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Mea culpa, libéralisme des moeurs et conseil de lecture


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Et sur l'interprétation du passage selon laquelle dire que "libertarianism is not a philosophy of life" ne signifie aucunement qu'il n'y a pas de morale objective en dehors de ce qui concerne la violence, il confirme que la morale en général et le champ du libéralisme ne sont pas la même chose pour lui. Son problème est là qu'il n'est pas seulement libéral mais aussi "conservateur culturel" et que comme il n'y avait rien dans les développements du livre qui reflétait un conservatisme culturel, ça l'embête. Son problème n'est pas que le champ de son libéralisme était trop étroit estime-t-il ou impliquait un relativisme mais qu'il avait réduit l'objet de son livre à ce qui concerne le libéralisme, la violence. Il ne renie aucunement dans son mea culpa ce qui serait nécessaire de renier si free jazz ne disait pas n'imp sur le soit-disant relativisme de cette position:

L’erreur que j’ai commise dans mes précédents écrits, tel qu’il me l’apparaît aujourd’hui, est que je ne suis pas seulement un libéral libertarien, mais aussi un conservateur culturel. Je ne m’intéresse pas seulement à ce que la loi doit être, je vis aussi dans un domaine moral, culturel et éthique. J’étais auparavant tellement abasourdi par l’éclat de la vision libertarienne (je le suis toujours) que j’oubliais le fait que je suis plus qu’un simple libertarien. En tant que libertarien et conservateur culturel, je ne vois pas d’incompatibilité entre des croyances qui appartiennent à deux univers très différents.

Autrement dit, alors qu'il ne pense clairement plus que le champ de la moralité se réduit à la question de la violence s'il l'avait jamais pensé (on voit bien ci-dessus qu'il n'avait jamais prétendu cela), alors qu'il n'est certainement pas relativiste donc, il maintient que le libéralisme n'est pas une philosophie de la vie en général établissant ce qui est bien ou mal en général puisque ces jugements sur la moralité d'actions non agressives, il les fait en tant que conservateur culturel, et non en tant que libéral. S'il est relativiste comme le dit free jazz de dire que le libéralisme n'établit pas tout ce qui est bien ou mal, alors free jazz devrait arguer que Block est toujours relativiste dans son "mea culpa".

Par ailleurs, même si Block avait argué à un moment que le champ de la moralité se réduisait à la question de la violence et donc que c'était l'objet du libéralisme que de montrer ce qui est bien ou mal, ceci se réduisant à identifier l'agression et la non-agression, en toute rigueur ce ne serait même pas relativiste. Car le relativisme moral consiste à dire qu'il n'y a pas de bien et de mal, que ceci est purement subjectif et arbitraire.

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Son problème est là qu'il n'est pas seulement libéral mais aussi "conservateur culturel" et que comme il n'y avait rien dans les développements du livre qui reflétait un conservatisme culturel, ça l'embête. Son problème n'est pas que le champ de son libéralisme était trop étroit estime-t-il ou impliquait un relativisme mais qu'il avait réduit l'objet de son livre à ce qui concerne le libéralisme

Je suis en désaccord avec ça (ce qui signifie en gros que je suis d'accord avec le reste au fait…), le problème de son livre n'est pas qu'il est weirtfrei et que ça ne reflète pas son positionnement moral, on pourrait dire ça de Human Action par exemple, mais pas de Defending the Undefendable.

Son livre était clairement moraliste, en mode inversé, il ne défends pas seulement l’indéfendable en explicitant en quoi les activités en question ne légitiment pas la répression par la force ; Iil les défends positivement, ce n’est pas weirtfrei, ce n’est pas relativiste, c’est carrément de la provoc baveuse qui, je le pense sincèrement, était déjà un gros troll a l’époque même si il n’était pas alors conservateur.

C’est ça qu’il regrette, pas tant parce qu’il l’a écrit que parce que des gens l’ont pris au sérieux, et en ont tiré plus d’idées libertaires maquillées en libertarianisme que de compréhension réelle du principe de non agression.

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Et sur l'interprétation du passage selon laquelle dire que "libertarianism is not a philosophy of life" ne signifie aucunement qu'il n'y a pas de morale objective en dehors de ce qui concerne la violence, il confirme que la morale en général et le champ du libéralisme ne sont pas la même chose pour lui. (..) Son problème n'est pas que le champ de son libéralisme était trop étroit estime-t-il ou impliquait un relativisme mais qu'il avait réduit l'objet de son livre à ce qui concerne le libéralisme, la violence. Il ne renie aucunement dans son mea culpa ce qui serait nécessaire de renier si free jazz ne disait pas n'imp sur le soit-disant relativisme de cette position:

Ecoute je ne veux pas être méchant, j'ai même plutôt de la sympathie pour ta défense jusqu'au-boutiste d'un système idéologique où la moindre faille semble te causer quelque aigreur, mais détends-toi. Il ne s'agit pas d'une dispute religieuse portant sur l'interprétation d'une fatwa.

Dire que le libéralisme est axiologiquement neutre par rapport à la morale, même s'il ne s'agit pas d'une neutralité ultime, puisque la théorie du droit laisse la place à chaque individu d'assumer la responsabilité de ses propres choix moraux, cela revient en effet à dire qu'une société politique acceptant cette prémisse sera neutre relativement aux valeurs morales (dans la limite du domaine de la non-agression), et peut-être même neutre aussi sur la question du bon régime politique. CQFD

Je suis en désaccord avec ça (ce qui signifie en gros que je suis d'accord avec le reste au fait…), le problème de son livre n'est pas qu'il est weirtfrei et que ça ne reflète pas son positionnement moral, on pourrait dire ça de Human Action par exemple, mais pas de Defending the Undefendable.

Son livre était clairement moraliste, en mode inversé, il ne défends pas seulement l’indéfendable en explicitant en quoi les activités en question ne légitiment pas la répression par la force ; Iil les défends positivement, ce n’est pas weirtfrei, ce n’est pas relativiste, c’est carrément de la provoc baveuse qui, je le pense sincèrement, était déjà un gros troll a l’époque même si il n’était pas alors conservateur.

Oui, voilà peut-être un vrai argument contre mon analyse, il y a dans la défense des indéfendables un dispositif similaire à celui de Mandeville avec sa fable des abeilles : on fait l'éloge des vices privés dans la mesure où ils participent à augmenter la vertu publique, ou le bien-être de la société.

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Je suis en désaccord avec ça (ce qui signifie en gros que je suis d'accord avec le reste au fait…), le problème de son livre n'est pas qu'il est weirtfrei et que ça ne reflète pas son positionnement moral, on pourrait dire ça de Human Action par exemple, mais pas de Defending the Undefendable.

Son livre était clairement moraliste, en mode inversé, il ne défends pas seulement l’indéfendable en explicitant en quoi les activités en question ne légitiment pas la répression par la force ; Iil les défends positivement, ce n’est pas weirtfrei, ce n’est pas relativiste, c’est carrément de la provoc baveuse qui, je le pense sincèrement, était déjà un gros troll a l’époque même si il n’était pas alors conservateur.

C’est ça qu’il regrette, pas tant parce qu’il l’a écrit que parce que des gens l’ont pris au sérieux, et en ont tiré plus d’idées libertaires maquillées en libertarianisme que de compréhension réelle du principe de non agression.

Si c'était pour mettre Gil dans la confusion, ce serait réussi.

Ni Block ni moi n'avons dit que son bouquin était "wertfrei", i.e. dénué de jugement de valeur sur ce qui doit être. C'est ridicule. Si c'était le cas, il ne serait pas question de libéralisme. L'objet de son bouquin tel que présenté dans l'introduction est double. D'une part, il y a une défense dans le champ de la théorie politique d'activités controversées dans la mesure où elles sont non agressives, autrement dit une application du credo libertarien. Ceci est "wertfei" uniquement du point de vue du champ de la morale ou éthique concernant le bien et le mal en général ("est-il bien de faire les choix nous rendant alcoolique?" par exemple) pour la simple raison que ce n'est pas son objet. Elle n'est pas wertfrei en ce qui concerne le champ plus étroit de la théorie politique -son champ- où il s'agit clairement de dire que l'agression doit être interdite et que les actes non agressifs, quel que soit leur statut moral par ailleurs, sont licites:

The impetus for this book is Libertarianism. The basic premise of this philosophy is that it is illegitimate to engage in aggression against nonaggressors. What is meant by aggression is not assertiveness, argumentativeness, competitiveness, adventurousness, quarrelsomeness, or antagonism. What is meant by aggression is the use of violence, such as that which takes place in murder, rape, robbery, or kidnapping. Libertarianism does not imply pacifism; it does not forbid the use of violence in defense or even in retaliation against violence. Libertarian philosophy condemns only the initiation of violence—the use of violence against a nonviolent person or his property.

Libertarians maintain that as far as political theory is concerned, anything which does not involve the initiation of violence is not evil and that as far as political theory is concerned, anything which does not involve the initiation of violence is not a punishable evil and should not be outlawed. And this is the basis for the first part of my argument.

The so-called “villains” are not villains at all, in this sense, because they do not initiate violence against nonaggressors.

Le deuxième objet relève de la théorie économique et est wertfrei du coup. Des échanges volontaires bénéficient ex ante à ceux qui les font, du point de vue de leur jugement de valeur subjectif, celui qui est approprié pour la théorie économique qui ne se préoccupe pas de juger moralement les choix, et l'interdiction de les faire leur nuit donc, toujours du même point de vue:

Once it is realized that no one in this seeming rogue’s gallery is guilty of any coercive wrongdoing, it is not difficult to appreciate the second point: virtually all of the people with whom we are concerned are responsible for benefiting the rest of society. The people we are considering are not aggressors. They do not force themselves on anyone. If the other members of the community have any dealings with them, these dealings are voluntary. People engage in voluntary transactions because they feel that some benefit can be derived. Since people voluntarily trade with our “villains,” they must get from them something they desire. The “villains” must be providing a benefit.

The third premise follows ineluctably from the second. Given that voluntary trade (the only avenue of interaction open to those who, like the scapegoats, have eschewed violence) must always benefit all parties, it follows that the prohibition of voluntary trade must harm all parties.

Bien entendu, "bénéfice" et "nuisance" n'ont pas le même sens lorsqu'on change de champ d'analyse. Quelque chose qui est un bénéfice dans le sens qui concerne la théorie économique (ce qui est considéré comme tel par l'acteur) ne s'inscrit pas forcément dans une action morale et pourrait bien être une nuisance dans le champ de la morale, quelque chose qui n'est pas vraiment un bénéfice dans l'ordre moral objectif du monde. Je ne me souviens pas en détails des développements du livre, il est possible qu'il passe du champ de la théorie économique à celui de la morale sans le dire ou sans s'en rendre compte et là, il y aurait un problème. Tant qu'il s'agit de ce qui est présenté dans l'introduction, on n'est jamais que dans la démarche habituelle qui sépare les champs d'analyse, théorie ou philosophie politique, théorie économique et enfin, morale ou éthique. Et Block reconnait le champ qui concerne la politique dans lequel il est libéral et explique en tant qu'économiste les conséquences positives du point de vue des participants au marché de le laisser libre et négatives de l'entraver. Si cela est relativiste, alors tout philosophe libéral et tout économiste faisant leurs boulots respectifs sont relativistes. Absurde.

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Oui, pour ce qui est de l'introduction, c'est totalement liberhallal, je te recommande la relecture du bouquin (ou non, ce n'est pas franchement critique…)

Et sur la suite du bouquin, qui pour le coup effectivement dérape un peu de la simple vision économique de la subjectivité de la valeur, ça reste très discutable de parler de relativisme culturel, la contre-culture, toute detestable soit elle, n'est pas du relativisme culturel, meme si parfois elle se cache derriere le relativisme.

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Ecoute je ne veux pas être méchant, j'ai même plutôt de la sympathie pour ta défense jusqu'au-boutiste d'un système idéologique où la moindre faille semble te causer quelque aigreur, mais détends-toi. Il ne s'agit pas d'une dispute religieuse portant sur l'interprétation d'une fatwa.

L'aigreur face à la mauvaise foi crasse devient le signe qu'on est en réalité un ayatollah qui grince des dents parce qu'on lui aurait montré des failles dans ce en quoi il a religieusement foi.

Exemple typique de provocation de quelqu'un qui ne sait pas se comporter correctement en société (du point de vue de la morale censée nous occuper, entre autres). Ici il y a des gens qui font des arguments et qui utilisent des données et il y en a d'autres, les punks, ceux qui jouent à tourner en bourrique leurs interlocuteurs. Les seconds sont des nuisances (dans l'ordre de la morale s'il en est une).

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Dire que le libéralisme est axiologiquement neutre par rapport à la morale, même s'il ne s'agit pas d'une neutralité ultime, puisque la théorie du droit laisse la place à chaque individu d'assumer la responsabilité de ses propres choix moraux, cela revient en effet à dire qu'une société politique acceptant cette prémisse sera neutre relativement aux valeurs morales (dans la limite du domaine de la non-agression), et peut-être même neutre aussi sur la question du bon régime politique. CQFD

Oui, mais il ne faut pas oublier que la limite du domaine de la non-agression n'empêche en rien la pression sociale, les sanction infra-judiciaires et tout un spectre judiciaire qui couvre non seulement le civil, mais également le pénal a l'exclusion des dommages corporels irrémédiables, de le peine de mort, de la séquestration et des châtiments corporels non consentis, sachant que par exemple, celui a qui l'on présente le choix entre dix coups de fouet et l'exil et qui choisis les coups de fouet a 'consenti'.

Le principe de non agression est un minimum vital, pas un projet de société.

Pour ce qui est du bon mode de gouvernement, ce n’est en effet pas une préoccupation du libéralisme à la sauce autrichienne, heureusement, il y a d’autres courent de pensée pour y réfléchir, et il n’y a pas nécessairement incompatibilité dans les conclusions.

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Au niveau du système c'est quoi l'intérêt du principe de non-agression ? La défense de Xara est efficace mais plus elle avance et plus le concept de non-agression se réduit à peau de chagrin.

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Au niveau du système c'est quoi l'intérêt du principe de non-agression ?

Ca c'est une bonne question, peut etre que justement, le fait que ça ne permette en rien de construire un systeme (a moins de mal le comprendre) est un attribut positif, non ?

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Ca c'est une bonne question, peut etre que justement, le fait que ça ne permette en rien de construire un systeme (a moins de mal le comprendre) est un attribut positif, non ?

Je pense plutôt au système intellectuel qu'au système politique dans ma question. Sauf erreur, le principe de non-agression n'est que le corollaire du principe de souveraineté individuelle. Le premier consiste à dire que tout ce qui ne cause pas du tort à autrui ne permet aucune ingérence, simple conséquence de l'affirmation de l'individu comme juge suprême du bien et du mal.

Amha le principe de non-agression n'est pas tant proclamé pour son utilité intellectuelle que pour son côté slogan : en creux, on dit que ceux qui ne reconnaissent pas le principe de non-agression sont des agresseurs en puissance.

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Amha le principe de non-agression n'est pas tant proclamé pour son utilité intellectuelle que pour son côté slogan : en creux, on dit que ceux qui ne reconnaissent pas le principe de non-agression sont des agresseurs en puissance.

Ce n'est pas faux, c'est un outil fondamentalement moral, finalement, la notion de légitimité au sens du principe de non agression n'est pas utile, c'est bien la notion d'illégitimité qui l'est, ça sers a désigner/reconnaitre certaines actions comme fondamentalement immorales, pas a déterminer si les autres actions sont morales ou non.

En tant que définition négative, elle est donc utile, en tant que définition positive, elle est au mieux inutile quand elle est bien comprise, au pire néfaste quand elle l'est mal.

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JSM estime que l'individu doit pouvoir jouir de sa liberté jusqu'à ce qu'elle rencontre celle d'un autre individu. En d'autres termes, il a le pouvoir de faire ce qui lui chante sans entraver celui égal de ses petits camarades. Comme le note John Gray, qui a préfacé On Liberty pour Penguin, ça ne lui laisse pas beaucoup de marge de manœuvre, puisqu'à partir du moment ou toute activité sociale (c'est-à-dire engageant au moins deux personnes) peut être interpréter comme contraignant ou engageant un autre individu. A part l'onanisme tout seul dans sa chambre (et encore, JJ Rousseau nous rappelle que c'est aussi une activité sociale qui marque mes relations collectives…), je ne vois pas bien ce que ce principe peut défendre.

L'axiome de non agression condamne les actes d'agressions, qui peuvent être ramené à une seule classe d'actes il me semble (qui ne se ramènent ni aux actes de coopération ou indifférents, ces derniers relevant plus du HP de Mill).

Je dis ça de tête mais je ne me souviens plus bien.

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  • 2 months later...

Je viens de terminer ce bouquin très rapide et très court qui a été une excellente mise en bouche initiatique, qui m'a permis de m'ouvrir l'esprit, jusqu'ici assez (euphémisme) hermétique et obtus en matière de morale. L'idée simple, selon laquelle les vices seraient juste des erreurs que commettraient un individu dans la quête de son bonheur sans que ceux-ci ne nuisent à la personne et aux biens d'autrui, a suffi à me convaincre. Donc merci pour ce conseil de lecture.

Mon prochain objectif de lecture sera l'ouvrage que m'a recommandé F.Mas : Les origines philosophiques du libéralisme de Jaume, histoire de parfaire mon "éducation".

Il y a quand même un chapitre de l'ouvrage de Spooner qui m'a fait tiquer, chapitre XIV :

Mais dans la mesure où [les parents] utilisent la coercition, ou empêchent un enfant de faire toute activité qui n'est pas réellement et sérieusement dangereux pour lui, ils lui font du mal, plutôt que du bien. La Nature dicte que pour acquérir la connnaissance […] chaque individu doit l'acquérir par lui-même. Personne, pas même ses parents, ne peut lui raconter la nature du feu, telle qu'il la connait vraiment. Il doit lui-même l'expérimenter, et être brûlé par le feu, avant de pouvoir le connaître.

La Nature sait, mille fois mieux que n'importe quel parent, ce à quoi elle destine chaque individu, les connaissances dont il besoin, et comment il doit les obtenir. Elle sait que les procédés qu'elle utilise pour communiquer ces connaissances sont non seulement les meilleurs, mais également les seuls efficaces.

Les tentatives des parents qui essaient de rendre leurs enfants vertueux ne constituent généralement rien de plus que des tentatives de les maintenir dans l'ignorance du vice. Rien de plus que des tentatives d'enseigner à leurs enfants à connaître et préférer la vérité, en les maintenant dans le mensonge. […]

Je plussoie à ce qu'il dit mais je ne peux m'empêcher de penser que cela peut être une porte ouverte au laxisme parental, voire à la démission dans certains cas. Genre [mode provoc'] " On va pas se prendre la tête avec notre enfant, de toute façon La Nature est là pour se charger de lui apprendre ce qu'est la vie.[mode provoc'] Mais peut-être ai-je mal compris ou interprété les propos de Spooner ?

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Je ne pense pas que Spooner fasse cette erreur, mais effectivement généraliser les raisonnements sur l'autorité politique à toute sorte d'autorité (y compris donc parentale) est une pente glissante classique dans laquelle tombent beaucoup de libéraux proches de la gauche libertaire.

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Dans le passage cité, Spooner est nuancé : il accepte la coercition pour " les activités réellement et sérieusement dangereuses " mais reproche aux parents de vouloir rendre leurs enfants "vertueux ".

Ce qui est à replacer dans un double contexte : la définition de la vertu qu'il donne ici, et le puritanisme régnant alors dans le Massachussetts où il vivait.

Cela dit, il est permis d'admirer Spooner sans être d'accord avec lui en tous points…

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J'ai toujours pensé, toujours été convaincu que la Morale, la bienséance, la politesse sont la norme, la référence à suivre, quitte parfois à l'imposer. Je m'imagine une société décadente sans elles. Aujourd'hui, je me rends compte que je suis dans le faux. Pourtant, je n'arrive pas à me faire à l'idée de me passer de repères moraux.

Le libéralisme n'implique pas de rejeter la morale. Le libéralisme, c'est de ne pas appliquer ta morale aux autres par la force.

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Spooner était un libertaire et un propriétariste.

C'est un bon paphlétaire qui illustre efficacement des principes libéraux essentiels.

Pour le reste, je n'ai pas de bouquin équivalent (court, relativement moderne et accessible) à proposer à ceux qui dévient du côté capillariste de la force, et je le regrette. Il y a bien des trucs à creuser du côté des anti-révolutionnaires (De Maistre et compagnie) mais ils tendent à avoir un vocabulaire monarchiste et chrétien, ce qui les rend largement inaudible pour un public non averti (en particulier des libertaires…).

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Pour moi l'intérêt principal de la lecture de Spooner a été de bien comprendre qu'en matière de moeurs il était criminel pour des raisons morales d'empêcher les individus de faire leur expérience de vie et ainsi leur interdire de progresser vers la prise de conscience.

Dès lors, je sollicite vos avis, vos théories et vos conseils de lecture : Y a-t-il des ouvrages, des auteurs qui m'expliqueraient clairement le libéralisme en matière de moeurs ?

Peut être ceci t'intéressera, une approche de la morale mais cette fois du point de vue économique (il est dans ma bibliothèque mais je ne l'ai pas encore lu)

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Mais peut-être ai-je mal compris ou interprété les propos de Spooner ?

Un livre n'est pas un horizon. Si un livre t'a fait avancer, c'est que sa lecture t'a été utile. Rien de plus. Je n'ai pas lu Spooner et je tique comme toi sur la citation que tu as soumise ici.

Dire que le libéralisme est axiologiquement neutre par rapport à la morale, même s'il ne s'agit pas d'une neutralité ultime, puisque la théorie du droit laisse la place à chaque individu d'assumer la responsabilité de ses propres choix moraux, cela revient en effet à dire qu'une société politique acceptant cette prémisse sera neutre relativement aux valeurs morales (dans la limite du domaine de la non-agression), et peut-être même neutre aussi sur la question du bon régime politique. CQFD

La morale est-elle dans le périmètre du libéralisme ? Cette question divise les libéraux. La réponse n'importe pas tant que cela. Si la réponse est négative, alors c'est que le libéralisme est une utopie. Une utopie est juste une direction à suivre. On peut être conservateur et orienté vers le libéralisme, c'est une manière saine de vivre.

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La morale est-elle dans le périmètre du libéralisme ? Cette question divise les libéraux. La réponse n'importe pas tant que cela. Si la réponse est négative, alors c'est que le libéralisme est une utopie. Une utopie est juste une direction à suivre. On peut être conservateur et orienté vers le libéralisme, c'est une manière saine de vivre.

Une précision toutefois : j'emploie le terme morale au sens classique de forme politique des sentiments moraux et de rationalisation des passions, non la construction d'une éthique personnelle vaguement compatible avec la vision post-moderne du droit naturel. Au fond ce que je reproche aux disciples de Mill, Spooner et autres tenants du principe de non-agression comme pierre philosophale d'un individualisme naïf, c'est de singer une pseudo neutralité morale au profit du contrat social ou d'une posture libertaire, alors que leur compréhension du libéralisme découle d'une morale implicite qui n'est jamais explicitée, soit hédoniste, soit utilitariste. Par rapport aux auteurs classiques qui partaient de la théorie des sentiments moraux ou de la théorie des passions, il y a une ignorance de leurs propres préjugés qui rend difficile ce genre de discussion.

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Amha le principe de non-agression n'est pas tant proclamé pour son utilité intellectuelle que pour son côté slogan : en creux, on dit que ceux qui ne reconnaissent pas le principe de non-agression sont des agresseurs en puissance.

De même que ceux qui ferment la porte de leur domicile à clé pensent que 100% de l'humanité est composée de voleurs j'imagine?

Ta façon de raisonner sur ce point est trop binaire : le principe de non-agression n'est pas un slogan.

Une précision toutefois : j'emploie le terme morale au sens classique de forme politique des sentiments moraux et de rationalisation des passions, non la construction d'une éthique personnelle vaguement compatible avec la vision post-moderne du droit naturel. Au fond ce que je reproche aux disciples de Mill, Spooner et autres tenants du principe de non-agression comme pierre philosophale d'un individualisme naïf, c'est de singer une pseudo neutralité morale au profit du contrat social ou d'une posture libertaire, alors que leur compréhension du libéralisme découle d'une morale implicite qui n'est jamais explicitée, soit hédoniste, soit utilitariste. Par rapport aux auteurs classiques qui partaient de la théorie des sentiments moraux ou de la théorie des passions, il y a une ignorance de leurs propres préjugés qui rend difficile ce genre de discussion.

Toutafé.

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