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Drogues, Dépendance Et Free-To-Play


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Comme une très grande majorité de libéraux, je suis :
- contre l'usage de drogues, à titre personnel
- contre la criminalisation de l'usage des drogues, ou de leur commercialisation à des adultes
J'irai même plus loin en disant que l'hygiénisme a des relents totalitaires et suinte très souvent l'idée que l'individu appartient à la société, et que à ce titre devenir toxico c'est dégrader un élément du patrimoine "public"

Donc mon avis, c'est que :
- Entre adultes on fait ce qu'on veut moyennant le consentement éclairé des parties
- L'usage de la Force, de la Menace, de la Fraude ou de la Tromperie doit être réprimé
- Dans les autres cas les adultes sains d'esprit sont libres de passer les contrats de leur choix, et tenus de les respecter

Passé ce crédo libéral, j'ai été malgré tout ébranlé dans mes convictions par cet article sur lequel j'aimerais votre avis sur les jeux Free-to-Play. Un certain nombre de jeux, plutôt honnêtes propose de joueur gratuitement et de payer pour obtenir des avantages (plus de choix, progression plus rapides, items cosmétiques, avantages en jeu, ...). Dans certain jeux, il devient difficile de joueur beaucoup sans payer. Jusqu'ici, pas grand chose à redire. Un vendeur, un produit, un achat possible (ou pas).

 

http://www.gamasutra.com/view/feature/195806/

Reste que, vu coté cuisine, c'est beaucoup moins reluisant. Le modèle économique du free-to-play repose sur deux piliers malsains :
* Créer la frustration. Un peu comme un film qui s'arrêterait 30 minutes avant la fin, sauf à remettre une pièce au dernier moment. Ou un DVD zoné. Ou un processeur quadcore avec deux cores "castés" et vendu comme dual core "upgradable". Rien de strictement liberharam, mais moyennement moral.
* Les whales. L'essentiel des revenus des jeux F2P provient de quelques joueurs qui vont "craquer" et claquer en moyenne 1000$ ou plus, souvent en perdant la notion de la valeur de l'argent ou de ce qu'ils achètent. Qualifier ces joueurs de "adultes sains d'esprit donnant leur consentement éclairé" relève assez souvent du fantasme. Certes, le monde est dur pour les gens incapables de résister à la frustration et/ou de gérer leur désir de gratification immédiate. Il n'empêche que ce modèle est malgré tout particulièrement prédateur.

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Tu vis au pays des merveilles. Si tu trouve le freemium choquant ne t'intéresse surtout pas aux casinos, tu tomberas de ton fauteuil. 

 

Et consentement éclairé, c'est très galvaudé comme terme. Tant que l'acheteur n'a pas été trompé par le vendeur, il n'y a pas de problème. Et ici, nulle trace de tromperie.

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Je ne vois pas où est le problème. À tout moment, ces gens ont le choix : continuer de payer ou cesser jouer. Alors oui je peux comprendre qu'on trouve leur système de financement "immoral" mais beaucoup de choses dans ce bas monde le sont.

Mais que veux-tu faire face à ça? Interdire ces jeux? C'est parfaitement inutile et ça empiète sur la liberté de ceux qui savent se gérer.
Au fond la situation est la même qu'avec les accros au jeux de casinos. A-t-on interdit les casinos pour autant?

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la possibilité de dépendance ne justifie pas l'interdiction d'un secteur, évidemment. 

Je trouve la possibilité de "s'auto-censurer" intéressante (s' interdire d'accès aux casinos et aux jeux en ligne pour une période de x années), mais je préfererais que ce service ne soit pas proposé par l'Etat.

Elle me semble difficilement généralisable aux autres addictions par contre.

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Un peu hors sujet mais... tant qu'on parle de drogue je me pose la question suivante :

Depuis que la question prioritaire de constitutionnalité existe (2008) des citoyens ont-ils demandé un contrôle de constitutionnalité sur la criminalisation de l'usage des drogues pour sa consommation personnelle ? Sur le site du Conseil constitutionnel il n'y a rien (sauf une QPC concernant la conduite sous l'emprise de stupéfiants : http://www.conseil-constitutionnel.fr/conseil-constitutionnel/francais/les-decisions/acces-par-date/decisions-depuis-1959/2011/2011-204-qpc/decision-n-2011-204-qpc-du-09-decembre-2011.104078.html ), mais comme il y a un filtrage préalable par le Conseil d'État ou la Cour de cassation il se peut que ces instances aient refusé de transmettre la QPC (c'était par exemple le cas pour le cannabis thérapeutique ici : http://www.leparisien.fr/reims-51100/legaliser-le-cannabis-therapeutique-le-tribunal-de-reims-rejette-une-qpc-13-11-2012-2317749.php ).

Parce que vu l'article 4 de la DDHC (« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ») qui a valeur constitutionnelle je vois mal comment le Conseil constitutionnel pourrait déclarer cette loi conforme à la Constitution (c'est d'ailleurs en raison de la présence d'un article similaire que l'Argentine a du décriminaliser...).

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100% des formes de jeux sont addictives vu que l'addiction reside dans l'utilisateur autant que dans le produit.L'addiction c'est la rencontre de l'addict et du produit, pas juste le produit.Aucun produit n'a 100% de chances d'etre addictif, et aucun n'est addictif immediatement.

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Moui enfin les substances addictives existent, quand même. Mais effectivement chacun n'est pas égal face à ça et des utilisations responsables et raisonnables de tas de trucs sont possibles.

 

Ca reste quand même un problème délicat dans le sens où , de mon point de vue, la réponse "chacun est libre et responsable et tant pis pour les déchets qui deviennent dépendant et qui n'ont pas la force de rebondir" est peu satisfaisante.

Quand on est dépendant on est plus du tout libre, par définition. 

 

Je ne suis pas sur qu'il existe une solution, même si pour quelqu'un de dépendant et conscient de l'être (première étape), ou quelqu'un conscient d'etre "a risque", etc,  il serait bon qu'il existe des solutions d'autolimitation qui contraindraient également le vendeur. (= pas le droit de vendre un produit ou un service à quelqu'un qui se serait précedemment "autolimité"/"autointerdit"). Pour les jeux en ligne ce sont des trucs faciles à mettre en place (il serait bon que ce soit des organismes privés et qu'on ne soit pas obligé de se faire ficher par l'état pour ca par contre), pour les drogues et autres, ca l'est un peu moins....Même si bon, tout est imaginable.... On pourrait imaginer (bon il est tard pardonnez moi) la encore des espèces d'organisme privé de régulation des ventes de drogue (tjrs basé sur l'autorégulation ou a la limite sur la limitation par son médecin traitant ou j'en sais rien moi), avec délivrance d'un espèce de certificat/carte/numéro qui précise si "no limit", "interdiction", "limité a x grammes/vente de tel truc" etc. Avec responsabilité engagée pour le vendeur s'il respecte pas ou checke pas la situation de son client. (= possibilité pour le dépendant de se retourner contre le vendeur).

 

Ca parait délirant mon affaire (bon ca l'est sans doute) , mais pour moi une vente ca se conclut entre 2 personnes libres et responsables, et encore une fois ce n'est pas le cas d'un dépendant à mon avis.

 

Je sens que mon post est ridicule. C'est de l'impro en direct hein, mais c'est vrai c'est pas un problème simple, j'ai déja "vu" des gens changer ou sombrer un peu dans drogues et compagnie et c'est pas trop marrant !

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Ou un processeur quadcore avec deux cores "castés" et vendu comme dual core "upgradable". Rien de strictement liberharam, mais moyennement moral.

Ca se fait depuis une éternité dans les mainframes. En plus, on vend ça plus cher parce que c'est "failure-resilient", les puces non utilisées peuvent prendre le relai quand une autre crame. Et les clients sont ravis.

* Les whales. L'essentiel des revenus des jeux F2P provient de quelques joueurs qui vont "craquer" et claquer en moyenne 1000$ ou plus, souvent en perdant la notion de la valeur de l'argent ou de ce qu'ils achètent. Qualifier ces joueurs de "adultes sains d'esprit donnant leur consentement éclairé" relève assez souvent du fantasme. Certes, le monde est dur pour les gens incapables de résister à la frustration et/ou de gérer leur désir de gratification immédiate. Il n'empêche que ce modèle est malgré tout particulièrement prédateur.

Organiser le transfert du fric des gens sans avenir vers les gens malins, c'est un darwin-win, je pense. ;)
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Quand on est dépendant on est plus du tout libre, par définition. 

 

Je ne suis pas sur qu'il existe une solution, même si pour quelqu'un de dépendant et conscient de l'être (première étape), ou quelqu'un conscient d'etre "a risque", etc,  il serait bon qu'il existe des solutions d'autolimitation qui contraindraient également le vendeur. (= pas le droit de vendre un produit ou un service à quelqu'un qui se serait précedemment "autolimité"/"autointerdit"). Pour les jeux en ligne ce sont des trucs faciles à mettre en place (il serait bon que ce soit des organismes privés et qu'on ne soit pas obligé de se faire ficher par l'état pour ca par contre), pour les drogues et autres, ca l'est un peu moins....Même si bon, tout est imaginable.... On pourrait imaginer (bon il est tard pardonnez moi) la encore des espèces d'organisme privé de régulation des ventes de drogue (tjrs basé sur l'autorégulation ou a la limite sur la limitation par son médecin traitant ou j'en sais rien moi), avec délivrance d'un espèce de certificat/carte/numéro qui précise si "no limit", "interdiction", "limité a x grammes/vente de tel truc" etc. Avec responsabilité engagée pour le vendeur s'il respecte pas ou checke pas la situation de son client. (= possibilité pour le dépendant de se retourner contre le vendeur).

 

On peut être dépendant, être conscient de son état et chercher à s'en sortir (parfois en se faisant aider).

Je ne suis pas trop fan de ta solution d'agences privées car ça exigerait un encadrement du commerce de drogues. En plus ça part du principe que chaque vendeur/producteur serait déclaré. Donc ce serait mettre de coté tous les particuliers qui produisent pour eux et un petit cercle de consommateurs (ou alors tu comptes les interdire mais de quel droit?). De plus, ce type de régulations à coup de certificats et autre paperasserie bien chiante, ça va entraîner une grosse masse de bureaucratie, de fraudes et autres magouilles.

 

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Ou alors tu as la solution que notre cher gouvernement adorerait : au bout de deux heures le jeu s'arrête, la kinect s'allume et pour pouvoir continuer à jouer il faut manger un fruit ou un légume et faire 10 min de footing sur place devant la kinect.

 

1984 ? pff c'est si vieux ce truc. 

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Ca reste quand même un problème délicat dans le sens où , de mon point de vue, la réponse "chacun est libre et responsable et tant pis pour les déchets qui deviennent dépendant et qui n'ont pas la force de rebondir" est peu satisfaisante.

 

Elle est peu satisfaisante quand on cherche à faire descendre le paradis sur terre, elle l'est quand on s'intéresse au meilleur système politique sur le plan de la morale et de l'efficacité.

 

 

Quand on est dépendant on est plus du tout libre, par définition.  

 

L'humain est dépendant de l'air, de l'eau et de la nourriture. Autres dépendances se créent avec le temps, notamment d'ordre affectives. Que propose-tu pour lutter contre l'amour ?

 

 

Je ne suis pas sur qu'il existe une solution, même si pour quelqu'un de dépendant et conscient de l'être (première étape), ou quelqu'un conscient d'etre "a risque", etc,  il serait bon qu'il existe des solutions d'autolimitation qui contraindraient également le vendeur. (= pas le droit de vendre un produit ou un service à quelqu'un qui se serait précedemment "autolimité"/"autointerdit"). Pour les jeux en ligne ce sont des trucs faciles à mettre en place (il serait bon que ce soit des organismes privés et qu'on ne soit pas obligé de se faire ficher par l'état pour ca par contre), pour les drogues et autres, ca l'est un peu moins....Même si bon, tout est imaginable.... On pourrait imaginer (bon il est tard pardonnez moi) la encore des espèces d'organisme privé de régulation des ventes de drogue (tjrs basé sur l'autorégulation ou a la limite sur la limitation par son médecin traitant ou j'en sais rien moi), avec délivrance d'un espèce de certificat/carte/numéro qui précise si "no limit", "interdiction", "limité a x grammes/vente de tel truc" etc. Avec responsabilité engagée pour le vendeur s'il respecte pas ou checke pas la situation de son client. (= possibilité pour le dépendant de se retourner contre le vendeur).

 

Fantaisiste.

 

T'as une carte de crédit, tu demande à ta banque qu'elle ne puisse pas fonctionner dans certains endroits. Ça se mettra sans doute en place un jour ou l'autre, mais c'est pas ce que j’appellerais un progrès pour la liberté.

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T'as une carte de crédit, tu demande à ta banque qu'elle ne puisse pas fonctionner dans certains endroits. Ça se mettra sans doute en place un jour ou l'autre, mais c'est pas ce que j’appellerais un progrès pour la liberté.

A beh moi si. Si une solution technique simple existe pour que, volontairement, à tête reposée, je puisse m'interdire la possibilité d'acheter ou de souscrire des trucs pour lesquels je sais que je ne suis pas vraiment libre au moment de l'achat, pour moi c'est un progrès de la liberté. C'est ma décision, et c'est plutot une bonne décision.

 

Quant au discours "tout est une addiction l'amour le chocolat le sport blabla faut pas croire au paradis sur terre", c'est à mon avis un peu nimporte quoi. On a tous nos petites addictions, on a tous même sans doute des trucs un peu destructeurs et emprisonnants dans nos vies, c'est pas une raison pour tout relativiser ou dire que "cétoupareil". 

Les drogues, ca détruit, et, sans vouloir instaurer de paradis sur terre, je sais que par exemple pour un dépendant aux jeux, qui veut s'en sortir, les publicités partout pour les jeux sont une torture. Je trouve ca bien, et un évident progrès pour la liberté, qu'il puisse s'auto censurer, s'auto limiter fermement. Je trouve cela mal qu'il faille se faire ficher par l'état pour cela.

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Quant au discours "tout est une addiction l'amour le chocolat le sport blabla faut pas croire au paradis sur terre", c'est à mon avis un peu nimporte quoi. On a tous nos petites addictions, on a tous même sans doute des trucs un peu destructeurs et emprisonnants dans nos vies, c'est pas une raison pour tout relativiser ou dire que "cétoupareil". 

 

Héhé, tu t'adapte à la novlangue liborgienne. ^_^

 

C'est toi qui a expliqué que quelqu'un de dépendant n'est pas libre, je te répond que tout homme est dépendant. Si tu veux parler des drogues dures, soit simplement précis. Le patron est dépendant de ses employés, l'employé de son patron, le freelancer de ses clients. Valar dohaeris.

 

Les drogues, ca détruit, et, sans vouloir instaurer de paradis sur terre, je sais que par exemple pour un dépendant aux jeux, qui veut s'en sortir, les publicités partout pour les jeux sont une torture. Je trouve ca bien, et un évident progrès pour la liberté, qu'il puisse s'auto censurer, s'auto limiter fermement. Je trouve cela mal qu'il faille se faire ficher par l'état pour cela.

 

Ah, mais je trouve le système très bon, sans doute profitable a beaucoup de gens, mais il ne s'agit pas d'une avancée pour la liberté. Être libre, ce n'est pas emprisonner la personne que l'on sera. Un homme, ça s'empêche.

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Et que dire des sites de rencontres freemium ? Le freemium est basé sur la frustration. Les réunions de projet dans ma boite (qui gère des sites de rencontres) sont orientées de manière à trouver ce qui frustrerait le plus le membre pour lui faire cracher son flouze. Le pire étant le paiement Internet+, en deux clics tu te retrouves avec 5 euros par semaine en plus sur ta facture box ou mobile. Avant ça, y avait les abos par tacite reconduction avec essai gratuit de 24h. Evidemment, avant la fin de l'essai, il fallait se désabonner, sinon reconduit pour 3 mois. C'était écrit dans les CGV, en tout petit. Et nous savons tous que personne ne lit les CGV. Donc beaucoup se faisaient avoir.

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