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Rejeter le libéralisme ? (article de J. Sapir)


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Concernant Sapir : je ne comprends pas la réaction de certains. D'une part, pourquoi partir du principe qu'il ne serait pas sincère ? Autrement dit, il peut tout à fait déformer la pensée d'Hayek (comme de n'importe quel autre individu) en toute bonne foi sans la moindre malveillance. D'autre part, à sa décharge, il est moins l'exception que la règle parmi les universitaires : ces derniers ne cherchent pas forcément à être fidèles à ce qu'a voulu dire l'auteur X ou Y (quand bien même ils le seraient, ce n'est pas ce qui est valorisé au sein de ce milieu, donc cela consisterait, dans cette perspective, à se donner beaucoup de mal pour rien). Les idées de l'auteur X sont utilisées comme moyen et non comme fin.

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Concernant Sapir : je ne comprends pas la réaction de certains. D'une part, pourquoi partir du principe qu'il ne serait pas sincère ? Autrement dit, il peut tout à fait déformer la pensée d'Hayek (comme de n'importe quel autre individu) en toute bonne foi sans la moindre malveillance. D'autre part, à sa décharge, il est moins l'exception que la règle parmi les universitaires : ces derniers ne cherchent pas forcément à être fidèles à ce qu'a voulu dire l'auteur X ou Y (quand bien même ils le seraient, ce n'est pas ce qui est valorisé au sein de ce milieu, donc cela consisterait, dans cette perspective, à se donner beaucoup de mal pour rien). Les idées de l'auteur X sont utilisées comme moyen et non comme fin.

 

ça ressemble à de la malhonnêteté intellectuelle, ce qui répond à la remarque 1.

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ça ressemble à de la malhonnêteté intellectuelle, ce qui répond à la remarque 1.

 

"Malhonnêteté intellectuelle", c'est un jugement plutôt sévère. Prenons Hayek qui, dans La Route de la servitude réduit la pensée d'Auguste Comte au totalitarisme pendant que dans le même temps il ne trouve rien à redire à celle de John Stuart Mill. Hayek fait-il preuve de malhonnêteté intellectuelle pour autant ? Charitablement, on peut dire que non. Ce n'est pas conscient, et il ne faut jamais sous-estimer l'empire des passions et des sentiments en face desquels les intellectuels sont plus qu'impuissants. Bref, on devrait même féliciter Jacques Sapir dans une certaine mesure dans ses interprétations d'Hayek vis-à-vis de son milieu : non seulement il le lit mais en plus il le déforme probablement moins que d'autres pour qui Hayek est un sombre "ultra-libéral" sans en avoir lu la moindre ligne.

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  • 5 months later...

 

 

Un scandale

25 janvier 2015

Par Jacques Sapir

Le gouvernement polonais veut donc organiser le 27 janvier la commémoration de la libération du camp d’Auschwitz sans inviter Vladimir Poutine. C’est son droit. Il vaut commémorer cela avec le gouvernement ukrainien, sans doute en mémoire des deux à trois mille volontaires ukrainiens qui aidèrent les nazis sur ce seul site (et bien plus ailleurs). C’est son droit. Mais qu’il assume alors l’énormité de son acte. 

Rien ne justifie les mensonges du gouvernement polonais.

Mais, sa complicité avec le gouvernement de Kiev, au sein duquel on trouve, hélas, les descendants idéologiques des ukrainiens qui se sont associés aux Nazis l’explique.

L’ensemble des dirigeants de l’Europe devrait le dire haut et fort et refuser de participer à ce qui n’est plus une commémoration mais une mascarade. Si François Hollande se rend à Auschwitz, dans ces conditions, qu'il sache qu'il salit alors son nom et celui de la France.

 

 

Ukrainiens = nazis. L'argument est simpliste mais Sapir en use et abuse et ses fidèles de plus en plus nombreux en redemandent ! 

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Récemment j'ai sympathisé avec un étudiant en master d'économie qui est bien parti pour faire une thèse, il est allé exprès dans l'université de Sapir er Piketty, qu'il aime bien.

 

Je lui ai parlé de Hayek et, à ma grande surprise, il le connaissait et l'admirait. Il avait même lu DLL. Je lui ai demandé comment il pouvait aimer à la fois Sapir et Hayek, il m'a dit que Sapir se servait d'Hayek pour critiquer les néoclassiques sans partager les vues de celui-ci sur le marché et contre l'Etat.

 

Je l'ai un peu titillé en insistant sur le rôle fondamental du marché dans Hayek et, pour voir que c'était un disciple de Sapir, il était relativement ouvert : "j'admets que le marché peut être très efficace, mais je pense pas que ce soit tout le temps la meilleure solution".

Enfin bref, même si on peut s'agacer qu'Hayek soit utilisé par des gros gauchistes, c'est néanmoins un bienfait. Plus la réputation d'Hayek s'établit dans les cercles universitaires, plus il sera lu par les étudiants et plus ses idées auront de l'influence.

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en tout état de cause, j'espère que ce n'est pas nous qui feront de la pub à un machin merdeux paru dans un sous-sous-sous-sous-blog inconnu.

L'erreur est du domaine de l'infini.

On peut, largement, s'occuper jusqu'à la mort à les infirmer toutes.

ama, on a mieux à faire.

 

 

A mon sens, c'est une grande erreur de le penser. Il ne faut surtout pas sous estimer l'influence de Sapir ! 

 

Les universitaires complaisants

 

http://www.liberation.fr/politiques/2014/10/24/les-universitaires-complaisants_1129045

 

 

Jusque dans les plus hautes chaires de l’université française, la Russie de Poutine a ses thuriféraires et défenseurs, plus ou moins acharnés. Le plus fameux est l’économiste Jacques Sapir, directeur d’un centre d’études à l’EHESS (Ecole des hautes études en sciences sociales), si systématique dans sa défense de la Russie poutinienne que ses détracteurs sont légion. Comme beaucoup d’autres, il nous cueille par une question, la même exactement que celle posée par John Laughland, de l’étrange Institut de la démocratie et de la coopération (IDC) : «Pouvez-vous prouver que la Russie est intervenue cet été en Ukraine ?» Lui-même assène ensuite sa réponse : «Il n’y a pas d’éléments montrant de manière fiable la présence de l’armée russe en Ukraine.»

Pour ce qui est des financements de son centre d’études, Jacques Sapir explique bénéficier de contrats avec des entreprises occidentales, qui assurent des bourses à ses étudiants.

 

 

Jacques Sapir, l'économiste que s'arrachent les souverainistes

 

 

 

Economiste très politique, Jacques Sapir, qui fait de la sortie de l'euro la priorité des priorités, voit de nombreux responsables politiques s'inspirer de ses travaux, de la gauche de la gauche jusqu'au Front national.

Dans une brasserie du XIIIe arrondissement, près de l'EHESS où il est directeur d'études, ce tout juste soixantenaire affable, bon pédagogue, développe son plan, élaboré depuis sa première sortie publique sur le sujet en 2006 : sortie de l'euro, dévaluation, contrôle rigide des capitaux, système monétaire commun négocié.

«Contrairement à d'autres se disant économistes, il n'a pas usurpé son label», souligne Eric Heyer, économiste à l'OFCE.

M. Sapir déplore que le pays de Voltaire soit «celui où le débat est le moins développé» sur l'euro. Il ne ménage pourtant pas sa peine. Avec une communication maîtrisée, il développe, chiffres et graphiques à l'appui, ses convictions, sur son très suivi blog RussEurope.

 

 

 

Mais l'économiste devient vite un outil politique que s'arrachent eurocritiques en mal de caution intellectuelle.

Militant dans différentes organisations d'extrême gauche dans les turbulentes années 1970, il n'a «pas pris sa carte ailleurs» depuis, ce qui ne l'a pas empêché, de soutenir Jean-Pierre Chevènement en 2002, le Front de gauche (FG) aux européennes de 2009 ou d'assister au congrès 2010 de Debout la République (DLR) de Nicolas Dupont-Aignan. Arnaud Montebourg, s'était aussi appuyé sur ses travaux sur la «démondialisation» pour la primaire PS.

Plusieurs formations rêvent pourtant de le voir se prononcer en leur faveur. Dernier recrutement du FN? Philippe Murer, «Economiste, auteur avec Jacques Sapir du livre +Les scenarii de dissolution de l'euro+...», citait son nom dans un communiqué du FN diffusé quelques jours avant les européennes.

Le FN n'est pas le seul. «Ca me ferait un très bon ministre de l'Economie et des Finances !», s'enthousiasme Nicolas Dupont-Aignan.

http://www.20minutes.fr/economie/1395865-20140607-20140607-jacques-sapir-economiste-arrachent-souverainistes

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Comment peut-on expliquer l’attitude de la Russie dans le conflit ukrainien ?

Elle reconnaît que l’avenir de l’Ukraine est l’affaire des Ukrainiens et ne se soucie pas de savoir qui est au pouvoir à Kiev. Mais pour autant, si ce pays entre dans l’OTAN et se rapproche de l’UE, les Russes estiment que cela les met en état de faiblesse et qu’ils ne pourront pas rester sans réagir.

Ils savent que l’on peut frapper Moscou à partir de Karkhov (est de l’Ukraine). La mémoire collective russe se souvient que l’offensive allemande de 1941 a notamment commencé à partir de l’Ukraine. Pour eux, ce pays a un évident rôle stratégique. Ils estiment qu’ils doivent agir en connaissance de cause.

 

Donc, il faut envahir préventivement l'Ukraine tout en respectant la "souveraineté" du Pays...

 

 

Ce qui a changé, c’est la situation à Kiev et la désintégration de l’Etat ukrainien avec la place importante qu’occupent certains mouvements politiques ultranationalistes au sein du gouvernement.

 

Sauf qu'en Octobre 2014, les résultats des élections étaient clairs, les ultranationalistes ont fait moins bien que les communistes...  Les ultranationalistes ne sont plus du tout au pouvoir. Au contraire, le Président Porochenko a mis des "étrangers" à des postes importants...  Tenir ces propos en février 2015, c'est juste de la mauvaise foi

.

http://geopolis.francetvinfo.fr/leconomiste-jacques-sapir-sur-le-role-de-la-russie-en-ukraine-52689

 

Sapir mélange "habilement" faits, rumeurs, propagande russe et s'en tire toujours...

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  • 1 month later...

C'est sûr que pour quelqu'un qui définit d'emblée la politique comme la mise en œuvre d'une volonté collective, limiter le pouvoir politique d initiatives collectives est un non-sens, et "subsidiarité" un gros mot. Et définir le "totalitarisme" comme toute opposition au pouvoir politique, sérieusement ?

A totalitaire, totalitaire et demi.

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Au fait, maintenant que l'euro a bien baissé, je rappelle que Sapir disait qu'une dépréciation de 20 à 25% de l'euro c'était autant de croissance en 5 ans. Donc cette année soit on a 4% de croissance en France, soit c'est un escroc.

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  • 5 months later...

Sapir se révèle :
 
 

 

Les conceptions anti-étatistes, qu’elles se parent des couleurs de la droite comme de la gauche, aboutissent à la fois à la destruction de la société mais aussi à l’établissement d’une tyrannie. La négation de l’organisation sociale que portent en elles toutes les tentatives à la naturalisation des sociétés aboutit à ces résultats funestes. Mais la Tyrannie peut aussi être imposé de l’extérieur ; les grecs en ont fait l’expérience. Cela pose le problème de savoir par quels moyens il faut s’opposer à cette tyrannie.

Ainsi, l’Union européenne n’a pas été conçue, peu ou prou, pour protéger les peuples contres les influences de la mondialisation. Le prétendre est un mensonge éhonté. Elle a été, en réalité, à l’avant garde du mouvement qui a défait les Etats au profit des grandes firmes multinationales. Elle n’est en vérité que l’héritière du projet américain conçu dans la guerre froide[1]. Elle se construit sur ce que Stathis Kouvelakis en se référant à un ouvrage relativement récent de Perry Anderson[2], décrit comme « …une mise à distance de toute forme de contrôle démocratique et de responsabilité devant les peuples est un principe constitutif du réseau complexe d’agences technocratiques et autres collèges d’experts qui forme la colonne vertébrale des institutions de l’UE. Ce qu’on a appelé par euphémisme le « déficit de démocratie » est en fait un déni de démocratie »[3]. L’Union européenne est une des formes de cette tyrannie qui nous menace.

 

Ce que l’on a appelé ici l’ordre démocratique s’impose comme une réponse tant aux menées tyranniques insidieuses, que reproduit en permanence le fonctionnement de l’économie capitaliste, qu’à ces mêmes menées quant elles sont beaucoup plus explicites. Mais, cette notion d’ordre démocratique peut rendre nécessaire l’établissement d’une dictature.

 

Démocratie et dictature

Au-delà des expressions convenues, rappelons que ce que l’on nomme « dictature » dans le vocabulaire du droit constitutionnel c’est le pouvoir en situation exceptionnelle, c’est ce qui caractérise l’état d’exception. Dans les temps anciens de la République à Rome la dictature était un pouvoir dont les consuls étaient investis pour faire face, justement, à ces situations « d’extremus necesitatis »[4]. Ils désignaient alors un homme généralement choisi parmi les anciens consuls. Les deux missions du dictateur, celle d’ordre civil et celle d’ordre militaire[5], revêtaient la même importance aux yeux des Romains[6]. Ce point, souligné entre autres par André Magdelain est important et montre que la Dictature n’est pas uniquement liée à la guerre. Les abus qui en découlèrent, et en particulier la « dictature » de Sylla[7], ont donné au terme de dictature sa connotation contemporaine d’équivalent de tyrannie. Mais, au départ, ce n’est absolument pas le cas. La dictature est conférée dans un cadre légal, et elle a pour but de restaurer les conditions d’application de la légalité. Nous sommes donc bien en présence de l’équivalent des « pouvoirs d’urgence » ou de l’état d’exception, procédures qui existent dans toutes les constitutions des Etats démocratiques, et en France en particulier dans l’article 16 de la Constitution[8].

Mais, ce qui fait problème aujourd’hui est le lent, le presque imperceptible mais bien réel glissement de l’Etat démocratique, tel qu’on l’a défini dans le schéma 3 comme point d’équilibre entre la légitimité démocratique et la légitimité bureaucratique, vers l’Etat collusif. Ce glissement se fait à travers les liens sans cesse dénoncés et sans cesse reconstruits entre le monde politique et celui des « affaires », dont les scandales à répétition, scandales qui entachent chaque parti dominant, sont un symptôme. Ce glissement peut aussi prendre l’aspect de l’endogamie, au sens littéral comme au sens figuré, qui se développe désormais entre le monde des médias et le monde politique.

Cependant, ce glissement traduit aussi un mouvement de fond. La négation sans cesse plus avérée de la légitimité démocratique soit au profit de procédures bureaucratiques soit au profit de la légitimité patrimoniale, autrement dit de la corruption et de la collusion que l’on vient de dénoncer, transforme et menace la communauté politique de destruction. Cette menace prend comme forme l’idéologie de la naturalisation de la politique. Mais elle ne se réduit pas à cela. Si le fameux adage thatchérien TINA (Il n’y a pas d’alternative) porte en lui la négation de la démocratie, il n’est que l’avant-garde de glissements ultérieurs vers une forme d’Etat encore plus réactionnaire. On en voit un exemple en Grande-Bretagne avec les menaces existantes sur le droit de grève, mais cet Etat réactionnaire se devine aussi en France dans les mesures qui s’attaquent ouvertement désormais au droit du travail. Et l’on voit bien que de l’Etat collusif à l’Etat réactionnaire il n’y a qu’un pas.

On comprend que, face à cette situation, seule une réintroduction brutale de la légitimité démocratique soit de nature à permettre le rétablissement de la démocratie. Il est donc important de rétablir le peuple dans ses droits si l’on veut qu’il se comporte en « peuple », c’est à dire en communauté politique. Mais, cette réintroduction de la légitimité démocratique peut ne pas être compatible avec les règles tatillonnes, les normes pointilleuses, que la légitimité bureaucratique a tissées autour de l’Etat. A cet égard, on est fondé à penser que la situation exceptionnelle ne provient pas d’un événement soudain et exceptionnel (même si ce dernier peut aussi exister) mais découle en réalité de la transformation qualitative qu’a subie la situation après de multiples transformations quantitatives.

 

Charisme et populisme

Ceci soulève la question du rôle positif que peut jouer, pour ce rétablissement démocratique, la légitimité charismatique. Max Weber montre que l’autorité (et donc la légitimité) charismatique peut jouer un rôle important face à l’autorité bureaucratique[9]. Ici la domination est exercée par un individu qui est doté de qualités exceptionnelles, que ce soit celles d’un grand tribun ou d’un grand général. Ces qualités sont capables d’exercer un pouvoir d’attraction sur les foules. En ce sens, c’est une personne qui sait diriger. On peut considérer que le chef charismatique est un démagogue au sens premier du terme. Ce type de légitimité permet de s’imposer en bouleversant les traditions et les lois. Dans ce sens, ce type de légitimité est révolutionnaire.

Pour définir ce qu’est cette autorité, il fait référence à des croyances de type religieuses. Il écrit, en particulier : «la croyance en la qualité extraordinaire […] d’un personnage, qui est, pour ainsi dire, doué de forces ou de caractères surnaturels ou surhumains ou tout au moins en dehors de la vie quotidienne, inaccessible au commun des mortels ; ou encore qui est considéré comme envoyé par Dieu ou comme un exemple, et en conséquence considéré comme un chef »[10]. Mais dire que l’on attribue à quelqu’un ce type de pouvoir n’implique nullement que l’on y croit soi-même.

Max Weber note, à très juste titre, la dimension révolutionnaire qu’il y a dans le pouvoir et l’autorité charismatique. De Castro à Chavez, en passant par Evo Morales, les grands révolutionnaires ont détenu cette autorité charismatique. Mais, cette autorité, et par conséquence cette forme de légitimité, ne peut que rarement perdurer. Même les pouvoirs religieux, dont la base est initialement de nature charismatique, quand ils s’installent dans la durée ont tendance rapidement à se bureaucratiser ou à revenir vers une forme de pouvoir patrimonial. L’Iran en est un exemple. La phase réellement charismatique d’un pouvoir révolutionnaire apparaît comme réduite dans le temps. Mais, cette autorité charismatique bouleverse les structures existantes, elle se situe au-dessus des lois « normales » tout en faisant référence à d’autres lois. Elle permet la construction d’un nouvel ordre politique. De ce point de vue, elle correspond assez bien à l’état d’exception et elle correspond aussi à une forme d’expression de la légitimité nue.

On peut donc penser que, face à l’Etat collusif qui est en train de se mettre en place, un Etat populiste, c’est à dire combinant la légitimité démocratique et la légitimité charismatique, serait de nature à changer les règles et les normes légales pour permettre un retour à l’ordre démocratique. De ce point de vue, il ne faut pas frémir devant la possibilité d’actions « illégales » mais légitimes d’un tel pouvoir. Nous avons le précédent de l’ordonnance du 9 août 1944 qui déclara illégal tous les actes du gouvernement de Vichy[11]. On sait que le Général de Gaulle avait contesté la légitimité du régime de Vichy dès le début, et en particulier lors du discours qu’il tint à Brazzaville le 27 octobre 1940[12]. Mais, en réalité, c’est bien le vote des pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940 par l’assemblée qui tout à la fois transforme cette dernière enTyrannus ab exercitio et Pétain en Tyrannus absque Titulo. Dès lors, aucun des textes de Vichy ne peut se parer des attributs de la légalité, car le régime est dépourvu de la légitimité. C’est ce que constate l’article 7 de l’ordonnance du 9 août 1944, qui organise l’extinction des actes de Vichy, qui doit, pour les actes non mentionnés à l’article 2 de l’ordonnance, être expressément constatée[13]. Cet article décrit le régime de Vichy comme « l’autorité de fait se disant « gouvernement de l’État français » », récusant de fait sa légalité. Inversement, les actes pris par le gouvernement de la France Libre, en dépit de leur caractère souvent précaire, doivent être considérés comme des actes légaux. La précarité de ces textes ne peut être invoquée pour leur refuser le statut de « loi » au vu du vieil adage « nécessité fait loi »[14].

Cet exemple permet de comprendre la logique de l’extinction de lois dites « normales » dès lors que le pouvoir dont elles sont issues peut être considéré comme illégitime, ainsi que la logique de création d’un nouvel ordre légal, et ce quel que soit les difficultés qu’il rencontre au niveau de son exécution.

 

Dès lors, le rétablissement de l’ordre démocratique pourrait parfaitement survenir d’une dictature, mais uniquement au sens premier de ce terme. C’est ici que se combinent la souveraineté et la légitimité, dans une situation particulière qui provient de la situation d’extrême nécessité (extremus necesitatis) dans laquelle la perte progressive de la souveraineté de la France nous plonge. Si l’on pense que les événements de l’été 2015 à propos de la Grèce, l’émergence brutale d’un pouvoir européen dépourvu de légitimité, induit une Tyrannie, alors nous ne devons pas ciller devant ce qu’impose le rétablissement de l’ordre démocratique. Le passage par une état d’exception, des formes s’apparentant à la dictature articulée sur un pouvoir à forte dimension charismatique va s’avérer nécessaire pour rétablir un droit qui soit conforme à l’ordre démocratique.

(badurl) http://russeurope.hypotheses.org/4330 (badurl)

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Les conceptions anti-étatistes, qu’elles se parent des couleurs de la droite comme de la gauche, aboutissent à la fois à la destruction de la société mais aussi à l’établissement d’une tyrannie.

Non, faut arrêter de confondre l'anarcapie et Mad Max.

 

La négation de l’organisation sociale que portent en elles toutes les tentatives à la naturalisation des sociétés aboutit à ces résultats funestes.

Quelle "naturalisation" ? De quoi (ou plutôt de qui) on parle, là ?

 

Mais la Tyrannie peut aussi être imposé de l’extérieur ; les grecs en ont fait l’expérience. Cela pose le problème de savoir par quels moyens il faut s’opposer à cette tyrannie.

En instaurant une tyrannie préventive. J'ai bon ?

 

Ainsi, l’Union européenne n’a pas été conçue, peu ou prou, pour protéger les peuples contres les influences de la mondialisation. Le prétendre est un mensonge éhonté. Elle a été, en réalité, à l’avant garde du mouvement qui a défait les Etats au profit des grandes firmes multinationales. Elle n’est en vérité que l’héritière du projet américain conçu dans la guerre froide[1]. Elle se construit sur ce que Stathis Kouvelakis en se référant à un ouvrage relativement récent de Perry Anderson[2], décrit comme « …une mise à distance de toute forme de contrôle démocratique et de responsabilité devant les peuples est un principe constitutif du réseau complexe d’agences technocratiques et autres collèges d’experts qui forme la colonne vertébrale des institutions de l’UE. Ce qu’on a appelé par euphémisme le « déficit de démocratie » est en fait un déni de démocratie »[3]. L’Union européenne est une des formes de cette tyrannie qui nous menace.

L'objectif de la construction européenne au niveau économique c'est libre circulation interne et protectionnisme externe. Ce n'est strictement que la traduction de la volonté politique de créer un état européen pour être "au même niveau" (quoi que ça puisse vouloir dire) que les US, les chinois ou les russes. Et c'est de la merde. Voilà, j'ai dit des trucs plus pertinents sur l'UE que Sapir et Onfray réunis durant toute leur carrière.

 

Ce que l’on a appelé ici l’ordre démocratique s’impose comme une réponse tant aux menées tyranniques insidieuses, que reproduit en permanence le fonctionnement de l’économie capitaliste, qu’à ces mêmes menées quant elles sont beaucoup plus explicites. Mais, cette notion d’ordre démocratique peut rendre nécessaire l’établissement d’une dictature.

Donc il faut instaurer une dictature pour prévenir la tyrannie. Called it. Et maintenant il va nous expliquer pourquoi la dictature en fait c'est trop super.

 

Au-delà des expressions convenues, rappelons que ce que l’on nomme « dictature » dans le vocabulaire du droit constitutionnel c’est le pouvoir en situation exceptionnelle, c’est ce qui caractérise l’état d’exception. Dans les temps anciens de la République à Rome la dictature était un pouvoir dont les consuls étaient investis pour faire face, justement, à ces situations « d’extremus necesitatis »[4]. Ils désignaient alors un homme généralement choisi parmi les anciens consuls. Les deux missions du dictateur, celle d’ordre civil et celle d’ordre militaire[5], revêtaient la même importance aux yeux des Romains[6]. Ce point, souligné entre autres par André Magdelain est important et montre que la Dictature n’est pas uniquement liée à la guerre. Les abus qui en découlèrent, et en particulier la « dictature » de Sylla[7], ont donné au terme de dictature sa connotation contemporaine d’équivalent de tyrannie. Mais, au départ, ce n’est absolument pas le cas. La dictature est conférée dans un cadre légal, et elle a pour but de restaurer les conditions d’application de la légalité. Nous sommes donc bien en présence de l’équivalent des « pouvoirs d’urgence » ou de l’état d’exception, procédures qui existent dans toutes les constitutions des Etats démocratiques, et en France en particulier dans l’article 16 de la Constitution[8].

Putain mais c'est trop prévisible pour être vrai ce truc. Qu'il aille mourir avec ses wall of texts pleins de platitudes, j'ai autre chose à foutre de ma vie.
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L'action française, c'est vraiment très peu de personne. 

 

 Je ne crois vraiment pas qu'il y ait une dynamique pour un retour du roi, bien au contraire. 

 

 Cela dit, l'avantage du roi, c'est la fin de la démagogie démocratique. 

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 Cela dit, l'avantage du roi, c'est la fin de la démagogie démocratique. 

Nope.

L'action française, c'est vraiment très peu de personne. 

 

 Je ne crois vraiment pas qu'il y ait une dynamique pour un retour du roi, bien au contraire. 

 

 Cela dit, l'avantage du roi, c'est la fin de la démagogie démocratique. 

y'a des monarchistes parmi les libéraux

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