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Syriza au dépouvoir en Grèce


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Reportage hier sur le contrôle des capitaux en Grèce. Impossible pour les particuliers d'acheter à l'étranger.. Dans une entreprise pour commander des pièces en France il faut remplir 10 pages de documents administratifs et le délai de réponse est de l'ordre de 3 semaines ....

 

Le scrutin de demain semble serré entre la droite et Syriza mais ce dernier est légèrement en avance dans les sondages..

 

Yep, mon oncle à une boite de réparations en Grèce, je paye ses factures en Europe et il me garde du cash pour me le donner quand je rentrerais en Grèce. Quand tu es une grand entreprise comme coca-cola, tu t'en fout aussi, c'est un cerfa en plus à remplir par le service juridique.

Par contre si tu as une boucherie et qu'il faut importer la viande de l’extérieur, c'est directement plus compliqué, malgré leur bonne volonté, les boites extérieurs ont plus confiance et font beaucoup moins crédit que ce n'est d'usage dans une économie normale, du coup on est sommé de payer à l'avance alors qu'il faut des semaines pour pouvoir le faire.

Mais le jeune de 25 ans étudiant éternel et électeur de Syriza, il voit que les capitals contrôles ne le touche pas, du coup il se fout de la gueule des gens qui s'en inquiètent. Il croit que c'est un problème que pour les gens riches et que c'est bien fait pour eux, alors que c'est directement relié au fait qu'il ne trouvera pas de vrai travail  les  prochaines années car la situation économique se dégrade encore plus. J'ai de plus en plus de mal à avoir pitié de cette jeunesse sacrifiée qu'ils appellent, mais qui vote pour ceux qui tiennent le couteau.

 

Les sondages ne tiennent pas compte de l'abstention. Beaucoup d’électeurs de Syriza n'irons pas voter, tandis que ceux opposés à ce bordel depuis six mois sont plus motivés pour en finir, après on verra bien demain.

 

  • Yea 1
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Waw, ces gens n'ont aucun amour propre ? On leur a menti a la gueule, ils ont voté non au memorandum et se sont pris le pire memorandum possible et ils en redemandent.

Il y a plus d'espoir, CPEF, mais au moins ils pourront pas dire qu'ils ne savaient pas pour qui ils votaient. Ils ont eu 9 mois pour constater l'incompétence de Syriza, je ne les pleurerai pas lorsqu'on me dira que le PIB passera en dessous de celui des pays de l'est et qu'ils doivent immigrer en Pologne.

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Waw, ces gens n'ont aucun amour propre ? On leur a menti a la gueule, ils ont voté non au memorandum et se sont pris le pire memorandum possible et ils en redemandent.

En même temps faut voir qui il y avait en face... Quitte à avoir au final une trajectoire similaire, j'imagine qu'ils préfèrent encore que ça soit fait par des "jeunes" plutôt que par les vieux corrompus.

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It raised doubts for the markets that countries like Greece could cope with the challenges of monetary union. There was never any doubt among the majority of member countries. We maintain that the euro is irreversible. Legally, no country can be expelled. The actual prospect of that happening was never for real.

 Vítor Constâncio, Vice-President of the ECB,

http://www.ecb.europa.eu/press/inter/date/2015/html/sp150916.en.html

 

Le bluff ...

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  • 1 month later...

 

 

http://yanisvaroufakis.eu/2015/10/28/transparency-everywhere-my-fees-and-thre-troikas-latest-vilification-drive/

 

 

Un commentaire:

 

 

Oh my, Yanis. there is nothing immoral about collecting fees for value delivered. If you delivered no value, you would not get any fees. That system is called ‘market economy’, by the way. A system which has created enourmous wealth for societies over the centuries (after all, you will spend your money somewhere; won’t you? That will substitute for government deficit spending somewhere…).

 
There is no need for you to put on the Mother-Theresa-hat. On the contrary, you could be a role model for young Greeks by showing them that if you deliver value, you will be compensated in accordance with that delivered value. And if you get rich in the process and if richness bothers for idiological reasons, just donate your wealth once you have proven that you can accumulate wealth. Warren Buffett can tell you how to do that. But first show that you can accumulate wealth!
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La Grèce se prépare à recapitaliser ses banques
Le sujet est complexe, mais il est crucial pour l’économie grecque. Vendredi 30 octobre, le projet de loi encadrant la recapitalisation des quatre principales banques grecques – la Banque nationale de Grèce (BNG), la banque du Pirée, Alpha et Eurobank – a enfin été déposé au parlement hellène. Il devrait être adopté en procédure d’urgence d’ici à dimanche soir, au lendemain de la publication des résultats des « stress tests » de la Banque centrale européenne (BCE) évaluant les besoins en argent frais de ces établissements.

Pour Athènes, l’enjeu est de taille : permettre aux banques grecques, très fragiles, de fonctionner à nouveau normalement.

 

  • Dans quel état sont les banques grecques ?

Elles sont le talon d’Achille de l’économie hellène. « Elles ne remplissent plus leur mission, à savoir financer les entreprises et les ménages », résume Nikolaos Georgikopoulos, économiste à la Stern Business School de l’université de New York. Il y a un an, elles allaient pourtant mieux. Les « tests de résistance » de novembre 2014 de la BCE avaient révélé qu’elles étaient à peu près solides. Il faut dire que, depuis 2009, elles ont été recapitalisées sous différentes formes à hauteur de 56 milliards d’euros, selon les calculs de M. Georgikopoulos. Le Fonds hellénique de stabilité financière (FHSF) a notamment injecté 25 milliards d’euros.

Depuis, les troubles politiques qui ont suivi l’élection d’Alexis Tsipras au poste de premier ministre, en janvier 2015, et les craintes de la sortie du pays de la zone euro ont nui aux quatre principaux établissements nationaux. La fuite des dépôts s’est accélérée – plus de 100 milliards de dollars (91 milliards d’euros) ont quitté le pays depuis 2010. En raison du retour de la récession, le nombre de prêts non performants aux entreprises et ménages, qui ne seront probablement jamais remboursés, a explosé. De 35 % fin 2014, leur taux frôlerait aujourd’hui les 45 %, selon une source bancaire.

Résultat : aujourd’hui, personne n’est capable de dire ce que valent exactement les banques grecques, qui survivent grâce aux aides d’urgence de la BCE, les « emergency liquidity assistance ».

  • Que révéleront les stress tests de la BCE ?

Pour déterminer l’état de santé réel de ces établissements et quels sont leurs besoins en argent frais, le superviseur bancaire unique, logé au sein de la BCE, a lancé dès cet été une nouvelle série de tests de résistance. Le résultat de ce check-up sera rendu public samedi 31 octobre au matin. Cet été, les besoins de recapitalisation étaient estimés entre 10 et 25 milliards d’euros. En début de semaine, des sources bancaires, à la fois grecques et européennes, assuraient que « les besoins seraient au final moins élevés que prévu, certainement en dessous du seuil de 20 milliards d’euros ».

 

  • Comment seront recapitalisés les établissements ?

Quels que soient les montants annoncés par la BCE, le gouvernement grec espère faire passer avant dimanche soir le projet de loi qui permettra de mettre en œuvre la recapitalisation.

Annoncé à maintes reprises et systématiquement repoussé depuis plus de trois semaines, ce texte a fait l’objet d’âpres négociations avec les représentants des créanciers du pays.

Il s’agit en effet de déterminer d’où proviendra l’argent qui renflouera les banques. A priori, 10 milliards d’euros seront mis à la disposition du Fonds hellénique de stabilité financière, qui renforcerait ainsi sa participation dans les établissements. « Le HFSF fournira toute aide publique qui s’avérera nécessaire », a déclaré une autre source bancaire à l’agence Reuters, mardi. Les banques feront également appel aux investisseurs privés, par le biais d’une levée de capitaux sur les marchés qui pourrait commencer dès le 2 novembre.

Si cela ne suffit pas, 15 milliards d’euros supplémentaires, provenant du nouveau plan d’aide (86 milliards d’euros) accordé au pays cet été, pourraient être débloqués. Mais uniquement quand les créanciers d’Athènes auront terminé leur première évaluation des mesures de rigueur adoptées par le gouvernement ces dernières semaines. Ce qui ne devrait pas intervenir avant courant novembre.

Alexis Tsipras a bien tenté d’obtenir que la recapitalisation soit séparée de cette évaluation. Mais il s’est vu opposer un refus catégorique des créanciers.

  • Pourquoi le gouvernement grec est-il si pressé ?

Pour le gouvernement Tsipras, il y a urgence. La Grèce, comme la BCE, a en effet intérêt à ce que la recapitalisation soit bouclée au plus vite. Si elle a lieu aujourd’hui, le pays est en effet libre de décider comment renflouer ses établissements. En revanche, si elle a lieu après le 31 décembre, la directive européenne sur le redressement et la résolution des crises bancaires s’appliquera pleinement. Or, celle-ci prévoit la possibilité d’un « bail-in », c’est-à-dire une participation forcée des gros déposants (plus de 100 000 euros) au sauvetage de leur banque, comme ce fut le cas à Chypre en 2013. Les gros déposants étaient alors, pour la plupart, des Russes aisés.

Mais dans le cas grec, les gros déposants sont des PME déjà exsangues. Une telle mesure serait donc particulièrement pénalisante. « Voilà pourquoi nous ferons tout pour que la recapitalisation intervienne avant décembre : un bail-in serait un désastre pour le pays », confie une source bancaire.

http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/10/30/la-grece-se-prepare-a-recapitaliser-ses-banques_4800216_3234.html#XzZw08LRSI25TGQS.99

 

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  • 2 weeks later...

 

L'Eurogroupe de ce lundi 9 novembre doit refuser la libération d'une tranche de 2 milliards d'euros à Athènes, plaçant Alexis Tsipras dans une position délicate.

lexis Tsipras va devoir prouver sa capacité de résistance à la volonté des créanciers. Alors qu'en moins de deux semaines, le premier ministre grec a fait voter deux lois « omnibus » contenant de nombreuses réformes, alors qu'il a accepté de faire voter une loi sur les banques ôtant à l'Etat grec tout moyen de contrôle sur ses dernières, l'Eurogroupe (réunion des ministres des Finances de la zone euro) de ce soir devrait refuser le déblocage de la tranche de 2 milliards d'euros du programme « d'aide. »

Faciliter les expulsions pour mieux renflouer les banques

Pourquoi ? Parce que le gouvernement grec refuse d'accéder à la demande des experts du « quartet » (la troïka formée de la Commission européenne, de la BCE et du FMI augmentée du MES) qui veulent faciliter les expulsions de la résidence principale.

Jusqu'ici, les Grecs qui ne parvenaient plus à payer leurs traites immobilières étaient protégés lorsque la valeur estimée du bien était inférieure à 250.000 euros. Les créanciers voudraient abaisser ce seuil pour que les banques puissent récupérer une partie des prêts et « réalisent leurs pertes. » Ainsi, le renflouement des établissements bancaires sera plus aisé et moins coûteux pour le contribuable européen.

L'ennui, c'est que ces expulsions risquent de provoquer des situations sociales dramatiques. De nombreux Grecs profitaient de cette tolérance pour continuer à disposer d'un logement, malgré le chômage ou des baisses drastiques de salaires. Les expulser signifierait les pousser à la pauvreté et au déclassement dans un pays où les perspectives d'emplois sont quasiment nulles. Le gouvernement d'Alexis Tsipras refuse donc, depuis deux semaines, de se soumettre à cette exigence qui est devenue une condition pour débloquer la tranche de 2 milliards d'euros.

Augmenter le volume de saisies pour dettes envers l'Etat (impôts...)

L'autre point de discordance réside dans le système d'étalement des paiements dus au Trésor grec. Selon Athènes, le montant de ces créances s'élève à 72 milliards d'euros.

En mars, pour apurer cette créance au mieux et sans peser sur l'activité, le gouvernement Tsipras avait mis en place un étalement en 100 mensualités des dettes envers l'Etat. Une décision qui avait permis de voir les remboursements s'améliorer rapidement.

Mais, là aussi, cette mesure n'est pas du goût des créanciers qui estiment que l'Etat devrait faire valoir ses créances avec plus de vigueur, notamment avec des saisies. Sauf que de telles pratiques ne manqueraient pas d'aggraver les faillites et la situation conjoncturelle de l'économie grecque.

Démontrer que le gouvernement ne peut pas défendre les Grecs

Malgré la signature du troisième mémorandum et la bonne volonté affichée -et largement prouvée- de l'exécutif grec qui s'est fait réélire sur le respect de ses engagements, les créanciers ne cessent de mettre à l'épreuve le gouvernement d'Alexis Tsipras.

L'objectif politique qui a déterminé toute la stratégie des créanciers entre janvier et juillet, et qui visait à « neutraliser » le gouvernement grec, semble toujours d'actualité. Tout se passe en effet comme si, en réclamant des mesures socialement violentes, ils cherchaient réellement à réduire à rien non seulement la capacité d'action de ce gouvernement, mais aussi ce qu'il lui restait d'engagement électoral.

Car, lors de l'élection du 20 septembre, Syriza, le parti d'Alexis Tsipras, avait cherché à convaincre les électeurs qu'il était capable de défendre les intérêts des Grecs contre les exigences des créanciers. Il est, à présent, mis en demeure de le prouver.

Logique politique ? ou financière à court terme...?

Le pourra-t-il ? Rien n'est moins sûr. Le ministre grec de l'Economie, Georges Stathakis, assure que l'Eurogroupe de ce lundi 9 novembre au soir permettra de « trouver un accord politique. » On se croirait revenu aux plus belles heures de la « négociation » du printemps, lorsque, devant les portes closes de l'Eurogroupe, Alexis Tsipras s'en allait chercher à Berlin un « accord politique » avec Angela Merkel.

Mais le temps est-il encore aux « accords politiques » alors que le mémorandum, lui, prévoit que le gouvernement grec doit accepter toute mesure jugée nécessaire et que l'Eurogroupe a toujours refusé la logique du compromis, autrement dit, la logique politique, en restant à sa propre logique financière à court terme. Laquelle, évidemment, plaide en faveur des mesures du « quartet. »

Ce soir, on mesurera le poids du soutien de la France à Athènes

Le gouvernement grec est donc pris au piège. Ses moyens de pression sur les créanciers sont faibles. Certes, il semble pouvoir s'appuyer sur la France dont le gouvernement soutient une ligne modérée qui consiste à s'en tenir aux seules mesures du mémorandum. Michel Sapin, le ministre français des Finances, lui aussi, a défendu l'idée d'un accord dès ce lundi.

« La Grèce a fait des efforts considérables et c'est un peu étrange de lui demander toujours plus »,
a indiqué le locataire de Bercy, qui a dit
« comprendre »
la résistance grecque.

Cette position française semble ne pas s'imposer à l'Eurogroupe, ce qui permet de mesurer l'influence de Paris dans cette instance. En réalité, l'Allemagne qui a régulièrement fait savoir depuis quelques semaines qu'elle était prête à davantage de souplesse si la Grèce gardait sur son sol plus de migrants, ne semble pas vouloir bouger.

Pour le moment, aucun signe concret de bienveillance de la part de Berlin n'a été signalé. Bien au contraire. Wolfgang Schäuble, avant la réunion de l'Eurogroupe, s'est inquiété de la lenteur des mesures grecques, notamment la formation du fonds de privatisation. Et de conclure qu'il "n'y a que peu de chance qu'on parvienne ce soir à un accord."

Et Jeroen Dijsselbloem, le président de l'Eurogroupe, de prévenir qu'il fallait réaliser les mesures "bancaires" pour ne pas mettre en péril la recapitalisation des banques. Avant lui aussi d'exclure toute libération des 2 milliards d'euros ce lundi.

Marges de manœuvre réduites

Si l'alliance franco-hellénique ne permet pas de réduire les exigences ds créanciers dans les semaines à venir, le gouvernement grec n'aura guère de moyens de pression concrets. Si les créanciers maintiennent leur position, Alexis Tsipras devra choisir entre la soumission et la faillite. Il choisira sans doute la première. La Grèce doit en effet payer 1,2 milliard d'euros au FMI avant la fin décembre. Surtout, le programme accepte un déficit avant service de la dette de 0,5 % du PIB cette année, soit environ 900 millions d'euros.

Concrètement, ceci signifie que, si les 2 milliards d'euros ne sont pas versés, la Grèce devra renoncer à payer le FMI et sans doute faire des économies supplémentaires.

Compte tenu de la situation encore très fragile de l'économie hellénique, le gouvernement grec ne peut guère espérer engager une vraie résistance contre la volonté des créanciers, sauf à aggraver encore l'incertitude des agents économiques. Bref, la résistance grecque ne pourra guère durer.

Le choix du 13 juillet dans sa dure matérialité

Alexis Tsipras découvre donc concrètement le prix de son choix du 13 juillet. Il dépend de la bonne volonté des créanciers.

Si l'Eurogroupe entend les arguments de Michel Sapin, il peut obtenir gain de cause et sans doute, dans ce cas, l'Allemagne, cherchant à tout prix à freiner le flot des réfugiés, aura poussé à plus de flexibilité.

Mais les arguments propres à Alexis Tsipras et à la Grèce n'auront pas été entendus en tant que tels. La situation grecque joue désormais un rôle mineur dans les décisions des créanciers qui sont plus occupés à choisir sur la priorité de leurs propres intérêts. Sans compter que les créanciers tentent aussi d'arriver en position de force dans le cadre des négociations sur la dette. Un Tsipras trop discipliné serait bien trop en position de force. Il s'agit de poursuivre le "storytelling" de la Grèce rétive aux réformes pour ne pas accorder à Athènes ce qu'elle veut dans la renégociation de la dette.

http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-alexis-tsipras-deja-dos-au-mur-520890.html

 

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  • 3 weeks later...
  • 3 weeks later...

 

La bonne volonté du gouvernement grec n'aura pas duré une semaine. Lundi 14 décembre, un projet de « programme parallèle » a été soumis aux députés grecs. Ce programme avait pour but de compenser les mesures d'austérité réclamées par les créanciers et que le gouvernement avait fait adopter depuis juillet dernier. Ce jeudi 17 décembre, le texte a été retiré. Selon des médias grecs, la cellule technique de l'Eurogroupe, l'Euro working group (EWG) aurait rejeté ce programme. Un  rejet qui menaçait de compromettre la libération du milliard d'euros que le vote de mesures par la Vouli, le parlement grec, mardi, permettait d'envisager.

Fonctionnement normal du mémorandum

Pour ne pas prendre le risque de ne pas avoir cet argent, le gouvernement a donc fait marche arrière. Alexis Tsipras, le premier ministre grec, fait ici l'expérience concrète de l'application du troisième mémorandum qu'il a signé le 19 août dernier. Ce texte faisait explicitement référence à la nécessité pour l'exécutif hellénique de ne prendre aucune mesure budgétaire supplémentaire sans l'aval des créanciers. Privé de cet aval dans le cadre de son « programme parallèle », le gouvernement grec a dû logiquement renoncer à son projet.

Le détail du programme envisagé

Que voulait faire Alexis Tsipras ? Le texte comprenait plusieurs mesures. La première consistait à pouvoir donner une couverture médicale à ceux qui ne sont pas couverts par la sécurité sociale. Le gouvernement Tsipras entendait aussi développer dans les mairies et les préfectures de cellule de soutien aux « personnes vulnérables. » La soupe populaire payée par l'Etat devait être élargie et prolongée d'une année. Une « facture sociale » d'électricité, permettant des baisses pour les ménages les plus fragiles, était aussi envisagée. Enfin, dans l'éducation, Athènes voulait développer les classes de soutien.

Pourquoi les créanciers ne veulent pas de ce programme

L'Euro working group aurait évalué le coût de ce « programme parallèle » à un milliard d'euros. Un coût qui semble très élevé. En mars, un programme plus ambitieux de lutte « contre l'urgence humanitaire » avait été évalué à 200 millions d'euros. Ceci est d'autant plus étonnant que le gouvernement grec en novembre a affiché un excédent primaire de 4,4 milliards d'euros contre un objectif de 2,6 milliards d'euros. Autrement dit, le gouvernement d'Alexis Tsipras joue les bons élèves budgétaires et est en passe de faire mieux que les objectifs. Mais le mémorandum ne prévoit pas pour autant de « récompenser » ces « succès. » Toute mesure budgétaire doit avoir l'imprimatur des créanciers et si ces derniers jugent que des dépenses remettent en cause les objectifs à moyen terme, ils peuvent les refuser. Du reste, le mémorandum prévoit aussi qu'en cas de dépassement des objectifs, les excédents dégagés iront, pour un quart, au remboursement de la dette.

Des motivations politiques

En réalité, ce plan « parallèle » n'est pas du goût des créanciers qui avait déjà tenté en mars de bloquer l'adoption du premier texte sur l'urgence humanitaire. La raison en est fort simple. La logique du « programme » est de réduire les dépenses sociales afin d'ancrer la baisse des dépenses publiques, mais aussi de favoriser la compétitivité. Ces dépenses sont jugées inutiles et contre-productives de ce point de vue. Mais l'objectif est aussi politique : avec ce « programme parallèle », Alexis Tsipras tentait de rassurer sa base électorale sur sa capacité à « compenser » la dureté des mesures adoptées et qui restent à adopter, notamment la très douloureuse réforme des retraites à venir.

En coupant ainsi à Alexis Tsipras toute possibilité de « servir sa base », les créanciers prouvent que, malgré la très bonne volonté de ce gouvernement, le combat politique n'est pas terminé. Les créanciers ont dû, il est vrai, négocier ferme sur la question des expulsions des résidences principales et sur la question des créances douteuses des banques. Les créanciers entendent logiquement ne faire aucun « cadeau » au gouvernement grec. En bloquant ce programme, ils montrent l'étendu de leur pouvoir et affirment ainsi qu'ils sont les vrais maîtres de la Grèce. Du reste, le ministre allemand Wolfgang Schäuble, a fait savoir voici peu qu'il refusait la demande d'Alexis Tsipras de se passer du FMI dans le programme.

Bonne ou mauvaise nouvelle ?

Ce retrait du « programme parallèle » met en lumière la quasi-inexistence de toute marge de manœuvre pour Alexis Tsipras. Est-ce une mauvaise nouvelle pour lui ? Sans doute, car sa capacité d'action est nulle et cela nuit à son discours de « bouclier » contre l'austérité qu'il porte depuis la signature du mémorandum. Mais cette impuissance peut aussi l'absoudre d'une partie de la responsabilité qui, de fait, se reporte sur les créanciers. Elle pourrait aussi justifier la volonté d'Alexis Tsipras d'en finir le plus rapidement possible avec le programme afin de reprendre une certaine liberté d'action. Un pari à haut risque, car l'effet des mesures prises ne s'est pas encore fait sentir sur l'économie du pays qui absorbe encore difficilement  le choc de la crise de juillet dernier.

http://www.latribune.fr/economie/union-europeenne/grece-alexis-tsipras-renonce-a-son-plan-anti-austerite-537005.html

 

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  • 4 months later...

http://rue89.nouvelobs.com/2016/05/08/acheter-internet-nouveau-casse-tete-grec-263889

Réservations de billets d’avion, commandes de livres, de vêtements... En Grèce, acheter sur Internet est devenu un enfer. Et pour cause : les cartes bancaires sont rejetées une fois sur deux par les sites de vente en ligne.
[..]
Le contrôle des capitaux instauré depuis juillet dernier continue de paralyser le quotidien. Destiné à protéger les banques d’une vague de retraits massifs – ces derniers sont limités à 480 euros par semaine – il sert aussi à éviter la fuite des capitaux hors de Grèce.
 
Résultat, les paiements, les virements et les transferts à l’étranger sont interdits dans la plupart des cas. En toute logique, les paiements émanant de cartes bleues hellènes aussi. Une discrimination à l’achat qui ne fait qu’empirer la situation déjà fragile des ménages dans le pays.

[..]

Selon un récent sondage du Centre Européen des Consommateurs en Grèce, les cartes nationales sont rejetées une fois sur deux par les sites de vente en ligne. Pire : 30% des consommateurs se sont vu refuser une livraison en Grèce et 44% d’entre eux ont constaté une augmentation des prix pendant le remplissage du formulaire, après avoir précisé leur position géographique.

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