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Militaires tués sur le sol français


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- établir une relation de causalité: Merah a tué des enfants juifs parce que l'Islam est une religion antisémite.

Notez que le dernier cas, explication unique et simple, permet de comprendre le reproche que Crapez fait à Ramadan: il lui reproche de ne pas avoir la même opinion que lui tout en croyant que Ramadan entretient les mêmes raccourcis idéologiques que ceux qui cherchent des explications simples et surtout des justifications de leurs propres préjugés.

En tout cas ce texte de Crapez semble te travailler. Je remarque surtout qu'à aucun moment il ne parle d'antisémitisme, c'est l'article de Simonnot qui en traite. Et donc ton exemple est à côté de la plaque. Ce que Crapez reproche à Ramadan, c'est la réduction par ce dernier du crime à un déterminisme social:

"en brodant autour du thème de l’enfant perdu, victime de déterminismes sociaux. L’universitaire Tariq Ramadan conjecture un problème d’ « égalité de droit et de chance » en imaginant que Mohamed Merah se serait « senti systématiquement renvoyé à ses origines ».

Or il est exact que Ramadan abuse de ce procédé, et qu'il dénie par là tout caractère antisémite aux crimes de Merah. Ce en quoi tu sembles le suivre avec intérêt.

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En tout cas ce texte de Crapez semble de te travailler. Je remarque surtout qu'à aucun moment il ne parle d'antisémitisme, c'est l'article de Simonnot qui en traite. Et donc ton exemple est à côté de la plaque.

Je commente autant les textes de Crapez, qui cite Taguieff, Goldnadel et Prasquier par pur hasard j'imagine, que celui de Simonnot, qui pose la question de l'antisémitisme culturel des Arabes sans écarter la possibilité que ce soit un acte isolé, une "exception" comme Simonnot le dit. Et j'ai passé en effet beaucoup de temps à répondre aux gros sabots de certains dans les commentaires de l'interview de Simonnot, qui se situe largement au-dessus des explications à base d'antisémitisme. Et donc, je pense être bien placé pour écrire que tu n'as pas compris la pensée de Simonnot et que tu ne brilles pas non plus par ta subtilité dans l'analyse du texte de Ramadan.

Ce que Crapez reproche à Ramadan, c'est la réduction par ce dernier du crime à un déterminisme social:

"en brodant autour du thème de l’enfant perdu, victime de déterminismes sociaux. L’universitaire Tariq Ramadan conjecture un problème d’ « égalité de droit et de chance » en imaginant que Mohamed Merah se serait « senti systématiquement renvoyé à ses origines ».

Or il est exact que Ramadan abuse de ce procédé, et qu'il dénie par là tout caractère antisémite aux crimes de Merah. Ce en quoi tu sembles le suivre avec intérêt.

On peut critiquer l'opinion de Ramadan sans le disqualifier pour "complaisance avec un tueur". De même, la critique s'adressant à Mucchielli est indigne puisqu'elle s'appuie sur un texte publié le 11 mars, c'est-à-dire avant les tueries de Merah:

http://insecurite.blog.lemonde.fr/2012/03/11/criminologie-le-monde-universitaire-face-a-la-bande-a-bauer/

Bref, je maintiens que l'article de Crapez n'est pas une tribune digne d'intérêt mais un règlement de comptes au profit d'intérêts peu recommandables.

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Je vais citer Simonnot (2nde partie de l'interview citée):

Contrepoints: Tous les pauvres ne finissent pas trafiquants de drogue ou djihadistes…

Simonnot: Non, bien entendu ! C’est bien pour cela qu’il faut selon moi une sorte « d’exception mentale » pour aboutir à ce genre d’affaire. Le communautarisme n’est pas particulièrement responsable ; c’est le fond culturel qui est en cause, qui rentre en résonance avec la crise économique, facteur de chômage de masse et de non intégration, voire de désintégration sociale. Elle pousse des jeunes à trouver d’autres réponses, même irrationnelles. Pour certains c’est le terrorisme, comme il s’agirait pour d’autres de sectes. En outre, Mohamed Merah a fait 18 mois derrière les barreaux, période durant laquelle il aurait bien pu rentrer en contact avec des extrémistes, ce qui arrive fréquemment en prison. Prison qui est, elle-même, le sous-produit d’une certaine détresse sociale.

Et voilà Simonnot qui se montre "complaisant avec un tueur" en faisant assaut de "déterminisme social" pour effacer toute trace d'antisémitisme sur le front du "pauvre garçon" Merah.

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Et j'ai passé en effet beaucoup de temps à répondre aux gros sabots de certains dans les commentaires de l'interview de Simonnot, qui se situe largement au-dessus des explications à base d'antisémitisme.

J'avoue ne pas avoir lu les commentaires et n'ai donc pas suivi ces petites altercations. Si tu y as mis bon ordre, tant mieux. Mais ça ne change rien à la faiblesse des thèses de Simonnot sur l'histoire des religions et incidemment de l'antisémitisme. Je crois que personne ici, en tout cas pas moi, n'a focalisé sur le facteur raciste pour expliquer un acte terroriste.

On peut critiquer l'opinion de Ramadan sans le disqualifier pour "complaisance avec un tueur".

L'article de Ramadan est complaisant. Ce n'est pas un reproche, c'est un fait.

De même, la critique s'adressant à Mucchielli est indigne puisqu'elle s'appuie sur un texte publié le 11 mars, c'est-à-dire avant les tueries de Merah

Mucchielli défend son pré carré de sociologue d'Etat et ses pseudo expertises en matière de criminalité, à base de collectivisme méthodologique. Le sobriquet de "Raymond-la-science d’extrême-gauche" est au contraire tout-à-fait approprié.

Bref, je maintiens que l'article de Crapez n'est pas une tribune digne d'intérêt mais un règlement de comptes au profit d'intérêts peu recommandables.

Au service de quels intérêts peu recommandables? Tu aurais pu commencer par la conclusion, on se serait épargnés un déploiement de gros sabots pour en arriver là.

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J'avoue ne pas avoir lu les commentaires et n'ai donc pas suivi ces petites altercations. Si tu y a mis bon ordre, tant mieux. Mais ça ne change rien à la faiblesse des thèses de Simonnot sur l'histoire des religions et incidemment de l'antisémitisme. Je crois que personne ici, en tout cas pas moi, n'a focalisé sur l'explication raciste pour expliquer un acte terroriste.

Simonnot a peut-être fait quelques erreurs mineures mais a raison sur le fond: l'islam n'est pas antisémite mais certains de ses pratiquants le sont. Et l'antisémitisme n'est au mieux qu'une des composantes de Merah. Si tu penses qu'il a tort, tu peux t'exprimer.

L'article de Ramadan est complaisant. Ce n'est pas un reproche, c'est un fait.

Pas plus que l'interview de Simonnot et en fait moins. Ramadan ne critique pas Israël par exemple.

Mucchielli défend son pré carré de sociologue d'Etat et ses pseudo expertises en matière de criminalité, à base de collectivisme méthodologique. Le sobriquet de "Raymond-la-science d’extrême-gauche" est au contraire tout-à-fait approprié.

Mucchielli n'est pas parfait mais lui reprocher de ne pas s'être indigné dès le 11 mars contre des universitaires "complaisants" envers Merah est une tactique de procureur kafkaïen.

Au service de quels intérêts peu recommandables? Tu aurais pu commencer par la conclusion, on se serait épargnés un déploiement de gros sabots pour en arriver là.

Ceux de Bauer et de sa clique, qui essaient de s'attribuer indûment des titres universitaires et qui sont cités par Mucchielli dans l'article que critique Crapez. En fait, Crapez prend la défense de Bauer & co, avec des arguments complètement foireux.

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Je crois que tu fais une fixette sur les réseaux de Bauer, qui n'est plus franc-maçon à ma connaissance.

Pour revenir au fond, la criminologie est une discipline fondée par des libéraux classiques comme Beccaria et qui a acquis ses lettres de noblesse en France par Gabriel Tarde, dès la fin du XIXè. Il y a plus de scientificité dans une cuillère de criminologie que dans une bassine de sociologues. Et s'il y a des imposteurs parmi les prétendus experts, ce que j'ai été le premier à signaler dans ce fil, c'est parce que n'importe qui peut aujourd'hui s'auto-proclamer criminologue. Il faut donc qu'il y ait une sélection. Je ne vois donc pas de raison valable de soutenir le monopole universitaire d'une corporation marxisante en empêchant de reconnaître la criminologie comme une discipline à part entière.

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Je crois que tu fais une fixette sur les réseaux de Bauer, qui n'est plus franc-maçon à ma connaissance.

Pour revenir au fond, la criminologie est une discipline fondée par des libéraux classiques comme Beccaria et qui a acquis ses lettres de noblesse en France par Gabriel Tarde, dès la fin du XIXè. Il y a plus de scientificité dans une cuillère de criminologie que dans une bassine de sociologues. Et s'il y a des imposteurs parmi les prétendus experts, ce que j'ai été le premier à signaler dans ce fil, c'est parce que n'importe qui peut aujourd'hui s'auto-proclamer criminologue. Il faut donc qu'il y ait une sélection. Je ne vois donc pas de raison valable de soutenir le monopole universitaire d'une corporation marxisante en empêchant de reconnaître la criminologie comme une discipline à part entière.

Tu oublies juste de préciser que la criminologie a, comme beaucoup de sciences molles, pris des chemins relevant du charlatanisme, nous avions je crois un jour parlé de la phrénologie.

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Il parait qu'Elisabeth Teissier aussi critique le monopole d'une coterie d'astronomes sur les sciences du cosmos et, entre deux horoscopes de Telé 7 Jours, a longtemps milité pour l'entrée de l'astrologie à l'université. Le conseiller du prince Alain Bauer ne fait pas autre chose avec la criminologie, entre deux passages à C dans l'Air.

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Mohamed Merah et moi

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par Houria Boutedja

Mon salam aux frères et sœurs qui sont dans la salle, aux amis et militants. Je salue également le Groupe des Associations de Bagnolet qui a permis la tenue de ce meeting et en particulier les élus locaux qui ont eu le courage de résister aux pressions.

Je dois conclure ce meeting et je voulais vous dire qu’il y a un avant et un après la tragédie de Toulouse Montauban. Cette conclusion que j’ai écrite au nom de Printemps des quartiers n’aurait pas été la même si ce drame n’avait pas eu lieu. Cette conclusion, dans cette actualité tourmentée, sera l’expression de mon malaise, de mon désarroi, de ma tristesse mais également de mes espoirs.

Je l’ai intitulée « Mohamed Merah et moi »

Le 13 juillet 1998, je me suis endormie moi et me suis réveillée Zinedine Zidane. C’était le lendemain de la victoire de l’équipe de France. Pourtant, je ne suis pas footballeuse.

Le 21 mars 2012, je me suis couchée moi et me suis réveillée Mohamed Merah. Pourtant, je n’ai jamais porté d’armes et n’ai jamais tiré sur personne. Le jour où l’identité de l’auteur des tueries de Montauban et Toulouse était révélée, je me suis dit « C’est pour notre gueule ». Là dessus, coup de fil de ma cousine, puis de mon oncle, puis des anciennes copines du lycée, puis de militants de tous bords. La plupart de celles et ceux dont je parle sont des « arabo-musulmans ». Et ainsi de suite toute la journée. La panique dans les réseaux sociaux. « On est dans la merde ! »

Pourquoi sommes-nous liés à Mohamed Merah, comme la corde l’est au pendu ?

Je ne peux pas le nier. Je ne peux pas fuir. Je ne peux pas creuser un trou pour m’y terrer le temps que ca passe. Mohamed Merah c’est moi. Le pire c’est que c’est vrai. Comme moi, il est d’origine algérienne, comme moi il a grandi dans un quartier, comme moi il est musulman. Mohamed Merah c’est moi. Quel âge avait-il le 11 septembre ? 12 ans. Un enfant en construction. Depuis, comme moi, il a subit l’incroyable campagne mediatico-politique islamophobe qui a suivi les attentats contre les deux tours. Parce que Mohamed Merah, 12 ans, c’était déjà Ben Laden. Et vice et versa. Sûrement, à l’école, on lui a imposé une minute de silence pour les victimes du 11 septembre. Comme moi, l’école ne l’a jamais invité à se recueillir pour les Rwandais, les Afghans ou les Palestiniens. Comme moi, il a subit la destruction du foyer historique de la Mésopotamie et assisté au massacre des Irakiens en direct live. Comme moi, il a assisté à la pendaison de Saddam Hussein, en direct live, le jour de l’Aïd. Tous les deux, lui et moi, moi et lui, nous avons subi impuissants la deuxième affaire du voile, l’exclusion et l’humiliation de nos sœurs à l’école. On a vu comment le pouvoir, toute honte bue, avait transformé un principe fondamental de la république, la laïcité, en arme de combat contre nous. On a vécu les bombardements de Gaza, et les révoltes populaires de 2005, suite à la mort de Zied et Bouna. Comme moi, il sait que des Juifs, je dis bien DES Juifs, jeunes comme lui, français comme lui, peuvent prendre l’avion pour Tel Aviv, enfiler l’uniforme israélien, participer à des exactions de l’armée la plus morale du monde selon les mots de BHL et revenir en France tranquille, peinard. Comme moi, il sait qu’il sera traité d’antisémite s’il soutient les Palestiniens colonisés, d’intégriste s’il soutient le droit de porter le foulard.

Mohamed Merah c’est moi, et moi je suis lui. Nous sommes de la même origine mais surtout de la même condition. Nous sommes des sujets postcoloniaux. Nous sommes des indigènes de la république.

Mohamed Merah, c’est moi et ca n’est pas moi. Aimé Césaire, le chantre de la négritude, disait, je suis un nègre fondamental. Je dis ce soir, je suis une musulmane fondamentale. Ce que Mohamed Merah n’aura pas eu l’occasion ni la chance d’être. Qu’est-ce que c’est un nègre fondamental, une musulmane fondamentale ? C’est un humain, c’est un citoyen entier de son humanité. C’est celui qui refuse d’agir comme son ennemi et de s’identifier à lui. Car notre ennemi est un barbare. Celui qui confond oppresseur et opprimé est un barbare. Celui qui tue impunément à Kaboul avec les armes de l’empire est un barbare, celui qui tue aveuglément à Gaza avec les armes de l’empire est un barbare, celui qui réprime dans le sang à Abidjan avec les armes de l’empire est un barbare. Souvent, trop souvent, ce sont des enfants que l’on tue. Des innocents.

C’est ce dont s’est rendu coupable Mohamed Merah si sa culpabilité était confirmée. Par son acte, qu’il soit un jeune homme paumé ou agent de la DCRI, il a rejoint le camp de ses propres adversaires. De NOS adversaires. Par son acte, il s’empare d’une des dimensions principales de nos ennemis : celle de considérer les Juifs comme une essence sioniste ou une essence tout court. Aucun Juif ne nait avec le sionisme dans le sang, aucun Blanc ne nait avec le racisme dans le sang, aucun Arabe, aucun musulman, aucun noir ne nait avec la haine et le revanchardisme dans le sang. Et c’est précisément ici que nos routes se séparent. Et c’est précisément à ce carrefour que nous nous affirmons ou pas nègres ou musulmans fondamentaux. Nous ne pouvons pas combattre le racisme et le devenir nous-mêmes ou en tout cas en revêtir la forme. Ce qui nous caractérise c’est notre détermination à rester sur le terrain politique et sur celui de la dignité humaine.

Mais ce choix de ne pas céder à la barbarie ne peut pas être un choix isolé, individuel. Je ne peux pas choisir toute seule d’être une musulmane fondamentale. C’est un choix collectif organisé. Il faut nous sauver les uns, les autres, il faut nous protéger les uns les autres. Et il faut protéger nos enfants qui subissent cette violence extrême du monde dans lequel nous vivons et qui, pour lui échapper, ne trouvent rien de mieux à faire que de la reproduire dans toute sa laideur.

Et si nous n’avons pas su protéger Mohamed Merah de lui-même pour mieux nous protéger et protéger la société, c’est aussi de notre faute. Trente ans de lutte de l’immigration en France et même plus n’ont pas réussi à construire une alternative politique pour donner un sens positif à la rage et à la colère de celles et ceux dont nous sommes et qui vivent l’humiliation et les discriminations dans les ghettos de France. Trente ans n’ont pas réussi à donner à notre légitime colère, une expression politique. Nous n’avons même pas été capables de nous organiser suite aux émeutes urbaines de 2005. Que ferons-nous lorsque les prochaines révoltes éclateront et cela hélas ne manquera pas de se produire.

Lorsque nous avons lancé Printemps des quartiers, nous savions déjà que la situation était grave, nous savions déjà que les grands partis politiques non seulement n’allaient pas prendre leurs responsabilités mais allaient même faire les apprentis sorciers, jouer avec le feu. Nous savions déjà que le racisme, les discriminations, les contrôles au faciès, le chômage massif faisaient des ravages dans la tête des victimes de cet ordre social. En organisant cette dynamique, nous avons souhaité prendre nos responsabilités parce qu’il y a un désert politique qu’il faut combler de toute urgence. La paix sociale a un prix. Pas de justice, pas de paix. Aujourd’hui, des pressions politiques sont faites pour étouffer ce souffle timide. Nous en avons l’habitude. Héritiers des luttes de l’immigration et des quartiers, nous savons que nos tentatives d’organisation ont systématiquement été détruites par les pouvoir centraux ou locaux. Nous sommes certes responsables mais pas coupables. Au nom de Printemps des quartiers, je voudrais ici exprimer notre profonde tristesse aux familles, aux pères et aux mères des victimes, adultes et enfants de l’effroyable tuerie de Toulouse et Montauban et réitérer nos condoléances.

Au nom de Printemps des quartiers, je voudrais également que nous ayons tous ici ce soir une pensée solidaire pour Madame Zoulikha Aziri, mère de Mohamed Merah qui traverse aujourd’hui une épreuve insoutenable. Celle d’avoir perdu son fils dans des circonstances effroyables, un corps criblé d’une trentaine de balles. Celle d’être jetée à la vindicte populaire pour avoir enfanté un monstre. Celle de l’affront qui lui est fait par le gouvernement algérien d’interdire la mise en terre de son fils sur le territoire algérien, terre de ses ancêtres et de sa religion. Celle enfin de ne pas avoir été autorisée à se recueillir auprès de son enfant avant son enterrement.

J’éprouve une immense tristesse pour toutes ces mères et je ne vois pas comment ce soir nous pourrions échapper à notre devoir de soulager le cœur de ces femmes qui doivent banalement ressembler à toutes nos mères et que le destin a frappé cruellement. Je ne vois pas comment nous pourrions échapper au devoir d’affronter l’avenir : celui de nous organiser pour combattre notre véritable ennemi : le système impérialiste, raciste et ultra libéral qui provoque la mort industrielle des populations qui ont le malheur de vivre dans les pays du sud et la désagrégation sociale des sociétés occidentales. La Grèce et l’Espagne sont dans le tourbillon de la crise. Demain, ce sera la France. Si nous avons tous notre part de responsabilité dans le désordre du monde, nous n’en connaissons pas moins le véritable organisateur, le véritable coupable. Notre destin est entre nos mains.

Houria Bouteldja, Bagnolet, le 31 mars 2012

Intervention d’Houria Bouteldja au nom de « 2012 : Printemps des quartiers populaires »

http://www.indigenes…id_article=1637

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La phrénologie au 19 eme est considérée comme une discipline sérieuse, et les types qui bossaient dessus étaient loin d'être des rigolos (Lambroso n'est pas tessier ou je sais pas qui). Mais n'oublions pas que beaucoup de disciplines qui nous paraissent baroques aujourd'hui étaient considérées il y a quelques siècles comme des disciplines de sciences dures. Chitah tu parles de l'astrologie, mais il a fallu un certain temps pour que celle-ci se détache complètement de l'astronomie. D'ailleurs, plus généralement, les méthodes des sciences "dures" ne sont pas nées spontanément, et se sont toutes progressivement détachées de disciplines plus ou moins curieuses pour exister (théologie, philosophie, mais aussi magie et sciences occultes). Je me suis un peu intéressé au sujet en lisant Kuhn, Koyré et Cassirer. Par exemple, les débats sur la nature de l'univers entre savants et scientifiques au 18e siècle est vraiment passionnant, subtil et beaucoup plus complexe qu'on ne le pense (je pense notamment au rôle de la redécouverte épistémique du platonisme qui a servi de matrice pour se libérer des paradigmes du moment par exemple). Enfin, bon, soit dit en passant.

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La phrénologie au 19 eme est considérée comme une discipline sérieuse, et les types qui bossaient dessus étaient loin d'être des rigolos (Lambroso n'est pas tessier ou je sais pas qui). Mais n'oublions pas que beaucoup de disciplines qui nous paraissent baroques aujourd'hui étaient considérées il y a quelques siècles comme des disciplines de sciences dures. Chitah tu parles de l'astrologie, mais il a fallu un certain temps pour que celle-ci se détache complètement de l'astronomie. D'ailleurs, plus généralement, les méthodes des sciences "dures" ne sont pas nées spontanément, et se sont toutes progressivement détachées de disciplines plus ou moins curieuses pour exister (théologie, philosophie, mais aussi magie et sciences occultes). Je me suis un peu intéressé au sujet en lisant Kuhn, Koyré et Cassirer. Par exemple, les débats sur la nature de l'univers entre savants et scientifiques au 18e siècle est vraiment passionnant, subtil et beaucoup plus complexe qu'on ne le pense (je pense notamment au rôle de la redécouverte épistémique du platonisme qui a servi de matrice pour se libérer des paradigmes du moment par exemple). Enfin, bon, soit dit en passant.

Rendons à César: c'est moi qui ai parlé d'astrologie. Rappelons qu'Elisabeth Teissier a soutenu une thèse universitaire, très controversée, sur l'astrologie. Elle a aussi "conseillé" François Mitterrand. Du point de vue des conseillers douteux et des professeurs nimbus, je n'hésite pas à mettre Alain Bauer dans la même catégorie qu'elle. Car il y a une différence entre considérer la criminologie comme indigne d'entrer à l'université et critiquer les intrigues de certains mages pour obtenir une caution universitaire de leurs travaux.

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Tu oublies juste de préciser que la criminologie a, comme beaucoup de sciences molles, pris des chemins relevant du charlatanisme, nous avions je crois un jour parlé de la phrénologie.

Comme l'a mentionné F.mas, la phrénologie fut surtout développée par l'école positiviste italienne. Mais il faut dire que Tarde, le père de la criminologie française, a justement réfuté les théories biologisantes et médicales du crime, en proposant une théorie de l'imitation fondée sur un modèle d'interactions individuelles.

Gabriel Tarde, sociologue individualiste

par Robert Leroux

Ces liens entre le sociologue de Sarlat et l’école italienne nourrissent le très grand intérêt qu’il porte dans ces années aux problèmes juridiques et criminologiques. Résultat de ses réflexions qui ont été l’objet de nombreuses publications dans la Revue philosophique, Tarde publie en 1886 La criminalité comparée où il réfute avec force la thèse du criminel-né de Lombroso.

Certains historiens des sciences sociales ont aussi avancé que les thèses de Durkheim étaient sans doute plus compatibles avec le contexte socio-politique de l’époque (marqué au premier chef par le développement des syndicats et le rôle croissant des socialistes) que celles de Tarde qui étaient « davantage en résonance avec le point de vue de la haute bourgeoisie catholique de salon que Tarde fréquenta assidûment quand il s’installa à Paris en 1904 »(2). Hostile au socialisme, favorable à l’élitisme, Tarde était pour ainsi dire démodé en son propre temps(3).

http://www.quebecois…2/120215-6.html

La controverse actuelle et la réaction de garde-à-vous dans la corporation des sociologues, c'est la suite de la rivalité entamée entre Tarde et les héritiers de Durkheim au XXè siècle. A l'occasion Mucchielli s'est fait gardien du Temple en essayant de discréditer le premier, de proclamer obsolète son programme de recherche en psychologie sociale - pourtant repris avec succès par l'école de Chicago.

Or ce que reproche Mucchielli à ce retour de Tarde, c'est l'introduction d'un paradigme individualiste en criminologie, qui contesterait le paradigme holiste des sociologues, grâce auquel leurs bataillons dominent l'université.

Des théories inutiles ?


Certains auteurs demeurent cependant rétifs à cette « tardomania ». Laurent Mucchielli, dans un article de la Revue d’histoire des sciences humaines , croit voir dans cette redécouverte de G. Tarde des raisons plus tactiques que réellement théoriques. R. Boudon l’aurait ainsi utilisé pour attaquer le holisme méthodologique. Plus généralement, la velléité de voir en lui et dans sa « statistique psychologique » un précurseur tant de l’individualisme que de la sociologie des réseaux et de la philosophie des flux, à la G. Deleuze ou 
B. Latour, ne convainc pas L. Mucchielli. Ces redécouvertes sont à ses yeux illégitimes et refléteraient surtout le désir, pour un courant de philosophes et de sociologues, de dépasser le structuralisme et de réhabiliter la métaphysique face à l’emprise des sciences humaines. En réalité, pour L. Mucchielli, les théories de G. Tarde ne sont d’aucune utilité. De fait, son individualisme et son opposition au déterminisme seraient contredits par sa théorie de l’imitation elle-même. Celle-ci ne transforme-t-elle pas les individus en somnambules ? Bref, les monades sont de peu de secours pour expliquer la société contemporaine. Dès lors ne doit-on pas considérer que la victoire d’é. Durkheim s’explique tout bonnement par un plus grand souci de rigueur scientifique ? Et les emplois contemporains de G. Tarde ne sont-ils pas simplement le fait de chercheurs en mal de filiation ? La charge de 
L. Mucchielli est sévère. Pourtant, malgré ces critiques, l’œuvre de G. Tarde continue à intriguer. Et si ses théories n’ont eu qu’un impact limité sur les sciences sociales, selon L. Mucchielli, leur reconnaissance suggère néanmoins que G. Tarde a ouvert des pistes de réflexion stimulantes.

http://www.sciencesh…n_fr_21353.html

Il parait qu'Elisabeth Teissier aussi critique le monopole d'une coterie d'astronomes sur les sciences du cosmos et, entre deux horoscopes de Telé 7 Jours, a longtemps milité pour l'entrée de l'astrologie à l'université. Le conseiller du prince Alain Bauer ne fait pas autre chose avec la criminologie, entre deux passages à C dans l'Air.

Ramadan est quand-même plus proche d'A.Soral que Bauer d'Elisabeth Tessier.

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Moi, Bauer, je me méfie de lui depuis l'histoire de Tarnac : il a été à la source de l'auto-intoxication du ministère de l'intérieur à propos du terrorisme "anarcho-communiste". Maintenant, cette histoire de crimino fait assez polémique dans le domaine universitaire. C'est peu de dire que ceux qui cherchent à créer la discipline, indépendamment de la place légitime qu'elle devrait trouver à l'université, ne font pas l'unanimité parmi leurs pairs. Perso, je trouve la discipline (et ses sous spé) assez sexy, mais une bonne partie de ceux qui cherchent à l'imposer ne sont pas dépourvus d'arrière pensées politiques (dans une université dominée par la gauche et l'ext gauche, c'est aussi un moyen pour certains universitaires de droite de se caser et de se placer, et cela pas forcément en fonction des compétences des postulants).

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L'islam n'est pas plus une religion antisémite que le christianisme, mais ça n'a pas empêché le clergé polonais de pousser aux pogroms pendant plusieurs centaines d'années, situation qui n'a pris fin qu'avec le nettoyage de l'Eglise polonaise par Karol Wojtyla qui devait devenir, plus tard, Jean-Paul II (et vu l'ambiance en Pologne, si Rome n'y prend pas garde, ça peut revenir).

On a un problème de prêcheurs antisémites dans l'islam, ici et maintenant. Je n'y peux rien si c'est un fait minoritaire qui porte atteinte à l'honneur de millions de musulmans qui ne sont pas concernés, on ne va pas faire comme si ça n'existait pas non plus.

Ce n'est pas quelque chose de nouveau ni de spécifiquement lié à l'islam ou au judaïsme de trouver des boucs émissaires. Dans de trop nombreuses églises évangéliques, les musulmans jouent à leur tour ce rôle. Mais c'est un vrai souci de société qui engendre périodiquement des crimes.

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L'islam n'est pas plus une religion antisémite que le christianisme, mais ça n'a pas empêché le clergé polonais de pousser aux pogroms pendant plusieurs centaines d'années, situation qui n'a pris fin qu'avec le nettoyage de l'Eglise polonaise par Karol Wojtyla qui devait devenir, plus tard, Jean-Paul II (et vu l'ambiance en Pologne, si Rome n'y prend pas garde, ça peut revenir).

On a un problème de prêcheurs antisémites dans l'islam, ici et maintenant. Je n'y peux rien si c'est un fait minoritaire qui porte atteinte à l'honneur de millions de musulmans qui ne sont pas concernés, on ne va pas faire comme si ça n'existait pas non plus.

Ce n'est pas quelque chose de nouveau ni de spécifiquement lié à l'islam ou au judaïsme de trouver des boucs émissaires. Dans de trop nombreuses églises évangéliques, les musulmans jouent à leur tour ce rôle. Mais c'est un vrai souci de société qui engendre périodiquement des crimes.

Qu'il y ait des extrémistes, des abrutis mais aussi des citations tronquées dans toutes les communautés, c'est évident. Que ces prêches extrémistes "engendrent des crimes", ça n'est pas prouvé de mon point de vue. Il y a des milliers de personnes qui écoutent ces discours enflammés et peu, voire pas du tout, qui passent à l'acte. Merah allait-il dans une mosquée extrémiste ? A-t-il vraiment obéi à des appels aux meurtres ? C'est possible mais j'en doute.

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Qu'il y ait des extrémistes, des abrutis mais aussi des citations tronquées dans toutes les communautés, c'est évident.

De fait. J'ai pu moi-même voir de beaux malades.

Que ces prêches extrémistes "engendrent des crimes", ça n'est pas prouvé de mon point de vue. Il y a des milliers de personnes qui écoutent ces discours enflammés et peu, voire pas du tout, qui passent à l'acte.

On ne sait pas et on ne saura jamais ce que ça donne car c'est le fait d'une minorité dans la minorité. En Pologne par contre, on a vu. La religion est un truc dangereux parce que le principe même est de suspendre son esprit critique. ça peut faire beaucoup de bien, ou beaucoup de mal.

Merah allait-il dans une mosquée extrémiste ? A-t-il vraiment obéi à des appels aux meurtres ? C'est possible mais j'en doute.

On le saura d'ici quelques semaines à quelques mois. En tout cas il a eu tout plein d'armes qui coûtent du blé.

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Il semble qu'on ait effectivement arrêté les guignols en sandales avec trop de précipitation.

Le groupuscule salafiste Forsane Alizza, dont treize membres présumés ont été mis en examen au début d'avril, est soupçonné d'avoir voulu s'en prendre au quotidien Libération, affirment Le Figaro et Le Parisien/Aujourd'hui en France en citant des sources policières, mercredi 11 avril.

"Libération était visé pour avoir apporté son soutien et pour avoir hébergé la rédaction du journal satirique Charlie Hebdo après l'incendie criminel qui avait détruit ses locaux en novembre dernier avant la sortie de son numéro spécial Charia Hebdo", a déclaré une source proche de l'enquête, citée par Le Parisien.

D'après Le Figaro, qui cite une source proche du dossier, "la mouvance Forsane envisageait de réserver à Libé le même sort que celui que venait de subir l'hebdomadaire satirique".

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  • 6 months later...
Interrogé sur les « défaillances objectives » relevées dans le récent rapport de l’IGPN, la police des polices, Claude Guéant a répondu : « Je reconnais qu'il y a eu une défaillance pendant l'intervention, c'est lorsque Merah est sorti de son domicile pour aller téléphoner, déjouant - en passant semble-t-il, par des sous-sols de l'immeuble qu'il connaissait bien puisqu'il l'habitait - la surveillance de la police ». Le jeune islamiste aurait donc quitté son domicile, au nez et à la barbe du Raid et l’issue de l’affaire aurait pu être radicalement différente si Mohamed Merah avait pris la fuite. Dans Le Figaro ce vendredi, Claude Guéant souligne : « Cela n'a pas eu d'incidence sur les événements, mais cela était évidemment fâcheux. Merah connaissait des voies de sortie que les nôtres ne connaissaient pas… ».

Ah ouais d'accord. En fait les condés ont fait le siège de la porte d'entrée de l'immeuble en fait. :online2long:

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Ah ouais d'accord. En fait les condés ont fait le siège de la porte d'entrée de l'immeuble en fait. :online2long:

Ce con ce serait barré avant de re-rentrer chez lui ? :icon_boire2:

Il avait appelé une chaine de télé je crois. Ou une journaliste de france 24 je sais plus.

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  • 2 weeks later...

Mais que font les parents ?

Dans "Merah, mon frère ce terroriste" co-écrit avec le journaliste Mohamed Sifaoui et à paraître mercredi, Abdelghani Merah dresse un portrait terrible de sa famille, entre éducation défaillante, violence et antisémitisme.

C'est drôle, j'ai pensé à lui dés que j'ai lu qu'il y avait une caméra cachée.

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Un détail me frappe sur cette photo : elle a les mêmes yeux rieurs que son frère, et seulement vus en photo ils paraîtraient tout à fait sain d'esprit. Alors que manifestement ce n'est pas le cas. Si cette fille avait un gramme de cerveau et un gramme de folie en moins, elle aurait su que dire ce qu'elle a dit va lui causer grand tort, et surtout causer du tort à la cause (sic) qu'elle défend (le djihad, etc.). La force des vrais terroristes comme la fine équipe du 11, c'est qu'ils se sont fondus dans la masse, et ont disparu, ils n'ont pas sortis leur gros sabots comme le fait cette femme.

Enfin. L'histoire familiale doit être vraiment compliquée.

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