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Minarchie monarchique + statut quo juridique ?


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Je crois que beaucoup de minarchistes croyant toujours à la démocratie et au vote se fourrent le doigt dans l'oeil.

 

"La démocratie est essentiellement un moyen, un procédé utilitaire pour sauvegarder la paix intérieure et la liberté individuelle. En tant que telle, elle n'est nullement infaillible. N'oublions pas non plus qu'il a souvent existé plus de liberté culturelle et spirituelle sous un pouvoir autocratique que sous certaines démocraties, - et qu'il est au moins concevable que sous le gouvernement d'une majorité homogène et doctrinaire, la démocratie soit aussi tyrannique que la pire des dictatures." Hayek

 

Et bien la démocratie a failli dans la protection de la liberté individuelle, c'est un fait.

 

 

Même si par miracle un jour une minarchie voit le jour, s'il est couplé à un régime démocratique elle ne fera pas long feu, quand bien même avec une sacro sainte Constitution libérale (Ce bout de papier ne vaut rien face aux tentations démagogues et clientélistes des politiques). Déjà que la Constitution actuelle n'est pas respectée ( avec un Conseil Constitutionnel médiocre, qui ne protège que les droits les plus fondamentaux afin d'affirmer que la France est un Etat de Droit, loin s'en faut).

 

Avec un tel système il sera toujours possible de revenir en arrière, de revenir à l'Etatisme si les gens sont séduits par les discours des politiciens. ( Suffit de voir le déclin aux Etats-Unis sur la fin du 19eme siècle où l'Etatisme a commencé à grandir et a été impossible à arrêter, avec progressivement création de l'impôt sur le revenu, création de la fed etc)

 

Il est possible cependant de régler ce problème et d'instaurer une minarchie sur le long terme : Avec une monarchie et un statut-quo juridique. En effet pourquoi avoir ce besoin de créer de nouvelles lois, les lois condamnant l'agression physique, l'escroquerie et l'atteinte à la propriété privée etc suffisent. On supprime toutes les lois anti-libérales. Plus besoin de législateurs, un Roi ( sans aucune prérogative législative) à la tête de l'exécutif suffit, son rôle serait juste de faire respecter le Droit ( comme sous l'Ancien Régime) avec le triptyque Armée Justice Police.

 

De cette façon on règle un double problème ( soulevé par les questions que l'on pose aux minar-monar et que j'ai déjà vu sur le forum) :

 

- La façon de nommer légitimement le Roi et le risque de potentiel despotisme. ( même éclairé) En effet peu importe de qui c'est, ( ou presque) ayant comme seule fonction de préserver le Droit actuel il ne peut être dangereux ni restreindre la liberté des individus.

 

Et on règle le problème de la viabilité d'une minarchie sur le long terme avec cet état stationnaire juridique. En quelque sorte c'est une " dictature" de la liberté ( même si ça ne veut rien dire) et pour le coup impossible de revenir à l'Etatisme puisqu'impossible de légiférer et de créer de nouvelles lois ( anti-libérales). Hayek avait tort lorsqu'il disait que la nature du régime politique n'a pas d'influence, elle en a si on raisonne sur du long terme.

 

Je sais que je vais en effrayer ou en faire rigoler pas mal et me faire tailler par tous ceux qui estiment que le Droit Naturel n'est pas marqué dans le marbre et que donc le Droit tout court se doit d'évoluer puisque la société évolue, mais je vois pas forcément d'incompatibilité : ce système juridique frigide peut très bien se coupler avec une justice du type commonlaw donc + jurisprudentielle et une liberté des juges assez grande pour s'adapter aux nouvelles situations.

 

Je me doute qu'il y a bien une grosse faille sinon l'idée aurait déjà été proposée depuis longtemps mais en quoi un tel système n'est pas viable ? Merci pour vos réponses.

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Tu dis toi-même que les bouts de papiers constitutionnels ne servent à rien, alors pour quoi ton roi se cantonnerait à une seule fonction ? Dans l'Ancien Régime, le roi a souvent fait lui-même les lois. 

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Il peut s'amuser un créer un décret s'il veut, il ne peut avoir de valeur, il n'est pas muni de cette prérogative et au pire sa loi ne sera pas appliqué.

Et sous l'AR le Roi avait des prérogatives législatives oui. Ce que je veux justement supprimer

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Oui la Constitution, mais contrairement à la démocratie qui lui donne le pouvoir de faire des lois là il n'en a aucun les juges ne peuvent reconnaître aucun légitimité à ces lois.

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Je pense aussi qu'une monarchie pourrait se révéler plus adaptée qu'une démocratie comme garantie contre l'étatisme. C'est un peu le cas au Luxembourg d'ailleurs. Cela dit, au premier problème important le roi passerait outre le statu quo. Un roi est supérieur à et responsable de son peuple, ou bien il n'est pas roi. Si l'on veut une constitution au-dessus de tout, alors la démocratie est un meilleur système.

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Au fond ce que tu voudrais c'est supprimer le pouvoir législatif...

 

 

Sous l'AR (et en France), le fondement du pouvoir du Roi est judiciaire. Le Roi est celui qui a pour mission de garantir la stabilité de l'ordre social. En rendant la Justice (au sens aristotélicien du terme) il permet de corriger les déséquilibres nés, les injustices apparues au fil du temps, et de restaurer l'ordre et la sécurité. Son pouvoir législatif dérive de cette fonction. En faisant des lois le Roi sert la Justice et corrige les erreurs et les abus.

 

Mon soucis avec la disparition du pouvoir législatif est que nous vivons dans un monde qui n'est pas figé. À un moment ou à un autre le pouvoir du temps corrompt les institutions et il est nécessaire d'adapter et améliorer les choses. Aujourd'hui quelque chose ne va pas on change tt et on créer qq chose de nouveau. Sous l'AR quand qq chose n'allait pas on recherchait dans le passé ce qui fonctionnait bien et on l'actualisait. Un pouvoir législatif, à mon sens et quelque soit son titulaire, restera toujours nécessaire. 

 

Ceci étant dit la monarchie est une forme de gouvernement qui dispose de nombreux atouts à mettre au service de la liberté. Ce n'est donc pas une piste à négliger. 

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Fait amusant : hier soir je discutais avec mon frère et la discussion est passée inopinément — je vous le jure, monsieur le juge — du côté du pouvoir, de son application, et de comment il peut être corrompu. Pour situer le bonhomme, il travaille pour une banque française et est parfois amené à "pratiquer" (le terme est de lui) certains hauts fonctionnaires  — comme par exemple la commission européenne, et plus particulièrement la partie qui s'occupe de faire respecter les règles de la concurrence (in est la partie qui mange un maximum de pression venant de la sphère privée)

 

Sa remarque dessus était assez troublante : de toutes les entités gouvernementales/supra-gouvernementales qu'il ait été amené à "pratiquer", la commission européenne est celle qui comporte le plus de mesures anti-corruption. Or il se trouve qu'une de ces mesures anti-corruption est justement que les membres ne sont pas élus, cela de part le fait que les processus électifs *sont* des facteurs de corruption à part entière... et c'est le plus gros reproche que le vulgus pecum franchouillard fasse à la-dite commission — le fait de ne pas être "élus".

 

Comprenne qui peut...

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Je pense aussi qu'une monarchie pourrait se révéler plus adaptée qu'une démocratie comme garantie contre l'étatisme. C'est un peu le cas au Luxembourg d'ailleurs. Cela dit, au premier problème important le roi passerait outre le statu quo. Un roi est supérieur à et responsable de son peuple, ou bien il n'est pas roi. Si l'on veut une constitution au-dessus de tout, alors la démocratie est un meilleur système.

Liechtenstein

articles 112-113 de la constitution

http://www.wipo.int/wipolex/fr/text.jsp?file_id=234655

Le Prince peut être évincé par initiative populaire (la même qui lui à donné son pouvoir).

 

 

Art. 112

1) Die gegenwärtige Verfassungsurkunde ist nach ihrer Verkündigung als Landesgrundgesetz allgemein verbindlich.

2) Abänderungen oder allgemein verbindliche Erläuterungen dieses Grundgesetzes können sowohl von der Regierung als auch vom Landtage oder im Wege der Initiative (Art. 64) beantragt werden. Sie erfordern auf Seite des Landtages Stimmeneinhelligkeit seiner anwesenden Mitglieder oder eine auf zwei nacheinander folgenden Landtagssitzungen sich aussprechende Stimmenmehrheit von drei Vierteln derselben, allenfalls eine Volksabstimmung (Art. 66) und jedenfalls die nachfolgende Zustimmung des Landesfürsten, abgesehen von dem Verfahren zur Abschaffung der Monarchie (Art. 113).

Art. 113

1) Wenigstens 1 500 Landesbürgern steht das Recht zu, eine Initiative auf Abschaffung der Monarchie einzubringen. Im Falle der Annahme der Initiative durch das Volk hat der Landtag eine neue Verfassung auf republikanischer Grundlage auszuarbeiten und diese frühestens nach einem Jahr und spätestens nach zwei Jahren einer Volksabstimmung zu unterziehen. Dem Landesfürsten steht das Recht zu, für die gleiche Volksabstimmung eine neue Verfassung vorzulegen. Das im Folgenden geregelte Verfahren tritt insoweit an die Stelle des Verfassungsänderungsverfahrens nach Art. 112 Abs. 2.

2) Liegt nur ein Entwurf vor, dann genügt für die Annahme die absolute Mehrheit (Art. 66 Abs. 4). Liegen zwei Entwürfe vor, dann hat der wahlberechtigte Landesbürger die Möglichkeit, zwischen der bestehenden Verfassung und den beiden Entwürfen zu wählen. In diesem Fall hat der wahlberechtigte Landesbürger in der ersten Abstimmung zwei Stimmen. Diese teilt er jenen beiden Verfassungsvarianten zu, von denen er wünscht, dass sie in die zweite Abstimmung gelangen. Jene zwei Verfassungsvarianten, welche die meisten Erst- und Zweitstimmen auf sich vereinen, kommen in die zweite Abstimmung. In der zweiten Abstimmung, die 14 Tage nach der ersten Abstimmung durchzuführen ist, hat der wahlberechtigte Landesbürger eine Stimme. Jene Verfassung gilt als angenommen, welche die absolute Mehrheit erhält (Art. 66 Abs. 4).

 

 

Traduction google.

 

Article 112

 

1) Le projet de loi actuel des droits est généralement contraignante à sa proclamation comme une constitution nationale.

 

2) Les modifications ou interprétations universellement contraignantes de la présente Constitution peut être proposée soit par le gouvernement ainsi que par le régime ou par voie d'initiative (article 64). Ils ont besoin sur le côté de la Diète Stimmeneinhelligkeit ses membres présents ou sur deux sessions consécutives du Parlement, vote à la majorité aussprechende de trois-quarts d'entre eux, peut-être un référendum (article 66) et, en tout cas sur l'approbation ultérieure du prince, en dehors du processus d'abolition de la monarchie ( Article 113).

 

 

 

Article 113

1) Au moins 1500 citoyens du pays a le droit de lancer une initiative visant à abolir la monarchie. Dans le cas de l'adoption de l'initiative par le peuple du parlement de l'Etat pour rédiger une nouvelle constitution fondée sur le républicain et de se soumettre à plus d'un an et au plus tard deux ans après un référendum. Le prince a le droit de soumettre une nouvelle constitution pour le même référendum. Le processus contrôlé survient bien en deçà de la place de la procédure d'amendement constitutionnel en vertu de l'article 112, paragraphe 2

 

 

2) S'il ya seulement un projet, il suffit pour l'adoption d'une majorité absolue (article 66, paragraphe 4). Il ya deux conceptions, les citoyens de ce pays ont le droit de voter a la possibilité de choisir entre la constitution existante et les deux modèles à choisir. Dans ce cas, les citoyens de ce pays ont le droit de voter disposent de deux voix au premier tour. Ce qu'il partage avec ces deux variantes constitutionnelles, dont il souhaite entrer dans le deuxième vote. Ces deux Constitution des variantes, qui a le plus de première et deuxième voix les, venir dans le deuxième vote. Dans le second vote, qui a lieu 14 jours après le premier vote, les citoyens de ce pays ont le droit de vote dispose d'une voix. Ceux Constitution est considéré comme adopté, qui reçoit la majorité absolue (article 66, paragraphe 4).

 

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  • 3 years later...

Je remonte ce topic, le sujet est très intéressant.

 

Je suis pas forcément monarchiste, car je pense que le plus important avant le type de régime c'est d'assurer une décentralisation et une séparation des pouvoirs importantes. Mais ça n'empêche pas d'analyser la compatibilité des différentes formes de gouvernements avec l'Etat minimal, et c'est vrai que l'association minarchie-monarchie peut être une possibilité efficace pour faire durer une société libre sur le long terme. Et à ce sujet Hans-Hermann Hoppe, bien qu'anarcap, a développé de nombreux arguments en faveur de la monarchie : http://archives.polemia.com/article.php?id=1221

 

Son argumentaire repose sur le fait que la monarchie est une forme de gouvernement privé, en opposition avec la démocratie qui elle est un gouvernement public ouvert à tous. Or le roi en tant que propriétaire ultime de son royaume durant toute sa vie (donc sur le long terme) sera moins enclin à privilégier les décisions à court terme et de subir aux pressions des lobbys et aux violations du droit de propriété de ses habitants, contrairement au président élu démocratiquement qui n'est que de passage et qui privilégiera les tentations à court terme, il est donc bien plus susceptible de violer les droits de propriété de ses habitants au profit des groupes de pression.

Bon c'est bien sûr contestable et il y a sûrement plein d'objections à faire, puisqu'un roi peut aussi abuser de son pouvoir, mais il y a quelque chose d'intéressant à creuser là-dedans je pense...

 

Après, j'ai quand même un peu de mal avec l'idée de monarchie héréditaire... De quel droit une famille pourrait gouverner le pays génération après génération et pas d'autres personnes qui pourraient être plus compétentes ? Même si la monarchie élective pose aussi le même problème que la démocratie, puisque pour accéder au pouvoir le roi élu démocratiquement aurait déjà dû pratiquer la démagogie pour se faire élire.

 

Pour ce qui est du statut-quo juridique total, c'est bien évidemment complètement irréaliste puisque la société change en permanence et la loi doit s'y adapter. Le plus important étant de s'assurer que les lois provoquées par l'évolution de la société ne violent pas les droits de propriété des individus.

 

Maintenant pour revenir à la décentralisation, pour moi un Etat minimal ne peut pas être un Etat unitaire, c'est complètement incompatible (enfin à moins bien sûr qu'il s'agisse d'une cité-Etat comme Monaco ou Hong Kong, occupant un très petit territoire). Selon moi un Etat minimal pour rester un tant soit peu minimal doit toujours être un Etat fédéral afin que les entités fédérées évitent les excès du gouvernement central et vice-versa, faisant office de contre-pouvoirs. Et à ce niveau-là les Pères Fondateurs des Etats-Unis avaient à mon sens vu très juste puisque c'est bien le système fédéraliste américain (en opposition avec le modèle de l'Etat unitaire) qui a permis de limiter un peu la casse, c'est-à-dire la dérive vers l'Etat-Providence aux Etats-Unis qui, même si elle s'opère de plus en plus, est encore très loin du niveau d'étatisme de la plupart des Etats unitaires européens comme la France. Pas pour rien qu'aux US les libertariens comme Ron Paul défendent avec acharnement les droits des Etats fédérés face au gouvernement fédéral.

 

L'idéal étant peut-être d'allier les deux : minarchie monarchiste + Etat fédéral... Ce système a sûrement plein de failles, mais la monarchie et le fédéralisme réunis peuvent être des éléments intéressants pour permettre que l'Etat minimal reste aussi minimal que possible, en tout cas bien plus que la démocratie absolue...

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Or le roi en tant que propriétaire ultime de son royaume durant toute sa vie (donc sur le long terme) sera moins enclin à privilégier les décisions à court terme et de subir aux pressions des lobbys et aux violations du droit de propriété de ses habitants, contrairement au président élu démocratiquement qui n'est que de passage et qui privilégiera les tentations à court terme, il est donc bien plus susceptible de violer les droits de propriété de ses habitants au profit des groupes de pression.

Bon c'est bien sûr contestable et il y a sûrement plein d'objections à faire, puisqu'un roi peut aussi abuser de son pouvoir, mais il y a quelque chose d'intéressant à creuser là-dedans je pense...

Comme objection il y a toute l'histoire de l'Europe occidentale.

L'immense majorité de la population etait privée d'une immense partie de son droit de propriété. La propriété foncière était accaparée, il était très difficile de choisir sa profession et de faire hériter ses enfants. Tu ajoutes à ca les guerres permanentes des rois qui rasent ta baraque (ou y installent des dragons), brûlent tes récoltes, viennent violer tes filles...

Quand Mazarin est mort, il etait l'homme le plus riche du continent et la France ruinée. Louis XIV - l'Etat c'est moi, plus privé que ca tu meurs - a ensuite passé son temps à cramer du pognon en guerres, en bals et en palais.

  • Yea 1
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Comme objection il y a toute l'histoire de l'Europe occidentale.

L'immense majorité de la population etait privée d'une immense partie de son droit de propriété. La propriété foncière était accaparée, il était très difficile de choisir sa profession et de faire hériter ses enfants.

 

Bien sûr, mais les démocraties contemporaines violent aussi les droits de propriété d'une autre façon. Et puis on peut aussi prendre les exemples de pays comme le Royaume-Uni, l'Australie ou le Canada qui sont bien plus libres que la moyenne et qui sont des monarchies. Bref, il y a bien sûr des monarchies totalitaires, et certaines existent encore, mais c'est pour ça que j'ai insisté sur l'importance de la séparation des pouvoirs et puis on parle bien sûr de monarchie constitutionnelle, pas de monarchie absolue. Entre la monarchie de Louis XIV et celle d'Elisabeth II je vois quand même une nette différence.

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Je remonte ce topic, le sujet est très intéressant.

Je suis pas forcément monarchiste, car je pense que le plus important avant le type de régime c'est d'assurer une décentralisation et une séparation des pouvoirs importantes. Mais ça n'empêche pas d'analyser la compatibilité des différentes formes de gouvernements avec l'Etat minimal, et c'est vrai que l'association minarchie-monarchie peut être une possibilité efficace pour faire durer une société libre sur le long terme. Et à ce sujet Hans-Hermann Hoppe, bien qu'anarcap, a développé de nombreux arguments en faveur de la monarchie : http://archives.polemia.com/article.php?id=1221

Son argumentaire repose sur le fait que la monarchie est une forme de gouvernement privé, en opposition avec la démocratie qui elle est un gouvernement public ouvert à tous. Or le roi en tant que propriétaire ultime de son royaume durant toute sa vie (donc sur le long terme) sera moins enclin à privilégier les décisions à court terme et de subir aux pressions des lobbys et aux violations du droit de propriété de ses habitants, contrairement au président élu démocratiquement qui n'est que de passage et qui privilégiera les tentations à court terme, il est donc bien plus susceptible de violer les droits de propriété de ses habitants au profit des groupes de pression.

Bon c'est bien sûr contestable et il y a sûrement plein d'objections à faire, puisqu'un roi peut aussi abuser de son pouvoir, mais il y a quelque chose d'intéressant à creuser là-dedans je pense...

Après, j'ai quand même un peu de mal avec l'idée de monarchie héréditaire... De quel droit une famille pourrait gouverner le pays génération après génération et pas d'autres personnes qui pourraient être plus compétentes ? Même si la monarchie élective pose aussi le même problème que la démocratie, puisque pour accéder au pouvoir le roi élu démocratiquement aurait déjà dû pratiquer la démagogie pour se faire élire.

Pour ce qui est du statut-quo juridique total, c'est bien évidemment complètement irréaliste puisque la société change en permanence et la loi doit s'y adapter. Le plus important étant de s'assurer que les lois provoquées par l'évolution de la société ne violent pas les droits de propriété des individus.

Maintenant pour revenir à la décentralisation, pour moi un Etat minimal ne peut pas être un Etat unitaire, c'est complètement incompatible (enfin à moins bien sûr qu'il s'agisse d'une cité-Etat comme Monaco ou Hong Kong, occupant un très petit territoire). Selon moi un Etat minimal pour rester un tant soit peu minimal doit toujours être un Etat fédéral afin que les entités fédérées évitent les excès du gouvernement central et vice-versa, faisant office de contre-pouvoirs. Et à ce niveau-là les Pères Fondateurs des Etats-Unis avaient à mon sens vu très juste puisque c'est bien le système fédéraliste américain (en opposition avec le modèle de l'Etat unitaire) qui a permis de limiter un peu la casse, c'est-à-dire la dérive vers l'Etat-Providence aux Etats-Unis qui, même si elle s'opère de plus en plus, est encore très loin du niveau d'étatisme de la plupart des Etats unitaires européens comme la France. Pas pour rien qu'aux US les libertariens comme Ron Paul défendent avec acharnement les droits des Etats fédérés face au gouvernement fédéral.

L'idéal étant peut-être d'allier les deux : minarchie monarchiste + Etat fédéral... Ce système a sûrement plein de failles, mais la monarchie et le fédéralisme réunis peuvent être des éléments intéressants pour permettre que l'Etat minimal reste aussi minimal que possible, en tout cas bien plus que la démocratie absolue...

Pour l'aspect décentralisation, les différents niveaux administratifs n'agissent pas forcément comme des contre-pouvoirs malheureusement. Chacun essaie de prendre du pouvoir en même temps et tout s'additionne, les Etats, les régions, les départements, les communes etc...

Je ne sais pas quelle solution concrète existe pour parer à cela.

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Sur le sujet :

Democracy and Reforms: Evidence from a New Dataset†

By Paola Giuliano, Prachi Mishra, and Antonio Spilimbergo*

Empirical evidence on the relationship between democracy and economic reforms is limited to few reforms, countries, and years. This paper studies the effect of democracy on the adoption of economic reforms using a new dataset on reforms in the nancial, capital and banking sectors, product markets, agriculture, and trade for 150 countries over the period 1960–2004. Democracy has a positive and significant impact on the adoption of economic reforms, but there is scarce evidence that economic reforms foster democracy. Our results are robust to the inclusion of a large variety of controls and estimation strategies.

http://www.anderson.ucla.edu/faculty/paola.giuliano/Giuliano_AEJ_2013.pdf
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Oui mais jamais un chef d'Etat n'a régné sur autant de pays développés en même temps ;)

Elle coûte surtout cher au contribuable canadien pour ne rien faire et meme pas attirer de touristes.

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La majorité des pays dont Elizabeth II est chef d'Etat sont des pays du tiers monde.

 

Non.

On ne peut pas qualifier les nombreuses îles dont elle est reine de "pays du Tiers-Monde", déjà c'est trop vite dit, et en plus Tiers-Monde ne convient certainement pas à la réalité économique de ce genre de pays. 

Des pays dont elle est reine il y en a 16, dont le Royaume-Uni, le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, Saint Kitts, Grenade et la Barbade qui ne sont certainement pas des pays du Tiers-Monde.

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Y a deux de ces îles qui sortent du lot et dépassent les 20 000 dollars de PIB par habitant (30k pour les Bahamas). Le reste se situe en-dessous de 10 000 dollars et descend jusqu'à 1500$.

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Y a deux de ces îles qui sortent du lot et dépassent les 20 000 dollars de PIB par habitant (30k pour les Bahamas). Le reste se situe en-dessous de 10 000 dollars et descend jusqu'à 1500$.

Quel autre chef d'Etat peut prétendre régner sur autant de pays développés ?
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Quel autre chef d'Etat peut prétendre régner sur autant de pays développés ?

Je prenais ce chemin là pour ne pas prendre l'autre tellement évident qu'aucun des ces pays n'est une monarchie aux sens habituellement utilisé en science politique y compris par Hoppe.

Par exemple, au Canada, les pouvoirs de la Couronne sont dévolus au gouverneur général qui est proposé par le PM.

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Le Japon?
Le Pays-Bas?
La Belgique?
L'Espagne?

 

Parler de "monarchie" ne veut rien dire. Si on veut raisonner sur les questions de pouvoir, il faut parler de démocratie, oligarchie, autocratie etc. L'axe centralisation/décentralisation est aussi très intéressant.

Si on veut raisonner en terme de "liberté", penser au pouvoir me paraît in fine un peu vain. En effet, il n'est pas possible de supprimer le pouvoir, même en le diluant autant que possible : le pouvoir, c'est une relation, et tant que des relations sociales existeront, le pouvoir surgira. Une autocratie, une oligarchie ou une démocratie peuvent être libérales -ou son contraire-. Tout dépendra de "l'air du temps" et de l'état d'esprit des gouvernants.

 

A la limite, la monarchie est intéressante quand on compare des régimes de même nature : une autocratie militaire est-elle plus "dure" qu'une monarchie? Y a-t-il des "principes monarchiques" tempérant la cruauté du souverain couronné par rapport à son homologue putschiste?

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