j'ai élu/désigné machin pour s'occuper de Ça".

Ça implique qu'il faille sans cesse surveiller le type a qui ont a délégué cette tâche, pour éviter que le rapport ne s'inverse (éviter que cela ne devienne "l'Etat est au dessus des citoyens").

La discussion a glissé du pouvoir politique à la hiérarchie/l'autorité etc comme si limiter le premier revenait à remettre en question toute hiérarchie/autorité. Ce n'est pas la même chose.

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  • 1 month later...

Tableau assez informé du modèle néo-libéral par Serge Audier, qui reprend l'analyse archéologique de Foucault (remontant au colloque Lippmann) opposant libéralisme classique et Etat managérial contemporain, ses relations frictionnelles avec le néo-conservatisme. Elément intéressant: il identifie le mouvement libertarien comme une réaction schismatique contre les tendances interventionnistes et disciplinaires du néo-libéralisme.

Néolibéralisme(s) de Serge Audier éd. Grasset

Serge Audier est maître de conférences en philosophie politique à l’Université Paris-Sorbonne. Il a notamment publié La pensée anti-68.Essai sur les origines d’une restauration intellectuelle (2008).

Pour beaucoup, le néo-libéralisme constitue le phénomène majeur de notre temps. C’est lui qui donnerait la clé de la crise économique et financière, des nouvelles formes de management, ou encore de la « privatisation du monde ». Il est pourtant difficile d’y voir clair à travers cette notion. Le néo-libéralisme, est-ce le « laisser-faire » ou bien l’avènement d’un Etat fort au service de la concurrence ? S’agit-il d’un modèle hyper-individualiste et libertaire, ou bien d’un nouveau conservatisme normalisateur ?

Pour s’y retrouver, ce livre propose une généalogie internationale des idées néo-libérales depuis les années 1930, à travers ces moments que furent le Colloque Walter Lippmann (1938) et la Société du Mont Pèlerin (1947). Il montre comment la crise du libéralisme, après le krach de Wall Street, a entraîné des révisions et des réaffirmations doctrinales visant à sauver les idées libérales. Mais, loin de toute vision complotiste et linéaire, il soutient aussi que la redéfinition du libéralisme a fait l’objet de conflits féroces entre ceux que l’on appellera les « néo-libéraux ».

Sur cette base sont établies des distinctions historiques et conceptuelles entre des mouvements que l’on confond trop souvent : le conservatisme, le néo-conservatisme, le libertarisme et le néo-libéralisme. Revenant sur le travail des think tanks et des principaux théoriciens de ces mouvances, le livre montre aussi la présence de traditions nationales hétérogènes. Alors que la « droitisation » de l’Europe semble aujourd’hui en marche, une telle mise en perspective permet de mieux déchiffrer la crise de légitimité du capitalisme et les réponses politiques qui lui sont données.

Invité ce midi chez le boutiquier des Inrocks :

http://www.francecul…sset-2012-03-03

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Elément intéressant: il identifie le mouvement libertarien comme une réaction schismatique contre les tendances interventionnistes et disciplinaires du néo-libéralisme.

Ça me semble assez logique, vu que peu de libéraux se retrouvent dans ce "neo-liberalisme".

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  • 1 month later...

Pris en cours de route du coup, j'ai entendu que les deux ou trois dernières minutes, et ça me semblait très confus.

(EDIT: Tiens en plus ils viennent d'annoncer que la prochaine fois il seront avec Bernard Stiegler pour parler de la bêtise. :lol: )

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L'émission est dispo en streaming sur le même lien. En tout cas le déboulonnage de la statue de Bourdieu et ses épigones conspirationnistes fait plaisir.

Je pense que si le terme n'était pas autant galvaudé, il y aurait une critique féconde à faire du néo-libéralisme entendu comme Etat managérial, ingénieur et manipulateur de monnaie - typiquement l'idéologie de la concurrence organisée et réglementée par Bruxelles.

(EDIT: Tiens en plus ils viennent d'annoncer que la prochaine fois il seront avec Bernard Stiegler pour parler de la bêtise. :lol: )

C'est h16 qui va être content.

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"Je pense que si le terme n'était pas autant galvaudé, il y aurait une critique féconde à faire du néo-libéralisme entendu comme Etat managérial, ingénieur et manipulateur de monnaie - typiquement l'idéologie de la concurrence organisée et réglementée par Bruxelles."

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