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Kerala : le môôôdèle que le monde va bientôt envier


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Bonjour à tous.

Oyez, oyez et tremblez vils libéraux ! Le communisme fonctionne et c'est super génial !

C'est évidemment pas moi qui le dis, hein mais une certaine Anny Frandin de l'Institut Copernic qui a découvert un havre de paix, un paradis sur terre, un môôôdèle que la France le monde va bientôt envier du nom de Kerala, un Etat indien.

Que l'Inde ait fait des progrès économiques patents et signicatifs grâce à la libéralisation des biens et des services, à l'abolition des monopoles d'Etat de certaines industries…et j'en passe, que la pauvreté ait reculé et que les IDH aient également été améliorés grâce à ces multiples réformes et ben, Anny, elle en a rien à secouer : de toutes manières, elle a un diagnostic différent.

Voici ci-après, l'article (dont j'ai sélectionné une partie) tout mimi, tout gentil, tout ronron sur Kerala-la-Paradisiaque. Je signale que la lecture de cet article peut provoquer des effets secondaires indésirables : fou-rire dans le meilleur des cas, céphalée, conjonctivite…dans le pire. Bonne lecture.

PS : si vous avez de la doc complémentaire pour contrecarrer, faire voler en éclats cet article, ou des témoignages si vous y avez déjà été je suis preneur. :) . Merci !

Le Kérala, modèle de développement humain, et modèle de développement durable

Le Kérala, état traditionnellement socialiste, avec une garantie alimentaire, énergétique (hydraulique et éolien), des services publics (éducation, santé, transports) efficaces de haute qualité garantissant le respect des droits fondamentaux, un niveau de culture élevé, des droits sociaux acquis et préservés (grâce à un fort taux de syndicalisation), une organisation égalitaire de la société, avec une redistribution des richesses et un droit de subsistance garanti à chacun ainsi qu’une participation active de tous les citoyens dans les décisions et la gestion des affaires grâce à un système depuis longtemps établi de démocratie participative, est un exemple d’organisation sociétale : son IDH (Indice de Développement Humain) est de loin le plus élevé de tous les états indiens, estimé à 0,775 (en comparaison : Inde 0,547, France 0,884, en baisse) ; de plus, son empreinte écologique est faible (peu d’industries). Le Kérala, alliant donc indicateur économique (PIB) modéré, empreinte écologique très raisonnable et indicateur de développement social (IDH) de haut niveau, apparaît être un exemple de développement durable à reproduire. En effet, là est le dilemme pour les partis politiques en place : doivent-ils suivre la logique de croissance à tout prix, ce qui implique l’acceptation des règles néolibérales, et un fort impact sur l’environnement, ou plutôt se contenter d’une croissance modérée en privilégiant qualité de vie et préservation de l’environnement ? Loin de subir leur sort, les Kéralais font eux-mêmes leur choix ; ils sont intellectuellement armés pour se sentir et être acteurs de leur vie et de leurs conditions de vie ; leur organisation sociétale le leur permet ; n’est-ce pas là que résident leur dignité, leur fierté et tout simplement leur bonheur ?

Ils ont à affronter beaucoup de problèmes, bien sûr, chômage élevé (25%), (mais pourquoi ne pas partager le travail existant ?), émigration vers les pays du Golfe, surexploitation menaçante des sols et début d’ appauvrissement des eaux côtières, tentatives d’exploitation de minerais et de déforestation, mais gageons que la société kéralaise saura juguler les assauts intéressés et immoraux du capitalisme mondialisé pour préserver sa qualité de vie et son indépendance, contrairement à ce qui se passe ailleurs en Inde ou dans le monde, par exemple quand des dizaines de milliers de paysans indiens pris au piège de la mondialisation se suicident en ingérant les pesticides qu’ils ont achetés à Monsanto en même temps que ses semences OGM et qu’ils ne peuvent plus rembourser !

Alors que le socialisme est aujourd’hui violemment critiqué par la droite capitaliste, bien sûr, car contraire à ses intérêts, mais aussi souvent plus largement, perçu comme un déni de liberté individuelle, une emprise de l’état Providence sur des individus qui seraient passifs, le Kérala et ses habitants montrent le contraire ; ils démontrent qu’un socialisme démocratique et participatif est non seulement possible, mais efficace, qui garantit une société juste et égalitaire où les droits fondamentaux sont assurés et où chaque individu se sent responsable et agit effectivement sur sa propre vie et celle de sa communauté, ce système instituant ainsi un esprit de solidarité et de coopération entre les hommes ; ils démontrent que, devant les éventuelles tentations des gouvernements de céder au libéralisme, ils sont capables, en tant que citoyens, de réagir et de se révolter pour préserver leurs acquis sociaux, leur qualité de vie et leur environnement, capables s’il le faut de contrer ce qu’ils estiment inacceptable.

Cet esprit revendicatif qui les anime explique sans doute les alternances politiques qui ont eu lieu dès que les promesses ou les attentes n’étaient pas satisfaites, ou leur méfiance vis-à-vis du PC lui-même lorsque, par exemple, celui-ci s’est discrédité en se compromettant avec le marché mondial dans l’état du Bengale Occidental, autre fief du PC depuis 1977, où la volonté du gouvernement d’installer de grandes structures industrielles (voir les affaires TATA, WAL-MART, TESCO, CARREFOUR) a entraîné une révolte des habitants violemment réprimée par les autorités, ce qui a abouti à une défaite électorale totale du PCI dans cet état après plus de trente ans de gestion communiste. Au Kérala, les acquis sociaux sont solidement ancrés et un gouvernement qui tenterait d’y toucher, verrait le risque d’une réaction immédiate des syndicats et une révolte massive du peuple.

Lorsqu’on est au Kérala, on ne voit pas de richesse extérieure, mais on n’y voit pas de misère, contrairement à l’Inde en général ; on ressent une dignité, une ouverture d’esprit et une joie de vivre particulière chez ses habitants ; on n’y voit pas de mendiant, on voit les gamins monter gaiement dans les bus le matin pour aller à l’école, on peut s’y faire offrir une rose par une petite écolière, on peut discuter de micro-finance (avec ses dérives) et du prix Nobel d’économie indien avec sa voisine de bus en sari, on est surpris de voir autant de mosquées ou d’églises que de temples hindous (la religion y tient une moindre importance et on sait que tous se côtoient dans la plus grande tolérance)…et on espère finalement que le capitalisme mondialisé et ses effets destructeurs n’atteindront jamais le bien-être de ce peuple cultivé, volontaire, solidaire et libre, ni jamais ne défigureront leur si bel environnement.

Partout dans le monde une conscience collective se lève, contre l’oppression, contre des conditions de travail inadmissibles, contre l’exploitation des êtres humains et celle, désastreuse pour l’environnement, de la terre ; des hommes et des femmes luttent, à leurs risques et périls, bien souvent, contre les pouvoirs en place, contre les multinationales de toutes sortes qui font fi de toute morale humaine et environnementale ; des « indignés », partout, clament leur refus de ce monde insensé de la finance, de la spéculation, de la compétitivité, du profit à tout prix, à court terme, qui fait basculer les pays dans la pauvreté et la dépendance aux banquiers et aux spéculateurs ; ils rêvent et dessinent un monde totalement différent, non pas axé sur un consumérisme individuel forcené, mais basé sur la solidarité, la justice, le partage, l’entraide entre les pays, le respect de l’autre, le respect de la terre et de la biodiversité…ne faisons pas que rêver, coordonnons toutes ces luttes pour que soit exigée l’application de règles internationales qui feront que l’inadmissible ne soit plus possible, afin qu’enfin, le monde dont nous rêvons soit une réalité.

http://www.fondation….php?article700

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Oui ! Mes amis altermondialistes s'extasiaient il y a quelques jours sur cet article ! L'un deux, en vacances dans le coin, a prévu d'y faire un tour, pour voir.

Lorsqu’on est au Kérala, on ne voit pas de richesse extérieure, mais on n’y voit pas de misère, contrairement à l’Inde en général ; on ressent une dignité, une ouverture d’esprit et une joie de vivre particulière chez ses habitants ; on n’y voit pas de mendiant, on voit les gamins monter gaiement dans les bus le matin pour aller à l’école, on peut s’y faire offrir une rose par une petite écolière, on peut discuter de micro-finance (avec ses dérives) et du prix Nobel d’économie indien avec sa voisine de bus en sari, on est surpris de voir autant de mosquées ou d’églises que de temples hindous (la religion y tient une moindre importance et on sait que tous se côtoient dans la plus grande tolérance

Je crois que j'ai pleuré, tellement c'est beau.

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on espère finalement que le capitalisme mondialisé et ses effets destructeurs n’atteindront jamais le bien-être de ce peuple cultivé, volontaire, solidaire et libre, ni jamais ne défigureront leur si bel environnement.

Un peuple qui vit dans le carcan du système des castes n'est rien de tout cela, à quelques très rares exceptions.

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Lorsqu’on est au Kérala, on ne voit pas de richesse extérieure, mais on n’y voit pas de misère, contrairement à l’Inde en général ; on ressent une dignité, une ouverture d’esprit et une joie de vivre particulière chez ses habitants ; on n’y voit pas de mendiant, on voit les gamins monter gaiement dans les bus le matin pour aller à l’école, on peut s’y faire offrir une rose par une petite écolière, on peut discuter de micro-finance (avec ses dérives) et du prix Nobel d’économie indien avec sa voisine de bus en sari, on est surpris de voir autant de mosquées ou d’églises que de temples hindous (la religion y tient une moindre importance et on sait que tous se côtoient dans la plus grande tolérance)…et on espère finalement que le capitalisme mondialisé et ses effets destructeurs n’atteindront jamais le bien-être de ce peuple cultivé, volontaire, solidaire et libre, ni jamais ne défigureront leur si bel environnement.

Ne pas oublier. Meme si c'est de la micro finance, il y a quand meme des dérives. Salauds de micro-capitalistes.

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De quoi ils vivent alors ? Uniquement des exportations agricoles ? Ils sont payés comment leurs "fonctionnaires" ?

Ceci dit, quand tu te ballades sur le site "copernic", tu flippes ! Balasko qui lit un philosophe pour soutenir le DAL, moi je m'en passe très bien

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De quoi ils vivent alors ?

20% du PIB du Kerala provient des envois de fonds de Kéralais émigrés à l’étranger. 2,5 millions de Keralais travaillent dans les pays du Golfe.

Puisqu'on vous dit que c'est modèle trop cool : on y vit aux crochets de parents ayant émigrés.

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L'un deux, en vacances dans le coin, a prévu d'y faire un tour, pour voir.

Je serais curieux de savoir ce qu'il va te raconter à son retour. :)

Je crois que j'ai pleuré, tellement c'est beau.

:lol:

20% du PIB du Kerala provient des envois de fonds de Kéralais émigrés à l’étranger. 2,5 millions de Keralais travaillent dans les pays du Golfe.

Puisqu'on vous dit que c'est modèle trop cool : on y vit aux crochets de parents ayant émigrés.

Merci Lucilio de cette info.

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20% du PIB du Kerala provient des envois de fonds de Kéralais émigrés à l’étranger. 2,5 millions d eKeralais travaillent dans les pays du Golfe.

Puisqu'on vous dit que c'est modèle trop cool : on y vit aux crochets de parents ayant émigrés.

Aaaaah, ben comme beaucoup d'étudiants, alors ? Sauf que là bas, ça dure toute la vie, c'est chouette
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Après 1975, la presse française avait ce genre de discours pour décrire la vie radieuse des cambodgiens.

J'ai l'impression que nous sommes des Sisyphes, que jamais rien ne fera reculer ces idées plus longtemps que quelques décennies.

(coup de spleen)

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http://articles.time…mes-crime-stats

http://www.hindu.com…82303350400.htm

Le Kerala a, d'assez loin, le taux de criminalité le plus élevé du pays. Si les inégalités sociales et la pauvreté génèrent la criminalité, comme on le déclare si souvent à gauche, je suis curieux de savoir quelle sera l'excuse trouvée cette fois-ci pour justifier pourquoi ça échoue complètement ici.

Comme remarqué plus haut, presque* rien n'a changé dans la rhétorique marxiste-culturelle depuis des décennies. Dès lors qu'il s'agit de critiquer le capitalisme (et même plus généralement l'Occident et la modernité, mais c'est un autre débat), tous les mensonges et les omissions opportunes sont permis.

*Je dis presque, car l'auteur a été ici assez malin pour essayer de dépeindre une société paisible et quasi-idyllique sans jamais explicitement affirmer que c'est le capitalisme qui est criminogène.

On notera aussi le ton complètement illuminé où on a l'impression qu'elle décrit Disneyland à des gosses qui vivent à Détroit (je suis pas un fan des attaques ad hominem, mais là je crois bien que ça en dit long sur le niveau du lecteur, pris pour un enfant), et l'énorme sophisme du travail qui devient un gâteau dont on se partage les parts.

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Ne pas oublier. Meme si c'est de la micro finance, il y a quand meme des dérives. Salauds de micro-capitalistes.

Des dérives oui, mais des micro-dérives. Micro-finance oblige.

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Donc, le socialisme, ça marche, mais seulement pour la partie de la population qui vit aux crochets de ceux qui travaillent (on le savait déjà en France :D). En fait l'indice de développement devrait être corrigé en tenant compte de ceux qui ne sont pas sur place. Je parie qu'en incluant les conditions de vie de l'ouvrier de base à Dubaï, le niveau chute spectaculairement - en alphabétisme, en santé, en longévité, etc.

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De quoi ils vivent alors ? Uniquement des exportations agricoles ? Ils sont payés comment leurs "fonctionnaires" ?

Ceci dit, quand tu te ballades sur le site "copernic", tu flippes ! Balasko qui lit un philosophe pour soutenir le DAL, moi je m'en passe très bien

Il faudrait en savoir plus sur les financements.

Ça me fait penser à cette ville communiste en Espagne présentée comme un idéal par les altercomprenants : Marinaleda, mais qui profite des subsides de la région. Bref, un passager clandestin.

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Bah, dans quelques mois, les contemptateurs du libéralisme auront jeté leur dévolu sur un autre et nouveau paradis terrestre non capitaliste.

Avant de s'apercevoir que derrière le cliché de carte postale, l'enfer n'est pas loin.

Il y a des gens qui vont chercher toute leur chienne de vie à trouver un système organisé (ou pas) qui marche en dehors du libéralisme.

Mais, je ne m'inquiète pas : ils vont le trouver.

Une fois morts.

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