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Agriculture et libéralisation


Gio

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Salut à tous,

J'aimerais avoir votre avis sur ce que dit ce monsieur, sur le fond. (Je préviens : c'est plutôt anti-libéral.)

Je ne doute pas du désaccord, mais je voudrais connaître les contre-arguments, n'étant pas un super-spécialiste du sujet.

S'il y avait un topic qui parlait déjà de ce sujet, je ne l'ai pas trouvé.

Merci d'avance. :)

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S'il l'avait prévu, ce brave couillon, pourquoi n'a t'il pas fait des stocks ? Un homme d'une telle science que lui a du faire fortune sur les marchés de commodity futures, ou créer de prospères entreprises agricoles. Apparemment il prévoit tout mieux que les autres.

Il a raison sur le fait que les révoltes urbaines sont plus visibles que les révoltes rurales, mais ce n'est pas le point. Et la ou il ment (il ne se trompe pas, il ment) c'est quand il fait croire que les pénuries agricoles sont liées à l'exode rural. Cette tête de noeud se plaint à la fois le que les prix agricoles baissent et que les pauvres ne puisse plus les payer.

En fait c'est un cocommuniste de base, qui part de son champ de connaissance (l'agriculture) pour asséner des argument d'autorité sur un autre sujet (la nécessaire redistribution des richesses)

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Bon il a tout de même largement raison sur le rôle de l'aide alimentaire.

C'est juste incomplet à mon avis, elle ne devrait pas se substituer au paysan local ni au commerce.

En ce sens s'il s'adresse à un public qui désirerait augmenter ces aides il permet de casser un préjugé. Ok pour une aide d'appoint dans les cas de crises sanitaires mais stop pas plus.

Par contre évidemment il y a une contradiction à imaginer que le paysan qui produirai 4x plus cher puisse vendre sa production localement sans que cela ne crée de rareté.

En fait ce serait même probablement un désastre à court terme.

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Et pis la baisse des prix agricoles est dû à l'interventionnisme de l'UE

-- paradigme tourné vers davantage de production , chute des prix qu'ils ont fait financer par les subventions ( pour ensuite ces 10 derniers années les subventionner pour détruire de la production !….)

Les distributeurs voyant que leur baisse des prix agricoles était subventionné par l'UE aux agriculteurs, ont continué à demander la baisse à chaque fois compensé par des subventions…

Maintenant les agriculteurs sont drogués car leur source de financement provient en trop grande partie de la PAC…

Et le jour où il faudra bien les sevrer un peu ( dettes public , diversification du budget européen etc ) ils souffriront…

Et la PAC est aussi tiré par les cheveux pour ce qui est du commerce international :: elle défavorise les agriculteurs du tiers monde ! qu'on subventionne aussi ^^'''' Alors que c'est, entre autre, les subventions agricoles européennes (et américaine) envers leurs agriculteurs qui les a foutu dans la merde..

D'une main elle fait prendre des revenus aux agriculteurs du tiers monde ( subventions des agriculteurs européens) , et des revenus aux agriculteurs européens !

De l'autre, main ,se croyant grand seigneur elle les finance.

Aide au développement avec cerise sur le gâteau, de l'argent qu'on a pas …

Bref l'incohérence est plus à blâmer qu'autre chose ..

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Moi personnellement s'il y a bien un truc auquel je ne crois pas, c'est ce délire ambiant sur une prétendue crise alimentaire à venir. On a bien assez de capacités productives pour nourrir toute la population humaine. La preuve, c'est qu'on gaspille énormémenti et qu'on utilise encore énormément de surfaces agricoles pour cultiver des plantes non essentielles à la consommation (les vignes, par exemple).

Le jour où les hommes auront vraiment faim, ils planteront des pommes de terres au lieu de céréales, ils en cultiveront même au sein des villes, et tout le monde pourra manger sans problème.

PS. ce commentaire a été posté sans avoir visionné la vidéo.

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Question un peu hs, mais pourquoi les pommes de terres ?

Par ce que la pomme de Terre a un rendement énergétique nettement supérieur aux céréales, est tout aussi complète d'un point de vue nutritif, et est extrêmement facile à cultiver. D'ailleurs tout le monde sait que la patate a sauvé des millions de gens de la famine dans l'histoire.

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S'il l'avait prévu, ce brave couillon, pourquoi n'a t'il pas fait des stocks ? Un homme d'une telle science que lui a du faire fortune sur les marchés de commodity futures, ou créer de prospères entreprises agricoles. Apparemment il prévoit tout mieux que les autres.

Il a raison sur le fait que les révoltes urbaines sont plus visibles que les révoltes rurales, mais ce n'est pas le point. Et la ou il ment (il ne se trompe pas, il ment) c'est quand il fait croire que les pénuries agricoles sont liées à l'exode rural. Cette tête de noeud se plaint à la fois le que les prix agricoles baissent et que les pauvres ne puisse plus les payer.

En fait c'est un cocommuniste de base, qui part de son champ de connaissance (l'agriculture) pour asséner des argument d'autorité sur un autre sujet (la nécessaire redistribution des richesses)

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"si les prix montent, c'est parce qu'ils ont baissé avant"

Moui. Voilà. Bon. C'est cela.

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Par ce que la pomme de Terre a un rendement énergétique nettement supérieur aux céréales, est tout aussi complète d'un point de vue nutritif, et est extrêmement facile à cultiver. D'ailleurs tout le monde sait que la patate a sauvé des millions de gens de la famine dans l'histoire.

Il faut en toute situation garder la patate, mais un petit calcul me fait néanmoins douter :

rendement moyen de la pdt : 18 tonnes à l'hectare, avec 85 Kcal pour 100g, 18*85= 1530

rendement moyen du blé : 5 tonnes à l'hectare, avec 375 kcal pour 100g, 5*375= 1875

donc du point de vue énergétique, les deux se valent

bien sûr, il faudrait aussi tenir compte de la teneur en protéines, et des exigences respectives des différentes cultures (eau, engrais…), mais bon, la patate n'est pas forcément en tête.

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Il faut en toute situation garder la patate, mais un petit calcul me fait néanmoins douter :

rendement moyen de la pdt : 18 tonnes à l'hectare, avec 85 Kcal pour 100g, 18*85= 1530

rendement moyen du blé : 5 tonnes à l'hectare, avec 375 kcal pour 100g, 5*375= 1875

donc du point de vue énergétique, les deux se valent

bien sûr, il faudrait aussi tenir compte de la teneur en protéines, et des exigences respectives des différentes cultures (eau, engrais…), mais bon, la patate n'est pas forcément en tête.

La patate est consommable tel quel, le blé d'un autre coté nécessite un gros travail de récolte et de transformation.

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Ah, j'ai eu cours avec lui, enfin, avec sa collègue Roudart, mais il est venu quelques fois. Il avait effectivement "prévu" la hausse des prix (lire son livre ). Mazoyer n'est pas vraiment communiste et c'est plutôt un excellent prof. Il "milite" d'ailleurs en partie pour la libéralisation de l'agriculture, notamment sur le fait que les subventions en UE et aux USA, et la surproduction qui en découle, baisse les prix au point que les agriculteurs non subventionnés se retrouve en deçà de leur seuil de reproduction annuel. D'ailleurs, il le dit ici à demi mot : la bonne solution, ce n'est pas de les subventionner. Il est un peu plus "radical" dans une classe de cours (il bénéficie de plus de 14minutes aussi).

Dans son livre, on sent très bien qu'il attend/espère une hausse des prix agricoles afin de permettre, notamment, aux agriculteurs des pays en dvp de pouvoir en vivre et permettre à ces pays de subvenir à leurs propres besoins en agriculture. Les prix sont tellement bas que faire leur travail leur coute de l'argent plutôt que d'en gagner, d'ou l'exode rural. Et le problème, c'est que quand la hausse des prix arrive, c'est d'un coup et ces même paysans ne peuvent en bénéficier, et pire même, la subissent de plein fouet. Cette hausse doit donc venir petit à petit.

De mon humble avis, il a assez raison sur le fond, et je suis même d'accord -quitte à en faire hurler beaucoup ici- sur le fait que si on ouvre le libre échange aux pays les plus pauvres, c'est la ruine totale pour eux. La différence de rendement et de rentabilité entre d'une part les pays plus ou moins développé (que ça soit l'Occident ou les BRICs) et les autres, l'Afrique pour une bonne part par exemple, seraient pour certains assez catastrophique, pour d'autres bénéfique. La plupart des gens de ces pays subsistent grâce à un lopin de terre et le commerce local. On ne trouve déjà que du lait européen et du concentré de tomate chinois sur les marchés africains.

Dans ce cas de figure ci, la vente d'une foultitude de produits agricoles venu d'ailleurs couperaient l'herbe sous le pied de tous ces gens, 75% des habitants tirent leurs (maigres) revenus de leur production agricole, près de 90% d'entre eux sont extrêmement pauvres, donc, la vente de produit moins cher les couperaient de ces revenus. Et quand plus de 70% de la population tire son argent de son agriculture, si tu lui enlève, il n'y a plus rien, pas même de quoi acheter les produits moins chers venus de loin.

Je pense qu'il faut faire du coup par coup. Il y a un assez bon article qui reprend cette idée : http://www.persee.fr…5_num_20_1_1566, il y a eu pas mal de débat sur la question, l'un des plus célèbre pour la France et le débat entre Facchini et Boussard/Gérard/Piketty : http://economierural…g/index750.html et la réponse http://economierural.../index1900.html.

Bref, la libéralisation des marchés agricoles est certes profitable pour beaucoup, mais pas pour tous, du moins, pas dans l'état actuel de l'économie de beaucoup de ces pays. A titre personnel, j'attends la fin de la pac avec impatience, mais je ne me fais pas d'illusion. Pour qu'elle disparaisse, il faudra que les USA fassent de même et ce n'est pas près d'arriver. Dans le même temps, je ne verrais pas d'un mauvais oeil le fait que les pays dont la survie de la majorité de sa population dépend des 2 ares de mais que détiens chaque famille face un peu de protectionnisme, au moins de le temps que ces pays se développe et diversifie leur économie.

  • Yea 1
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Attention j'ai rien contre ce genre de culture. Simplement le simple fait qu'elles existent montre qu'il n'y a pas de pénurie alimentaire là où elles existent.

Attention, erreur agricole fatale, la vigne ne pouse pas du tout sur le même terrain que les céréales.

La vigne se plaît dans des terrains arides, sec, et impropre à beaucoups de culture.

Typiquement les flancs de coteau bourguignon : sur ces côtes calcaires, il n'y a pas grand chose d'autre que la vigne qui peut pousser.

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Et pis la baisse des prix agricoles est dû à l'interventionnisme de l'UE

En UE seulement non? Mozayer parle t-il seulement de l'UE ? La PAC également ne concerne que l'UE. Mais si on parle de l'Afrique par exemple ? (pour reprendre l'exemple de poney)

Dans le même temps' date=' je ne verrais pas d'un mauvais oeil le fait que les pays dont la survie de la majorité de sa population dépend des 2 ares de mais que détiens chaque famille face un peu de protectionnisme, au moins de le temps que ces pays se développe et diversifie leur économie. [/quote']

Peut-on se développer rapidement dans une situation protectionniste ?

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J'ai pas sous-entendu qu'il fallait fermer les frontières, hein, mais tu ne te développera pas si ta population passe de 2/3€ par jour à la moitié, ou pire.

Exemple, le Bénin, que je connais bien et qui a l'avantage sur beaucoup d'autres pays à être stable politiquement et economiquement, et dont le salaire moyen est à 500€/mois MAIS dont plus de 75% de la population vit avec moins de 2€ par jour. Les 500€ par mois sont dû à Cotonou, la ville économique, qui bénéficie d'une attractivité sans précédent depuis quelques années. En dehors du centre de la ville, le salaire moyen est bien moindre. Enquête personnelle à Abomey durant l'été 2010, on tourne à 120 000 CFA soit 180€ pour ceux qui ont un job fixe (employé bien placé, un gardien de sécurité gagne 60 000/mois, la moitié. Idem pour les militaires/la police). Il est possible que ça ait un peu augmenté ces derniers mois, c'est ce qu'on m'a raconté cet été, mais ça n'a pas du évolué dans des proportions énormes non plus… Pour les autres (les "sjf", sans job fixe), soit la grande majorité, c'est la débrouille (du genre, les femmes vont au marché de 06h00 à 02h00 en se relayant). Et si je ne pense pas qu'on peut développer une économie quand elle est fermée, elle ne se développera pas plus si ta population passe de 2€/jour à 0.5€/jour.

Y a pas de sécu dans ces pays, permettre à sa population de subvenir à ses besoins en nourriture et en agriculture n'est pas un crime de lèse-libéralité ;)

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Il faut en toute situation garder la patate, mais un petit calcul me fait néanmoins douter :

rendement moyen de la pdt : 18 tonnes à l'hectare, avec 85 Kcal pour 100g, 18*85= 1530

rendement moyen du blé : 5 tonnes à l'hectare, avec 375 kcal pour 100g, 5*375= 1875

donc du point de vue énergétique, les deux se valent

bien sûr, il faudrait aussi tenir compte de la teneur en protéines, et des exigences respectives des différentes cultures (eau, engrais…), mais bon, la patate n'est pas forcément en tête.

Le blé est très exigeant en soins, en produits phytosanitaires… La patate, ça pousse n'importe où. Et puis il y a l'étape de transformation, comme le souligne MisesBoy : même le "blé en grains" Ebly est lourdement transformé.

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En fait c'est un cocommuniste de base, qui part de son champ de connaissance (l'agriculture) pour asséner des argument d'autorité sur un autre sujet (la nécessaire redistribution des richesses)

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Il maitrise le marché agricole mais pas les rééquilibrages économiques. Pour lui la chute des prix agricoles c'est uniquement la ruine des petits agriculteurs sous développés ; il oublie que ça alimente des milliards de personnes à bas prix et que cela libère de la main d'œuvre. Ceci dit nombre de libéraux oublie un peu vite que le libéralisme ne garantit pas que la main d'oeuvre sous qualifiée trouve instantanément de quoi subsister, et que de telles main d'oeuvre apparaissent parfois soudainement, ruinées dans leurs anciennes activités par certains progrès technologiques abaissant drastiquement les côuts de production au bénéfice des consommateurs. Cela a d'ailleurs été historiquement la raison de l'apparition de la démocratie sociale, dont on connait la dégénérescence accélérée issue de ses dérives clientélistes sans limites conceptuelle.La variante libérale repose sur des systèmes assurantiels également malaisés à mettre en oeuvre pour neutraliser des risques qui après des années d'absence de concrétisation, se concrétisent soudainement en l'espace de quelques années pour des populations professionnelles entières.

Il dénonce les soudaines hausses des prix entre deux périodes de longue baisse, qu'il attribue probablement à raison aux fluctuations des stocks. Il y a sans doute pour nous une réflexion à identifier ou à parfaire sur l'équilibre entre flux tendus, stocks de sécurité, et méfiance sur certaines éventuelles coordinations spéculatrices pouvant engendrer des disettes toutes les quelques années. La volatilité des banlieues urbaines de tous les pays, et surtout des pays en développement est une des clés des bouleversements politiques qui risquent de se produire dans le monde une fois la crise monétaire entrée dans une phase socialement aigüe.

Il commet l'erreur habituelle d'un pessimisme alimentaire fondé sur des nombres bruts (légère augmentation des mal nourris) et non sur des pourcentages de la population mondiale (au fil des décennies forte baisse des mal nourris).

On peut le citer sur un point important : il affirme qu'on sait produire durablement 2 ou 3 fois plus de nourriture qu'aujourd'hui.

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Je suis assez d'accord avec Poney. Pour connaitre un peu le secteur de l'agriculture mondiale, on a vu des économies fleurir bien plus vite lorsque les Etats mettaient un protectionnisme raisonnable au début de leur developpement économique. Par exemple, le FMI proposait a priori à juste titre des politiques de diminution des dépenses publiques pour les Etats Africains endettés, et ils conseillaient l'abandon total des subventions agricoles, même pour les denrées de base. Ce qu'on a observé dans la plupart des cas, c'est une croissance vraiment faible et une industrialisation extremement poussive parce qu'on a effectivement baisser trop massivement le pouvoir d'achat en comparaison des moindres couts des biens importés grâce au libéralisme.

Recemment, le Malawi a décidé de subventionner quelques productions agricoles clefs (le Maïs principalement). Au final, les producteurs ils ont répondus présents en produisant un max de maïs. Résultat : moins d'importations, plus de revenus pour les producteurs (ça c'est évident), mais aussi plus de revenus au Malawi, et donc moins d'endettement. Les producteurs ont commencé à investir dans leur outil de production et à stimuler les toutes petites industries locales et donc l'emploi, et donc les revenus, etc. Le tout sera d'arrêter à temps les subventions et de ne pas suivre à la fin l'exemple de l'UE et des US qui sont completement camés à la subvention. Donc au final, la protection, ca semble dans les faits pas mal du tout pour amorcer la pompe économique, mais c'est probablement tout.

Je crois me souvenir que Mazoyer il propose surtout des zones de libéralismes différenciées basées sur des écarts de competitivité qui ne provoquent pas justement ces trop grands chocs de compétition. L'idée finale est de faire fusionner ces zones au fur et à mesure que les competitvités se rapprochent. Ca me semble pas si con que ça. D'ailleurs c'est une tellement bonne idée que ça existe déjà souvent :) Libéralisme ok, mais pas comme des bourrins serait en gros son message.

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…le Malawi a décidé de subventionner quelques productions agricoles clefs… Résultat… plus de revenus au Malawi…

Enfant.

Et l'argent gratuit que l'on a filé en subventions aux agricules… hein… tombé du ciel ?

Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas…

Toussa quoi…

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Je suis assez d'accord avec Poney.

On va voir ça -–-

Pour connaitre un peu le secteur de l'agriculture mondiale, on a vu des économies fleurir bien plus vite lorsque les Etats mettaient un protectionnisme raisonnable au début de leur developpement économique.

Disons qu'on sait que mettre un barrière douanière sur les produits fabriqués localement (et uniquement ceux là) permet de sortir une bonne partie de la population de la faim et la pauvreté.

Par exemple, le FMI proposait a priori à juste titre des politiques de diminution des dépenses publiques pour les Etats Africains endettés, et ils conseillaient l'abandon total des subventions agricoles, même pour les denrées de base. Ce qu'on a observé dans la plupart des cas, c'est une croissance vraiment faible et une industrialisation extremement poussive parce qu'on a effectivement baisser trop massivement le pouvoir d'achat en comparaison des moindres couts des biens importés grâce au libéralisme.

Les exemples sont en effet légions. Mais plutôt que de "libéralisation", il faut plutôt parler de "politique débile" concoctée dans un bureau FMIste de Washington. En plus du FMI, il ne faut pas oublier les apprentis magiciens en économie qui peuplent les ONG. Et parfois les deux s'entrechoquent.

Recemment, le Malawi a décidé de subventionner quelques productions agricoles clefs (le Maïs principalement). Au final, les producteurs ils ont répondus présents en produisant un max de maïs. Résultat : moins d'importations, plus de revenus pour les producteurs (ça c'est évident), mais aussi plus de revenus au Malawi, et donc moins d'endettement. Les producteurs ont commencé à investir dans leurs outils de production et à stimuler les toutes petites industries locales et donc l'emploi, et donc les revenus, etc. Le tout sera d'arrêter à temps les subventions et de ne pas suivre à la fin l'exemple de l'UE et des US qui sont completement camés à la subvention. Donc au final, la protection, ca semble dans les faits pas mal du tout pour amorcer la pompe économique, mais c'est probablement tout.

Bof, subventionner n'est pas une bonne idée. Le problème est, bien sur, que ces pays sont obligé de le faire alors que les USA et l'UE subventionnent à mort leur agricultures qui après est exportée dans ces pays. Je trouve que les obliger à ouvrir leurs frontières agricoles dans un contexte pareil est criminel. Par contre, mettre une barrière douanière sur le mais made in USA sur-subventionné et qui arrive à 7 à 10€ du quintal quand il coute 12 à 15€ à produire sur place. La mauvaise idée c'est de se dire qu'en faisant économiser les 2 ou 5 € de différence entre le mais importé et le mais local, on fait gagner de l'argent à la population. Mauvais calcul, car cette production locale est aussi la majeure partie, voir la totalité, des revenus des gens qui habitent en dehors des grandes villes (sans oublier la grosse partie des citadins qui vivent du commerce intérieur de cette production). Lui enlever ça, c'est lui enlever ses revenus et y a plus personne pour acheter ton maïs importé et avec l'abandon de sa production locale, la population passe en état de mal- à sous-nutrition en un claquement de doigt. Par contre, les importations à bas prix de productions non-locale sont bien sur à encourager.

Je crois me souvenir que Mazoyer il propose surtout des zones de libéralismes différenciées basées sur des écarts de competitivité qui ne provoquent pas justement ces trop grands chocs de compétition. L'idée finale est de faire fusionner ces zones au fur et à mesure que les competitvités se rapprochent. Ca me semble pas si con que ça. D'ailleurs c'est une tellement bonne idée que ça existe déjà souvent :) Libéralisme ok, mais pas comme des bourrins serait en gros son message.

Il parle effectivement de zone de libéralisation différenciée (c'est pour ça, entre autre, que ça n'est pas un vilain communiste comme ça a été dit plus haut). Par contre, je ne sais pas si son message est "libéralisme oui, mais pas comme des bourrins".

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Enfant.

Et l'argent gratuit que l'on a filé en subventions aux agricules… hein… tombé du ciel ?

Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas…

Toussa quoi…

Faut voir. Tu parles en général, mais si on ne connait pas le budget du Malawi c'est difficile de juger.

Toutes choses égales par ailleurs, il vaut parfois mieux subventionner un secteur productif et utile à la population qu'un secteur improductif et inutile.

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Faut voir. Tu parles en général, mais si on ne connait pas le budget du Malawi c'est difficile de juger.

Toutes choses égales par ailleurs, il vaut parfois mieux subventionner un secteur productif et utile à la population qu'un secteur improductif et inutile.

Oui, comme je disais plus haut, dans le cas du Malawi, la hausse de revenus générale à été superieure aux prélevements pour rendre possible ces subventions. Notamment parce que cela a permis de stimuler plein d'autres secteurs locaux qui eux n'étaient pas subventionnés (commerce, outillage, etc) et il faut le dire sous-utilisés. (Si ça vous intéresse je peux vous sortir des chiffres j'ai une amie qui fait une thèse la dessus…)

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Oui, comme je disais plus haut, dans le cas du Malawi, la hausse de revenus générale à été superieure aux prélevements pour rendre possible ces subventions. Notamment parce que cela a permis de stimuler plein d'autres secteurs locaux qui eux n'étaient pas subventionnés (commerce, outillage, etc) et il faut le dire sous-utilisés. (Si ça vous intéresse je peux vous sortir des chiffres j'ai une amie qui fait une thèse la dessus…)

Pourquoi pas, c'est un sujet intéressant, mais l'idée de mon post n'était pas de dire qu'une subvention pouvait être bénéfique, mais plutôt qu'entre deux subventions, il était possible à un libéral de choisir la moins mauvaise, c'est une affreuse compromission (montrez moi vite le camp de rééducation), mais d'un point de vue économique je pense que c'est défendable.

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j'ai une amie qui fait une thèse la dessus…)

une certaine mathilde ? (de science-po ou quelque chose dans ce gout là ?)

edit : Mathilde Joubert, merci Google… (non, je la connais pas, mais j'ai assisté à l'un de ses exposés en conférence).

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Bof, subventionner n'est pas une bonne idée. Le problème est, bien sur, que ces pays sont obligé de le faire alors que les USA et l'UE subventionnent à mort leur agricultures qui après est exportée dans ces pays. Je trouve que les obliger à ouvrir leurs frontières agricoles dans un contexte pareil est criminel.

je ne comprends pas pourquoi. Ouvrir leurs frontière dans ce contexte leur permet de bénéficier de produits agricoles à très bas prix financés par le contribuable européen ou américain, donc d'épargner pour investir et dépenser ailleurs. Je ne crois pas que l'Afrique est vraiment perdante dans cette situation.

Disons qu'on sait que mettre un barrière douanière sur les produits fabriqués localement (et uniquement ceux là) permet de sortir une bonne partie de la population de la faim et la pauvreté.

il vaut mieux pour les africains acheter des conserves de tomates chinoises pour trois fois rien plutôt que de développer médiocrement leur agriculture à grands coups de subventions (payées par qui ?) ou de payer plus cher des produits protégés par des barrières douanières.

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je ne comprends pas pourquoi. Ouvrir leurs frontière dans ce contexte leur permet de bénéficier de produits agricoles à très bas prix financés par le contribuable européen ou américain, donc d'épargner pour investir et dépenser ailleurs. Je ne crois pas que l'Afrique est vraiment perdante dans cette situation.

En théorie oui, mais il ne faut pas que se focaliser sur le volet consommation et aussi regarder le volet production. L'importation à bas prix provoque la pauperisation des agriculteurs et l'exode rural. La perte de revenus et donc de pouvoir d'achat lié à cette économie peut être énorme (par exemple pour le Malaw, l'agriculturei c'est 40% du PIB ) et ne pas être compensé par des moindre couts de consommation. D'où l'idée de faire un peu attention pour ne pas provoquer trop de destabilisation d'un coup.

il vaut mieux pour les africains acheter des conserves de tomates chinoises pour trois fois rien plutôt que de développer médiocrement leur agriculture à grands coups de subventions (payées par qui ?) ou de payer plus cher des produits protégés par des barrières douanières.

Encore une fois, ce n'est pas aussi mécanique. Il y a des cas où ca ne marche pas. Il y a des fois aussi ou ce point de vue est faux. Le coton ouest-africain est compétitif au niveau des couts de production, mais il ne peut pas rivaliser contre un coton subventionné US ou EU. Comme dit précédemment, on peut aussi décider de subventionner une agriculture déjà pas mal efficace pour la rendre apte à être compétitive sur le marché international. La subvention n'est pas systématiquement là pour aider la médiocrité, même si ça lui arrive…

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