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[modéré]Hollande, le départ du comique français


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Le problème de l'abolition des notes, à mon avis, c'est que cela rend  les parents "aveugles". Perte d'information, perte de feed-back. On ne sait plus très bien où en sont les enfants. Je vis ça avec deux de mes enfants. En primaire, ils ont des ronds de couleur pour toute évaluation.

L'information pour les parents devient floue, moins pertinente. L'état exclut par ce système les parents de l'éducation de leurs enfants. Le rêve de tout socialiste....

J'ai exactement le même ressenti/expérience.

Il n'y a peut-être pas d'intention consciente (au sens complotiste)... mais difficile quand même de ne pas voir que ça met les parents complètement dans le brouillard.

Et pour estimer le niveau (absolu et relatif) ... compte bien fort sur la coopération des profs pour t'aider.

 

Plusieurs fois la révélation arrive en fin d'année, avec un exam externe. Pile poil au moment où les concernés ne le sont plus. Le bébé est pour les suivants.

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ahah dans mon ecole primaire, la bonne soeur donnait des baffes.On restait en classe pendant la recre si on ne savait pas ses tables de multiplication.Aux colleges nous etions places dans la classe en fonction de la place dans le classement, au fond derriere, les meilleurs, devant, les guignols.

Apres c'est devenu flou j'en avais plus rien a faire; les evaluations sont devenues 'peut mieux faire', les profs lisent les evals de l'un avant de mettre la leur ( c'est la meme chose au travail, les evaluations sont un pipo majeur ; un collegue m'a donne sa philosophie:" I'm not fired? fine, that's a good evaluation." ; les commentaires qui y sont portes sont irrelevants.C'est le principe meme de la notation) et de toute facon ce sont les notes aux exams qui emportent la mesure.

Ma note preferee a toujours ete 'pas assez de travail personnel' - j'ai mis longtemps a comprendre:

il sagit de remplir ses cahiers de cours avec des conneries pour faire croire qu'on s'interesse a la matiere, et qu'on l'aurait bossee a la maison pour le plaisir.Quand j'avais 13 ans a la maison il y avait bieeeeen trop de choses interessantes a faire pour aller dessiner des bonnets phrygiens dans mon cahier d'histoire.fuck that.

 

Et donc tout ca pour dire que les gens brillants finissent rarement profs lol @philiberte

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Et donc tout ca pour dire que les gens brillants finissent rarement profs lol @philiberte

 

En 1985, j'ai compris que l'enseignement allait être de la merde en barre pour la génération suivante. C'était à la fête de promo. Tout le monde se demandait les uns aux autres ce qu'on allait faire comme études à l'unif, carrière et toussa. Les premiers de promo : médecine, ingénieur civil, etc. Les autres : droit, économie... Les deux derniers de notre promo, un mec et une nana : École normale. La gonzesse avait et a toujours une orthographe plus catastrophique que celle de librekom. Elle est aujourd'hui directrice d'école.

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Si la paie n'était pas aussi ridicule et les probabilités d'être envoyé dans une zone dégueulasse en début de carrière extrêmement élevées, j'aurais bien aimé être professeur. Je garde encore beaucoup de respect pour certains de mes profs.

Sans oublier les élèves...

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Je lisais un professeur qui disait que les parents étaient un problème dans les quartiers dégueulasse et dans la quartiers riches.

 

Dans les quartiers dégueulasse car tu ne les voyais jamais et ils s'en foutait.

 

Dans les quartiers riches car si leur rejeton n'avait pas 18 c'est pas lui qui était nul mais toi.

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Pas du tout, tu negliges ici l'influence de l'affectif sur l'apprentissage. C'est tres important pour certain enfants, en particulier chez les plus petits.

On ne parle pas vraiment des plus petits, là. En tous cas je n'ai pas eu de notes sur 20 avant le CM2 et c'était pour me préparer au collège.

Bien sûr que foutre un 0/20 à un gosse de 5 ans c'est perturbant. Le problème c'est quand on commence à traiter des gamins de 15 ans comme si ils en avaient toujours 5.

J'imagine le résultat plus tard, quand une personne qu'on a toujours protégé de toute frustration commence à se prendre des vrais problèmes d'adulte dans la gueule...

 

Apprendre des choses a des enfants c'est une science, et une science qui peut progresser.

Mais qui ne progressera qu'à reculons tant qu'elle sera squattée par les pédagogos.

 

La vrai question c'est: des notes, pour quoi faire ?

Non, la vraie question c'est : supprimer les notes, pour quoi faire ? If it ain't broke, don't fix it.

 

Un 16/20 a un devoir avec plusieurs exercices ne t'aide pas vraiment, voir pire il t'encourage a ne pas progresser: "J'ai 16/20 ca suffit, pas besoin de bosser sur ces divisions a virgules auxquelles j'ai rien compris".

C'est très facile de voir ce qu'on maitrise ou pas dans un devoir avec plusieurs exercices (oh tiens, j'ai 16/20 mais 0/4 à l'exo sur les divisions). Et il paraît même que les profs laissent des remarques.

Bref, quelqu'un qui prend les notes comme excuse pour ne pas bosser ne bossera pas de toute manière, il ne faut pas se leurrer.

 

Apres l'interet des notes c'est le cote recompense, la fierte d'avoir des bonnes notes, et surtout d'avoir des meilleurs notes que les autres.

Donc c'est pas a exclure non plus, faire de temps en temps des competitions dans une classe ca peut etre motivant pour les meilleurs.

Beurk. La compétition, ce truc inutile.

 

Après, l'avantage des notes pour l'enseignant c'est que c'est une manière performante d'évaluer et de transmettre l'information sur l'évaluation d'un grand nombre d'élèves.

Je ne pense pas effectivement que la notation académique ait du sens pour un précepteur.

Voilà.

 

Il n'y a peut-être pas d'intention consciente (au sens complotiste)... mais difficile quand même de ne pas voir que ça met les parents complètement dans le brouillard.

Et pour estimer le niveau (absolu et relatif) ... compte bien fort sur la coopération des profs pour t'aider.

Et il faut bien se dire que si les parents sont dans le brouillard, c'est encore pire pour les gamins.
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Non, la vraie question c'est : supprimer les notes, pour quoi faire ?

 

 

D'une manière général on ne fait pas quelque chose juste parce qu’on a pas de bonne raison de ne pas la faire, ça ne suffit pas.

Mais j'ai quand même déjà mis plusieurs éléments de réponse, je vais pas détailler une 2eme fois:

- pour que l’élève ait une meilleurs évaluation de ce qu'il sait faire, et sur quoi il doit travailler

- pour rendre l’élève indépendant dans son évaluation, compétence essentielle plus tard

- pour prendre en compte l'affectif des enfants (oui je pensais aux petits, a 15 ans on doit être capable d'apprendre tout seul et on a plus besoin de pédagogie. Mais on a pas besoin de notes non plus)

- parce que ça peut être contre productif dans l'apprentissage, ce qui est quand même dommage vu que le but premier de l’école c'est d'apprendre

 

Après il ne s'agit pas d'interdire les notes, rien n’empêche de les utiliser, mais se poser la question de pourquoi et comment me semble intéressant si on veut être un bon prof.

La réponse "it aint broken" est absurde quand on voit le taux d’échec que l’éducation nationale a depuis toujours, ça pourrait être beaucoup mieux. Il n'y a qu'a voir la différence énorme qu'il y a entre les bons et les mauvais profs.

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Comme outil pédagogique, je crois qu'à l'usage les notes sont une distraction par rapport à ce que devrait être la finalité de l'instruction. J'ai l'impression qu'elles sont vraiment souvent la source d'un bachotage dont au final il ne reste pas grand chose.

Comme l'école a aussi pour vocation de préparer aux concours d'entrée pour l'éducation supérieure, j'imagine qu'en se rapprochant de l'âge auquel on passe ces concours, les contrôles notés doivent devenir plus fréquents, mais idéalement assez rares dans l'absolu, dans un esprit "concours blanc".

En plus je trouve qu'il y a quelque chose dans les notes, de très bureaucratique, de faussement scientifique. C'est un peu l'industrialisation de l'instruction vue par des fonctionnaires.

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J'avais pas remarqué que l'Ednat aint broken.

La réponse "it aint broken" est absurde quand on voit le taux d’échec que l’éducation nationale a depuis toujours, ça pourrait être beaucoup mieux. Il n'y a qu'a voir la différence énorme qu'il y a entre les bons et les mauvais profs.

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Vous pensez vraiment que le vrai problème de l'EdNat, ce qu'il faut changer là maintenant en priorité absolue, c'est le système de notation ? Vous êtes fous.

D'une manière général on ne fait pas quelque chose juste parce qu’on a pas de bonne raison de ne pas la faire, ça ne suffit pas.

Pour éviter de faire du constructivisme social bien sûr que ça suffit. La catallaxie arrondit les angles avec le temps autour d'une situation donnée et il faut une très bonne raison pour perturber cet équillibre. C'est tout le "conservatisme" hayekien.

 

- pour que l’élève ait une meilleurs évaluation de ce qu'il sait faire, et sur quoi il doit travailler

Et on a vu qu'en pratique c'est tout sauf clair sans notes, et qu'il suffit de regarder le barème et les commentaires pour avoir accès à ça avec notes.

 

- pour rendre l’élève indépendant dans son évaluation, compétence essentielle plus tard

Louable mais là on largue tous les gamins qui justement n'en sont pas capables et qui vont devoir subir un handicap supplémentaire. Les notes c'est aussi une forte incitation à regarder de plus près où on a foiré.

 

- pour prendre en compte l'affectif des enfants (oui je pensais aux petits, a 15 ans on doit être capable d'apprendre tout seul et on a plus besoin de pédagogie. Mais on a pas besoin de notes non plus)

Les notes sont un moyen de communication rapide et efficace entre les élèves et le prof (ce qui ne les empêche pas de discuter plus directement par ailleurs). Ceux qui ne savent pas s'en servir correctement ne sauront pas se servir non plus d'un autre système plus complexe.

 

- parce que ça peut être contre productif dans l'apprentissage, ce qui est quand même dommage vu que le but premier de l’école c'est d'apprendre

Aucune méthode n'est parfaite, les notes sont un compromis émergent.

 

Après il ne s'agit pas d'interdire les notes

Ah si, si, c'est exactement ce que proposent l'autre taré dans son article.

 

Comme outil pédagogique, je crois qu'à l'usage les notes sont une distraction par rapport à ce que devrait être la finalité de l'instruction. J'ai l'impression qu'elles sont vraiment souvent la source d'un bachotage dont au final il ne reste pas grand chose.

Je pense que c'est le cas pour toute évaluation, qu'elle soit explicitement notée ou pas.

 

En plus je trouve qu'il y a quelque chose dans les notes, de très bureaucratique, de faussement scientifique. C'est un peu l'industrialisation de l'instruction vue par des fonctionnaires.

Sans doute. Je ne suis pas fétichiste des notes (il n'y a qu'à voir les miennes à l'époque) mais les autres systèmes proposés me semblent soit équivalents (et je n'aime pas les changements cosmétiques pour faire croire qu'on s'attaque au problème) soit pires.
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Je pense que c'est le cas pour toute évaluation, qu'elle soit explicitement notée ou pas.

C'est peut-être la place des évaluations qui est à revoir dans certains cas. Dans mes souvenirs, elles étaient si fréquentes que ça devenait plus une méthode pour "faire apprendre" que pour réellement contrôler les acquisitions. Je ne dis pas qu'il faudrait les abolir, mais peut-être voir si on en fait pas trop quelque chose de central.

À mon époque, on avait, je dirais, un contrôle toutes les 2 semaines dans chaque matière. Là plupart des gens que je connaissais, surtout les filles, se contentait d'ingurgiter le cours la veille au soir pour le vomir le matin et l'oublier l'après midi. C'est pas mal d'énergie gaspillée du point de vue des savoirs, on travaille autre chose sans doute, mais je ne suis pas certain que ce soit très utile dans la vie ou qu'on en sorte vraiment enrichi. Efficace peut-être pour ceux qui arrivent à coller à cette façon de faire. C'est utile ceci dit dans les études supérieures où la capacité de bachotage a son importante. Bref, c'est vraiment un système on va dire.

Quoiqu'il en soit, ça me frappe toujours ces débats en sustentation intellectuelle... alors que c'est encore un débat qui devrait être tranché par le marché. Les comparaisons internationales ont vraiment leurs limites, c'est dommage.

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Mais j'ai quand même déjà mis plusieurs éléments de réponse, je vais pas détailler une 2eme fois:

- pour que l’élève ait une meilleurs évaluation de ce qu'il sait faire, et sur quoi il doit travailler

Sans notation, pas d'évaluation

- pour rendre l’élève indépendant dans son évaluation, compétence essentielle plus tard

Un gosse est incapable d'être indépendant dans son évaluation. Et ne rêvons pas, même à l'âge adulte nous sommes évalués au travail: ça s'appelle les objectifs et ça s'appelle prendre la porte quand on est mauvais.

- pour prendre en compte l'affectif des enfants (oui je pensais aux petits, a 15 ans on doit être capable d'apprendre tout seul et on a plus besoin de pédagogie. Mais on a pas besoin de notes non plus)

Personne n'a eu besoin de remplir un fichier cerfa pour une mauvaise note.

- parce que ça peut être contre productif dans l'apprentissage, ce qui est quand même dommage vu que le but premier de l’école c'est d'apprendre

Et le système de notation lui indique qu'il a mal appris et qu'il doit rectifier.

La réponse "it aint broken" est absurde quand on voit le taux d’échec que l’éducation nationale a depuis toujours, ça pourrait être beaucoup mieux. Il n'y a qu'a voir la différence énorme qu'il y a entre les bons et les mauvais profs.

Le problème c'est que les notes parfois ne veulent plus rien dire, comme par exemple au bac, mais ça ne veut pas dire que les notes c'est nul en soi. 

Maintenant, dans un système libéral, libre aux écoles d'expérimenter et aux parents d'y envoyer leurs gosses. On rira bien après.

 

Oui et le fait que ces deux populations soient vent debout contre la "suppression" des notes devrait nous mettre la puce à l'oreille.

Oh mais ne t'inquiète pas, avec le lavage de cerveau ils finiront par dire oui à la suppression. Le même lavage de cerveau que pour l'hygiénisme, les normes de sécurité un peu partout, les impôts etc...
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À mon époque, on avait, je dirais, un contrôle toutes les 2 semaines dans chaque matière. Là plupart des gens que je connaissais, surtout les filles, se contentait d'ingurgiter le cours la veille au soir pour le vomir le matin et l'oublier l'après midi. C'est pas mal d'énergie gaspillée du point de vue des savoirs, on travaille autre chose sans doute, mais je ne suis pas certain que ce soit très utile dans la vie ou qu'on en sorte vraiment enrichi. Efficace peut-être pour ceux qui arrivent à coller à cette façon de faire. C'est utile ceci dit dans les études supérieures où la capacité de bachotage a son importante. Bref, c'est vraiment un système on va dire.

Certe, le bachotage n'est pas l'apanage de l'apprentissage, mais il en reste toujours quelque chose.

Le mieux est d'apprendre en comprenant, cela est possible quand on revoit ses cours régulièrement et pas au dernier moment. Ceux qui ingurgitent au dernier moment sont simplement des gamins moins encadrés à un moment donné par leurs parents, s'ils avaient bossé régulièrement ils n'en seraient pas là, mais bon on l'a tous fait. A la limite ce n'est pas de la faute de l'éducation nationale, mais aux parents et au gamin.

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À mon époque, on avait, je dirais, un contrôle toutes les 2 semaines dans chaque matière. Là plupart des gens que je connaissais, surtout les filles, se contentait d'ingurgiter le cours la veille au soir pour le vomir le matin et l'oublier l'après midi. C'est pas mal d'énergie gaspillée du point de vue des savoirs, on travaille autre chose sans doute, mais je ne suis pas certain que ce soit très utile dans la vie ou qu'on en sorte vraiment enrichi.

Il me semble qu'il ne s'agit pas d'un problème de "notes" mais plutôt un problème de contrôle mal préparé. Si le contrôle consiste à ressortir mot pour mot, le contenu d'un cours, alors le bachotage idiot est une solution pour obtenir les plus hautes notes.

Si le contrôle est bien fait, l'élève devra se servir des connaissances comprises de ses cours pour réussir son contrôle. Le bachotage ne sert alors à rien du tout.

 

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Après il ne faut pas oublier le cadre spécifiquement français.

D'après Pisa l'Ednat est quelconque dans le référentiel du monde, c'est à dire moyenne, pas spécialement mauvaise.

 

La où Pisa pointe que l'Ednat' est spécifiquement moisie c'est au niveau de la discipline des élèves.


La France se classe parmi les pays de l’OCDE où la discipline est le moins respectée[...]
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Faut citer la fin de la phrase, que diable ! Tu fais du wishful quoting !
 

En France, le climat de discipline est resté à peu près stable entre 2003 et 2012. Cependant, la France se classe parmi les pays de l’OCDE où la discipline est le moins respectée, et ceci même si la plupart des élèves en France bénéficient de classes disciplinées.

 
En gros, c'est plus un moyen détourné de dire que c'est le gros bordel en ZEP, non ? Mais que le reste ça va.

 

Ou alors, ça veut juste dire qu'on est disciplinés même si on respecte pas la discipline.

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Cette histoire de notes, c'est l'arbre qui cache la forêt. Pendant que cela s'esclandre à droite et à gauche sur ce point de l'ordre de la pure esthétique, c'est le concept sous-jacent, celui de l'évaluation, qui est en train de se faire démonter.

Je vais encore jouer les Captain Obvious, mais les barèmes n'ont strictement rien à voir avec la qualité de l'enseignement. Dans les pays qui trustent les premières places au classement PISA, on trouve de tout, depuis les notations sur 100 de pays comme le Japon et la Corée, où se déroule une large compétition entre élèves, jusqu'au système finlandais avec ses notes qui ne descendent jamais en dessous de 4 pour ne pas trop accabler les plus mauvais, en passant par les notes sous formes de lettre du Canada ou de la Nouvelle-Zélande.

Le rôle même de toute évaluation, c'est de signaler l'échec ou la réussite, et si possible, le faire avec une granularité suffisante pour pouvoir suivre aisément la progression. Techniquement, passer d'un barème numérique à un système de lettres, ça ne va rien changer : l'élève qui se prendra un F ne se sentira pas moins en situation d'échec que celui qui s'est ramassé un bon vieux zéro à l'ancienne. Que l'on note sur 20 ou avec des pastilles de couleur, obtenir le plus mauvais résultat sera toujours vécu comme une sanction si l'étudiant n'est pas capable de traiter l'information avec recul.

Maintenant, derrière le dernier rapport du Conseil Supérieur des Programmes, ce que l'on retrouve c'est la volonté de "mettre en place une évaluation positive permettant de valoriser différents niveaux de réussite en établissant un bilan plus riche qu’une réponse binaire en termes de succès et d’échec". Autant dire que les bonshommes s'apprêtent à casser le thermomètre : plutôt que de chercher un moyen de permettre aux étudiants de surpasser l'échec, ils vont simplement faire disparaître celui-ci.

Car ce que je lis ici, c'est qu'il est bien trop "binaire" de dire à l'élève s'il a réussi ou s'il s'est planté : l'évaluation se doit désormais d'être "positive" avec, à la clé, la réussite pour tous. Le coeur de la réforme à venir, cela ne me semble pas être une simple modification du barème, mais la mise en place d'un système où les erreurs et mauvaises réponses —jugées stigmatisantes— n'existent plus et où tout sera mis en place pour distribuer le plus de bons points possibles, "valoriser les différents niveaux de réussite" et in fine donner l'illusion aux étudiants et à leurs parents qu'ils ont réussi leur scolarité.

Ajoutez à ça qu'ils préconisent de "prendre en compte l’ensemble des compétences définies par le socle commun et ne pas se limiter à celles évaluées par les épreuves classiques", et l'on va se retrouver avec des élèves à qui l'on donnera des bons points sur leur devoir de maths sous prétexte qu'ils ont su lire l'énoncé. Et quand par dessus le marché, on intègre du bullshit comme "connaître le principe de laïcité" ou "adopter un comportement responsable vis à vis de l'environnement et de la santé" dans ces fameuses compétences du socle commun...

Souvenez-vous, il y a quelques semaines, NVB visitait —et encensait— un collège versant dans l'évaluation alternative. Et voilà à quoi ressemble la copie d'un de leurs élèves de quatrième qui vient de recevoir un "assez bien" en explication de texte :

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Sinon, pour alimenter le débat liborgien : pour contrôler les acquis d'un élève et juger de sa progression, il faut forcément l'évaluer. Et dans ce contexte, les notes c'est quand même ce que l'on fait de mieux.

Néanmoins, la façon dont on évalue les élèves est à chier : le professeur te fait gratter ta leçon, te donne des exercices à faire en classe ou à la maison, puis vient l'interrogation et sa note, qui tombe comme un couperet. Stress contre-productif en amont et sentiment d'échec en aval si tu as eu le malheur de te planter. Rythme de contrôle des connaissances qui favorise le bachotage plutôt que la continuité.

Si je devais faire un parallèle avec les jeux vidéos, le système actuel consisterait à avoir, pour chaque stage, 20 parties en mode "tutorial", que tu ne peux pas perdre car tout est indiqué et le score n'est pas compté, puis une partie finale sur laquelle tout va se jouer. Et si tu te foires, tu avances quand même au stage suivant, sans possibilité de revenir en arrière sauf une fois le level entièrement terminé. Et là, si la moyenne de tes scores sur le level est trop basse, faut que tu te retapes tout depuis le début, y compris les tutoriels (ce qu'on appelle communément un redoublement). Le genre de jeu que tu aurais envie de mettre à la poubelle au premier game-over.

Avec un système pareil, il ne faut pas s'étonner que les élèves perçoivent les contrôles comme une corvée et de mauvais résultats comme un échec personnel : la mauvaise note ne pardonne pas. On ne les a pas habitué à se prendre une taule en se disant qu'ils feront mieux la prochaine fois, à savoir dépasser leur échec et apprendre de leurs erreurs.

Je pense qu'en évaluant en permanence, et ce alors même que l'on vient à peine de démarrer la leçon, donnerait une bien meilleure appréciation. Pour revenir à ce parallèle avec les jeux vidéos, on serait alors dans le cas d'un jeu classique : on fait plusieurs parties, et même si les premières d'entre elles se terminent en game-over sur un score minable, on ne se formalise pas vraiment puisque ce qui va compter au final, c'est le top-score que l'on aura réussi à atteindre. Et ces trois étoiles bonus décrochées pour avoir fini sans faire de fautes d'orthographe, en moins de 20 minutes et en ayant fait un effort de présentation.

La plupart des MOOC fonctionnent ainsi, de même que presque tous les logiciels éducatifs, et je trouve le système particulièrement efficace. Evaluer les élèves en permanence, presque quotidiennement, sur tous les exercices, tous les chapitres, leur permettre de se prendre des notes dégueulasses sans que cela puisse être irrattrapable et leur donner l'envie de faire le plus de points possibles.

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D'accord avec Filthy John.

 

La notion d'"évaluation positive" pue à dix kilomètres. Ca laisse croire que le désir d'apprendre des élèves a toujours été puissant mais contenu et qu'il ne manque plus que l'arrivée du Progrès pour briser les chaînes de l'esclavage notatif qui brime le potentiel des petits apprenants. Or non : ils n'en ont rien à secouer. Quand on retire les incitations au bachotage, il ne reste que la motivation des élèves qui, notes ou pas notes, étaient déjà curieux et travailleurs. Le projet pourrait être neutre s'il n'y avait pas cette histoire de refonte du brevet, de moins de contrôles et de projet de recherche perso au collège, qui sont d'expérience, de superbes occasions de ne rien glander en cours.

 

Filer des points parce qu'on a lu et compris ce qu'il fallait faire est une procédé classique d'augmentation de la note au brevet de français.

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Vous pensez vraiment que le vrai problème de l'EdNat, ce qu'il faut changer là maintenant en priorité absolue, c'est le système de notation ? Vous êtes fous.

Personne n'a dit ça. La priorité pour moi ça serait d'avoir des bons profs, et pour ça de permettre a un établissement de choisir ses profs, de les virer, et aux parents de choisir l’établissement de leur enfant.

Mais la on parlait pas de la priorité pour l’éducation nationale, on parlait des notes, et je disais qu'on pouvais pas dire que c’était pas broken. C'est tout broken.

Pour éviter de faire du constructivisme social bien sûr que ça suffit. La catallaxie arrondit les angles avec le temps autour d'une situation donnée et il faut une très bonne raison pour perturber cet équillibre. C'est tout le "conservatisme" hayekien.

Oui mais non, le progrès ça existe. On fait des progrès dans plein de domaine: médecine, etc. et y compris en pédagogie. Des études sont faites, des expériences sont partagées, l’humanité avance.

De plus les notes sont imposées par l’éducation nationale, on n'est pas dans un système libre ou pourrait émerger des lycées sans notes.

Concrètement dans les 3 écoles libres ou sont allé mes enfants ils n'ont pas eut de notes, et c’était le choix fait par de très bon profs.

Tu as le point de vu de l’élève, j'ai celui du parent qui a vu ce que ça donnait sur ses enfants.

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Sinon, pour alimenter le débat liborgien : pour contrôler les acquis d'un élève et juger de sa progression, il faut forcément l'évaluer. Et dans ce contexte, les notes c'est quand même ce que l'on fait de mieux.

Ben justement non, une note n’évalue pas très bien.

Et puis dans la vrai vie les notes ne sont pas uniquement utilisées pour évaluer, mais aussi comme outil pour enseigner, pour punir et pour récompenser. Et la encore je suis pas sur qu'on soit dans une solution optimale.

De toute façon le prof devrait être libre d'utiliser les moyens pédagogiques qui lui conviennent, mais d’après mon expérience un prof qui n'utilise pas de note ça ne pose aucun problème. Je peux donner des exemples de comment ça se passe si ça vous intéresse.

Et encore une fois, 99% de ce que j'ai appris dans ma vie je l'ai appris sans l'aide de notes, donc c'est pas si indispensable que ça.

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