Aller au contenu

Réalisme Ou Idéalisme


Messages recommandés

Je ne pense pas qu'il utilisait le terme au sens philosophique fort. On peut être libéral et idéaliste ou libéral et réaliste, ça n'a pas grand chose à voir.

Hayek était libéral et nominaliste. Mises était libéral et conceptualiste. Rothbard était libéral libertarien et réaliste. Tout s'envisage.

C'est bien là que le bât blesse : il se veut matérialiste mais ce n'est pas parce qu'on revendique une étiquette qu'on la respecte ou qu'on en obtient soudainement le monopole.

D'ailleurs, contrairement à ce qu'elle disait, Rand était peut-être plus conceptualiste que réaliste, mais chut, il ne faut pas le dire trop fort.

On peut d'ailleurs faire le parallèle avec les néo-conservateurs qui pensent que le sens de l'histoire c'est la grande marche vers la démocratie. Pas étonnant que certains d'entre eux soient d'anciens trotskystes.

Bof, tu surinterprètes. Les Whigs (et leurs contemporains libéraux continentaux) pensaient que l'histoire de l'Homme tendait vers toujours plus de liberté. C'est sans doute un des rares points de désaccord frontal que j'aie pu avoir avec Ben Constant, d'ailleurs.
Lien vers le commentaire

La plupart du temps, ce genre d'étiquette vise essentiellement à créditer ou discréditer une thèse sans avoir à en discuter le contenu. Il occupe le même rôle dans la phrase que certains termes du lexique moral synonymes de "bon" ou de "mauvais" en fonction des intentions affichés du locuteur. Par exemple : "Je pense que réalisme est synonyme de Bien, X est bien, donc X est réaliste, contrairement à X qui est mal, et qui est donc synonyme d'idéalisme." On peut substituer aux termes réalisme et idéalisme ceux d'objectif et de subjectif par exemple, qui peut prendre un sens de rhétorique morale assez facilement pour le même but (qualifier moralement une assertion factuel en utilisant un lexique pseudo scientifique ou philosophique). 

 

En un sens plus philosophique, l'idéalisme se sépare du réalisme essentiellement en fonction du statut de la conscience de soi. Si pour le réaliste il existe un monde objectif en dehors de la conscience, l'idéaliste ne marque pas de différence et va jusqu'à remettre en cause la possibilité même d'évaluer un monde objectif en dehors de notre conscience (qui devient expérience chez les hégéliens), ce qui revient aussi à remettre en cause la catégorie objectivité/subjectivité. C'est Thomas Reid v. Berkeley en quelque sorte. Hegel, qui est quand le grand philosophe de l'idéalisme, ne fait de la conscience de soi qu'un moment dialectique vers la connaissance universel (le moment où se trouvera dépassé toutes les oppositions, particulière la conscience en soi et pour soi). 

 

A titre personnel, je m'intéresse beaucoup à l'idéalisme philosophique anglais (Braldley, Oakeshott, Collingwood), courant philosophique qui a mélangé le platonisme et l'hégélianisme  sans reconduire nécessairement le scientisme de l'hégélianisme originel. Il s'agit du courant philosophique qui dominait les universités anglaises avant d'être chassé par la philosophie analytique (ses critiques les plus aigus demeurent les Moore et Russell des débuts).

Lien vers le commentaire

 

La plupart du temps, ce genre d'étiquette vise essentiellement à créditer ou discréditer une thèse sans avoir à en discuter le contenu. Il occupe le même rôle dans la phrase que certains termes du lexique moral synonymes de "bon" ou de "mauvais" en fonction des intentions affichés du locuteur. Par exemple : "Je pense que réalisme est synonyme de Bien, X est bien, donc X est réaliste, contrairement à X qui est mal, et qui est donc synonyme d'idéalisme." On peut substituer aux termes réalisme et idéalisme ceux d'objectif et de subjectif par exemple, qui peut prendre un sens de rhétorique morale assez facilement pour le même but (qualifier moralement une assertion factuel en utilisant un lexique pseudo scientifique ou philosophique). 

 

En un sens plus philosophique, l'idéalisme se sépare du réalisme essentiellement en fonction du statut de la conscience de soi. Si pour le réaliste il existe un monde objectif en dehors de la conscience, l'idéaliste ne marque pas de différence et va jusqu'à remettre en cause la possibilité même d'évaluer un monde objectif en dehors de notre conscience (qui devient expérience chez les hégéliens), ce qui revient aussi à remettre en cause la catégorie objectivité/subjectivité. C'est Thomas Reid v. Berkeley en quelque sorte. Hegel, qui est quand le grand philosophe de l'idéalisme, ne fait de la conscience de soi qu'un moment dialectique vers la connaissance universel (le moment où se trouvera dépassé toutes les oppositions, particulière la conscience en soi et pour soi). 

 

A titre personnel, je m'intéresse beaucoup à l'idéalisme philosophique anglais (Braldley, Oakeshott, Collingwood), courant philosophique qui a mélangé le platonisme et l'hégélianisme  sans reconduire nécessairement le scientisme de l'hégélianisme originel. Il s'agit du courant philosophique qui dominait les universités anglaises avant d'être chassé par la philosophie analytique (ses critiques les plus aigus demeurent les Moore et Russell des débuts).

Popper a un peu depassé, par son critère de démarcation, la division nette entre réalisme et idéalisme il me semble?

Oakeshott est plus connu pour ses analyses du conservatisme(européenne?)! Un auteur que j'aimerais mieux connaitre!

Lien vers le commentaire

Popper se situe justement dans le sillage de Reid. Seulement les arguments qu'il pose dans la connaissance objective me semblent de l'ordre de la foi et de l'appel au "bon sens" contre les objections épistémologiques soulevées par l'idéalisme.En tout cas, ce qu'il dit ne me semble pas concluant (ce qui ne signifie pas que le réalisme est sans fondement). Oakeshott est effectivement connu pour un texte mineur "on being conservative" qui a un peu tendance à eclipser l'oeuvre de toute une vie. Son premier essai, qui date de 33, est un ouvrage de philosophie idéaliste intitulé "Experience and its Modes". Il présente sa propre théorie "holiste" de la connaissance et critique entre autre le pragmatisme comme l'empirisme naïf.

Lien vers le commentaire

 

Oakeshott est effectivement connu pour un texte mineur "on being conservative" qui a un peu tendance à eclipser l'oeuvre de toute une vie. Son premier essai, qui date de 33, est un ouvrage de philosophie idéaliste intitulé "Experience and its Modes". Il présente sa propre théorie "holiste" de la connaissance et critique entre autre le pragmatisme comme l'empirisme naïf.

Oui! Oakeshott a aussi écrit "Morale et politique dans l'Europe moderne" (dans la collection "les belles lettres") que j'avais l'intention de lire!

Lien vers le commentaire

On peut être libéral et idéaliste ou libéral et matérialiste.

De même qu'on peut être communiste et idéaliste ou communiste et matérialiste.

 

Il est néanmoins vrai, que de facto, les libéraux sont plus proches des philosophies idéalistes, alors que les communistes se retrouvent plus dans le matérialisme.

Marx était matérialiste et le matérialisme peut facilement mener à l'idée selon laquelle, en politique, en morale ou en droit "tout est possible".

Tandis que l'idéalisme, qui prétend que les choses du monde incarnent des Idées (Platon) est plus en accord avec le jusnaturalisme par exemple. L'idéalisme, c'est aussi une vision essentialiste des choses, il implique que l'essence précède l'existence. C'est à dire qu'il y a en quelque sorte un "ordre du monde". (Sans quoi l'idéalisme serait le solipsisme, ce qu'il n'est pas.)

 

Quoi qu'il en soit, même si ce n'est plus très hype aujourd'hui, je ne vois pas pourquoi on devrait avoir honte d'être un idéaliste philosophique. L'idéalisme, c'est rien de moins que la pensée de Platon, Descartes, Kant ou Schopenhauer !

 

En bref, si quelqu'un connaîtrait une bonne référence sur ce débat ou contre le matérialisme je suis preneur.

 

Va voir par là bas.

Je ne saurais trop te conseiller Schopenhauer. Le début du Monde comme Volonté et comme Représentation introduit la pensée idéaliste :

 

Le monde est ma représentation. — Cette proposition est une vérité pour tout être vivant et pensant, bien que, chez l’homme seul, elle arrive à se transformer en connaissance abstraite et réfléchie. Dès qu’il est capable de l’amener à cet état, on peut dire que l’esprit philosophique est né en lui. Il possède alors l’entière certitude de ne connaître ni un soleil ni une terre, mais seulement un œil qui voit ce soleil, une main qui touche cette terre ; il sait, en un mot, que le monde dont il est entouré n’existe que comme représentation, dans son rapport avec un être percevant, qui est l’homme lui-même. S’il est une vérité qu’on puisse affirmer a priori, c’est bien celle-là ; car elle exprime le mode de toute expérience possible et imaginable, concept de beaucoup plus général que ceux même de temps, d’espace et de causalité qui l’impliquent. Chacun de ces concepts, en effet, dans lesquels nous avons reconnu des formes diverses du principe de raison, n’est applicable qu’à un ordre déterminé de représentations ; la distinction du sujet et de l’objet, au contraire, est le mode commun à toutes, le seul sous lequel on puisse concevoir une représentation quelconque, abstraite ou intuitive, rationnelle ou empirique. Aucune vérité n’est donc plus certaine, plus absolue, plus évidente que celle-ci : tout ce qui existe existe pour la pensée, c’est-à-dire, l’univers entier n’est objet qu’à l’égard d’un sujet, perception que par rapport à un esprit percevant, en un mot, il est pure représentation. Cette loi s’applique naturellement à tout le présent, à tout le passé et à tout l’avenir, à ce qui est loin comme à ce qui est près de nous ; car elle est vraie du temps et de l’espace eux-mêmes, grâce auxquels les représentations particulières se distinguent les unes des autres. Tout ce que le monde renferme ou peut renfermer est dans cette dépendance nécessaire vis-à-vis du sujet et n’existe que pour le sujet. Le monde est donc représentation.

 

C'est comme ça que s'ouvre son magnus opus.

Voir aussi le complément à ce chapitre, le point de vue idéaliste.

Lien vers le commentaire

De trouver génial toutes les vieilles notions qui réapparaissent avec un nom anglais cool ? Certes.

 

Euh, je parlais de la technique, pas de son nom français ou anglais.

Lien vers le commentaire

Euh, je parlais de la technique, pas de son nom français ou anglais.

C'est une modalité d'un processus très courant consistant à porter un jugement à partir de fondements non directement rationnels : la réputation, le contexte etc.

 

C'est très raisonnable.

 

On ne reproche au fond au cliché que de trop marcher.

Lien vers le commentaire

Non non, c'est de la bêtise pure et simple : c'est partir de définitions arbitraires considérées comme ayant un fondement universel. "réaliste" par exemple ne renvoie à rien en dehors de ce qu'en dit celui qui emploie le mot. C'est aussi n'est ni rationnel, ni irrationnel, puisque ça tient du lexique moral.

Lien vers le commentaire

Non non, c'est de la bêtise pure et simple : c'est partir de définitions arbitraires considérées comme ayant un fondement universel. "réaliste" par exemple ne renvoie à rien en dehors de ce qu'en dit celui qui emploie le mot. C'est aussi n'est ni rationnel, ni irrationnel, puisque ça tient du lexique moral.

Idéaliste, moraliste, matérialiste : ces mots ont chacun un sens vulgaire facilement saisissable et une variété de sens plus poussés dont aucun n'est consacré.

 

Comme libéralisme en fait :lol:

Lien vers le commentaire

 

 

Comme libéralisme en fait :lol:

 

ça par contre c'est en partie une erreur. ;)

 

Il n'y a pas de grammaire commune, mais un lexique commun. Même peut être un peu plus que ça.

Lien vers le commentaire

Non non, c'est de la bêtise pure et simple : c'est partir de définitions arbitraires considérées comme ayant un fondement universel. "réaliste" par exemple ne renvoie à rien en dehors de ce qu'en dit celui qui emploie le mot. C'est aussi n'est ni rationnel, ni irrationnel, puisque ça tient du lexique moral.

C'est quand même marrant, mais tu ne vois pas que c'est moi qu'il cherche à atteindre? Qu'il cite et re-cite tout ce que j'écris pour déverser encore et toujours ses malveillances, ses provocations, souvent ses insultes.

 

La réponse est simple : Wikipédia France c'est de la merde, l'anglophone est très très souvent supérieur et parfois plus complet. C'est tout. La traduction française est là : http://fr.wikipedia.org/wiki/Thought-terminating_clich%C3%A9

 

La seconde réponse à faire, c'est que la supériorité intellectuelle du monde anglophone par rapport au francophone est telle que ce sont souvent les yankees qui imposent un vocabulaire, naturellement.

 

Tout ça pour ça.

Lien vers le commentaire

Comme indiqué plus haut cette formule anglaise n'apporte rien de plus au mot cliché sinon un lissage cool.

Dans le meme registre employer cerveau au lieu de esprit.

Nombreux exemples.

Lien vers le commentaire

Marx était matérialiste et le matérialisme peut facilement mener à l'idée selon laquelle, en politique, en morale ou en droit "tout est possible".

Tandis que l'idéalisme, qui prétend que les choses du monde incarnent des Idées (Platon) est plus en accord avec le jusnaturalisme par exemple. L'idéalisme, c'est aussi une vision essentialiste des choses, il implique que l'essence précède l'existence. C'est à dire qu'il y a en quelque sorte un "ordre du monde". (Sans quoi l'idéalisme serait le solipsisme, ce qu'il n'est pas.)

 

Euh, non. Mais alors pas du tout. Platon est presqu'archétypal dans son réalisme. 

 

A l'inverse l'existentialisme, à la suite de la phénoménologie, est un idéalisme. 

Lien vers le commentaire

Comme indiqué plus haut cette formule anglaise n'apporte rien de plus au mot cliché sinon un lissage cool.

 

Absolument pas, ça à un sens plus restreint, et donc plus précis.

 

3643d2.jpg

Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...