Aller au contenu

Sentiment De Droitisation De La France


Messages recommandés

mm pour moi c'est plutot une question de puanteur omnipresente quand les vehicules urbains legers roulent au diesel parce qu'il est avantage fiscalement, que les vieux vehicules diesel ne sont pas remplaces par des vehicules neufs a essence etc.

Quand un camion qui pue passe devant la porte ouverte d'un bar de nuit qui sent la transpi et la clope et que les enfants font "ohh ca sent la fRance ! " :mrgreen:

Lien vers le commentaire

Chouette une polémique.

 

Bon on va dire les motards et les conducteurs de Porsche, alors. Sinon accessoirement pour rouler sur la neige (hors trophée andros) c'est pas top les essence. Pour labourer un champ non plus. Pour tirer un 38 tonnes non plus. Pour faire du vrai 4x4 non plus. 

 

Plus sérieusement les moteurs essence c'est bien pour équiper les voitures de sport italiennes, les Porsche, et les citadines qui verront principalement des conditions de route easy-mode – avec l'avantage dans ce cas là d'émettre moins de particules, ce qui n'est pas plus mal en ville. Quand avec un diesel – sans chaînes – je double un type en voiture essence – avec des chaînes – parce qu'il se traîne à 10 à l'heure, j'ai pas vraiment l'impression que la honte soit dans le camp que tu penses :mrgreen:

 

Oh là, on parle de mécanique au sens large, là. Pour moi la mécanique se réduit aux sportives italiennes et assimilées, d'où le malentendu

 

Et puis voilà je suis parfaitement raccord avec Jim16 sur le sujet. qu'est-ce qui explique le succès du diesel en France ? ben c'est moins cher parce que fiscalement parlant c'est intéressant. Qu'est-ce qui explique les choix de consommation ou financiers français dans une proportion anormale de cas : pas l'intérêt de l'acquisition (une Renault c'est moche, le diesel ça fait un bruit de paquebot et c'est super polluant) mais l'intérêt fiscal de l'acquisition (c'est moins taxé, c'est moche mais ça ouvre à des réductions d'impôt). C'est ça, la fRance.

 

Registre connexe : la France capitale de l'élégance ... lol les femmes françaises sont certainement les moins bien sapées de toute l'Europe. Ah ben oui mais on s'habille chez Kiabi, Babou, Décathlon à fond les courses chez Auchan en combo Croc's-short Queshua; c'est pas cher et c'est pratique. La honte ! Face à une telle réalité je me droitise !

 

D'autres questions ? :dentier:

 

P/S : en fait je crois qu'on est d'accord (je suis d'accord avec toi) mais c'est juste qu'on parle pas de la même chose.

 

Lien vers le commentaire

Bah cette polémique est pitoyablement fade, on est d'accord sur à peu près tout dès le départ. Cela dit... une BMW M5 ça peut mettre un bon coup de pied au cul et ça n'en reste pas moins un diesel :mrgreen:

 

edit: précision je parle du M550d bien évidemment 

Lien vers le commentaire

Bah cette polémique est pitoyablement fade, on est d'accord sur à peu près tout dès le départ. Cela dit... une BMW M5 ça peut mettre un bon coup de pied au cul et ça n'en reste pas moins un diesel :mrgreen:

 

edit: précision je parle du M550d bien évidemment 

 

Diesel = Non !

 

Va pour une Tesla en voiture alternative http://www.voitureelectrique.net/tag/tesla-model-s

 

Lien vers le commentaire

La droitisation du pays est un thème développé par Gael Brustier et Jean Philippe Herlin dans "Voyage au bout de la droite. Des paniques morales à la contestation droitière" (2011). Brustier est politologue, Herlin prof d'histoire, les deux sont militants au PS, ce qui ne suffit pas à infirmer leur propos.

Leur étude commence par un constat, celui de la généralisation des mouvements et courants populistes de droite en Occident : 

 

"Il nous semble qu'une raison majeure de ces victoires électorales réside dans le fait que la fausse conscience de la droite se nourrit du rejet de la bonne conscience de la gauche, et qu'une partie du personnel politique a de surcroît nourri la droitisation. Ce que nous appelons "droitisation" n'est pas la victoire des droites d'hier, mais un phénomène autre, nouveau, lié à la peur du déclassement de l'Occident, qu'il soit européen ou américain.

Diffus, parfois contradictoire, ce phénomène a pris une ampleur toujours plus grande. Occidentalisme, identitarisme, islamophobie  en constituent des traits caractéristiques dont le degré de sophistication évidemment selon les publics. La volonté de protéger un "mode de vie" est grande chez ceux qui, hier, aspiraient à dispenser les bienfaits de l'esprit 68. L'hédonisme sécuritaire est bien en la matière la dernière née des fausses consciences dextristes qui fleurissent sur les acquis sociétaux des baby boomers vieillissants."

 

Une fois rectifiée une erreur bien compréhensible de la part de deux idéologues socialistes, à savoir l'idée que l'"hédonisme sécuritaire" serait à la fois une fausse conscience de droite et se limiterait à une demande accrue en matière de sécurité des personnes, le reste est loin d'être sot.

 

Premièrement, la droite est à la fois une anti-gauche et la rationalisation des intérêts d'une classe -ou de plusieurs classes- en pleine transformation économique et politique. Il s'agit soit de classes moyennes en train de se paupériser ou qui ont l'impression de se paupériser, soit de classes qui, bénéficiant de la mondialisation économique, ont une conscience plus ou moins aiguë de l'inadaptation du modèle politique et social français pour lui survivre.

 

Deuxièmement, la peur du déclassement est un point de contact entre toutes les "fausses consciences" de droite ( que nos deux auteurs définissent en termes assez voisins de Marx comme des projections sur la réalité historique d'une vision de celle-ci déformée, fantasmée ou défigurée cad comme des mystifications ou des idéologies). Le déclin de l'Occident, l'effet des flux migratoires sur les identités et les solidarités nationales, mais aussi la fin des modèles de welfarism en Europe ou en Occident, du plein emploi et de la croissance à deux chiffres, la concurrence des pays émergents, le vieillissement de population, etc.

Nos deux auteurs sont socialistes, il y a donc une ambiguïté la réalité de ces phénomènes. On ne sait pas trop s'il s'agit de fantasmes, ou si la fausse conscience consiste seulement à exagérer ou déformer les phénomènes jusqu'à informer l'ensemble de la vision du monde droitière. Personnellement, je choisis la deuxième solution, parce que nier la réalité ne sert à rien. 

 

Troisièmement, la diffusion de cette droitisation va de pair avec l'évolution sociologique de la population. La population française, et occidentale en général, vieillit, et devient donc plus demandeuse de sécurité (plus conservatrice en matières sociale et économique). En France, les partis modulent leur discours pour capter ces "insiders" dont parle Timothy Smith qui sont à la fois les retraités, les actifs de plus de 40 ans qui sont aussi les principaux bénéficiaires de l'Etat providence et de la redistribution sociale. L'hédonisme sécuritaire, c'est pouvoir jouir de la sécurité de l'emploi et ne pas être emmerdé par les racailles. En ce sens, la droitisation est devenue l'une des idéologies dominantes, une de celles que les partis de droite tentent de capter à leur profit, et que la gauche a encore du mal à cerner.

 

Quatrièmement, et là ça va être moins drôle, il me semble que le tout donne une physionomie bien particulière de l'offre et de la demande sur le marché des idées en France.

 

La demande en matière de justification idéologique droitière est un marché important, et il existe une marge de progression possible dans le domaine de la part des libéraux. Cette marge de progression est d'autant plus possible que le discours libéral en France me semble en grande partie faire partie de cette fausse conscience de droite : elle se nourrit tout autant que les autre discours droitiers du sentiment de déclassement du pays (CPEF spa ?), même si le contenu de sa critique est beaucoup plus raffiné que les autres discours de droite.

 

La marge de progression à gauche me semble moins possible, car les fausses consciences de gauche (l'hédonisme sécuritaire de gauche) mettent au centre de leur fonctionnement la sécurité économique liée au modèle social français qui est en train de se casser la gueule. Donc elles n'ont pas vraiment intérêt à se libéraliser (mais plutôt à se précipiter dans tous les pièges à cons vendus par les Michéa, Généreux, Sapir, Rocard, etc.). 

 

Maintenant, la question qui se pose, c'est où les libéraux doivent se situer stratégiquement et dans quel but ? Si ils veulent se distinguer des droitismes, il faut qu'ils mettent leur pessimisme foncier en sourdine, s'ils veulent progresser, il serait intéressant de moduler leur discours vers plus de conservatisme, s'ils veulent s'adresser au peuple, il faut qu'ils mettent un peu de vin populiste dans leur eau idéologique, s'ils cherchent à s'adresser aux élites, ils resteront une bandes de geeks satisfaits d'avoir raison contre le monde entier.

Lien vers le commentaire

Sans vouloir troller il y a peut être le fait du vieillissement et des changements de perceptions. Il y a aussi peut être un rejet massif de ce que la France est entrain de devenir avec les problèmes liés à la politique des portes ouvertes à l'immigration en place depuis tant d'années (Giscard et Chirac soyez maudits). Sans vouloir faire FN il y a peut être une réalité qui est perçu et qui participe de sentiment de droitisation. 

Lien vers le commentaire

Cinquièment : peut-être aussi un phénomne démographique, vieillissement de la population et toussa ?

 

Oui, tout à fait. C'est très lié au premier point. Des classes moyennes vieillissantes qui ont intérêt à conserver ce qu'ils ont. Le phénomène n'est d'ailleurs pas spécifique à la France : le problème se pose aussi aux USA : le parti républicain devient de plus en plus le parti des classes moyennes et supérieures blanches vieillissantes qui, s'il ne se réforme pas d'ici une dizaine d'années, deviendra minoritaire en termes électoraux.

Lien vers le commentaire

Ca rejoins mon post sur la demande de sécurité civilisationnelle et le fait qu'il faut la prendre en compte dans la communication libérale, meme si il faut ménager la chevre gauchiste et le chou droitard, il y a bien un moment ou il faut parler de la sécurité, dans le fond, l'immense majorité de la population ne souhaite conserver le "modele français que le monde nous envie" que par peur, il faut un discours pour s'adresser à cette peur.

Lien vers le commentaire

Sans vouloir troller il y a peut être le fait du vieillissement et des changements de perceptions. Il y a aussi peut être un rejet massif de ce que la France est entrain de devenir avec les problèmes liés à la politique des portes ouvertes à l'immigration en place depuis tant d'années (Giscard et Chirac soyez maudits). Sans vouloir faire FN il y a peut être une réalité qui est perçu et qui participe de sentiment de droitisation. 

 

Oui, c'est pour ça que je relevais dans le deuxième point l’ambiguïté de l'idée de fausse conscience : les auteurs ne disent pas si les phénomènes observés pour juger du déclin sont vrais ou seulement des fantasmes. Il est tout à fait possible de juger les phénomènes comme réels, mais dans ce cas, ce que je soutiens ici, c'est que c'est la manière de les percevoir qui distingue l'idéologie droitière de ses concurrentes.

 

Par exemple, que l'immigration soit en train de changer l'identité de l'Europe soit de l'ordre de la description me paraît indéniable, ce qui est sujet à interprétation politique, ce sont ses effets positifs ou négatifs sur l'ensemble de la vie en société.

Lien vers le commentaire

Maintenant, la question qui se pose, c'est où les libéraux doivent se situer stratégiquement et dans quel but ? Si ils veulent se distinguer des droitismes, il faut qu'ils mettent leur pessimisme foncier en sourdine, s'ils veulent progresser, il serait intéressant de moduler leur discours vers plus de conservatisme, s'ils veulent s'adresser au peuple, il faut qu'ils mettent un peu de vin populiste dans leur eau idéologique, s'ils cherchent à s'adresser aux élites, ils resteront une bandes de geeks satisfaits d'avoir raison contre le monde entier.

 

Pourquoi moduler le discours libéral vers plus de conservatisme ? Si tu parles de partis politiques intéressés par un potentiel électoral, alors tu as sans doute raison. Mais pour tous ceux qui agissent dans la société civile pour la diffusion des idées libérales je ne vois pas bien ce qu'il y a à gagner, sinon une dénaturation du discours libéral qui va se noyer dans la masse des droitismes français. C'est quand même à nous d'attirer les gens à nos idées, ce n'est pas comme si nous devions à tout prix changer de forme pour coller à un électorat ou un mouvement d'idées sensiblement différent du libéralisme. On ne s'est pas battus depuis tant d'années à convaincre le public que les libéraux ne sont pas de droite pour finalement donner raison à tous nos opposants ! 

Lien vers le commentaire

Les opposants auront toujours raison, et visiblement comme la droite n'a rien de conservatrice en France, être conservateur n'est en rien être de droite.

Les derniers articles de Lucilio sur CP sont exactement dans ce que je préconise, pense tu qu'ils soient "de droite" ?

Lien vers le commentaire

Pourquoi moduler le discours libéral vers plus de conservatisme ? Si tu parles de partis politiques intéressés par un potentiel électoral, alors tu as sans doute raison. Mais pour tous ceux qui agissent dans la société civile pour la diffusion des idées libérales je ne vois pas bien ce qu'il y a à gagner, sinon une dénaturation du discours libéral qui va se noyer dans la masse des droitismes français. C'est quand même à nous d'attirer les gens à nos idées, ce n'est pas comme si nous devions à tout prix changer de forme pour coller à un électorat ou un mouvement d'idées sensiblement différent du libéralisme. On ne s'est pas battus depuis tant d'années à convaincre le public que les libéraux ne sont pas de droite pour finalement donner raison à tous nos opposants ! 

 

héhé. j'ai un peu répondu dans un autre fil ;) Sinon, je crois que la question qui se pose, c'est que voulons-nous faire ? Convaincre le plus de monde du bien fondé des solutions libérales (et quel segment de population surtout) ? Cela ne passe pas nécessairement par l'élection, mais aussi par la stratégie adoptée par les médias libéraux (mais aussi assos, etc) pour diffuser son message.

 

Il me semble qu'il ne faut pas systématiquement se situer par rapport à nos opposants (d'ailleurs, quels opposants ? Il serait intéressant de réfléchir sur nos priorités dans le domaine), et dépasser la question morale ou éthique pour aborder celle stratégique ou tactique. 

 

A mon avis, il existe deux tentations, à savoir transformer le libéralisme en secte randienne (j'emprunte la comparaison à Rothbard, que nos amis randiens ne s'en offusquent pas trop) ou le noyer dans le droitisme contemporain (ce que tu décris). D'un côté on a une sorte de libéralisme abstrait qui est d'autant plus pur qu'il n'entre jamais en contact avec la réalité politique, et permet de faire de l'entre soi sympathique mais sans plus. De l'autre, ne pas être trop regardant sur le contenu du libéralisme et se confondre avec les discours droitiers qui se contentent d'enfiler les lieux communs comme des perles sans se soucier réellement de cohérence. Mon propos est plus de dire qu'il faut essayer de creuser un sillon entre les deux attitudes au risque de déplaire aux partisans les plus radicaux des deux franges.

Lien vers le commentaire

A mon avis, il existe deux tentations, à savoir transformer le libéralisme en secte randienne (j'emprunte la comparaison à Rothbard, que nos amis randiens ne s'en offusquent pas trop) ou le noyer dans le droitisme contemporain (ce que tu décris). D'un côté on a une sorte de libéralisme abstrait qui est d'autant plus pur qu'il n'entre jamais en contact avec la réalité politique, et permet de faire de l'entre soi sympathique mais sans plus. De l'autre, ne pas être trop regardant sur le contenu du libéralisme et se confondre avec les discours droitiers qui se contentent d'enfiler les lieux communs comme des perles sans se soucier réellement de cohérence. Mon propos est plus de dire qu'il faut essayer de creuser un sillon entre les deux attitudes au risque de déplaire aux partisans les plus radicaux des deux franges.

Pourquoi forcément à droite ?

 

J'ai vraiment l'impression que le libéralisme en France serait quasiment exclusivement progressiste (limite révolutionnaire) tant le socialisme est ancré dans la société. 

 

Après je suis évidemment d'accord sur le côté "faire des concessions pour mieux passer". 

Lien vers le commentaire

Je ne lirai pas le bouquin de Brustier, mais la grille de lecture journalistique présentée au-dessus se situe quelque part au niveau d'une Caroline Fourest ou d'un Pascal Boniface.

 

Zemmour, sors de ce corps !

Lien vers le commentaire

Note que le sentiment de droitisation vu par brustier ça vaut bien les discours sur le sentiment d'insécurité, tous les clichés sur Dupont Lajoie y passent. A la rigueur si on veut vraiment reprendre des analyses de gauche un peu plus sérieuses on peut citer Christopher Lasch, Michel Foucault, Marcel Gauchet ou même Christophe Guilluy. Perso je vous renvoie plutôt à celles de Charles Murray ou de Thomas Sowell sur la faillite de l'Etat-providence et ses conséquences sur le kulturkampf.

 

Lien vers le commentaire

Les opposants auront toujours raison, et visiblement comme la droite n'a rien de conservatrice en France, être conservateur n'est en rien être de droite.

Les derniers articles de Lucilio sur CP sont exactement dans ce que je préconise, pense tu qu'ils soient "de droite" ?

 

J'adhère à 100% aux derniers articles de Lucilio sur CP, je l'exprime moins bien que lui mais son discours est le mien. Donc nous sommes d'accord, je pense. 

 

 

 

D'accord pour dire qu'il ne faut pas non plus se réfugier dans un libéralisme supposé pur dans le style secte randienne. Il me semble de toute façon qu'un libéralisme classique à la Bastiat ou Hayek contient tout ce qu'il faut comme éléments pour draguer à la fois la droite et la gauche. Sans doute plus la droite, mais les libéraux des dernières décennies ont un peu abusé de ce potentiel de drague à droite, nous sommes encore trop peu nombreux à nous intéresser aux gens de gauche. Pas ceux qui croient foncièrement aux conneries collectivistes, mais ceux qui sont avant tout humanistes, philanthropes, ouverts d'esprit et qui sont persuadés que cette sensibilité n'existe qu'à gauche. Ceux là ont un terrain favorable au libéralisme, pour peu qu'on leur montre comment nos idées sont caricaturées et méconnues, et s'ils sont de bonne foi et ouverts d'esprit alors il peuvent nous rejoindre. C'est d'ailleurs comme ça que certains membres historiques de lib.org nous ont rejoint. 

Lien vers le commentaire
La réponse se trouve dans le troisième point de mon post  ;)

 

 

Troisièmement, la diffusion de cette droitisation va de pair avec l'évolution sociologique de la population. La population française, et occidentale en général, vieillit, et devient donc plus demandeuse de sécurité (plus conservatrice en matières sociale et économique). En France, les partis modulent leur discours pour capter ces "insiders" dont parle Timothy Smith qui sont à la fois les retraités, les actifs de plus de 40 ans qui sont aussi les principaux bénéficiaires de l'Etat providence et de la redistribution sociale. L'hédonisme sécuritaire, c'est pouvoir jouir de la sécurité de l'emploi et ne pas être emmerdé par les racailles. En ce sens, la droitisation est devenue l'une des idéologies dominantes, une de celles que les partis de droite tentent de capter à leur profit, et que la gauche a encore du mal à cerner.

Je reste dubitatif. C'est vrai, les vieux votent plus que les jeunes, sont plus nombreux et ont besoin de réconfort et/ou d'une protection (contre l'inconnu au sens large).

 

Mais c'est aussi, objectivement, de leur faute (ou plutôt la faute à leur génération politique) si la France est dans un tel pétrin aujourd'hui et si leur condition empire années après années (retraites ridicules, enfants qui désertent, sentiment d'insécurité, etc...). Pas que je veuille les stigmatiser mais juste les responsabiliser et ouvrir les yeux : les politiques du passé (cinquante ans de socialisme en roue libre) ont échoué, il est tant de faire confiance à autre chose. Pas besoin de discours foncièrement droitier pour cela, comme le dit axpoulpe, un discours libéral classique @Bastiat fait très bien l'affaire.

 

Je vois vraiment les idées libérales plus comme des idées d'avenir, fraîches et nouvelles (limite agréables à entendre quand on est jeune), d'où le progressisme, quand bien même elles sont plus anciennes que les idées marxistes qui hantent le spectre politique depuis des années.

Lien vers le commentaire

 

 

Lis ce qu'il dit, au lieu de parler de ce que tu ne connais pas. Ça éviterait les contresens grotesques.

 

J'adhère à 100% aux derniers articles de Lucilio sur CP, je l'exprime moins bien que lui mais son discours est le mien. Donc nous sommes d'accord, je pense. 

 

 

D'accord pour dire qu'il ne faut pas non plus se réfugier dans un libéralisme supposé pur dans le style secte randienne. Il me semble de toute façon qu'un libéralisme classique à la Bastiat ou Hayek contient tout ce qu'il faut comme éléments pour draguer à la fois la droite et la gauche. Sans doute plus la droite, mais les libéraux des dernières décennies ont un peu abusé de ce potentiel de drague à droite, nous sommes encore trop peu nombreux à nous intéresser aux gens de gauche. Pas ceux qui croient foncièrement aux conneries collectivistes, mais ceux qui sont avant tout humanistes, philanthropes, ouverts d'esprit et qui sont persuadés que cette sensibilité n'existe qu'à gauche. Ceux là ont un terrain favorable au libéralisme, pour peu qu'on leur montre comment nos idées sont caricaturées et méconnues, et s'ils sont de bonne foi et ouverts d'esprit alors il peuvent nous rejoindre. C'est d'ailleurs comme ça que certains membres historiques de lib.org nous ont rejoint. 

 

Là encore, la limite de ta réponse, il me semble, est de répondre en termes moraux là où je pose le problème en termes tactiques. Qu'il soit possible de récupérer des gens à gauche, personne n'en doute, mais est-il bien raisonnable sur un plan éditorial par ex de miser toute son énergie de ce côté-là si on considère que l'essentiel reste drivé par l'attachement au modèle social français déclinant (et aux avantages qu'offre ce système) ?

 

Si on s'intéresse un peu à l'histoire récente de ce pays, on s'aperçoit que le boom du discours anticapitaliste en France (et de la littérature anticapitaliste) de la fin des années 2000 correspond aussi à l'épuisement dudit modèle. T. Smith que j'évoquais plus haut estime que les politiques de droite et de gauche vont adopter un discours anti-capitaliste à partir de 98 pour détourner l'attention de leurs propres erreurs. Et ce discours a pris, et depuis, c'est le fond de sauce de toutes les formations, et particulièrement à gauche (sauf quelques électrons libres plus classiquement socdem mais pas libéraux pour autant). En quelque sorte, l'idéologie socialiste est devenue l'idéologie conservatrice du modèle de redistribution sociale français qui est en train de se casser la gueule depuis 30 ans, et que de ce fait, il difficile d'espérer attirer beaucoup de monde de ce côté là. 

 

Il y a une chose qui pourrait aller dans ton sens : si le discours socialiste est la rationalisation des intérêts des insiders au modèle politique et social français, il reste les outsiders : les jeunes entre autres, qui pourraient être plus sensibles à un discours plus progressiste sur le plan sociétal et libéral politiquement (ils sont par définition exclus des mécanismes de redistribution dont bénéficient les classes moyennes vieillissantes).

 

Pourquoi pas, tout en gardant à l'esprit qu'une grande partie de la jeunesse n'aspire qu'à entrer dans le jeu plus qu'à réformer le modèle dans son ensemble (qu'on me permette ici de prendre grosso modo les sondages sur la politisation de la jeunesse comme révélateur de leurs préférences, et uniquement sous cet angle : ils ne s'intéressent pas à la politique pour la plupart, et le gros des troupes trouve le discours du fn pas si con que ça). Le segment est plus réduit mais sans doute plus attirant en termes militants : la fraction des plus jeunes intéressés par la politique et qui mise sur le secteur privé plutôt que sur l'intervention publique pour assurer son avenir, ça ne fait pas lourd mais ça peut ramener des gens motivés.

 

Là encore, je précise une chose : mon propos n'est pas de dire qu'il faut se livrer corps et âme à la droite, mais qu'il faut essayer de déterminer les priorités. Il faut se poser des problèmes stratégiques. Enfin, si on choisit de vouloir faire du libéralisme autre chose qu'une marotte entre copains. 

 

J'ajoute qu'à titre personnel, je pense que pour l'instant, Contrepoints réussit a maintenir l'équilibre entre ces différentes exigences, et qu'il ne s'agit aucunement d'une critique des orientations de la publication. Ses rédacteurs me semblent avoir les données du problème bien en main.

Lien vers le commentaire

 

Mais c'est aussi, objectivement, de leur faute (ou plutôt la faute à leur génération politique) si la France est dans un tel pétrin aujourd'hui et si leur condition empire années après années (retraites ridicules, enfants qui désertent, sentiment d'insécurité, etc...).

 

 

Bam, tu tombes dans le discours moral que je cherche à éviter. Avoir raison contre le monde entier, c'est super, mais ce n'est pas mon propos.

Lien vers le commentaire

J'ajoute qu'à titre personnel, je pense que pour l'instant, Contrepoints réussit a maintenir l'équilibre entre ces différentes exigences, et qu'il ne s'agit aucunement d'une critique des orientations de la publication. Ses rédacteurs me semblent avoir les données du problème bien en main.

+1, et il ne s'agit bien entendu pas de se vendre à la droite, ils ne veulent pas de nous de toute façon, ils aimeraient juste bien avoir autant de trucs à dire que nous !

Lien vers le commentaire

Lis ce qu'il dit, au lieu de parler de ce que tu ne connais pas. Ça éviterait les contresens grotesques.

 

 

J'ai lu ce que tu en as dit, ce sont les mêmes banalités affligeantes qu'on peut lire régulièrement dans les pages débat du Monde ou de Libé, mâtinées de marxisme mal digéré : la panique identitaire serait une fausse conscience (donc au service des classes dominantes), un fantasme lié selon lui au rejet de l'autre et au refus de partager les Mânes de l'Etat-providence, par des classes moyennes qui n'ont pas compris que leur intérêt était mieux défendu par le parti socialiste, que par les partis prônant un retour à l'égoïsme culturel et économique. Pour Brustier, le peuple pense mal et vote mal, il faut donc l'éduquer et le sensibiliser pour le changer.  

 

Or c'est Brustier qui commet un contre-sens grotesque sur l'excès d'hédonisme sécuritaire et la demande d'Etat thérapeutique, qui n'est pas le produit d'un fantasme de repli identitaire, mais celui de l'Etat-providence qu'il défend bec et ongle. D'autre part l'insécurité n'est pas cette construction fantasmatique que Brustier attribue à une entreprise politique occulte, mais une demande d'ordre légitime dans une société en proie à l'anomie causée par les politiques socialistes criminogènes d'assistanat, d'intégration forcée, de destruction de la famille et de l'éducation.  

 

 Maintenant Brustier avance peut-être d'autres hypothèses pertinentes dans son bouquin, mais il n'y a rien ici qui permette de comprendre l'évolution du Kulturkampf actuel.

Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...