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Marxisme et postmodernisme : les aventures de la superstructure


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« Le résultat général auquel je parvins, et qui, une fois acquis, servit de fil conducteur à mes études, peut-être brièvement formulé ainsi : dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent dans des rapports déterminés, nécessaires et indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un stade de développement de leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base réelle sur laquelle s'élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociales déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être mais inversement leur être social qui détermine leur conscience. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production présents, ou ce qui n’en est qu’une expression juridique, les rapports de propriété, à l’intérieur desquels elles s’étaient mues jusque-là. De formes de développement des forces productives qu’ils étaient, ces rapports se changent en chaînes pour ces dernières. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. Avec la transformation de la base économique fondamentale se trouve bouleversée plus ou moins rapidement toute l’énorme superstructure. »

-Karl Marx, Préface de la Contribution à la critique de l'économie politique. Introduction aux Grundrisse (dite de 1857), Les éditions sociales, 2014 (11 juin 1859 pour la première édition allemande), 280 pages, p.63.

« Les communistes ne s'abaissent pas à dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l'ordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent à l'idée d'une révolution communiste ! Les prolétaires n'y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner. »

-Dernières lignes du Manifeste communiste (1848).

« La vérité, la référence, la cause objective ont cessé d'exister. » (p.13)

« Il ne faut pas résister à ce processus en cherchant à affronter le système et à le détruire, car lui qui crève d'être dépossédé de sa mort, n'attend de nous que cela: que nous la lui rendions, que nous le ressuscitions par le négatif. Fin des praxis révolutionnaires, fin de la dialectique. » (p.44)

-Jean Baudrillard, Simulacres et simulation, Paris, Éditions Galilée, 1981.

Certains liborgiens ont insisté pour que j’explique en quoi on pouvait qualifier le postmodernisme de réaction de gauche contre le marxisme (c’est-à-dire, non pas une hostilité complète, mais quelque chose comme un au-delà, une sortie du marxisme). Je ne peux pas faire de miracle pour leur répondre, vu que ma recherche sur la question est toujours en cours, et que je ne lui ai pas encore donnée une forme structurée (ce qui suis doit donc être considéré comme un premier jet -Gio si tu me lis...).

Je m’en tiendrais donc à un seul point : démontrer l’affirmation précédente. Si j’en viens à évoquer certaines causes expliquant l’apparition de ce nouveau courant idéologique, ça ne sera que périphérique par rapport au problème posé. Dans une large mesure, je laisserais également de côté la question de la valeur de vérité des uns et des autres. Je me borne à faire remarquer leur antagonisme relatif (ça reste des courants « de gauche », même si cette affirmation est elle-même problématique). Ce faisant, j’aimerais obtenir comme résultat la disparition de l’expression « marxisme culturel », qui n’est pas un concept efficient.

Déjà, qu’est-ce que la modernité (définition non-exhaustive et simplifiée [et marxisante ?]) ?:

Phase historique de l’histoire occidentale (mondiale ?) caractérisée par la naissance du capitalisme commercial (Renaissance italienne), puis industriel (révolution industrielle), et la disparition simultanée de la féodalité (entendue comme forme politique adossée à une économie de subsistance, au servage, etc.) => Révolution française. Phase de sécularisation croissante des sociétés concernées, expulsion du religieux de la sphère politique, essor des sciences et des techniques. Au plan idéologique : humanisme, absolutisme (Bodin, Hobbes), classicisme, philosophie des lumières (Aufklärung), rationalisme, libéralisme, socialisme, marxisme, positivisme.

 

A l’inverse des courants réactionnaires, contre-révolutionnaires ou conservateurs, qui cherchent à inverser ou à stopper les évolutions précédentes (auxquelles il faudrait en joindre tellement d’autres : transition démographique, urbanisation, démocratisation…), le post-modernisme se présente comme un dépassement de la modernité, une critique de la modernité, de ses catégories fondamentales (Raison, progrès, histoire, sujet, nation, nature/culture, etc.) et de ses penseurs. Il se veut donc « progressiste », de gauche, radical, émancipateur, etc. Mais force est de constater qu’il est bien souvent critique au sens courant du terme (opposé à). On va le voir avec le marxisme.

[Je laisse de côté la question de savoir si l’école de Francfort, pourtant hégéliano-marxiste et/ou freudo-marxiste, peut être considéré comme l’ancêtre du postmodernisme.]

Je tiens aussi à préciser que la catégorie de « postmoderniste » est refusée par tous les auteurs auxquels on l’accole. Ceux qui en ont plein les oreilles du mythique « néolibéralisme » pourraient légitimement demander en quoi est-il pertinent de maintenir cette notion. Le fait est que le postmodernisme n’est pas, semble-il, une école dont on pourrait identifier un père fondateur et des élèves. Mais ça reste une catégorie opérante puisqu’elle permet de rendre compte :

-du but commun des auteurs visés (faire la critique de la modernité pour la dépasser).

-de leur unité spatio-temporelle (les universités occidentales : Europe de l’ouest-USA principalement ; dans le derniers tiers du XXème siècle à nos jours).

-de leur unité politique (gauche non-marxiste et, ais-je besoin de le dire, non-libérale).

-Voire, mais je laisse ce point de côté, de leur unité sociologique et/ou de l’unité sociologique du public qui est influencée par lesdits auteurs, qui reproduit des formes plus ou moins dégradées desdits discours, etc.

Alors, où et quand naît le post-modernisme ? A mon sens il ne naît pas avec le structuralisme compte tenu du fait que :

-Saussure et ses successeurs ne s’occupe pas de politique.

-Le Lévi-Strauss des années 60 est apolitique (voire de droite au dire de certains).

-Lacan est paraît-il au PC.

-Althusser et les althussériens sont communistes ou maoïstes.

Le seul pour qui la question se pose est Foucault. En effet, Les mots et les choses (1966), contient déjà des thèmes post-modernes, comme le relativisme (à l’histoire des progrès de la raison que pouvaient écrire Condorcet, Hegel ou Auguste Comte, se substitue chez Foucault la succession des « régimes de savoirs », sans que Foucault avance de critères permettant de savoir si un « système des positivités » est plus « vrai » qu’un autre, ni même que l’un soit lié à l’autre. Ce qui semble déranger Aron, cf leur débat de 66 ou 67). Néanmoins le Foucault de ces années-là ne s’occupe pas encore de politique.

Le vrai tournant est, me semble-t-il, Mai 68. En 68 (je laisse de côté tout ce qu’oublie la mémoire collective : grève générale, mouvements de paysans, etc.), on voit de larges pans de la jeunesse (étudiante) se politiser à l’extrême-gauche. Divers mouvements marxistes (trotskystes, maoïstes, castristes, guevaristes, conseillistes, etc.), hostiles au PCF et à l’URSS, se développent. Mais leur problème est que la place est déjà prise. Ce qui, une fois passée la violence de type Action directe ou l’aventure dans le tiers-monde, va les amener progressivement à disparaître, se normaliser, etc. (certains se tourneront vers la gauche socialiste, d’autre vers l’écologie, etc.).

« En 1968, les ouvriers préféré faire confiance à leurs propres organisations, le PCF et la CGT, pour défendre leurs intérêts plutôt que de s’embarquer dans le bateau « révolutionnaire » piloté par les « classes moyennes » libérales-libertaires. Cela leur a valu d’être chassées du panthéon révolutionnaire du gauchisme, et remplacés par les nouveaux prototypes de l’opprimé – les femmes, les migrants, les SDF – idéologiquement plus faciles à utiliser. »

-Le Blogueur « Descartes », 06/04/2016 (cf : http://descartes.over-blog.fr/2016/03/au-secours-je-ne-comprends-plus-rien.html#ob-comment-ob-comment-87774482).

On voit aussi se développer le mouvement féministe et le mouvement homosexuel, parfois avec des organisations syncrétistes, qui mêle à l’anticapitalisme de nouvelles revendications (NB : il ne suffit pas d’être anticapitalisme pour être marxiste. Rousseau ou Proudhon n’étaient pas marxistes). C’est la naissance de ce qu’Alain Touraine a nommé les nouveaux mouvements sociaux, et dont les idées à l’origine « radicale » ont dégénéré dans ce que Le Goff a nommé le « gauchisme culturel » (et non pas marxisme culturel, puisque le contenu socio-économique, entre autre choses, a depuis longtemps disparu : http://oratio-obscura.blogspot.fr/2016/09/le-gauchisme-culturel-des-origines-au.html).

Alors, quel rapport avec le postmodernisme ? Déjà, il faut faire remarquer que les marxistes sont les premiers à s’attaquer au post-modernisme. Illustration à partir d’un extrait de la quatrième de couverture d’un ouvrage que je n’ai pas encore pu lire, L’Oubli de la raison, de Juan José Sebreli :

 

Au sortir des Lumières et de l’écroulement de l’ordre ancien, la bourgeoisie accédant au pouvoir, décide de confisquer le savoir à son profit et n’aura de cesse de se retourner contre la rationalité, la modernité scientifique, la vision laïque du monde et leurs conséquences révolutionnaires.

Juan José Sebreli montre ici, à l’échelle des deux derniers siècles, de Schelling à Derrida, de Schopenhauer à Deleuze, de Nietzsche à Foucault, d’Heidegger à Lacan, de Dostoïevski à Bataille, de Jung à Barthes, de Lévi-Strauss à Althusser, la cohérence accablante d’un dispositif idéologique dont l’apparente diversité ne doit pas masquer le profond dénominateur commun : à travers la négation de l’histoire, du sujet, de la raison, de l’universel, du signifié, l’irrationalisme consiste à entraver le libre développement de la pensée discursive qui tend à la remise en cause des rapports de production capitalistes. Ce jeu de massacre s’accomplira à travers la prédominance hégémonique du signifiant sur le signifié, de l’invariant sur le changement, de la singularité sur l’universalité, du sociétal sur le social, de l’inconscient sur le conscient, de la structure sur le sujet, du synchronique sur le diachronique, du mythe sur l’histoire, du fragment sur le système, de l’ineffable sur l’explicite, des instincts dionysiaques sur la rationalité apollinienne, du particulier sur le collectif, etc.

 

On trouve un point de vue analogue chez Clouscard, Denis Collin, sans doute aussi chez Jameson, bref.

[soit dit en passant Ayn Rand ne disait guère autre chose de la « New Left » américaine, cf son ouvrage La révolution anti-industrielle]

Je pense que la clé consiste à voir que, de même que l’extrême-gauche a délaissé la classe ouvrière, de même que le « gauchisme culturel » a perdu le contenu socio-économique de ses origines, de même, le postmodernisme a été le mouvement intellectuel qui a accompagné cette évolution. Il a été pour ainsi dire l’ancêtre idéologique de la ligne Terra Nova du Parti socialiste actuel (viser « les immigrés et les bobos »). Après 68, le renversement de la société bourgeoise méprisée ne se produit pas. Du coup cette gauche non-communiste et non-libérale (contrairement à ce que raconte « Descartes » ci-dessus, mais c’est de bonne guerre) entre dans une ère de profond pessimisme, de scepticisme, qui amène certaines de ses figures à rompre avec le marxisme (Lyotard, Baudrillard, Barthes, Gorz…), qui permet à d’autres qui ne l’ont jamais été de se retrouver sur le devant de la scène intellectuelle (Foucault, Deleuze, Derrida. Beaucoup plus tard des gens comme Rorty, Butler, Agamben, Stiegler, etc. Et pour chaque auteur, compter bien évidemment des dizaines d’élèves un peu partout, des centaines voire des milliers de lecteurs).

Alors en quoi le postmodernisme s’oppose au marxisme ? C’est difficile de faire une réponse générale, il faudrait entrer dans chaque auteur, mais en gros il rejette :

-La philosophie de l’histoire hégéliano-marxiste (l’histoire comme progrès ; en particulier chez Lyotard, Gorz et Foucault) ; la confiance dans le progrès technique.

« Les luddites étaient bien plus lucides que Marx sur la portée de l’irruption de l’ordre industriel, et ils ont en quelque sorte aujourd’hui leur revanche, au terme catastrophique de ce processus, où Marx lui-même nous a fourvoyés, dans l’euphorie dialectique des forces productives. » (Jean Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, p.27). Même idée chez Gorz.

-Le rationalisme ; la connaissance objective (c’est le grand retour de Nietzsche avec Foucault et Deleuze).

-La dialectique.

-Le sujet raisonnable, capable d’être maître de soi (ombre de la psychanalyse un peu partout).

-Le matérialisme (flagrant chez Baudrillard, sans doute aussi chez Deleuze mais je n’ai pas assez pratiqué).

-Plus généralement, la réflexion sur la société, à laquelle on préférera d’interminables « jeux de langage » (au sens de Wittgenstein. OU PAS).

-Le prolétariat comme sujet politique (j’y reviendrais). Dans cette veine, rejet de l’idée que la radicalité est du côté de la majorité ; rejet des majorités démocratiques au profit des minorités « insoumises », « fluides » :

« Un gouvernement de gauche, ça n’existe pas […] la gauche n’est pas affaire de gouvernement. »

« Etre de gauche, c’est savoir que les problèmes du tiers monde sont plus proches de nous que les problèmes de notre quartier. C’est vraiment une question de perceptions. »

« La gauche, c’est l’ensemble des processus de devenir minoritaires. »

-Gilles Deleuze, Entretien avec Claire Parnet.

[A comparer avec le marxisme : « Tous les mouvements historiques ont été, jusqu'ici, accomplis par des minorités ou au profit des minorités. Le mouvement prolétarien est le mouvement spontané de l'immense majorité au profit de l'immense majorité. » -Manifeste Communiste].

-Enfin, on continue à rejeter le capitalisme par principe, mais dans les faits on ne s’intéresse guère à la manière dont ça pourrait se produire, ni qui pourrait bien s’en occuper. Voire on appelle à l’intensifier (Deleuze).

Cette opposition n’est pas forcément apparente parce qu’un certain nombre des individus précités, tout en critiquant volontiers Marx (il faut en parler pour montrer qu’on est de gauche), lui attribue la paternité de telle ou telle de leurs idées. En gros les post-modernes ont le même rapport à Marx que Bourdieu (que je n'inclurais pas dans cette catégorie, mais on peut en débattre)  :

« Marx est probablement le deuxième auteur le plus cité par Bourdieu. Il l’est légèrement moins que Weber et un peu plus que Durkheim. Parallèlement, dans le domaine de l’économie, il est la référence centrale, alors que les différents économistes sont peu mentionnés. Le nombre élevé de ces citations induit nécessairement chez le lecteur l’idée que Marx est une des références centrales pour Bourdieu et que ce dernier est l’auteur le plus important pour penser la sphère économique. […] Puisque Bourdieu est dans la filiation de Marx, il cite cet auteur très souvent (plus que Durkheim, nettement plus que les économistes, dans les références neutres) et en donne une vision clairement positive. A l’inverse, dans le champ de la théorie, puisqu’il est en conflit avec le courant marxiste, il les cite rarement comme des références neutres, ne les approuve qu’exceptionnellement et les critique fréquemment. […]

Sur le plan quantitatif, nous avons établi qu’à maintes reprises Bourdieu était favorable à Marx, laissant entrevoir un lien fort entre les deux auteurs. Le contenu des citations valorisant Marx nous montre qu’il n’en est rien, qu’il n’existe pas de proximité entre les deux théories. […]

[Les] critiques de Bourdieu montrent que son système théorique est éloigné de celui de l’auteur du Capital sur des points fondamentaux : remise en cause de son analyse de la religion, des classes sociales, de l’État, de l’art ; faiblesse de sa méthodologie (absence de l’effet de théorie, position uniquement objectiviste, prétention au savoir absolu) ; critique de son rapport aux autres (mépris de classe, anathème politique) ; opposition à la notion de valeur-travail. »

« Bourdieu utilise peu le concept d’exploitation et ne l’emploie jamais dans le sens de Marx, c’est-à-dire dans le sens de plus-value, de surtravail. Il l’utilise dans une acception aujourd’hui courante : il y a exploitation quand les personnes ont des conditions de travail singulièrement difficiles, quand leurs salaires sont particulièrement faibles – alors que pour Marx, il y a exploitation dès qu’il y a du profit, même si les salaires sont élevés. Il n’y aucune exception à ce refus d’utiliser le concept d’exploitation dans le sens de Marx. »

« Bourdieu ne croit pas que l’authenticité apparaîtra avec le communisme et n’explicite pas clairement son idée de désaliénation. »

« Dans les années 60 et 70, un de ses concurrents principaux dans les sciences sociales est le marxisme. Notre hypothèse est que la stratégie de Bourdieu a consisté à se mettre dans la filiation de Marx tout en délégitimant les courants marxistes. » -Eric Gilles, Regard de Bourdieu sur Marx et sur sa théorie de la sphère économique.

Je reviens sur l’idée de la disparition du prolétariat comme sujet politique. On a vu que c’était le comportement de la gauche non-communiste (gauchiste et socialiste) en politique. Le post-modernisme l’accompagne, la justifie intellectuellement. S’il y a un sujet politique (qui pourrait éventuellement vouloir lutter contre le capital), ce n’est pas le prolétariat. En ce sens on a évidemment plus affaire à une pensée marxiste.

Cette disparition est particulièrement remarquable chez les auteurs anciennement marxistes, comme André Gorz : http://hydra.forumactif.org/t2993-andre-gorz-adieux-au-proletariat-au-dela-du-socialisme?highlight=gorz

Baudrillard idem (le plus délirant de la dream team, et de loin) : « Seuls ceux qui échappent au tourniquet de la production et de la représentation peuvent en dérégler les mécanismes et fomenter, du fond de leur condition aveugle, un retournement de la « lutte de classes » qui pourrait bien être sa fin pure et simple comme lieu géométrique du « politique ». C’est ici que l’intervention des immigrés prend son sens dans les grèves récentes. […] Mais cette inversion n’est pas exclusive de celle de tout autre groupe privé de représentation sociale. Femmes, jeunes, lycéens, homosexuels, et « prolos » eux-mêmes, lorsqu’ils deviennent « sauvages », ou si on admet qu’au fond les syndicats ne les représentant pas du tout et ne représentent qu’eux-mêmes –nous sommes tous dans ces sens des « immigrées ». Inversement, ceux-ci peuvent cesser de l’être. » (p.43)

« Le prolétaire est aujourd’hui un être « normal », le travailleur a été promu à la dignité d’ « être humain » à part entière, à ce titre d’ailleurs il reprend toutes les discriminations dominantes à son compte : il est raciste, sexiste, répressif. Par rapport aux déviants actuels, aux discriminés de tous ordres, il est du même côté que la bourgeoisie : du côté de l’humain, du côté du normal. Tant il est vrai que la loi fondamentale de cette société n’est pas la loi de l’exploitation, mais le code de la normalité. » (p.50)

« La première onde de choc de ce passage de la production à la pure et simple reproduction a été Mai 68. Elle a touché l’Université d’abord, et d’abord les Facultés de sciences humaines, parce que c’est là qu’il est devenu plus évident (même sans une conscience « politique » claire) qu’on n’y produisait plus rien, et qu’on ne faisait plus qu’y reproduire (des enseignants, du savoir et de la culture, eux-mêmes facteurs de reproduction du système général). C’est cela, vécu comme inutilité totale, irresponsabilité […] relégation, qui a fomenté le mouvement étudiant de 68 (et non pas l’absence de débouchés –des débouchés, il y en a toujours assez dans la reproduction –ce qui n’existe plus, ce sont des lieux, des espaces où se produise véritablement quelque chose).

Cette onde de choc court toujours. Elle ne peut que se propager jusqu’aux extrémités du système, au fur et à mesure que des secteurs entiers de la société tomberont du rang de forces productives au pur et simple statut de forces reproductives. Si ce processus a d’abord [sic] touché les secteurs de la culture, du savoir, de la justice, de la famille –c’est-à-dire les secteurs dits « superstructurels », il est clair qu’il affecte progressivement aujourd’hui aussi tout le secteur dit « infrastructurel » : une nouvelle génération de grèves depuis 68, partielles, sauvages, épisodiques peu importe, témoigne non plus de la « lutte de classes » d’un prolétariat assigné à la production, mais de la révolte de ceux qui, dans les usines mêmes, sont assignés à la reproduction.

Pourtant, dans ce secteur même, ce sont les catégories marginales, anomiques, qui sont les premières touchées : jeunes O.S importés directement de la campagne à l’usine, immigrés, non-syndiqués, etc. Pour toutes les raisons qu’on a indiquées, le prolétariat « traditionnel », organisé et syndiqué, a en effet toutes les chances d’être le dernier à réagir, puisque c’est lui qui peut entretenir le plus longtemps l’illusion du travail « productif ». Cette conscience d’être, par rapport à tous les autres, de véritables « producteurs », d’être quand, même, fût-ce au prix de l’exploitation, à la source de la richesse sociale, cette conscience « prolétarienne », renforcée et sanctionnée par l’organisation, constitue certainement le plus sûr rempart idéologique contre la déstructuration du système actuel qui, loin de prolétariser des couches entières de la population, c’est-à-dire d’élargir l’exploitation du travail « productif », comme le veut la bonne théorie marxiste, aligne tout le monde sur le même statut de travailleur reproductif.

Les travailleurs « productifs » manuel vivent, plus que tout autre, dans l’illusion de la production –tout comme ils vivent leur loisir dans l’illusion de la liberté. » (Jean Baudrillard, L’échange symbolique et la mort, Gallimard, 1976, 341 pages, p.50-51)

Deleuze et Foucault, et le féminisme de genre à la suite, n’ont jamais été marxistes. Donc leur pensée politique va être très anarchisante, il s’agit de lutter contre un « pouvoir » diffus, insaisissable. Le summum de la radicalité, ça devient des « contre-conduites » (choquer le bourgeois, serait-on tenté de dire. Porter le trouble dans le genre, dans l’identité, le langage…) :

« La lutte pour une subjectivité moderne passe par une résistance aux deux formes actuelles d'assujettissement, l'une qui consiste à nous individuer d'après les exigences du pouvoir, l'autre qui consiste à attacher chaque individu à une identité sue et connue, bien déterminée une fois pour toutes. La lutte pour la subjectivité se présente alors comme droit à la différence, et droit à la variation, à la métamorphose. »

-Gilles Deleuze, Foucault, Les éditions de Minuit (coll. « Critique »), Paris, 1986, p.113.

"To expose the foundational categories of sex, gender, and desire as effects of a specific formation of power requires a form of critical inquiry that Foucault, reformulating Nietzsche, designates as "genealogy". A genealogical critique refuses to search for the origins of gender, the inner truth of female desire, a genuine or authentic sexual identity that repression has kept from view ; rather, genealogy investigates the political stakes in designating as an origin and cause those identity categories that are in fact the effect of institutions, practices, discourses with multiple and diffuse points of origin. The task of this inquiry is to center on -and decenter- such defining institutions: phallogocentrism and compulsory heterosexuality." (p.VIII-IX)

""Female" no longer appears to be a stable notion, its meaning is as troubled and unfixed as "woman"." (p.IX)

-Judith Butler, Gender Trouble. Feminism and the subversion of identity, Routledge, New York, 1990, 172 pages.

[Avouez qu’avec ça, l’ordre social peut trembler sur ses bases, hein]

« Du moment qu’on lutte contre l’exploitation, c’est le prolétariat qui non seulement mène la lutte, mais définit les cibles, les méthodes, les lieux et les instruments de luttes ; s’allier au prolétariat, c’est le rejoindre sur ses positions, sur son idéologie, c’est reprendre les motifs de son combat. C’est se fondre. Mais si c’est contre le pouvoir qu’on lutte, alors tous ceux sur qui s’exerce le pouvoir comme abus, tous ceux qui le reconnaissent comme intolérable peuvent engager la lutte là où ils se trouvent et à partir de leur activité (ou passivité) propre. En engageant cette lutte qui est la leur, dont ils connaissent parfaitement la cible et dont ils peuvent déterminer la méthode, ils entrent dans le processus révolutionnaire. Comme alliés bien sûr [sic] du prolétariat, puisque, si le pouvoir s’exerce comme il s’exerce, c’est bien pour maintenir l’exploitation capitaliste. Ils servent réellement la cause de la révolution prolétarienne en luttant précisément là où l’oppression s’exerce sur eux. Les femmes, les prisonniers, les soldats du contingent, les malades dans les hôpitaux, les homosexuels ont entamé en ce moment une lutte spécifique contre la forme particulière de pouvoir, de contrainte, de contrôle qui s’exerce sur eux. »

-Michel Foucault, « Les intellectuels et le pouvoir », in Dits et écrits I, n°106, p.1183.

On est donc bien loin de l’autogestion ouvrière des situs ou de la « dictature du prolétariat » des léninistes. On passe de « LA » révolution aux révolte(s), pour reprendre le titre d’un ouvrage de Jacques Ellul. Dans les formes encore socialisantes du post-modernisme, on en revient à des théories insurrectionnelles, pré-marxistes, de la politique (ZAD, Nuit-Debout, etc.). On en revient à l’anarchisme de Bakounine, il faut se révolter avec les gens qui veulent bien, le reste suivra. Plus besoin de théorie. Primat de l’action (directe ?).

« Le marxisme en tant que science –dans la mesure où il s’agit d’une science de l’histoire, de l’histoire de l’humanité- est une dynamique aux effets coercitifs, à propos d’une certaine vérité [NB : Et nulle part une « vérité certaine »..]. Son discours est une science prophétique qui diffuse une force coercitive sur une certaine vérité, non seulement en direction du passé, mais vers l’avenir de l’humanité. »

-Michel Foucault, « Méthodologie pour une connaissance du monde : comment se débarrasser du marxisme », in Dits et écrits II, n°235, p.600.

C’est le temps des multitude(s) et des indigné-e-s chers à Antonio Negri et à notre gauche contemporaine en décomposition avancée :

« Au siècle où les humains n’étaient « que » deux milliards, il y avait le « parti de classe ». Il était nécessairement aussi délimité que l’était « la classe » elle-même dans une société où elle n’était nullement hégémonique. En fait, les ouvriers constituaient une sorte d’archipel dans un océan de paysannerie et de travailleurs indépendants de la boutique et de l’artisanat. Sa verticalité correspondait à une organisation du travail lui-même. La centralisation découlait des moyens de transports et de communication autant que comme reflet de la centralisation de son adversaire. Bref, le « parti de classe » correspondait à une réalité sociale et matérielle qui s’est elle-même dépassée de toutes les façons possibles. L’émergence du « peuple » comme catégorie sociale protagoniste face à l’oligarchie de la période du capitalisme financiarisé dominant appelle sa forme spécifique d’organisation. »

-Jean-Luc Mélenchon, Le peuple et le « mouvement », Le blog de Jean-Luc Mélenchon, 2 novembre 2016.

Bref, le post-modernisme a contribué à l’extinction du marxisme (ou plutôt, il a été la conséquence idéologique de cette disparition). Il a pris sa place dans l’intelligentsia de gauche en Occident (en lien avec l’écologisme, le féminisme, etc.). Du point de vue libéral, il est sans doute beaucoup plus inoffensif. Reste qu’intellectuellement, je n’ai pas le sentiment que nous ayons gagné au change. A une pensée rationaliste issue des Lumières, on peut opposer des arguments, auquel le dogmatisme l’empêchera éventuellement de répondre. Mais à quoi bon opposer des arguments à un relativisme complet ? Au nihilisme ? A l' "irrationalisme épistémologique" (comme disait Rand) ?

Or là où le dialogue n’est plus possible, il ne reste plus que la violence:

« Rappelez-vous tout simplement qu'entre les hommes il n'existe que deux relations: la logique ou la guerre. Demandez toujours des preuves, la preuve est la politesse élémentaire qu'on se doit. Si l'on refuse, souvenez-vous que vous êtes attaqués, et qu'on va vous faire obéir par tous les moyens. »

-Paul Valéry, Monsieur Teste.

Sur ce je vais dormir et vous laisse méditer sur le déclin de l'Occident.

  • Yea 1
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 Oh putain c'est long... je lirai plus tard.

 

En bref :

 

le marxisme culturel est une notion qui n'a pas de sens ; mieux vaut remplacer cela par "gauchisme culturel" : le gauchiste culturel s'en bat les steaks de l'analyse économique et favorise le sociétal au social.

Autre différence : là où le marxisme raisonne en terme de classe sociale, et défend le prolétariat, le gauchisme culturel s'en bat les steaks et analyse les choses à travers des opprimés de remplacement : la femme, l'immigré, l'homosexuel etc.

Petite parenthèse : à mon avis, le gauchisme culturel fonctionne bien dans une certaine bourgeoise car cela lui évite de se remettre en cause : après tout, oui, certes, ils ont reçu une éducation bourgeoise, ils ont eu les moyens, ils peuvent avoir un bon job MAIS ils sont défavorisés car femme, basané ou homosexuel.

 

Autre différence : là où le marxisme s'appuie sur une théorie, le gauchiste culturel s'appuie sur un faisceau "d'analyses" et de ressentis et est tout entier tourné vers l'action (la théorie suivra plus tard). De facto, le débat d'idées est impossible puisque leurs "idées" sont plus proches du dogme que d'une approche intellectuelle.

 

J'ai bon?

  • Yea 1
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faudra préciser aussi que le post-modernisme est mort depuis 20 ans a part pour les journalistes de Libération (et les autres) et quelques vieux profs d'universités dont tout le monde attends surtout qu'ils prennent leurs retraites pour faire place aux jeunes.

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quelques vieux profs d'universités dont tout le monde attends surtout qu'ils prennent leurs retraites pour faire place aux jeunes.

Ils sont pas deux trois, ou alors on n'a pas fréquenté les mêmes facs (je donnerais pas de noms mais voilà). Ma plus grande surprise ça a été un prof de philosophie analytique du langage qui a écris des choses très sympathiques sur Lyotard o_O

Et les jeunes ce sont eux qui les forment. Magie de la coptation.

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Je suis absolument incapable de citer aujourd'hui un universitaire qui utilise encore de manière sérieuse les post modernistes dans les disciplines que je connais, en dehors de vieux dinosaures.

A un point tel que critiquer les post modernernistes, tout le monde considère ça comme tirer sur l'ambulance. On attends vraiment que les derniers meurent.

après, ce qu'on apprends dans certaines fac de philos françaises...(ou trainent les vieux dinosaures)

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ce qu'on apprends dans certaines fac de philo françaises...

C'est pas une affaire de philo. En science politique, première année, deuxième semestre, cours de théorie politique. Un tiers du cours sur Foucault car je cite "c'est vraiment du très haut niveau".

La dernière année un cours semestriel sur la sociologie du genre (et ce qui n'était pas de la propagande cryptée, tu l'apprends en SES en terminale).

Et les deux profs en question étaient visiblement trentenaires.

Toujours en sciences politiques, j'ai eu une autre prof dans le même genre mais qui nous a fait la grâce de garder ses opinions pour Internet.

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J'avais étudié Mai 68  en histoire contemporaine durant ma dernière année de licence. On avait travaillé sur "le discours d'un enragé de Caen" : j'avais fait une étude de doc' qui avait beaucoup plu à mon prof (le dit prof a des manières de grand bourgeois et est enseignant chercheur sur l'étude des entreprises et du capitalisme rhénan, il se disputait parfois avec l'une de nos profs marxiste. C'est aussi un "disciple" de Jacques Marseille, grand historien de l'entreprise et libéral s'il en est)

 

Bref, tout ça pour dire que ce texte était une illustration de ce tournant de Mai 68, rejet à la fois du libéralisme, perçu évidemment comme de nature bourgeoise, du capitalisme, etc... et aussi du marxisme. En gros, pour les gauchistes de l'époque, l'URSS était une désillusion car elle ne permettait finalement pas de jouir pleinement de la vie. En gros, c'était définitivement des gens qui ne voulaient rien branler, que ce soit pour la gloire du communisme ou de leur intérêt personnel. Une mentalité de néo-bourgeois en somme.

Taffer sur ce document m'avait tellement mis en colère que j'ai fait une étude au vitriol de ce document et je me suis choppé un 15/20, ce qui est une excellente note. Je ne pense pas que j'aurais eu une telle note avec ma prof gauchiste.

Du coup, récemment, je me suis de nouveau intéressé au post-modernisme, et c'est assez réjouissant de voir qu'on en arrive aux même conclusions. Après, ce que j'ai lu de spécifique sur le post-modernisme ne correspondait souvent qu'à son sens sociologique : c'est-à-dire l’émergence de nouvelles mentalité, du relativisme, et qui avait pour conséquence l'émergence de nouvelles spiritualités new age, etc.. Bref, pas de politique, juste des références à toutes les spiritualités new age qui sont le symptôme d'une société qui ne considère plus qu'il y ai une vérité et non pas soixante-douze.

Sinon, j'ai une question à poser: pourquoi l'expression "marxisme culturel" est un non sens ? Ok, le post modernisme est un dépassement du marxisme, donc il est certainement plus judicieux de parler de gauchisme culturel, comme certains l'ont dit, mais en plus d'un dépassement du marxisme, c'est aussi un aboutissement plus en accord avec les conditions actuelles. L'enragé de Caen considérait qu'il n'était pas possible de "jouir" dans une société communiste, mais il ne la rejetait pas totalement. Finalement, il prônait la recherche d'une "troisième voie" (comme Röpke, arg !! mais bon, on est d'accord que c'est pas non plus le même délire).
Bref, alors, la post modernité : un dépassement et un aboutissement du marxisme ?

 

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Parce que Marx n'a jamais parlé de "marxisme culturel", il n'a a peu près rien dit sur la culture.

Parler de marxisme culturel en parlant de gens vaguement gauchistes et aussi pertinent que parler de hayekisme culturel en parlant des geeks de liborg.

Le fait que l'expression vienne de la droite étatique anti communiste qui s'en sert pour injurier les gauchistes en y accolant le nom de famille d'un auteur qu'ils n'ont jamais lu devrait suffire à savoir que c'est un anathème de merde et rien d'autre.

  • Yea 2
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pourquoi l'expression "marxisme culturel" est un non sens ?

Je pense l'avoir dit: une doctrine où le sujet de la politique n'est plus le prolétariat révolutionnaire ne peut décemment pas être qualifiée de marxiste (elle pourrait éventuellement être socialiste, mais ce n'est pas la même chose. Le PS ou le FdG ne sont pas marxistes). Idem lorsqu'elle abandonne l'analyse de la société en termes de classes, la notion de pouvoir comme ce qui maintient en place les rapports de production, etc.

De surcroît le marxisme étant lui-même un phénomène culturel, l'expression est redondante. Elle ne permet pas de penser l'apparition de courants théoriques de gauche en rupture, souvent revendiquée, avec le marxisme. Et elle ne permet pas de comprendre l'hostilité des marxistes envers les postmodernistes.

Bref, c'est une étiquette qui peut amuser les gens de droite en leur donnant l'impression qu'ils ont toujours les mêmes adversaires. Mais ça n'a rigoureusement aucun sens.

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J'ai pas vraiment lu gramsci et j'en connais pas grand chose en dehors de quelques articles ici et là et ce que les gens en raconte.

Autant dire : rien.

Parlons de gramscisme culturel alors.

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Bah, si on substitue au prolétariat les minorités (raciales, sexuelles) et qu'on détermine la lutte des classes comme une lutte "sociétale", on obtient une lutte qui ressemble à celle déterminée par le marxisme mais qui n'est plus exclusivement économique mais qui s'attaque aux privilèges des mâles blancs hétérosexuels (on rajoute encore bourgeois pour faire croire qu'il y encore des préoccupations économiques, mais bon, c'est juste pour la forme, quoi).

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Marx, non.

Mais Gramsci ?

 

J'ai pas vraiment lu gramsci et j'en connais pas grand chose en dehors de quelques articles ici et là et ce que les gens en raconte.

Autant dire : rien.

Parlons de gramscisme culturel alors.

 

 

Je m'auto quote parce que, en y pensant, quand je vois ce qu'on qualifie de "marxisme culturel" et les trucs que j'ai en tête de Gramsci sur la culture dominante bourgeoise, je vois pas spécialement le rapport.

En tirant bien les cheveux, oui, mais bon...

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"Dans la production sociale de leur existence" : bon, qui a bien pu comprendre ce que Marx voulait dire ? Marx le comprenait-il lui-même ?

Sinon, parler du postmodernisme en écartant délibérément l'École de Francfort, c'est s'interdire d'examiner ce qui pourrait être une réponse à notre problème. Je sais bien que la réponse est déjà dans la problématisation, mais là ça me semble un peu fort comme hypothèse.

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