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L'ordre spontané expliqué par la plage


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Je suis tombé avec surprise sur cet article sur Rue89

http://blogs.rue89.c…ietaires-228167

Serviettes de plage : philosophie de propriétaires

Alain Cohen-Dumouchel

Gauche Libérale

Publié le 13/08/2012 à 12h36

serviette_plage.jpeg

En écrivant un article ayant pour thème le déployé de serviette sur la plage, j’ai bien conscience d’offrir un angle d’attaque inespéré à tous ceux qui ponctuent mes posts de commentaires aussi imaginatifs que peu amènes.

Camarades, c’est vrai, je l’avoue, je suis déjà parti en vacances au bord de la mer et même plusieurs fois de suite. Je complète cet outing en précisant que les faits se sont produits dans plusieurs pays différents et notamment, mais pas seulement, tout autour du bassin méditerranéen.

Cet aveu devrait entrainer pour certains, une bourdivine excommunication :

« D’où parles-tu ? Es tu ouvrier, travailleur social, chômeur en fin de droits, immigré en situation irrégulière ? »

Non, je suis à la plage, mais je vais quand même vous soumettre cette courte réflexion sur la façon dont les vacanciers disposent leurs serviettes sur ces étendues sableuses que l’administration n’a toujours pas songé à strictement réglementer.

1 Quelques serviettes sur la plage

Premier cas de figure vous arrivez sur une crique déserte. Vous choisissez évidemment le meilleur coin, celui où l’eau est claire, le sable le plus blanc et vous posez vos affaires. Ce qui se passe alors est très clairement une auto attribution d’une propriété temporaire.

Vous avez le sentiment justifié d’être le propriétaire de votre emplacement. Vous n’avez rien payé mais vous éprouvez le droit de conserver la zone sous votre contrôle privatif, c’est-à-dire en en excluant les autres. Si une famille venait à se présenter sur la crique, il est clair qu’elle ne pourrait pas s’installer à votre emplacement, et non seulement ça, mais elle devrait respecter une certaine distance pour placer ses affaires.

Si les nouveaux arrivants se collaient à vous, cela serait ressenti comme sans gène voire un tantinet agressif. Que les insupportables marmots des voisins viennent projeter du sable sur votre serviette et ils seront reçus soit avec une franche hostilité soit avec un sourire crispé :

« Allez jouer plus loin les enfants ! »

On a bien là l’expression d’un « droit de propriété », qui est profondément ancré dans la nature humaine et qui n’a jamais été accordé par personne, ni par un « chef de plage », ni par la législation.

2 Densité moyenne de serviettes

Dans le deuxième cas de figure, la plage se remplit et la zone privative entourant chaque occupant se réduit. Votre intérêt en tant que nouvel arrivant consiste à vous placer dans un endroit relativement dégagé. Vous cherchez donc un « trou ».

En faisant cela vous modifiez la distance minimum d’implantation acceptable par vos voisins. Il devient de plus en plus difficile de râler si quelqu’un se rapproche car il en a tacitement le droit.

Il existe une multitude d’autres règles qui s’appliquent aux différents cas schématisés ici. Par exemple dans notre deuxième cas, un homme mur dans la force de l’âge évitera de placer sa serviette entre deux groupes de jeunes filles. L’emplacement est implicitement « réservé » à un groupe de garçons du même âge.

Si il y a des algues dans l’eau à un endroit de la plage mais pas à un autre, il est tacitement admis que la densité de serviettes sera plus forte en face de la zone dégagée. Le fait de s’installer là, au lieu d’aller occuper un emplacement plus vaste ailleurs, sera toléré.

3 Les serviettes se touchent

Le troisième cas de figure, c’est la plage de Juan-les-Pins (Alpes-Maritimes) le 15 août. Densité maximum avec des règles légèrement modifiées et étendues par rapport aux situations précédentes.

La zone de propriété privée reste clairement la serviette mais ces dernières en viennent à se toucher. Il n’y a pratiquement plus d’espace disponible, c’est à dire de sable visible, sauf celui qu’une famille ou un groupe se sera réservé à l’intérieur de l’espace délimité par ses propres serviettes.

Les anciens propriétaires, ceux qui sont arrivés tôt le matin « parce-qu’ils-n’ont-pas-passé-la-nuit-en-boîte », eux, disposent d’un espace vital supérieur aux autres. Il ne peut plus y avoir de nouvel arrivant sauf à se faire céder un emplacement privatif par un groupe connu ou à guetter un départ.

Il y a aussi des règles assez complexes de non enclavement. Tout groupe de serviettes doit pouvoir accéder à la mer et sortir de la plage. Si les propriétés se touchent au sens propre, il en résultera des « droits de passage », qui permettront à un vacancier de piétiner le bord, (attention, pas le centre !), des serviettes situées sur le chemin de la baignade.

Règles tacites, ordre spontané

Le propre de toutes ces règles, comme du sentiment de propriété, c’est qu’elles n’ont jamais été écrites ou décrétées par personne. C’est un cas d’école d’un ordre spontané libéral particulièrement efficace et, on le remarquera, assez égalitaire dans ce cas précis.

L’interaction des différents intérêts particuliers dans la limite de certaines règles intuitives, produit un ordre qui n’a pas été décidé par un législateur et qui n’obéit à aucun dessein.

C’est en quelque sorte, « la main invisible de la plage ».

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Deux serviettes sur la plage (larock7/Flickr/CC)

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Il serait intéressant je trouve de se demander ce qui fait que la plage est ainsi si souvent mentionnée pour appuyer cette idée d'ordre spontané.

A la plage, un être humain est particulièrement démuni. Il est, presque littéralement, "à poil". Donc il ne porte sur lui aucune arme et aucun outil susceptible d'emmerder le monde. Il est donc dans une situation où il est le plus proche d'un animal humain pour ce qu'il a de plus primitif. Très naturellement le comportement associé à cette situation est ce qu'on retrouve un peu partout chez les mammifères: la territorialité. Si un individu empiète les plates bandes d'un autre, des signes d’agressivité apparaissent et la crainte naturelle du risque lié aux conflits fait que les menaces verbales font le plus souvent leur effet et repoussent l’intrus. D'autant plus qu'à la plage personne ne se connait donc quasiment personne ne se parle, ce qui enlève encore une caractéristique assez évoluée de l'être humain: le langage. Et puis comme personne ne se connaît, personne ne peut avoir l'assurance d'être en meilleure position en cas d'affrontement. Sans parler qu'il n'y a aucun mur, donc tout le monde est soumis au regard de tout le monde et qu'il n'est pas facile de prévoir le comportement de la foule si un tel affrontement devait avoir lieu. Donc dans le doute, et grâce à cette émotion bien naturelle qu'est la peur de l'inconnu, tout le monde reste tranquille et personne ne cherche les embrouilles.

Bref, la plage est presque parfaitement une situation dans laquelle l'être humain est amené à se comporter selon les règles les plus basiques du rêgne animal. Les observations faites sur cette plage pourraient j'imagine facilement être transposées à une colonie de fous de Bassan, par exemple:

cape-gannets.jpg

Ajoutez des murs et introduisez de l'électricité et vous verrez que très vite des problèmes de voisinages apparaîtront, par exemple lorsqu'un voisin écoutera de la musique à fond:

http://forum.doctissimo.fr/viepratique/nuisances-sonores/comment-debarrasser-bruyant-sujet_14_1.htm

Lisez les témoignages sur ce sujet parmi tant d'autres et vous verrez que parler d'ordre spontané chez l'homme c'est faire preuve de beaucoup de naïveté.

PS. Les fous de Bassan n'utilisent pas de serviette ? Ok, alors si vous voulez considérez certains pingouins qui font leur nid avec des caillous trouvés à l'entour. Quand un pingouin essaie de piquer un caillou à un autre, ça barde:

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Du coup, ils ont tendance à ne pas le faire. C'est l' "ordre spontané" chez les pingouins.

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Quand je lis les commentaires, je me demande comment un libéral peut avoir le courage de bloguer sur ce site…

Les commentaires sont en effet d'un niveau qui dépasse le zéro absolu.

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Il serait intéressant je trouve de se demander ce qui fait que la plage est ainsi si souvent mentionnée pour appuyer cette idée d'ordre spontané.

A la plage, un être humain est particulièrement démuni. Il est, presque littéralement, "à poil". Donc il ne porte sur lui aucune arme et aucun outil susceptible d'emmerder le monde. Il est donc dans une situation où il est le plus proche d'un animal humain pour ce qu'il a de plus primitif. […]

Bref, la plage est presque parfaitement une situation dans laquelle l'être humain est amené à se comporter selon les règles les plus basiques du rêgne animal. Les observations faites sur cette plage pourraient j'imagine facilement être transposées à une colonie de fous de Bassan, par exemple

[..]

Les fous de Bassan n'utilisent pas de serviette ? Ok, alors si vous voulez considérez certains pingouins qui font leur nid avec des caillous trouvés à l'entour. Quand un pingouin essaie de piquer un caillou à un autre, ça barde:

[..]

C'est l' "ordre spontané" chez les pingouins.

Je me demande combien de fois j'ai répondu "n'importe nawak" à tes posts depuis que tu es inscris.

Dis de manière plus positive : ta créativité en terme de production de nouvelles théories n'a à mon sens que peu d'équivalent dans l'univers. Ou alors faut aller chercher très très loin.

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Je trouve l'exemple particulièrement mauvais : les plages publiques sont plutôt un condensé de tous les vices, comportements déviants et pourritures inhérents au socialisme.

Il faut vraiment être à côté de ses pompes pour trouver dans la promiscuité subventionnée des plagistes indécents et la prolifération de cette racaille touristique une image de l'ordre spontané.

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Je trouve l'exemple particulièrement mauvais : les plages publiques sont plutôt un condensé de tous les vices, comportements déviants et pourritures inhérents au socialisme.

Il faut vraiment être à côté de ses pompes pour trouver dans la promiscuité subventionnée des plagistes indécents et la prolifération de cette racaille touristique une image de l'ordre spontané.

Cela aurait pu être un excellent article humoristique pour Contrepoints (mais incompréhensible pour quelqu'un qui ne connait pas les nanarcaps) en mode private joke. Mais en l'état, vu qu'il faut apparemment le prendre au premier degré, il illustre parfaitement le principe selon lequel lorsqu'on a un marteau dans les mains tous les problèmes ressemblent à des clous.

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Excellent.

Ça vaut aussi pour les places assises dans les transports en commun, les salles d'attente, etc.

Sauf que en plus des paramètres de choix que l'on retrouve dans les urinoirs, il y en a aussi d'autres : éviter le clodo qui pue (optimisation de l'exposition aux externalités négatives), être sur la place qui permet d'avoir le meilleur angle sur la bonnasse du wagon (choix d'investissement type matrice BCG), ou encore, si il n'y a rien à mater, choisir la place qui offre le plus de possibilités d'avoir de nouveaux voisins montant aux stations suivantes (pari sur l'avenir, spéculation, collateral, CDO, réserve fractionnaire, etc.).

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Sauf que en plus des paramètres de choix que l'on retrouve dans les urinoirs, il y en a aussi d'autres : éviter le clodo qui pue (optimisation de l'exposition aux externalités négatives), être sur la place qui permet d'avoir le meilleur angle sur la bonnasse du wagon (choix d'investissement type matrice BCG), ou encore, si il n'y a rien à mater, choisir la place qui offre le plus de possibilités d'avoir de nouveaux voisins montant aux stations suivantes (pari sur l'avenir, spéculation, collateral, CDO, réserve fractionnaire, etc.).

Oui, ou répartition ethnique le plus souvent.

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Oui, ou répartition ethnique le plus souvent.

C'est pas faux ça. Sauf que il y a beaucoup d'exceptions : telle femelle pourra chercher à répondre à ses pulsions biologiques et aller plutôt chercher la compagnie de membres d'autre ethnies qu'elle afin que son futur enfant bénéficie du brassage génétique.

Ou bien la même femelle pourra plutôt chercher la compagnie de ses semblables.

On sait pas en fait.

Bon maintenant que j'ai déjà écrit deux paragraphes NN (n'importe nawak), voici vos devoirs de vacances, vous devrez :

- introduire la notion de responsabilité illimitée des entreprises dans ce topic, de réserve fractionnaire, ou de démocratie directe

- trouver un lien avec l'islam, l'immigration, etc.

- ou bien avec l'avortement et/ou l'euthanasie

- ou bien expliquer en quoi les problèmes de propriété ne se posent jamais dans les villes pyramidales

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- introduire la notion de responsabilité illimitée des entreprises dans ce topic, de réserve fractionnaire, ou de démocratie directe

C'est mieux, parce que les sujet du type "est il acceptable qu'on force les gens à avoir 2 alcootest dans leur voiture" sont vraiment sans intérêt.

Ce qui n'mpeche pas des gens d’écrire des masses de page dessus.

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40/70

je contest la reponse 5, le bon emplacement y est 1 ou l'on est sur de ne pas avoir de 2e voisin.

Je contest aussi la reponse 7

donc 60/70

Et sinon, ça ne te gêne pas de t'approprier des points qui ne t'appartiennent pas ? :mrgreen:

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si j'en ais privé quelqu'un, je les rends sans problème. icon_fou.gif

Mauvaise réponse. Tu ne peux pas plus t'approprier ces points que tu ne peux t'approprier la Lune. ;)

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Je trouve l'exemple particulièrement mauvais : les plages publiques sont plutôt un condensé de tous les vices, comportements déviants et pourritures inhérents au socialisme.

Il faut vraiment être à côté de ses pompes pour trouver dans la promiscuité subventionnée des plagistes indécents et la prolifération de cette racaille touristique une image de l'ordre spontané.

Au contraire il démontre comment l'être humain, même dans un espace collectivisé avec tous les problèmes que cela suppose au niveau de la gestion de la rareté de l'espace, arrive a réintroduire des règles simples de cohabitation, nécessairement imparfaites puisque l'on est dans un espace collectivisé par la mairie. Meme si je préférerais que les plages soient privatisées pour eviter la déferlante de beaufs, j'ai vu des plages privees davantage bourrées de monde et qui empiétaient totalement sur l'eau jusqu'a ne plus voir la plage en elle-meme (exemple Cannes).

En tout cas récemment en allant à la plage je me suis justement fait la réflexion de l'auteur.

D'autre part être en foule avec d'autres gens ne signifie pas qu'on est communiste et ce nest pas forcément une expression du communisme, ne pas confondre.

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Le problème avec ce genre d'articles, c'est que tu le montres à n'importe qui d'autre qu'un lecteur de ce forum, et il donne une vision atroce des libéraux.

Et l'humour dans ce cas est particuliérement dévastateur.

Il y en a ici a qui le fait de conciderer une commune comme une association fait dresser les cheveux sur la tête, par contre une bande armée, assimilée à une milice privée, ça va….

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et l'article du Mises institute plus sérieux au sujet de l'ordre spontané en Somalie

Article très interessant. J'ai lu recemment Better off stateless, qui a été recommandé quelque part sur ce forum. Je me demandais si quelqu'un connaissait une étude un peu plus récente sur la situation en Somalie. Il me semble qu'il existe un gouvernement installé par l'ONU. Quels ont été les conséquences de ce changement ?

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