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Les causes du terrorisme


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En parlant des objectifs de l'EI, je ne parle pas des populations sous leur coupe, mais bien de leurs dirigeants, états-majors et intellectuels.

Toutes personnes qui devraient normalement construire leurs actions vis à vis de leurs objectifs.

Le ressentiment des masses envers l'occident est une autre question. On fait face à des terroristes issus principalement de pays en paix et dirigés par les élites de l'EI. Et il me semble que ces deux groupes n'ont pas pour objectif principal d'arrêter les frappes (malgré le premier)...

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, pas la fausse guerre dont nous parle Valls contre le terrorisme en France où tout le monde vaque à ses occupations dans la normalité

 

 Si c'était encore pour vaquer à ses occupations. Non, il s'agit actuellement pour la majorité des français , encouragés par l'Etat , de lutter contre le terrorisme .... en faisant davantage de teufs et aucun média de commencer à parler de "politique de l'autruche".  :jesaispo:

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En parlant des objectifs de l'EI, je ne parle pas des populations sous leur coupe, mais bien de leurs dirigeants, états-majors et intellectuels.

Toutes personnes qui devraient normalement construire leurs actions vis à vis de leurs objectifs.

Le ressentiment des masses envers l'occident est une autre question. On fait face à des terroristes issus principalement de pays en paix et dirigés par les élites de l'EI. Et il me semble que ces deux groupes n'ont pas pour objectif principal d'arrêter les frappes (malgré le premier)...

On est d'accord que ce n'est pas leur objectif. Leur objectif va bien au-delà.
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Est-il certain que "frapper des occidentaux fait partie de leur marque de fabrique" ?

De toute manière, dans le conflit avec EI, nous ne sommes pas en position de victime mais bien d'agresseur. C'est un peu facile de prétendre que l'EI chercherait à nous nuire juste pour le principe même si nous ne l'avions pas attaqué.

 

Je profite de ta réponse pour faire une critique de la position anti-interventions extérieures telle qu'elle est défendue ici. Pour l'instant, je te réponds sur ce point général plus que sur l'Ei directement. 

 

Je vois trois manières de défendre cette position :

 

- partir de l'axiome selon lequel nos ennemis potentiels ne nous attaquent que si nous les avons attaqué auparavant. En partant de ce principe il est certain qu'en ce qui concerne nos intérêts propres, aucune intervention extérieure ne sera jamais opportune, 

- une deuxième position conséquentialiste tenant davantage compte des incertitudes que le premier raisonnement exposé. Certes, il est possible qu'un pays donné se transforme finalement en agresseur mais nous pouvons attendre de le savoir pour nous défendre au moment où nous sommes attaqués tandis que si nous abandonnons ce critère nous n'avons plus de frontière fiable entre les interventions opportunes et celles qui ne le sont pas et nous courrons le risque d'une dérive ultra-interventionniste que nous ne maitriserons plus.

- une argumentation axiomatique consistant à dire que nous ne devons jamais entreprendre de guerre si nous n'avons pas été attaqués, quelles qu'en soientt les conséquences,

 

Bien entendu, la liste n'est pas exhaustive. 

 

Je suis en désaccord avec les deuxième et troisième argumentations mais comme elles ne recouvrent pas vraiment un désaccord sur les causes du terrorisme, je n'en discuterai pas ici.La première correspond à une argumentation sur les causes par ce qu'elle proclame qu'une intervention occidentale est nécessaire au terrorisme anti-occidental. Le défaut de cette argumentation est qu'à ce compte-là, il n'y aurait jamais eu une guerre inter-étatique dans le monde car il faut toujours un primo-agresseur. Par exemple, pour expliquer notre propre intervention, il faudrait en revenir à une agression subie par nous auparavant qui elle-même s'expliquerait par une précédente agression à moins d'expliquer la raison pour laquelle l'occident serait le seul à intervenir dans les affaires du monde sans qu'on l'ait agressé auparavant. Bien entendu, l'histoire de l'humanité est pleine de primo-agressions...

 

Il est possible que personne ne soutienne cette argumentation telle que je l'ai exposée mais à lire nombre d'intervenants, j'ai l'impression de la trouver, au moins implicitement. D'une part parce qu'il est rare de trouver des cas où un défenseur de la non intervention concèdera qu'une intervention donnée pourrait être nécessaire et opportune. D'autre part (et cet argument est plus fort que le premier) parce que lorsqu'ils dénoncent une intervention précise, ils semblent se référer autant ou plus à un principe général d'absurdité de toute intervention extérieure qu'aux caractéristiques de l'intervention considérée. 

 

Je vais essayer de te répondre plus précisément sur Daesh.  :icon_wink:

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Pays de la coalition en Irak et en Syrie, tout à fait. Or il se trouve qu'il y a beaucoup de pays occidentaux dans cette coalition. Donc bon, les deux finissent par se confondre.

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Coalition_arabo-occidentale_en_Irak_et_en_Syrie

Les pays européens engagés sont l'Allemagne, la Belgique, le Danemark, la France, la Grande-Bretagne, les Pays-bas, le Portugal. L'Albanie, la Pologne, l'Estonie et l'Italie ont également une participation. Au-delà les pays occidentaux on trouve les USA, le Canada, l'Australie, la Russie.

 

Tiens c'est marrant, dans la partie intitulée "Prises d'otages visant à entraver l'action de la coalition" on a quelque chose qui revient souvent...  :icon_wink:

  • Yea 1
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Avant d'analyser Daesh, je commence par faire une typologie particulières des Etats que je classerai en trois ou quatre grandes catégories. 

 

- les Etats a priori pacifiques qui n'attaquent pas leurs voisins sans de fortes raisons,

- Les Etats conquérants dont les objectifs sont délimités à des objectifs stratégiques précis,

- les Etats conquérants sans limites,

- les Etats fous capables de préférer une destruction mutuelle à la paix ou à une reddition.

 

L'appétit d'un conquérant sans limite avait été prêté je crois à Louis XIV par un Churchill, qui pensait à son ancêtre s'opposant au roi soleil. Elle est parfois prêtée à Poutine par ses opposants. Dans les deux cas, cela semble excessif. Malgrè tout, on peut se demander si l'appétit venant en mangeant les conquérants "raisonnables" sauront se satisfaire de leurs premiers objectifs lorsqu'il les auront atteints ou si le besoin de "gloire" étant inaltérable, ils se lancent dans un processus qui n'a pas de fin. Au cours du XXème siècle, l'Allemagne hitlérienne serait ce qui ressemble le plus au modèle des conquérants sans limites. Pourtant Hitler ne s'est pas lancé immédiatement dans la conquête du continent européen et son objectif revendiqué, son espace vital était situé à l'est, plus modeste que celui qu'il a entrepris en réalité. C'est au fur et à mesure que le mécanisme s'entretenant lui-même, l'Etat Nazi est devenu un Etat de la 3ème catégorie même si cette réalité était largement en germe dans la "philosophie" nazie. A la fin de la guerre l'Etat nazi était devenu un Etat de la 4ème catégorie. 

 

A lire Wikipedia, l'objectif de l'EI est la reconstitution de l'empire abbasside, ce qui représente un territoire immense, du Maroc à l'Afghanistan dans lequel nous avons le bonheur de ne pas être inclus. Néanmoins, quitte à faire de la politique fiction, je vois mal Daesh s'arrêter une fois un tel objectif réalisé. La structure du mouvement veut qu'il continue de tenter de se répandre jusqu'à être arrêté. J'aurais tendance à dire que si on ne lui reconnais pas de par son idéologie une volonté de conquêtes sans limites, alors on ne la reconnaitra à aucune armée ou organisation mais j'expose là une conviction personnelle. 

 

Pour être plus précis, il faut distinguer chez Daesh, ce qui est légitime de ce qui relève de la prudence.

 

Dans le premier domaine, je ne suis pas un suffisamment bon connaisseur de la théologie de Daesh pour dire s'ils considèrent avoir le droit d'attaquer un pays non musulman parfaitement neutre. En pratique, ils trouveront toujours une justification. Par exemple, on peut imaginer le scénario suivant : dans le pays en question, sont publiés des caricatures contraires à l'Islam, un Musulman fanatique assassine le caricaturiste. La police et/ou les forces d'intervention du pays en question poursuivent le tueur et le neutralisent. Pour Daesh, cette oppression des "bons musulmans" est une raison suffisante pour motiver une guerre contre le pays neutre. 

 

Par ailleurs, Daesh ne fait pas preuve de beaucoup de prudence en se créant énormément d'ennemis même s'il tient en partie compte d'objectifs à plus ou moins court terme par la force des choses. 

 

Je finis par trois arguments :

 

1°) Si on tient compte de la chronologie, le terrorisme anti-occidental (attaque du musée juif ) a précédé la coalition menée par les Etats-unis mais il s'est très largement développé depuis et l'appel explicite à tuer porte sur les pays de la coalition.

 

Disons match nul sur ce point. 

 

Wikipedia : 

 

La première attaque en Occident liée à l'État islamique est la tuerie du Musée juif de Belgique, à Bruxelles, le

24 mai 2014 , commise par Mehdi Nemmouche, un ancien geôlier d'otages pour l'État islamique en Irak et au Levant, présent en Syrie en 2013 et au début de l'année 2014.

Le

8 août 2014 , date du début des frappes aériennes occidentales, marque un changement de stratégie de la part de l'État islamique vis-à-vis de l'Occident. Le groupe passe à une logique de « djihad régional » — focalisé à la lutte contres les États de la région — à une logique de « djihad global », en se déclarant en lutte contre le reste du Monde et en particulier contre l'Occident255,256. Dans un message publié le 22 septembre 2014

, Abou Mohammed al-Adnani, porte-parole de l'État islamique appelle au meurtre des citoyens des pays de la Coalition : « Si vous pouvez tuer un incroyant américain ou européen — en particulier les méchants et sales Français — ou un Australien ou un Canadien, ou tout [...] citoyen des pays qui sont entrés dans une coalition contre l'État islamique, alors comptez sur Allah et tuez-le de n'importe quelle manière. Si vous ne pouvez pas trouver d'engin explosif ou de munitions, alors isolez l'Américain infidèle, le Français infidèle, ou n'importe lequel de ses alliés. Écrasez-lui la tête à coups de pierres, tuez-le avec un couteau, renversez-le avec votre voiture, jetez-le dans le vide, étouffez-le ou empoisonnez-le257,258. »

 

 

 

2°) Le terrorisme et le meurtre d'occidentaux correspond dit-on à un objectif "rationnel" de la part de l'organisation pour attirer de nouvelles recrues. Toutefois, si les recrues sont attirées par ça, c'est parce que tuer des occidentaux peut constituer un objectif valable par lui-même pour elles. Or, jusqu'à quel point distinguer les objectifs de l'organisation des objectifs individuels de ses membres qui peuvent les réaliser à travers elle ? 

 

3°) L'Ei ne raisonne pas en terme d'Etats mais en terme de mécréants/ musulmans soumis à l'EI. L'Ei a massacré de nombreux civils "mécréants". Selon son propre mode de raisonnement l'Ei nous a déjà attaqué... 

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- une deuxième position conséquentialiste tenant davantage compte des incertitudes que le premier raisonnement exposé. Certes, il est possible qu'un pays donné se transforme finalement en agresseur mais nous pouvons attendre de le savoir pour nous défendre au moment où nous sommes attaqués tandis que si nous abandonnons ce critère nous n'avons plus de frontière fiable entre les interventions opportunes et celles qui ne le sont pas et nous courrons le risque d'une dérive ultra-interventionniste que nous ne maitriserons plus.

Cette deuxième position semble la plus sage.

En l'occurrence, la guerre contre l'EI me paraît être une guerre idéologique. Celle en Libye n'avait pas non plus pour fondement notre défense. Ni celle au Mali. Ni celle en Côte d'Ivoire. Ni celle en Centrafrique.

L'attentat contre Charlie Hebdo, par exemple, sort de cette analyse. Il s'agissait plutôt de types qui insultaient insultaient insultaient puis qui se sont fait buter.

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Je reviens une dernière fois sur les motivations de Daesh.

 

Sur le long terme, je pense que Daesh nous aurait agressé de toute manière. 

 

Sur les attentats survenus depuis deux ans, le rôle des interventions est plus grand que je ne le pensais en regardant la chronologie. 

 

Il y a à cela des exceptions comme les préparations d'attentat (par Al Qaida) et menaces proférées contre la Suisse neutre (cf Noob dans un autre fil) ou l'attentat du musée de Bruxelles (avant les frappes de la coalition). 

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J'ai chopé cet article sur le oueb, en passant par le blog de Lupus, écrit par un écrivain algérien, pas taper, je connais pas du tout ce site, hein, mais bon, l'auteur étant un Algérien, on va pas le créditer de divers noms d'oiseaux

 

 

https://civilwarineurope.com/2016/07/19/boualem-sansal-lislamisme-est-consubstantiel-a-lislam/

 

 

Et une interview du gars

 

 

http://www.lefigaro.fr/vox/monde/2016/06/17/31002-20160617ARTFIG00263-boualem-sansal-l-ordre-islamique-tente-progressivement-de-s-installer-en-france.php

 

 

Et sa fiche wiki

 

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Boualem_Sansal

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Sur les attentats survenus depuis deux ans, le rôle des interventions est plus grand que je ne le pensais en regardant la chronologie.

Est-ce-que les attentats surviennent parce que l'EI est en difficulté du fait des interventions et doit trouver de nouveaux axes d'attaques, ou est-ce-qu'il s'agit d'une mesure de rétorsion envers ses attaquants ? (enfin, sûrement un peu des deux...)

 

 

 

Le site a pas l'air très bisou, mais Boualem Sansal semble plutôt fréquentable (et inséré dans le média mainstream français). Comme pas mal d'algériens, il pense le terrorisme sur le mode de la guerre civile algérienne, où l'aspect islamiste des terroristes était plus marqué qu'en France ; il y avait une vraie proposition politique derrière. On se pose moins la question de savoir à quel dosage Islam/Amok il y avait là-dedans.

 

En parlant d'Algérie, j'ai dans ma liste de trucs à écouter cette vidéo qui cherche à présenter une analyse psychologique clinique sur les terroristes islamistes (avril 2015) ; le rapport avec l'Algérie est que l'intervenante a vécu lors de la guerre civile et y a perdu des proches. J'ai plutôt un bon a priori sur l'IHEDN donc je vais voir si j'y apprends des choses :).

 

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L'attentat contre Charlie Hebdo, par exemple, sort de cette analyse. Il s'agissait plutôt de types qui insultaient insultaient insultaient puis qui se sont fait buter.

 

Je ne peux pas être d'accord avec ta manière de présenter l'attentat de Charlie mais la question est intéressante car elle recouvre un désaccord plus large concernant les causes du terrorisme.

 

Selon mon impression, ton opinion et celle de gens qui pensent comme toi est que l'action terroriste ne peut être justifiée en ce qu'elle s'attaque à des civils innocents mais qu'elle a des justifications, c'est à dire des motifs légitimes de révolte et de colère. On serait peut-être assez proche de ce qui caractériserait une action ayant des justifications mais non justifiée en disant que l'action serait pleinement justifiée si les terroristes s'attaquaient loyalement à une armée et non à des civils. C'est à peu près la meilleure approximation que je vois. 

 

Pour moi et pour d'autres les justifications, même s'il peuvent s'appuyer sur des injustices sont avant tout des prétextes. Le choix de tuer précède les justifications du crime qui ne font que le rendre plus doux et faciliter le passage à l'acte. Les justifications ne sont donc pas vraiment des causes du terrorisme.

 

Si un français décidait de tuer des anglais au prétexte que quelque part un anglais a tué un français nous serions évidemment dans le prétexte du fait d'une vision profondément biaisée. Le tueur français oublie par exemple qu'il y a autant de français à avoir tué des anglais que l'inverse. La racine de sa colère est aussi mauvaise que le sont ses fruits (s'attaquer à des innocents).

 

Si un avion décime un village entier , la colère du petit nombre de rescapés et leur passage à une organisation terroriste serait plus compréhensible, notamment parce que l'on est plus sensible à ce qui nous touche directement. Du coup, cette justification est plus crédible pour être présentée comme une cause du terrorisme. 

 

Je ne sais pas si je présente correctement les deux sensibilités, la tienne en tout cas ? 

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Le choix de tuer précède les justifications du crime 

 

 

amha le point commun fondamental pour tous les assassins kamikazes qui ne sont pas des soldats en operation, donc les terroristes et les fous.

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en disant que l'action serait pleinement justifiée si les terroristes s'attaquaient loyalement à une armée et non à des civils. C'est à peu près la meilleure approximation que je vois.

Non.

L'attentat contre Charlie Hebdo me paraît plus de l'ordre du crime d'honneur, de la vengeance. Un archaïsme. Cela dit, nos sociétés laïques manquent peut-être de mécanismes de compensation ou de punition contre ceux qui salissent les choses sacrées d'autrui. Comment stopper la profanation de Charlie Hebdo par des moyens pacifiques en France ? On ne peut pas. Il reste donc la violence. Je ne cherche pas à justifier. Juste à expliquer.

Le terrorisme de l'EI est plus à rapprocher d'une sorte de guérilla pilotée à distance. Elle vaut bien, en inhumanité et en injustice, l'envoi de notre armée elle aussi pilotée à distance et sans humanité par nos élus. En guerre, les belligérants considèrent que le peuple est responsable de son armée. L'EI n'est pas attaqué par l'armée française, il est attaqué par la France. Il ne fait pas la guerre à l'armée française, mais à la France. Il frappe là où il peut faire mal et utilise l'arme du faible.

Donc pour le premier cas, il s'agissait d'une défense archaïque de l'islam : le mécanisme est l' "honneur". Dans le deuxième, un État se définissant par l'une des chapelles de l'islam se taille de force un territoire : c'est une guerre de religion, le mécanisme est l' "idéologie".

Que faudrait-il faire pour désamorcer ces actes de terrorisme ?

Le premier cas n'est pas évident, dans la mesure où, pour désamorcer le conflit, il faudrait mettre un peu d'eau dans notre vin, c'est-à-dire faire des compromis sur nos valeurs. Dans le deuxième, les gouvernements français récents sont fautifs et entièrement responsables, il faudrait revoir les critères des interventions militaires.

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Le premier cas n'est pas évident, dans la mesure où, pour désamorcer le conflit, il faudrait mettre un peu d'eau dans notre vin, c'est-à-dire faire des compromis sur nos valeurs.

La paix vaut-elle plus que les valeurs ?

Dans le contexte de l'humanité, sur longue période, les valeurs qui ne sont pas incarnées par des hommes prêts à utiliser la violence pour les défendre tendent à disparaître.

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Je ne peux pas être d'accord avec ta manière de présenter l'attentat de Charlie mais la question est intéressante car elle recouvre un désaccord plus large concernant les causes du terrorisme.

 

Selon mon impression, ton opinion et celle de gens qui pensent comme toi est que l'action terroriste ne peut être justifiée en ce qu'elle s'attaque à des civils innocents mais qu'elle a des justifications, c'est à dire des motifs légitimes de révolte et de colère. On serait peut-être assez proche de ce qui caractériserait une action ayant des justifications mais non justifiée en disant que l'action serait pleinement justifiée si les terroristes s'attaquaient loyalement à une armée et non à des civils. C'est à peu près la meilleure approximation que je vois. 

 

Pour moi et pour d'autres les justifications, même s'il peuvent s'appuyer sur des injustices sont avant tout des prétextes. Le choix de tuer précède les justifications du crime qui ne font que le rendre plus doux et faciliter le passage à l'acte. Les justifications ne sont donc pas vraiment des causes du terrorisme.

 

Si un français décidait de tuer des anglais au prétexte que quelque part un anglais a tué un français nous serions évidemment dans le prétexte du fait d'une vision profondément biaisée. Le tueur français oublie par exemple qu'il y a autant de français à avoir tué des anglais que l'inverse. La racine de sa colère est aussi mauvaise que le sont ses fruits (s'attaquer à des innocents).

 

Si un avion décime un village entier , la colère du petit nombre de rescapés et leur passage à une organisation terroriste serait plus compréhensible, notamment parce que l'on est plus sensible à ce qui nous touche directement. Du coup, cette justification est plus crédible pour être présentée comme une cause du terrorisme. 

En fait ce que tu décris c'est une post-rationalisation de l'acte: c'est assez fréquent, tout le monde fait ça pour des choses plus ou moins importantes. 

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J'ai chopé cet article sur le oueb, en passant par le blog de Lupus, écrit par un écrivain algérien, pas taper, je connais pas du tout ce site, hein, mais bon, l'auteur étant un Algérien, on va pas le créditer de divers noms d'oiseaux

Blog à Lupus (la faute me semble volontaire), tiens ça faisait longtemps que je n'étais pas allé voir. Dommage on dirait qu'ils ne produisent plus vraiment de contenu original mais reproduisent des articles d'autres blogs. Du coup je suis allé voir le CGB, ça faisait longtemps, leur fausse une du 14 juillet m'a fait marrer: attention, humour au 15ème degré, au moins.

 

(badurl) http://www.culturalgangbang.com/2016/07/cgb-dimanche-special-14-juillet.html (badurl)

 

Sansal est un écrivain (plutôt bon semble-t-il) donc il parle comme un écrivain: avec emphase. En même temps on ne peut pas trop lui reprocher d'être un peu à fleur de peau sur le sujet: les écrivains et journalistes furent les premiers à se faire assassiner en Algérie, juste avant la guerre civile. Mais dans le genre je préfère ce que fait Aldo Stérone car au moins il cite des sources. D'ailleurs il y a une de ses vidéos dans l'article de Lupus.

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Ré-introduire le délit de balsphème n'est clairement pas ce qui va diminuer le conflit...

Cela signifierait que la chose sacrée de telle communauté serait reconnue comme étant sacrée en vérité et pour tout le monde, effectivement, il vaudrait mieux éviter. ;)

Le cas de Charlie Hebdo est une insulte publique répétée envers la chose sacrée d'une communauté. J'ignore s'il faudrait ralentir les gens qui font ça d'une manière générale. Je reconnais n'avoir aucune idée de la complexité à faire du droit. Personnellement je préfèrerais une loi arbitraire d'une validité de 2 ans renouvelable empêchant de jeter de l'huile sur le feu en ce qui concerne juste l'islam.

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Il y a en tout cas trois niveau de réponse : le niveau juridique avec la liberté d'expression pour principe ici, la question de ce qui est convenable compte tenu du respect que l'on a pour autrui, la question de la responsabilité et des conséquences qu'une parole peut avoir. Une parole vraie et respectueuse d'autrui peut avoir des conséquences dramatiques en présence de fanatiques. Concernant Charlie c'est plus le niveau de "susceptibilité" des "insultés" que le niveau des insultes que je trouve remarquable.  

 

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CQFD. La dimension culturelle ne donne lieu qu'a des épiphénomènes distants qui sont plus dans l'ordre du crime crapuleux que du terrorisme. Elle ne suffit pas à engendrer un alibi assez important pour le recrutement massif de guerriers.

 

Je reviens sur cette partie de la discussion. 

 

Pour moi, l'aspect religio- culturel n'est pas suffisant en soit car il ne caractérise pas car le terrorisme est loin de caractériser systématiquement l'islam dans l'espace et dans le temps. C'est une combinaison de ce qu'était l'islam avant la montée du phénomène djihadiste et de circonstances particulières (ouverture au monde/économiques/géopolitiques). Je ne sais pas si je résume correctement l'objet de la discussion en la présentant comme une opposition entre radicalisation de l'islam d'un côté (ma théorie) et islamisation de la radicalisation. Selon cette seconde approche, il y aurait des forces de radicalisation et de violences qui se déverseraient opportunément sur l'islam actuellement comme elles auraient pu se déverser ailleurs.

 

Dans un premier temps, je me suis dit qu'il n'y avait pas d'éléments factuels permettant de trancher entre les deux options. Je me suis alors aperçu que ces théories recouvraient des divergences relatives au parcours des islamistes radicalisés. Le converti qui se radicalise et s'islamise en même temps correspond bien à la théorie de l'islamisation de la radicalisation car ce converti recherchait semble-t-il davantage la radicalité que l'islam lui-même. Le musulman qui parvient progressivement à la radicalité correspond à la théorie de la radicalisation de l'islam. Cela peut aussi convenir au converti dont la radicalisation suit la conversion d'assez loin. Il y a une troisième catégorie intermédiaire qui est celle des musulmans peu pratiquants ou de membres de la communauté musulmanes agnostiques ou non croyants. Un réflexe de solidarité communautaire peut jouer un certain rôle dans la radicalisation et ce profil est plus difficile à classer au regard des deux théories. 

 

Quoi qu'il en soit si nous étions purement et simplement en présence d'une islamisation de la radicalisation, il n'y aurait pas de lien statistique entre l'islam radical et l'islam modéré. Dans un pays où les musulmans sont dans une proportion proche de 10 % de la population totale, les convertis issu de familles non musulmanes devraient représenter 90% des effectifs des musulmans radicaux. Le phénomène d'islamisation de la radicalisation me parait moins important que le processus de radicalisation de l'islam ce qui n'empêche pas de reconnaitre l'importance des convertis parmi les radicaux.

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Personnellement je préfèrerais une loi arbitraire d'une validité de 2 ans renouvelable empêchant de jeter de l'huile sur le feu en ce qui concerne juste l'islam.

Et c'est quelque chose que j'abhorre à 400%, rapport à un truc qui s'appelle liberté d'expression. Néanmoins je pense que c'est ce qui va finir par se produire, question de rapport de force.

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Je ne pense pas que ce soit le propos de Fenster ; et il ne s'agit pas d'une manifestation contre l'état d'urgence.

 

@Domi > Je suis plutôt d'accord avec ce que tu dis ; si quelqu'un a des contre arguments à opposer :). On peut peut-être se demander vers où tend la radicalisation non islamiste ?

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