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Principes du libéralisme, abécédaire à l’usage des militants et des curieux


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il y a 6 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Euh, tiré de ton lien que tu n'as pas lu :

Citation

Dans le cadre d'une étude sur les racines historiques du système du « droit d'auteur », et au cours du bicentenaire du Code Civil qui vient de s'écouler, il est important de souligner le rôle déterminant de Napoléon dans les développements de la réglementation. Le droit intermédiaire instaurait, pour la première fois, une législation sur la propriété intellectuelle définie comme « la plus sacrée », imposant dans le même temps, par l'instauration d'une propriété limitée quant aux droits héréditaires, des bornes temporelles. Napoléon reconnaissait la propriété des droits sur les oeuvres intellectuelles en tant que propriété incorporelle, sans l'assimiler complètement à la pleine propriété. Ainsi, le droit d'auteur ne figure pas dans le Code civil et dans les autres codifications et est confié aux lois spéciales. Cet article s'intéresse particulièrement à cet aspect, qui n'avait pas été l'objet de l'intérêt de l'historiographie jusqu'à présent. Mais, malgré le silence de la codification, le droit d'auteur français a franchi les frontières, pour se diffuser dans toute l'Europe continentale et devenir un système d'ordre général de protection de la propriété intellectuelle jusqu'à dépasser dans ces dernières années le système anglo-américain et ses connotations les plus caractéristiques.

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il y a 7 minutes, Tramp a dit :

 

 

Distinguer la lettre et l'esprit.

 

L'idée de ton message était que même Napoléon, cet autocrate antilibéral qui fait fantasmer nos Zemmour contemporain, n'allait pas jusqu'à légitimer la propriété intellectuelle -preuve en est qu'elle est absente du Code civil. Ce dernier point est vrai. Mais la pensée juridique de Napoléon ne se borne pas au Code civil.

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il y a 8 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :
il y a 19 minutes, Tramp a dit :

 

 

Distinguer la lettre et l'esprit.

 

L'idée de ton message était que même Napoléon, cet autocrate antilibéral qui fait fantasmer nos Zemmour contemporain, n'allait pas jusqu'à légitimer la propriété intellectuelle -preuve en est qu'elle est absente du Code civil. Ce dernier point est vrai. Mais la pensée juridique de Napoléon ne se borne pas au Code civil.

 

Absolument pas. L'idée de mon message c'était que le code consacré à la propriété se gardait bien d'évoquer la propriété intellectuelle pour eviter un galimatias inextricable. 

Les dispositions du code civil ne sont pas une invention de Napoléon mais date de bien avant lui - au bas mot, la Rome Antique - et je ne fais pas partie de ceux qui en font son invention de génie.

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hasard, un article de PLS de ce mois pile sur le topic :

 

Une stratégie payante : personnifier la nature http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-une-strategie-payante-personnifier-la-nature-38395.php

 

Citation

 

Le 15 mars 2017, le Parlement néo-zélandais a accordé le statut de personne juridique au fleuve Whanganui, un cours d'eau cher aux Maoris. Cette décision n'est pas restée isolée. Le 20 mars, la haute cour de l'État himalayen de l'Uttarakhand (nord) a décrété que le Gange et la Yamuna, où les hindous pratiquent des ablutions, seraient désormais considérés comme des « entités vivantes ayant le statut de personne morale ». Comment interpréter de telles décisions ? Faut-il y voir la victoire d'une vision religieuse de la nature, ou se dire que l'on protège mieux la nature quand elle est reconnue comme sacrée qu'avec de simples arguments scientifiques ? Ni l'un ni l'autre : elles révèlent surtout à quel point la protection de la nature doit s'appuyer sur la culture locale.

Lorsque, à la fin des années 1960, une organisation environnementale, le Sierra Club, avait voulu empêcher l'entreprise Walt Disney de créer une station de ski dans une haute vallée californienne, Mineral King, elle avait attaqué l'entreprise en justice. Mais le tribunal avait débouté le Sierra Club au motif que ce projet ne le lésait pas personnellement. Constatant avec cette affaire que le droit existant (celui des différents États, comme le droit international) était insuffisant pour protéger la nature, Christopher Stone, professeur de philosophie du droit, publia en 1972 un article qui fit date, « Should trees have standing ? » (« Les arbres devraient-ils pouvoir soutenir une action en justice ? »). Il argua que les arbres...

 


En savoir plus sur http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-une-strategie-payante-personnifier-la-nature-38395.php

 

 

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il y a une heure, Vincent Andrès a dit :

Petite compil "propriété intellectuelle"  ici : https://uplib.fr/wiki/PI

 

Au moins il y a matière.

En fait c'était surtout pour savoir si on était 100% sûre que l'on ne devait mentionner que les libertés et propriétés individuelles dans la présentation du liberalisme. 

Par exemple si on veut laisser une porte ouverte à la séparation verticale des pouvoirs il faut bien considérer les libertés collectives.

C'était pour ça aussi que passer par le concept d'isonomie permetait a mon sens d'englober les libertés individuelles mais aussi l'isonomie entre territoires et ouvrir au federalisme par exemple. 

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Le Saturday, May 13, 2017 à 21:39, Vincent Andrès a dit :

hasard, un article de PLS de ce mois pile sur le topic :

 

Une stratégie payante : personnifier la nature http://www.pourlascience.fr/ewb_pages/a/article-une-strategie-payante-personnifier-la-nature-38395.php

 

 

Ça  c'est ma marotte, toute la terre peut se diviser en bassins versants , des plus vastes aux plus modestes. Je vois ça comme le remède aux territoires politiques artificiels .

 

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Non.

On peut voter pour des mesures (ce qui arrivera pour les programmes, j'essaie de survivre au mois de mai et je m'en occupe), pour des stratégies, des tactiques, des modes d'organisation...

Mais pas pour des définitions.

Une définition, c'est la façon dont on décrit une chose ; le sens des mots ne change pas en fonction de l'abstention et des votants !

La définition choisie me convient, non pas parce qu'elle est majoritaire, mais parce qu'elle décrit bien ce qu'elle est censée décrire.

  • Yea 2
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Le 29/04/2017 à 12:57, Johnathan R. Razorback a dit :

2): Qu'est-ce que la liberté individuelle ?

Comme le soutient l'un des textes fondateurs du libéralisme, la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789, "La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui". Ne pas nuire à autrui signifie ne pas attenter à la vie, à la liberté ou à la propriété d'un autre individu ; ne pas commettre les crimes fondamentaux que sont l'agression, l'oppression et le vol. [des idées pour compléter/améliorer ce point ?]

C'est un peu la porte ouverte à toutes les fenêtres ça, non ?

A moins de la définir clairement comme les girondins ont voulu le faire en 1793 :

article 32 : « Il y a oppression lorsqu'une Loi viole les droits naturels, civils et politiques qu'elle doit garantir. Il y a oppression lorsque la Loi est violée par les Fonctionnaires publics, dans son application à des faits individuels. Il y a oppression lorsque des actes arbitraires violent les droits des citoyens contre l'expression de la Loi. Dans tout gouvernement libre, le mode de résistance à ces différents actes d'oppression doit être réglé par la Constitution ».

 

Puis je n'aime pas du tout l'expression "la liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui". La libre-concurrence, par exemple, n'est pas ici un exemple de liberté légitime (puisqu'elle nuit aux concurrents les moins adaptés). Je préfère l'approche basée sur le PNA.

 

Le 29/04/2017 à 12:57, Johnathan R. Razorback a dit :

3): Pourquoi la propriété privée ?

Le libéralisme défend la propriété privée pour deux raisons :

- Celle-ci permet à chacun de laisser sa liberté s'exprimer sans empiéter sur celle des autres. La propriété est donc une condition indispensable à la liberté. Elle permet par ailleurs la responsabilité : le propriétaire est responsable de ses propriétés, notamment en cas de dommage sur autrui. [Mal dit, à améliorer].

- La notion de propriété découle par ailleurs de la nécessité pour chacun de survivre et donc de « prendre » (s'approprier) ce qui existe dans la nature pour garantir cette survie. Ensuite c'est le travail qui permet d'évoluer d'une situation de relative pénurie à une situation d'excédent pouvant profiter à d'autres personnes (d'où le commerce), et du même coup légitimer le fait qu'une personne possède tel ou tel bien.

Je n'aime pas trop la source de légitimité qu'est le besoin, ça rappelle trop l'approche marxiste.

 

J'articulerais ça plutôt comme ça :

L'individu dispose librement de sa personne. Conséquemment, il dispose librement des fruits de sa personne, par son travail, et des fruits de ces fruits. Cette libre disposition lui est exclusive et totale. Elle comprend donc l'usus, le fructus et l'abusus. En cela, elle constitue un droit de propriété.

usus : le droit d'utiliser

fructus : le droit de recueillir les fruits,

abusus : le droit de disposer c'est-à-dire de modifier, de céder à un autre ou de détruire en tout ou partie.

Conséquemment, toute propriété est légitimement détenue si et seulement si elle résulte d'un exercice du droit de propriété par son détenteur, de son plein gré.

 

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il y a 11 minutes, José a dit :

On pourrait éviter cette distinction juridique qui ne concerne que le monde de droit romain.

C'est didactiquement utile pour introduire les modes légitimes d'accès au droit de propriété.

Ou alors il faut donner des exemples de propriété résultant du libre utilisation de la propriété (produits d'une autre propriété ou de son utilisation, libre cession ou aliénation de la propriété...) mais je retombe à chaque fois sur l'usus&co.

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Qu'est-ce que vous dites de ça ?

 

Quote

1. Qu'est-ce que le libéralisme ?
Le libéralisme est une philosophie politique qui a pour valeur fondamentale la défense de la liberté et de la responsabilité individuelles. La liberté individuelle implique que les individus le droit de choisir la manière dont ils souhaitent mener leur vie. La responsabilité individuelle implique que les individus ont le devoir d'assumer les conséquences de leurs choix. Il s'ensuit qu'aucune entité, en particulier l'État, ne peut légitimement empêcher un individu de mener sa vie comme il le souhaite ou, de manière équivalente, rendre un individu responsable des choix d'autrui. La finalité du pouvoir politique du point de vue des libéraux est d'empêcher de tels empiétements contre la liberté et la responsabilité.

 

2. Qu'est-ce que la liberté individuelle ?
La liberté individuelle implique que les individus le droit de choisir la manière dont ils souhaitent mener leur vie. Il s'agit d'une notion très vaste qui est donc souvent décomposée en une série de sous-éléments plus concrets que l'État se doit de respecter et de faire respecter. Parmi les plus importants on compte le droit à la vie, la liberté d'expression, la liberté d'association, la liberté contractuelle, la liberté de circulation, la liberté de culte ou le droit de propriété. [trouver un ordre optimal et faire un sous-point pour chacun d'entre eux ?]

 

3. Qu'est-ce que la responsabilité individuelle ?
La responsabilité individuelle implique que les individus ont le devoir d'assumer les conséquences de leurs choix. Lorsque ces conséquences sont positives, cela signifie que nul autre ne peut en récolter les fruits. Lorsqu'elles causent un dommage à autrui, l'individu fautif doit réparer le préjudice. L'interprétation libérale de la responsabilité peut être décomposée en plusieurs aspects tels que l'exclusion de la responsabilité collective, le rejet des crimes sans victimes et l'égalité devant la loi.

 

3.1. Responsabilité collective [brouillon]
L'application de la responsabilité collective impliquerait que des individus non fautifs soient forcés à réparer un dommage ou que des individus non lésés puissent être dédommagés sous prétexte d'appartenance à un groupe.

 

3.2. Crimes sans victimes [brouillon]
Les crimes sans victimes sont une perversion du principe de responsabilité individuelle car ils pénalisent des actions qui n'entraînent pas de dommages à autrui. Ils regroupent par exemple les vices, les blasphèmes, les crimes contre mère nature...

 

3.3. Égalité devant la loi [brouillon]
Chaque individu (sauf exceptions telles que les mineurs et les personnes en position d'incapacité juridique) doit être responsable de ses actions au même titre que les autres et personne ne peut jouir de privilèges au regard de la loi.

 

 

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il y a 3 minutes, Lancelot a dit :

Qu'est-ce que vous dites de ça ?

 

Pas du tout convaincu par l'idée de réduire le libéralisme à la seule défense de la liberté.

Honnêtement, comme définition du libéralisme politique, je ne vois pas mieux que les premiers articles de la DDHC 1789 + l'idée de poursuite du bonheur de la Déclaration d'indépendance américaine.

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18 minutes ago, José said:

Pas du tout convaincu par l'idée de réduire le libéralisme à la seule défense de la liberté.

Does not compute.

 

18 minutes ago, José said:

Honnêtement, comme définition du libéralisme politique, je ne vois pas mieux que les premiers articles de la DDHC 1789 + l'idée de poursuite du bonheur de la Déclaration d'indépendance américaine.

La DDHC c'est très bien à condition d'en avoir une interprétation charitable (et de partir du principe que tout le monde en aura une telle interprétation). Sinon c'est un gruyère conceptuel.

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il y a 4 minutes, Lancelot a dit :

c'est un gruyère conceptuel

 

Je ne pense pas.

Définir le libéralisme comme la philosophie politique qui circonscrit la raison d'être, la légitimité et le rayon d'action de l'État à la protection des libertés et des droits naturels des individus afin qu'ils puissent poursuivre librement leur recherche particulière du bonheur me semble particulièrement opératoire.

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Ça c'est l'interprétation charitable (qui correspond d'ailleurs au texte de JRR et que je n'ai pas modifiée).

 

Si on regarde dans les détails :

 

Quote

Art. 1er. Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune.

???

 

Quote

Art. 2. Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l'Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté, et la résistance à l'oppression.

Prémisses de l'approche droit-de-l'hommiste du jusnaturalisme avec toutes ses dérives.

 

Quote

Art. 3. Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d'autorité qui n'en émane expressément.

Tendance à la destruction des corps intermédiaires et attaque du fédéralisme.

 

Quote

Art. 4. La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la Loi.

Il y a des nuisances légitimes donc ce n'est pas une base très solide pour borner la liberté.

 

Quote

Art. 5.  La Loi n'a le droit de défendre que les actions nuisibles à la Société. Tout ce qui n'est pas défendu par la Loi ne peut être empêché, et nul ne peut être contraint à faire ce qu'elle n'ordonne pas.

Les actions nuisibles à la société ça peut aller du meurtre au tabagisme en passant par l'émission de CO2.

 

Et ainsi de suite. Bref il y a des choses très bien dans la DDHC mais il y a aussi des choses qui peuvent et ont été utilisées à mauvais escient.

  • Yea 2
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il y a 15 minutes, Lancelot a dit :

Bref il y a des choses très bien dans la DDHC

 

Tout à fait. Donc, il suffit de reprendre ces bonnes choses, avec celle de la Déclaration d'indépendance américaine.

 

Et on peut essayer de définir le libéralisme comme la philosophie politique qui fonde la raison d'être de l'État comme système commun de protection des libertés et droits naturels des individus afin que ces derniers puissent mener leur vie à leur guise dans leur voie personnelle vers le bonheur.

 

Encore une fois, je ne vois pas la raison de restreindre le libéralisme à la défense de la liberté individuelle. Quid de la sécurité ? Quid de la propriété ? Comment justifier le droit de résistance à l'oppression ? Le libéralisme, c'est une théorie politique sur l'État, pas sur la liberté. Le libéralisme, c'est la théorie qui explique d'où l'État tient sa légitimité et jusque où son rayon d'action peut s'étendre.

 

Quant au "charitable", il serait facile de dire que ne fonder le libéralisme sur la seule liberté risque de virer au loréalisme.

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35 minutes ago, José said:

Tout à fait. Donc, il suffit de reprendre ces bonnes choses, avec celle de la Déclaration d'indépendance américaine.

 

Et on peut essayer de définir le libéralisme comme la philosophie politique qui fonde la raison d'être de l'État comme système commun de protection des libertés et droits naturels des individus afin que ces derniers puissent mener leur vie à leur guise dans leur voie personnelle vers le bonheur.

Ce que je fais (suivant l'impulsion de JRR) :

Quote

Le libéralisme est une philosophie politique qui a pour valeur fondamentale la défense de la liberté et de la responsabilité individuelles. La liberté individuelle implique que les individus le droit de choisir la manière dont ils souhaitent mener leur vie. La responsabilité individuelle implique que les individus ont le devoir d'assumer les conséquences de leurs choix. Il s'ensuit qu'aucune entité, en particulier l'État, ne peut légitimement empêcher un individu de mener sa vie comme il le souhaite ou, de manière équivalente, rendre un individu responsable des choix d'autrui. La finalité du pouvoir politique du point de vue des libéraux est d'empêcher de tels empiétements contre la liberté et la responsabilité.

On a discuté plus haut dans le thread de l'opportunité de partir de notions plus philosophiques telles que le droit naturel, les racines éthiques et la vision anthropologique du libéralisme. La conclusion à laquelle nous sommes arrivés à l'époque était que fonder correctement de telles notions demanderait des développements trop importants pour la visée du texte et qu'il fallait donc éviter de les évoquer.

 

35 minutes ago, José said:

Encore une fois, je ne vois pas la raison de restreindre le libéralisme à la défense de la liberté individuelle. Quid de la sécurité ? Quid de la propriété ? Comment justifier le droit de résistance à l'oppression ? Le libéralisme, c'est une théorie politique sur l'État, pas sur la liberté. Le libéralisme, c'est la théorie qui explique d'où l'État tient sa légitimité et jusque où son rayon d'action peut s'étendre.

La défense de la propriété découle de celle de la liberté (c'est la liberté de disposer de ses biens). La sécurité dont la défense ne découle pas de celle de la liberté c'est la sécurité collective, je ne suis pas sûr de vouloir avoir quelque chose à faire avec elle. La résistance à l'oppression apparaît dès lors qu'on a défini un cadre légitime pour l'état. Pour le reste je renvoie au paragraphe plus haut.

 

35 minutes ago, José said:

Quant au "charitable", il serait facile de dire que ne fonder le libéralisme sur la seule liberté risque de virer au loréalisme.

Mais en l'occurrence il n'est pas fondé que sur la seule liberté puisque sous l'impulsion d'Ultimex la notion de responsabilité, pas très loréaliste, occupe au moins autant de place.

  • Yea 1
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il y a 14 minutes, Lancelot a dit :

La conclusion à laquelle nous sommes arrivés à l'époque était que fonder correctement de telles notions demanderait des développements trop importants pour la visée du texte et qu'il fallait donc éviter de les évoquer.

 

Vous avez commis une erreur.

Et vous vous retrouvez à fonder une définition sur un axiome bien pauvre : le libéralisme défend la liberté. Alors que le libéralisme est une théorie politique de l'État. Vous passez totalement à côté de la question en vous focalisant sur la liberté.

 

il y a 14 minutes, Lancelot a dit :

La défense de la propriété découle de celle de la liberté (c'est la liberté de disposer de ses biens).

 

Excuse-moi, mais non. Tu n'invoques qu'un raisonnement circulaire qui ne définit en rien la propriété : c'est quoi "ses biens", comment les définit-on, quelle est leur légitimité, etc. ?

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il y a 10 minutes, Lancelot a dit :

la notion de responsabilité

 

...est superfétatoire si l'on part de l'idée de protection des droits naturels comme mission de l'État, qui sanctionne les atteintes aux droits des individus.

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5 minutes ago, José said:

Vous avez commis une erreur.

Et vous vous retrouvez à fonder une définition sur un axiome bien pauvre : le libéralisme défend la liberté.

Je n'ai pas d'opposition de principe à commencer par 4 pages de préambule sur le jusnaturalisme et la nature humaine, mais si le projet est de synthétiser pour le chaland ça risque de ne pas être très efficace.

En outre on risque de se confronter à des oppositions philosophiques sans fin sur la justification de la justification, alors que sur "le libéralisme défend la liberté" je pense (du moins je pensais) qu'on tombera(it) tous plus ou moins d'accord. Par ailleurs c'est peut-être pauvre pour les hautes sphères liborgiennes mais c'est déjà une amélioration par rapport à la définition du libéralisme par les libéraux-gauchistes ou les libéraux-droitards. Si ça pouvait être intégré par tout le monde ça serait déjà bien.

 

5 minutes ago, José said:

Excuse-moi, mais non. Tu n'invoques qu'un raisonnement circulaire qui ne définit en rien la propriété : c'est quoi "ses biens", comment les définit-on, quelle est leur légitimité, etc. ?

Je pars du principe que la propriété existe oui. Ce que chacun admettra sauf deux ou trois libertaires qui mériteront sans doute une ligne pour leur expliquer leur erreur dans la partie "propriété". J'avais suggéré de citer Proudhon à cet effet au début du thread.

 

1 minute ago, José said:

...est superfétatoire si l'on part de l'idée de protection des droits naturels comme mission de l'État, qui sanctionne les atteintes aux droits des individus.

Pour ce faire il fera appel à la notion de responsabilité.

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il y a 20 minutes, Lancelot a dit :

synthétiser pour le chaland

 

On peut essayer : le libéralisme est la philosophie politique qui définit et limite le rôle de l'État comme le garant des droits et libertés de l'individu afin qu'ils puissent agir à leur guise dans leur recherche personnelle du bonheur. Je pense que le chaland peut comprendre assez aisément cela.

 

il y a 20 minutes, Lancelot a dit :

Je pars du principe que la propriété existe oui.

 

Oui, la propriété existe. Mais elle ne découle pas de la liberté.

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il y a 9 minutes, Lancelot a dit :

Pour ce faire il fera appel à la notion de responsabilité.

 

Cette notion n'est pas nécessaire. Dès lors que l'on prévoit une instance pour sanctionner la violation des droits et libertés.

Quand l'État punit un crime, ce n'est pas pour valider la responsabilité du criminel, mais pour sanctionner la violation d'un droit.

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il y a 52 minutes, José a dit :

vous vous retrouvez à fonder une définition sur un axiome bien pauvre : le libéralisme défend la liberté. Alors que le libéralisme est une théorie politique de l'État.

 

Il y a des sociétés sans Etats. Le libéralisme est une philosophie politique, il apporte une réponse à la façon dont une communauté politique doit être organisée. L'Etat n'est donc qu'une dérivée, et une dérivée contingente, dans l'ordre de ses préoccupations. Le libéralisme défend avant tout la liberté, je ne vois pas ce qu'il y a de "pauvre" là-dedans. Il commence par poser la liberté comme fin*. L'Etat est ensuite justifié comme moyen de défendre la liberté (point de vue rejeté par les anarcho-capitalistes), et seulement dans la mesure où il se tient à cette fin qui lui est supérieure (dans le langage libéralisme jusnaturalisme, on dirait que le Droit naturel est antérieur / supérieure au Droit positif).

 

*Pour moi elle ne peut logiquement pas être une fin ultime, mais tous le monde n'est pas obligé d'être objectiviste.

 

Je ferais une autre réponse plus tard pour @Lancelot, mais je peux déjà dire que je trouve ta suggestion plutôt obscurcissante, tu bombardes le lecteur de plein de notions qu'il n'est sans doute pas nécessaire de poser si tôt. Et sur la forme, ça devient un peu trop théorique/jargonnant je trouve.

 

Il me semble important d'introduire la notion de propriété tôt dans l'exposé, @Ultimex et moi avons donc proposé comme 3ème paragraphe le suivant (merci de le critiquer car il n'est sûrement pas parfait):

 

3): Pourquoi la propriété privée ?

La propriété est une institution qui apparaît spontanément dans les sociétés humaines, et dont la fonction est de gérer la rareté. [définition sociologique très « fonctionnaliste », mais je laisse nos juristes et autres anthropologues la critiquer]

Comme l’explique le philosophe John Locke au chapitre V du Second Traité du gouvernement civil, la propriété découle de la nécessité, pour l’homme, de s’approprier des éléments de la nature pour survivre. Elle concerne donc d’abord des moyens de subsistance. Mais pour dépasser le niveau précaire de la survie, l’homme doit s’approprier d’autres éléments pour créer des outils et transformer la nature selon ses besoins. La propriété découle donc aussi de la nécessité du travail. Les formes de la propriété peuvent changer en fonction de la division du travail dans la société.

La propriété peut être collective (copropriété) ou individuelle (propriété privée). Les libéraux défendent la légitimité de toutes les formes de propriété dès lors qu’elles résultent de la coopération pacifique, libre, des individus. Ils insistent en particulier sur la défense de la propriété privée car elle permet à chaque individu de disposer d’une sphère d’existence autonome, indépendante des autres individus, ce qui favorise le développement de la personnalité (de par la responsabilité que l’on a de ses propriétés) et la défense de la liberté individuelle (car la propriété peut être utilisée pour résister à l’oppression). En outre, les biens appropriés individuellement peuvent être librement échangés selon les préférences de l’individu, là où l’échange de productions appropriées collectivement dépend souvent d’un processus de décision collectif où les préférences de la minorité ne sont pas nécessairement satisfaites. Les libéraux considèrent donc qu’une économie fondée sur la reconnaissance du droit de propriété est plus efficace pour gérer la rareté, maximiser la satisfaction de tous et accroître la prospérité. [définition trop "utilitariste" ?]

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il y a 2 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

il apporte une réponse à la façon dont une communauté politique doit être organisée

 

On rappelle quand même que le libéralisme s'est développé alors qu'existait un État et que son propos était précisément de définir son rôle et sa légitimité.

Je ne vois pas comment on pourrait faire semblant d'ignorer qu'absolument toute la réflexion libérale a, historiquement, pour axe l'État et sa raison d'être face aux droits et libertés des individus.

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