Aller au contenu

Japon : déflation et keynésianisme


Messages recommandés

Je n'ai pas trouvé de sujet sur la situation économique du Japon, donc j'en crée un. Mon intérêt pour la question a été éveillé par une récente discussion avec un collègue, qui m'expliquait que la meilleure solution pour que le Japon relance son économie soit une dose massive de keynésianisme. Vu qu'il est plutôt pro free market de ce que j'avais observé, ça m'a un peu étonné et donc je chercher à me renseigner sur la question.

Une des choses que je ne saisis pas bien est d'où vient la déflation au Japon, sachant que leur banque centrale pratique des taux extrêmement faibles, que le gouvernement investit massivement (dette publique à plus de 200% du PIB) et que leur économie ralentit.

De leur histoire récente, ils ont eu un passage assez libéral vers 2001-2006 avec pas mal de privatisations, notamment la Poste. Puis le Parti Démocrate (centre-gauche) est revenu au pouvoir en 2009 avec une politique plus socialiste (augmentation des budgets "sociaux" et des taxes). Au niveau croissance du PIB, on évolue entre -2 et 2% de croissance sur la dernière décennie, en dehors de la crise de 2008.

Pourriez-vous me diriger vers des analyses économiques de la situation au Japon ? De ce que j'ai lu jusqu'ici, une piste pourrait être de lutter contre les liens entre pouvoir politique et grosses corporations, tout en levant les mesures protectionnistes.

EDIT : si un modo/admin trouve un meilleur titre de sujet, qu'il se fasse plaisir ;)

Lien vers le commentaire

Je n'ai pas trouvé de sujet sur la situation économique du Japon, donc j'en crée un. Mon intérêt pour la question a été éveillé par une récente discussion avec un collègue, qui m'expliquait que la meilleure solution pour que le Japon relance son économie soit une dose massive de keynésianisme. Vu qu'il est plutôt pro free market de ce que j'avais observé, ça m'a un peu étonné et donc je chercher à me renseigner sur la question.

Un lol s'impose.

Du keynesianisme, c'est un peu ce qu'ils font depuis 20 ans. A 200% de dette sur PIB, ca finira par s'arreter.

Un des problemes de l'economie au Japon dont j'ai entendu parler, c'est qu'elle est liee a la culture japonaise (forcement) qui est assez socialiste dans l'esprit. Tu as quantite d'entreprises zombies a qui on interdit de licencier, et ou l'etat garantie a 100% les prets. Du coup, on continue de preter a ces entreprises, les employes continuent d'aller au boulot, et tout le monde fait semblant de travailler.

C'est un cas tres special, le Japon, tu as aussi tout le carry trade qui se faisait avant 2007, avec des taux tres bas tu empruntes toute la monnaie que tu veux (ce qui pousse le Yen a la baisse) et derriere tu ramenes ce cash dans un pays qui va te payer un yield leger mais correct, genre des US treasuries. Le probleme c'est que les taux directeurs de la Fed sont a 0, et le Yen s'est enormement apprecie (+60% de 125Y pour un dollar a 76). Forcement, pour une economie qui est tournee vers les exportations, ca calme tout de suite.

Lien vers le commentaire

Un lol s'impose.

Du keynesianisme, c'est un peu ce qu'ils font depuis 20 ans. A 200% de dette sur PIB, ca finira par s'arreter.

C'est ce que je lui ai répondu grosso modo. Cela dit, vu que je ne maitrise pas bien le sujet japonais, je lui ai dit que je préférais me documenter un minimum histoire de pas raconter de conneries.

Un des problemes de l'economie au Japon dont j'ai entendu parler, c'est qu'elle est liee a la culture japonaise (forcement) qui est assez socialiste dans l'esprit. Tu as quantite d'entreprises zombies a qui on interdit de licencier, et ou l'etat garantie a 100% les prets. Du coup, on continue de preter a ces entreprises, les employes continuent d'aller au boulot, et tout le monde fait semblant de travailler.

Intéressant en effet, on peut facilement faire un comparatif avec certains pans de l'industrie en France. Tu as des exemples en tête que je puisse creuser ça ?

C'est un cas tres special, le Japon, tu as aussi tout le carry trade qui se faisait avant 2007, avec des taux tres bas tu empruntes toute la monnaie que tu veux (ce qui pousse le Yen a la baisse) et derriere tu ramenes ce cash dans un pays qui va te payer un yield leger mais correct, genre des US treasuries. Le probleme c'est que les taux directeurs de la Fed sont a 0, et le Yen s'est enormement apprecie (+60% de 125Y pour un dollar a 76). Forcement, pour une economie qui est tournee vers les exportations, ca calme tout de suite.

Je ne suis pas sur de bien tout saisir, avec mon faible niveau d'économie. En gros, les taux de la Fed et la banque centrale japonaise étant à 0, mais la Fed imprimant plus de billets, le Yen vaut plus au bout d'un moment ? Avec ça, tu devrais avoir une inflation interne malgré tout ? Ce point de la déflation me chagrine un peu, parce qu'il est en contradiction avec mon idée qu'une politique laxiste de banque centrale entraine forcément de l'inflation à moyen-long terme. Je suis conscient que c'est plus compliqué que ça, mais je ne vois pas bien la cause dans le cas japonais.

Lien vers le commentaire

C'etait pas forcement tres clair, je reprends l'histoire des taux d'interets. Depuis l'effondrement economique du Japon et disons jusqu'en 2007 (debut de la crise des subrpimes), les taux directeurs de la banque centrale du Japon (la BoJ) etaient a 0%, dans le but de faire une politique de relance. Du coup, de nombreux investisseurs se sont dit qu'ils allaient emprunter enormement sur les marches japonais a un taux extremement bas, voire meme 0 (je suis pas sur que des banques americaines, par exemple, aient des lignes de credit a la BoJ, mais au pire une banque japonaise ferait l'intermediaire moyennant un spread tres leger) et avec cet argent, le rapatrie aux US, et investissent dans des bons du tresors qui, eux, rapporteraient 3 ou 4%. Le but de la manoeuvre, c'est de pouvoir gagner ce "carry trade" sans avoir a debourser de fonds.

Cette manip, on parle littéralement de trillions de dollars, des sommes completement hallucinantes. Et le fait d'emprunter en Yen sur des sommes aussi enormes fait pression sur le Yen a la baisse, et l'arret de ces transactions depuis le debut de la crise fait que le Yen s'est enormement apprecie.

Par contre, c'est vrai que je seche un peu sur la question de l'inflation inexistante au Japon. Dans l'absolu, un Yen faible relance les exportations et devrait importer de l'inflation… Mais ca a forcement un lien avec la crise de 1990 et au fait que les japonais sont les champions du monde de l'epargne (contrairement a l'Etat).

Lien vers le commentaire

Ok, je saisis mieux le carry trade, merci pour l'explication.

Je discutais justement avec un japonais hier qui m'expliquait que la mentalité japonaise était encore fortement marquée par le concept d'emploi à vie (qui lie dans les deux sens, à savoir que l'entreprise ne peut licencier et que l'employé ne peut démissionner) et que la légalisation récente des emplois en CDD était un choc culturel énorme. De plus, le milieu yakuza, associé à la droite/extrême-droite a un pouvoir officieux énorme avec beaucoup de ses membres dans les hauts postes de l'administration et des grosses sociétés. Du coup, cette situation entraine un certain protectionnisme et la situation dont tu parlais plus haut d'entreprises zombies.

Lien vers le commentaire

A ce niveau-la, c'est plus du protectionnisme, puisqu'ils ne sont meme pas responsables de ce carry trade. Enfin je pense pas que c'etait dans l'idee de la BoJ a la base de manipuler le JPY comme ca. C'est plus une forme de communisme deguise, l'histoire des entreprises zombies.

Lien vers le commentaire

L'inflation a ceci de rigolo que quand on fait tout pour l'éviter on n'y arrive pas, et que quand on fait tout pour la provoquer on n'y arrive pas non plus.

La monnaie est un produit comme un autre. Tu as beau savoir que tel ou tel produit est extrêmement cher par rapport à ce que c'est, tant qu'il y a des gens pour l'acheter à ce prix-là il ne baissera pas. Le Yen c'est ça : un produit de luxe, une marque qui se défend très bien. Aujourd'hui le nombre de Yen en circulation est tel que les prix n'ont plus de sens, mais la correction ne se produira qu'en cas de panique ; dans le cas contraire, il reste une demande massive liée à des processus qui ne sont pas des processus de marché mais d'usage, et qui empêche toute chute des cours.

Lien vers le commentaire

A ce niveau-la, c'est plus du protectionnisme, puisqu'ils ne sont meme pas responsables de ce carry trade. Enfin je pense pas que c'etait dans l'idee de la BoJ a la base de manipuler le JPY comme ca. C'est plus une forme de communisme deguise, l'histoire des entreprises zombies.

Les taux de la BoJ font malgré tout favoriser les exportations et limiter les importations, donc c'est une forme de protectionnisme, même si ce n'est pas forcément le premier but recherché.

Et pour le protectionnisme à proprement parler, il me semble que le Japon a des taxes à l'importation monstrueuses sur certains produits comme le riz, qui rendent économiquement non viables toute arrivée de concurrent étranger.

Quant à l'histoire du communisme/socialisme au Japon, j'ai vaguement dans l'idée que ça s'est fait en réaction à l'impérialisme qui a régné au début du XXe siècle avec comme apogée la Seconde Guerre Mondiale. Il faut que je fasse des recherches plus approfondies sur le sujet, mais ça me semble être un point de départ.

L'inflation a ceci de rigolo que quand on fait tout pour l'éviter on n'y arrive pas, et que quand on fait tout pour la provoquer on n'y arrive pas non plus.

La monnaie est un produit comme un autre. Tu as beau savoir que tel ou tel produit est extrêmement cher par rapport à ce que c'est, tant qu'il y a des gens pour l'acheter à ce prix-là il ne baissera pas. Le Yen c'est ça : un produit de luxe, une marque qui se défend très bien. Aujourd'hui le nombre de Yen en circulation est tel que les prix n'ont plus de sens, mais la correction ne se produira qu'en cas de panique ; dans le cas contraire, il reste une demande massive liée à des processus qui ne sont pas des processus de marché mais d'usage, et qui empêche toute chute des cours.

ça me parait une théorie assez logique sur le fond, mais le Japon reste quand même un cas assez particulier. Le dollar possède également une certaine aura, mais ça n'empêche pas l'inflation en interne des USA malgré tout. Au final, tu as quand même une masse monétaire qui augmente alors que les prix sont à la baisse.

Je me fais un peu l'avocat du diable exprès pour essayer de comprendre un peu mieux cette situation.

Lien vers le commentaire

Compare les chiffres de la croissance au Japon et aux USA.

Maintenant regarde ceux de l'Europe et demande-toi quelle courbe on va suivre.

De quelle croissance parles-tu ? S'il s'agit de la croissance du PIB, quand on regarde les courbes avec une même unité, les chiffres sont relativement similaires.

Bref, j'ai un peu creusé le sujet de mon côté et Hayek's plosive avait vu juste a priori : la housing bubble de 1990 a rendu les japonais très prudents quand aux keynésianisme, et du coup malgré la politique très souple de la BoJ, on a une masse monétaire qui augmente peu ou pas. J'ai trouvé ces chiffres : http://www.econstats…r/rjap__m34.htm où on voit que la masse M3 a très peu augmenté durant les 20 dernières années. La masse M1 augmente pas mal jusqu'en 2002 (l'argent venant des années 1980 arrivant progressivement dans l'économie réelle, puis un mini Quantitative Easing vers 2000-2002), mais est très stable depuis.

Du coup, ça explique l'absence d'inflation au Japon. Pour autant, on ne peut pas vraiment parler de déflation, contrairement à ce qu'on entend un peu partout, vu que le taux d'inflation reste compris entre -2% et 2% (en dehors de la crise de 2008). Au final, si l'économie japonaise n'est pas radieuse, à cause des éléments qu'on citait plus haut, elle n'est pas non plus sur le déclin (ou alors dans des proportions moindres par rapport à l'Europe).

Lien vers le commentaire
  • 2 weeks later...

Je déterre mon propre sujet pour donne une update sur mon débat sur le Japon avec mon manager.

Donc, il m'a expliqué que sa proposition de keynésianisme était un peu de la provocation (faut dire que avec le Atlas Shrugged qui trainait sur mon bureau pendant un moment, il m'a catalogué comme Austrian assez rapidement). Son idée serait plus monétariste, à savoir une inflation massive sur une courte période pour "wipe out" toutes les dettes du pays et repartir à zéro, puis introduire une monnaie en parallèle avec étalon-or avec changement progressif vers la nouvelle monnaie. C'est inspiré du Plano Real brésilien qui a permis de mettre fin à l'hyperinflation des années 80, que je ne connaissais absolument pas (idée d'article pour Contrepoints ?)

Sur le fond, il se définit comme Hayekien et son idée ne s'apparente pas vraiment au keynésianisme classique (le but n'étant pas de relancer la consommation). Pour moi, cela ressemble plus à une faillite organisée qu'autre chose et si d'autres réformes ne sont pas prises en parallèle, le Japon finira par retomber dans les mêmes travers. Sans compter qu'on parle quand même d'une quasi-annulation de toutes les dettes, ce qui veut dire que beaucoup d'investisseurs vont perdre beaucoup d'argent, sans même parler des fonds de retraite (et d'autres effets tout aussi désagréables).

Maintenant, c'est peut-être ce vers quoi on se dirige progressivement malgré tout dans beaucoup de pays occidentaux une fois que les marchés ne seront plus à même de soutenir les Etats providence.

Lien vers le commentaire

http://www.economist…ory_id=16847828

Japan has long kept the cost of capital low, to boost investment or help stragglers. Since the financial crisis began, bureaucratic organs such as the Innovation Network Corporation of Japan and the Enterprise Turnaround Initiative Corporation have been handed $25 billion to revitalise ailing companies. Among the latter agency’s first acts was to assist a dying wireless operator that bet on archaic technology.

The system almost guarantees that fresh capital goes to the losers of yesteryear. Because struggling companies rarely die, new ones do not form. Japan’s bankruptcy rate is half of America’s; the rate at which it creates new firms is only a third as high. Japanese venture capitalists are few and far between. Japan’s bureaucratic allocation of credit

seldom spurs animal spirits. Rather, it nourishes zombies.

Japan has also lost its knack for getting the best out of its human capital. Its people are superbly literate and numerate, but certain cultural traits are holding businesses back. Respect for seniority means that promotions go to the older, not the most able. Young executives with good ideas refrain from speaking up. Retiring presidents are kept on as chairmen or advisers, making it awkward for the new guy to undo his predecessor’s mistakes. A rising executive at a big trading house says he was counselled by his seniors to keep his views hidden if he wanted to get on.

Lien vers le commentaire
  • 1 month later...

Le pib du Japon a en effet beaucoup chuté à la fin des années 90. Passant de 5 264 milliards de $ à 3 857 milliards de $.

Mais depuis il a beaucoup augmenté, en revenant à 5 855 milliards de $ l'an dernier.

Il faut remarquer aussi que le pib nippon a tendance à chuter régulièrement, c'était le cas en 96, 97 et 98 bien sur, mais aussi en 2001, 2002, 2005 et 2006.

Sinon je ne suis pas certain que ce soit encore le cas pour l'emploi à vie. J'avais entendu dire en effet qu'à cause de la crise japonaise, cette tradition n'est plus d’actualité au Japon. D'ailleurs j'ai entendu dans la presse, à plusieurs reprises des plans de licenciements massifs chez plusieurs entreprises japonaises ces dernières années (ricoh, sony, olympus etc.).

Enfin je pense qu'il est important de préciser que la TVA au japon est très faible, elle se situe à 5% contre 19,6 chez nous comme vous savez. Il a d'ailleurs été décidé de doubler ce taux de TVA d'ici à 2015.

Lien vers le commentaire
  • 2 years later...

Allez, on déterre le fil pour le lol parce que ca a déjà pas marché avant parce qu'on en avait pas fait assez, mais cette fois c'est la bonne.

 

Un peu de contexte:

 

As deflation deadline nears, BOJ faces prospect of failure

 

 

(Reuters) - With just five months left before Governor Haruhiko Kuroda's self-imposed deadline for banishing deflation, the Bank of Japan is preparing for failure, and the first casualty could be its facade of board unity.

There is almost no way the central bank can hit the two-year, 2 percent inflation target Kuroda set when he unleashed unprecedented monetary stimulus in April 2013. Economists think it is unlikely to even get close in the foreseeable future.

That could undermine Kuroda's so far unchallenged authority to implement radical policies and cast doubt on his money-printing drive to revive Japan's economy, interviews with more than a dozen current and former BOJ officials and insiders show.

 

Donc pour les fan-boys du QQE, c'est balot. Du coup, petite poussée d'interventionnisme supplémentaire:

 

Bank of Japan Unexpectedly Eases Policy

 

 

TOKYO—The Bank of Japan on Friday unexpectedly announced additional stimulus measures, bolstering its asset purchases for the first time in over a year and a half, as its 2% inflation target looks increasingly untenable.

The move underscores how Prime Minister Shinzo Abe ’s economic revival plan has gotten off track since a national sales tax increase in April this year damped consumer spending, sending repercussions across the world’s third-largest economy.

 

Moving in the opposite direction from the Federal Reserve, the BOJ policy could have broad implications for markets, such as by benefiting Japanese exporters by knocking the yen further down against the dollar.

While the BOJ maintained its view that the economy is recovering and is expected to do so, it showed concerns that the recent weakness in the economy may endanger its efforts to overcome deflation.

“If the current downward pressure on prices remains, albeit in the short term, there is a risk that conversion of deflationary mind-set, which has so far been progressing steadily, might be delayed,” the policy board said in a statement.

The announcement took markets by surprise, and was in line with Gov. Haruhiko Kuroda ’s penchant for getting the maximum bang for his policy buck by shocking markets. He had dropped no hints of imminent action in the run-up to the policy meeting, instead playing down doubts over Japan’s economic and price prospects. Only two of 13 private economists polled by The Wall Street Journal ahead of the BOJ meeting expected action this time.

The news sent the benchmark Nikkei Stock Average to a seven-year intraday high in the afternoon session and the dollar also climbed above the ¥110 mark—hitting levels it hasn’t seen in over six years.

Specifically, the BOJ said it would expand its annual asset purchases—its main tool to spur higher inflation—to ¥80 trillion from the previous target range of ¥60 trillion to ¥70 trillion. The central bank aims to achieve the new target mostly by buying more Japanese government bonds, cementing its status as the single largest investor in JGBs. The BOJ also said it would triple the pace of its purchases of stock and property funds.

The decision by the central bank’s nine policy board members was split with five members in favor and four members opposed. It was the first split vote on policy since Mr. Kuroda took helm of the central bank in March last year.

—Yasuyo Sato contributed to this article.

 

Pansement, jambe de bois, toussa.

Lien vers le commentaire

Un pays aussi dépendant des importations que le Japon qui fait tout pour flinguer sa monnaie, c'est triste.

 

C'est même suicidaire. Mais les autorités japonaises ont sans doute subi de fortes pressions de la part des autorités américaines pour les convaincre d'augmenter le volume de leur QE pourtant déjà démentiel...

 

A croire que près de soixante-dix ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon demeure un protectorat, contraint de se soumettre aux injonctions de son tuteur américain...

Lien vers le commentaire
  • 2 weeks later...

Outre Pascal-Emmanuel Gobry, le torchon "Atlantico" compte un autre boulet de très haut niveau en la personne de Nicolas Goetzmann, autre éminent défenseur des QE devant l'éternel et des pires lubies keynésiennes et monétaristes! Il a même produit une foultitude de livres dans lesquels il fait l'apologie de ce genre de politiques suicidaires.

 

Et malgré la situation dramatique du Japon, je ne leur donne pas trois jours avant de nous pondre un nouvel article à la gloire des politiques monétaires "non conventionnelles".

 

Mais histoire de nous dépolluer l'esprit de tous ces miasmes, je vous suggère d'écouter la dernière intervention de l'ami Delamarche sur le Japon.

http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/olivier-delamarche-vs-jean-luc-hivert-12-retour-en-raccession-du-japon-un-signe-de-l-acchec-du-quantitative-easinga-1711-353345.html

http://bfmbusiness.bfmtv.com/mediaplayer/video/olivier-delamarche-vs-jean-luc-hivert-22-l-echec-du-qe-au-japon-va-t-elle-dissuader-la-bce-1711-353349.html

Lien vers le commentaire

Outre Pascal-Emmanuel Gobry, le torchon "Atlantico" compte un autre boulet de très haut niveau en la personne de Nicolas Goetzmann, autre éminent défenseur des QE devant l'éternel et des pires lubies keynésiennes et monétaristes! Il a même produit une foultitude de livres dans lesquels il fait l'apologie de ce genre de politiques suicidaires

 

+1, j'ai pensé à ce type au moment de l'annonce de la récession japonaise. Je me suis demandé comment il allait réagir. Mea culpa douloureux, déni, mutisme ...

 

Lien vers le commentaire

 

je ne leur donne pas trois jours avant de nous pondre un nouvel article à la gloire des politiques monétaires "non conventionnelles".

 

Déjà fait

 

 

Le gouvernement japonais dévoilait lundi les chiffres de la croissance du pays pour ce troisième trimestre 2014. Le pays entre dans une nouvelle récession mais peut se prévaloir de la création d'un million d'emplois nouveaux, d'un taux de chômage au plus bas depuis 1997 et de profits des entreprises attendus en hausse de 10%. Il y a des récessions que l’on peut envier.

Read more at http://www.atlantico.fr/decryptage/debut-recession-au-japon-cet-echec-qui-devrait-faire-rever-en-5-graphiques-nicolas-goetzmann-1861746.html#vIyd6IWYdTT1HAJY.99

Lien vers le commentaire

Mieux, la seule erreur d'Abe serait d'avoir voulu réduire le déficit (en augmentant la TVA). Mais heureusement, on ne l'y reprendra plus.

 

Ici-bas, pour le quidam, la hausse de la TVA a été extrêmement mal perçue. La popularité d'Abe en a pris un sacré coup.

Le Japonais moyen n'a pas grand chose à foutre de la politique monétaire. Il n'y comprends pas grand chose, et ne s'y intéresse pas. Par contre, les prix qui grimpent, il n'apprécie pas du tout. 

D'ailleurs, ça aura suffit pour bons nombres de locaux pour se convaincre que les Abenomics ne marchent pas. Tu ne peux pas expliquer à une population que l'on va dans le bon sens lorsque son pouvoir d'achat baisse.

 

J'espère qu'ils vont finir par l'avoir l'inflation qu'ils appellent de leurs voeux.

 

Je vis sur place, donc je peux te le dire : l'inflation est déjà là. Le prix de l'énergie continue de grimper malgré une baisse du coût des matières premières : mes factures d'essence, gaz et électricité sont en train de s'envoler. La nourriture est de plus en plus chère, en particulier pour tous les produits d'importation : depuis la confiture (les marques françaises comme Bonne Maman, Materne ou St Dalfour représentent la majeure partie du marché) jusqu'à la viande (et surtout la viande à bas prix en provenance de Chine ou d'Australie) en passant par les vins, fromages, chocolats... Et même le prix des produits locaux grimpent, même s'ils progressent moins vite. Entre la hausse de la TVA, du SMIC, les augmentations de salaire imposées, l'explosion du prix de l'énergie, les surcoûts se propagent aussi à tous les services, du taxi au restaurant. Ainsi qu'au produits manufacturés sur lesquels il y a peu de marge pour un accroissement de la productivité, tels que les cosmétiques et autres produits d'entretien.

Comme partout ailleurs, l'inflation est calculée via un indice des prix à la consommation qui intègre toute une multitude de biens. Lorsque l'on intègre un ordinateur et une télévision neuve tous les deux ans, un renouvellement annuel de garde-robe et un appartement neuf par décade, les mesures d'inflation deviennent complètement bidons pour les plus modestes.

De mon côté, je ne prends pas trop sévère car mon épargne et une part importante de mes revenus sont en EUR / CHF / USD, mais certains de mes potes qui n'ont pour toutes ressources que le salaire de leurs petits boulots sur place commencent à sérieusement accuser le coup.

 

Pas certain que ca soit souhaitable, vu le track record guerrier du Japon...

Peu probable. La guerre, au Japon, c'est un peu comme l'inflation en Allemagne : ça a tellement marqué les esprits que personne ne veut que ça recommence.

Lien vers le commentaire

 

 

Comme partout ailleurs, l'inflation est calculée via un indice des prix à la consommation qui intègre toute une multitude de biens. Lorsque l'on intègre un ordinateur et une télévision neuve tous les deux ans, un renouvellement annuel de garde-robe et un appartement neuf par décade, les mesures d'inflation deviennent complètement bidons pour les plus modestes.

 

Bien sur, c'est sûrement le plus bancal des indicateurs économiques. Sous-estimer l'IPC surestime en plus automatiquement le PIB ce qui veut dire d'après ce que tu écris sur l'inflation que la récession Japonaise serait plus sévère que les données officielles. 

Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...