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La première salle de consommation à moindre risque va ouvrir à Paris


Adrian

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La première salle de consommation à moindre risque en France, qualifiée de « salle de shoot » par ses opposants, doit être inaugurée mardi 11 octobre au 4 rue Ambroise-Paré, dans le 10e arrondissement de Paris, par la ministre de la santé, Marisol Touraine, et la maire (PS) de Paris, Anne Hidalgo. Elle sera ensuite ouverte aux usagers à partir du 14 octobre.

Jean-Pierre Couteron, psychologue clinicien, président de la Fédération Addiction, et coauteur de Salle de shoot : les salles d’injections supervisées à l’heure du débat français (La Découverte, 2013), revient sur la genèse et le fonctionnement d’un tel espace.

Lire aussi :   La première salle d’injection ouvre à Paris

Pourquoi les associations d’aide aux toxicomanes réclamaient-elles l’ouverture d’une telle salle ?

Dans le quartier de la gare du Nord, à Paris, des associations de réduction des risques comme Gaïa ou Safe n’arrivaient plus à toucher tous les usagers de drogue qui consomment dans la rue, les halls d’immeuble, les parkings ou les toilettes publiques.

Mais il existait déjà des lieux d’aide et d’accueil. Ce n’était pas suffisant ?

Non. Les associations avaient besoin de pouvoir leur proposer un lieu calme, dans lequel les usagers peuvent réaliser un parcours qui remet leur consommation dans de bonnes conditions sanitaires, avec des produits stériles et une salle de repos où ils peuvent rencontrer des personnes qui vont les aider. Car si on distribue des seringues stériles mais qu’elles sont utilisées dans les parkings, le progrès sanitaire est très relatif et l’impact sur les riverains quasi nul.

Lire aussi :   A Strasbourg, des usagers de drogues encore circonspects

Très concrètement, comment va fonctionner la salle ?

Le principe est globalement toujours le même : l’usager va d’abord s’enregistrer, même avec une identité fictive. A Paris, on lui délivrera un ticket et, comme à la « Sécu », il devra attendre que son numéro s’affiche pour entrer dans la salle. Il devra également présenter le produit qu’il compte utiliser. La question de la qualité pourra aussi être abordée, par exemple si l’équipe de la salle sait qu’une drogue frelatée est en circulation à ce moment-là.

L’usager rentre ensuite dans le local où a lieu la consommation. Il s’installe, fait sa préparation et dispose de trente minutes pour s’injecter sa dose. A Paris, il y a peu ou pas d’héroïne, mais beaucoup de skénan, un médicament revendu 5 euros le cachet.

Le personnel surveille et se tient prêt à intervenir en cas d’overdose ou si un consommateur n’arrive pas à trouver une veine. Mais il lui est interdit d’aider physiquement à l’injection. Ensuite, c’est la salle de repos, et la possibilité d’accéder à un infirmier, un travailleur social ou un médecin.

Quel est le bilan des salles de consommation ouvertes à l’étranger ?

La première salle a ouvert en 1986 à Berne, en Suisse. Il y en a eu depuis près d’une centaine. Elles ont globalement toutes un bilan positif. Toutes ont permis une baisse des taux de contamination et une diminution de la délinquance.

Chaque salle a développé une personnalité particulière, liée au profil de ses usagers et du cadre urbain dans lequel elle s’insère. Celle de Vancouver, au Canada, c’est le navire amiral, car elle est située sur le continent qui a déclaré la « guerre à la drogue ». Il y a aussi la salle Quai 9, à Genève (Suisse), qui est très connue. Le Danemark a développé des salles itinérantes, installées dans des bus.

Certaines ont malgré tout fermé…

A Rotterdam (Pays-Bas), les Hollandais avaient quadrillé la ville avec de nombreuses salles. Chaque usager était enregistré et ne pouvait se rendre que dans celle de son quartier. Au fur et à mesure que leur situation s’améliorait, des salles ont pu fermer pour regrouper les moyens sur celles qui restaient.

Pourquoi cette mise en place a-t-elle pris autant de temps en France ?

Le débat en France m’a marqué par sa violence et son intensité. Il y a dans notre pays cette idée que la solution à la toxicomanie ne peut être que sanitaire ou pénale. En accompagnant les usagers, mais en ne soignant pas d’entrée leur dépendance et en ne les punissant pas, la salle d’injection supervisée est donc vécue comme une double trahison. Pire, on lève l’interdit. Pour les opposants, créer une salle de consommation à moindre risque, c’est installer les usagers bien au chaud et leur faciliter l’accès aux drogues.

Si on n’a pas réfléchi plus que ça à la question des drogues, ce raisonnement peut paraître de bon sens. Or l’expérience et des études ont montré l’inverse : laisser l’usager s’enfermer sur ses consommations, c’est lui laisser peu de moyens pour évoluer ; l’aider à moins s’enfoncer, à moins se dégrader, va au contraire renforcer sa motivation à évoluer tout en préservant les moyens de le faire.

Et l’opposition d’une partie des riverains ?

A Paris, comme ailleurs, cette opposition n’est arrivée que dans un deuxième temps, lorsque l’emplacement de la salle a été connu. C’est toujours très compliqué. La salle n’est pas installée dans un quartier où il n’y a pas d’usage. Au contraire, elle est installée dans un quartier où il existe déjà un usage un peu sauvage. Le pari, c’est de pouvoir l’absorber.

Chacun espère que le dispositif sera installé dans la rue d’à côté, pas dans la sienne. On rencontre en ce moment le même phénomène pour les lieux d’accueil pour migrants. Mais il y a aussi des riverains qui reconnaissent qu’on ne parachute pas le problème chez eux et que la salle a été installée au bon endroit…

Certains riverains craignent que la salle attire de nouveaux consommateurs…

Ce sera à la marge. Les consommateurs de drogue ne vont pas traverser la ville pour s’injecter leur dose. Après, la question d’adapter la salle à la situation rencontrée doit rester possible.

http://www.lemonde.fr/addictions/article/2016/10/11/toxicomanie-les-salles-d-injection-supervisee-ont-globalement-toutes-un-bilan-positif_5011483_1655173.html

 

:facepalm:

Tu rentres dans la salle de shoot comme dans une administration.. le service public du shoot

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c'est interessant je me demande si le contexte francais va faire merder tout ca...

Apparemment ces salles sont un succes, je me demande si c'est vrai ou si c'est un trip sous hallu :mrgreen:

 

 

 

j'adore les mots soulignes randomly.Je me demande qui clique la dessus lol

 

 

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C'est quand meme assez schizophrène, je suppose que tout ça fonctionne en partie, même indirectement, via de l'argent public.

Donc, d'un côté l'Etat interdit la drogue et lui fait la guerre, de l'autre il fait en sorte que les consommateurs puissent en prendre dans les meilleurs conditions possibles, parce que sa guerre de la drogue a rendu la chose très dangereuse.

  • Yea 4
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C'est quand meme assez schizophrène, je suppose que tout ça fonctionne en partie, même indirectement, via de l'argent public.

Donc, d'un côté l'Etat interdit la drogue et lui fait la guerre, de l'autre il fait en sorte que les consommateurs puissent en prendre dans les meilleurs conditions possibles, parce que sa guerre de la drogue a rendu la chose très dangereuse.

 

En fait, on a le droit de prendre de la drogue uniquement si celle-ci est "dure" et qu'on s'est retrouvé à poil dans la rue à cause d'elle.

 

Moralité : arrêtons de consommer comme des tapettes et défonçons nous aux frais de la société :D

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Sur le principe je trouve que c'est une bonne idée. C'est le fait que l'Etat français s'en mêle qui me panique, ils ne sont pas capable de faire un truc sans l'idéologiser.

Vu que la consommation de drogue est interdite, seul l'Etat pour instaurer ces salles de shoot. Venant de n'importe qui d'autre, ce serait vraisemblablement illégal.

Et si l'usage de drogue était légal, le problème des drogués qui se cachent et qui prennent des risques car opérant dans la clandestinité n'existerait pas comme il existe maintenant.

  • Yea 2
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J'ai jamais testé de drogue, c'est peut être l'occasion. :D

 

tu vas adorer l'ambiance sdf-sacs plastiques-odeur de vomi.

 

blague a part je suis pret a parier que ce qui a marche partout va foirer en france pour cause de gestion de merde et insecurite.

  • Yea 2
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Sur le principe je trouve que c'est une bonne idée. C'est le fait que l'Etat français s'en mêle qui me panique, ils ne sont pas capable de faire un truc sans l'idéologiser.

 

Je ne comprends toujours pas la logique.

C'est interdit sauf dans certains endroits? Si on se fait choper avec de la drogue sur soi, mais qu'on est à 200 mètres de la salle de shoot, c'est OK? À 300 mètres par contre c'est l'amende voire la garde à vue?

La logique étatiste, tu peux pas test.

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En fait, on a le droit de prendre de la drogue uniquement si celle-ci est "dure" et qu'on s'est retrouvé à poil dans la rue à cause d'elle.

Moralité : arrêtons de consommer comme des tapettes et défonçons nous aux frais de la société :D

Le prix de la meilleure analyse économique du sujet est attribué à Mister_Bretzel.
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Pour moi non merci, la drogue me fait péter. Les brocolis aussi

C'est parce que ton hash, il faut le brouter et ton brocoli, il faut le fumer. Tu verras. Fini le prout qui pue, bonjour le prout qui fait rire.
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Le prix de la meilleure analyse économique du sujet est attribué à Mister_Bretzel.

 

Il me semblait que la dépénalisation des drogues comme faite au Portugal était une solution qui faisait consensus chez les libéraux.

 

Je pointais juste le fait que la prohibition coûte cher, et qu'on rajoute par dessus le financement de salles de consommation pour les usagers les plus "risqués", alors qu'une solution bien plus simple et moins cher existe. Mais c'est moins fun énoncé comme ça. 

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Il me semblait que la dépénalisation des drogues comme faite au Portugal était une solution qui faisait consensus chez les libéraux.

Je pointais juste le fait que la prohibition coûte cher, et qu'on rajoute par dessus le financement de salles de consommation pour les usagers les plus "risqués", alors qu'une solution bien plus simple et moins cher existe. Mais c'est moins fun énoncé comme ça.

J'étais très sérieux, tu as bien vu les incitations perverses à l'oeuvre, et une des raisons pour lesquelles cette initiative risque bien de finir dans le mur.

Et la décriminalisation des drogues est en effet éminemment libérale.

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