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Théorie du complot et vie quotidienne


Messages recommandés

  • 2 weeks later...

Le dernier numéro de "Sciences & Pseudo-Sciences" propose une série d'articles sur le complotisme.  Il y a pas mal de choses intéressantes.  Par exemple:

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Comme le note l'historien Emmanuel Kreis, "Croire à des bêtises ce n'est pas être conspirationniste".  

La sociologue Eva Soteras propose ainsi quatre "piliers" qui peuvent permettre de caractériser une théorie du complot:

  1. L'absence de hasard ou de coïncidences;
  2. Tous les événements sont le fruit d'actions cachées ("à qui profite le crime ?");
  3. Tout n'est qu'illusion ("on nous ment");
  4. Tous les événements qui font l'histoire sont liés entre eux.

 

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il y a 28 minutes, fm06 a dit :

Le dernier numéro de "Sciences & Pseudo-Sciences" propose une série d'articles sur le complotisme.  Il y a pas mal de choses intéressantes.  Par exemple:

Ça a l'air intéressant (au point oùje vais peut-êtreme le procurer), mais j'espère que les articles sont mûrement réfléchis. Quatre numéros plus tôt, ils consacraient non pas un mais plusieurs articles à contredire la thèse du virus de laboratoire... <_<

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56 minutes ago, Rincevent said:

Quatre numéros plus tôt, ils consacraient non pas un mais plusieurs articles à contredire la thèse du virus de laboratoire...

Exact.  Certains articles reviennent sur ce sujet. Par exemple:

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une autre hypothèse a, récemment, fait son apparition: celle de la fuite accidentelle du virus. Ce scénario n'est pas impossible, même s'il n'est pas privilégié par la commission d'enquête de l'OMS.

En d'autres termes: la fuite intentionnelle reste étiquetée complotiste (et si c'était avéré ce serait pour le coup... un vrai complot !)  La fuite accidentelle reste une piste ouverte.

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il y a 45 minutes, fm06 a dit :

une autre hypothèse a, récemment, fait son apparition: celle de la fuite accidentelle du virus.

Faux, elle était là depuis le début, et son "apparition" est dûe à ce que 1- les zets avaient fait un énorme strawman en 2020 pour mettre cette hypothèse dans le même sac que "cé une arme des chinwas du effbihaille lol", et 2- on a désormais des indices très solides que le génome du virus porte des traces de manipulation, contrairement à ce que les zets affirmaient crassement dans leurs articles.

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Vidéo très à gauche sur l'histoire de la conceptualisation des "théories du complot". Vous comprendrez vite, l'ennemi c'est Popper et les néolibéraux. (ça fera plaisir à @Vilfredo Pareto. Ca fait un petit moment que j'ai arrêté les études donc j'en suis resté à misère de l'historicisme mais il semblerait que le livre soit très critiqué niveau épistémologique depuis un petit moment aux Etats-Unis).

 

Assez surprenant (non) que les seules théories du complot qui le dérangent soient celles de la droite. C'est vrai que la gauche y est rigoureusement imperméable et que ça n'a jamais été utilisé pour éliminer des opposants politiques. 

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il y a 46 minutes, Pegase a dit :

il semblerait que le livre soit très critiqué niveau épistémologique depuis un petit moment aux Etats-Unis

Ah oui? Exemples? (C’est un des meilleurs bouquins politiques de Popper.)

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Je suis pas sûr de pouvoir citer grand chose. J'ai juste vu Popper se faire descendre dans pas mal de groupes de zeteticiens pour sa théorie de la falsifiabilité qui serait considérée comme naïve depuis un moment, mais je n'ai moi-même jamais lu grand chose en épistémologie des sciences.

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J'avais écrit un wall of text mais ce truc le mérite pas. D'abord il fait des erreurs sur Popper: Popper distingue loi et tendance générale, je vais pas me casser les pieds à recopier, il a qu'à lire le bouquin. Une loi est universelle, une tendance est particulière. S'il y avait pas de tendances en histoire, ça se saurait. Popper n'applique pas du tout les standards des sciences physiques aux sciences sociales, il fait très exactement tout le contraire (c'est ce qu'il appelle le scientisme), notamment (si l'on s'en tient à l'argumentation développée dans Misère de l'historicisme) parce que la société n'est pas prédictible au même degré et de la même façon qu'un phénomène physique isolé en laboratoire.

 

A ce sujet, deux remarques: 1) ça prouve bien que l'individualisme méthodologiques n'est pas le réductionnisme borné et top down qu'il strawmanise avec l'allégresse d'un chimpanzé qui se branle 2) c'est un axe crucial des textes d'épistémologie de l'école de Vienne (à ne pas confondre avec le Cercle de Vienne: je parle ici de Lorenz, Hayek et Popper, pas de Carnap, Schlick et Neurath) de critiquer les expériences en sciences sociales précisément parce qu'elles se font en laboratoire, dans un contexte abstrait (au sens étymologique de ce mot) et ce qui poussait justement Lorenz à observer les oies en plein air, comme les nombreuses photos de lui en slibard dans la flotte le documentent largement. Il théorise ça dans Les Fondements de l'éthologie. C'était encore par opposition au scientisme représenté principalement à l'époque par le behaviorisme, que tous ces gens détestent. De manière analogue, on ne peut pas faire des expériences avec une société, mais on peut en faire avec des individus (la psycho sociale, Milgram, ça existe). Alors on calcule des échantillons etc. Tout ça Popper le dit dans le bouquin. Popper et Lorenz étaient super potes, il y a des échanges intéressants publiés dans After the Open Society (éd Routledge).

 

Enfin, le standard de Popper est la falsification: ce n'est pas juste la philosophie des sciences dures qui est concernée (en effet, les maths n'ont rien à voir là-dedans, et pour certains, c'est même un problème), c'est aussi la philo du langage. Les livres de Hayek et de Jasay ont clairement appliqué cet esprit disons "analytique" à la philo politique: quelle est exactement la référence de "société"? Dans le deuxième volume de DLL, Hayek est très clair quand il dit que "justice sociale" est un non-concept, presque un faux problème au sens de Wittgenstein (que Popper n'avait pourtant pas dans ses petits papiers, et c'était réciproque, comme on sait).

 

L'attitude de l'individualisme méthodologique vis-à-vis des phénomènes complexes, càd ceux où les relations sont plus importantes que les termes de la relation (prenez une ruche), c'est d'analyser le phénomène à partir des effets qu'il produit sur les individus (par exemple les études de EO Wilson sur l'eusocialité, pour rester dans les hyménoptères: le phénomène complexe (le hive mind) est expliqué par lui en termes individuels (en l'occurrence la spécificité de l'haplodiploïdie)). C'est expliqué par Mises dans HA. Par exemple, tiens, un mec dans une foule ne va pas se comporter comme un mec tout seul (Le Bon, Tarde). Comment se fait-ce? On invente des trucs comme la rationalité, les actions logiques et non-logiques (Pareto), on les emploie pour analyser des phénomènes religieux et politiques, et on en déduit des trucs sur la nature humaine. A ce sujet, je recommande très chaudement à ce youtubeur à la voix insupportable (mais tous les youtubeurs n'ont-ils pas une voix insupportable? après lui a en plus un humour de merde) et à tous ceusses qui ne l'auraient pas lu d'ailleurs The Blank Slate de Pinker. Les 50 premières pages sont reloues mais ça devient très vite très bien après. Le youtubeur ne parle que de sociologie mais l'éco et la bio sont aussi des sciences sociales qui remplissent toutes les cases de la falsification sans pour autant circlejerker autour de la notion d'individu, ne serait-ce qu'avec le débat autour de Dawkins, quoiqu'on pense de la validité des implications sociologiques de sa théorie: elle n'est pas individualiste au sens où l'invidu n'est pas l'unité à laquelle s'effectue la sélection, mais elle n'en est pas moins falsifiable càd testable et jusqu'à présent parfaitement corroborée (le cinderella effect, les segregation distorters). On a aussi des trucs très classiques comme le théorème de Coase pour expliquer l'émergence de collectifs (les entreprises) à partir des préférences individuelles (dès que les coûts de transaction sont trop élevés). Donc vraiment quand il dit que les modélisations sociales de l'individualisme méthodologique ou défendues par la théorie poppérienne ne sont pas capables d'intégrer les collectifs (quels qu'ils soient tiens), il se fout de la gueule du monde et mérite de se faire compresser le crâne entre deux volumes de La Société ouverte.

 

Quand bien même on voudrait s'en prendre à Popper, il y a des auteurs beaucoup plus stimulants pour le faire (Adorno, Habermas). Et je me rends seulement maintenant compte que j'ai réécrit un autre wall of text et il le mérite toujours pas. J'ai pas pu m'empêcher, VDM.

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il y a une heure, Pegase a dit :

je n'ai moi-même jamais lu grand chose en épistémologie des sciences

Lis Popper (pas La Logique de la découverte en premier, plutôt La Connaissance objective et Conjectures et Réfutations).

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Un des problèmes des sciences sociales qui explique ce que le falsificationnisme peut avoir de pertinent est: est-ce que le truc que je mesure est réel ou pas? Si tu te poses cette question, tu es dans l'optique que Popper voulait favoriser, non seulement dans les sciences sociales, quoiqu'il sût que ça ne fonctionnait pas vraiment comme ça et que souvent on bricolait ses théories pour qu'elles collent aux nouveaux faits qu'on avait découverts et qui rentrait pas trop dedans à première vue, mais aussi en politique et dans la société: c'est la définition d'une "société ouverte", celle qui essaie des politiques, voit si ça marche, reality-check constant, piecemeal social engineering etc., tout ce qui lui a valu de se fâcher avec Hayek et que Jasay défonce complètement et à raison dans The State. Il y a des articles de John Gray qui expliquent le lien entre cette philosophie sociale et son épistémologie (par exemple celui-ci: https://www.jstor.org/stable/44482132).

 

Pour savoir si un truc est "réel", la meilleure manière de procéder est de voir s'il corrèle à d'autres trucs réels, càd acceptés comme tels ou tenus pour tels. Pour prendre un exemple auquel Liborg et Murray m'ont rendu un peu familier, on dira que le QI est autre chose que juste ce que le test de QI mesure parce qu'il corrèle avec le revenu (entre autres). Ça ne veut pas dire qu'il l'explique: les sciences sociales disposent d'autres modalités d'explication que les sciences physiques (expliquer par les raisons vs expliquer par les causes). Mais ça veut dire que c'est cohérent avec suffisamment de trucs pour qu'il soit raisonnable de penser que tu l'as pas inventé. La démarche est de soumettre ses idées à un test impartial, à quelque chose qui ne dépende plus de toi, au risque de se tromper. Exactement comme en politique, pour Popper en tout cas. Si tu ne peux pas te tromper, parce que tu t'exprimes en termes non-testables, ou parce que tu présentes ta position comme nécessaire et non hypothétique, on entre dans l'idéologie et le totalitarisme (effectivement). Plus simplement, on sort du champ de la discussion. Que la discussion dans les faits ne ressemble pas beaucoup à un débat scientifique est un problème que Popper semble rarement se poser. Ça explique peut-être pourquoi il était si bitchy personnellement.

 

On voit ici que Popper ne prend pas une position strictement correspondantiste dans le débat sur la théorie de la vérité (vérité correspondance vs vérité cohérence) parce qu'il n'a pas une conception unifiée du monde/de la réalité. Il divise fameusement la réalité en plusieurs régimes ontologiques qui communiquent cependant: le monde 1 (les faits physiques), le monde 2 (les faits sociaux) et le monde 3 (les théories, les livres, la fiction). L'idée qu'il faut oser confronter ses croyances au test peut se rapprocher d'un éloge libéral de la concurrence: oser affronter la réalité du marché, ou le marché comme modélisation de la réalité, comme vous voulez. C'est aussi comme ça qu'il comprend l'évolution darwinienne et l'émergence de la complexité/de la pensée abstraite dans l'espèce humaine: nous mourons puis nous apprenons à laisser les idées mourir à notre place. Au lieu d'aller dans un nid de serpents, tu vas t'imaginer y aller, te dire que c'est une idée de merde et renoncer à cause du danger. C'est ça l'abstraction, nécessaire pour penser le droit et les phénomènes complexes.

 

Controversial opinion now: Je ne suis pas éloigné parfois de penser que les systèmes métaphysiques sont basés sur la même mécanique que les théories du complot. Elles reposent sur la même idée qu'il faut rendre raison de tout. Dans l'Introduction à la psychanalyse, Freud explique par exemple que les explications physiologiques des troubles mentaux ne sont pas satisfaisantes parce qu'elles n'en rendent pas raison (autrement dit, parce que ce sont des réductions: on change de 'monde' dans les termes de Popper). Les facteurs comme l'excitation, le manque d'attention, les stimulations observables directes, Freud les rejette comme explications des phénomènes comme les actes manqués parce qu'elles ne donnent pas les motifs pour lesquels ces actes sont effectivements effectués: elles n'en donnent que les causes. Pourquoi la cause ne suffit-elle pas? Parce qu'elle ne donne pas au phénomène une signification humaine (c'est le propre de toute réduction), et par conséquent, Freud argumente qu'elle n'est pas utile pour la thérapie, qui a pour but de faire prendre conscience au patient du motif, de rendre raison pour lui du mal qui le fait souffrir. D'un côté ça fonctionne à mon avis pour beaucoup de gens, de l'autre c'est l'attitude qui consiste à rendre raison de façon systématique qui me paraît "complotiste". La réalité n'a pas de fonctionnement objectif, parce que tout ce qui importe est les associations que le patient fait, et ces associations existent dès qu'elles sont faites par lui (parce qu'elles révèlent une névrose, par exemple, qui est réelle). Il n'y a plus de différence, en termes physiques, entre le bruit et le signal: tout est le signal. Ce qui fait que rien ne peut être "pas pertinent", donc rien ne peut être faux.

 

L'idée qu'il faudrait rendre raison de tout est vieille en philo, c'est le principe de raison suffisante de Leibniz qui en est l'expression la plus classique, la plus connue. Descartes développe aussi l'idée que tout effet doit avoir une cause qui a "un plus haut degré d'être" que lui, ce qui exclut par exemple l'action à distance et pas mal d'éléments de la physique newtonienne, l'existence du vide etc. Peut-être que le complotisme est une maladie laissée par l'absence de Dieu qui donnait effectivement une raison suffisante à tout, puisqu'il était le terme ultime de la régression explicative (le "premier moteur"). Son existence calmait les esprits échauffés et arrêtait la frénésie explicative. Je suis convaincu que psychologiquement, le conspirationnisme est une sorte de théodicée sans Dieu. On y retrouve la même aversion pour le hasard par exemple, qui énervait tellement les adversaires de Darwin (encore aujourd'hui), parce que c'est une humiliation pour la raison humaine, qui ne veut accepter que ce qu'elle peut comprendre (au sens étymologique d'"embrasser"). Cette réaction psychologique d'humiliation a été prégnante dans la réception de Darwin, l'idée que les hommes étaient des singes etc. C'était aussi une offense à la religion (Dieu fait l'homme à son image...). C'est un travers de l'esprit que Hayek visait précisément quand il disait fameusement que The curious task of economics is to demonstrate to men how little they really know about what they imagine they can design.

 

Bergson représente en philosophie une résistance au hasard. L’évolution de la vie ne peut être un hasard car elle s’accomplit dans une direction déterminée. Bergson veut donner une « signification humaine » au contingent, comme les primitifs qui expliquent ce qu’ils ne comprennent pas par des mythes, qui rétablissent une intention dans ce qui en semble dépourvu et donc inhumain. Il prend l'exemple des soldats sur le front en 14, irrationnellement plus terrifiés par les obus que par les balles dans Les Deux Sources de la morale et de la religion. L’explication scientifique (par le hasard) et l’explication humaine (par la croyance) s’opposent donc et fonctionnent sur deux plans hétérogènes. On voit ici que le hasard est lié à la finitude : à la fois incapacité psychologique à se contenter de la science pour expliquer le contingent (besoin du mythe) et incapacité intellectuelle à tout prévoir comme le démon de Laplace : on appelle hasard ce qu’on ne peut prévoir et nécessité ce que l’on peut prévoir. D'où une idée qui a longtemps prévalu en philosophie des sciences (je parle avant le XXe) et qui remonte à Aristote (même s'il faut faire attention et bien distinguer le hasard et la fortune quand on parle de ses bouquins) que la science n'explique que le nécessaire. Donc les sciences sociales peuvent aller se faire mettre.

 

La distinction est classiquement opérée par Leibniz (j'en ai déjà parlé). L’actuel a deux sens dans Leibniz : (1) le nécessaire, dont la propriété est le respect du principe de non-contradiction (PNC) et dont on connaît les causes (qui sont mises en lumière en science), et (2) le contingent, accessible à notre expérience sans que ses causes nous soient connues. L’existence de (1) ne dépend pas de Dieu (car le PNC garantit que le possible soit dans l’entendement divin), mais celle de (2), oui, car les possibles non-nécessaire sont sélectionnés par Dieu en fonction de leur degré de perfection et deviennent des existants contingents. Donc la science ne nous permet pas de remplacer Dieu dans Leibniz, reproche souvent fait à la science quand elle veut précisément dépasser la place que lui donne Leibniz et rendre l’hypothèse de Dieu inutile ou trop peu parcimonieuse. Laisser quoi que ce soit au hasard reviendrait à contester la perfection absolue de Dieu, ce qui est contradictoire. En outre, comme il y a une infinité de possibles non-contradictoires, il est impossible à l’esprit humain de rendre compte de la probabilité des existants contingents ou de se substituer à Dieu. L’homme voit le contingent, mais il y a une harmonie préétablie (l'haeccéité individuelle, la substance de chacun de nous, qui déterminait César à franchir le Rubicon et qui n'est donc révélée qu'a posteriori, v. le §31 (si ma mémoire est bonne) du Discours de métaphysique pour voir le rapport entre ça, le libre-arbitre et la responsabilité individuelle).

 

Ce n'est en gros qu'avec le XVIIIe, me semble-t-il, qu'on intègre le hasard dans une science du contingent, comme absence de cause ou comme cause non humaine ou sans intention. On commence à comprendre que le hasard fonctionne selon des lois et donc qu'il peut être objet de sciences. C'est pourquoi je pense aussi que, de ce point de vue, ce n'est pas faux de rapprocher comme je l'ai fait l'hostilité au hasard de la mentalité "primitive" (cette fois-ci pas dans le sens anthropologique mais bien dans le sens méprisant d'attardé mental).

 

Heureusement que j'ai pas fait un wall of text dites-moi.

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PS j'avais fait une khôlle où j'avais soumis cette idée que la métaphysique était une sorte de théorie du complot, une manifestation de l'orgueil de la raison en gros, typique du "Dieu des philosophes", bien différent du vrai Dieu (c'est tout le sens de l'attaque de Pascal contre le rationalisme). Le khôlleur avait moyennement aimé.

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il y a 9 minutes, Vilfredo Pareto a dit :

PS j'avais fait une khôlle où j'avais soumis cette idée que la métaphysique était une sorte de théorie du complot, une manifestation de l'orgueil de la raison en gros, typique du "Dieu des philosophes", bien différent du vrai Dieu (c'est tout le sens de l'attaque de Pascal contre le rationalisme). Le khôlleur avait moyennement aimé.

 

Ah, bah c'est pas aussi une des visées de Kant dans la CRP (enfin, dans le sens métaphysique  manifeste de l'orgueil de la raison plutôt que théorie du complot) ?

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à l’instant, Ultimex a dit :

 

Ah, bah c'est pas aussi une des visées de Kant dans la CRP (enfin, dans le sens métaphysique  manifeste de l'orgueil de la raison plutôt que théorie du complot) ?

Ah si absolument d021amdFakcBjOYO4G_RgVdZ8p-rs04q0DZTKynp1cTY86LyH9Hd8ByXxb-Bzs11BtnSSxIr-PcJjtn9Tjwi Mais la raison pour laquelle j'ai pas mentionné Kant c'est que Kant a cette idée curieuse que la raison est comme naturellement portée à sortir de son rôle (la Schwärmerei), et à "penser" Dieu par exemple, ce que l'entendement ne peut pas (parce qu'il est limité dans l'espace et le temps). Pourquoi la raison fait des conneries pareilles, Kant ne dit pas.

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48 minutes ago, Vilfredo Pareto said:

Controversial opinion now: Je ne suis pas éloigné parfois de penser que les systèmes métaphysiques sont basés sur la même mécanique que les théories du complot. Elles reposent sur la même idée qu'il faut rendre raison de tout.

Au risque d'avoir l'air obsédé par ça, c'est l'avantage de la position pragmatique en épistémologie qui sait dire qu'à un moment donné seules les questions auxquelles on peut apporter une réponse utile (donc pas "quelle est la couleur des poils de couilles de Dieu ?") ont un intérêt. Le faillibilisme est une conséquence directe. Par contre quand tu parles de Freud, il y a bien de bonnes raisons de ne pas partir a priori dans du réductionnisme biologique quand on parle de phénomènes psychiques. Chaque science doit savoir définir sa boite noire en quelque sorte.

  • Yea 2
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J'ai invoqué le Kraken.

 

Merci de développer en tout cas @Vilfredo Pareto, je vais lire tout ça attentivement.

https://zet-ethique.fr/2021/02/06/des-biais-de-lideologie-et-des-biais-ideologiques-partie-1-testez-vos-biais/

Dans cet article, ils évoquent l'idée que la thèse de Popper elle-même n'a plus grand intérêt car a dès lors été raffinée depuis au moins 60 ans...mais ils n'ont pas l'air de citer grand monde.

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il y a 38 minutes, Lancelot a dit :

Par contre quand tu parles de Freud, il y a bien de bonnes raisons de ne pas partir a priori dans du réductionnisme biologique quand on parle de phénomènes psychiques

Tu peux développer? Parce que ça ne sert pas à grand chose en thérapie? J’avais l’impression que la defense de la psychanalyse allait à peu près dans ce sens: les antidépresseurs marchent mais ils ne soignent pas la dépression parce que le dépressif ne comprend pas pourquoi il a fait une dépression. D’où le besoin de passer par le langage pour rendre clair pour soi le motif de la dépression et identifier les différents déplacements et (idéalement) éviter de les refaire.

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il y a 48 minutes, Pegase a dit :

J'ai invoqué le Kraken.

Popper a l’avantage d’être utile pour des tas de trucs, de décaper des tas de conneries en épistémologie, de fournir une approche facile d’accès et populaire du libéralisme, d’écrire de très bons livres et de convaincre beaucoup des scientifiques que je connais que la philosophie sert à quelque chose donc je suis un peu son bulldog. Meme si je préfère Hayek. La Connaissance objective est un de mes livres de non fiction préférés tout court. 

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il y a 8 minutes, Vilfredo Pareto a dit :

Popper a l’avantage d’être utile pour des tas de trucs, de décaper des tas de conneries en épistémologie, de fournir une approche facile d’accès et populaire du libéralisme, d’écrire de très bons livres et de convaincre beaucoup des scientifiques que je connais que la philosophie sert à quelque chose donc je suis un peu son bulldog.

Je crois qu'il est évoqué dans la correspondance entre Strauss et Voegelin. ?

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il y a 1 minute, Rincevent a dit :

Je crois qu'il est évoqué dans la correspondance entre Strauss et Voegelin. ?

Et j’imagine comment. Mais il faut lire ce bouquin comme un livre d’épistémologie appliquée et comme tel ça vaut la peine d’être lu. Sans doute que Popper avec son ego énorme s’y croyait trop et voulait vraiment écrire de la philo politique mais tant pis. 
 

Tiens ça me rappelle qu’il faut que je lise Voegelin. Je vais faire un binge reading de trucs straussiens (La nouvelle science du politique, son livre sur Platon et Aristote, plus les Strauss que j’ai pas lus) et on en reparle.

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il y a 28 minutes, Vilfredo Pareto a dit :

Je vais faire un binge reading de trucs straussiens (La nouvelle science du politique, son livre sur Platon et Aristote, plus les Strauss que j’ai pas lus) et on en reparle.

Demande conseil à @F. mas.

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C'est très bien d'aller au delà de Popper (la critique est relativement facile pour ses écrits politiques, moins en épistémologie) mais il faudrait commencer par être allé jusqu'à lui en premier lieu. Ce n'est clairement pas le cas du gars de la vidéo et de ses semblables. Je ne prends pas au sérieux la déconstruction de quelqu'un qui n'est pas foutu de reconstruire au moins aussi bien.

 

53 minutes ago, Vilfredo Pareto said:

Tu peux développer? Parce que ça ne sert pas à grand chose en thérapie? J’avais l’impression que la defense de la psychanalyse allait à peu près dans ce sens: les antidépresseurs marchent mais ils ne soignent pas la dépression parce que le dépressif ne comprend pas pourquoi il a fait une dépression. D’où le besoin de passer par le langage pour rendre clair pour soi le motif de la dépression et identifier les différents déplacements et (idéalement) éviter de les refaire.

Psychanalyse ou toute autre forme d'approche non pharmaceutique, même si ce sont des thèmes développés par les psychanalystes sous le feu des attaques effectivement. À partir du moment où il existe un niveau d'interprétation ou notre "cognition", notre "esprit", notre "réalité subjective" ou whatever s'abstrait au delà des processus biologiques qui sont son substrat, alors il peut être utile de considérer ce niveau en soi comme objet d'étude et le substrat biologique comme une boite noire. Ou si on est dans une optique clinique d'agir sur ce niveau en soi (que ce soit pour soigner des troubles qui y sont spécifiques ou comme levier d'action sur le niveau biologique).

  • Yea 1
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Il y a 16 heures, Lancelot a dit :

Psychanalyse ou toute autre forme d'approche non pharmaceutique, même si ce sont des thèmes développés par les psychanalystes sous le feu des attaques effectivement. À partir du moment où il existe un niveau d'interprétation ou notre "cognition", notre "esprit", notre "réalité subjective" ou whatever s'abstrait au delà des processus biologiques qui sont son substrat, alors il peut être utile de considérer ce niveau en soi comme objet d'étude et le substrat biologique comme une boite noire. Ou si on est dans une optique clinique d'agir sur ce niveau en soi (que ce soit pour soigner des troubles qui y sont spécifiques ou comme levier d'action sur le niveau biologique).

Ok je vois mais comment est-ce qu'on sait si le traitement/l'orientation prise pour la thérapie fonctionne? S'il n'y a pas de test ou de reality-check? Je pense par exemple aux recherches de Dolto sur l'autisme dont on reconnaît aujourd'hui assez largement que, contrairement à ce qu'elle avançait, ce n'est pas une question d'éducation, et que du coup ce qu'elle raconte était plus nocif qu'autre chose? Et comment la psychanalyse ou des approches non pharmaceutiques peuvent-elles traiter l'autisme par exemple ou n'importe quelle autre "condition" avec un fort facteur biologique (et oui "fort facteur biologique" c'est vague, my point exactly: où place-t-on le curseur?)?

 

Ça fait un peu 15 questions emballées en une :mrgreen:

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