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Pourquoi Nietzsche S'est Écarté De Schopenhauer ?


Bruxibru

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Question de neophyte: c'etait quoi les points communs et différences entre les deux?

 

Points communs : allemands, dépressifs, misanthropes, ont souffert d'un amour non partagé, avaient trop peu de relations sexuelles pour rester en bonne santé mentale.

Différences : l'un avait des moustaches ; l'autre, des favoris.

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Points communs : allemands, dépressifs, misanthropes, ont souffert d'un amour non partagé, avaient trop peu de relations sexuelles pour rester en bonne santé mentale.

Différences : l'un avait des moustaches ; l'autre, des favoris.

 

:D

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Question de neophyte: c'etait quoi les points communs et différences entre les deux?

 

Nietzsche était schopenhaurien à ses débuts. Il le considérait comme son père. Dans ses premiers écrits (La Naissance de la Tragédie) c'est flagrant. Par la suite il s'est totalement opposé à lui, en tant que Schopenhauer était un philosophe idéaliste et dualiste (Monde phénoménal, monde nouménal, bref un métaphysicien dans la lignée de Kant et de Platon) et en tant que Schopenhauer faisait reposer la morale sur la pitié.

En revanche, Schopenhauer fait reposer l'essence du monde et de la vie sur la notion de Volonté (Dont il élargit l'acception commune.). Il est fort probable que la notion de volonté de puissance nietzschéenne ait été inspirée par la Volonté schopenhaurienne.

Mais pour Schopenhauer, la Volonté (qui ne veut que la vie, et sa propre perpétuation) n'est que souffrance, malheur et absurdité. Schopenhauer propose donc la voie du bonheur (ou plutôt du "non-malheur") en s'évadant de la vie par la négation de la volonté. (Ascétisme, contemplation...Schopenhauer était très inspiré par le Boudhisme et l'Hindouisme) Nietzsche s'est totalement opposé à cet idéal : pour lui il faut accepter et affronter la vie telle qu'elle est car de toute façon il n'y a rien "derrière".

Sinon, les deux sont fans de musique. Schopenhauer considérait que c'était l'art le plus métaphysique.

 

Voilà de façon très très résumée.

 

Si on veut comprendre le sens du topic ici présent, il faut juste avoir à l'esprit que Schopenhauer appelait à la contemplation de l'art  tandis que Nietzsche appelait à la création.

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Question de neophyte: c'etait quoi les points communs et différences entre les deux?

 

L'analyse Randienne me parait très approprié à cette question. Et l'analyse, mes amis, comme le disait Voltaire : "c'est le bâton qui a été donné aux aveugles".

 

Bref, mon analyse, atteeeeenttttionnn !

 

Schopenhauer était triste, ça ! c'est établi.

 

J'entend par ci et par là qu'il était idéaliste ! Ca, ce n'est par mon analyse, il était pessimiste à coup sûr, idéaliste, je ne pense pas.

 

En revanche j'entends aussi qu'il avait une solution à son pessimiste, une doctrine; pour se sortir de la nasse. Une sorte de pessimiste Gai !

 

Et là, il y a effectivement du fond !

 

Et alors, c'est quoi qui nous l'a réjoui cet attardé de la vie ?

 

Et oui, il avait deux solutions, Schopenhauer, pour ne plus penser à la mort, inéluctable; à la bêtise, omniprésente; et la douleur, qui si elle n'est pas là, c'est qu'elle va arriver.

 

Alors, les deux solutions du pépère, c'est quoi, et ben, c'est pas terrible :

 

  - Grand UN, tu te mets les jambes en croix, et tu te persuades que tu n'as plus besoin de rien (du bouddhisme), et ainsi, mon beau, quand tu passeras de la vie au trépas, cela sera moins dur (comme quand tu baisses le contraste sur une télé avant de l'éteindre),

 

  - Et Grand DEUX : L'Art : Holala, qu'est ce que c'est beau l'Aaaaarrrrtttt ! Qu'elle beauté.

 

Et Nietzsche, et c'est ma thèse, a vu l'absurdité performative des deux points.

 

C'est qu'en acceptant l'un des deux, il n'y a plus de deuxième.

 

L'art ne vient que de la vie, il n'y peut y avoir d'art qu'en se décroisant les jambes (ou il faut en tout cas que quelques uns se les décroisent).

 

Et je reviens sur le schéma Randien, après un double salto : "L'art, avant de le contempler, il faut le produire !".

 

C'est beau, j'en ai les larmes aux yeux :)

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L'art ne vient que de la vie, il n'y peut y avoir d'art qu'en se décroisant les jambes (ou il faut en tout cas que quelques uns se les décroisent).

 

Cette pensée n'a pas de d'intérêt puisqu'elle supposerait qu'il n'existerait ou que de producteurs d'art, ou que des consommateurs.

Dans le monde réel, les hommes sont différents et ont des besoins différents.

 

C'est un peu comme si je te disais "hé, la bonne bouffe c'est bon" et que tu répondais "'tention, la bonne bouffe avant de la manger faut la cuisiner hein !"

 

Et je reviens sur le schéma Randien, après un double salto : "L'art, avant de le contempler, il faut le produire !".

 

C'est beau, j'en ai les larmes aux yeux :)

 

A peu près aussi génial que l'eau ça mouille, en effet.

 

 

EDIT : Ah, et puis :

 

funny-pictures-cat-makes-art.jpg

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Tu as raison, mais précisément, Schopenhauer, avec ses 2000 pages de papier bible, voulait avoir une porté universelle.

 

Pour un Philosophe, tu sais, à partir du moment ou il est prouvé qu'il ne parle, en fait, que de lui; il passe de divinité, à un cas psychiatrique, souvent dans leur cas, pathologique.

 

Quand Schopenhauer parle de sa doctrine, il la pense comme solution universelle. Comme certain libéraux et le droit naturel.

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Tu as raison, mais précisément, Schopenhauer, avec ses 2000 pages de papier bible, voulait avoir une porté universelle.

 

Comment, Scho-chan a écrit un truc qui s'oppose à ce que de l'art soit produit ?

 

Je me rappelle qu'Epicure était contre la production et pour la contemplation, mais Epicure n'en avait rien à battre d'être universel.

 

 

EDIT : Ah, et :

 

sisyphuscat.png

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  • 4 months later...

Purée, j'avais loupé cette énormité !!!

 

Schopenhauer était triste, ça ! c'est établi.

J'entend par ci et par là qu'il était idéaliste ! Ca, ce n'est par mon analyse, il était pessimiste à coup sûr, idéaliste, je ne pense pas.

:sourd:  :sourd:  :sourd:  :sourd:  :sourd:

 

Bref, ce gars n'avait même pas lu l'auteur dont il parle.

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Mais l'art est issu des contemplations des artistes, qui voient plus loin que les autres et leur en font profiter.

 

Donc c'est Schopenhaeur qui a raison :lecon:

 

(j'avais pas répondu à bruxi-machin parce que de toute façon il ne pigeait rien)

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Nan mais Schopenhauer pas idéaliste, c'est sacrément couillu quand même ! Faut jamais avoir ouvert le moindre livre de Schopenhauer pour dire une connerie pareille. Schopenhauer se réfère en permanence à Kant et aux Idées platonicienne ! Faut même pas avoir consulté sa fiche Wikipédia !

 

Si on veut s'assurer de cette évidence, il suffit de lire début du complément au livre premier du Monde comme Volonté et comme Représentation intitulé Le point de vue idéaliste

Le véritable philosophe doit donc être idéaliste; il doit l'être pour être seulement honnête. Il est évident en effet que personne ne peut sortir de soi pour s'identifier immédiatement avec des choses différentes de lui, et que tout ce dont nous sommes sûrs, tout ce dont nous avons une conscience immédiate, réside dans notre conscience.

 

(Et le reste de ce que Bruxibru a écrit, c'était aussi des grosse conneries montrant qu'il ne connaissait absolument pas les sujets.)

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Ce que dis bruxitruc est grotesque parce qu'il méconnaît la querelle philosophique entre idéalisme et réalisme, et donc qu'il donne à "idéalisme" un sens naïf totalement farfelu. Mais je ne parlais pas de ça :mrgreen:

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Ce que dis bruxitruc est grotesque parce qu'il méconnaît la querelle philosophique entre idéalisme et réalisme,

Ou entre idéalisme et matérialisme.

 

Schopenhauer donnait une belle réfutation idéaliste du matérialisme philosophique :

 

La philosophie objective, lorsqu’elle se présente sous la forme du matérialisme pur, est, au point de vue de la méthode, la plus conséquente de toutes, celle dont le développement peut être le plus complet. Ce système pose d’abord l’existence absolue de la matière, et par suite celle de l’espace et du temps, supprimant ainsi le rapport de la matière avec le sujet, rapport où cependant la matière puise son unique réalité. Puis, appuyé sur la loi de causalité, qu’il prend pour un ordre de choses en soi, pour une veritas æterna, il poursuit sa marche, sautant encore par-dessus l’entendement, dans lequel et par lequel seul la causalité existe. 

 

Cela fait, il cherche à découvrir un état primitif et élémentaire de la matière, dont il puisse tirer par un développement progressif tous les autres états, depuis les propriétés mécaniques et chimiques, jusqu’à la polarité, la vie végétative et enfin l’animalité. Si l’on suppose l’entreprise couronnée de succès, le dernier anneau de la chaîne sera la sensibilité animale, ou la connaissance, qui apparaîtra ainsi comme une simple modification de la matière, modification produite en vertu de la causalité.

 

Admettons que nous ayons pu suivre jusqu’au bout et sur la foi des représentations intuitives l’explication matérialiste : une fois arrivés au sommet, ne serions-nous pas pris soudain de ce rire inextinguible des dieux de l’Olympe, lorsque, nous éveillant comme d’un songe, nous ferions tout à coup cette découverte inattendue : que le dernier résultat si péniblement acquis, la connaissance, était déjà implicitement contenu dans la donnée première du système, la simple matière ; ainsi, lorsque nous nous imaginions avec le matérialisme penser la matière, ce que nous pensions en réalité, c’était le sujet qui se la représente, l’œil qui l’aperçoit, la main qui la touche, l’esprit qui la connaît.
 
Alors se révèle cette étonnante pétition de principe de la doctrine, où le dernier anneau apparaît inopinément comme le point d’attache du premier ; c’est une chaîne sans fin, et le matérialiste ressemble au baron de Munchhausen qui, se débattant dans l’eau, monté sur son cheval, l’enlève avec ses jambes et s’enlève lui-même par la queue de sa perruque ramenée en avant. L’absurdité intrinsèque du matérialisme consiste donc à prendre comme point de départ un élément objectif, qu’il engendre finalement au terme de ses explications. Cet élément objectif, il le voit soit dans la matière considérée in abstracto, comme pure idée, soit dans la matière déjà revêtue de sa forme propre et telle qu’elle est donnée dans l’expérience, par exemple les corps simples de la chimie, avec leurs combinaisons élémentaires. Telle est la réalité qu’il pose comme existant en soi et absolument, pour en faire sortir ensuite l’organisation et à la fin le sujet pensant ; il se flatte d’en donner ainsi une explication aussi complète que possible : la vérité est que toute existence objective est déjà, d’une manière ou de l’autre, conditionnée en tant qu’objet par le sujet et ses formes, qu’elle se trouve toujours contenir implicitement ; elle disparaît donc, si par la pensée on supprime le sujet.
 
Le matérialisme est un effort pour expliquer par des données médiates ce qui est donné immédiatement. Il considère la réalité objective, étendue, active, en un mot matérielle, comme un fondement si solide, que ses explications ne laissent rien à désirer, du moment qu’elles sont appuyées sur un tel principe, corroboré lui-même par la loi de l’action et de la réaction. Or, cette prétendue réalité objective est une donnée purement médiate et conditionnée ; elle n’a donc qu’une existence toute relative : la chose, en effet, a dû passer tout d’abord par le mécanisme du cerveau et être transformée par lui, entrer ensuite dans les formes de l’entendement, temps, espace, causalité, avant d’apparaître, grâce à cette dernière élaboration, comme étendue dans l’espace et agissant dans le temps. Et c’est par une donnée de cette nature que le matérialisme se flatte d’expliquer la donnée immédiate de la représentation (sans laquelle la première ne saurait exister), que dis-je ? la volonté elle-même, tandis que c’est elle, au contraire, qui rend intelligibles toutes ces forces primitives dont les manifestations sont réglées par la loi de causalité. À cette affirmation, que la pensée est une modification de la matière, il sera toujours permis d’opposer l’affirmation contraire, que la matière est un simple mode du sujet pensant, autrement dit une pure représentation. Il n’en est pas moins vrai que le but réel et la forme idéale de toute science naturelle est une explication matérialiste des choses, poussée aussi loin que possible. Or, de l’inintelligibilité reconnue du matérialisme résulte une autre vérité qui sera l’objet de considérations ultérieures : c’est qu’aucune science, au sens exact du mot (je veux dire un ensemble de connaissances systématisées à l’aide du principe de raison), n’est propre à fournir une solution définitive, ni une explication entière de la réalité ; la science, en effet, ne saurait pénétrer jusqu’à l’essence intime du monde ; jamais elle ne dépasse la simple représentation, et, au fond, elle ne donne que le rapport entre deux représentations.

 

 

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