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Les intermittents du spectacle plombent l'assurance chômage


Invité rogermila

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Invité rogermila

Dans son dernier rapport, de plus de 1000 pages, remis à Sarkozy (va-t-il le lire ?) la Cour des Comptes dénonce la dérive du régime spécial d'indemniqsation du chomage des intermittents du spectacle qui plombe les comptes de l'UNEDIC.

En effet 3% de chomeurs issu de la branche spectacle représentent à eux seuls un tiers du déficicit de l'assurance chomage.

Le MEDEF ainsi que d'autres organisations syndicales veulent depuis des années soit :

- que les intermittents du spectacle aient leur propre caisse d'assurance chomage financièrement indépendante

- soit que l'ensemble des intermittents du spectacle soient soumis aux mêmes règles d'indemnisation que les autres salariés pour pouvoir bénéficier du régime de l'UNEDIC.

Au nom de la particularité de leurs professions et de l'exception culturelle, les syndicats du spectacle ont toujours refusé ces deux alternatives.

En cette période difficile il faut que les politiques aient le courage de prendre leurs responnsabilités sur ce dossier qui pourrit depuis plusieurs dizaines d'années.

Artistes et techniciens du spectacle représentent 3% des chômeurs mais un tiers du déficit de l'Unedic. La Cour des comptes fustige l'immobilisme sur ce dossier, qu'elle avait soulevé il y a cinq ans déjà.

Dans le tome II de son rapport public annuel consacré aux «suites» données (ou pas) à ses précédentes recommandations, la Cour des comptes alerte sur «la persistance d'une dérive massive» du régime d'indemnisation des intermittents du spectacle.

Les magistrats stigmatisent notamment «le déséquilibre financier récurrent» de ce régime ainsi que sa «grande fragilité face aux comportements de fraude».

http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2012/02/08/20002-20120208ARTFIG00416-la-derive-massive-du-regime-des-intermittents.php

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Je me demande quelles solutions vont être choisies pour épurer ces comptes.

En tout cas je n'apprécie pas du tout que mes cotisations servent à ce que des sociétés fassent travailler gratuitement les intermittents voire se fassent payer pour les employer.

J'ai du mal à concevoir comment on a pu envisager un tel système. Les intermittents sont de fait des fonctionnaires délégués auprès d'entreprises.

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Le problème des intermittents, ça a été longtemps le flou le plus complet sur les professions qui pouvaient y prétendre. Cadreurs, éclairagiste ou charpentier en décors étaient classés comme intermittents. ça permet de ne pas avoir à les payer entre deux contrats, sans qu'ils ne viennent râler parce qu'ils sont à la rue sans argent (évidemment, les boîtes qui se comportent comme ça y arriv(ai)ent parce que c'est un machin étatique, avec tirage de couverture dans tous les sens)…

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Par où commencer… Bon allez, histoire de pas faire perdurer le mystère : je fais partie de la grande famille des intermittents (ahem). Vous pouvez m'envoyer des tomates, ce n'est pas un problème : je suis la première à trouver ce système à chier et je serais la première à ne pas descendre dans la rue pour manifester si on perd ce statut.

Toutefois, je me permets de rebondir là-dessus :

Je me demande quelles solutions vont être choisies pour épurer ces comptes.

En tout cas je n'apprécie pas du tout que mes cotisations servent à ce que des sociétés fassent travailler gratuitement les intermittents voire se fassent payer pour les employer.

J'ai du mal à concevoir comment on a pu envisager un tel système. Les intermittents sont de fait des fonctionnaires délégués auprès d'entreprises.

La réalité, c'est que l'entreprise n'est pas à blâmer là-dedans. Un intermittent technicien est chargé à 64% sur une journée. Je te laisse donc imaginer ce que peut représenter le prix d'un technicien ultra-spécialisé qui prend 400€/jour et qui va bosser sur un tournage pendant 5 semaines (à cela, tu ajoutes tous les frais annexes inhérents au mécanisme d'un tournage : défraiement, voyages, matériel etc…). Un comédien, quant à lui, n'en coûte "que" 45%. Sauf qu'une entreprise ne peut l'embaucher qu'au cachet (contrairement à l'intermittent qui peut-être embauché à la demi-journée ou à l'heure, mais il faudra que je vérifie pour la possibilité de payer à l'heure), et si ton comédien ne vient qu'une heure pour enregistrer une pauvre ligne, il sera payé sur 8 heures (ils peuvent même être payés 12 heures).

Dans ces conditions, il n'y a pas 36 solutions pour continuer à embaucher des gens. Les entreprises veulent pouvoir continuer à embaucher des intermittents car le statut permet de pouvoir se séparer très facilement du salarié, sans avoir à se taper des préavis, indémnités et tutti quanti. Et de l'autre, un intermittent coûte tellement cher qu'il est difficile de ne pas arriver à toutes ces combines connues : le principe de permittence, faire venir la personne tous les jours mais ne la payer que sur un nombre ciblés de jours (le reste étant financé par les assedics donc).

Perso, je suis pour que l'indémnisation pendant les périodes chômées soit uniquement financée par les intermittents eux-mêmes et qu'on laisse le choix aux gens de décider s'ils veulent être indémnisés ou non.

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Invité rogermila

Perso, je suis pour que l'indémnisation pendant les périodes chômées soit uniquement financée par les intermittents eux-mêmes et qu'on laisse le choix aux gens de décider s'ils veulent être indémnisés ou non.

Tu es peut-être pour, mais les syndicats du spectacle qui savent que cette solution n'est pas financièrement viable, font, sans cesse, du lobbying pour le maintien de la solidarité nationale afin de financer leur régime de chomage.

C'est toujours ce foutu problème, de vivre en partie grace à l'argent des autres.

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@Avalyn, qu'entends-tu par "chargé à X%". Dans le contexte j'avoue ne pas comprendre.

Et sinon, pour comprendre l'assurance chômage en France, il faut savoir que la convention (entre l'Etat, les syndicats, etc.) qui régit son fonctionnement est composée d'une partie générale pour tout le monde, et d'annexes pour les régimes particuliers, comme les annexes 8 et 10 réservées au cas des intermittents.

http://www.unedic.org/Juridique/la-convention-du-6-mai-2011

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@ Chitah : admettons qu'un intermittent technicien est embauché une journée par une entreprise. Il prend 100€/jour. L'entreprise paiera 64€ de charges patronales. Un comédien, quant à lui, en coûtera 45€. En sachant que certains techniciens ont des tarifs journaliers de oufzor (j'ai cité 400€/jour, mais certains réalisateurs, notamment dans la pub où les budgets sont très importants, peuvent demander jusqu'à 2500€/jour), ça te donne une idée du prix que paie l'entreprise pour embaucher des intermittents.

Tu es peut-être pour, mais les syndicats du spectacle qui savent que cette solution n'est pas financièrement viable, font, sans cesse, du lobbying pour le maintien de la solidarité nationale afin de financer leur régime de chomage.

C'est toujours ce foutu problème, de vivre en partie grace à l'argent des autres.

Le monde de l'intermittence est peuplé à 95% de gros gauchos-socialauds qui n'ont pas envie de perdre leurs intérêts. La plupart invoque la précarité du travail, mais c'est une belle légende qui a le dos bien dur. A partir du moment où un intermittent est bien établi dans le milieu, on peut tout à fait bien gagner sa vie sans toucher d'assedics (quand certains ne se font pas des couilles en or).

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En revanche, je trouve très incohérente cette "idée" de Sarkozy d'organiser un référendum sur le chomage après les élections de 2012.. C'est n'importe quoi. http://www.liberation.fr/politiques/01012388913-sarkozy-envisage-un-referendum-sur-les-obligations-des-chomeurs

Et d'un et c'est surtout qu'on voit pas très bien ce qu'il poserait comme question

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Invité rogermila

et c'est surtout qu'on voit pas très bien ce qu'il poserait comme question

La question peut se deviner dans l'extrait d'interview qu'il donne au Figaro Magazine

"…passé un délai de quelques mois,toute personne au chômage sans perspective sérieuse de reprise d'emploi devra choisir une formation qualifiante.

Celle-ci sera définie par un comité national qui identifiera, avec des chefs d'entreprises et des syndicalistes, les secteurs d'avenir créateurs d'emplois.

A l'issue de cette formation, qui sera obligatoire, le chômeur sera tenu d'accepter la première offre d'emploi correspondant au métier pour lequel il aura été nouvellement formé."

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Il y a beaucoup de chose à dire sur les intermittents du spectacles et leur caisse. Mais il est tard, je suis fatigué et je me lève tôt demain. Alors je renvois juste sur un article du monde : http://www.lemonde.fr/culture/article/2008/02/02/comment-les-intermittents-du-spectacle-ont-ete-leses-par-leur-caisse-professionnelle_1006696_3246.html

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Invité rogermila

Il y a beaucoup de chose à dire sur les intermittents du spectacles et leur caisse.

Henriparisien, toi aussi tu penses (naivement) que les intermittents du spectacle ont leur propre caisse d'assurance chomage.

Mais non ! C'est sur la caisse de chomage de tous les salariés (et entreprises) de France qu'ils se goinfrent ! !.

Et c'est bien là qu'est le noeud du problème.

La caisse dont il est question, dans l'article du "Monde", c'est autre chose, sans aucun rapport.

Il s'agit de la caisse des congés spectacles qui est une caisse qui leur paye en cash leurs droits à congés payés.

Comme un salarié en CDI qui chaque année a droit à être payé pendant x jours d'absentéisme pour vacances par son employeur (droit que conteste le professeur Kuing-Yamang au nom d'un stalinisme patronal ), les intermittents du spectacle, aussi à la fin d'un contrat avec une production, ont droit à des jours de congés payés. C'est cette caisse leur paye, au lieu que ce soit directement leur employeur.

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  • 2 years later...

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