Aller au contenu

Royaume-Uni & the Skeleton in the Cupboard


Messages recommandés

Les grands démocrates britanniques n’aiment ni les référendums ni les élections 

 

Le Monde - Brexit : les députés britanniques votent contre une sortie sans accord de l’Union européenne
 
Ce vote constitue un nouveau revers pour le premier ministre britannique, Boris Johnson, qui devrait proposer la tenue d’élections anticipées le 15 octobre.

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/09/04/brexit-la-controversee-suspension-du-parlement-declaree-legale-par-une-cour-ecossaise_5506309_3210.html

  • Yea 1
Lien vers le commentaire

Historiquement, appeler des élections était la prérogative du PM. Depuis 2011 et Cameron ce n'est plus le cas :  le FixeFixed Term Parliament Act implique que les élections ont lieu tous les 5 ans, sauf si :

  • un vote de "no confidence" passe (équivalement d'une motion de censure en France ?)
  • les 2 tiers du Parlement approuvent.

Je pense que cet Act est une erreur qui méconnait la nature du système de Westminster. Le chaos autour de Brexit semble aller dans mon sens...

 

 

Comme prévu, cela a été mis en échec par l'opposition hier qui s' est abstenu, empêchant 

le quorum des 2/3 (selon toute vraisemblance, une élection pre Brexit résulterait en une défaite de Corbyn). Ce qui ne manque pas de sel : ils réclament une élection depuis 2 ans et "le PM n'a pas été élu" était un de leur slogan récurrent ?

Lien vers le commentaire
Il y a 15 heures, Tramp a dit :

Les grands démocrates britanniques n’aiment ni les référendums ni les élections.

 

Du coup la situation est complètement bloquée. Ils ne peuvent même plus trancher le problème par de nouvelles élections.

 

Quand je vois ça je trouve le droit de dissolution du président français plus sympathique dit donc. 

 

Que peut faire Johnson maintenant ? Démissionner ? Gouverner en reportant la date du Brexit à un point indéterminé, au risque de renier ses propres engagements ?

Lien vers le commentaire

Il reste toujours au gouvernement la possibilité de ne pas demander de report ou d'y opposer leur veto au conseil de l'UE.

Démocratiquement, Johnson respecte les engagements sur lesquels il a été élu ainsi que la volonté du peuple telle qu'exprimée lors du référendum. Mais il chie sur la constitution.

Lien vers le commentaire
il y a 10 minutes, Tramp a dit :

Comment ca ?

Le parlement a voté (juste les commons pour l'instant mais ça devrait passer) pour obliger le PM à aller requérir une extension du Brexit. Le PM est censé suivre les ordres du parlement.

Lien vers le commentaire
il y a 5 minutes, Neomatix a dit :

Le parlement a voté (juste les commons pour l'instant mais ça devrait passer) pour obliger le PM à aller requérir une extension du Brexit. Le PM est censé suivre les ordres du parlement.

 

Donc pour le moment il n’est pas sensé faire quoi que ce soit.

Lien vers le commentaire

J'ai déjà eu l'occasion d'écrire (notamment sur mon blog) que si le Brexit traîne depuis aussi longtemps, c'est parce que les fils de chiennes d'antidémocrates européistes (pléonasme) caressent le rêve humide de faire revoter les Britanniques. Hé bien, il y a un qui vient de se faire éjecter du Parti conservateur et qui avoue sans aucune honte cette arrière-pensée.

Et bien évidemment nos magnifiques démocrates de gauche n'ont aucun problème avec ça:

 

« Ce que nous pouvons espérer alors, c’est que le Conseil européen nous accorde cette extension, sachant que nous pourrons leur garantir qu’un événement démocratique - élections, référendum - se produira avant la fin de cette période d’extension. »

-Dominic Grieve, Entretien avec Sonia Delesalle-Stolper, 5 septembre 2019 : https://www.liberation.fr/planete/2019/09/05/brexit-les-parlementaires-rebelles-n-ont-plus-rien-a-perdre_1749583

 

Comme disait le président de la Commission européenne: « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens »  (Jean-Claude Juncker, Le Figaro, janvier 2015).

Lien vers le commentaire

Je ne comprends pas l'excitation qu'il y a autour de cette suspensions du parlement.

Surtout les critiques qui viennent de France, aka le pays où le 49,3 est utilisé pour obliger la majorité à voter comme le gouvernement et à fermer les discussions avec opposition et le pays dont le régime actuel a été fondé par un général qui a utilisé les pleins pouvoirs (qui peuvent toujours être utilisé avec l'article 16) et qui a utilisé le référendum pour pouvoir être élu au suffrage universel tout en contournant le parlement. En terme de contournement du législatif et de concentration du pouvoir au mains de législatif la France fait couramment pire que Johnson.

A entendre les commentateurs Johnson c'est Poutine.

 

Il y a 6 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

J'ai déjà eu l'occasion d'écrire (notamment sur mon blog) que si le Brexit traîne depuis aussi longtemps, c'est parce que les fils de chiennes d'antidémocrates européistes (pléonasme) caressent le rêve humide de faire revoter les Britanniques. Hé bien, il y a un qui vient de se faire éjecter du Parti conservateur et qui avoue sans aucune honte cette arrière-pensée.

Et bien évidemment nos magnifiques démocrates de gauche n'ont aucun problème avec ça:

 

« Ce que nous pouvons espérer alors, c’est que le Conseil européen nous accorde cette extension, sachant que nous pourrons leur garantir qu’un événement démocratique - élections, référendum - se produira avant la fin de cette période d’extension. »

-Dominic Grieve, Entretien avec Sonia Delesalle-Stolper, 5 septembre 2019 : https://www.liberation.fr/planete/2019/09/05/brexit-les-parlementaires-rebelles-n-ont-plus-rien-a-perdre_1749583

 

Comme disait le président de la Commission européenne: « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens »  (Jean-Claude Juncker, Le Figaro, janvier 2015).

 

Il ne veulent pas tant que ça les éléctions, vu que l'idée d'éléctions anticipés par Johnson ont été rejeté (normal vu que les sondages donne gagnant BoJo).

Lien vers le commentaire
Il y a 11 heures, Zagor a dit :

Surtout les critiques qui viennent de France, aka le pays où le 49,3 est utilisé pour obliger la majorité à voter comme le gouvernement et à fermer les discussions avec opposition et le pays dont le régime actuel a été fondé par un général qui a utilisé les pleins pouvoirs (qui peuvent toujours être utilisé avec l'article 16) et qui a utilisé le référendum pour pouvoir être élu au suffrage universel tout en contournant le parlement. En terme de contournement du législatif et de concentration du pouvoir au mains de législatif la France fait couramment pire que Johnson.

 

Il y a davantage de cohérence que tu ne le crois car les européistes et les centristes anti-eurosceptiques ont des sentiments plus que froids sur le gaullisme et les institutions de la 5ème république (ce qui est normal vu les sentiments de de Gaulle sur la construction européenne). Le Point n'expliquait-il pas il y a quelques années qu'il faudrait revenir à une nomination du président par les parlementaires ? Et ce sont les mêmes (Libération, Le Monde, etc) qui ont vomis sur Chirac à cause de l'organisation du référendum de 2005 et son résultat absolument insatisfaisant. D'ailleurs Le Monde a récemment publié une enième tribune d'un enième expert (en l'occurrence Jean Tirole) expliquant que les référendums étaient vraiment dangereux et qu'il fallait arrêter d'en faire. 

 

Et d'ailleurs en ce moment Johnson est dans une situation digne de mongénéral :

 

« Ce qu’on voit en Grande Bretagne, c’est une situation limite ou la volonté du peuple – tel qu’il a été exprimé par le référendum – et les intérêts de la classe parlementaire sont en opposition frontale. La position de Johnson est claire : le peuple a voté pour sortir de l’UE, et il faut donc sortir. Et puisque l’UE n’accepte pas après de longues négociations que la sortie se fasse dans de bonnes conditions (ce dont le Parlement convient, puisqu’il a rejeté l’accord proposé par l’UE) il ne reste qu’à sortir sans accord. En proposant la dissolution d’un Parlement qui n’a pas réussi depuis des mois à se mettre d’accord sur les conditions de sortie de l’UE, la Boris Johnson est une position gaullienne : « si vous n’êtes pas d’accord avec moi, laissons le peuple trancher ». En refusant cette consultation, l’opposition pro-européenne montre sans ambiguïté son visage : ce n’est pas au peuple de décider, mais à ceux qui savent ce qui est bon pour lui. » -Le blogueur « Descartes », 5 septembre 2019, descartes-blog.fr/2019/08/23/non-devoir-de-vacances/

Lien vers le commentaire
il y a 25 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Et d'ailleurs en ce moment Johnson est dans une situation digne de mongénéral

 

Tellement que je parierais que son objectif est surtout de se débarrasser du DUP pour accepter la première mouture de l'accord avec marché commun jusqu'en mer d'Irlande :D .

 

Je vous ai compris !

Lien vers le commentaire
il y a 14 minutes, Bézoukhov a dit :

 se débarrasser du DUP

 

Qu'est-ce ?

 

Sinon, je continue d'étudier les positions des libertariens sur le Brexit ; Ryan Bourne du Cato Institute a écrit plusieurs articles pro-Leave, notamment: https://www.cato.org/blog/new-brexit-referendum-would-indeed-be-betrayal-first

 

https://www.cato.org/publications/commentary/inflexible-yes-extreme-no-why-hard-brexiteers-are-sticking-their-guns

 

Lien vers le commentaire
Il y a 6 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Et d'ailleurs en ce moment Johnson est dans une situation digne de mongénéral :

 

 

J'ai souvenir que Thatcher revendiquait une certaine filiation avec De Gaulle sur les questions européennes.

Par contre ce n'est pas ses positions sur l'Europe qui ont conduit Thatcher à sa perte?

 

 

 

Lien vers le commentaire
Il y a 6 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Il y a davantage de cohérence que tu ne le crois car les européistes et les centristes anti-eurosceptiques ont des sentiments plus que froids sur le gaullisme et les institutions de la 5ème république (ce qui est normal vu les sentiments de de Gaulle sur la construction européenne). Le Point n'expliquait-il pas il y a quelques années qu'il faudrait revenir à une nomination du président par les parlementaires ? Et ce sont les mêmes (Libération, Le Monde, etc) qui ont vomis sur Chirac à cause de l'organisation du référendum de 2005 et son résultat absolument insatisfaisant. D'ailleurs Le Monde a récemment publié une enième tribune d'un enième expert (en l'occurrence Jean Tirole) expliquant que les référendums étaient vraiment dangereux et qu'il fallait arrêter d'en faire. 

 

 

Je suis d'accord néanmoins, je pense qu'il faut balayer devant sa porte avant d'aller critiquer les autres.

C'est quand même fou cette capacité qu'on les européens continentaux de critiquer les régimes anglosaxons (Etats-Unis /Royaume-Uni) alors que ces derniers ne sont jamais tombé dans la dictature ces deux derniers siècle contrairement aux pays d'Europe continentale.

Lien vers le commentaire
Le 07/09/2019 à 18:07, Johnathan R. Razorback a dit :

Comme disait le président de la Commission européenne: « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens »  (Jean-Claude Juncker, Le Figaro, janvier 2015).

 

Disons que c'est un peu compliqué de faire l'Histoire dans l'ère post-historique.

 

Bon, sinon, je commence à avoir du mal à prévoir la suite :D . On a un Parlement qui prend les commandes pour ne surtout rien faire, ou alors faire ce que contre quoi ses électeurs s'opposent... Personne ne peut dissoudre... Je suppose que le seul choix de Johnson, c'est de rester jusqu'au 20 Octobre, de troller à mort en disant que l'UE refuse toutes ses propositions, qu'il ne se voit pas continuer comme ça et de démissionner. Le Parlement nommera un libdem pour aller demander un report à l'UE, puis sera dissout et Johnson gagnera les élections en novembre haut la main...

Lien vers le commentaire
il y a 5 minutes, Bézoukhov a dit :

 

Disons que c'est un peu compliqué de faire l'Histoire dans l'ère post-historique.

 

Bon, sinon, je commence à avoir du mal à prévoir la suite :D . On a un Parlement qui prend les commandes pour ne surtout rien faire, ou alors faire ce que contre quoi ses électeurs s'opposent... Personne ne peut dissoudre... Je suppose que le seul choix de Johnson, c'est de rester jusqu'au 20 Octobre, de troller à mort en disant que l'UE refuse toutes ses propositions, qu'il ne se voit pas continuer comme ça et de démissionner. Le Parlement nommera un libdem pour aller demander un report à l'UE, puis sera dissout et Johnson gagnera les élections en novembre haut la main...

 

Il y a  un parallélisme avec la situation italienne. Johnson étant toute fois plus populaire que Salvini.

Ceci dit on trouve des critiques similaires envers Salvini, sur le fait qu'il veut des éléctions anticipés (il y a clairement d'autre points à critiquer chez lui que ça).

Lien vers le commentaire
Il y a 7 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Qu'est-ce ?

 

Sinon, je continue d'étudier les positions des libertariens sur le Brexit ; Ryan Bourne du Cato Institute a écrit plusieurs articles pro-Leave, notamment: https://www.cato.org/blog/new-brexit-referendum-would-indeed-be-betrayal-first

 

https://www.cato.org/publications/commentary/inflexible-yes-extreme-no-why-hard-brexiteers-are-sticking-their-guns

 

 

Génération Libre (enfin Gaspard Koenig) tire par contre  boulet rouge sur Johnson. Après GenLib sur les sujets de l'UE c'est un peu le porte parole de l'ALDE.

Je n'ai malheureusement pas le lien de ces tribunes car il n'est plus sur Facebook et twitter (je les vois sur linkedin).

 

 

Pour la France, je sens qu'elle va se faire calmer par ses voisins.

Lien vers le commentaire
il y a 3 minutes, Zagor a dit :

Ceci dit on trouve des critiques similaires envers Salvini, sur le fait qu'il veut des éléctions anticipés (il y a clairement d'autre points à critiquer chez lui que ça).

 

C'est un peu différent du point de vue politique parce qu'au Royaume-Uni, c'est nouveau, alors qu'en Italie, on est plutôt dans une sorte de normalisation par rapport à l'histoire politique du pays.

Et Johnson doit absolument se maintenir au pouvoir à court terme ; au fond, Salvini, je pense que ça l'arrange bien d'éviter les négociations avec l'UE pour revenir plus fort dans un an...

 

il y a 4 minutes, Zagor a dit :

Génération Libre (enfin Gaspard Koenig) tire par contre  boulet rouge sur Johnson. Après GenLib sur les sujets de l'UE c'est un peu le porte parole de l'ALDE.

 

Ah, cet article magnifique du "je me sens très britannique mais j'ai pas demandé la nationalité parce que je suis pas royaliste" :icon_ptdr: . Ca me fait penser aux gens qui adorent les Etats-Unis après avoir vu seulement Manhattan.

Lien vers le commentaire
il y a une heure, Zagor a dit :

Par contre ce n'est pas ses positions sur l'Europe qui ont conduit Thatcher à sa perte ?

 

Oui, la démission de Thatcher doit beaucoup à son souverainisme, intolérable à ceux qui voulaient que l'UE deviennent autre chose qu'un vaste espace de libre-circulation des biens et des personnes. 

 

 

 

« Dans les premiers mois de l’année 1987, le peuple britannique prit soudainement conscience des transformations profondes de son économie. Le « thatchérisme » offrait des résultats étonnants.

 

 

La présence menaçante des syndicats avait été dissipée. Son Gouvernement avait vendu les entreprises d’Etat : British Steel, British Leyland, British Airways et British Telecom. Le résultat de ces privatisations avait été un coup de fouet extraordinaire à la productivité. British Steel, en réduisant sa force de travail des deux tiers tout en produisant la même quantité d’acier, était en passe de devenir en 1988 l’entreprise d’acier la plus efficace au monde.
 

 

 

Après des années de déclin, la City de Londres avait connu sa révolution électronique, à l’occasion du « Big Bang » qui la rétablissait comme l’un des trois centres financiers dominants de la planète. A travers le globe, du pétrole aux produits pharmaceutiques en passant par l’ingénierie civile et les télécommunications, l’industrie britannique prouvait qu’elle était capable de lutter contre n’importe quel compétiteur. Dans le pays, une renaissance de l’inventivité britannique et de l’esprit d’enteprise avait créé des centaines de milliers de PME. Les causes de cette renaissance étaient entièrement endogènes et n’avaient rien à voir avec la participation de l’Angleterre au marché commun. » (p.371)



« [Thatcher] était déterminée à « brandir le drapeau de la souveraineté nationale, du libre-échange et de la libre entreprise ». En ceci, elle savait qu’elle serait isolée au sein de la Communauté […] Ainsi débuta une guerre d’usure marquant les trois dernières années de son Gouvernement. » (p.372-373)



« Au G7 de Toronto le 18 juin 1988, [Thatcher] réaffirma à Kohl son "hostilité éternelle" au concept même d'une banque centrale européenne. » (p.379)



Pour [Thatcher], Delors "s'était détaché de sa laisse de fonctionnaire pour devenir un porte-parole politique avoué du fédéralisme". Le moment de "frapper" contre ce qu'elle considérait être "l'érosion de la démocratie par la centralisation et la bureaucratie" était venu pour proposer une vision alternative de l'avenir de l'Europe. Elle fit dresser une liste précise des empiétements de la Commission dans de nombreux domaines, notamment la culture, l'éducation, la santé et la sécurité sociale. [...]
Ce fut son célèbre discours de Bruges [...] le 20 septembre 1988, dans le grand hall du Collège d'Europe de Bruges, au cœur même de l'eurofédéralisme. Afin de souligner qu'elle voulait y parler de la civilisation européenne au sens large, sans réduire l'Europe à la Communauté, elle déclara:
"L'Europe n'est pas la création du traité de Rome. De même que l'idée européenne n'est pas la propriété d'un groupe ou d'une institution. Nous autres, Britanniques, sommes aussi bien les héritiers de la culture européenne que n'importe quelle autre nation. Nos liens avec le reste de l'Europe, le continent de l'Europe, ont été le facteur dominant dans notre histoire. Pendant près de trois cents ans, nous fîmes partie de l'Empire romain et nos cartes dessinent encore les lignes droites des routes que les Romains bâtirent. Nos ancêtres -celtes, saxons et danois- venaient du continent."
Prenant de la hauteur, elle rappela à son auditoire que l'Europe incluait aussi les pays à l'est du Rideau de fer.
"Nous devons toujours regarder en direction de Varsovie, de Prague et de Budapest et y voir de grandes cités européennes. [...] Il est ironique qu'au moment où ces pays, tout comme l'URSS, qui ont tenté de tout gérer de manière centralisée, apprennent que le succès naît de la répartition du pouvoir et des décisions à la périphérie, que certaines personnes au sein de la Communauté veuillent suivre le chemin inverse. Nous n'avons pas repoussé avec succès les frontière de l'Etat en Angleterre pour nous les voir réimposées à un niveau européen, avec un super-Etat européen exerçant une nouvelle domination de Bruxelles."
En sus, il existait, écrivit-elle, des raisons échappant au domaine économique stricto sensu pour conserver la souveraineté. Elle présenta sa vision pour l'avenir:
"Une coopération active et volontaire entre des Etats souverains indépendants est la meilleure manière de construire une Communauté européenne réussie [...] L'Europe sera plus forte justement parce qu'elle intégrera la France en tant que France, l'Espagne en tant qu'Espagne, l'Angleterre en tant qu'Angleterre, chacune avec ses propres coutumes, ses propres traditions et sa propre identité. Ce serait folie de les forcer à adopter une sorte de kit identitaire pour développer une personnalité européenne".
Thatcher reconnaît n'avoir pas anticipé la fureur que suscita son discours. [...]
Thatcher avait semé à Bruges les graines de la division à l'intérieur de son propre parti, pour le conduire au bord de l'autodestruction
." (p.383-388)



"Les Conservateurs avaient leurs propres problèmes intérieurs. L'impôt par capitation suscitait le mécontentement provoquant une émeute autour de Trafalgar Square le 31 mars. Le parti fit une contre-performance aux élections locales. Ces événements, montés en épingle par les europhiles du Parti, diffusaient l'idée que "Thatcher doit partir" [...]
Thatcher était de plus en plus isolée.
Son ministre du Commerce et de l'industrie, Nicholas Ridley, accorda au jeune rédacteur en chef du Spectator -Dominic Lawson, fils de Nigel- une entrevue particulièrement franche sur les questions européennes. Lors de cet entretien, publié le 13 juillet 1990, il fit remarquer entre autres que "Je n'ai rien contre le fait d'abandonner une partie de ma souveraineté. Mais pas à ces types. Vous pourriez aussi bien la donner à Adolf Hitler, franchement". Le scandale fut tel que Ridley fut poussé à la démission, ce qui priva Thatcher de son dernier soutien au sein de son cabinet. Le 30 juillet, Ian Gow, son ami de longue date et fidèle allié politique, fut assassiné lors d'un attentat de l'IRA à la voiture piégée. [...]
A la manière d'un infidèle embrassant la foi chrétienne sous la menace d'une mort atroce, Thatcher accepta que l'Angleterre rejoigne le Serpent monétaire. [...]
La décision [...] rencontra immédiatement un bon écho au sein du Labour, des Démocrates libéraux, des syndicats et de la Confederation of British Industry. Seul Delors était furieux. Sa principale préoccupation était de se débarrasser de sa plus formidable ennemie: la seule qui pouvait mettre en cause ses plans pour un nouveau traité
." (p.404-405)




"Heseltine lança sa campagne pour s'emparer de la direction, plongeant le Parti conservateur parlementaire dans le désarroi. Pendant des jours, les médias se repurent du spectacle des députés tory qui plongeaient leur poignard dans le dos de la femme dont la force de personnalité et de conviction les avait dominés pendant si longtemps. Emma Nicholson, Hugh Dykes et Peter Temple-Morris furent les plus carnassiers dans cette curée des européistes. Sept ans plus tard, ils étaient tous dans d'autres partis.
Après avoir battu Heseltine avec seulement 204 votes contre 185 au premier tour, Thatcher sentit qu'il ne lui restait pas d'autre option que la démission, ce qu'elle fit le 22 septembre 1990. Lorsque la nouvelle retentit, Heath appela son bureau en s'exclamant joyeusement: "C'est la fête ! C'est la fête" et il sabla le champagne. Heseltine, qui avait porté l'estocade, ne devait pas obtenir le poste. La place lui fut arrachée par John Major, le poulain de Thatcher.
Howe avait obtenu précisément ce qu'il avait espéré. Dans la dernière page de ses mémoires, il relève à quel point il souhaitait "transformer les politiques et non pas le chef. Mais si cela signifiait que le chef devait partir, qu'il en soit ainsi. Je ne pas le moindre regret d'avoir résolu le conflit de loyauté de cette manière.".
" (p.415-416)




"Thatcher fit une contribution éclairante [lors du débat aux Communes des 20 et 21 novembre, relatif au futur traité de Maastricht]. En s'emparant de l'idée de Tony Benn d'un référendum sur la monnaie unique, elle souligna que si, à l'avenir, les trois partis politiques principaux devaient s'accorder sur l'Union monétaire, le peuple britannique n'aurait pas voix au chapitre sur cette question. Pourtant, les implications constitutionnelles étaient sérieuses. En citant le grand théoricien constitutionnaliste A. V. Dicey, elle estima qu'il serait "nécessaire de tenir un référendum". "Il faut laisser le peuple s'exprimer", conclut-elle. Hurd, Kenneth Clarke et Michael Portillo n'étaient pas d'accord." (p.431)



-Christopher Booker & Richard North, La Grande Dissimulation, L'Artilleur, coll. "Interventions", 2016 (2003 pour la première édition anglaise), 832 pages
 

 

Sinon il y a beaucoup d'articles libertariens pro-Brexit sur le site "Libertarian Home", notamment: https://libertarianhome.co.uk/2016/06/20/the-eu-is-the-wrong-tool-to-defeat-nationalism/


https://libertarianhome.co.uk/2016/06/22/mark-littlewood-brexit-the-only-option-for-a-shot-at-liberty/

(Littlewood étant le président de l'Institute for Economic Affairs. Entre lui et Bourne, ça fait au moins deux think thank libéraux qui soutiennent le Brexit. Entre ça et les Brexiters de gauche, ça relativise grandement l'idée d'un camp du Leave avant tout motivé par l'anti-immigrationnisme. Évidemment, tout ça n'existe pas dans la couverture médiatique française du sujet. On continue de nous expliquer que vouloir sortir de l'UE est ontologiquement une idée d'extrême-droite...). 


https://libertarianhome.co.uk/2016/06/23/three-reasons-to-brexit/

 

 

  • Yea 3
  • Post de référence 2
Lien vers le commentaire
Il y a 12 heures, Bézoukhov a dit :

 

 

Ah, cet article magnifique du "je me sens très britannique mais j'ai pas demandé la nationalité parce que je suis pas royaliste" :icon_ptdr: . Ca me fait penser aux gens qui adorent les Etats-Unis après avoir vu seulement Manhattan.

 

Je vois pas trop le problème avec ça. Je suis sûr que plein d’individus qui ont fait les Etats-Unis n’ont connu que Manhattan ou Los Angeles. 

Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...