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Etat De L'art En Économie


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Si vous avez des articles intéressants, des publications scientifiques de référence ou des livres qui ont eu une influence déterminante en économie, lesquels citeriez-vous ?

Je ne parle pas réellement de philosophie ou d'économie politique, plutôt de recherche en économie.

Par exemple quels sont les grands travaux économiques de Mises ou Hayek, qui ont encore aujourd'hui un impact sur les économistes de tous les bords.

Récente ou non, quelles sont les découvertes auxquels vous donnez beaucoup de crédit, spécialement celles de ces 50 dernières années.

 

Dans ce que je lis ici et là, j'ai trouvé ce livre un peu plus vieux de Mises préfacé par Hayek, qui parle de la faisabilité de l'économie socialiste d'un point de vue de l'information.

http://mises.org/document/3581/Collectivist-Economic-Planning

 

Pour les geek ici présent, cet article de 2009 qui prétend lié l'hypothèse des marchés efficaces au problème P = NP, que je lis mais pas encore terminé et évidemment le lien entre les deux me titille.

http://arxiv.org/pdf/1002.2284v2.pdf

 

Mon but n'est pas de se taper sur la tronche en se traitant de socialiste une fois de plus, mais de découvrir et documenter les publications qui ont une influence sur la science économique d'aujourd'hui.

Bref libéraux et économistes ici présents que lisez-vous ou avez-vous lu sur le sujet ?

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Je pense que la problématique est mal posée. L'Ecole autrichienne et le reste de la science économique sont deux mondes académiques quasiment étanches l'un à l'autre.

 

L'histoire de la science économique mainstream de ces 50 dernières années est justement la redécouverte, par d'autres méthodes, de ce qu'Hayek et Mises avaient compris avant tout le monde.

 

Par exemple, cet article de 2005 est considéré comme fondamental dans l'économie mainstream car il remet en cause les fondements de la théorie de l'équilibre général : http://www.bos.frb.org/economic/wp/wp2005/wp0510.pdf

Ce que cet article a d'explosif est qu'il démontre que les prix ne sont pas seulement des conséquences des préférences humaines (comme le postule la théorie de l'équilibre général) mais qu'ils sont à la fois des causes et des conséquences des préférences humaines. Ce qu'Hayek avait compris il y a bien longtemps, mais qui est un scoop pour tout économiste non-autrichien.

 

D'autres exemples du même acabit peuvent être trouvés, notamment l'adjonction de la rationalité limitée, du risque ou du temps aux hypothèses néoclassiques basiques. Pour résumer, l'économie de ces 50 dernières années a seulement poussivement réinventé la roue autrichienne.

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Pour résumer, l'économie de ces 50 dernières années a seulement poussivement réinventé la roue autrichienne.

 

Et pendant ce temps les autrichiens ont fait quoi ? C'est une vraie question, je suis un noob.

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Plus sérieusement, je dirais qu'ils n'ont pas découvert d'idées révolutionnaires (en théorie économique) mais qu'ils ont lentement perfectionné les théories de leurs prédécesseurs. 

 

En tout état de cause, quand bien même ils n'auraient rien fait (ni nouvelles idées, ni perfectionnements) depuis 50 ans, ce ne serait pas un drame. On ne peut pas exclure a priori (même si c'est extrêmement peu probable) que l'on ait atteint la fin de la science économique. Mieux vaut s'en tenir à ce qui est bon que de vouloir innover à tout prix et incorporer des idées fausses ou inutiles.  

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Oui je ne sais pas ce qu'on fait les Autrichiens mais ils est probable qu'ils n'aient pas fait grand-chose de transcendant. En même temps, ils sont tellement peu nombreux et dans un pool si restreint il ne peut pas y avoir des mecs de l'acabit de Mises et Hayek à chaque génération...

Mieux vaut s'en tenir à ce qui est bon que de vouloir innover à tout prix et incorporer des idées fausses ou inutiles.  

D'ailleurs j'ai l'impression que la majorité des Autrichiens actuels s'enferment dans une voie de garage vis-à-vis de la monnaie avec un militantisme pour le retour d'un étalon-or alors même que Hayek n'y était pas favorable.

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Les Autrichiens ne font plus rien depuis 50 ans, c'est triste pour une école qui se situe dans le lignage de grands innovateurs de se contenter de faire de la récitation de Mises/Rothbard sur tous les sujets. Ah si, leur dernière trouvaille, c'est cette histoire ridicule de débats entre Murphy et Krugman qui n'est qu'une manipulation pas vraiment honnête pour se payer ce dernier.

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What about Kirzner ?

 

Oui, même s'il est un peu à part (bien que je le connaisse mal). Justement, de ce que j'en sais, il permet de faire le pont avec les néo-classiques. Outre ses apports propres, c'est une bonne manière de "vendre" l'école autrichienne.

 

Et puis il y a Hoppe.

 

Et Huerta de Soto.

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Oui mais précisément, Hoppe n'a rien produit en économie. De la politique, de la philosophie, ce que vous voulez, mais pas de l'économie. Éventuellement il applique des théories rothbardo-misesiennes à des cas concrets mais pas grand-chose d'autre. Et Kirzner, comme Hayek, étaient assez proche des néoclassiques, finalement. Raison pour laquelle Hoppe les ignore des références de l'école autrichienne sans sourciller.

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Oui mais précisément, Hoppe n'a rien produit en économie. De la politique, de la philosophie, ce que vous voulez, mais pas de l'économie. Éventuellement il applique des théories rothbardo-misesiennes à des cas concrets mais pas grand-chose d'autre. Et Kirzner, comme Hayek, étaient assez proche des néoclassiques, finalement. Raison pour laquelle Hoppe les ignore des références de l'école autrichienne sans sourciller.

 

Rien, je n'irais pas jusque là, mais variations sur des thèmes connus, oui. C'est clair qu'il n'y a pas de révolution en économie autrichienne depuis 50 ans. If it ain't broke, don't fix it ;)

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En gros l'idée c'est qu'ils sont arrivés au bout du chemin et donc ils peuvent regarder de loin ce que font les autres ? C'est une vision assez particulière de ce qu'est la science économique.

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Pendant ce temps, les économistes de gauche mainstream veulent refonder un enseignement pluraliste de l'économie.

Je doute très fort que ça soit pour causer Hayek.

http://pepseco.wordpress.com/

 

 

 

Depuis le début de nos études, force est de constater que notre connaissance des mécanismes de l’économie ne s’est pas réellement accrue. En ce qui concerne, par exemple, la crise économique mondiale, les outils qui nous sont enseignés ne nous permettent pas de l’appréhender. Et les cours dispensés ne se sont pas adaptés à la nouvelle situation. Cette crise est donc également celle de l’enseignement de l’économie.

 

Ce sont des marxistes, ou peu s'en faut, bien sur...donc... :icon_mdr:

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Ceci dit, si l'épistémologie et le coeur de doctrine est assez stable chez les Autrichiens depuis 50 ans, il y a des prolongements intéressants de ci de là. On connaît par exemple Selgin pour sa théorie de la banque libre ; et dans un style tout à fait différent, je passais il y a quelques jours sur la page de François Facchini, et il y a des choses tout à fait originales de son côté. Deux exemples, deux prolongements originaux ; à mon avis, si on se représente les Autrichiens comme immobiles, c'est parce qu'on s'arrête au seul LvMI. Or, les Autrichiens "du dehors" font des choses qui semblent assez originales.

Avant d'encourir les foudres de xara, je précise que le LvMI fait oeuvre utile : en ressassant le coeur de doctrine et l'orthodoxie autrichiennes, le LvMI peut mieux atteindre le public, susciter son intérêt et permettre à de jeunes pousses de se former (c'est là le rôle d'un think-tank, après tout). Mais un think-tank n'est pas forcément un centre de recherche.

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En gros l'idée c'est qu'ils sont arrivés au bout du chemin et donc ils peuvent regarder de loin ce que font les autres ? C'est une vision assez particulière de ce qu'est la science économique.

Ben, quels sont les points à refonder? Sauf pour raffiner dans des cas pratiques, où faudrait-il améliorer? Une science avance en corrigeant ses erreurs. Si, comme moi, on estime que l'analyse autrichienne rend bien compte du réel, il devient normal de ne plus voir des améliorations qu'à la marge.

On connaît par exemple Selgin pour sa théorie de la banque libre

Oui mais ça donne un creux un exemple d'immobilisme autrichien: Hoppe, le plus orthodoxe des autrichiens, fustige Selgin pour ses "erreurs" dans sa théorie de la banque libre. Ceci étant dit sans préjudice de qui a raison, simplement pour dire qu'il y a un peu de vrai dans le fait que la théorie autrichienne reste assez stable.

Ceci dit, si l'épistémologie et le coeur de doctrine est assez stable chez les Autrichiens depuis 50 ans,

L'épistémologie, non. Là pour le coup Hoppe a fait une contribution assez fondamentale - qu'on y adhère ou non.

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Oui, même s'il est un peu à part (bien que je le connaisse mal). Justement, de ce que j'en sais, il permet de faire le pont avec les néo-classiques. Outre ses apports propres, c'est une bonne manière de "vendre" l'école autrichienne.

 

Et puis il y a Hoppe.

 

Et Huerta de Soto.

 

Moi aussi, je connais relativement mal Kirzner, mais ce que j'ai lu de lui (Concurrence et esprit d'entreprise - en françaism'a semblé assez plat. L'idée centrale du livre - le fait que la concurrence est un processus - est fondamentale, mais je ne pense pas qu'il y ait beaucoup à dire sur le sujet. En tout cas, surtout après Hayek, rien de très révolutionnaire.

 

De surcroît, je trouve assez faible sa thèse d'un propriétaire de ressources rares "bloquant" l'accès des entrepreneurs à ces ressources et créant par là un monopole nuisible. Il n'y a rien de plus légitime et de plus habituel que des "bloquer" l'accès à des ressources dont on est propriétaire.

 

Huerta de Soto est un économiste extrêmement intéressant, mais je doute qu'il puisse être dit "original". C'est notamment à lui que je pensais quand j'ai parlé plus haut d'un "lent perfectionnement". Suffit de comparer Money, Bank Credit and Economic Cycle et The Theory of Money and Credit

 

Oui mais précisément, Hoppe n'a rien produit en économie. De la politique, de la philosophie, ce que vous voulez, mais pas de l'économie. 

 

Exactement. Hoppe a été extrêmement original en philosophie, il a écrit des articles qui méritent d'être lus en économie, mais, à ma connaissance, il n'a rien écrit de vraiment original en cette matière.

 

Oui mais ça donne un creux un exemple d'immobilisme autrichien: Hoppe, le plus orthodoxe des autrichiens, fustige Selgin pour ses "erreurs" dans sa théorie de la banque libre. 

 

Je ne pense pas que la doctrine de la banque libre soit en elle-même une "erreur" (disons qu'il y a du bien à dire en sa faveur), mais Selgin/White ont selon moi clairement commis au moins une "erreur" dans leur soutien à cette théorie : l'idée que le mérite de la liberté bancaire est de mettre les banques en mesure de satisfaire aux needs of trade en matière de stock monétaire. 

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1) Ben, quels sont les points à refonder? Sauf pour raffiner dans des cas pratiques, où faudrait-il améliorer? Une science avance en corrigeant ses erreurs. Si, comme moi, on estime que l'analyse autrichienne rend bien compte du réel, il devient normal de ne plus voir des améliorations qu'à la marge.

2) L'épistémologie, non. Là pour le coup Hoppe a fait une contribution assez fondamentale - qu'on y adhère ou non.

 

Les problématiques 1 et 2 sont lieés ; les Autrichiens campent sur leur apriorisme depuis l'Action Humaine, et les rares qui s'en sont écartés se sont vus doucement ignorer (remarquons que pour Hoppe, Hayek n'est pas si autrichien que cela, puisqu'il considère l'apriorisme comme insuffisant pour étudier les mécanismes de marché) ou se voient carrément remettre en place, en témoigne l'affaire d'il y a 1 ou 2 ans, au cours de laquelle un Autrichien avait eu le malheur de tenter de réconcilier misésisme et empirisme en montrant que les deux doctrines étaient conciliables. Grand mal lui en a pris, car le lendemain, tout le LvMI lui récitait des versets de l'Action Humaine alors que la tentative était intéressante.

 

 

Et je suis étonné que tu dises que Hoppe ait beaucoup contribué à la méthodologie autrichienne, vu qu'il affirme ne se baser que sur un apriorisme othodoxe hérité de Mises/Rothbard.

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Les problématiques 1 et 2 sont lieés ; les Autrichiens campent sur leur apriorisme depuis l'Action Humaine, et les rares qui s'en sont écartés se sont vus doucement ignorer (remarquons que pour Hoppe, Hayek n'est pas si autrichien que cela, puisqu'il considère l'apriorisme comme insuffisant pour étudier les mécanismes de marché) ou se voient carrément remettre en place, en témoigne l'affaire d'il y a 1 ou 2 ans, au cours de laquelle un Autrichien avait eu le malheur de tenter de réconcilier misésisme et empirisme en montrant que les deux doctrines étaient conciliables. Grand mal lui en a pris, car le lendemain, tout le LvMI lui récitait des versets de l'Action Humaine alors que la tentative était intéressante.

 

 

Et je suis étonné que tu dises que Hoppe ait beaucoup contribué à la méthodologie autrichienne, vu qu'il affirme ne se baser que sur un apriorisme othodoxe hérité de Mises/Rothbard.

 

Ben, Hoppe refonde l'apriorisme sur l'éthique de l'argumentation plutôt que sur un jusnaturalisme postulé (Rothbard) ou sur... ben pas grand chose (Mises). Ca ne me paraît pas être rien.

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Ben, Hoppe refonde l'apriorisme sur l'éthique de l'argumentation plutôt que sur un jusnaturalisme postulé (Rothbard) ou sur... ben pas grand chose (Mises). Ca ne me paraît pas être rien.

 

Certes.

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Grand mal lui en a pris, car le lendemain, tout le LvMI lui récitait des versets de l'Action Humaine alors que la tentative était intéressante.

 

Vous pourriez tout de même avoir la charité de ne pas insinuer que les gens du LvMI ne se seraient pas convaincus rationnellement et individuellement des idées qu'ils professent. 

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Sinon, combien d'économistes autrichiens faut-il pour changer une ampoule ? Cinquante : le premier, Mises, s'occupe de l'ampoule, et les 49 autres s'extasient sur la façon dont l'ampoule a été vissée.

 

[/critique acerbe]

 

:D

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Ben, Hoppe refonde l'apriorisme sur l'éthique de l'argumentation plutôt que sur un jusnaturalisme postulé (Rothbard) ou sur... ben pas grand chose (Mises). Ca ne me paraît pas être rien.

Et son essai est loin d'être convaincant, si j'en crois David Gordon (et j'ai tendance à croire David Gordon, qui a tout lu et qui comprend ce qu'il lit).
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Eh ben, apparemment j'ai mis les pieds dans le plat avec ma question. Du coup si j'ai bien compris, il suffit que je maîtrise Human Action et je saurai en gros tout ce qu'il y a à savoir sur l'économie (puisque les autrichiens sont en avance sur tout le monde et que Mises est indépassable pour les autrichiens) ?

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Pour un autrichien naïf, sans doute. Pour un autrichien qui sait ce qu'il en est, "commence par lire l'Action Humaine" est l'équivalent de "passe ton bac d'abord".

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Si vous avez des articles intéressants, des publications scientifiques de référence ou des livres qui ont eu une influence déterminante en économie, lesquels citeriez-vous ?

Je ne parle pas réellement de philosophie ou d'économie politique, plutôt de recherche en économie.

Exemples typiques de cela, premiers qui me viennent à l'esprit, Ronald Coase, "The Nature of the Firm" et "The Problem of Social Cost".

Par exemple quels sont les grands travaux économiques de Mises ou Hayek, qui ont encore aujourd'hui un impact sur les économistes de tous les bords.

Le seul article qui répondrait sans ambiguïté à ce critère, c'est Hayek, "The Use of Knowledge in Society". Tout le monde parle maintenant des prix comme communiquant sous forme "condensée" de l'information. Sinon, la crise actuelle fait que la théorie autrichienne du cycle ressort des oubliettes, mais bon.

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Exemples typiques de cela, premiers qui me viennent à l'esprit, Ronald Coase, "The Nature of the Firm" et "The Problem of Social Cost".

Merci xara, sans vouloir parler à ta place, on ne peut pas considérer Coase comme un autrichien il me semble. 

Le seul article qui répondrait sans ambiguïté à ce critère, c'est Hayek, "The Use of Knowledge in Society". Tout le monde parle maintenant des prix comme communiquant sous forme "condensée" de l'information. Sinon, la crise actuelle fait que la théorie autrichienne du cycle ressort des oubliettes, mais bon.

Merci, justement j'entends que la théorie des cycles autrichienne fait partie du consensus, qu'il n'y a personne pour nier qu'une offre trop importante de crédit mène à des bulles.

 

A ce sujet il y a à lire l'article de Friedman et Schwartz http://www.nber.org/chapters/c5179.pdf Money and Business Cycles. Que je n'ai pas encore lu donc je peux pas dire si ça se rapproche ou non des arguments autrichiens.

 

Il y a aussi cette article que je compte lire de Schwartz sur la crise de 2008, à voir si c'est compatible avec à la fois son ancien article et ce que les autrichiens énoncent depuis tant de temps.

http://www.cato.org/sites/cato.org/files/serials/files/cato-journal/2009/1/cj29n1-2.pdf

 

Merci

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