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Agriculture et libéralisation


Gio

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Et c'est n'importe quoi cette assertion. La Chine, elle est socialiste, ça ne l'empeche pas d'avoir des frontières ouvertes.

*kof* frontières ouvertes, faut le dire vite pour la chine.

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Ca n'empeche qu'ils importent énormément de produits européens subventionnés…. !

Et c'est n'importe quoi cette assertion. La Chine, elle est socialiste, ça ne l'empeche pas d'avoir des frontières ouvertes.

Je ne sais pas ce que tu appelles "frontières ouvertes". Pour ma part, "frontières ouvertes" signifie "libre circulation des biens, des personnes et des capitaux". Ce qui n'est absolument pas le cas en Afrique (francophone pour la partie que je connais le mieux) et encore moins pour la Chine.

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Faut arrêter de parler de l'Afrique comme si c'était un seul pays, ca a autant de sens que juger les économies européennes a la lumiére d'un seul pays, et vu les éxemples que vous prennez, ca serait plutôt l'Albanie…

La fondement de l'agriculture c'est le rendement des sols, ca sera a rien du cultiver des choses dans un pays ou on a une rentabilité ridicule, a part la volonté obséssionnelle des gouvernements a être autosuffisants et donc "ne pas dépéndre des marchés".

En Afrique on trouve des pays des trois catégories: Ceux qui pourraient avoir une agriculture éfficace, ceux qui pourraient (et ont) générallement une agriculture de niche éfficace (Cacao, Thé…) et ceux qui sont totallement impropres a l'agriculture (Couverts par la jungle ou désertiques).

Ce qui manque générallement au pays Africains pour avoir une économie saine a tous les niveaux c'est les transports. C'est beau de se baser sur le libre échange, mais quand ca coute plus cher de convoyer une tonne de blé de Accra a Kumasi (au Ghana, 300KM a la louche) que de Lisbonne a Novosibirsk, ca pose un certain probléme vis a vis des prix.

Donc il y a surtout néccéssité d'un éxode rural, pour que la population se rassemble surtout dans les grandes villes et les capitales, générallement bien connéctées au réseau mondial, éxode artificiellement bloquée par les aides alimentaires et humanitaires, pour faire survivre les villages Africains qui n'ont qu'une agriculture de subsistance inéfficace (et qui aide largement moins les habitants des villes).

Bon, aprés je parle pour les pays plutôt stables (qui sont quand même une majorité en Afrique)

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  • 3 months later...
De mon humble avis, il a assez raison sur le fond, et je suis même d'accord -quitte à en faire hurler beaucoup ici- sur le fait que si on ouvre le libre échange aux pays les plus pauvres, c'est la ruine totale pour eux.

Bof, subventionner n'est pas une bonne idée. Le problème est, bien sur, que ces pays sont obligé de le faire alors que les USA et l'UE subventionnent à mort leur agricultures qui après est exportée dans ces pays. Je trouve que les obliger à ouvrir leurs frontières agricoles dans un contexte pareil est criminel.

J'ignorais que nous avions la même analyse. :)

Par contre, mettre une barrière douanière sur le mais made in USA sur-subventionné et qui arrive à 7 à 10€ du quintal quand il coute 12 à 15€ à produire sur place. La mauvaise idée c'est de se dire qu'en faisant économiser les 2 ou 5 € de différence entre le mais importé et le mais local, on fait gagner de l'argent à la population. Mauvais calcul, car cette production locale est aussi la majeure partie, voir la totalité, des revenus des gens qui habitent en dehors des grandes villes (sans oublier la grosse partie des citadins qui vivent du commerce intérieur de cette production). Lui enlever ça, c'est lui enlever ses revenus et y a plus personne pour acheter ton maïs importé

Pas tout à fait. L'argent gratuit venant de l'extérieur suffit à acheter les importations. Mais alors développement et enrichissement vont chacun sur leur chemin. L'argent facile devient la norme. C'est tout le pays qui fait de la perfusion son état normal.

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Ah, oui, ils pourraient l'acheter avec l'argent de la coopération, mais c'est pas plus libéral que la protection de sa propre agriculture, alors à choisir …

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Le subjonctif est de trop. C'est le cas.

L'argent de la diaspora, puis celui des ONG privées et l'aide publique au développement, celui des emprunts étatiques aussi, puis celui des matières premières récoltées (non cultivées), constitue un flux d'argent gratuit permanent et tout à fait massif en regard de l'économie du pays. Autant d'argent facile le rend normal. Mais cela bousille les hiérarchies traditionnelles, oriente les ambitieux vers la politique, pervertie la morale, encourage la délinquance. C'est nuisible. Cet enrichissement est le contraire du développement. En ville, nombreux sont les jeunes de 15 à 30 ans qui considèrent comme sincèrement stupide de ne pas arnaquer leurs prochains lorsqu'ils en ont l'occasion.

Dans ce contexte, priver les paysans de leur revenu, c'est inciter les villageois à venir grossir les rangs des combinards citadins. Et détruire l'activité des honnêtes gens qui vivent de l'agriculture, lesquels sont - encore heureux - les plus nombreux.

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Oui, oui, je suis dans une très large mesure d'accord avec ça, avec peut-être la différence que je ne vois pas d'un mauvais oeil l'argent de la diaspora sauf sur un point : ça entretient le mythe en Afrique d'une Europe eldorado. Ce qui me fait toujours sourire (voir m'énerve au bout d'un moment) quand j'entends que les z'étrangers viennent piquer la sécu. Ils n'ont même idée que ça existe. Et désenchanter ce mythe va être compliqué, voir impossible. J'ai eu beau expliquer que l'Europe est ruinée et que les Africains qui y arrivent vont subir les pires préjudices, comment faire passer le message quand, simple étudiant que je suis, je peux entretenir pendant 3 mois la famille de mon interprète, distribuer de l'argent partout autour de moi pour quelques questions-réponses, soigner les gosses de mes amis sur place parce qu'ils meurent dans un hôpital d'un truc bénin qui demande 5€ de soins mais qu'ils n'ont pas, … alors qu'ils sont parfaitement conscient que je suis étudiant. T'as beau expliquer que c'est une année d'économie dans un tas de petits jobs à gauche à droite, ça rentre pas. Mieux vaut-être pauvre en Europe que pauvre en Afrique, qu'est ce que j'ai pu l'entendre ça…

Mais en dehors de l'argent de la diaspora, je pense en effet qu'on perverti plus un système qu'autre chose. Mon directeur de recherche, Giorgio Blundo, est spécialiste de la corruption en Afrique de l'ouest, ses livres et articles ne sont qu'une longue suite d'exemples de tout ça.

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L'argent de la diaspora est le moins négatif (on l'obtient sans s'asseoir sur sa morale) mais il est aussi le flux le plus massif. Et par son volume il contrarie le développement. Il faut bien comprendre que dans ce pays tout le monde est surpayé. Nous le sommes tous.

Concernant le problème que tu évoques, c'est une conséquence du différentiel de coût de la vie. C'est un ratio de un à dix, c'est beaucoup. Il est assez facile d'expliquer qu'avec l'argent de là-bas on achète dix fois plus de choses ici et donc on est riche, mais une fois de retour là-bas avec le même argent on ne l'est plus. Et l'on me répond alors avec bon sens que ça vaudrait le coup de galérer quelques années en France pour revenir ensuite se payer une maison.

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Et l'on me répond alors avec bon sens que ça vaudrait le coup de galérer quelques années en France pour revenir ensuite se payer une maison.

C'est ça, c'est exactement ça.

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On va pouvoir faire un test grandeur nature :

Bénin : nationalisation de la filière coton

Le gouvernement reprend la gestion de la filière

L’affaire coton a agité le Bénin ces deux derniers mois. Le conseil des ministres s’est réuni plusieurs fois et a fini par décider de retirer la gestion de la filière coton aux privés.

http://www.afrik.com/article25595.html

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J'ai du mal à croire qu'ils pourront faire pire que l'escroc à qui ils avaient filé le coton (tu parles d'une libéralisation !). Mais pourquoi pas, les Etats me surprennent un peu plus chaque jour.

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Oh, ce sera certainement mieux. Au début. Et puis ensuite, il y aura bureaucratisation, syndicalisation, fonctionnarisation, ramollissement et enfin merdage.

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Oh, ce sera certainement mieux. Au début. Et puis ensuite, il y aura bureaucratisation, syndicalisation, fonctionnarisation, ramollissement et enfin merdage.

:icon_biggrin:

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Vous êtes de mauvaises langues, regardez Mugabe, il a pris les décisions difficiles nécessaires pour une société plus égalitaire, qui a eu quelques effets négatifs à court terme mais désormais là bas, tout le monde y s'aime, tout le monde y s'entraide, et l'économie est en plein boom : regardez le nombre de zéro sur leur billet si vous voulez une preuve. Y sont carrément plus riches que nous.

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Vous êtes de mauvaises langues, regardez Mugabe, il a pris les décisions difficiles nécessaires pour une société plus égalitaire, qui a eu quelques effets négatifs à court terme mais désormais là bas, tout le monde y s'aime, tout le monde y s'entraide, et l'économie est en plein boom : regardez le nombre de zéro sur leur billet si vous voulez une preuve. Y sont carrément plus riches que nous.

Ouais, j'me souviens encore repartir en rue avec près d'un million de CFA, j'me sentais riche mais j'avais surtout très peur de tout ces grands noirs avec des Kalash aux carrefours :dentier:

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  • 3 years later...

 

Les ministres du commerce des 162 Etats membres de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ont seulement sauvé la face. Réunis pour la première fois sur le sol africain, dans la capitale kenyane, Nairobi, ils n’ont pu que constater leurs désaccords persistants sur un bon nombre de sujets. Néanmoins, au terme de 5 longues journées d’intenses tractations, ils ont évité de justesse, ce samedi soir, un échec qui aurait pu sérieusement entamer non pas la légitimité de l’organisation en tant que tel mais son mode de fonctionnement.

La fin des subventions à l’exportation

Les ministres ont arraché un accord sur l’élimination des subventions à l’exportation des produits agricoles. Une décision à effet immédiat pour les pays développés tandis que les pays en développement disposent d’un délai jusqu’à fin 2018. Pour certains produits très spécifiques, ils ont même jusqu’à 2023. Roberto Azévédo, le directeur général de l’OMC, s’en est félicité : « la décision que vous avez prise aujourd’hui sur la concurrence à l’exportation est vraiment extraordinaire. C’est le résultat le plus significatif de l’OMC sur l’agriculture ». Autre avancée : les pays en développement producteurs de coton - essentiellement les pays d’Afrique subsaharienne - se sont vu octroyer le droit d’exporter leur coton et leurs produits à base de coton libre de droits de douanes et de quotas vers les pays développés et les autres pays en développement non producteurs. Les ministres ont aussi convenu d’éliminer les subventions au coton des pays développés et en développement dès 2017.

 

En revanche, en ce qui concerne la politique à suivre en matière de sécurité alimentaire et la constitution des stocks y afférents, les ministres n’ont pu s’entendre. L’Inde n’a pas cédé et continuera sa politique décriée jusqu’à ce qu’une solution permanente soit trouvée. Sans qu’une date ne soit avancée, un comité spécial au sein de l’OMC sera en charge de poursuivre les travaux. De même, en ce qui concerne le mécanisme de sauvegarde spécial - un dispositif qui permet aux pays en développement de relever temporairement les droits d’importation sur les produits agricoles en cas de poussées des importations ou de baisses des prix - sa réforme demandée par certains pays au nom de l’ouverture des marchés attendra. Là encore un comité spécial étudiera la question.

Le cycle de Doha toujours encalminé

Le plus décevant, sans que cela ne constitue une surprise en soi, concerne le cycle du développement de Doha, lancé en 2001. Axé en particulier sur les questions agricoles et visant à libéraliser un peu plus le commerce mondial au bénéfice des pays en développement, il est sous perfusion depuis 14 ans. Il va le rester. Aucune avancée majeure n’a été enregistrée à Nairobi. La déclaration finale des ministres ne peut que constater les divergences de vue : « nous reconnaissons que de nombreux Membres (NDLR : les pays en développement, les pays émergents et l’union européenne) réaffirment (...) leur engagement sans réserve de conclure le programme de Développement de Doha (...). D’autres Membres (NDLR : les Etats-Unis principalement) ne réaffirment pas les mandats de Doha, car ils estiment que de nouvelles approches sont nécessaires pour obtenir des résultats significatifs dans les négociations multilatérales. Les Membres ont des vues différentes sur la façon d’aborder les négociations ».

Si le cycle de Doha reste englué, l’accord sur la facilitation des échanges avance à petit pas. Conclu il y a deux ans lors de la réunion ministérielle de Bali, cet accord qui vise notamment à simplifier les procédures douanières et à fluidifier le passage aux frontières des biens devait être applicable dès Nairobi. Or, à ce stade, seulement 63 pays sur les 162 que comptait l’organisation avant l’arrivée de deux nouveaux membres cette semaine l’ont ratifié. Il eut fallu atteindre le chiffre de 108 pour le mettre en œuvre. Là encore le retard est patent.

 

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  • 1 month later...

Et tandis que les taxis font chier, les agriculteurs remettent ça.

Ceci étant, j'éprouve un peu plus de compassion pour le petit paysan qui vend son lait en dessous du prix auquel il lui revient. Si au moins ils pouvaient manifester pour revendiquer qu'on les laisse bosser sans les inonder de taxes et autres réglementations, au lieu de pimer des aides pour les aider à payer les taxes dont ils sont inondés

  • Yea 2
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et je suis même d'accord -quitte à en faire hurler beaucoup ici- sur le fait que si on ouvre le libre échange aux pays les plus pauvres, c'est la ruine totale pour eux. La différence de rendement et de rentabilité entre d'une part les pays plus ou moins développé (que ça soit l'Occident ou les BRICs) et les autres, l'Afrique pour une bonne part par exemple, seraient pour certains assez catastrophique, pour d'autres bénéfique. La plupart des gens de ces pays subsistent grâce à un lopin de terre et le commerce local. On ne trouve déjà que du lait européen et du concentré de tomate chinois sur les marchés africains.

Même avis.

dont le salaire moyen est à 500€/mois MAIS dont plus de 75% de la population vit avec moins de 2€ par jour.

Mieux vaut prendre la médiane. ;)

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Un pays ne s'est jamais développé parce que ses agriculteurs sont devenus riches mais parce qu'ils ont été ruinés et qu'ils sont allés trouver un job dans l'industrie et les services.

  • Yea 1
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la sécu n'existe pas

Ce qui est un avantage.

Marrant, de tous ces raisonnements sur le thème "le libéralisme c'est beau, mais quand on a faim, faut quand même fermer les frontières", je ne vois nulle part que plus on exporte, plus on importe, qu'un marché plus large est un marché plus réactif, ni aucun argument tendant à montrer que fermer les frontières supprimerait le phénomène économique fondamental qu'est la rareté, ni même que d'interdire aux gens de survivre comme ils peuvent en temps de pénurie pourrait bien être d'une moralité douteuse.

Le secteur agricole est un secteur productif, avec l'artisanat, qui donne du travail à une grande partie de la population. À côté de ça, la grosse majorité des quelques-uns qui réussissent ont des activités parasites : secteur public, humanitaires, coopération, cyber-délinquance. Je ne crois pas trop à l'idée qu'il faudrait nécessairement passer par l'agriculture pour se développer, mais lorsqu'on a aussi peu de secteurs qui fonctionnent normalement, mieux vaut en prendre soin.

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Un pays ne s'est jamais développé parce que ses agriculteurs sont devenus riches mais parce qu'ils ont été ruinés et qu'ils sont allés trouver un job dans l'industrie et les services.

Certes, mais les pays qui se sont développés n'étaient pas arrosés d'argent gratuit. Le développement a à voir avec l'organisation des activités économiques et non pas la richesse. Ruiner des activités économiques pour forcer la réorganisation, ça marche mal si le contexte permet de vivre sans activités économiques.

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