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Macron : ministre, candidat, président... puis oMicron


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Il y a 21 heures, F. mas a dit :

Vous chipotez mon ami ? Et c'était un brin ironique. Je reconnais que par écrit, ça ne se sent pas trop.

En fait je pensais à la dimension mystique de la représentation, ou comment les bases théoriques de la République en France canalisent le besoin de religiosité. On peut songer à la religion civile dans Rousseau et à la mystique républicaine de Péguy. Je rouvre Notre jeunesse et je tombe sur:

 

Citation
Le mouvement de dérépublicanisation de la France est profondément le même mouvement que le mouvement de sa déchristianisation. C’est ensemble un même, un seul mouvement profond de démystication. C’est du même mouvement profond, d’un seul mouvement, que ce peuple ne croit plus à la République et qu’il ne croit plus à Dieu, qu’il ne veut plus mener la vie républicaine, et qu’il ne veut plus mener la vie chrétienne, (qu’il en a assez), on pourrait presque dire qu’il ne veut plus croire aux idoles et qu’il ne veut plus croire au vrai Dieu. La même incrédulité, une seule incrédulité atteint les idoles et Dieu, atteint ensemble les faux dieux et le vrai Dieu, les dieux antiques, le Dieu nouveau, les dieux anciens et le Dieu des chrétiens. Une même stérilité dessèche la cité et la chrétienté. La cité politique et la cité chrétienne. La cité des hommes et la cité de Dieu. C’est proprement la stérilité moderne.

 

Ceci à comprendre dans le cadre de la pensée de Péguy, qui oppose mystique (non dans le sens religieux et théologique immédiat, mais plus généralement comme expression de la fidélité aux principes) et politique (au sens partisan et cynique) et déplore la dégradation de l'un (qui mène à "penser contre son pain") dans l'autre (le règne de l'intérêt personnel). Dans un Etat laïc, ça compte beaucoup, et c'est peut-être ce qui fait la spécificité de la France par rapport aux autres démocraties devenues des Etats bureaucratiques en roue libre. D'ailleurs je ne vais pas rappeler les déclarations de Macron sur la place vide du roi dans l'imaginaire politique français.

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Il y a 3 heures, Vilfredo Pareto a dit :

déplore la dégradation de l'un (qui mène à "penser contre son pain") dans l'autre (le règne de l'intérêt personnel).

 

Allons plus loin: Péguy est un romantique et par suite un anticapitaliste. Ce qu'une certaine droite, de Barrès à Finkielkraut, gomme systématiquement: 

 

« On oublie trop que le monde moderne, sous une autre face est le monde bourgeois, le monde capitaliste. C’est même un spectacle amusant que de voir comment nos socialistes antichrétiens, particulièrement anticatholiques, insoucieux de la contradiction, encensent le même monde sous le nom de moderne et le flétrissent sous le nom de bourgeois et de capitaliste. […] On oublie trop ainsi que l’avènement du monde moderne a été, sous une autre face, l’avènement du même monde politique parlementaire économique bourgeois et capitaliste. »

-Charles Péguy, « De la situation faite au parti intellectuel dans le monde moderne devant les accidents de la gloire temporelle », 6 octobre 1907, in Œuvres, II, 1988, p. 699-700.

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La politique de la petite phrase a l'heure des réseaux sociaux.

Un lapsus ou une bêtise due à la fatigue et voilà.

 

Pas pour défendre Micron mais en effet, qui peut croire qu'il ne sait pas qui est Rimbaud.

  • Yea 4
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En parlant de Rimbaud, il avait, semble-t-il, une mauvaise hygiène du fondement. En tout cas, à en croire Verlaine, qui écrivait :

"Un peu de merde et de fromage, 

ne vont pas effaroucher

mon nez, ma bouche et mon courage,

de l'amour de gamahucher".

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L'homosexualité en littérature, c'est rarement propre (et puis c'est l'époque)
(Lautréamont)

Révélation

Ô pédérastes incompréhensibles, ce n’est pas moi qui lancerai des injures à votre grande dégradation ; ce n’est pas moi qui viendrai jeter le mépris sur votre anus infundibuliforme. Il suffit que les maladies honteuses, et presque incurables, qui vous assiègent, portent avec elles leur immanquable châtiment. Législateurs d’institutions stupides, inventeurs d’une morale étroite, éloignez-vous de moi, car je suis une âme impartiale. Et vous, jeunes adolescents ou plutôt jeunes filles, expliquez-moi comment et pourquoi (mais, tenez-vous à une convenable distance, car, moi non plus, je ne sais pas résister à mes passions) la vengeance a germé dans vos cœurs, pour avoir attaché au flanc de l’humanité une pareille couronne de blessures. Vous la faites rougir de ses fils par votre conduite (que, moi, je vénère !) ; votre prostitution, s’offrant au premier venu, exerce la logique des penseurs les plus profonds, tandis que votre sensibilité exagérée comble la mesure de la stupéfaction de la femme elle-même. Êtes-vous d’une nature moins ou plus terrestre que celle de vos semblables ? Possédez-vous un sixième sens qui nous manque ? Ne mentez pas, et dites ce que vous pensez. Ce n’est pas une interrogation que je vous pose ; car, depuis que je fréquente en observateur la sublimité de vos intelligences grandioses, je sais à quoi m’en tenir. Soyez bénis par ma main gauche, soyez sanctifiés par ma main droite, anges protégés par mon amour universel. Je baise votre visage, je baise votre poitrine, je baise, avec mes lèvres suaves, les diverses parties de votre corps harmonieux et parfumé. Que ne m’aviez-vous dit tout de suite ce que vous étiez, cristallisations d’une beauté morale supérieure ? Il a fallu que je devinasse par moi-même les innombrables trésors de tendresse et de chasteté que recélaient les battements de votre cœur oppressé. Poitrine ornée de guirlandes de roses et de vétyver. Il a fallu que j’entr’ouvrisse vos jambes pour vous connaître et que ma bouche se suspendît aux insignes de votre pudeur. Mais (chose importante à représenter) n’oubliez pas chaque jour de laver la peau de vos parties, avec de l’eau chaude, car, sinon, des chancres vénériens pousseraient infailliblement sur les commissures fendues de mes lèvres inassouvies. Oh ! si au lieu d’être un enfer, l’univers n’avait été qu’un céleste anus immense, regardez le geste que je fais du côté de mon bas-ventre : oui, j’aurais enfoncé ma verge, à travers son sphyncter sanglant, fracassant, par mes mouvements impétueux, les propres parois de son bassin ! Le malheur n’aurait pas alors soufflé, sur mes yeux aveuglés, des dunes entières de sable mouvant ; j’aurais découvert l’endroit souterrain où gît la vérité endormie, et les fleuves de mon sperme visqueux auraient trouvé de la sorte un océan où se précipiter ! Mais, pourquoi me surprends-je à regretter un état de choses imaginaire et qui ne recevra jamais le cachet de son accomplissement ultérieur ? Ne nous donnons pas la peine de construire de fugitives hypothèses. En attendant, que celui qui brûle de l’ardeur de partager mon lit vienne me trouver ; mais, je mets une condition rigoureuse à mon hospitalité : il faut qu’il n’ait pas plus de quinze ans.


 

 

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Il y a 3 heures, poney a dit :

 

Pas pour défendre Micron mais en effet, qui peut croire qu'il ne sait pas qui est Rimbaud.

 

Surtout que ce qu'il disait après n'était pas complétement stupide. Ça ne révolutionne sûrement pas l'analyse littéraire, mais c'était intelligent.

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Il y a 4 heures, Vilfredo Pareto a dit :

L'homosexualité en littérature, c'est rarement propre (et puis c'est l'époque)

 

C'est surtout que l'homosexualité et la pédérastie étant toutes les deux tabous, le mélange des genres (pun intended) se faisait allègrement.

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il y a 45 minutes, Bézoukhov a dit :

 

Surtout que ce qu'il disait après n'était pas complétement stupide. Ça ne révolutionne sûrement pas l'analyse littéraire, mais c'était intelligent.

 

Aucune idée de ce qu'il a dit après ?

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Après la gifle de Macron, j'ai vu pas mal de personnes justifier la violence politique, rappeler le droit à l'insurrection de la constitution de 1793, les guillotines ressorties au moment des gilets jaunes etc.

 

On n'est pas seulement sur Macron mais comment expliquer chez les Français cette fascination pour la violence politique dont ils abusent avec une grande frivolité, surtout quand ça finit toujours par le retour du parti de l'ordre (faire la révolution dans son coin, ça ne marche pas, c'est comme ça). Les Français aiment se gargariser d'être le peuple qui se passionne le plus pour la chose politique, mais vu de loin, ça ressemble juste à du bordel généralisé. 

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il y a une heure, Hayek's plosive a dit :

 

C'est surtout que l'homosexualité et la pédérastie étant toutes les deux tabous, le mélange des genres (pun intended) se faisait allègrement.

Indépendamment de ça, je parlais juste du fait que c'était crade. Le tube de vaseline dans le Journal du voleur est sans doute le dernier et meilleur exemple de ce registre.

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il y a une heure, poney a dit :

 

Aucune idée de ce qu'il a dit après ?

Je ne suis pas sur l'ordi, donc j'ai pas accès au minutage. Donc ça sera à 11 minutes. Poulin faut le malin pour rien. 

 

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il y a 3 minutes, RaHaN a dit :

Je ne suis pas sur l'ordi, donc j'ai pas accès au minutage. Donc ça sera à 11 minutes. Poulin faut le malin pour rien. 

 

 

Je pousse sur play..

 

16min

 

 

Je stop aussi vite.

 

J'ai entendu "...sur ce moment.." de Lulu et c'est tout :D

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il y a 9 minutes, poney a dit :

 

Je pousse sur play..

 

16min

 

 

Je stop aussi vite.

 

J'ai entendu "...sur ce moment.." de Lulu et c'est tout :D

Mais t'as lu ce que j'ai écris en dessous ? 

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Il y a 13 heures, Zagor a dit :

 

Il n'est pas has been Bieber?

 

Il est plus proche de la chose mystique que du chanteur has been, maintenant (voir ses abonnés insta). Faut dire qu'il a grandi et abandonné ses coupes de cheveux de gamin, fruit de beaucoup de moqueries (l'espèce de coupe au bol puis sa houppette).

 

Mais ça reste tout de même un vulgaire artiste pop pour les gens de bonne éducation (comprendre, une minorité).

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