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La Société des affects — Frédéric Lordon


Gio

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  • 2 weeks later...
  • 4 weeks later...

J'ai commencé à lire Capitalisme, Désir et Servitude (Enfin ! Il est tout le temps emprunté à la médiathèque...)

 

Je résume l'avant-propos :

 

Le principe du salariat (= travailler pour le désir d'un autre) contredit la maxime du libéralisme kantien. ("Agis de telle sorte que tu traites l'humanité comme une fin, et jamais simplement comme un moyen") Marx a démontré que cela est l'effet des structures sociales. On peut compléter avec Spinoza, car les structures fonctionnent aux affects. Nous allons voir pourquoi le petit nombre du capital fait travailler le grand nombre du travail. Avec l'émergence des cadres qui sont à la fois du côté du travail et du capital, il faut dépasser le schéma marxiste binaire des classes. Les cadres incarnent les salariés contents que veut le capitalisme. Le néolibéralisme est coercitif. Pierre Bourdieu a montré que consentement et violence peuvent se croiser. (Violence symbolique) Rendre les dominés contents est un moyen de faire oublier et accepter aux dominés qu'ils sont dominés. Le consentement déstabilise les concepts marxistes d'exploitation, d'aliénation et de domination. Nous allons examiner le salariat à travers le triangle produit par les structures : le désir d'un, la puissance d'agir, les affects.

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Quelqu'un peut-il me traduire ceci en français ?

 

Comprise comme possibilité de sortir à tout instant un marché d’actifs, possibilité permise par la certitude de trouver une contrepartie (un acheteur) et par des volumes d’activités telles que la transaction de sortie (la vente des titres) sera absorbée par le marché sans variations de prix significative, la liquidité est une promesse de réversibilité parfaite offerte à l’investissement financier. 
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Il me semble qu'ici il parle du marché secondaire des marchés financiers. Ces derniers, les marchés financiers, peuvent être distingués en deux catégories. Le "marché primaire", qui est le marché correspondant à l'achat/vente d'actions "nouvellement" émises (par les entreprises) et le "marché secondaire", qui lui est le marché des actions "déjà émises" par les entreprises. Ces titres passent de vendeur à acheteur, sans rapport direct avec l'entreprise émettrice de ces titres. En gros le marché secondaire est le marché de l'occasion. Ce marché a été développé pour favoriser le dynamisme du marché primaire, pousser les investisseurs à acheter de nouvelles actions (marché primaire) en leur promettant de pouvoir les revendre aussi vite qu'ils le voudraient sur le marché secondaire. C'est une (soit disant) "garantie" pour eux de ne pas se retrouver avec des actions qui ne veulent plus sur les bras, ils pourront toujours se tourner vers le marché secondaire pour les revendre (le marché secondaire correspond à 90% des transactions totales des marchés financiers). On parle alors de liquidité, puisque les titres peuvent à tout instant redevenir de la monnaie, liquide.


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Toujours le même homme de paille :

La critique de la « métaphysique libérale »

Si la théorie spinoziste des affects permet de mieux comprendre la fonction de ces derniers dans la vie des structures sociales, c’est d’abord parce qu’elle critique et écarte une théorie du sujet libre, ou « humanisme théorique ». Cette théorie est, selon l’auteur, à la fois une pièce centrale de l’imaginaire libéral et un obstacle à la compréhension de la nature et de la puissance des affects sociaux : les hommes se pensent comme des « puissances autosuffisantes [...] capables de construire leurs vies sur la base de leur simple vouloir » (249). En prenant appui sur cet « antisubjectivisme » spinoziste, F. Lordon peut mener une critique aiguë des discours contemporains sur la liberté des sujets, ceux par exemple de la théorie économique du capital humain, « où l’on est invité à accumuler ici du capital beauté, santé, tonus, joie de vivre, comme ailleurs du capital compétence, motivation, flexibilité » (248).

 

On peut répliquer (par exemple) avec Hume, libéral et déterministe :

J’ajoute toutefois que partout où la divinité n’agit pas en sa qualité de magistrat et qu’on la considère comme la vengeresse des crimes, tout simplement parce qu’ils sont odieux et laids, il est non seulement impossible que, sans recourir à la nécessaire connexion de la cause et de l’effet dans les actions humaines, des châtiments puissent être infligés conformément à la justice et à l’équité morale ; mais il ne l’est pas moins que l’idée d’en infliger puisse jamais entrer dans les pensées d’un être raisonnable. L’objet constant et universel de la haine ou de la colère est une personne, soit une créature douée de pensée et de conscience ; et quand des actions criminelles ou injustes déclenchent cette passion, c’est seulement par leur relation ou leur connexion avec cette personne. Mais selon la doctrine de la liberté et du hasard, cette connexion se réduit à rien et l’on ne saurait davantage imputer aux hommes les actions qu’ils projettent et préméditent que les actions les plus contingentes et les plus accidentelles. Les actions sont par leur nature même, temporaires et périssables ; quand elles ne proviennent pas d’une cause déterminée dans le caractère ou dans la disposition de la personne qui les effectue, elles ne s’insèrent pas en celles-ci et ne sauraient lui incomber, tant à son honneur, si elles sont bonnes, qu’à sa honte, si elles sont mauvaises. L’action peut bien en elle-même être blâmable, elle peut bien être contraire à toutes les règles de la moralité et de la religion ; la personne n’en est pas responsable. Comme cette action ne provenait de rien qui fut durable et constant chez son auteur et qu’elle ne laisse rien non plus de cette nature derrière elle, il est impossible qu’on puisse en faire, sur un tel fondement, l’objet d’un châtiment ou d’une vengeance. Par conséquent, selon l’hypothèse de la liberté, un homme reste aussi pur et aussi blanc, après avoir commis les crimes les plus horribles que s’il venait de naître ; ses actions ne compromettent pas davantage son caractère, puisqu’elle n’en dérivent pas et que leur méchanceté ne peut jamais servir de preuve de sa dépravation. C’est sur le seul fondement des principes de nécessité qu’une personne acquiert du mérite ou du démérite pour ses actions, en dépit du penchant de l’opinion commune pour la thèse contraire.
(Hume, Traité de la nature humaine, ibid.)

http://www.ontologyfreak.com/hume-sur-le-determisme

 

(Selon Hume, le libre arbitre ne doit pas être compris comme la capacité absolue de faire des choix différents à partir de circonstances externes ou internes identiques, mais comme étant la capacité hypothétique de faire des choix différents à partir de dispositions psychologiques différentes (croyances ou désirs différents).)

 

Voir aussi le chapitre "Liberté individuelle" dans l'abrégé de l'Action humaine de Mises qui démonte l'idée selon laquelle le libéralisme impliquerait un sujet auto-suffisant ou je ne sais quoi...

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Mais il faut également comprendre que le format de toutes ses émissions de "débats" ne met pas tout le monde sur un même pied d'égalité. Frédéric Lordon l'a très bien compris et c'est en partie pourquoi il refuse d'y aller. Lorsque le temps de parole est très limité, ce qui est le cas pour l'exemple de Cdanslair, l'avantage est pour celui qui partage le plus les préjugés de son temps, qui utilise le vocabulaire utilisé dans le débat public et qui n'a pas besoin de le remettre en question. Ainsi il peut dérouler tout naturellement son argumentation sans que cela choque personne, et même en faisant preuve d'un certain bon sens. Le problème qui se poserait à frédéric Lordon serait qu'il aurait, avant toute chose, à discuter les termes même du débat. Je vous laisse imaginer le temps qu'il faut pour déconstruire de façon rigoureuse et claire des idées qui façonnent la société depuis des décennies. C'est pourquoi "lancer sa rhétorique sans interruption" est une nécessité pour ceux qui ne partagent pas les postulats communément utilisés dans le débat public. Donc si vous êtes sensibles à la valeur "d'honnêteté intellectuelle", il me semble que vous devriez revoir votre copie Fagotto.

Cette analyse me parait tout à fait juste.

Il est évident que le contestataire dans un débat part avec un gros boulet qu'il doit compenser par un grand talent rhétorique, ce qui est loin d'être facile.

(Désolé, je découvre ce fil aujourd'hui.)

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Cette analyse me parait tout à fait juste.

Il est évident que le contestataire dans un débat part avec un gros boulet qu'il doit compenser par un grand talent rhétorique, ce qui est loin d'être facile.

Certes, mais Bourdieu et ses disciples (dont Lordon) en ont fait un prétexte pour refuser le débat (confirmation dans le message #4 de ce topic) et en faire ainsi une prophétie auto-réalisatrice.

Comme le rappelait déjà Revel en 2001 dans La Grande Parade (chap. 13, Ultragauche et antiaméricanisme, p.297) :

 

[...] Quel est ce message ? On a beau lire avec attention les textes qui le véhiculent, on y chercherait en vain un renouvellement de la réflexion. On n'y trouve que la plus antique vulgate marxiste, et même dans une version encore plus indigente que par le passé. Elle tient en peu de mots : il faut détruire le  capitalisme; la presse et les médias sont vendus à la « pensée unique » néolibérale ; une conspiration, héritière de l'ancien « complot anticommuniste » muselle l'ultragauche ou la piège dans de prétendus débats tout en lui retirant à tout propos la parole.
C'était là une des antiennes de Georges Marchais, qui passait des dizaines d'heures par an à la télévision pour se plaindre de n'y être jamais invité. Mais il y allait. Pierre Bourdieu fait mieux : il refuse les invitations sous prétexte qu'on ne l'invite pas ! Ou, plus précisément, parce que, selon lui, on ne le laisserait pas s'y exprimer. Entendez : parce qu'on risquerait de lui opposer quelques objections, comme dans tout débat. Comparé à cette fin de non-recevoir de Bourdieu, le dialogue monologué du regretté Georges Marchais, en compagnie duquel j'ai eu souvent le plaisir de me trouver sur les plateaux, devient rétrospectivement un modèle de tolérance, de finesse et de largeur d'esprit.
Parlant d'expérience, Daniel Schneidermann, dans son essai intitulé Du journalisme après Bourdieu, a bien décortiqué le fonctionnement de cette idée fixe circulaire qui crée elle-même les preuves de ce qu'elle dénonce et revient à décréter : je refuse les discussions parce que ceux qui m'en proposent veulent discuter avec moi au lieu de se borner m'écouter. C'est bien la preuve qu on me censure. 
Ce recours à la self fulfilling prophecy constitue d'ailleurs une stratégie favorite des stratèges de l'ultragauche.

 

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  • 1 year later...
  • 5 months later...

http://www.dailymotion.com/video/x40ymf3_frederic-lordon-a-tolbiac-le-30-mars-2016_news

Une vidéo où on peut voir Lordon entrain de faire de l'agitprop devant une foule d'étudiants grêvistes lors d'une AG en amphi à Tolbiac

 

Bien entendu comme il est au CNRS(d'après sa biographie wikipedia),il est payé avec l'argent du contribuable:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Lordon

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http://www.dailymotion.com/video/x40ymf3_frederic-lordon-a-tolbiac-le-30-mars-2016_news

Une vidéo où on peut voir Lordon entrain de faire de l'agitprop devant une foule d'étudiants grêvistes lors d'une AG en amphi à Tolbiac

Il y a aussi ça qui tourne sur facebook :

http://la-bas.org/la-bas-magazine/reportages/frederic-lordon-il-est-possible-qu-on-soit-en-train-de-faire-quelque-chose

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