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Japon : déflation et keynésianisme


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Peu probable. La guerre, au Japon, c'est un peu comme l'inflation en Allemagne : ça a tellement marqué les esprits que personne ne veut que ça recommence.

Je parle de guerres d'invasion contre la Chine ou autres. L'hyper-inflation dans un pays qui depend autant des importations pour la nourriture, ca peut rapidement mal tourner...

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Ils sont occupés par les US.

 

Par respect pour les gens qui ont vécu sous l'occupation nazie ou soviétique tu devrais vraiment t'abstenir de ce genre de commentaire... Ta famille ne t'a pas raconté ce qu'était une vrai occupation ? Ils n'étaient pas la ? Tu t'en fou ?

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Peu probable. La guerre, au Japon, c'est un peu comme l'inflation en Allemagne : ça a tellement marqué les esprits que personne ne veut que ça recommence.

Ca ne recommencera pas, en effet. Le ratio de Mesquida du Japon est extrêmement bas : les Japonais ont cessé de faire des enfants, et ils n'ont plus guère de jeunes hommes (en proportion).

[Free_jazz] Et les derniers jeunes hommes japonais préfèrent nettement se branler devant leur console. [/Free_jazz]

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Le Japon se pète la gueule ? Eh bien faisons pareil en France (cf discours de Sapin) :

 

"Mais nous faisons face à une autre menace, à une menace que peu d’observateurs avaient prévue jusqu’à ces derniers mois et qui pourtant est bien là : je veux parler d’une croissance beaucoup trop faible, couplée à une inflation trop faible et au risque que cette situation s’installe dans la durée. Le Japon est entré dans une telle spirale dans les années 1990 et peine à en sortir. L’Europe devra-t-elle subir le même sort ? Faut-il même accepter qu’elle en coure le risque ?

La réponse est non !

 

- la politique monétaire doit être accommodante pour assurer un financement bon marché pour les acteurs économiques ; elle a aussi aidé par la baisse de l’euro à apporter à nos entreprises un soutien bienvenu ;
- la politique budgétaire doit assurer la poursuite du redressement budgétaire sans étouffer la croissance, par un rythme de réduction des déficits publics plus lent, et de manière coordonnée entre les membres de la zone euro"

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Le Japon se pète la gueule ? Eh bien faisons pareil en France (cf discours de Sapin) :

 

"Mais nous faisons face à une autre menace, à une menace que peu d’observateurs avaient prévue jusqu’à ces derniers mois et qui pourtant est bien là : je veux parler d’une croissance beaucoup trop faible, couplée à une inflation trop faible et au risque que cette situation s’installe dans la durée. Le Japon est entré dans une telle spirale dans les années 1990 et peine à en sortir. L’Europe devra-t-elle subir le même sort ? Faut-il même accepter qu’elle en coure le risque ?

La réponse est non !

 

- la politique monétaire doit être accommodante pour assurer un financement bon marché pour les acteurs économiques ; elle a aussi aidé par la baisse de l’euro à apporter à nos entreprises un soutien bienvenu ;

- la politique budgétaire doit assurer la poursuite du redressement budgétaire sans étouffer la croissance, par un rythme de réduction des déficits publics plus lent, et de manière coordonnée entre les membres de la zone euro"

Cela fait des mois que Fraise Flagada presse la BCE de mettre en place un énorme QE à la japonaise, présenté comme le remède à tous nos maux. Il s'est du reste montré particulièrement élogieux à l'égard du génial Abe lors d'un déplacement au Japon. Un visionnaire, à l'en croire, en passe de sortir son pays de vingt ans de marasme économique grâce à sa politique budgétaire des plus pertinentes. 

 

Il n'y a rien de surprenant à ce que l'autre imbécile de Sapin en ait rajouté une couche sur le sujet. Ce gouvernement est d'une nullité abyssale, il bat tous les records d'incompétence au point de surclasser ses prédécesseurs de la pseudo droite le plus nulle. Et comme si cela ne suffisait pas, Flanflan la Tulipe a cru bon de réaffirmer cette semaine son optimisme et ses certitudes quant à une prochaine reprise de l'économie française. Toute la fine fleur du keynésianisme hexagonal, à commencer par la sublime polytechnicienne Karine Berger, le lumineux Bernard Marris et l'autre andouille qui dirige "Alternative Economique", n'en sont-ils pas convaincus...

 

Le moment venu, quand tous ces salopards auront achevé de nous ruiner, il ne sera peut-être pas superflu de songer à organiser un "Nuremberg" des fossoyeurs de l'économie mondiale...

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Le moment venu, quand tous ces salopards auront achevé de nous ruiner, il ne sera peut-être pas superflu de songer à organiser un "Nuremberg" des fossoyeurs de l'économie mondiale...

 

Le problème c'est que les gens penseront, comme d'habitude, que les fossoyeurs de l'économie mondiale ce sont...les libéraux :)

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... nous faisons face à ... une menace que peu d’observateurs avaient prévue

 

... Tu parles. Sapin est comme beaucoup d'autres niais, enfermé dans une bulle de thuriféraires grelotants de soumissions. Cela fait des années (sur ce forum, ailleurs, partout) qu'on explique clairement que le danger est de deux sortes :

- la déflation / stagflation (on est en plein dedans)

- suivie éventuellement d'une inflation carabinée s'ils s'entêtent avec leurs conneries de QE.

 

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... Tu parles. Sapin est comme beaucoup d'autres niais, enfermé dans une bulle de thuriféraires grelotants de soumissions. Cela fait des années (sur ce forum, ailleurs, partout) qu'on explique clairement que le danger est de deux sortes :

- la déflation / stagflation (on est en plein dedans)

- suivie éventuellement d'une inflation carabinée s'ils s'entêtent avec leurs conneries de QE.

 

La question que je me pose avec le QE et l'inflation c'est pourquoi la banque centrale ne pourrait pas vendre ses actifs pour pomper les excédents de liquidité, si l'inflation devait pointer le bout de son nez.

A moins que les titres dont dont elle dispose valent zéro because faillite ou grosse branlée, je ne vois pas comment l'inflation pourrait être hors de contrôle. Spécialement dans un contexte où l'inflation attendue est très très basse. J'ai peut-être raté un gros élément dans tout ça, mais j'aimerais bien savoir quoi.

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On a l'air bien reparti pour une nouvelle guerre des changes entre le Japon, la Chine et l'Europe. Aujourd'hui on a eu droit à un discours très accommodant de Draghi et une baisse des taux directeurs en Chine.

 

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... Tu parles. Sapin est comme beaucoup d'autres niais, enfermé dans une bulle de thuriféraires grelotants de soumissions. Cela fait des années (sur ce forum, ailleurs, partout) qu'on explique clairement que le danger est de deux sortes

 

Oui, je pense que quand Sapin parle "d'observateurs", il évoque la bande de gentils petits aveugles qui forment son cabinet (ou qui vont aux cabinets, je ne sais plus trop, vu les montagnes de merde qu'ils déversent sur la France).

 

On devrait rendre obligatoire la lecture de liborg, une heure chaque matin, pour tout irresponsable politique. Si seulement nous pouvions nous servir de la contrainte, si seulement nous étions socialistes...

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La question que je me pose avec le QE et l'inflation c'est pourquoi la banque centrale ne pourrait pas vendre ses actifs pour pomper les excédents de liquidité, si l'inflation devait pointer le bout de son nez.

A moins que les titres dont dont elle dispose valent zéro because faillite ou grosse branlée, je ne vois pas comment l'inflation pourrait être hors de contrôle. Spécialement dans un contexte où l'inflation attendue est très très basse. J'ai peut-être raté un gros élément dans tout ça, mais j'aimerais bien savoir quoi.

Vendre les actifs d'une BC ? Ah. Mais, ça nous fait du combien, ça, au prix du marché ? (Ecartons la plaisanterie des stocks d'or qui auraient bien du mal à couvrir 10% du problème)
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La question que je me pose avec le QE et l'inflation c'est pourquoi la banque centrale ne pourrait pas vendre ses actifs pour pomper les excédents de liquidité, si l'inflation devait pointer le bout de son nez.

A moins que les titres dont dont elle dispose valent zéro because faillite ou grosse branlée, je ne vois pas comment l'inflation pourrait être hors de contrôle. Spécialement dans un contexte où l'inflation attendue est très très basse. J'ai peut-être raté un gros élément dans tout ça, mais j'aimerais bien savoir quoi.

 

C'est la position chartalaniste. Tu devrais retrouver pas mal d'arguments contre cette idée dans les fils sur le chartalisme / la MMT (modern money theory)

 

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La question que je me pose avec le QE et l'inflation c'est pourquoi la banque centrale ne pourrait pas vendre ses actifs pour pomper les excédents de liquidité, si l'inflation devait pointer le bout de son nez.

A moins que les titres dont dont elle dispose valent zéro because faillite ou grosse branlée, je ne vois pas comment l'inflation pourrait être hors de contrôle. Spécialement dans un contexte où l'inflation attendue est très très basse. J'ai peut-être raté un gros élément dans tout ça, mais j'aimerais bien savoir quoi.

Amha parce qu'il arriverait la même chose qu'en 29 : déflation carabinée.

L'inflation c'est aussi l'économie qui essaie de s'adapter à la nouvelle donne monétaire. Si dans le même temps tu réduit l'offre de monnaie, alors ça perturbe les agents économiques dont la confiance dans la monnaie était déjà ébranlée.

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Vendre les actifs d'une BC ? Ah. Mais, ça nous fait du combien, ça, au prix du marché ? (Ecartons la plaisanterie des stocks d'or qui auraient bien du mal à couvrir 10% du problème)

Ben si il y a de l'inflation importante il n'y a à priori pas de raison que tous les actifs soient complètement dévalués, si ?

Je suis bien d'accord qu'on ne peut pas forcément dire si tel ou tel actif a été acheté au bon prix, ni donc si l'opération finale sera bonne pour la banque, mais on peut quand même se poser la question sur les effets prévisibles.

Je pose des questions simples parce que je comprends pas trop comment fonctionne les banques centrales, je cherche juste un raisonnement (un peu) cohérent qui peut me permettre de comprendre ce qui est possible et pourquoi. cf plus bas pour un petit compte rendu de mon cerveau.

 

 

C'est la position chartalaniste. Tu devrais retrouver pas mal d'arguments contre cette idée dans les fils sur le chartalisme / la MMT (modern money theory)

 

?? j'ai surtout l'impression que les chartalistes se font des noeuds au cerveau avec les histoires de dépenses publiques trop basses dans certaines situations. Que si le pays a un déficit de son commerce extérieur alors forcément le pays devra augmenter ses dépenses publiques, sinon c'est la récession ou un truc du genre.

 

Amha parce qu'il arriverait la même chose qu'en 29 : déflation carabinée.

L'inflation c'est aussi l'économie qui essaie de s'adapter à la nouvelle donne monétaire. Si dans le même temps tu réduit l'offre de monnaie, alors ça perturbe les agents économiques dont la confiance dans la monnaie était déjà ébranlée.

Effectivement le risque de la liquidation de ces bilans (qu'il faudra bien faire) c'est une grosse déflation. 

Voilà comment je comprends le truc (pour faire simple je prends le cas US):

Au pire moment la FED a acheté des titres à tout va pour maintenir les cours et donc les bilans des banques qui risquaient de morfler si elles devaient vendre sur le marché leurs titres et donc prendre comme perte la décote qu'un tel afflux de vendeur aurait causé. Elle a donc échangé des titres contre des $ pour que les banques voient leur situations stabilisées. 

 

Aujourd'hui comme la FED n'a pas comme rôle de posséder autant d'actifs, elle va devoir s'en défaire. Elle va donc les vendre et retirer du cash de l'économie.

Pourtant, si il n'y a pas eu d'inflation à la hauteur de l'augmentation du bilan de la FED, c'est bien que cet argent n'est pas dans l'économie réelle, non ?

Comme je comprends le sujet, c'est que le risque est justement que cet argent atteigne l'économie réelle et donc lance le début une grosse inflation.

Or si la FED à chaque semestre se met à pomper cette liquidité en vendant ses actifs elle devrait pouvoir contenir en partie cette inflation.

Le seul cas que je vois pour l'empêcher de réaliser ça, serait si les actifs à vendre sont fortement dévalués alors que l'inflation est galopante.

C'est un cas possible, si ça correspond à des entreprises qui font faillites ou à des crédits dont les contractants font défaut, mais à moins d'avoir une boule de cristal, je vois pas comment on peut dire que ça sera nécessairement catastrophique.

 

Voilà mon raisonnement, mais je ne suis sûr de rien, éclairez-moi svp.

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Le problème de l'inflation c'est que ça se mesure difficilement. Surtout avec une monnaie internationale et (par exemple) de forte pressions à la baisse sur les prix de l'énergie. Il y a aussi toute la partie désorganisation de l'économie qui est difficilement mesurable (si les bulle surestiment le PIB, elles font sous estimer l'inflation).

 

La question c'est en fait quel est le pouvoir réel de la BC sur l'inflation (ou la stabilité des prix) et quel est le pouvoir des agents économique et quel est leur confiance dans la monnaie ? En dehors des cercles habitués, j'ai pas l'impression de réel fuite des monnaies fiat ni de volonté particulière de consommer pour s'en débarrasser. La question de l'impact réel des banques centrales est dur à débattre. Certains vantent le QE d'autres disent que ça a créé un poil e cul de PIB ou d'emplois.

 

J'ai pas vraiment d'idée claire. Je pense par contre qu'on joue gravement avec le feu et que pour les Japonais, c'est sûrement très cramé. Toute politique fondée sur une subvention des exportations, qui plus est monétaire, est vouée à l'échec. C'est l'ouverture au commerce international, aux capitaux et au respect du droit des contrats et de la propriété qui ont permis l'essor de la Chine. Pas le Yuan subventionnés. Les Allemands se sont pris un paquet de réévaluations sans problèmes.

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Ben si il y a de l'inflation importante il n'y a à priori pas de raison que tous les actifs soient complètement dévalués, si ?

Je suis bien d'accord qu'on ne peut pas forcément dire si tel ou tel actif a été acheté au bon prix, ni donc si l'opération finale

Le souci, c'est que les actifs de la BCE ne couvrent pour le moment qu'une petite partie du passif.
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Effectivement le risque de la liquidation de ces bilans (qu'il faudra bien faire) c'est une grosse déflation. 

Voilà comment je comprends le truc (pour faire simple je prends le cas US):

Au pire moment la FED a acheté des titres à tout va pour maintenir les cours et donc les bilans des banques qui risquaient de morfler si elles devaient vendre sur le marché leurs titres et donc prendre comme perte la décote qu'un tel afflux de vendeur aurait causé. Elle a donc échangé des titres contre des $ pour que les banques voient leur situations stabilisées. 

 

Aujourd'hui comme la FED n'a pas comme rôle de posséder autant d'actifs, elle va devoir s'en défaire. Elle va donc les vendre et retirer du cash de l'économie.

Pourtant, si il n'y a pas eu d'inflation à la hauteur de l'augmentation du bilan de la FED, c'est bien que cet argent n'est pas dans l'économie réelle, non ?

Comme je comprends le sujet, c'est que le risque est justement que cet argent atteigne l'économie réelle et donc lance le début une grosse inflation.

Or si la FED à chaque semestre se met à pomper cette liquidité en vendant ses actifs elle devrait pouvoir contenir en partie cette inflation.

Le seul cas que je vois pour l'empêcher de réaliser ça, serait si les actifs à vendre sont fortement dévalués alors que l'inflation est galopante.

C'est un cas possible, si ça correspond à des entreprises qui font faillites ou à des crédits dont les contractants font défaut, mais à moins d'avoir une boule de cristal, je vois pas comment on peut dire que ça sera nécessairement catastrophique.

 

Voilà mon raisonnement, mais je ne suis sûr de rien, éclairez-moi svp.

 

La FED ne compte pas céder les actifs de son bilan et elle compte même les porter jusqu'à maturité en ce qui concerne les obligations. Ils ont même prévu de réinvestir les intérêts des obligations dans des nouveaux titres. L'état américain ne peut pas non plus se permettre une forte remontée des taux vu son niveau d'endettement et de déficit. Si la FED vendait des titres sur le marché elle ferait remonter les taux d'intérêts et donc le taux d'emprunt de l'état américain.

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Le problème de l'inflation c'est que ça se mesure difficilement. Surtout avec une monnaie internationale et (par exemple) de forte pressions à la baisse sur les prix de l'énergie. Il y a aussi toute la partie désorganisation de l'économie qui est difficilement mesurable (si les bulle surestiment le PIB, elles font sous estimer l'inflation).

 

La question c'est en fait quel est le pouvoir réel de la BC sur l'inflation (ou la stabilité des prix) et quel est le pouvoir des agents économique et quel est leur confiance dans la monnaie ? En dehors des cercles habitués, j'ai pas l'impression de réel fuite des monnaies fiat ni de volonté particulière de consommer pour s'en débarrasser. La question de l'impact réel des banques centrales est dur à débattre. Certains vantent le QE d'autres disent que ça a créé un poil e cul de PIB ou d'emplois.

 

J'ai pas vraiment d'idée claire. Je pense par contre qu'on joue gravement avec le feu et que pour les Japonais, c'est sûrement très cramé. Toute politique fondée sur une subvention des exportations, qui plus est monétaire, est vouée à l'échec. C'est l'ouverture au commerce international, aux capitaux et au respect du droit des contrats et de la propriété qui ont permis l'essor de la Chine. Pas le Yuan subventionnés. Les Allemands se sont pris un paquet de réévaluations sans problèmes.

C'est vrai ça, on peut très bien imaginer que l'inflation s'exporte ailleurs dans le monde.

Il faudrait que j'étudie le cas du Japon pour comprendre pourquoi ils se sont enfermés dans 20 ans de stagnation. Est-ce que c'est vraiment la responsabilité de la BOJ ou alors il y a d'autre facteur bien plus importants.

Le souci, c'est que les actifs de la BCE ne couvrent pour le moment qu'une petite partie du passif.

??? normalement en compta tu as toujours les deux qui sont équilibrés non ? En tout cas au moment de l'achat, enfin il me semble, je dis une connerie ?

Pour que ce que tu dis arrive, il faut que les actifs baissent alors que l'inflation des biens de consommation grimpe en flèche. Si c'est l'inverse l'écart se fait à l'avantage de la BC, non ?

Si de nouveaux billets sont en circulation et que les actifs baissent ça devrait se traduire par une sorte de combinaison hideuse d'inflation sur les biens de consommations et de chute des prix des actions et obligations, est-ce qu'on a déjà vu ça ?

 

La FED ne compte pas céder les actifs de son bilan et elle compte même les porter jusqu'à maturité en ce qui concerne les obligations. Ils ont même prévu de réinvestir les intérêts des obligations dans des nouveaux titres. L'état américain ne peut pas non plus se permettre une forte remontée des taux vu son niveau d'endettement et de déficit. Si la FED vendait des titres sur le marché elle ferait remonter les taux d'intérêts et donc le taux d'emprunt de l'état américain.

Merci pour l'info, et je partage la suite de l'examen.On connait la maturité moyenne du bilan de la FED ? Plutôt 10 ans ou plutôt 5 ? Parce que c'est quand même ça qui va déterminer le rythme de cette purge. J'imagine qu'il y aura un rollover pour ne pas trop contracter la masse monétaire, mais en tout cas j'ai l'impression qu'ils ont les moyens de contrôler l'inflation (c'est à dire qu'ils ont les actifs pour réduire cette masse monétaire). Je peux me gourer totalement, je suis très ouvert car ce n'est pas mon domaine, mais je vois pas où est le gros boulet sur le sujet. 

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??? normalement en compta tu as toujours les deux qui sont équilibrés non ?

Ah oui, l'actif est toujours égal au passif, mais faut voir ce qu'il y a dedans. Si ton passif est déclaré valoir 1.000.000 et ton actif autant alors que devant le marché, ton actif vaut 1000, eh bien t'es dans la merde. Actuellement, les trucs solides de la BCE (l'or des BC ?), c'est un pouième des merdasses qui s'entassent en "actif".
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Le problème de l'inflation c'est que ça se mesure difficilement. Surtout avec une monnaie internationale et (par exemple) de forte pressions à la baisse sur les prix de l'énergie. Il y a aussi toute la partie désorganisation de l'économie qui est difficilement mesurable (si les bulle surestiment le PIB, elles font sous estimer l'inflation).

Pour mesurer l'inflation, on n'a guère que les indices des prix à la consommation. Et l'IPC, c'est une des statistiques officielles les plus facile à bidonner, en jouant sur les proportions des différentes composantes.

Sous-évaluer l'inflation, c'est tout bénéf' pour les gouvernements, d'ailleurs : ça allège la charge de leur dette et ça permet de gonfler artificiellement le taux de croissance du PIB.

Du genre, en France, le niveau de foutage de gueule a dépassé les 9000 depuis bien longtemps : les dépenses de logement représenteraient moins de 15% du panier de la ménagère, charges comprises (eau, électricité, gaz, fioul), de même que l'alimentation. De mon côté, j'ai du mal à imaginer que la grande majorité des français puisse se targuer d'être nourris, logés et blanchis en dépensant moins d'un tiers de leurs revenus. Sinon, le français moyen dépenserait 10% de ses revenus en biens et services culturels et 5% en habillement : c'est à dire qu'ils évaluent que vous cramez autant en livres, sorties ciné et fringues qu'en loyer et charges.

Donc, les mesures d'inflation et de croissance, elles me paraissent totalement bidon. Et le pire, c'est que ces deux statistiques servent de support à pratiquement tous les calculs économiques. Désorganisation de l'économie, tu disais ?

 

La question c'est en fait quel est le pouvoir réel de la BC sur l'inflation (ou la stabilité des prix) et quel est le pouvoir des agents économique et quel est leur confiance dans la monnaie ? En dehors des cercles habitués, j'ai pas l'impression de réel fuite des monnaies fiat ni de volonté particulière de consommer pour s'en débarrasser. La question de l'impact réel des banques centrales est dur à débattre. Certains vantent le QE d'autres disent que ça a créé un poil e cul de PIB ou d'emplois.

Les banques centrales, le seul paramètre sur lequel elles peuvent jouer, c'est la quantité de monnaie injectée dans le système. Après quoi, tout est du ressort des agents économiques.

De fait, si les agents ne font pas circuler le pognon, les imprimantes peuvent tourner à plein, ça ne changera rien.

Le gros soucis, c'est effectivement s'il y a reprise : là, l'argent va commencer à circuler, et ça va faire mal. Très mal.

 

J'ai pas vraiment d'idée claire. Je pense par contre qu'on joue gravement avec le feu et que pour les Japonais, c'est sûrement très cramé. Toute politique fondée sur une subvention des exportations, qui plus est monétaire, est vouée à l'échec. C'est l'ouverture au commerce international, aux capitaux et au respect du droit des contrats et de la propriété qui ont permis l'essor de la Chine. Pas le Yuan subventionnés. Les Allemands se sont pris un paquet de réévaluations sans problèmes.

Les Japonais, ça fait une trentaine d'années qu'ils mettent des pièces dans la machine. Si jamais leur économie repart et que la trappe à liquidité se referme, ils vont prendre très cher. On va voir : la troisième flèche des Abenomics est censé être une libéralisation progressive de l'économie nippone.

 

C'est vrai ça, on peut très bien imaginer que l'inflation s'exporte ailleurs dans le monde.

Evidemment que l'inflation s'exporte. Surtout lorsque l'on fait du Quantitative Easing : la BC rachète des titres auprès des banques, les banques claquent leurs liquidités sur les marchés émergents, matières premières et autres actifs, ce qui génère de l'inflation de tous les côtés.

 

Regarde le prix des denrées alimentaires après chaque QE de Bernanke. Regarde le prix du brut depuis qu'ils ont arrêté leur politique de rachat des tresories.

 

Il faudrait que j'étudie le cas du Japon pour comprendre pourquoi ils se sont enfermés dans 20 ans de stagnation. Est-ce que c'est vraiment la responsabilité de la BOJ ou alors il y a d'autre facteur bien plus importants.

Clairement, la BOJ ne fait que de la merde, et ils sont directement responsables des deux décennies perdues que vient de subir le pays.

Le Japon est une économie mature, elle est naturellement déflationniste : le pays vieillit et la population décroit, ce qui entraîne une baisse de la consommation, et en parallèle se déroule une course effrénée à la productivité (on est quand même au pays des robots et du toyotisme).

Normalement, ils devraient exporter comme des malades, se faire un gros matelas de devises étrangères, et voir le yen monter. Et ça leur serait très bénéfique. Sauf pour le gouvernement, qui aurait alors beaucoup de mal à rembourser sa dette.

D'ailleurs, il ne faut pas oublier que le yen n'est pas une monnaie si faible que ça : le yen est insécable, contrairement au dollar ou à l'euro, et pour avoir une idée de sa véritable valeur, il faut le comparer aux centimes ou aux cents des monnaies occidentales.

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Merci pour l'info, et je partage la suite de l'examen.On connait la maturité moyenne du bilan de la FED ? Plutôt 10 ans ou plutôt 5 ? Parce que c'est quand même ça qui va déterminer le rythme de cette purge. J'imagine qu'il y aura un rollover pour ne pas trop contracter la masse monétaire, mais en tout cas j'ai l'impression qu'ils ont les moyens de contrôler l'inflation (c'est à dire qu'ils ont les actifs pour réduire cette masse monétaire). Je peux me gourer totalement, je suis très ouvert car ce n'est pas mon domaine, mais je vois pas où est le gros boulet sur le sujet. 

 

Le mois dernier, j'ai vu l'interview d'un gérant obligataire expérimenté qui disait que la FED détenait 45 % du stock d'obligations souveraines américaines de maturité supérieure à 10 ans. Comme en plus, on a des règles qui incitent les assureurs et banquiers à détenir des obligations souveraines, on crée une pénurie de titres disponibles et on fait monter les prix des obligations à des niveaux stratosphériques d'où les taux extrêmement bas sur les taux longs américains. Pour les chiffres détaillés, je ne sais pas si ils sont disponibles, faudrait que je regarde.

 

Je considère qu'il y a déjà de l'inflation, je parle d'inflation du prix des actifs financiers.

 

Voici un schéma fait par la banque du Japon qui devrait d'aider à comprendre leur raisonnement.

 

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http://www.businessinsider.com/what-is-quantitative-easing-qe-2014-11

 

Comme par magie dans leur schéma, ils ne mettent pas en avant les effets pour l'état qui financent facilement sa dette à des taux peu élevés.

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Ah oui, l'actif est toujours égal au passif, mais faut voir ce qu'il y a dedans. Si ton passif est déclaré valoir 1.000.000 et ton actif autant alors que devant le marché, ton actif vaut 1000, eh bien t'es dans la merde. Actuellement, les trucs solides de la BCE (l'or des BC ?), c'est un pouième des merdasses qui s'entassent en "actif".

Oui peut-être, mais qu'est-ce qu'on en sait nous ?

Et si c'est le cas, dans quelle proportion ? Sur la nouvelle taille du bilan, de combien cela c'est-il déprécier ?

C'est tout à fait possible qu'une partie de l'opération soit profitable à la FED non ? Surtout si elle a acheté ses titres avec une décote pour sauvé les miches des banques.

Elle pourrait même ensuite les revendre "au détail" à un cours plus élevé que lors de l'achat, non ?

 

Je parle pas de l'aspect moral hein, selon quel critère sera choisi le titre de l'une ou l'autre société pour être maintenu. (copinage ?)

Evidemment que l'inflation s'exporte. Surtout lorsque l'on fait du Quantitative Easing : la BC rachète des titres auprès des banques, les banques claquent leurs liquidités sur les marchés émergents, matières premières et autres actifs, ce qui génère de l'inflation de tous les côtés.

 

Regarde le prix des denrées alimentaires après chaque QE de Bernanke. Regarde le prix du brut depuis qu'ils ont arrêté leur politique de rachat des tresories.

C'est très vrai.

 

Clairement, la BOJ ne fait que de la merde, et ils sont directement responsables des deux décennies perdues que vient de subir le pays.

Le Japon est une économie mature, elle est naturellement déflationniste : le pays vieillit et la population décroit, ce qui entraîne une baisse de la consommation, et en parallèle se déroule une course effrénée à la productivité (on est quand même au pays des robots et du toyotisme).

Normalement, ils devraient exporter comme des malades, se faire un gros matelas de devises étrangères, et voir le yen monter. Et ça leur serait très bénéfique. Sauf pour le gouvernement, qui aurait alors beaucoup de mal à rembourser sa dette.

D'ailleurs, il ne faut pas oublier que le yen n'est pas une monnaie si faible que ça : le yen est insécable, contrairement au dollar ou à l'euro, et pour avoir une idée de sa véritable valeur, il faut le comparer aux centimes ou aux cents des monnaies occidentales.

Je comprends pas trop pourquoi la BOJ a fait de la merde pour provoquer ces 20 années de perdues. Peut-être que le malaise vient même d'avant ?

Après c'est certain que le yen n'est pas une monnaie poubelle, se serait étonnant venant d'un pays qui a été un exportateur très important dans la deuxième moitié du XXe siècle.

Le mois dernier, j'ai vu l'interview d'un gérant obligataire expérimenté qui disait que la FED détenait 45 % du stock d'obligations souveraines américaines de maturité supérieure à 10 ans. Comme en plus, on a des règles qui incitent les assureurs et banquiers à détenir des obligations souveraines, on crée une pénurie de titres disponibles et on fait monter les prix des obligations à des niveaux stratosphériques d'où les taux extrêmement bas sur les taux longs américains. Pour les chiffres détaillés, je ne sais pas si ils sont disponibles, faudrait que je regarde.

 

Je considère qu'il y a déjà de l'inflation, je parle d'inflation du prix des actifs financiers.

 

Voici un schéma fait par la banque du Japon qui devrait d'aider à comprendre leur raisonnement.

 

 

http://www.businessinsider.com/what-is-quantitative-easing-qe-2014-11

 

Comme par magie dans leur schéma, ils ne mettent pas en avant les effets pour l'état qui financent facilement sa dette à des taux peu élevés.

Merci :)

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Je comprends pas trop pourquoi la BOJ a fait de la merde pour provoquer ces 20 années de perdues.

 

Y a-t-il eu vraiment 20 ans de perdu au Japon ? Depuis 1995, le PIB par habitant en PPP a augmenté en moyenne de 2.3% (vs 3% en France) par an. Le diagnostique est pas facile.

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