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Japon : déflation et keynésianisme


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J'imagine que c'est la croissance globale ou nominale qui inquiète ceux qui pensent à la dette publique. C'est comme en France, on nous parle de croissance nulle depuis 2008 alors que si on regarde le GDP/habitant ça ressemble plus à récession sur récession depuis 2008.

 

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Y a-t-il eu vraiment 20 ans de perdu au Japon ? Depuis 1995, le PIB par habitant en PPP a augmenté en moyenne de 2.3% (vs 3% en France) par an. Le diagnostique est pas facile.

Le Japon est en stagflation depuis 20 ans, ça veut dire que l'inflation est nulle, que le pays s'endette auprès de lui-même essentiellement et que pour rembourser, c'est globalement de plus en plus compliqué. Autrement dit, il creuse. C'est pour ça que c'est gênant.

La croissance de PIB, si elle est de même ordre que la croissance de la dette, ça revient à 0 (tu n'as pas créé de richesses, tu as créé de la monnaie).

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Heu la définition de la staglflation il me semble que c'est le combo inflation importante + pas de croissance.

C'est précisément ce phénomène que les keynésiens tenaient pour impossible qui a remis en cause leur dogme dans les années 70.

Je sais ça fait enculeur de mouche, surtout qu'on comprend ce que tu veux dire, mais je suis en plein questionnement sur le sujet, donc si en plus les autres utilisent les définitions que je comprends à l'envers, je vais plus m'en sortir.

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Le Japon est en stagflation depuis 20 ans, ça veut dire que l'inflation est nulle, que le pays s'endette auprès de lui-même essentiellement et que pour rembourser, c'est globalement de plus en plus compliqué. Autrement dit, il creuse. C'est pour ça que c'est gênant.

La croissance de PIB, si elle est de même ordre que la croissance de la dette, ça revient à 0 (tu n'as pas créé de richesses, tu as créé de la monnaie).

 

Oui je suis d'accord avec ça mais quand on voit le Japon, on n'a pas non plus l'impression d'un pays bloqué en 1995 (pour avoir vu Cuba bloqué dans les années 60). 

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Heu la définition de la staglflation il me semble que c'est le combo inflation importante + pas de croissance.

C'est précisément ce phénomène que les keynésiens tenaient pour impossible qui a remis en cause leur dogme dans les années 70.

Je sais ça fait enculeur de mouche, surtout qu'on comprend ce que tu veux dire, mais je suis en plein questionnement sur le sujet, donc si en plus les autres utilisent les définitions que je comprends à l'envers, je vais plus m'en sortir.

 

La stagflation c'est inflation importante couplée à du chômage ce qui était soi-disant impossible selon la courbe de Philips (et pas de croissance réelle mais du nominal). Le Japon n'a ni inflation selon les indicateurs officiels, pas de croissance et pas de chômage. À la limite, ça ressemble plus à l'état stationnaire de l'économie. L'énigme japonaise. 

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Il me semblait que la courbe de Philips montre plutôt que le chômage déprime les salaires.

 

Il y autours des courbes de Phillips (il y en a de plusieurs type) une polémique, plus ou moins de mauvaise foi, avec les gauchistes habituels qui veulent faire dire aux données que l'inflation => le plein emploi, et les autres.

 

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La croissance de PIB, si elle est de même ordre que la croissance de la dette, ça revient à 0 (tu n'as pas créé de richesses, tu as créé de la monnaie).

 

Il me semblait d'ailleurs que depuis un moment, la croissance du pib était assez étroitement corrélée à la croissance du crédit, mais je n'ai pas réussi à retrouver le graphe que j'avais en tête et qui appuyait cette idée.

 

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Ce qui fait croître l'économie c'est l'investissement, c'est assez logique

oui, enfin l'investissement dans les trucs productifs.

Parce que l'investissement dans les trucs improductifs réalise exactement l'effet inverse :

1/ non seulement ça sert à rien

2/ mais en plus ça réalise une misallocation du capital

 

Et, évidemment que les taux d'intérêts bas favorisent dramatiquement la misallocation du capital.

Quand les taux sont à 15% un investisseur y regarde à 2 fois avant d'emprunter.

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Ce qui fait croître l'économie c'est l'investissement, c'est assez logique

 

Ca dépend de quelle croissance on parle.

 

Si on parle de la croissance qui vient du fait que les fournisseurs et autres développeurs travaillent du fait des dépenses d'investissement, ou si on parle de la croissance qui vient du fait que des biens nouveaux sont produits et achetés (avec bénéfice pour le vendeur) par les consommateurs.

 

Quand le crédit est corrélé avec le pib à court terme, ça ne peut être qu'à cause du premier terme, qui est le moins intéressant.

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Oui je suis d'accord avec ça mais quand on voit le Japon, on n'a pas non plus l'impression d'un pays bloqué en 1995 (pour avoir vu Cuba bloqué dans les années 60).

Pas de croissance ne veut pas dire pas de progrès.
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La stagflation c'est inflation importante couplée à du chômage ce qui était soi-disant impossible selon la courbe de Philips (et pas de croissance réelle mais du nominal). Le Japon n'a ni inflation selon les indicateurs officiels, pas de croissance et pas de chômage. À la limite, ça ressemble plus à l'état stationnaire de l'économie. L'énigme japonaise.

En gros, l'inflation qu'ils ont mollement tenté de créer a été absorbée par les Japonais eux-mêmes qui ont thésaurisé (zut). Alors ils ont passé la surmultipliée (abenomics) et se sont cognés 3% d'inflation (zouf), et ... une récession.
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la croissance du pib était assez étroitement corrélée à la croissance du crédit,

actuellement, c'est assez vrai (ou disons que la financiarisation de la société joue un rôle croissant).
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Comment ça ?

 

(Si tu parles de croissance du pib je suis d'accord).

Jusqu'à présent dans cette discussion, croissance c'est croissance du PIB. Et croissance du reste (des échanges, de la valeur marchande des biens & services, que sais-je ...) ne veut pas dire progrès. On peut très bien vendre plus d'un produit sans qu'il progresse techniquement (croissance démographique par exemple).
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disposer de plus grandes quantités de bonnes choses, c'est aussi un progrès.

Certes oui, mais le progrès évoqué ici est plutôt technologique, puisque je réponds à l'objection "le Japon n'a pas bougé depuis 20 ans et pourtant il ne ressemble pas au Japon de 1995".
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  • 2 months later...

 

le chef du gouvernement a finalement frappé un grand coup en réussissant à enclencher le démantèlement de « JA-Zenshu », le puissant lobby agricole du pays qui bloquait depuis des décennies l’ouverture du marché domestique à la concurrence.

r http://www.lesechos.fr/monde/asie-pacifique/0204149435472-japon-abe-reussit-sa-premiere-reforme-de-liberalisation-1091964.php?JqxZGPzLu1vggYOV.99#xtor=RSS-37

 

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  • 5 months later...
  • 1 month later...

Hausman et Wieland (2014) avaient publié une première évaluation de l’efficacité de l’Abenomics ; ils viennent de l’actualiser dans une nouvelle étude présentée lors de la conférence organisée par le Brookings Panel on Economic Activity. L’Abenomics et en particulier la politique monétaire de la Banque du Japon ont continué d’affaiblir le yen et poussé les cours boursiers à la hausse en 2014. Leurs répercussions sur les variables non financières semblent toutefois limitées. En effet, elles ont alimenté l’inflation, mais les taux d’inflation (global et sous-jacent) et les anticipations d’inflation sont toujours en-deçà de 2 %. Hausman et Wieland estiment que cette faiblesse de l’inflation s’explique pour partie par l’imparfaite crédibilité de la cible adoptée par la Banque du Japon. Surtout, il semble que les effets réels aient été particulièrement modestes. En effet, entre le quatrième trimestre de 2012 et le deuxième trimestre de 2015, la croissance du PIB n’a atteint en moyenne que 0,9 en rythme annuel. Il y a peu de preuves empiriques suggérant que la politique monétaire accommodante influence significativement la consommation : elle n’a pas augmenté malgré la baisse d’un point de pourcentage du taux d’intérêt réel. Par contre, le relèvement du taux de taxe de consommation a exercé un effet particulièrement négatif sur la consommation des ménages.

(badurl) http://www.blog-illusio.com/2015/09/quelle-est-l-efficacite-de-l-abenomics.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_twitter&utm_campaign=_ob_sharebar (badurl)

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Voilà qui trend sur mon FB :

Le gouvernement japonais demande aux universités de ne plus enseigner les sciences humaines

Faut-il préciser au lecteur trop français qu'on parle de l'éducation publique?

 

Notez aussi la défense mystique et godwinienne de l'enseignement public des sciences humaines :

 

 

«Le fondement des sociétés démocratiques et libérales est l'esprit critique, qui se nourrit de la connaissance des humanitésSans exception, les États totalitaires rejettent l'enseignement des humanités, et les États qui rejettent cet enseignement deviennent toujours totalitaires.»

 

Bref avec des amis comme ça on n'a pas besoin d'ennemis.

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Ce que je ne fais que remarquer c'est que le fait que cette éducation soit public rend possible voire prévisible ce type de mesures.

 

Ce qui me gène c'est que la défense des sciences humaines soit moraliste. En plus elle est dérisoire, l'état japonais, le plus endetté du monde, décide de rediriger ses investissements éducatifs et on agite le fanion de la menace fasciste, ce n'est pas sérieux, ça décrédibilise encore plus les sciences humaines.

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