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Politique de l'offre ou politique de la demande?


Arto

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Bonjour

 

Dans le débat public aujourd'hui on entend beaucoup parler de l'opposition entre une politique de l'offre et celle de la demande. Surtout en matière de lutte contre le chômage. La politique de la demande, issue des travaux de Keynes, consiste a soutenir la demande, et la consommation intérieur par des politiques actives de redistribution pour que la demande effective, la demande anticipée par l'entrepreneur, soit de bonne qualité. Le but de cette politique serait que l'entrepreneur puisse anticiper que son carnet de commande soit rempli...ainsi il pourrait engager des personnes pour faire face a cette demande accrue.

 

La politique de l'offre consiste a soutenir les entreprises par exemple en baissant leur impôts. 

 

Alors qu'il ne fait pas de doute que le plupart ici sont des apôtres d'une politique de l'offre, je me demandais comment argumenter avec un tenant d'une politique de la demande? J'aimerais aussi savoir si, selon vous, il s'agit d'une question idéologique? 

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Bonjour

Dans le débat public aujourd'hui on entend beaucoup parler de l'opposition entre une politique de l'offre et celle de la demande. Surtout en matière de lutte contre le chômage. La politique de la demande, issue des travaux de Keynes, consiste a soutenir la demande, et la consommation intérieur par des politiques actives de redistribution pour que la demande effective, la demande anticipée par l'entrepreneur, soit de bonne qualité. Le but de cette politique serait que l'entrepreneur puisse anticiper que son carnet de commande soit rempli...ainsi il pourrait engager des personnes pour faire face a cette demande accrue.

La politique de l'offre consiste a soutenir les entreprises par exemple en baissant leur impôts.

Alors qu'il ne fait pas de doute que le plupart ici sont des apôtres d'une politique de l'offre, je me demandais comment argumenter avec un tenant d'une politique de la demande? J'aimerais aussi savoir si, selon vous, il s'agit d'une question idéologique?

C'est pas tellement "les entreprises " que la politique de l'offre tient à soutenir mais plutôt laisser tout un chacun épargner plus et placer son argent dans l'économie, permettant ainsi de mettre des capitaux à disposition pour investir
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J'aimerais aussi savoir si, selon vous, il s'agit d'une question idéologique? 

 

Je ne pense pas. Les promoteurs du Keynésianisme (ou politique de la demande) sont réellement persuadés des bienfaits de leur théorie.

Pour avoir discuté avec un keynésien récemment, le gars me soutenait dur comme fer que le gouvernement était capable de calculer avec précision où injecter du pognon pour arriver au bonheur global.

Même au lycée (pourtant privé dans mon cas) on nous bassinait avec le "New Deal" et comment FDR c'était un génie-altruiste-gentil. Tant qu'on aura des pseudo-preuves que ça marche, avec tous les graphiques, exemples (soigneusement choisis) et manipulations linguistiques (notamment le Abenomics qui est associé au Reaganomics en cours de géo, true story), il y aura toujours des clampins pour croire que ça marche.

Alors quand en éco on te parle de la "synthèse néo-classique", et on te donne des rédacs du style "pourquoi c'est génial ?", faut pas s'étonner que les gens sont des quiches en économie sans aucun esprit critique.

Bon, là je m'égare.

 

Donc le keynésianisme est, pour ses adeptes, un positionnement pragmatique, pas la résultante d'une idéologie. Bien souvent on croise des keynésien qui n'ont rien de SJW mais qui veulent le "bonheur global" en étant persuadé que le gouvernement est capable de l'offrir seul en menant les politiques adéquates.

 

 

Pour argumenter, il n'y pas grand chose. Vu que c'est une position pragmatique, se baser sur les faits, les pseudo-réussites Keynésiennes. Par exemple le Japon, en échec total après 9001 politiques de relances ; la crise de 2008, toujours palpable malgré les politiques de relance diverses (encore plus palpable à cause des dettes énormes qu'elles ont engendré d'ailleurs). Si tu n'as pas peur du point Godwin il y a le nazisme qui a mené l'Etat Allemand à une grosse faillite et qui ne pouvait financer ses politiques keynésiennes que grâce à la rançon demandée aux pays vaincus (2 fois le dernier budget de l'Etat).

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La politique de la demande consiste à inciter les gens à consommer davantage de biens. Or, la quantité de biens à consommer à un moment donné est limitée. Donc au mieux ça revient à pisser dans un violon, et au pire à augmenter l'inflation.

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La base de la théorie keynésienne c'est pas justement que la hausse de la demande entraîne une hausse de la production ?

En fait ma question est la suivante : qu'est-ce qui démonte cette affirmation keynésienne ? Par quel mécanisme précis ? Loi de Say ?

La question est basique mais c'est sur certains points très basiques que je suis justement un peu confus.

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Les politiques de redistribution n'augmentent pas la demande agrégée, elles la redistribuent en faveur de certains biens et services aux dépends d'autres. À la rigueur, si l'État a un pouvoir d'endettement supérieur aux acteurs privés, il peut s'endetter pour augmenter la demande globale. Ça va augmenter plus ou moins la production (en fonction de si ça vaut le coup ou pas d'embaucher de nouvelles personnes, de nouvelles machines ou de lancer un nouveau concurrent etc.) à l'instant T mais ça ne va pas régler le problème. Le problème du cycle économique c'est que ce qui est produit n'est pas ce que les consommateurs veulent. Donc dès que la politique de la demande s'arrête, les business se retrouvent dans la même situation qu'avant ou si la politique de la demande continue, on ne fait que subventionner des productions qui ont une plus faible valeur relativement à ce que le marché aurait produit autrement et donc on appauvrit la population.

  • Yea 1
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Je ne pense pas. Les promoteurs du Keynésianisme (ou politique de la demande) sont réellement persuadés des bienfaits de leur théorie.

Pour avoir discuté avec un keynésien récemment, le gars me soutenait dur comme fer que le gouvernement était capable de calculer avec précision où injecter du pognon pour arriver au bonheur global.

Même au lycée (pourtant privé dans mon cas) on nous bassinait avec le "New Deal" et comment FDR c'était un génie-altruiste-gentil. Tant qu'on aura des pseudo-preuves que ça marche, avec tous les graphiques, exemples (soigneusement choisis) et manipulations linguistiques (notamment le Abenomics qui est associé au Reaganomics en cours de géo, true story), il y aura toujours des clampins pour croire que ça marche.

Alors quand en éco on te parle de la "synthèse néo-classique", et on te donne des rédacs du style "pourquoi c'est génial ?", faut pas s'étonner que les gens sont des quiches en économie sans aucun esprit critique.

Bon, là je m'égare.

 

Donc le keynésianisme est, pour ses adeptes, un positionnement pragmatique, pas la résultante d'une idéologie. Bien souvent on croise des keynésien qui n'ont rien de SJW mais qui veulent le "bonheur global" en étant persuadé que le gouvernement est capable de l'offrir seul en menant les politiques adéquates.

 

 

Pour argumenter, il n'y pas grand chose. Vu que c'est une position pragmatique, se baser sur les faits, les pseudo-réussites Keynésiennes. Par exemple le Japon, en échec total après 9001 politiques de relances ; la crise de 2008, toujours palpable malgré les politiques de relance diverses (encore plus palpable à cause des dettes énormes qu'elles ont engendré d'ailleurs). Si tu n'as pas peur du point Godwin il y a le nazisme qui a mené l'Etat Allemand à une grosse faillite et qui ne pouvait financer ses politiques keynésiennes que grâce à la rançon demandée aux pays vaincus (2 fois le dernier budget de l'Etat).

 

Je ne pense pas.

 

Moi je pense que si. D'un côté nous avons des keynesiens, et donc des socialistes, qui ne croient pas au vertu du marché, et donc il faut redistribuer, corriger pour résorber le chômage. C'est un peu ce que fait le gouvernement en ce moment avec les contrats aidés. (100000 de plus il me semble). De l'autre côté nous avons les tenants de l'offre qui stipulent la création d'un véritable marché du travail.

 

C'est un véritable bataille idéologique  qui se joue. Le problème sans doute, en France, c'est que nous avons un régime socialiste hybride avec un peu de marché, beaucoup d’interventionnisme.... 

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Politique de l'offre ou politique de la demande, tout ce que je retiens c'est le mot "politique".

 

Conséquemment, on va saccager l'offre et la demande dans tous les cas.

 

Voilà, c'est comme "politique monétaire" et le reste. L'argent n'est pas un outil politique, l'économie n'est pas un outil politique, et lorsqu'on les détourne et les contrôle à des fins de pouvoir pour soi disant obtenir "l'intérêt général", on ne peut que déséquilibrer un équilibre déjà précaire, avec les conséquences que l'on connaît.

 

Arto, que pense ton prof de la situation au Vénézuéla et en Argentine ? Sur le papier, avec un Etat qui planifie soigneusement tout, ça devrait être le paradis et personne ne devrait manquer de rien, non ?

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Je ne suis pas économiste.

Toutefois, intuitivement, le keynésianisme me semble limiter par trois phénomènes :

 

- l'existence d'une économie ouverte. Soutenir la consommation entraîne une hausse de la consommation des biens. Lorsque ces biens sont produits en Chine, il ne paraît pas acquis a priori que consommer chinois stimule l'emploi en France. 

Ce raisonnement-ci implique souvent une réponse protectionniste ("oui mais yaka fermer les frontières et là, ça va marcher"). A cette réponse protectionniste, il conviendra de faire remarquer que nous importons dans une large mesure nos matières premières et un certain nombre de biens de consommation. Si le gars est vaguement cohérent, il devrait reconnaître que le protectionnisme ne peut fonctionner que si on ne dépend pas des échanges extérieurs pour nos matières premières (et, à ma connaissance, il n'existe pas de pays auto-suffisant pour l'ensemble des matières premières).

 

- le raisonnement keynésien me semble largement fondé sur le ceteris paribus sic stantibus (toutes choses égales par ailleurs). Or, la vraie vie ne correspond pas aux systèmes tracés sur le papier. La croyance naïve qu'il suffit d'actionner tel petit levier, telle petite incitation pour obtenir tel résultat me paraît être une grosse limite. 

 

- l'homme a une rationalité limitée. On entendra souvent le protectionniste, le keynésien ou l'étatiste proclamer, parfois de façon détournée, que le Peuple est largement composé d'abrutis (ou d'êtres aveuglés par leurs intérêts particuliers, ce genre de choses) et que, par conséquent, il faut laisser l'Etat faire (<insérer ici une référence à l'intérêt général>).

Sauf que l'Etat est une fiction juridique. Ceux qui dirigent sont aussi des êtres humains, aveuglés par leur égoïsme et disposant d'une rationalité limitée. Par conséquent, ils n'ont jamais une exacte connaissance de l'état de l'économie, de ses besoins, des conséquences prévisibles des décisions etc. Leurs décisions ne seront jamais optimales. Il est illusoire de croire à un être supérieur pouvant pénétrer, d'un éclair de génie, l'ensemble de l'économie pour la planifier. 

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La seule politique de l'offre libéralement acceptable consiste à arrêter de faire chier les entreprises et à les laisser faire des affaires et du profit... et ainsi, d'une certaine manière, à cesser de vouloir mêler le politique à l'économique. Rien que ça, ça donne un sacré élan à l'économie.

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La seule politique de l'offre libéralement acceptable consiste à arrêter de faire chier les entreprises et à les laisser faire des affaires et du profit... et ainsi, d'une certaine manière, à cesser de vouloir mêler le politique à l'économique. Rien que ça, ça donne un sacré élan à l'économie.

 

Yep. La politique de l'offre souffre des mêmes travers. Plutôt que de distribuer de la thune aux consommateurs, on la distribue (ou on ne la prend pas...) aux entreprises. Même planification, même illusion qu'il suffit d'actionner tel petit levier pour avoir tel petit effet. 

 

L'enfer est pavé de cerfas. 

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Yep. La politique de l'offre souffre des mêmes travers. Plutôt que de distribuer de la thune aux consommateurs, on la distribue (ou on ne la prend pas...) aux entreprises. Même planification, même illusion qu'il suffit d'actionner tel petit levier pour avoir tel petit effet. 

 

L'enfer est pavé de cerfas.

Ne pas prendre la thune aux contribuables ce n'est pas une politique c'est une absence de politique.
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Voilà, c'est comme "politique monétaire" et le reste. L'argent n'est pas un outil politique, l'économie n'est pas un outil politique, et lorsqu'on les détourne et les contrôle à des fins de pouvoir pour soi disant obtenir "l'intérêt général", on ne peut que déséquilibrer un équilibre déjà précaire, avec les conséquences que l'on connaît.

 

Arto, que pense ton prof de la situation au Vénézuéla et en Argentine ? Sur le papier, avec un Etat qui planifie soigneusement tout, ça devrait être le paradis et personne ne devrait manquer de rien, non ?

Ça fait bien longtemps que je n'ai plus de professeur  B)...a une époque de mon existence j'ai tenté le CAPES en économie. A l'IUFM où je recevais un enseignement censé me préparer a enseigner, on avait, comme prof d'économie monsieur J.M Haribais. Bon c'était que du keynésianisme matin midi et soir, avec, bien sûr, un peu de Marx. Clairement c'était idéologique...  

 

C'est un peu la conception de A. Raynd qui stipule que si on sépare l'économie de la politique, comme on a séparé le religieux de la politique, le résultat serait le même: Un état harmonieux. C'est un peu la fin de la politique...serait ce cela le vrai combat du libéralisme?

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Léa Salamé sur ONPC dit que le gouvernement Hollande pratique une politique de l'offre (pacte de responsabilité, CICE, report des prélèvements des entreprises aux ménages). Z'en pensez quoi ?

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Une politique faiblarde et par le mauvais bout. Un petit mouais.

Par contre c'est occulter le festival d'augmentation des aides sociales depuis 2012.

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Léa Salamé sur ONPC dit que le gouvernement Hollande pratique une politique de l'offre (pacte de responsabilité, CICE, report des prélèvements des entreprises aux ménages). Z'en pensez quoi ?

En augmentant les impôts des contribuables on ne peut pas dire qu'Hollande pratique une politique de la demande.
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Léa Salamé

 

Léa Salamé a fait Sciences po et est journaliste.

 

 

(En fait d'après wikipedia elle est même "animatrice chroniqueuse", on ne sait donc pas si elle sait lire et écrire.)

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