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Exil fiscal et des talents


Lexington

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La question qui tue : a partir de quand est-on un talent.

Où mets-tu le curseur entre [pas talent] <-/-> [talent]

Le drame c'est qu'on ne peut pas évaluer son talent, ce sont les autres qui l'évalue. On ne peut qu'estimer comment nous sommes perçus.

Mouais. Dans les tout premiers stades de contact avec une discipline une certaine dose de par-coeur est sans doute incontournable, mais une fois qu'on a acquis le vocabulaire et la méthodologie de base le reste se mémorise tout seul ou se retrouve facilement (ce qui constitue en soi un très bon exercice), d'autant plus si on aime ce qu'on étudie.

De fait, le par-coeur règne en maitre sur l'EdNat (et, malheureusement, au delà). Chaque année, il y a des foules d'élèves qui obtiennent leur bac sans jamais avoir cherché à comprendre ce qu'ils écrivent, juste en recrachant la bonne partie de leur cours. C'est même le meilleur moyen d'avoir une mention très bien.

J'ai appris à fuir ceux qui travaillent trop, les gens vraiment intelligents sont toujours un peu branleurs.

Le bac c'est autre chose qu'une somme de tout premiers contacts avec des disciplines ?

Recracher la bonne partie de son cours c'est montrer qu'on sait bien sélectionner l'information sinon. ça mérite d'être récompensé.

Et pour certains, le par-coeur est une manière économique en effort de travail.

Mais bon, par "par-coeur" je suppose que tu entends "réciter sans comprendre" là où j'entends "mémoriser exactement pour intégrer des automatismes". En histoire, en droit, en biologie on ne peut pas s'affranchir du par coeur : l'histoire s'est déroulée comme ça, la loi est comme ceci et la nature comme cela. Et ça n'empêche pas de se tordre les méninges dans la résolution de puzzles compliqués.

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Connaître par coeur, c'est nul. Ce qui est important, c'est avoir une vision d'ensemble, une façon "originale" d'appréhender une matière. Connaître tout son cours de droit fiscal par coeur n'aidera jamais quiconque à émettre une critique pertinente du droit fiscal français. On pourra toujours me répondre que ce n'est pas ce que l'on demande aux étudiants et je répondrai que "Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes." Bien pire qu'un gauchiste abruti, un administrateur-robot compétent.

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Le bac c'est autre chose qu'une somme de tout premiers contacts avec des disciplines ?

C'est un drame que ça le soit devenu. En arrivant au bac S, un élève a suivi des cours de maths pendants 7 ans, de physique pendant 6 ans, et tout ce qu'on lui demande dans les deux cas c'est de recracher la bonne formule. Et c'est partout pareil.

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Il n'y a besoin de personne pour dire que le par-cœur n'est pas une fin en soi, hein. Mais faut bien connaître des trucs et avoir des automatismes.

C'est un drame que ça le soit devenu. En arrivant au bac S, un élève a suivi des cours de maths pendants 7 ans, de physique pendant 6 ans, et tout ce qu'on lui demande dans les deux cas c'est de recracher la bonne formule. Et c'est partout pareil.

Tu es au courant qu'un formulaire est donné aux candidats pour les dispenser d'apprendre les formules par cœur ?

"Recracher" la bonne formule c'est montrer qu'on sait utiliser le bon outil au bon moment.

[Edit] ça varie selon les années les formulaires apparemment.

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Excuses-moi, mais j'ai une question personnelle : tu payes vraiment des gens ? Ou c'est ce que tu ferais si tu étais en position de payer des gens ?

Je me suis mal exprimé car je n'emplois pas de gens et je suis employé et je ne participe pas aux recrutements des nouveaux car je suis moi même encore junior ( moins de 3 ans d'expérience professionelle). J'essayais juste d'exprimer ma façon de voir les choses si j'étais en position de recruter à savoir ne pas recruter un cv ou un cursus mais un talent capable d'apporter de la création de valeur. C'est pour ça que je suis contre les grilles des grandes boîtes que je trouve débile. Mon idéal est un salaire correlé à la performance individuelle et collective et non pas en fonction d'une grille déterminée par un cursus.

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Tu es au courant qu'un formulaire est donné aux candidats pour les dispenser d'apprendre les formules par cœur ?

"Recracher" la bonne formule c'est montrer qu'on sait utiliser le bon outil au bon moment.

Oui, c'est pire que ce que je disais en fait. Du coup je suis allé chercher mes sujets de bac : il suffit de choisir quel exercice-type appliquer bourrinement au problème proposé dans un corpus d'une dizaine grand maximum. Et ils donnent même les formules et les résultats des calculs quand la calculette n'est pas autorisée. Sachant que la situation n'est pas bien plus brillante en SVT ou en histoire, hein.

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Connaître par coeur, c'est nul. Ce qui est important, c'est avoir une vision d'ensemble, une façon "originale" d'appréhender une matière. Connaître tout son cours de droit fiscal par coeur n'aidera jamais quiconque à émettre une critique pertinente du droit fiscal français. On pourra toujours me répondre que ce n'est pas ce que l'on demande aux étudiants et je répondrai que "Dieu se rit des hommes qui se plaignent des conséquences alors qu'ils en chérissent les causes." Bien pire qu'un gauchiste abruti, un administrateur-robot compétent.

Mouais, en même temps, je crois qu'on peut s'illusionner pas mal en s'imaginant produire une pensée originale. L'histoire de la pensée est suffisament longue pour s'apercevoir que d'autres ont bien souvent pensé les mêmes choses, et les ont synthétisé d'une meilleure façon.

Produire quelque chose d'original c'est le propre d'un travail universitaire (doctorat, post doctorat), et le b.a.ba dans ce cas là, c'est de connaitre ses classiques et de s'enquérir de tout ce qui a pu être fait sur le domaine précis qu'on investigue.

Les études ne sont pas faites uniquement pour déboucher sur ce type de travaux, la très grande majorité des étudiants n'arriveront pas à ce niveau.

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Ha, le sujet des diplômes et de leur valeur ne sera décidément jamais épuisé :)

Je trouve que le problème en France, et pour en revenir au sujet de l'exil des talents, c'est que le diplôme est pour beaucoup trop de postes une condition sine qua non, et surtout les employeurs sont en général très méfiants vis-à-vis des autodidactes et autres profils atypiques. Bon ceci dit il est tout à fait possible de trouver du travail en France sans avoir de diplôme, mais c'est plus dur (et moins bien payé en général). Mais en gros ça correspond surtout au fait que la majorité des emplois sont accessibles par réseautage, et que faire une école X permet d'avoir accès aux réseaux.

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De plus en plus de jeunes Belges partent à l'étranger

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Près de 28.000 jeunes Belges sont partis s'installer à l'étranger en 2010, ce qui représente une augmentation de 70% par rapport à 2009, selon des chiffres du SPF Economie dont fait état jeudi De Morgen.

Ces données proviennent des communes belges. Plus de la moitié des émigrés, soit 14.284, ont entre 25 et 30 ans. De 2000 à 2009, la hausse du nombre de Belges partis s'installer à l'étranger n'était que d'environ 3.000 personnes, pour un total de 16.455 en 2009. Un an plus tard, en 2010, année de la crise, ce nombre explosait pour atteindre 27.969.

Ces Belges expatriés sont généralement hautement qualifiés, d'après les experts.

"Ils ont souvent déjà expérimenté la vie à l'étranger en participant à des programmes d'échange durant leurs études", explique le sociologue Ignace Glorieux (VUB). "Les jeunes fuient les perspectives d'avenir peu optimistes qui règnent en Europe".

http://www.7sur7.be/7s7/fr/1502/Belgique/article/detail/1475741/2012/07/26/De-plus-en-plus-de-jeunes-Belges-partent-a-l-etranger.dhtml

Ce que j'aime surtout, c'est le choix de la photo pour illustrer l'article, avec un drapeau du Che pendant une manf étudiante.

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Peut être que le message subliminal lié au choix de cette photo c'est les jeunes trouvent pas de taf => pas content: manifs et mouvement sociaux et expatriation mais c'est un peu tiré par les cheveux.

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Mouais, en même temps, je crois qu'on peut s'illusionner pas mal en s'imaginant produire une pensée originale. L'histoire de la pensée est suffisament longue pour s'apercevoir que d'autres ont bien souvent pensé les mêmes choses, et les ont synthétisé d'une meilleure façon.

Oui mais non. S'imaginer qu'on révolutionne une discipline alors qu'on n'en connait pas les bases, faire effectivement progresser cette discipline en tant que chercheur et trouver une manière qui nous correspond d'aborder la discipline pour en assimiler les mécanismes au delà du par-coeur, c'est trois choses totalement différentes. La troisième est accessible à n'importe quel étudiant.

En d'autres termes, c'est peut-être le professeur X qui a produit la meilleure synthèse sur tel sujet, mais si je veux réellement la comprendre il ne me suffit pas d'apprendre son bouquin par coeur, il faut aussi que j'en fasse ma propre synthèse en lien avec ma personnalité, mes expériences et surtout en harmonie avec le reste de ma pensée. Sinon on se retrouve avec un immonde patchwork de concepts hétéroclites dans le crâne comme tant d'autres qui viennent alimenter le gloubiboulga ambiant.

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Et surtout, tout dépends de la façon d’apprendre, il n’y a pas une seule approche de la connaissance universellement valide et efficace pour tout le monde.

Moi par exemple, je suis totalement incapable de mémoriser quoi que ce soit dans l’abstrait, je n’oublie jamais quelque chose que j’ai compris, et je peux mémoriser ‘sur le terrain’ par l’usage (mémoire musculaire si vous voulez), ça ne m’a jamais posé le moindre souci en environnement de production, ce n’est un souci qu’en environnement académique.

Ce n’est pas pour dire que l’environnement académique est mauvais par essence, juste pour rappeler qu’il n’y a pas de solution unique, que c’est la recherche d’une solution unique qui crée le déchet.

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Mouais, en même temps, je crois qu'on peut s'illusionner pas mal en s'imaginant produire une pensée originale. L'histoire de la pensée est suffisament longue pour s'apercevoir que d'autres ont bien souvent pensé les mêmes choses, et les ont synthétisé d'une meilleure façon.

Produire quelque chose d'original c'est le propre d'un travail universitaire (doctorat, post doctorat), et le b.a.ba dans ce cas là, c'est de connaitre ses classiques et de s'enquérir de tout ce qui a pu être fait sur le domaine précis qu'on investigue.

Les études ne sont pas faites uniquement pour déboucher sur ce type de travaux, la très grande majorité des étudiants n'arriveront pas à ce niveau.

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