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L'alternance, un objectif politique libertarien ?


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Mmmmh en quoi ?

Pour diminuer le domaine de competence de l'etat, autrement dit reduire les mandats des politiques.

Je me dit qu'a partir d'un certain seuil le manque de participant au vote empeche le mandat d'etre trop important, mais ca a jamais ete teste et je reve peut etre.

C'est sur que pour l'instant ca se verifie pas, mais a la fois il y a encore un nombre hallucinant de gens qui votent.

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Oui je me suis planté, la sacro-sainte élection du monarque présidentielle n’obéit effectivement pas à la règle. Dans mon souvenir, le chiffre aux présidentielles était plus élevé. Mais pour pinailler, entre les 20% d'abstention et les presque 10% de non-inscrit... ça fait beaucoup et ça passe comme si de rien. Européens, législatives, départementales on tourne entre 40 et 60% d'abstention.

 

Le truc c'est que les scores des deux partis mainstream sont par définition forcément très proches de 50%. Donc infiniment moins de force est nécessaire pour faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre que pour, disons, faire monter un parti libéral. Si on arrive à convaincre même 1% du corps électoral ça aura un impact visible. À 5% c'est de facto nous qui déterminerions le vainqueur.

C'est exactement ça. Il faut donc obtenir un poids suffisant, non pas pour faire pencher la balance vers l'alternance mais vers le mieux-disant.

 

Le moins mauvais qui a une chance d'être élu c'est quoi, 99% de merde socio-démocrate et 1% de promesses peut-être vaguement libérales de loin ? Tandis que l'autre c'est 99.5% de merde. On est à des niveaux tellement insignifiants que la comparaison n'a pas vraiment de sens. Donc je cherche un autre critère.

 Je comprends et partage ton avis sur le constat. Néanmoins l'alternance par défaut n'est pas une solution.

 

Le PLD fait de la capitulation en rase campagne en soutenant Rama Yade au sens d'une "coalition" de micro- partis "citoyens". Autrement dit il ne porte même pas l'étendard libéral ni n'essaye de faire appliquer son programme officiel (lequel est pourtant beaucoup plus libéral que celui de Macron, par exemple). Il fait avec Rama Yade ce que les communistes ont décidé de ne pas faire avec Mélenchon: un ralliement inconditionnel et suicidaire.

Quant on a à ce point pas envie de réussir politiquement...

C'est désespérément tellement ça.

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Je précise que ma position de base est toujours abstentionniste, mais j'ai presque réussi à me convaincre tout seul avec ces conneries.

Il n'y aurait plus qu'à trouver un nom qui claque... L'obstructivisme ? L'obstructionnisme ? Le courant alternatif ? :icon_ptdr:

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Je précise que ma position de base est toujours abstentionniste, mais j'ai presque réussi à me convaincre tout seul avec ces conneries.

Il n'y aurait plus qu'à trouver un nom qui claque... L'obstructivisme ? L'obstructionnisme ? Le courant alternatif ? :icon_ptdr:

 

L'altermoiement, un mix entre alterner et atermoiement, c'est bien l'objectif que ça se repousse les choses le plus possible en faisant l'alternance.

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Pour diminuer le domaine de competence de l'etat, autrement dit reduire les mandats des politiques.

Je me dit qu'a partir d'un certain seuil le manque de participant au vote empeche le mandat d'etre trop important, mais ca a jamais ete teste et je reve peut etre.

C'est sur que pour l'instant ca se verifie pas, mais a la fois il y a encore un nombre hallucinant de gens qui votent.

Le problème étant qu'aujourd'hui, même avec l'abstention comme premier parti de France, cela ne change rien à la légitimité auto attribuée des politiques. Lesquels ont bien compris cela et ne mettront jamais en place de mesure limitante en cas de taux trop élevé d'abstention.

J'ai poney à chaque élection pour montrer mon refus de participer à la mascarade générale, mais au final cela change-t-il réellement quelque chose ? C'est plutôt cette question qu'il faut se poser, plutôt que de prôner une alternance qui, avec ou sans nous, a déjà lieu avec le succès que l'on connaît et est même bien pratique pour certains hommes politiques permettant de faire la politique dite du "poisson rouge", ou la mémoire des électeurs est limitée à un mandat.

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Ce qui est un point positif par rapport à la non-alternance puisque pendant qu'ils s'occupent à faire ça ils ne font pas autre chose. Bien sûr l'état s'étend dans tous les cas et ça n'est pas près de changer. En attendant on peut essayer de faire du damage control.

Tout d'abord lorsque je dit détricote, ça ne rend pas pour autant compte de l'unique activité de la nouvelle majorité. Donc un État comme la France c'est à mon avis faux. De plus on ne part pas de rien, il y a des tonnes de règles à la con qui vont survivre et qui vont pourrir la vie des citoyens inutilement avec cette méthode. Ensuite parce qu'au bout du compte s'installe une terrible insécurité juridique, qui coûte extrêmement cher à la société. Coûts qui peuvent largement par eux-même justifier une intervention plus grande.

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J'aurai tendance néanmoins à la fois à vouloir laisser gonfler l'abstention pour que cela nuise à la légitimité de nos élus. Mais je dois reconnaitre qu'aujourd'hui avec 50% ou plus du corps électoral (donc pas toute la population) ne s'exprimant à chaque élections, la légitimité devrait déjà avoir disparu.

La légitimité au sens global, ie agrégation des légitimités que les individus accordent personnellement + légitimité projetée médiatiquement, n'a effectivement pas encore disparu.

Par contre la légitimité que chacun d'entre nous accorde personnellement au "système" et à la classe politique, il me semble bien qu'elle régresse. Quantitativement, je pense que l'abstention (en progression), le travail au black (en progression), les activités non-taxées genre uber etc (en progression) sont la signature de la délégitimation du "système" + classe politique.

(à titre perso, je me soumets au système via la coercition qu'il exerce sur moi, mais aucunement à cause d'une quelconque légitimité puisque je lui en accorde 0. Et l'abstention est l'un des moyens que j'utilise pour exprimer que j'accorde 0 légitimité aux autorités.).

 

ama, on est actuellement dans la situation de vil coyote au-dessus de la falaise.

Le basculement de légitimité global n'a pas lieu, car :

1/ les chiens de garde médiatiques font très bien leur travail pour masquer la mort de cette légitimité (chacun croit que les autres y croient encore et donc la posture rationnelle est de soi aussi jouer le jeu)

2/ la population ne voit pas ce qui peut remplacer le système actuel et elle croit à la nécessité d'un système pyramidal (là aussi grâce au bon boulot des médias). Bref, la peur de l'inconnu fait qu'on continue à se tenir à notre système cromagnonesque.

 

Il me semble quand même que, volens nolens, tous les jours la population explore le territoire inconnu au-delà du système actuel. Exploration directe (beaucoup par internet), exploration indirecte par l'information de ce qui se passe ailleurs. Donc le système est sapé et s'effrite tous les jours.

Le ciment qui maintient les vieilleries et la pourriture en place, c'est l'illusion médiatique. En 2016, on a eu brexit + Trump, de bons coups de la réalité dans l'illusion projetée à la population. Combien de temps cette illusion peut-elle encore être efficace ? J'ai peine à croire que ça puisse encore durer 20 ans.

 

edit : frais du jour : "Démissionner" le peuple pour qu’il arrête de voter "mal" ? http://www.contrepoints.org/2016/11/13/271477-democratie-demissionner-peuple-voter-mal

 

edit : dans le 05, ces jours-ci, plusieurs radars se font repeindre gratuitement. Il y a des gens qui expriment concrètement leur perte de foi ailleurs qu'en Corse :)

 

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Tout d'abord lorsque je dit détricote, ça ne rend pas pour autant compte de l'unique activité de la nouvelle majorité. Donc un État comme la France c'est à mon avis faux. De plus on ne part pas de rien, il y a des tonnes de règles à la con qui vont survivre et qui vont pourrir la vie des citoyens inutilement avec cette méthode.

Bien sûr. Le truc c'est que ça sera le cas quoi qu'il arrive (et j'ai bien conscience que mon message a du mal à passer à cause de ce constat d'échec initial), donc que peut-on faire concrètement et efficacement, là tout de suite, pour mitiger un peu les dégâts ?

Ensuite parce qu'au bout du compte s'installe une terrible insécurité juridique, qui coûte extrêmement cher à la société. Coûts qui peuvent largement par eux-même justifier une intervention plus grande.

Sachant que les deux camps feront à 99% la même chose je n'en suis pas convaincu. Est-ce qu'il y a eu plus de troubles sociaux pendant les périodes de cohabitation par exemple ?

C'est vrai que finalement on manque beaucoup d'exemples et de données dans cette conversation. Où sont les historiens quand on a besoin d'eux ? :mrgreen:

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Sachant que les deux camps feront à 99% la même chose je n'en suis pas convaincu. Est-ce qu'il y a eu plus de troubles sociaux pendant les périodes de cohabitation par exemple ?

Justement c'est le système des deux camps qui pose problème. Il faudrait jeter ça à la poubelle et faire de l'exécutif un conseil. Je rappelle qu'à la base l'exécutif doit voir son pouvoir contrebalancer par le législatif. Or comme en France la majorité du législatif détermine tous l'exécutif il n'y a plus aucune séparation des pouvoirs.

 

Du coup jouer l'alternance dans le cadre actuel c'est supposer que tous les groupes sont équivalents en terme de nuisance et je pense que c'est relativement faux.

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Faire de l'exécutif un conseil comme ca les guignols de l'UMPS sont tranquille pour l'éternité et n'auront plus besoin de faire semblant de s'opposer et pourront faire avancer plus vite le programme de l'administration.

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  • 5 years later...

Et paf, je nécromantise.

 

Alors avec ces 6 années mouvementées de recul, après la transition Trump-Biden, le covid et la réélection de Macron, mon idée paraît-elle toujours aussi saugrenue ?

 

On 11/12/2016 at 11:32 AM, Lancelot said:

Donc je réfléchissais à l'élection américaine tout ça (mais rassurez vous ce n'est pas le sujet) et je me disais que d'un point de vue libertarien, faute de pouvoir tailler directement dans le pouvoir, un objectif plus modeste consiste à endiguer sa progression.

L'alternance est pas mal de ce point de vue parce que lorsque l'opposition arrive au pouvoir d'une part elle n'aura pas les coudées franches dès le départ et d'autre part elle va s'empresser de supprimer une ou deux mesures du gouvernement précédent (cosmétique certes mais c'est un des rares cas où une telle chose peut arriver).

Conclusion : quitte à soutenir un candidat à n'importe quelle élection, c'est-à-dire si vous pensez que ça fait la moindre différence, il faudrait systématiquement soutenir l'opposition.

Qu'en pensez-vous ? Prêts à voter à droite en 2017 et à gauche en 2022 ?

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il y a 13 minutes, Lancelot a dit :

mon idée paraît-elle toujours aussi saugrenue ?

 

il y a 13 minutes, Lancelot a dit :

Qu'en pensez-vous ? Prêts à voter à droite en 2017 et à gauche en 2022 ?

Oui de toute évidence ton idée est saugrenue (et c'est qui l'alternative à Macron dorénavant ? Le RN ou la NUPES...mouais)

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il y a 2 minutes, Marlenus a dit :

Pour le coup je préfère la non majorité en France (comme actuellement) ou la cohabitation aux USA.

J'ai l'impression que cela ralentit beaucoup plus les conneries.

Pour certains, c'était le secret du mandat Clinton : entre 1994 et 2000, il a eu une opposition majoritaire et très déterminée contre lui, ce qui a largement freiné la croissance des dépenses et des réglementations, engendrant les années de prospérité que l'on sait.

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2 hours ago, Rübezahl said:

L'alternance ?

Avec une admin, et ses hauts fonks, et une armée de N millions de fonks, qui est elle inamovible.

Il n'y a pas d'alternance.

 

2 hours ago, Pelerin Dumont said:

Oui de toute évidence ton idée est saugrenue (et c'est qui l'alternative à Macron dorénavant ? Le RN ou la NUPES...mouais)

 

1 hour ago, Marlenus said:

Pour le coup je préfère la non majorité en France (comme actuellement) ou la cohabitation aux USA.

J'ai l'impression que cela ralentit beaucoup plus les conneries.

 

On commence par trois réponses à côté de la plaque, c'est pas gagné 😕

 

Que tous les partis au pouvoir fassent plus ou moins la même chose ce n'est pas une objection pertinente, c'est mon point de départ.

 

L'état du débat est :

On 11/12/2016 at 11:51 AM, Anton_K said:

Je pense que Lancelot veut dire que ce qui importe ici c'est l'antagonisme politique entre les partis alternants, pas leur antagonisme idéologique. Et de fait on peut avoir le premier sans avoir le second : on a vu maintes fois les alternants français supprimer les mesures de leurs prédécesseurs alors qu'ils auraient pris les mêmes dans le même contexte, voire qu'il les rétablissent sous une autre forme plus tard.

 

Dans l'intervale la gouvernabilité du pays décroît, c'est vrai. Maintenant est-ce que ça veut dire que l'activité législative décroit globalement, je suis pas sûr, le nouveau parti peut aussi renchérir et passer ses propres inepties, et cinq ans permettent quand même d'en passer beaucoup. Que nous dit l'histoire politique sur ce plan, je vous le demande.

 

On 11/12/2016 at 1:01 PM, Lancelot said:

D'où l'intérêt d'alterner 5 ans plus tard pour avoir une chance de mitiger ces nouvelles inepties. C'est la beauté du truc.

 

Et c'est aussi parce qu'en pratique au pouvoir tout le monde est similaire que foutre méluche ou le pen au pouvoir ne changera pas grand chose sinon qu'ils reviendront avec un peu de chance sur les conneries des précédents et qu'ils proposeront leurs propres conneries sur lesquels leurs successeurs reviendront avec un peu de chance.

 

Concernant la cohabitation, elle a aussi été évoquée :

 

On 11/12/2016 at 8:48 PM, Bézoukhov said:

Je ne pense pas que les partis ont réellement peur de l'alternance. Il s'agit pour eux d'une donnée du jeu. Le passage au quinquennat n'était rien d'autre qu'un arrangement pour que les alternances se passent mieux. La cohabitation, ils n'aiment pas. Quand on a gagné le gâteau, on préfère ne pas le partager, même si c'est pour le rendre après.

 

Un vrai message de vote "libéral" en l'absence de candidat pertinent ferait la promotion de la cohabitation et de la division des pouvoirs. La droite à gagné la présidentielle ? Appelons aux législatives à gauche, aux régionales pour DlR, aux cantonales pour le FN, aux municipales pour le PG et aux européennes pour les écolos. De toute façon, un appel au vote n'est qu'une posture et ça aurait au moins l'avantage de faire passer un message libéral sur l'importance de la division des pouvoirs.

 

On 11/12/2016 at 9:03 PM, Lancelot said:

Très bonne remarque. C'est tout à fait l'esprit.

 

La cohabitation n'est qu'une autre forme d'alternance (entre élection présidentielle et législative).

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3 hours ago, Mathieu_D said:

Faudrait revoir les périodes d'alternance française pour commencer dans leur contexte.

Oui si j'étais historien ou  économiste ça m'intéresserait bien comme projet.

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Il y a 15 heures, Mathieu_D a dit :

Faudrait revoir les périodes d'alternance française pour commencer dans leur contexte.

Dans mes souvenirs c'etait pas mal durant la première alternance de Chirac sous Mitterand (il prétendait s'inspirer de Thatcher et des libéraux ont ecrit pour essayer de l'inspirer) , puis il y a eu la seconde avec Balladur (sur lequel je n'ai pas de jugement), et enfin la troisième avec Jospin qui fut franchement mauvaise : 35h, quota de logements sociaux par commune, loi Besson sur les gens du voyages, loi sur la sécurité quotidienne (lutte contre le terrorisme), Loi relative aux nouvelles régulations économiques du 15 mai 2001 (qui requiert notamment que les entreprises prennent en compte les émissions de gaz à effet de serre dans leurs bilans annuels), congé paternité et loi taubira, bon il y aussi eu l'air d'avoir de bonnes mesures comme des privatisations, fin des fonds spéciaux de l'Elysée ou la loi Allegre

(et en même temps Chirac seul n'a pas vraiment fait mieux).

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3 hours ago, fm06 said:

J'ai l'impression que tu confonds alternance avec cohabitation.

Ça dépend (si tu te places du point de vue de l'électeur ou du gouvernement) mais ne nous embourbons pas dans des batailles de sémantique. Les vraies questions au cœur du sujet sont les suivantes :

  • Dans notre régime politique actuel, quelle est la marge de manœuvre d'un parti au pouvoir pour imposer des trucs qui ne sont pas prévus par l'administration ou dictés par les circonstances ?
  • Est-il souhaitable que le gouvernement soit efficace ?

À la première question je dirais, pour prendre un exemple saillant, qu'il s'agisse d'Obama, de Trump ou de Biden, face à la réalité les différences sont surtout à la marge et/ou cosmétiques. Alors certes elle peuvent être très destructives en soi mais on y reviendra.

À la seconde question, bien sûr la réponse automatique sera "ça dépend si le gouvernement est libéral" mais je pense qu'on peut admettre que dans notre réalité les gouvernements ne sont pas libéraux et n'ont aucune chance de le devenir du jour au lendemain. S'agissant de l'efficacité d'un gouvernement non libéral, je conçois qu'on puisse penser le contraire mais j'ai envie de répondre que plus il est emmerdé mieux c'est.

 

Quelle est la meilleure manière d'entraver un gouvernement ? D'abord lui retirer le pouvoir. En démocratie on peut faire ça très facilement en votant pour l'opposition. Bénéfice secondaire, l'opposition sera occupée un moment à démanteler les mesures cosmétiques du gouvernement sortant et n'aura pas tout de suite les coudées franches pour imposer ses propres lubies. Ensuite lui imposer un boulet sous la forme d'une cohabitation (ce qui implique d'alterner le vote entre e.g. les présidentielles et les législatives). Le temps que le gouvernement et l'opposition passent à se bouffer le nez est du temps qu'ils ne passent pas à trouver de nouveaux moyens de bouffer dans notre assiette.

Je parle de meilleure manière parce que c'est relativement "facile" de faire pencher la balance dans un sens ou dans l'autre. Imaginons un cas complètement utopique où les libéraux auraient un pouvoir électoral de 5%, ce serait suffisant pour décider le vainqueur de n'importe quelle élection entre les deux favoris, alors qu'un petit parti à 5% ou 5% d'abstention en plus n'accomplissent rien.

Se restreindre à penser en termes de gouvernement et d'opposition est aussi utile pour éviter les pénibles querelles de clocher entre gauche et droite, quoique la dernière présidentielle montre peut-être la limite de ce système avec deux candidats d'opposition aux scores équivalents.

 

Vous me direz que tout ça est très pessimiste et où est le plan pour le triomphe du libéralisme dans cette histoire ? Honnêtement, au point où on en est, notre objectif à court et moyen terme devrait être d'infiltrer des libéraux dans la classe dirigeante (chez les hauts fonctionnaires, les élus locaux, les journalistes...) plutôt que de se lancer directement dans le jeu politique sans aucun atout.

Vous me direz aussi peut-être que parfois il faut un dirigeant fort qui ait les coudées franches pour prendre des décisions, je vous répondrai que la dernière fois qu'on a eu ça c'était Macron qui gérait le covid, est-ce que ça vous donne vraiment envie ?

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il y a une heure, Lancelot a dit :

Quelle est la meilleure manière d'entraver un gouvernement ? D'abord lui retirer le pouvoir.

Note aussi que c'était la réflexion de certains proto-libéraux il y a deux-trois siècles, et c'est pourquoi ils ont adjoint à l'exécutif une ou des assemblées législatives pour le ralentir et diviser le pouvoir (auparavant, les assemblées se contentaient de "voter le budget", pour le dire en termes modernes), puis une administration complète pour continuer à ralentir l'ensemble de la machine et à y diviser les pouvoirs. Avec le recul, je ne suis pas certain que ces deux paris aient été gagnants, puisqu'assemblées et bureaucratie ne sont pas pour rien dans le recul de la liberté.

 

il y a une heure, Lancelot a dit :

Bénéfice secondaire, l'opposition sera occupée un moment à démanteler les mesures cosmétiques du gouvernement sortant et n'aura pas tout de suite les coudées franches pour imposer ses propres lubies.

En fait, elle peut très bien faire les deux simultanément, surtout en début de mandat quand son capital politique ne sera pas encore atteint par l'exercice du pouvoir.

 

Enfin, songe que la Troisième République était un régime à alternance quasi-permanente suscités par le parlement, après tout le XIXème siècle qui n'était au fond qu'une succession d'alternances suscitées par la rue parisienne, et qu'en a-t-on retiré politiquement, sinon le règne de la bureaucratie ? Oui les Grands Projets Débiles y étaient plutôt plus rares et moins déments, mais parce que l’époque s'y prêtait aussi (il faut comparer avec les équivalents chez os voisins développés) ; mais face à d'incessantes alternances, la continuité de l’État a fini par être incarnée par la seule fonction publique, qui non seulement a cru démesurément, mais surtout qui était débarrassée régulièrement des politiciens qui voulaient la mettre au service de quelque chose d'autre qu'elle-même. Évidemment, tout ceci culmine dans le GPRF puis la Cinquième qui a le double défaut 1- d'avoir avalisé le rôle de ladite fonction publique dans la continuité de l'Etat en la sacralisant et en monopolisant sa production par la création de l'ENA, et 2- d'avoir permis à cette dernière de s'accaparer la fonction politique en dépit de tous les conflits d'intérêt évidents, et in fine créant une situation incestueuse comme on n'en voit guère que dans les pays-partis.

 

Je me fais délibérément l'avocat du diable, tu l'auras compris, mais je pense que c'est nécessaire pour pousser plus loin la réflexion.

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1 hour ago, Rincevent said:

Note aussi que c'était la réflexion de certains proto-libéraux il y a deux-trois siècles, et c'est pourquoi ils ont adjoint à l'exécutif une ou des assemblées législatives pour le ralentir et diviser le pouvoir (auparavant, les assemblées se contentaient de "voter le budget", pour le dire en termes modernes), puis une administration complète pour continuer à ralentir l'ensemble de la machine et à y diviser les pouvoirs. Avec le recul, je ne suis pas certain que ces deux paris aient été gagnants, puisqu'assemblées et bureaucratie ne sont pas pour rien dans le recul de la liberté.

Je suis d'accord sur le constat d'échec du constitutionnalisme libéral, ceci étant leur réflexion (trouver une manière de réformer les institutions pour que le libéralisme émerge/prospère) ne se situe pas vraiment au même niveau que la mienne (trouver une manière de voter utilement pour limiter la casse dans le cadre du système qu'on a).

 

1 hour ago, Rincevent said:

En fait, elle peut très bien faire les deux simultanément, surtout en début de mandat quand son capital politique ne sera pas encore atteint par l'exercice du pouvoir.

Donc ta contre-proposition serait d'éviter l'alternance au maximum pour que la fougue idéologique soit tempérée par l'exercice du pouvoir (ce n'est pas absurde, c'est plus ou moins un argument royaliste) ? Est-ce que tu irais jusqu'à postuler que Macron 2.0 sera moins nuisible que durant son premier mandat ?

 

1 hour ago, Rincevent said:

Enfin, songe que la Troisième République était un régime à alternance quasi-permanente suscités par le parlement, après tout le XIXème siècle qui n'était au fond qu'une succession d'alternances suscitées par la rue parisienne, et qu'en a-t-on retiré politiquement, sinon le règne de la bureaucratie ? Oui les Grands Projets Débiles y étaient plutôt plus rares et moins déments, mais parce que l’époque s'y prêtait aussi (il faut comparer avec les équivalents chez os voisins développés) ; mais face à d'incessantes alternances, la continuité de l’État a fini par être incarnée par la seule fonction publique, qui non seulement a cru démesurément, mais surtout qui était débarrassée régulièrement des politiciens qui voulaient la mettre au service de quelque chose d'autre qu'elle-même. Évidemment, tout ceci culmine dans le GPRF puis la Cinquième qui a le double défaut 1- d'avoir avalisé le rôle de ladite fonction publique dans la continuité de l'Etat en la sacralisant et en monopolisant sa production par la création de l'ENA, et 2- d'avoir permis à cette dernière de s'accaparer la fonction politique en dépit de tous les conflits d'intérêt évidents, et in fine créant une situation incestueuse comme on n'en voit guère que dans les pays-partis.

J'entends la critique mais je me souviens avoir lu ici ou là un autre son de cloche.

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il y a 9 minutes, Lancelot a dit :

Donc ta contre-proposition serait d'éviter l'alternance au maximum pour que la fougue idéologique soit tempérée par l'exercice du pouvoir (ce n'est pas absurde, c'est plus ou moins un argument royaliste) ?

Je ne dis pas ça non plus. Je rappelle aux libéraux, qui ont plus souvent qu'à leur tour l'esprit de système, que ce sera au mieux faiblement corrélé à la défense de la liberté, et que ça dépendra largement du contexte institutionnel et des opportunités politiques. Dans le contexte actuel ça me semble être une bonne idée, mais il y a 30 ans ou dans 30 ans, la réponse serait sans doute très différente.

 

il y a 9 minutes, Lancelot a dit :

J'entends la critique mais je me souviens avoir lu ici ou là un autre son de cloche.

La première Troisième République a eu un grand respect de la plupart des libertés, mais elle a fait exploser le nombre de fonctionnaires (au point où le républicanisme à la française est bien souvent une défense à peine cachée du fonctionnariat). Par ailleurs, son respect de la liberté dépendait en bonne partie de ce qu'une part majeure de l'électorat était constituée de petits propriétaires, d'artisans et de commerçants, classes dont les intérêts convergent souvent avec la défense des libertés et de la propriété.

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