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Libéralisme Et Théorie De L'évolution


Katanga

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La plupart des libéraux, sur ce forum ou ailleurs, ont une très bonne connaissance de l'économie. Mais combien connaissent la théorie de l'évolution de Darwin ? Ou la psychologie évolutionnaire ?

 

Vu le rôle crucial de l'action humaine dans la réussite du libre marché (cf. Von Mises), il me semble profitable de connaître et de comprendre un minimum ce qui est susceptible de déterminer cette action. Or, l'évolution a donné forme à de nombreux instincts et tendances innées, chez les humains comme chez les autres animaux. Sans parler de nos capacités cognitives.

 

Un article de Psychology Today établit un lien entre sélection naturelle et sélection économique par la concurrence. Je ne résisterai pas au plaisir d'en faire un copier-coller ici.

 

If you accept evolution, you must oppose over-regulation of the economy

 

Liberals and conservatives unite!
 
Published on May 31, 2009 by Paul J. Zak in The Moral Molecule
 
Political liberals and conservatives butt heads on several topics: the size of the welfare state, teaching evolution in the schools, and the amount of economic regulation. Actually, these are all same issue. Political bulwarks notwithstanding, those on both sides of these issues often reveal ignorance of their commonalities. This is one cause of obstinate political conflicts.

Here's the resolution: biological systems are complex, nonlinear, and adaptive. This irks social conservatives because such a system has no place for a God who is intervening in life's daily activities. No one is in charge in biology. Creatures mutate and those that are more successful at leaving offspring increase their number. If a mutation is detrimental, creatures with it leave fewer offspring and may become extinct. Competition for scarce resources drives this effect so plants and animals evolved to use resources efficiently. Call this biological creative destruction--species adapt or disappear.

The laws of biological evolution apply directly to that human brainchild, economic trade. Businesses that adapt to customers' needs better use their scarce resources more efficiently and "reproduce" faster. This drives out less efficient companies. Think Wal-Mart. And Google. These initially mutant forms either survive and increase their market share or go extinct. Just as with biological creatures, even successful businesses face competitive pressure from the next innovative mutant business. No one is in charge. Call this economic creative destruction. This irks liberals because it shows that no one can or should direct the economy.

 

Just as a mouse with two legs is less well-adapted to its environment than is a four-legged mouse, a business that cannot survive a recession is not well-adapted to its environment and will go bankrupt. When an animal dies, its remaining energy is recycled as food for predators and insects that consume it. In the same way, the physical and human assets of a bankrupt business are recycled into companies that are better adapted to their environment. Scarce resources drive adaptation and efficiency. If we bailout losing business, we don't allow resources to be recycled to better uses, driving efficiency and adaptation.

 

Yes, if you have lost your job during this recession it is awful. But, new jobs are created every day and these can be found. Bailout out failing firms is analogous to using scarce biological resources to save the two-legged mouse. One could do this, but this is just throwing good resources away--this will not stop the mouse's inevitable end due to maladaption. Regulation undergirds economic exchange and is necessary, but having government officials micromanage businesses ignores the wisdom of millions of people voting with their wallets every day. The opinion of the millions will always win out.

 

In fact, "bailouts" are much worse than just wasting resources. Without scarce resources to drive competition, there is no incentive for people to think of new and better businesses. No failure, no innovation. It is innovation that increases living standards. Raising incomes gives us greater ability to reduce hunger, disease, infant mortality, and improveeducation. Higher incomes also increase trust in other people, and raise our happiness (e.g. see my research on this here).

 

The main point is that there is no free lunch: resources are always limited and biological and economic adaptation is driven by scarcity. Just as no one controls biological evolution, no one controls economic evolution. There are substantial costs of trying to over-regulate the economy, both in higher taxes but also in reduced innovation and lower living standards. Seeking to manage all economic transactions has been tried in the Soviet Union (and Communist China, and North Korea and Cuba, etc.) and these failed spectacularly because of the lack of adaptation and innovation. Totalitarian economic models are counter to our human nature of exploration, self-direction, and reciprocity. The imposition of over-regulation violates not only the human desire for self-determination, but also the physical laws that govern all of life.

 

http://www.psychologytoday.com/blog/the-moral-molecule/200905/if-you-accept-evolution-you-must-oppose-over-regulation-the-economy

 

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La plupart des libéraux, sur ce forum ou ailleurs, ont une très bonne connaissance de l'économie. Mais combien connaissent la théorie de l'évolution de Darwin ? Ou la psychologie évolutionnaire ?

Ceux qui ont lu Hayek savent que l'évolution est un outil trop utile pour en laisser l'exclusivité à Darwin et à la biologie ;)

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Ceux qui ont lu Hayek savent que l'évolution est un outil trop utile pour en laisser l'exclusivité à Darwin et à la biologie ;)

 

Exact. Et on peut même aller plus loin, car il paraît que l'influence a été dans les deux sens : certains économistes comme Spencer ont été inspirés par Darwin, mais Darwin lui-même a été inspiré par des économistes dans sa théorie de l'évolution. Il me semble que Hayek en parle. Sinon, j'ai trouvé cet article : http://www.cafe-sciences.org/billets/darwin-et-les-economistes-12-les-precurseurs.

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Hayek parle de l'influence du libéralisme dans la théorie de l'évolution dans ses essais de philosophie, de science politique et d'économie, dans l'article sur la philosophie du droit de D. Hume si je ne m'abuse.

 

 

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Oui tout à fait, d'ailleurs Matt Ridley, qui est zoologiste à la base, a fait au moins deux essais intéressants allant dans le sens de la généralisation culturelle de l'évolutionnisme : 

 

http://www.amazon.com/Origins-Virtue-Instincts-Evolution-Cooperation/dp/0140264450

 

http://www.amazon.com/Rational-Optimist-Prosperity-Evolves-P-S/dp/0061452068/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1355748572&sr=1-1&keywords=rational+optimist

 

Je recommande les deux livres, qui sont à mon avis passionnants.

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Tout le problème de l'analogie est de savoir ce qui est analogue et ce qui est différent, en somme sur quoi porte précisément l'analogie.

La sélection naturelle sélectionne des individus, et partant des espèces, selon des aptitudes variables à la survie et à la reproduction.

La question est donc d'abord de savoir ce que sélectionne la concurrence, et selon quelles aptitudes.

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En économie ce sont les business models qui évoluent, et des entreprises qui meurent.

En écologie ce sont des espèces qui évoluent, et des individus qui meurent.

Les cocos reprochent au libéralisme de laisser les individus les plus faibles sur le bas côté.

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Tout le problème de l'analogie est de savoir ce qui est analogue et ce qui est différent, en somme sur quoi porte précisément l'analogie.

La sélection naturelle sélectionne des individus, et partant des espèces, selon des aptitudes variables à la survie et à la reproduction.

La question est donc d'abord de savoir ce que sélectionne la concurrence, et selon quelles aptitudes.

 

Oui, tout à fait. Si on prolonge la réflexion de Dawkins qui se retrouve dans celle de Ridley, les êtres vivants sont des machines à conserver et reproduire leurs gènes, ce qui en extrapolant -avec la théorie du choix rationnel- se rapproche des organisations et des individus qu'on trouve en société, à la fois motivés par leur propre préservation et obligés de coopérer (ou de s'adapter) aux autres êtres vivants pour que cela soit possible. L'analogie est assez fructueuse à mon avis, jusqu'à un certain point.

 

Ainsi dans le premier livre de Ridley sur la vertu, il y a un chapitre très intéressant sur l'entrée dans la coopération sociale qu'il compare au dilemme du prisonnier (classique). Ridley est assez honnête pour poser les limites de sa propre démarche : il est difficile d'expliquer, même avec la théorie des jeux, l'entrée et le maintien de la coopération pacifique optimum nécessaire à l'établissement des relations de marché (c'est-à-dire qui ne se dégrade pas en tit for tat) qui s'est formé assez durable en Occident.

 

A mon avis, l'incapacité de Ridley à comprendre cette évolution particulière tient à son ignorance délibérée (méthodologique) des institutions culturelles et religieuses particulières qui ont triomphé en Occident (qu'il est difficile de saisir en termes d'évolution culturelle, même si ça doit être possible, je ne sais pas), et qui ont justement mis un terme au dilemme du prisonnier sous sa forme la plus simple, en interdisant sur le plan éthique le recours à la vengeance et l'obligation de considérer l'autre comme un semblable (ce qui a ouvert la voie, même si ce n'est pas le seul facteur, à la généralisation du marché).

 

Je me demande si il existe des domaines ou FMas n'en touche pas une.

T'as déjà pensé à te reconvertir en encyclopédiste ? :D

 

:icon_redface:  Hélas...il y a encore trop de domaines que je ne connais pas, ou trop superficiellement. Et je n'ai qu'une seule vie.  :wallbash:

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On repproche souvent au libéralisme d'être un "darwinisme social".

C'est pas loin d'être vrai, mais ceux qui font cette constatation comme un reproche ne comprennent rien ni au libéralisme, ni au darwinisme, on peut donc les ignorer.

 

Exact. Et on peut même aller plus loin, car il paraît que l'influence a été dans les deux sens : certains économistes comme Spencer ont été inspirés par Darwin, mais Darwin lui-même a été inspiré par des économistes dans sa théorie de l'évolution. Il me semble que Hayek en parle. Sinon, j'ai trouvé cet article : http://www.cafe-sciences.org/billets/darwin-et-les-economistes-12-les-precurseurs.

D'après mes souvenirs de DL&L, Hayek pense que les premières formes de théorie de l'évolution viennent de la linguistique. Comme quoi...

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Tout le problème de l'analogie est de savoir ce qui est analogue et ce qui est différent, en somme sur quoi porte précisément l'analogie.

La sélection naturelle sélectionne des individus, et partant des espèces, selon des aptitudes variables à la survie et à la reproduction.

La question est donc d'abord de savoir ce que sélectionne la concurrence, et selon quelles aptitudes.

 

Oui, tout à fait. C'est le point qui manque à l'article de base : la finalité. Si la température moyenne de la terre passe à 80 ° la sélection naturelle fonctionnera très bien. Mais ne survivront que les bactéries et ce n'est pas forcement souhaitable.

 

Si la structure sociale se désagrège, les hommes continueront à vivre. Mais le meilleur statut individuel risque de ne plus travailler au siège d'une mutlnationale mais de faire partie d'un bon gang dans sa cité.

 

Ainsi dans le premier livre de Ridley sur la vertu, il y a un chapitre très intéressant sur l'entrée dans la coopération sociale qu'il compare au dilemme du prisonnier (classique). Ridley est assez honnête pour poser les limites de sa propre démarche : il est difficile d'expliquer, même avec la théorie des jeux, l'entrée et le maintien de la coopération pacifique optimum nécessaire à l'établissement des relations de marché (c'est-à-dire qui ne se dégrade pas en tit for tat) qui s'est formé assez durable en Occident.

Je n'ai jamais compris ces réticences : le tit for tat ET la possibilité de choisir ses interlocuteurs suffit à expliquer l'émergence de la coopération par rapport à l'affrontement.

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Nope, enfin pour Ridley, la version dégradée du tit for tat peut aussi émerger, celui qui aboutit en gros à l'anomie sociale, ou en tout cas à la non coopération régulière ; quand à la coopération succède la non coopération, la sanction de la défection, puis le retour à la coopération, et ainsi de suite sans que rien ne se produise sauf une boucle infinie de répliques sans qu'il n'y ait de gains significatifs. Il y a un terme mais je ne l'ai plus en tête. 

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Oui, tout à fait. C'est le point qui manque à l'article de base : la finalité. Si la température moyenne de la terre passe à 80 ° la sélection naturelle fonctionnera très bien. Mais ne survivront que les bactéries et ce n'est pas forcement souhaitable.

Ce n'est pas forcément souhaitable du point de vue de la situation actuelle, mais c'est l'optimum étant données les circonstances nouvelles. Je ne vois pas le problème.

 

Si la structure sociale se désagrège, les hommes continueront à vivre. Mais le meilleur statut individuel risque de ne plus travailler au siège d'une mutlnationale mais de faire partie d'un bon gang dans sa cité.

Et à terme ça re-tendra vers la civilisation (d'ailleurs c'est déjà en train de re-tendre : un gang c'est une organisation), parce qu'il n'y a pas l'équivalent dans le monde social d'un game breaker comme une augmentation extrême de température. Tout bouleversement (guerre, épidémie...) se tasse et est absorbé avec le temps.

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Si je peux, juste, pas mal de libéraux ont une SUPER connaissance économique mais justement c'est presque le noeud gordien.

Je m'explique, le libéralisme a été traité  recemment comme l'excés de capitalisme (ie loi de la jungle) et le fait que les intervants libéraux d'antant ne citent que des Economistes pointus n'a fait que reforcer l'incompréhension de tous.  Je crois suis  certaine que la génération de libéraux précedente a echoué précissement sur cela.

 

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L'économicisme du libéralisme est sans doute parfois un problème, oui. D'autant plus que chaque fois qu'un libéral intervient en public, il est souvent économiste (Salin, Schweitzer, ...). 

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C'est peut-être une tendance chez les vieux (ouais, je suis jaloux de la flamewar de poney alors je tente la mienne) mais ici faut pas déconner, on est quand même loin d'être tous des économistes, et encore moins des économicistes.

Précisément, je me fais souvent la remarque que c'est cool parce qu'on a des représentants de pleins d'horizons théoriques.

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Nope, enfin pour Ridley, la version dégradée du tit for tat peut aussi émerger, celui qui aboutit en gros à l'anomie sociale, ou en tout cas à la non coopération régulière ; quand à la coopération succède la non coopération, la sanction de la défection, puis le retour à la coopération, et ainsi de suite sans que rien ne se produise sauf une boucle infinie de répliques sans qu'il n'y ait de gains significatifs. Il y a un terme mais je ne l'ai plus en tête. 

 

 

Effectivement, si les interlocuteurs sont imposés, tu tombes dans l'anomie. La stratégie : je fais défaut chaque fois et gagnante au moins si dans la population, il y a des personnes qui ne font pas défaut parfois.  Si la vraie sanction du tit of tat, c'est ne continuer a faire des trades qu'avec des personnes qui n'ont jamais fait défaut, tu crée un groupe de coopérateur et les passagers clandestins se retrouvent isolés.

 

Il me semble que cela a été montré avec des simuls informatiques et des populations faibles (c'est à dire que tu rencontres assez rapidement un interlocuteur déjà connu). Si la pop est grande, mais qu'il y a un système de réputation (ie on connait au moins une partie de tes choix précédents) même chose.

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Ce n'est pas forcément souhaitable du point de vue de la situation actuelle, mais c'est l'optimum étant données les circonstances nouvelles. Je ne vois pas le problème.

 

Et à terme ça re-tendra vers la civilisation (d'ailleurs c'est déjà en train de re-tendre : un gang c'est une organisation), parce qu'il n'y a pas l'équivalent dans le monde social d'un game breaker comme une augmentation extrême de température. Tout bouleversement (guerre, épidémie...) se tasse et est absorbé avec le temps.

 

Dans l'hypothèse ou la température moyenne passe à 80° (c'est prévu a échéance de 400 - 500 millions d'années) je suis assez partisan de ne pas laisser faire la sélection naturelle :)  De même je suis assez partisan de ne pas laisser faire la sélection naturelle dans la lutte entre le virus de la variole et l'humanité.

 

Ce n'est pas parce qu'on arrive à un optimum locale avec la sélection naturelle que l'on ne peut pas espérer arriver à un meilleur résultat en anticipant et en dirigeant les évènements : la sélection naturelle ne fabrique pas des oiseaux qui volent à 10 000 mètres et 800 Km/h. C'est pourtant pratique. Pour cela on a besoin de plan, d'organisation etc...

 

Et c'est d'ailleurs pour ça que le socialisme marche si bien (je veux dire est soutenu par beaucoup de gens) parce que c'est ce que nous faisons en permanence : choisir, décider, construire.

 

Essayer de justifier le laisser faire économique uniquement à travers le darwinisme, c'est avoir un discours qui s'oppose à la pratique quotidienne de tous. Il faut plutôt défendre le laisser faire économique en soulignant qu'il découle naturellement de la liberté individuelle et des droits de bases : propriété et contrats

 

Si en plus des économistes montrent que cela conduit à un optimum, tant mieux. Mais cela serait sous optimal d'un point de vu économique, je resterai libéral.

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C'est peut-être une tendance chez les vieux (ouais, je suis jaloux de la flamewar de poney alors je tente la mienne) mais ici faut pas déconner, on est quand même loin d'être tous des économistes, et encore moins des économicistes.

Précisément, je me fais souvent la remarque que c'est cool parce qu'on a des représentants de pleins d'horizons théoriques.

 

 C'était si voyant que ça ?  :mrgreen:

 

Bah, sinon, je suis assez d'accord avec cette intervention.

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Effectivement, si les interlocuteurs sont imposés, tu tombes dans l'anomie. La stratégie : je fais défaut chaque fois et gagnante au moins si dans la population, il y a des personnes qui ne font pas défaut parfois.  Si la vraie sanction du tit of tat, c'est ne continuer a faire des trades qu'avec des personnes qui n'ont jamais fait défaut, tu crée un groupe de coopérateur et les passagers clandestins se retrouvent isolés.

 

Il me semble que cela a été montré avec des simuls informatiques et des populations faibles (c'est à dire que tu rencontres assez rapidement un interlocuteur déjà connu). Si la pop est grande, mais qu'il y a un système de réputation (ie on connait au moins une partie de tes choix précédents) même chose.

 

Le passage sur la théorie des jeux dans le livre de Ridley sur les origines de la vertu pourrait t'intéresser, parce que justement, il fait l'historique des expérimentations notamment informatiques depuis les années 60 jusqu'aux années 2000 sur la question. C'est plutôt bien fait (pour un amateur comme moi). 

 

Ta remarque me fait d'ailleurs insister sur une précondition informelle à la coopération étendue du marché qu'on trouve en Occident et pas ailleurs (enfin à partir de la fin du Moyen âge) : avant même la non sanction de la défection, la reconnaissance d'une humanité commune. Non seulement il faut ne pas être forcé à coopérer, mais il faut coopérer avec un semblable (il faut se reconnaître en lui et comprendre que l'autre agira à peu près de la même façon que soi).

 

Pour Ridley, la première étape de l'éclosion du marché se situe au moment de la révolution du paléolithique qui voit l'extension de l'échange hors de la sphère purement familiale.

 

Pour en revenir à l'éclosion du capitalisme en Occident à la fin du moyen âge : Il me semble que le triomphe d'une religion qui, parmi ses impératifs moraux, ordonne de considérer l'autre comme un semblable et de pardonner à ses ennemis, a pu jouer comme un terreau favorable à la coopération et à l'échange sans que l'explication évolutionniste ne puisse dire quelque chose de déterminant là dessus. Mais toute explication contraire est bienvenue.

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Dans l'hypothèse où la température moyenne passe à 80° (c'est prévu à échéance de 400 - 500 millions d'années) je suis assez partisan de ne pas laisser faire la sélection naturelle :)  De même je suis assez partisan de ne pas laisser faire la sélection naturelle dans la lutte entre le virus de la variole et l'humanité.

On a un problème de définition : pour moi, l'action humaine rentre dans le cadre de la sélection naturelle, c'est à dire que si on détruit une espèce (par exemple un virus), ce n'est pas différent d'une espèce de dinosaure qui en pousse une autre à l'extinction.

De même, les moyens d'adaptation que nous mettrons en oeuvre en tant qu'espèce en cas de forte augmentation de la température, y compris la science et la technique, relèvent de la lutte pour la survie classique et donc de la sélection naturelle.

 

Bref, l'être humain n'est pas un spectateur mais un acteur de l'évolution biologique, et l'être humain au naturel ce n'est pas un gars à poil dans la forêt mais une société organisée et technologique.

 

Et c'est d'ailleurs pour ça que le socialisme marche si bien (je veux dire est soutenu par beaucoup de gens) parce que c'est ce que nous faisons en permanence : choisir, décider, construire.

Mais comment déterminer a posteriori quel a été le meilleur plan, la meilleure organisation ? Revoilà le darwinisme social.

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Et c'est d'ailleurs pour ça que le socialisme marche si bien (je veux dire est soutenu par beaucoup de gens) parce que c'est ce que nous faisons en permanence : choisir, décider, construire.

 

 

Tiens, je rebondis la dessus (j'aurais peut-être du ouvrir un nouveau topic), mais je relisais des passages hier de "les fondements philosophique du libéralisme" et à propos du constructivisme, l'auteur opposait d'un côté les libertariens (qu'un peu à tord, ils appellent "ultra libéraux", Zeitgeist, toussa) et les libéraux classiques (qu'il appelle simplement "libéraux" ou "les classiques") en montrant que les libéraux classiques du 18/19ème avait une certaine approche constructiviste alors que les libertariens (il citent dans ceux là Bastiat, Hayek et Friedman) y était farouchement opposé.

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Pour en revenir à l'éclosion du capitalisme en Occident à la fin du moyen âge : Il me semble que le triomphe d'une religion qui, parmi ses impératifs moraux, ordonne de considérer l'autre comme un semblable et de pardonner à ses ennemis, a pu jouer comme un terreau favorable à la coopération et à l'échange sans que l'explication évolutionniste ne puisse dire quelque chose de déterminant là dessus. Mais toute explication contraire est bienvenue.

 

Je pense que l'explication évolutionniste dirait probablement que le triomphe de cette religion a été permis par ses impératifs moraux, terreau favorable au capitalisme qui a permit d'accroitre les richesses et donc d'augmenter la domination de cette religion...c'est le problème de toute explication évolutionniste, elle ne peut être contredite, puisque elle se fait a posteriori.

Et c'est pour cela aussi que l'évolutionnisme est faux.

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On a un problème de définition : pour moi, l'action humaine rentre dans le cadre de la sélection naturelle, c'est à dire que si on détruit une espèce (par exemple un virus), ce n'est pas différent d'une espèce de dinosaure qui en pousse une autre à l'extinction.

De même, les moyens d'adaptation que nous mettrons en oeuvre en tant qu'espèce en cas de forte augmentation de la température, y compris la science et la technique, relèvent de la lutte pour la survie classique et donc de la sélection naturelle.

 

 

On a vraiment un problème de définition :) Avec la tienne, j'ai l'impression que tous ce que fait l'homme fait partie de la sélection naturelle puisque lui-même en est issu.

 

Pour moi, la sélection naturelle c'est un truc assez précis qui repose sur trois conditions :

1) les individus sont soumis à une compétitions et seule une partie d'entre eux peut se reproduire à chaque génération.

2) les individus ont une série de caractères. Et certain de ces caractères ont une influence importante dans la capacité qu'a l'individus de reproduire à l'étape suivante.

3) A chaque reproduction, une partie des caractères des reproducteurs est reconduite à l'identique, et une autre partie est générée aléatoirement.

 

SI ces conditions sont retenus, alors une sélection "naturelle" se met en place et les caractères les plus performants pour la reproduction sont de plus en plus representés à chaque génération.

 

A mon sens, la sélection naturelle (telle que je l'ai définie) existe au sein de l'humanité au XXI° siècle dans le monde occidental puisqu'a chaque génération grosso-modo 10 à 20 % des adultes n'a pas de descendance. Mais cela s'arrête là.

 

Il faut déjà beaucoup tordre la notion de sélection naturelle pour l'adapter au monde économique.EN particulier,

1) les entreprises sont en concurrence mais pas pour la reproduction de leur modèle.

2) Elles sont composée d'une série de routines, mais qu'elles peuvent modifier (à la différence de nos gènes) et de personnels (qu'elles peuvent changer), et c'est ses modifications qui sont la cause de leur succès ou de leurs échecs.

3) comment il n'y a pas de reproduction, il n'y a pas de point 3.

 

La concurrence des entreprises est plutôt à rapprocher de la notion de "même".

 

Cela n'empêche que la partie de l'article initial qui souligne que quand une entreprise meurt ses ressources sont utilisées par d'autres plus performantes (à l'identique de la mort des êtres vivants) est très pertinente.

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Pour en revenir à l'éclosion du capitalisme en Occident à la fin du moyen âge : Il me semble que le triomphe d'une religion qui, parmi ses impératifs moraux, ordonne de considérer l'autre comme un semblable et de pardonner à ses ennemis, a pu jouer comme un terreau favorable à la coopération et à l'échange sans que l'explication évolutionniste ne puisse dire quelque chose de déterminant là dessus. Mais toute explication contraire est bienvenue.

 

Le capitalisme - au moins dans sa version initiale du haut moyennage et de la renaissance - n'avait aucune originalité par rapport à ce qui pratiquait dans le reste du monde (y compris musulman). Il s'agissait de famille de marchand. Comme cela existait déjà dans l'antiquité.

 

Je pense au contraire que c'est l'affaiblissement de la religion qui a permis l'éclosion du capitalisme moderne.

 

A ma connaissance, il y a trois périodes de l'humanité particulièrement féconde sur le plan des idées :

- la Grèce antique (en y incluant les phéniciens qui fonctionnait sur le même modèle) 

- la chine des 7 royaumes ;

- la renaissance et la période moderne en europe.

 

Ces trois périodes ont une caractéristiques communes : pas d'unicité politique et militaire et donc chaque fraction à la nécessité d'évoluer pour prendre l'ascendant sur les autres. Quand une des fractions finit par dominer (Rome, l'unification de la chine) l'évolution s'arrête. 

 

EN ce sens, la défaite de Napoleon a été une bénédiction pour l'humanité (comme celle d'Hitler d'ailleurs).

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Le capitalisme - au moins dans sa version initiale du haut moyennage et de la renaissance - n'avait aucune originalité par rapport à ce qui pratiquait dans le reste du monde (y compris musulman). Il s'agissait de famille de marchand. Comme cela existait déjà dans l'antiquité.

 

Je pense au contraire que c'est l'affaiblissement de la religion qui a permis l'éclosion du capitalisme moderne.

 

A ma connaissance, il y a trois périodes de l'humanité particulièrement féconde sur le plan des idées :

- la Grèce antique (en y incluant les phéniciens qui fonctionnait sur le même modèle) 

- la chine des 7 royaumes ;

- la renaissance et la période moderne en europe.

 

Ces trois périodes ont une caractéristiques communes : pas d'unicité politique et militaire et donc chaque fraction à la nécessité d'évoluer pour prendre l'ascendant sur les autres. Quand une des fractions finit par dominer (Rome, l'unification de la chine) l'évolution s'arrête. 

 

EN ce sens, la défaite de Napoleon a été une bénédiction pour l'humanité (comme celle d'Hitler d'ailleurs).

Pas d'évolution à Rome ? Tu ne peux pas être sérieux. C'est sûr que ça contredit ta "thèse" mais tout de même...

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