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Le premier procès du bore-out en France


Hugh

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Salut.

 

http://www.franceinfo.fr/emission/c-est-mon-boulot/2015-2016/le-premier-proces-du-bore-out-s-ouvre-aujourd-hui-02-05-2016-06-36

 

 

Faire un procès à son employeur parce qu'il ne vous donne pas assez de travail. L'affaire que va juger aujourd'hui le conseil des prud'hommes de Paris est rare. C'est peut-être le premier procès du "bore-out", ce syndrôme de l'ennui au travail qui aurait des conséquences aussi graves que celles du fameux burn out.

Anxiété, tristesse, dépression, sentiment de dévalorisation : le "bore-out" commence à être mieux connu en France. Dans le sillage du burn out, le syndrome d'épuisement professionnel, la maladie - un peu honteuse - de ceux qui s'ennuient au travail, est sortie de l'ombre en Allemagne depuis plusieurs années, et certains chercheurs s'y intéressent. L'un d'eux, le Français Christian Bourion, affirme que jusqu'à 30% des salariés français pourraient y être exposés. C'est l'un d'entre eux qui prend la parole aujourd'hui. Frédéric Desnard attaque son ancien employeur pour l'avoir laissé quatre ans pratiquement sans aucun travail à faire. Une longue mise au placard.

Etre payé à ne rien faire, il est difficile de s'en plaindre
 

C'est pourquoi la plupart des victimes du "bore-out" ne lui font pas de publicité. Mais pour Frédéric Desnard, la situation a été très difficile à vivre. D'après son avocat, on est là devant une forme de harcèlement moral. Et une exécution déloyale du contrat de travail. L'employeur est tenu de fournir du travail à son salarié, et pas seulement un travail, mais un travail avec du contenu, qui ne soit pas vide de sens. Alors ça n'est évidemment pas la position de son adversaire, l'avocat de la société Interparfums, qui explique que M. Desnard ne s'est pas plaint par écrit au cours de ces quatre années, et qu'il cherche avant tout à dénigrer son employeur. On verra ce que le Conseil des prud'hommes de Paris, qui examine l'affaire aujourd'hui, en concluera.

 

Quand on se retrouve au placard, il faut se manifester, par écrit. Réclamer du travail. Aller voir aussi les représentants du personnel, le CHSCT. Laisser des traces pour faire éventuellement constater la rupture du contrat de travail, aux seuls torts de l'employeur. Mais c'est difficile, le bore out, l'ennui au travail, mine lentement ceux qui en sont victimes...

 

http://www.lemonde.fr/emploi/article/2016/05/03/frederic-desnard-veut-se-faire-le-porte-voix-du-bore-out_4913054_1698637.html

 

 

[...]

Le procès aux prud’hommes s’est tenu lundi 2 mai. Le plaignant a réclamé 150 000 euros en réparation du préjudice moral, 200 000 euros pour nullité du licenciement et 8 000 euros pour le paiement du préavis. La décision sera rendue le 27 juillet.
 

 

S'il gagne, c'est le debut d'la fin de France.

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Sur ce cas particulier, j'ai l'impression qu'il y a du montage en épingle.

 

Maintenant sur un cadre plus général, c'est juste un cas classique de placardisation et qui est juste appelé autrement

  • Yea 1
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S'ennuyer au travail c'est terrible, donc on cherche à s'occuper, soit on se dit qu'après tout on s'en fiche on est content on est payé on encule bien son employeur et on va sur internet toute la journée -ça se comprend ce n'est pas sale-, soit on décide d'aller chercher le boulot là où il est. Même dans le cadre de fonctions définies on peut arriver à déborder et faire d'autres choses ou approfondir réellement ce qu'on fait.

Ou alors on démissionne et on va ailleurs.

Donc franchement ce procès me parait un peu gros. Encore un angle d'attaque pour emmerder les entreprises en France.

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Comme je le pensais, un grand classique que l'on nous montre comme une première:

 

http://www.legavox.fr/blog/michele-bauer-avocat-bordeaux/bore-forme-harcelement-moral-nouveau-21030.htm

 

"Les journalistes pensent tenir le scoop de la journée et nous juristes et avocats nous désespérons de ce faux événement et de cette mauvaise information comme certainement beaucoup de salariés qui sont allés devant le Conseil de Prud’hommes, la Cour d’appel et même la Cour de cassation, afin de faire reconnaître un harcèlement moral qui se manifestait par un isolement, une placardisation, un bore-out !"

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Je pense que les deux ne sont pas du même registre.

 

Certains employeurs, pour obliger l'employé à démissionner ou à le mettre en faute, doivent adopter la stratégie de la mise au placard, qui conduit le gars à se faire ch... et déprimer en se sentant ostracisé et blablabla

 

Certains employés se font ch... car objectivement ils sont payés à rien foutre, mais peuvent se sentir piégés car pas la compétence, le courage, que sais-je, d'aller chercher mieux ailleurs

 

Certains employés sont très contents d'être payés à rien foutre (et j'en ai rencontré des trouzaines) et en profitent pour lurker sur liborg, faire des photocopies de leur dossier maison, déclarer leurs revenus, se faire les ongles, blablater sur les collègues

 

 

Bref, dans le cas ici, ça pourrait être la première solution,  le gars était peut-être un méga boulet, allez savoir, un ultra chiant procédurier.

 

On a affaire encore à un cas de journalisme, quoi

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En général, les cas de bore-out, c'est dans l'administration ou les très grosses boites style crony.

Mais sinon, c'est sûr, que ca rentre dans la même case que le harcèlement moral, et pour la même raison : l'employeur a du mal à se séparer de son employé, à cause du code du travail.....

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J'vous assure que des boîtes paient des consultants à rien foutre. (Elles ne s'en rendent pas forcément compte notez.)

Le boreout malveillant où on sait que les personnes n'ont rien à faire et où on les empêche de faire des trucs sont bien rares dans ma perception.

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c'est pas le boreout qui est malveillant, je pense que c'est une stratégie de l'employeur pour se débarrasser d'un employé incompétent, ou nuisible, puisqu'il ne peut pas le virer autrement sans se retrouver devant un tribunal

 

je crois que ce concept a été inventé de toute pièce pour de sombres raisons fumeuses et décrit ni plus ni moins que la réalité différente de tas de personnes qui se font chier au boulot, conséquence directe de la législation du travail qui fait flipper ceux qui voudraient bien se barrer mais ne le peuvent pas, et finissent aigris derrière leur bureau, à accomplir un job sans intérêt ou qui ne leur convient plus

  • Yea 3
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c'est pas le boreout qui est malveillant, je pense que c'est une stratégie de l'employeur pour se débarrasser d'un employé incompétent, ou nuisible, puisqu'il ne peut pas le virer autrement sans se retrouver devant un tribunal

je crois que ce concept a été inventé de toute pièce pour de sombres raisons fumeuses et décrit ni plus ni moins que la réalité différente de tas de personnes qui se font chier au boulot, conséquence directe de la législation du travail qui fait flipper ceux qui voudraient bien se barrer mais ne le peuvent pas, et finissent aigris derrière leur bureau, à accomplir un job sans intérêt ou qui ne leur convient plus

Bore-out c'est se faire chier au boulot oui. Le mot est arrivé pour faire pendant à burn-out c'est tout.

Ça ne désigne pas nécessairement une action malveillante du management dans un cas comme dans l'autre.

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On peut finir au CPH même sans licenciement, hein.
Un type qui prend acte de la rupture de son contrat de travail, ou qui démissionne parce qu'on l'a placardisé, peut tout à fait mettre une grosse cartouche à son employeur.

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Non, bien sûr que non, je suis d'accord avec toi ; dans le cas qui nous occupe, le gars a saisi l'occasion pour aller en justice, ça fait des lurettes que des salariés, du public ou du privé, sont placardisés, à leur grande joie, ou désespoir.

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Je pense qu'il y a beaucoup de gens qui s'ennuient dans mon service. Moi je prends du boulot pour montrer que je suis utile.... Et puis parce que ça me plait d'utiliser mon cerveau à ce pourquoi il est payé.Mais mon voisin de bureau fait des siestes.

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J'ai toujours rien compris à cette histoire de boreout. C'est pas simplement des gens qui s'ennuient dans leur job mais des employés que l'on empêche de travailler ? :jesaispo:

 

En fait ils n'ont rien à faire au travail et en plus on leur interdit de faire quelque chose pour s'occuper (bah oui, ils sont là pour travailler!). Le pétage de câble n'est qu'une question de temps...

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Je pense qu'il y a beaucoup de ces jobs "où l'on ne fait rien" dont l'existence est en grande partie due :

- à des excès normatifs (réglementaires ou législatifs) imposant dans certaines entreprises des quotas de postes ou des employés spécifiquement attelés à une tâche qui ne nécessite pas pour autant la mobilisation constante et complète d'une seule et même personne ;

- et (peut-être) à la fiscalité du travail qui pourrait dans certaines modalités favoriser l'emploi de personnes non-productives simplement pour remplir des paliers ou des quotas nécessaires pour obtenir des crédits d'impôts (je spécule).

 

Outre ces cas, il me semble légitime pour un employé de rappeler à un employeur son obligation contractuelle de lui fournir du travail à faire. La contre-partie du contrat ne porte pas seulement sur la rémunération mais aussi sur le travail à effectuer qui est gratifiant psychologiquement car l'on se sait utile à la collectivité ou à l'entreprise (ou à soi-même...).  

 

Mais il y a aussi des emplois où la principale qualité est de ne savoir rien faire et d'accepter de passer le temps sans activité précise (vigiles, etc). 

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bon sang c'est pourtant clair qu'on a affaire au combo pas de travail+impossibilite de licensier.

L'employe en question est tres certainement bien dans le moule du travailleur francais, a savoir qu'il travaille mal et se plaint suffisamment, peut-etre meme est-ce un total psycho impossible a encadrer comme il y en a enoooormement en france.

Resultat il se fait placardiser, et c'est bien fait pour sa gueule, il reste et s'ennuie et s'en encore bien fait pour sa gueule, et puis apres histoire de bien faire chier il va aux prudhommes pour se plaindre de 'setre fait mettre a l'ecart parce qu'il etait trop con.

Idealement je veux bien croire que c'est la faute de l'employeur mais ca ne colle pas avec ce que j'ai toujours vu ni avec ce que Bisounours a pu observer: dans la plupart des cas on a veritablement des employes qui sont des gros connards feignants et imbuvables a qui tout doit tomber tout cuit dans le gosier.

Et le pire c'est qu'on meme pas leur en vouloir de pas avoir de colonne vertebrale, tout est fait pour encourager ce genre de comportements.

Et aprs comme le dit l'avocat, on a ces petites merdes immondes de journalistes qui sont persuades d'avoir un cas clair de mechant patron qui opprime ses employes, qui va parfaitement coller avec l'ambiance generale dans le pays, ou personne ne travaille mais tout le monde est opprime.

 

 

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La paralysie face à la possibilité de démissionner pour trouver preneur ailleurs de nos supposées compétences sous-utilisées est, et sera, de moins en moins évidente dans une société où l'on célèbre l'obtention d'un CDI comme le Graal de sa vie professionnelle. On fête la signature d'un CDI pour ce que c'est, pas le job de ses rêves, d'une promotion ou qui était votre objectif pendant les études.

  • Yea 1
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Contactée, la société Interparfums conteste formellement les allégations de Frédéric Desnard : « Aucune juridiction ni organisme compétent n’a établi de lien entre son état de santé et sa situation professionnelle au sein de l’entreprise, explique-t-on. Frédéric Desnard vient d’ailleurs d’être condamné pour diffamation non publique par le tribunal de police de Paris qui a reconnu sa “mauvaise foi” en précisant que “ses accusations étaient inspirées par le ressentiment et l’animosité personnelle destinée à nuire à son ancien employeur”. »

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De toute façon en France un patron donne trop de taf, c'est un salaud d'exploiteur, et s'il donne rien à faire c'est qu'il veut te mettre au placard et donc c'est un batard.

Bon je sais bien que des fois c'est vrai, m'enfin quand même, le patron a toujours tort on dirait.

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