Aller au contenu

La théorie des jeux contredit-elle l'optimum de l'action individuelle ?


Messages recommandés

J'aime la théorie libérale parce que, dans ce que j'en ai compris, le fait que chaque individu soit libre permet d'établir en théorie un équilibre optimal. Je le vois bien dans mon Jardin. Chacun a son lopin de terre et l'entretient avec soin. On m'a déjà demandé de m'occuper d'un autre jardin, mais honnetement, l'incertitude sur le bénéfice retour, me rendait la tâche moins attrayante et j'étais donc moins efficace. Ce qui tendrait à prouver la force évidente de l'intéret individuel. Encore plus, j'ai l'impression que les gens se méprennent sur le libéralisme lorsque je leur parle de cette affaire. Ils me disent que je suis "individualiste" parce que je n'arrive pas à travailler pour les autres. Or, de mon point de vue, je ne suis au contraire pas du tout "individualiste" car j'aime partager le résultat de mon travail et créer des liens avec les gens que j'apprécie, en leur donnant des fruits et des légumes, ou en les mangeant ensemble.

Bref, quoi qu'il en soit, tout récemment, je suis tombé sur une experience de la théorie des jeux appelé le dilemne du prisonnier. C'est assez bien expliqué sur Wikipedia. Ce que dis cette experience vient contredire le point précédent. En effet, cette experience tendrait à prouver que l'action individuelle de chaque prisonnier aboutit à un sous-optimum. Ainsi, peut-être qu'en ne voulant travailler que dans mon petit jardin, je ne pourrait jamais maximiser ma production de fruits et de légumes.

Est-ce que cette experience des prisonniers semble contredire aussi pour vous l'efficacité de l'exercice de la liberté individuelle? Si oui, quelle condition à rajouter ou à enlever permettrait d'obtenir liberté individuelle et maximisation du bénéfice?

Lien vers le commentaire

J'aime la théorie libérale parce que, dans ce que j'en ai compris, le fait que chaque individu soit libre permet d'établir en théorie un équilibre optimal. Je le vois bien dans mon Jardin. Chacun a son lopin de terre et l'entretient avec soin. On m'a déjà demandé de m'occuper d'un autre jardin, mais honnetement, l'incertitude sur le bénéfice retour, me rendait la tâche moins attrayante et j'étais donc moins efficace. Ce qui tendrait à prouver la force évidente de l'intéret individuel. Encore plus, j'ai l'impression que les gens se méprennent sur le libéralisme lorsque je leur parle de cette affaire. Ils me disent que je suis "individualiste" parce que je n'arrive pas à travailler pour les autres. Or, de mon point de vue, je ne suis au contraire pas du tout "individualiste" car j'aime partager le résultat de mon travail et créer des liens avec les gens que j'apprécie, en leur donnant des fruits et des légumes, ou en les mangeant ensemble.

Bref, quoi qu'il en soit, tout récemment, je suis tombé sur une experience de la théorie des jeux appelé le dilemne du prisonnier. C'est assez bien expliqué sur Wikipedia. Ce que dis cette experience vient contredire le point précédent. En effet, cette experience tendrait à prouver que l'action individuelle de chaque prisonnier aboutit à un sous-optimum. Ainsi, peut-être qu'en ne voulant travailler que dans mon petit jardin, je ne pourrait jamais maximiser ma production de fruits et de légumes.

Est-ce que cette experience des prisonniers semble contredire aussi pour vous l'efficacité de l'exercice de la liberté individuelle? Si oui, quelle condition à rajouter ou à enlever permettrait d'obtenir liberté individuelle et maximisation du bénéfice?

Bon l'exemple du dilemme du prisonnier c'est l'évidence qu'on peut gagner plus pour son propre profit si on forme un cartel avec nos concurrents. Au détriment de tous les autres.

En effet, leçon du dilemme c'est que dans les conditions idéales du jeu, les voleurs se trahiront mutuellement et la justice sera servie. Ce qui est plutôt une bonne chose du point de vue de la communauté.

Lien vers le commentaire

J'ai beaucoup travaillé sur le dileme des prisonniers et je reste étonné de la difference de compréhension de la théorie que j'ai retrouvé d'un individu à l'autre,c'est probablement le sujet sur lequel j'ai trouvé la plus grande amplitude de compétence…

Est-ce que cette experience des prisonniers semble contredire aussi pour vous l'efficacité de l'exercice de la liberté individuelle?
Pas vraiment…Il y a bien d 'autres elements mais le dileme des prisonniers,la,à chaud, il ne me semble pas.

Si oui, quelle condition à rajouter ou à enlever permettrait d'obtenir liberté individuelle et maximisation du bénéfice?

Dans un jeu à combien de coups?

En effet, leçon du dilemme c'est que dans les conditions idéales du jeu, les voleurs se trahiront mutuellement et la justice sera servie. Ce qui est plutôt une bonne chose du point de vue de la communauté.

Dans un jeu à 1 coup oui…Hors la vie est un jeu à N coup…Et und es interets du dileme est justement de ce rendre compte que les stratégies dites "gagnantes" ne sont pas les memes selon que l'on est dans un jeu à 1 coup, à 30 coups ou à "N" coups…

Bref, si tu pouvait éxpliciter ta question…

Lien vers le commentaire

Je ne comprends pas pourquoi tant de gens ressentent le besoin d'invoquer le dilemme du prisonnier pour pourfendre la liberté individuelle. Perso le dilemme du prisonnier j'ai du lire sur le sujet plusieurs fois dans ma vie et j'ai jamais réussi à retenir ce que c'est, pour la simple et bonne raison que je ne le trouve pas pertinent pour discuter de la liberté individuelle.

Que la liberté individuelle n'aboutisse pas à un résultat «optimal» (j'aimerais bien qu'on me définisse ce qu'on entend pas là, au passage), je ne sais pas si c'est vrai mais si ça l'est ça n'a rien d'étonnant.

La liberté individuelle, c'est aussi ce truc qui permet à un individu de s'abimer la santé en se droguant ou en buvant de l'alcool, qui l'incite aussi parfois à prendre de mauvaises décisions professionnelles, à mal éduquer ses enfants, etc. Y'en a plein des exemples qui tendent à montrer que la liberté individuelle amène parfois à prendre de mauvaises décisions. Je ne comprends pas pourquoi il faudrait invoquer un truc aussi pointu et pour le moins aussi peu commun que le dilemme du prisonnier.

Je pense qu'on utilise de mauvais arguments si on défend la liberté individuelle sous l'angle de l'ingénierie sociale. La liberté individuelle est quelque chose auquel on aspire pour bien d'autres raisons, amha. L'ingénierie sociale, je laisse ça aux socialistes.

Si les hommes ignorent le dilemme du prisonnier et autres subtilités de raisonnement, tant pis pour eux. Qui peut prétendre tout savoir sur tout et ainsi décider pour chacun ? Personne, donc dans cette mesure, les hommes ont le droit à l'erreur.

Lien vers le commentaire
Encore plus, j'ai l'impression que les gens se méprennent sur le libéralisme lorsque je leur parle de cette affaire. Ils me disent que je suis "individualiste" parce que je n'arrive pas à travailler pour les autres

Donc pour être eux être individualiste c'est refuser de travailler gratuitement pour les autres?

Lien vers le commentaire

La théorie du jeu (et le dilemme du prisonnier) dit qu'un comportement isolé est moins performant qu'un comportement coopératif. Cela n'est pas contradictoire avec le libéralisme. Au contraire, cette théorie valide le fait qu'un ordre naturel des choses, qu'une société stable et juste apparait sans qu'aucune coercition, qu'aucune structure supra-individuelle (étatique par exemple) ne soit nécessaire et ce, selon un mode "évolutionniste". C'est une redite de la main invisible de Smith.

A lire

Lien vers le commentaire

Il y a deux types de relations humaines. Celles basees sur la libre cooperation entre individus et celles basees sur la domination de certains individus envers d'autres.

Le liberalisme classique se fait l'avocat du premier type contre le second. L'anarcho-capitalisme souhaite eradiquer le second pour que seul le premier subsiste.

Certains types de cooperation et de domination sont institutionnels (par exemple un contrat de bail decide liberment entre personnes ou groupes de personnes, une license d'exploitation imposee par l'Etat respectivement), d'autres non (par exemple une fete chez un ami, un racket au coin de la rue respectivement).

Lien vers le commentaire

Il y a deux types de relations humaines. Celles basees sur la libre cooperation entre individus et celles basees sur la domination de certains individus envers d'autres.

Le liberalisme classique se fait l'avocat du premier type contre le second. L'anarcho-capitalisme souhaite eradiquer le second pour que seul le premier subsiste.

Certains types de cooperation et de domination sont institutionnels (par exemple un contrat de bail decide liberment entre personnes ou groupes de personnes, une license d'exploitation imposee par l'Etat respectivement), d'autres non (par exemple une fete chez un ami, un racket au coin de la rue respectivement).

+1, voilà les moyens économiques coopératifs d'un côté et les moyens politiques coercitifs de l'autre. La théorie du jeu s'intéresse exclusivement à l'émergence des premiers. Les libéraux pensent que seuls ces premiers sont valides et justes.

Il ne faut pas confondre "liberté individuelle" avec "absence de coopération"

Lien vers le commentaire

Le liberalisme classique se fait l'avocat du premier type contre le second. L'anarcho-capitalisme souhaite eradiquer le second pour que seul le premier subsiste.

Ok ça me confirme dans mon impression que je ne suis ni libéral, ni-même anarcho-capitaliste.

Attention je vais être un peu HS.

J'ai la grosse flemme de développer parce que mes conditions de connection au net ne sont pas idéales en ce moment, mais pour faire court je citerais l'exemple du peuple Jarawa qui en ce moment fait parler de lui car il est sur le point de disparaître, rattrapé par l'urbanisation qui commence dans leur île.

Ce peuple est soutenu par certaines organisations internationales, comme survival international, qui cerche à défendre leur droit à vivre en paix sur cette île. Moi, bien que tout à fait capable d'éprouver de la sympathie pour ce peuple, je ne crois pas une seconde qu'ils aient un quelconque droit particulier sur cette île. Pour moi, le droit c'est pas une question de position philosophique, mais de choix, de volonté et de rapport de force. Pour cette raison, si ces andamans ne sont pas capables de défendre physiquement leur île, ni même de faire valoir eux-même leur prétendu droit sur ce territoire, alors il n'en sont pas propriétaires. C'est triste à dire, mais c'est exactement comme ceux qui parlent de droit des animaux. Les animaux n'ont pas de droit parce qu'ils ne sont pas capable de défendre eux-même de tels droits.

Lien vers le commentaire

Ce peuple est soutenu par certaines organisations internationales, comme survival international, qui cerche à défendre leur droit à vivre en paix sur cette île. Moi, bien que tout à fait capable d'éprouver de la sympathie pour ce peuple, je ne crois pas une seconde qu'ils aient un quelconque droit particulier sur cette île. Pour moi, le droit c'est pas une question de position philosophique, mais de choix, de volonté et de rapport de force. Pour cette raison, si ces andamans ne sont pas capables de défendre physiquement leur île, ni même de faire valoir eux-même leur prétendu droit sur ce territoire, alors il n'en sont pas propriétaires. C'est triste à dire, mais c'est exactement comme ceux qui parlent de droit des animaux. Les animaux n'ont pas de droit parce qu'ils ne sont pas capable de défendre eux-même de tels droits.

Donc, selon cette théorie, un esclave n'a pas de droits non plus?

Lien vers le commentaire

Par définition, un esclave n'a pas de droits, non?

Je me suis mal exprimé. Cette théorie approuve donc l'esclavage? Le rapport de force est en faveur du maître donc il est normal et justifié que l'esclave n'ait aucun droit, selon cette théorie encore une fois.

Lien vers le commentaire

Je me suis mal exprimé. Cette théorie approuve donc l'esclavage? Le rapport de force est en faveur du maître donc il est normal et justifié que l'esclave n'ait aucun droit, selon cette théorie encore une fois.

"Approuver" c'est un bien grand mot. Disons qu'elle ne l'interdit pas. L'esclave a tout à fait le "droit" de tuer son maître s'il en a le courage et qu'il en est capable. En un sens, l'esclave a autant de droits que son maître, sauf que son maître en fait un meilleur usage. C'est un point de vue nihiliste, hein, donc je ne m'attends pas trop à ce que qui que ce soit sur ce forum le partage.

Lien vers le commentaire

Certains ont utilisé la théorie des jeux pour justifier l'intervention de l'Etat pour fournir des biens publics au regard de la défaillance du marché, en se référant par exemple à ce passage du Traité de la nature humaine de Hume qui met en scène deux personnes qui ont toutes deux intérêt à creuser une digue, mais qui font chacun de leur côté le calcul suivant : le type en face a autant d'intérêt que moi à creuser, et j'ai intérêt à en foutre le moins possible, donc autant le laisser creuser sans rien faire (c'est un cas classique de free riding). Dans ce cas, le marché est déclaré être sous optimum pour produire certains types de biens : en suivant rationnellement leurs intérêts, les deux individus finissent par produire un résultat inférieur à ces derniers en ne produisant pas de bien du tout. C'est pour ça que l'Etat, intervient pour les mettre d'accord et creuser la digue, au bénéfice des deux parties.

Comme le note Hamtaro, pour que l'exemple soit valide, encore faut-il que le jeu soit non itératif, et comme l'ajoute GH7+, l'intervention de l'Etat n'est pas ce qui permet la coopération, contrairement à ce qu'affirme par exemple J Buchanan, elle la remplace par la domination.

Lien vers le commentaire

Bref, quoi qu'il en soit, tout récemment, je suis tombé sur une experience de la théorie des jeux appelé le dilemne du prisonnier. C'est assez bien expliqué sur Wikipedia. Ce que dis cette experience vient contredire le point précédent. En effet, cette experience tendrait à prouver que l'action individuelle de chaque prisonnier aboutit à un sous-optimum. Ainsi, peut-être qu'en ne voulant travailler que dans mon petit jardin, je ne pourrait jamais maximiser ma production de fruits et de légumes.

Une lecture attentive du dilemme du prisonnier te permettra de noter que les prisonniers n'ont pas le droit de communiquer (ils sont interrogés séparément ), ni d'exercer de représailles et que l'enjeu est très important (et l'expérience non répétée). Enlève une seule de ces hypothèses, et le résultat change.

Lien vers le commentaire

Une lecture attentive du dilemme du prisonnier te permettra de noter que les prisonniers n'ont pas le droit de communiquer (ils sont interrogés séparément ), ni d'exercer de représailles et que l'enjeu est très important (et l'expérience non répétée). Enlève une seule de ces hypothèses, et le résultat change.

Oui c'est un très bon point. Il est clair que la communication permetterait aux deux prisonniers de trouver une solution plus optimale. De manière générale c'est un peu le problème avec les jardiniers, ils préfèrent rester dans leur parcelle sans trop discuter au delà de la pluie et du beau temps. C'est donc plus un problème de communication que de liberté individuelle qui serait sous-optimale. Merci de la réponse (et des réponses).

Lien vers le commentaire
C'est donc plus un problème de communication que de liberté individuelle qui serait sous-optimale.

C'est toujours la circulation de l'information qui est sous-optimale, c'est juste que la liberté individuelle est le meilleur moyen qu'on ai trouvé pour la faire circuler.

Lien vers le commentaire

La théorie du jeu (et le dilemme du prisonnier) dit qu'un comportement isolé est moins performant qu'un comportement coopératif. Cela n'est pas contradictoire avec le libéralisme. Au contraire, cette théorie valide le fait qu'un ordre naturel des choses, qu'une société stable et juste apparait sans qu'aucune coercition, qu'aucune structure supra-individuelle (étatique par exemple) ne soit nécessaire et ce, selon un mode "évolutionniste". C'est une redite de la main invisible de Smith.

C'est drôle mais avant de lire ton post, je me disais justement le contraire : que le dilemme du prisonnier visait à montrer que la main invisible de Smith ne fonctionnait pas, que ce pouvait être une forme de contradiction. En fait, c'est simplement une modélisation d'une certaine forme de relation, or cette forme de relation n'est qu'un cas particulier parmi d'autres, et ne saurait constituer une règle qui permette de faire des prédictions générales sur l'économie libre.

Lien vers le commentaire

@Nicolas Azor : en fait, en lisant plusieurs de tes messages récemment, je comprends pourquoi tu rejettes le Droit Naturel. Tu es nihiliste (aucun problème avec ça, moi aussi et je le vis bien), et ça ne colle pas avec les prémices du DN.

Lien vers le commentaire
Certains ont utilisé la théorie des jeux pour justifier l'intervention de l'Etat pour fournir des biens publics au regard de la défaillance du marché, en se référant par exemple à ce passage du Traité de la nature humaine de Hume qui met en scène deux personnes qui ont toutes deux intérêt à creuser une digue, mais qui font chacun de leur côté le calcul suivant : le type en face a autant d'intérêt que moi à creuser, et j'ai intérêt à en foutre le moins possible, donc autant le laisser creuser sans rien faire (c'est un cas classique de free riding). Dans ce cas, le marché est déclaré être sous optimum pour produire certains types de biens : en suivant rationnellement leurs intérêts, les deux individus finissent par produire un résultat inférieur à ces derniers en ne produisant pas de bien du tout. C'est pour ça que l'Etat, intervient pour les mettre d'accord et creuser la digue, au bénéfice des deux parties.

C'est comme ça que je le comprends aussi.

Ce type de raisonnement permet de conclure que dans la plupart des cas le marché libre est sous optimal par rapport à une situation de concurrence pure et parfaite et qu'une intervention adaptée permet de corriger les écarts. En fait, c'est exactement le néo-libéralisme tel qu'il est décrit dans l'autre fil.

Et je crois que c'est une hypothèse fondamentale et nécessaire de l'économie mainstream (mais je ne suis pas encore assez calé pour en être certain).

Lien vers le commentaire

C'est drôle mais avant de lire ton post, je me disais justement le contraire : que le dilemme du prisonnier visait à montrer que la main invisible de Smith ne fonctionnait pas, que ce pouvait être une forme de contradiction. En fait, c'est simplement une modélisation d'une certaine forme de relation, or cette forme de relation n'est qu'un cas particulier parmi d'autres, et ne saurait constituer une règle qui permette de faire des prédictions générales sur l'économie libre.

La théorie du jeu montre que certains comportements (comme le "tit for tat" où on coopère avec celui qui coopère le coup précédent et on ne coopère pas avec celui qui ne coopère pas le coup précédent) finissent par devenir des comportement dominants tous les autres et majoritaires, les autres finissant par être en échec et s'éteindre, le tout selon un mode "évolutionniste " dans lequel le plus adapté se maintient, le moins adapté disparait. Il émerge donc une population coopérante majoritaire où celui qui ne coopère pas ou tente de profiter, inadapté à ce milieu, finit par disparaitre rapidement.

On voit donc apparaitre une société stable, pérenne dans le temps, coopérative dont les règles de fonctionnement tendent à émerger naturellement sans avoir besoin d'être énoncées (droit naturel). Il s'agit d'une société sans état, sans organe régulateur supra-individuel, une société anarco-capitaliste stable donc. En ce sens, la théorie du jeu est profondément libérale, montrant l'émergence naturelle de la coopération et des moyens économiques et l'absence de nécessité fondamentale des moyens politiques de coercition.

Lien vers le commentaire

Certains ont utilisé la théorie des jeux pour justifier l'intervention de l'Etat pour fournir des biens publics au regard de la défaillance du marché, en se référant par exemple à ce passage du Traité de la nature humaine de Hume qui met en scène deux personnes qui ont toutes deux intérêt à creuser une digue, mais qui font chacun de leur côté le calcul suivant : le type en face a autant d'intérêt que moi à creuser, et j'ai intérêt à en foutre le moins possible, donc autant le laisser creuser sans rien faire (c'est un cas classique de free riding). Dans ce cas, le marché est déclaré être sous optimum pour produire certains types de biens : en suivant rationnellement leurs intérêts, les deux individus finissent par produire un résultat inférieur à ces derniers en ne produisant pas de bien du tout. C'est pour ça que l'Etat, intervient pour les mettre d'accord et creuser la digue, au bénéfice des deux parties.

Dès lors que le "jeu" est itératif, le comportement non coopératif de free-riding n'est pas stable et ne payera vraisemblablement pas au coup suivant. Le free-rider est un abruti qui a un fusil à un coup.

Lien vers le commentaire

Dès lors que le "jeu" est itératif, le comportement non coopératif de free-riding n'est pas stable et ne payera vraisemblablement pas au coup suivant. Le free-rider est un abruti qui a un fusil à un coup.

C'est exactement ça.

Lien vers le commentaire

Dès lors que le "jeu" est itératif, le comportement non coopératif de free-riding n'est pas stable et ne payera vraisemblablement pas au coup suivant. Le free-rider est un abruti qui a un fusil à un coup.

L'état socialiste, qui assure l'égalité entre les citoyens, lutte activement contre la discrimination envers les free riders.

Lien vers le commentaire

La théorie du jeu montre que certains comportements (comme le "tit for tat" où on coopère avec celui qui coopère le coup précédent et on ne coopère pas avec celui qui ne coopère pas le coup précédent) finissent par devenir des comportement dominants tous les autres et majoritaires, les autres finissant par être en échec et s'éteindre, le tout selon un mode "évolutionniste " dans lequel le plus adapté se maintient, le moins adapté disparait. Il émerge donc une population coopérante majoritaire où celui qui ne coopère pas ou tente de profiter, inadapté à ce milieu, finit par disparaitre rapidement.

On voit donc apparaitre une société stable, pérenne dans le temps, coopérative dont les règles de fonctionnement tendent à émerger naturellement sans avoir besoin d'être énoncées (droit naturel). Il s'agit d'une société sans état, sans organe régulateur supra-individuel, une société anarco-capitaliste stable donc. En ce sens, la théorie du jeu est profondément libérale, montrant l'émergence naturelle de la coopération et des moyens économiques et l'absence de nécessité fondamentale des moyens politiques de coercition.

J'avais complètement oublié le "tit for tat" (souvenirs de cours qui reviennent). On avait vu que, lorsqu'on fait tourner une simulation avec pleins de petits organismes, chacun avec sa stratégie de coopération (pur égoïste, pur altruiste, tit for tat - "oeil pour oeil, dent pour dent", et pleins d'autres variantes), en laissant prospérer ceux qui, grâce à leur comportement pouvaient survivre (en accédants aux diverses ressources), et en laissant s'éteindre ceux qui n'avaient pas d'accès aux ressources, le "tit for tat" émergeait majoritairement assez vite.

Lien vers le commentaire

Est-il à ce point honteux pour un libéral de reconnaître que dans un monde imparfait, une intervention étatique peut dans certaines conditions améliorer une situation sous-optimale résultant de l'action d'individus libres ?

Parfois des situations de (quasi-)monopole privé peuvent se créer naturellement (sans intervention étatique), faut-il pour autant s'en satisfaire ?

Lien vers le commentaire

Les liberaux classiques et libertariens minarchistes considerent que l'intervention de l'Etat est necessaire pour preserver les libertes individuelles.

Les anarcho-capitalistes considerent que l'existence de l'Etat est en soi contraire au Droit et estiment que les libertes individuelles peuvent etre protegees sans lui (les juges et les tribunaux existaient avant l'Etat tel qu'on le concoit actuellement).

Parfois des situations de (quasi-)monopole privé peuvent se créer naturellement (sans intervention étatique),

Tu as un ou plusieurs exemples ?

Lien vers le commentaire

Est-il à ce point honteux pour un libéral de reconnaître que dans un monde imparfait, une intervention étatique peut dans certaines conditions améliorer une situation sous-optimale résultant de l'action d'individus libres ?

Parfois des situations de (quasi-)monopole privé peuvent se créer naturellement (sans intervention étatique), faut-il pour autant s'en satisfaire ?

Le problème n'est pas de savoir si c'est honteux ou pas, mais plutôt de se demander qui décide pour qui et pour quelles raisons. Je disais que l'intervention en cas de sous optimalité revient à remplacer la coopération par la décision unilatérale d'un organe politique. Le problème, c'est que c'est toujours l'Etat qui choisit et évalue ce périmètre d'intervention unilatérale après avoir lui-même désigné ce qui est défaillant dans le marché.

Ton propos sur le monopole est un peu flou : si le monopoleur devient le seul sur le marché parce qu'il a terrassé la concurrence, je ne vois pas ce qu'il y a de condamnable. Si le monopoleur offre un produit de merde pour un prix exorbitant, alors la garantie offerte à tout concurrent de le challenger peut l'inciter à se calmer, si le monopoleur n'a pour une raison ou pour une autre pas de concurrent sérieux tout en offrant des produits chers et minables, alors l'incitation à la production se développera dans d'autres domaines d'activités, etc. L'intervention étatique, c'est pas automatique (ouch).

Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...