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Toute la déliquescence de la chaîne judiciaire française condensée en une seule affaire.


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En ce moment, une affaire vieille de plus de 2 ans passe devant le tribunal: c'est ce qui s'appelle une justice rapide en France. Ça commence bien pour cette affaire qui avait ému par son caractère violent, et avait même eu droit à un passage télé où, Mme Taubira, garde des sceaux à l'époque, avait su trouver les mots justes pour répondre à la mère d'une des victimes:

 

https://www.youtube.com/watch?v=_Q1_VcxweHE

 

http://www.midilibre.fr/2013/09/06/j-ai-vu-ma-fille-a-l-hopital-elle-n-avait-plus-de-visage-le-face-a-face-d-une-mere-de-victime-avec-taubira,753596.php

 

Ce qui me frappe c'est que chacun des points pris séparément ont tous un air de déjà-vu, mais le fait qu'on arrive à tous les cumuler sur une seule affaire me fait dire que parler de "dysfonctionnement" de la chaîne judiciaire est à ce stade un doux euphémisme pour cacher une réalité inquiétante: en effet si ce cas est documenté car médiatisé, on peut s'interroger sur le nombre de cas dont on entend jamais parler car moins graves.

 

 

1) La justice, visiblement pas trop inquiète du profil inquiétant du justiciable: 50 interpellations, 20 condamnations, dont déjà 2 pour agressions sexuelles. On se dit que ça aurait du inquiéter la justice, mais après tout, on a tous le droit à une 21ème chance, n'est-ce pas?

 

 

 Une longue liste de délits. Il est arrêté une première fois en 2003, à 16 ans, pour vol à la roulotte. Puis les années suivantes pour outrages à agent, trafics de stupéfiants, vols, menaces à la personne, violences volontaires, etc. Mais il reste muet sur deux arrestations pour agressions sexuelles, en 2004 et 2009. En 2012, le jeune homme est incarcéré une fois encore à la prison de la Santé pour vol de véhicule, défaut de permis, refus d’obtempérer et ivresse.

 

 

2) Le système carcéral qui manque à ses devoirs: pas de suivi du régime de semi-liberté, pas de vérifications de la réalité de l'emploi. Et - tenez vous bien - ça n'inquiète personne à la prison lorsqu'il rentre ivre, avec 3 heures de retard d'un prétendu rendez-vous chez le kinésithérapeute, et avec du sang sur ses mains et ses vêtements (!).

 

 

. Sur le papier, un sys­tème rigoureux avec des horaires à res­pecter : départ à 6 heures, retour à 18 heures. En réalité, même certaines pensions familiales sont plus strictes. Le mercredi 7 août, des caméras de vidéo­surveillance filment Sofiane à Colombes. Il squatte une partie de la journée devant la supérette, car l’entreprise où il dit effectuer son stage est fermée pendant tout le mois. La maison d’arrêt n’a pas vérifié. Comme pour son prétendu rendez-vous ce soir-là chez un kinésithérapeute, qui lui vaut une dérogation jusqu’à 21 heures. « Le rendez-vous n’existait pas », confirme une source policière. Les erreurs s’accu­mulent. Négligences, laxisme… Le vio­leur rentre à la prison, repu, ivre, ses habits ensanglantés. Il est à 23 h 55… Un retard de trois heures, signalé mais pas réprimandé. Sofiane peut ressortir le len­demain matin, et ne plus revenir. Cette fois encore, la prison ne s’inquiète pas.

 

 « Quand les policiers se sont étonnés de ne pas voir ce garçon réinté­grer sa cellule, dit-elle, l’administration pénitentiaire leur a répondu que sou­vent les détenus en semi-liberté s’absen­taient quelques jours sans prévenir… C’est scandaleux ! »

 

 

http://www.parismatch.com/Actu/Faits-divers/Le-monstre-de-Colombes-525085

 

3) Le juge d'application des peines qui n'est jamais mis en face de ses responsabilités, malgré une plainte qui le vise clairement.

 

 

La mère d’une des deux jeunes femmes agressées en 2013 avait déposé plainte contre X auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal de grande instance de Nanterre, pour « mise en danger d’autrui », par l’intermédiaire de son avocat maître Gilles-Jean Portejoie. Une plainte qui vise clairement le juge d’application des peines, responsable de la mise en semi-liberté de Sofiane Rasmouk, et son conseiller pénitentiaire d’insertion et de probation, chargé de son suivi.

 

 

http://www.lemonde.fr/police-justice/article/2016/05/24/proces-du-recidiviste-sofiane-rasmouk-le-proces-d-un-homme-pas-d-une-institution_4925719_1653578.html

 

4) Les experts qui continuent de vouloir le réinsérer, alors que toutes les précédentes tentatives on échoué:

 

 

"La psychopathie relève du trouble du comportement. Ce n’est pas une maladie. C’est donc difficile de la soigner. Mais en soignant l’addiction à l’alcool, cela peut aider", assure le docteur Cordier. L’accusé, qui assure sa propre défense depuis ce mercredi, après avoir récusé ses avocats, a un avis bien tranché sur la question : "Vous me dites réadaptable, monsieur l’expert, moi je dis foutaises ! Je suis pas réadaptable. Et puis d’ailleurs, je suis pas un psychopathe. C’est un truc de barge ce que j’ai fait, même un psychopathe aurait pas fait ça !"

 

 

http://www.metronews.fr/info/assises-de-nanterre-hauts-de-seine-sofiane-rasmouk-meme-un-psychopathe-aurait-pas-fait-ce-que-j-ai-fait/mpeA!1nObtCgoCjOJM/

 

5) Une justice faible, qui ne réagit même pas aux multiples provocations de l'accusé: ce genre d'esclandre devrait mériter une peine immédiate juste pour le principe, et plus il joue au con, plus on monte les enchères.

 

 

« Et alors ? Parce qu’il y a un chromosome Y, vous allez me condamner pour ça ? »

 

L’experte médicale appelée à témoigner n’aura pas eu le temps de décliner son identité à la barre, interrompue par le multirécidiviste bodybuildé.

 

 Se sentant floué, protestant, l’accusé a fini par menacer son propre avocat : « Je vais t’envoyer mes gars, je vais te tuer. »

 

Nouvelle scène de Rasmouk qui a hurlé, debout dans son box : « Je ne veux pas qu’il me défende, c’est mon droit, j’ai pas envie (…) Y’aura pas de procès ! On est en démocratie (…) Jugez-moi, j’irai en appel, demain vous allez avoir de mes nouvelles avec mon nouvel avocat. »

 

 

http://www.20minutes.fr/societe/1852083-20160525-sofiane-rasmouk-menace-avocat-tuer-proces-frole-renvoi

 

D'autres liens sur l'affaire:

 

http://www.philippebilger.com/blog/2015/08/qui-est-coupable-de-sofiane-rasmouk-.html

 

http://www.parismatch.com/Actu/Faits-divers/Le-monstre-de-Colombes-525085

 

http://www.leparisien.fr/faits-divers/assises-des-hauts-de-seine-le-monstre-de-colombes-face-a-ses-victimes-23-05-2016-5821073.php

 

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La "semi-liberté", c'est nourri logé blanchi et libre la journée ?

C'est individualisé et suivi par le JAP, donc ça peut aussi bien être le soir dehors et la journée en prison si le détenu travaille de nuit (restauration par exemple), ou 2 jours d'afillée dehors et le reste en prison, etc. Ça dépend des cas.

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ça me dégoûte de constater un tel laxisme, une justice à bout de souffle et de budget, et à côté de cette honte, des élus et des bouffons qui paradent avec des projets qui coûtent une blinde juste pour faire joli et soigner les copains

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À 11 ans, son école relève un comportement inadapté, une tendance irrépressible à la transgression et conseille son placement en institut pédopsychiatrique.

Peu avant son douzième anniversaire, Sofiane Rasmouk est interné dans un institut pédo-psychiatrique, puis brièvement placé en famille d’accueil.

Une mesure d’assistance éducative prononcée fin 2002, alors qu’il a à peine 15 ans, lui impose des séjours en centre d’accueil – entrecoupés de tentatives de reprises en main familiales.

Sa mère – absente au procès – est décrite comme aimante et gênée par ce rejeton indomptable. Son père est un homme sévère, mais désabusé par le phénomène. Déjà affaibli par un cancer, il meurt en 2004, ce qui fait sauter une limite de plus pour le jeune Sofiane. À ses 18 ans le voilà libéré des contraintes éducatives, et lâché dans la zone, dans les quartiers de Colombes dont il fait son terrain de jeu.

La présidente s’interroge : « Combien de temps avez vous passé hors de prison depuis 2006 ? » Sofiane Rasmouk réfléchit longuement. « Moins d’un an je pense. » Il y eut six mois au Polo Club de Bagatelle qui l’avait engagé comme palefrenier. Ça l’attendrit un instant : « J’adore les chevaux », avoue-t-il benoîtement. Mais inconstant, absent, violent, il en est renvoyé.

Son oncle Mustafa, appelé à témoigner, travaille dans ce Polo Club. Il était contre : « Je voulais pas qu’il travaille là-bas, je pensais qu’il avait besoin d’un encadrement psy. » Mustafa est le frère du père de Sofiane. Il déballe à la barre son affliction et son impuissance : « Sofiane, on a tout fait pour l’aider, mais aujourd’hui encore c’est comme un enfant de 5 ans qui ne réfléchit pas, il lui manque une case. J’ai toujours dit qu’on ne pourra rien faire. » Lui croit, au vu des éléments de l’enquête, à la complète culpabilité de son neveu, et demande pardon aux victimes. Sofiane a la parole, il se lève tendu comme un arc : « Je sais pas quoi dire. » Il interpelle son oncle : « Déjà, tu peux me regarder. » La présidente le somme de s’adresser à la cour, mais Sofiane ne l’écoute plus. « Pour ta gouverne je n’ai pas de problème psychiatrique, je suis juste têtu. Je te conseille de ne pas parler à ma sœur, hein, je te préviens ! – Vous ne menacez pas le témoin, s’énerve la présidente. – Je menace pas, je préviens. Et j’espère que t’as dit à ta femme que tu lui faisais cocu. » Mustafa quitte la cour, Sofiane tonne : *« Espèce de connard ! » Il cogne sur la vitre du box et tape le micro, excédé.

« Je dirais qu’il est sanguin, impulsif », analyse sa sœur Amal, 29 ans. Elle n’arrive pas à l’accabler, à peine avoue-t-elle son impuissance à maîtriser son frère qu’elle a vu partir en vrille. Elle pense inconcevable qu’il ait violé. « Parce que vous êtes sa sœur et que vous êtes une honnête femme ? » questionne l’avocat général. « Oui. Mais je ne le crois pas capable de faire ce dont on l’accuse. » Applaudissements tonitruants de l’accusé : « Voilà ! Voilà ! Merci, ma sœur ! » hurle-t-il à plusieurs reprise.

« Une grenade dégoupillée, un pitbull prêt à vous sauter à la gorge », insiste le directeur d’enquête. « Je ne me suis jamais fait tant insulter. Lors des déplacements, j’ai ordonné qu’il soit constamment menotté avec deux policiers qui le surveillent en permanence. C’est le seul en trente ans de carrière ».

Et si ça ne tenait qu'à moi, le premier pédopsy passerait aussi devant la cour : A quoi celà a-t-il servi d'avoir interné ce gosse en 99 ? A quoi ont servi les autres passages dans des centres à la con ? Quel niveau d'échec il faut que ces organismes et professions subissent pour être remis en cause ?

  • Yea 1
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ce ne sont pas des internements, ce sont des établissements éducatifs et de soins, pris en charge cpam, pour les mineurs présentant des troubles du comportement, nuance ! :lecon:

 

les jeunes en question y sont éventuellement scolarisés, en régime, ou pas, d'internat

 

le problème de tous ces dispositifs "d'aide à l'enfance" est qu'ils prennent fin généralement à la majorité, sauf parfois avec des soutiens "jeunes majeurs", ce qui fait que sont lâchés dans la nature des cas sociaux pris en charge pendant des années ; bref, c'est la merde

 

et il arrive que dans ces établissements où ils sont confiés, ils rencontrent pire qu'eux, comme les taulards, quoi... inclus les tripotages et autres joyeusetés d'initiation

 

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le problème de tous ces dispositifs

 

C'est qu'ils sont impuissants devant certains cas, mais continuent à faire comme-ci ils arrivaient à progresser pour garder leurs "patients" et faire tourner la boutique.

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Tu veux dire établir une échelle de "normalité" ? En rangeant des êtres humains dans des cases ? avec des nombres ? Déshumaniser la moindre parcelle des patients en les reléguant au statut de froide statistique ? Et pourquoi ? Pour des questions d'argent ?! De financement ?! Nos vies valent plus que vos profits !!!

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:icon_rolleyes: à peine caricatural ton post.... où ai je écrit une telle connerie ? j'ai écrit que certains étaient possiblement "récupérables" et d'autres plus difficilement. On personnalise bien les peines de prison en fonction des situations personnelles, non ? Hé bien concernant les jeunes, ou pas, avec des difficultés comportementales il y aussi des "niveaux", des critères, des évaluations ; avec les risques d'erreurs bien sûr, la preuve ce cas ci, où en prime, on a eu affaire à un JAP soit débordé, soit incompétent, ou les deux

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Impensable une telle succession de fails. Alors qu'on emmerde copieusement Mr Martin pour un excès de vitesse, un petit retard d'impôts, un permis de chasse, une petite baston avec les racailles qui foutent le bordel devant chez lui et son mur, un demi parpaing trop haut pour passer dans le PLU.

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C'est qu'ils sont impuissants devant certains cas, mais continuent à faire comme-ci ils arrivaient à progresser pour garder leurs "patients" et faire tourner la boutique.

Oui, ça et leur hybris qui fait qu'ils pensent pouvoir sauver tout le monde, que c'est un genre de mission sacrée de réinsérer. Tu fait bien de souligner que le pédo-psychiatre aurait déjà dû réaliser que les internements et traitements ne donnaient aucun résultats et que ce type ne peut pas être laissé en liberté sans danger. 

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C'est un peu facile de taper sur l'école et les pédospychiatres. Le gars était (déjà) ultra-agressif, tu voulais faire quoi? Le virer et le laisser vagabonder? T'as pas 36000 options, face à des cas sociaux de cet acabit.

 

Pour le reste, Colombes, c'est ma ville \o/

Quand je vous disais qu'il y avait des cas sociaux là-bas. :mrgreen:

 

Il a intérêt à rester en prison, je crois comprendre -des échos que j'ai eus- qu'ils lui feront la peau s'il retournait dans la cité.

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Colombes, t'as la zone pavillonnaire et des coins comme ça :

 

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Les grèves (il manque une barre aux couleurs vives pour compléter le tableau)

 

Ville+de+Colombes,+2012.jpg

 

La tour Z, les fossés jean, orgemont...

 

Derrière tu as les Mourinoux, les courtilles etc, que des cités jusqu'à Gabriel Péri.

 

3662698428589.jpg

 

Une autre image d'Orgemont, où on voit bien les coins "cité" et la zone pavillonnaire.

 

 

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http://www.liberation.fr/societe/2003/03/05/a-colombes-depot-de-bilan-brutal-de-la-pme-de-la-drogue_457677

 

 

Relatif paradoxe, la cité des Grèves, construite en 1974, a toujours été calme. «Un jeune qui volait un autoradio et provoquait une perquisition de la police se faisait détruire», raconte un enquêteur. Il fallait garantir la sécurité du trafic. Le hall du 185, rue Allende, difficile d'accès et de regard, en était devenu le point névralgique. Dans cette tour, comptant 88 appartements, personne, pas même les médecins ou les plombiers, ne pouvait se déplacer sans être accompagné par un dealer. Les habitants ne souffraient pas d'agressions physiques. «J'ai 80 ans, ma femme 81, nous n'avons jamais eu aucun souci. Mais on fait les simplets, on dit bonjour à tout le monde», témoigne un locataire.

Loge. Tous subissaient la pression permanente des trafiquants, qui ouvraient les courriers pour tout connaître de la vie de l'immeuble. «Mais il ne fallait rien leur dire, autrement...», témoigne une femme. Plusieurs habitants du «185» ont reproché à la municipalité de les abandonner dans un ghetto, et 30 % d'entre eux avaient déposé une demande pour déménager. Dans le hall, la loge du gardien est fermée depuis 1999. «Nous allons la rouvrir cette année, explique Cécile Barthe, la présidente de l'office HLM, pour nous réapproprier cet espace au plus vite.» Dès le lendemain de la vague d'interpellations, l'office a entamé le nettoyage de l'immeuble ainsi que des travaux de peinture. Et les ampoules vont être remises dans les allées extérieures.

 

Donc oui, c'est relativement calme. Assez peu d'agressions, de racket, etc. Du vandalisme à la marge aux Grèves, moins dans les autres cités.

La raison de ce calme relatif n'a rien à voir avec l'action de la mairie, des forces de police etc. C'est simplement que foutre le boxon est mauvais pour le business.

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