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Présentation chercheur de sens


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il y a 13 minutes, Lancelot a dit :

https://www.catallaxia.org/wiki/Friedrich_A._Hayek:Pourquoi_je_ne_suis_pas_un_conservateur

:mrgreen:

À mon avis il faut considérer l'axe 'progressiste-conservateur' de manière orthogonale à l'axe 'libéral classique-anarcap'.

 

J'ai trouvé ce schéma ici : http://www.gaucheliberale.org/public/ppf-02-14.jpg

Résultat de recherche d'images pour "gauche libérale"

 

Ça vient d'un mouvement qui s'appelle "Gauche libérale" (jamais entendu parler) et ça date de 2014.

 

J'ai l'impression que l'on pourrait identifier 3 axes pour cibler les tendances.

- un axe économique, selon la place donné à l'Etat dans la vie économique :

(Etat-providence, Etat régalien, Etat minimal, pas d'Etat)

- un axe politique, selon le type de régime politique souhaité :

(démocratie pluraliste, démocratie limitée, autocratie assumée)

- un axe culturel enfin, selon les dispositions législatives adoptées sur des questions non directement économiques :

(mariage/divorce, égalité entre les sexes et les genres, religion/laïcité, drogue, prostitution, armement de la population, etc.)

 

Du coup, cela produirait un "cube" (ou une sphère si l'on tient compte des zones d'exclusion théorique du schéma ci-dessus) dans lequel on pourrait évoluer entre les différents courants et tendances...je ne sais pas si ça s'est déjà fait.

 

A vous lire !

 

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Le diagramme de Nolan (dont est inspiré le graphique que tu postes) représente déjà les deux principaux axes : libertés économiques, libertés individuelles ; ou, en changeant de repère par une rotation de 45 degrés, progressisme/conservatisme, contre étatisme/libéralisme.

 

On peut en effet être libéral et progressiste au même titre et tout aussi bien que libéral et conservateur. C'est assez simple en fait : le libéralisme est une doctrine limitée (it's not a bug, it's a feature), qui ne traite que des institutions en ce qu'elles sont favorables ou non à la liberté. C'est déjà pas mal, mais ça ne fait pas une vision complète de la société idéale : certains vont donc teinter leur libéralisme en y ajoutant des valeurs additionnelles, valeurs qui seront progressistes ou conservatrices. Les conservateurs considèreront qu'une société libérale n'est pas stable si elle ne repose pas aussi sur des institutions traditionnelles qui éduquent à la liberté (famille, corporations, religions ou que sais-je encore) ; les progressistes penseront qu'une société libérale ne permet pas l'épanouissement humain si l'on n'y trouve pas concrètement de quoi expérimenter des choses très en dehors des clous (amour libre, transhumanisme, psychotropes, whatever). Et tant que ces valeurs additionnelles ne sont pas contradictoires avec le libéralisme, ou qu'elles lui restent soumises, alors les libéraux progressistes ou conservateurs restent d'authentiques libéraux, qui peuvent être classiques, ou minarchistes, ou anarcho-capitalistes.

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21 minutes ago, chercheur de sens said:

 

J'ai trouvé ce schéma ici : http://www.gaucheliberale.org/public/ppf-02-14.jpg

Résultat de recherche d'images pour "gauche libérale"

C'est mieux que le diagramme de Nolan parce qu'il n'y a pas la séparation artificielle entre libertés individuelles et économiques. Par contre je ne crois pas que 'gauche-droite' soit vraiment un axe pertinent.

 

6 minutes ago, Rincevent said:

On peut en effet être libéral et progressiste au même titre et tout aussi bien que libéral et conservateur. C'est assez simple en fait : le libéralisme est une doctrine limitée (it's not a bug, it's a feature), qui ne traite que des institutions en ce qu'elles sont favorables ou non à la liberté.

D'ailleurs en relisant la nomenclature je découvre le débat sur le brutalisme : https://www.wikiberal.org/wiki/Brutalisme

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Il y a 3 heures, chercheur de sens a dit :

On retrouve l'influence de l'école autrichienne un peu partout (Von Mises, Hayek, Rothbard) tandis que l'école de Chicago semble plutôt minarchiste (Friedman).

J'y vois désormais plus clair.

 

Du coup j'ai l'impression que peu d'expériences récentes relèvent du libéralisme classique (Merkel peut-être ?)

Merci !

 

 

Il n'y a pas spécialement de lien entre école autrichienne/de Chicago et minarchisme/anarchisme, du côté de l'école autrichienne Hayet et Mises étaient minarchistes tandis que Rothbard était anarchiste, et du côté de l'école de Chicago il me semble que David Friedman (le fils de Milton Friedman) est proche de ce courant tout en étant anarcap.

 

Oh non surtout pas Merkel ! :D Je dirais que la Suisse, même sans être un paradis libéral absolu et en ayant un certain niveau d'Etat-providence, est certainement le pays qui est aujourd'hui le plus proche du libéralisme classique, avec un Etat fédéral assez réduit, le principe de subsidiarité respecté, une économie relativement libre, et une politique étrangère non-interventionniste.
Et dans l'histoire il y a bien sûr les USA des Pères Fondateurs, explicitement fondés sur des principes libéraux.

 

 

Il y a 2 heures, Turgot a dit :

 

Je vais vite changer mon école à celle de minarchiste alors. Je pensais que les libéraux classiques étaient comme eux en fait.

 

Et pour moi il n'y a pas vraiment de différence, libéraux classiques comme minarchistes défendent un Etat minimal recentré sur le régalien et la protection des droits individuels. Du coup je trouve que le terme minarchiste est un peu de trop car désignant peu ou prou la même chose que le libéralisme classique, en tout cas je ne vois pas de séparation claire entre les deux.

 

 

il y a une heure, Rincevent a dit :

Le diagramme de Nolan (dont est inspiré le graphique que tu postes) représente déjà les deux principaux axes : libertés économiques, libertés individuelles ; ou, en changeant de repère par une rotation de 45 degrés, progressisme/conservatisme, contre étatisme/libéralisme.

 

On peut en effet être libéral et progressiste au même titre et tout aussi bien que libéral et conservateur. C'est assez simple en fait : le libéralisme est une doctrine limitée (it's not a bug, it's a feature), qui ne traite que des institutions en ce qu'elles sont favorables ou non à la liberté. C'est déjà pas mal, mais ça ne fait pas une vision complète de la société idéale : certains vont donc teinter leur libéralisme en y ajoutant des valeurs additionnelles, valeurs qui seront progressistes ou conservatrices. Les conservateurs considèreront qu'une société libérale n'est pas stable si elle ne repose pas aussi sur des institutions traditionnelles qui éduquent à la liberté (famille, corporations, religions ou que sais-je encore) ; les progressistes penseront qu'une société libérale ne permet pas l'épanouissement humain si l'on n'y trouve pas concrètement de quoi expérimenter des choses très en dehors des clous (amour libre, transhumanisme, psychotropes, whatever). Et tant que ces valeurs additionnelles ne sont pas contradictoires avec le libéralisme, ou qu'elles lui restent soumises, alors les libéraux progressistes ou conservateurs restent d'authentiques libéraux, qui peuvent être classiques, ou minarchistes, ou anarcho-capitalistes.

 

100% d'accord avec le second paragraphe, mais justement tu y contredis la logique même du diagramme de Nolan qui affirme qu'il y aurait nécessairement une opposition entre libéralisme et conservatisme sociétal :P (d'où le fameux bullshit "socially liberal, fiscally conservative" complètement faux et réducteur).

 

Et puis le diagramme de Nolan réduit le libéralisme à une doctrine socio-économique (déjà que la distinction sociétal/économique est tirée par les cheveux), alors que le libéralisme est avant tout basé sur les droits individuels, d'ailleurs la réduction du libéralisme à une doctrine socio-économique laisse de côté des domaines pourtant majeurs comme la politique étrangère et les questions internationales.

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il y a 11 minutes, Extremo a dit :

la logique même du diagramme de Nolan qui affirme qu'il y aurait nécessairement une opposition entre libéralisme et conservatisme sociétal 

Huh ? Je ne vois pas en quoi.

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il y a 11 minutes, Extremo a dit :

la réduction du libéralisme à une doctrine socio-économique laisse de côté des domaines pourtant majeurs comme la politique étrangère et les questions internationales.

Très juste. Mais je doute qu'il y ait consensus sur la position parfaitement libérale en ce domaine. La direction pointe assez clairement vers une politique plutôt pacifique, mais ça reste extrêmement flou et vaste.

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il y a 11 minutes, Extremo a dit :

Il n'y a pas spécialement de lien entre école autrichienne/de Chicago et minarchisme/anarchisme, du côté de l'école autrichienne Hayet et Mises étaient minarchistes tandis que Rothbard était anarchiste, et du côté de l'école de Chicago il me semble que David Friedman (le fils de Milton Friedman) est proche de ce courant tout en étant anarcap.

 

 

Il faut surtout garder en tête que le but d'une science (fut-elle économique, sociale, etc.) est d'ordre descriptif, pas normatif. ;)

Dire que l'Ecole autrichienne ou de Chicago qu'elles sont anarchistes, minarchistes ou autre n'a donc pas de sens. (Par exemple, von Wieser, un des pères de l'Ecole autrichienne, a bien fini austro-fasciste).

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il y a 10 minutes, Rincevent a dit :

Huh ? Je ne vois pas en quoi.

 

Ben c'est très simple : les libertés individuelles sont placées à gauche... Ce qui indiquerait que progressisme = libertés individuelles, tandis que plus on va à droite sur l'axe des libertés individuelles plus ce serait étatiste :

 

nolan_chart.png

 

Ce qui ne me semble pas être une vision très représentative de la réalité étant donné qu'à gauche comme à droite on peut vouloir imposer sa morale sur la société ou au contraire vouloir laisser les gens libres. Et les libertés économiques sont placées à droite, alors que ce sont aussi des formes de liberté individuelle, donc déjà la frontière est floue et c'est pour ça que la distinction entre les deux ne me semble pas vraiment pertinente.

 

 

il y a 7 minutes, Rincevent a dit :

Très juste. Mais je doute qu'il y ait consensus sur la position parfaitement libérale en ce domaine. La direction pointe assez clairement vers une politique plutôt pacifique, mais ça reste extrêmement flou et vaste.

 

Pacifique oui, mais sans aller jusqu'au pacifisme pour autant, la guerre est justifiée à titre défensif mais pas lorqu'il s'agit de "droit" d'ingérence dans les affaires d'autres pays. Du coup une politique étrangère non-interventionniste (focalisée uniquement sur la défense du territoire) me semble être la seule moralement justifiable d'un point de vue libéral, même si après il y a bien sûr des cas très complexes et différents les uns des autres dans les relations internationales, mais en tout cas la ligne directrice me semble plutôt claire.

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Je complèterais l'intervention de @Rincevent en soulignant que l'incomplétude ou la finitude du libéralisme ne se limite pas à son indétermination au niveau éthique (ethos, valeurs personnelles, par exemple traditionnalistes vs progressistes), mais couvre également une partie du champ de la philosophie politique (quel est le meilleur régime possible ?). Quant à ses propres fondements philosophiques, il y a plutôt une concurrence exacerbée qu'une indétermination proprement dite, en particulier en matière de philosophie morale (Néo-aristotélisme (thomisme façon école de Salamanque, lockéen ou objectiviste) ? Kantisme ? Utilitarisme ? Éthique minimale au sens d'Ogien ? etc.).

 

D'un côté, ça montre que le libéralisme est une doctrine souple, avec de nombreux syncrétismes possibles. De l'autre, ça peut être perçu comme une forme de pauvreté qui contribue sans doute aux clichés récurents à son encontre (depuis ses supposés accommodements dictatoriaux jusqu'au soi-disant relativisme, en passant par l'atomisme individualisme).

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il y a 48 minutes, Ultimex a dit :

(Par exemple, von Wieser, un des pères de l'Ecole autrichienne, a bien fini austro-fasciste).

Et bien TIL, je pensais qu'il était resté socialiste toute sa vie.

 

Comme quoi Léo Ferré avait raison : la gauche est une salle d'attente pour le fascisme.

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Merci pour vos nombreuses réponses.

A ce que je comprends, le libéralisme se définit par sa grande pluralité de variations et d'interprétations.

A vous lire, on pourrait penser qu'il y a des personnes s'affirmant "libérales" qui ne le sont pas vraiment, et d'autres qui seraient libérales sans le savoir.

 

Pour reprendre un lieu commun fréquemment entendu, est-ce qu'Emmanuel Macron est libéral par exemple ?

Selon certains, il est libéral (à 60% selon Génération Libre); selon d'autres, sa formation de haut-fonctionnaire le rend plus pro-Etat que pro-business.

Gattaz (libéral ou pas ?) a déclaré voire son élection "avec bienveillance mais non sans vigilance" et selon Jean-Marc Proust (Slate.fr), "Emmanuel Macron n'est pas libéral"; Qui croire ?

 

Alors, qu'en penser ? [son essai Révolution ! sort aujourd'hui en poche, je vais l'acheter pour me faire moi-même une idée.]

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Si on est rigoureux Macron n'est pas libéral. Je vais retrouver un article de Jacques Garello pour Contrepoints qui parle de toutes ses mesures étatistes.

 

Mais vu le niveau d'antilibéralisme de la classe politique Macron n'est pas du tout dans les pires.

 

 

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il y a 34 minutes, Extremo a dit :

Pacifique oui, mais sans aller jusqu'au pacifisme pour autant, la guerre est justifiée à titre défensif mais pas lorqu'il s'agit de "droit" d'ingérence dans les affaires d'autres pays. Du coup une politique étrangère non-interventionniste (focalisée uniquement sur la défense du territoire) me semble être la seule moralement justifiable d'un point de vue libéral, même si après il y a bien sûr des cas très complexes et différents les uns des autres dans les relations internationales, mais en tout cas la ligne directrice me semble plutôt claire.

Je ne suis pas du tout convaincu que le non-interventionnisme strict ou l'isolationnisme soit la seule voie libérale. Le réalisme aronien par exemple en est très, très éloigné. Les options de Rand sur le sujet aussi, qui, ayant connu l'URSS, légitimait l'invasion de pays totalitaires (sans la recommander si tel n'est pas l'intérêt du libérateur potentiel).

 

La position de Rand nous enseigne paradoxalement autre chose : qu'aborder les relations internationales en raisonnant more geometrico sur des axiomes et des principes éthiques aboutit souvent à des opinions malsaines et à des décisions désastreuses.

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il y a 8 minutes, Rincevent a dit :

Et bien TIL, je pensais qu'il était resté socialiste toute sa vie.

 

Comme quoi Léo Ferré avait raison : la gauche est une salle d'attente pour le fascisme.

 

Il me semblait avoir lu ça dans les mémoires de Von Mises, je n'ai cependant pas réussi à remettre la main sur la citation. Bref, il convient donc de considérer ce que je viens de dire sur Wieser avec prudence. Mais fasciste ou non, il était malgré tout très interventionniste.

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il y a 16 minutes, chercheur de sens a dit :

pro-business

 

Attention, les libéraux ne sont pas pro-business. Pour citer Friedman père : "You must distinguish sharply between being pro free enterprise [libéralisme] and being pro business [capitalisme de connivence].".

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il y a 16 minutes, Turgot a dit :

 

Merci l'article fait référence a un autre article, de Jean-Philippe Delsol, président de l'IREF, au titre encore plus explicite :

http://fr.irefeurope.org/Emmanuel-Macron-est-toujours-socialiste-pas-liberal,a4286

 

il y a 4 minutes, Ultimex a dit :

 

Attention, les libéraux ne sont pas pro-business. Pour citer Friedman père : "You must distinguish sharply between being pro free enterprise [libéralisme] and being pro business [capitalisme de connivence].".

J'ignorais cette nuance. Merci beaucoup pour cette précision.

J'aurai tendance à penser que être pro-Etat et pro-business donc est un peu synonyme en France, tant le capitalisme de connivence s'appuie sur ces deux piliers. Le côté "pro free enterprise" me semble aujourd'hui marginal dans le débat politique.

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il y a 39 minutes, Rincevent a dit :

Je ne suis pas du tout convaincu que le non-interventionnisme strict ou l'isolationnisme soit la seule voie libérale. Le réalisme aronien par exemple en est très, très éloigné. Les options de Rand sur le sujet aussi, qui, ayant connu l'URSS, légitimait l'invasion de pays totalitaires (sans la recommander si tel n'est pas l'intérêt du libérateur potentiel).

 

Le problème c'est que l'invasion de pays totalitaires n'améliorerait certainement pas le sort des habitants concernés, bien au contraire. Par exemple la Corée du Nord est ce qu'il y a aujourd'hui de pire niveau régimes totalitaires, oui et après ? On lance l'invasion, des millions de nord-coréens sont tués (sous les frais du contribuable du pays envahisseur, au passage), et ensuite un dictateur pareil ou encore pire que l'actuel arrive au pouvoir. C'est le cycle qui s'est inlassablement répété lors des interventions, américaines notamment, au Moyen-Orient qui n'ont fait qu'empirer la situation.

 

Et puis, c'est bien connu, un programme gouvernemental n'est jamais temporaire, même une intervention censée être temporaire et limitée peut se prolonger sur des décennies, parce que l'Etat aime ça, il n'y a rien qui renforce plus le pouvoir étatique que les guerres répétées et sans fin, qui ont un coût humain et économique totalement désastreux. Si l'Etat n'est pas compétent pour intervenir dans la plupart des affaires intérieures et assurer la liberté dans son propre territoire, il l'est encore moins pour promouvoir la liberté à travers le monde.

 

D'ailleurs, pour reprendre l'exemple de la Suisse, ce n'est pas un hasard si c'est le pays le plus libéral d'Europe tout en ayant de loin la politique étrangère la moins interventionniste, le fait qu'ils restent en dehors de la plupart des conflits internationaux qui ne les concernent pas directement a certainement contribué à ce que l'Etat suisse reste relativement limité et libéral par rapport à ce qu'on voit autour. Et l'inverse pour les USA, où l'Etat-providence a augmenté avec l'interventionnisme militaire à outrance et leur rôle de gendarmes du monde, logique puisque les guerres ne se financent pas toutes seules.

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@Extremo : tu oublies un peu vite l'Allemagne et le Japon. Évidemment, l'invasion s'est faite comme il faut, en y mettant tous les moyens nécessaires y compris après la guerre, et non à la manière néoconservatrice.

 

Quant à la Suisse, elle doit la possibilité de sa politique étrangère à sa géographie particulière. C'est donc difficilement transposable.

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il y a une heure, Rincevent a dit :

La position de Rand nous enseigne paradoxalement autre chose : qu'aborder les relations internationales en raisonnant more geometrico sur des axiomes et des principes éthiques aboutit souvent à des opinions malsaines et à des décisions désastreuses.

 

Tu peux préciser cette remarque par un exemple concret, ça m'intéresse.

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Je pense que les grandes puissances ont un intérêt légitime à maintenir la paix à proximité de chez eux dans le respect de l'ordre Westphalien. 

Les deux guerres legitimes sont donc de se defendre ou de defendre un voisin pour mettre fin aux hostilités et négocier la paix. 

 

Mais je pense que l'ordre Westphalien est le meilleur moyen de garantir la paix avec l'ordre impérial et que le premier est le seul capable de garantir une paix compatible avec nos objectifs en tant que liberaux (Etat limité). Du coup, la souveraineté des Etats doit être scrupuleusement respectée par les autres Etats, peu importe le régime.

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il y a 46 minutes, Rincevent a dit :

@Extremo : tu oublies un peu vite l'Allemagne et le Japon.

 

Sophisme. Ces pays n'ont pas été attaqués parce qu'oppressant leurs populations, mais parce qu'ils avaient préalablement attaqués d'autres Etats.

 

C'était une époque où l'Occident n'avait pas encore basculé dans l'humanitarisme comme alibi idéologique aux guerres d'ingérence pour la liberté et la démocratie®.

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il y a 36 minutes, Tramp a dit :

Je pense que les grandes puissances ont un intérêt légitime à maintenir la paix à proximité de chez eux dans le respect de l'ordre Westphalien. 

Les deux guerres legitimes sont donc de se defendre ou de defendre un voisin pour mettre fin aux hostilités et négocier la paix. 

 

Mais je pense que l'ordre Westphalien est le meilleur moyen de garantir la paix avec l'ordre impérial et que le premier est le seul capable de garantir une paix compatible avec nos objectifs en tant que liberaux (Etat limité). Du coup, la souveraineté des Etats doit être scrupuleusement respectée par les autres Etats, peu importe le régime.

 

Tout à fait d'accord.

 

D'ailleurs le westphalisme est l'un des rares points nos souverainistes français sont pertinents.

il y a 41 minutes, Turgot a dit :

Tu peux préciser cette remarque par un exemple concret, ça m'intéresse.

 

+1

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il y a 4 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

Sophisme. Ces pays n'ont pas été attaqués parce qu'oppressant leurs populations, mais parce qu'ils avaient préalablement attaqués d'autres Etats.

 

C'était une époque où l'Occident n'avait pas encore basculé dans l'humanitarisme comme alibi idéologique aux guerres d'ingérence pour la liberté et la démocratie®.

Je parlais d'invasion en général, pas de guerres d'ingérence. À moins de changer les termes du débat.

 

Et l'Occident fait dans l'humanitarisme militarisé depuis bien longtemps. C'est un des facteurs ayant mené à la conquête de la côte des Barbaresques.

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Je vois que mon sujet a du succès et ouvre des développements inattendus. Poser une question sur les tendances du libéralisme et la place du capitalisme de connivence et se retrouver avec la logique westphalienne des États, ça ne manque pas de sel!



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4 hours ago, Rincevent said:

Et tant que ces valeurs additionnelles ne sont pas contradictoires avec le libéralisme, ou qu'elles lui restent soumises, alors les libéraux progressistes ou conservateurs restent d'authentiques libéraux, qui peuvent être classiques, ou minarchistes, ou anarcho-capitalistes.

 

C'est ça qui est super avec le libéralisme, ça permet de faire vivre des gens très différents (progressistes, conservateurs ou même des cyclistes végétaliens) ensemble et en harmonie.

 

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Quelqu'un d'intéressant au sujet d'un ordre westphalien, et en politique étrangère en général, est Jacques Bainville. Il a fait l'erreur de suivre Maurras, ce qui est dommage pour un esprit brillant comme il l'était, mais le fait qu'il ait vu venir la Deuxième Guerre mondiale dès le traité de Versailles m'a toujours fasciné. Après il avait également de gros défauts, et j'ai évidemment, à titre personnel, de gros désaccords avec lui, que ce soit sur sa vision de l'histoire ou bien sur des opinions qu'il a pu avoir en politique étrangère. 

 

Hérodote lui a consacré un article : https://www.herodote.net/Jacques_Bainville_1879_1936_-synthese-1799.php

 

Un extrait des considérations de Bainville à l'époque :

Citation

Le tracé des nouvelles frontières, par exemple, a été confié à des géographes et à des ethnographes tout à fait distingués, en qui il était permis d'avoir pleine confiance et qui n'auront certainement laissé passer dans l'exécution de leur tâche que des erreurs insignifiantes. Quant au plan selon lequel les États ont été distribués et modelés, il suffit de jeter les yeux sur la carte de l'Europe nouvelle pour s'apercevoir qu'il n'a pu être dirigé que par l'esprit de caprice et de contradiction ou bien au hasard des sympathies, quand ce n'était pas au hasard de discussions entre les Alliés. Tout le monde sait, par exemple, qu'après avoir déclaré qu'un État composite comme l'Autriche-Hongrie était indigne de vivre, le Conseil suprême s'est empressé de constituer, en Tchéco-Slovaquie, une Autriche nouvelle où se retrouvent six sur huit des nationalités dont se composait l'ancienne. Il n'y aura pas un seul poteau-frontière de l'État tchécoslovaque qui ne soit planté selon les méthodes les plus rigoureusement scientifiques. Quant à savoir combien de temps ces bornes resteront à leur place et les chances qu'elles ont d'y rester, ce n'était pas l'affaire des géomètres-arpenteurs. Ainsi les détails du traité sont un travail d'experts et de techniciens. L'ensemble, les grandes lignes sont de l'ouvrage d'amateurs. De là lui viennent deux de ses traits dominants : un caractère moral prononcé, car il est facile de mettre des lieux communs de moralité à la place du raisonnement politique qui exige un effort intellectuel et une préparation particulière. Ensuite un caractère « économique » non moins accusé et qui s'accorde avec le moralisme puritain. Cette alliance n'est pas une nouveauté. Ici, elle a eu pour effet de primer toute considération vraiment politique. 

 

Il tirait comme conclusion, dans son bouquin célèbre sorti en 1920 en réponse à Keynes :

 

Citation

Auprès de cette mêlée des nationalités, des religions et des races, il reste l'Allemagne, seule concentrée, seule homogène, suffisamment organisée encore, et dont le poids, suspendu sur le vide de l'Europe orientale, risque de faire basculer un jour le continent tout entier

 

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il y a 18 minutes, Turgot a dit :

Il tirait comme conclusion, dans son bouquin célèbre sorti en 1920 en réponse à Keynes :

 

C'est ça que tu appelles "prédire la Seconde guerre mondiale dès le traité de Versailles" ? Perso, je n'échange pas mes deux kilogrammes de géopolitique marxiste contre ton quintal de Bainville :P

 

« Quiconque n’est pas complètement étourdi par les clameurs du moment, ou n’a pas intérêt à égarer le peuple allemand, comprendra qu’une guerre entre l’Allemagne et la Russie doit nécessairement naître de la guerre de 1870, aussi nécessairement que la guerre de 1870 est née de la guerre de 1866. Je dis nécessairement, fatalement, sauf au cas peu probable où une révolution éclaterait auparavant en Russie. Hors ce cas peu probable, la guerre entre l’Allemagne et la Russie peut d’ores et déjà être considérée comme un fait accompli. »

-Karl Marx, Lettre à Engels, 2 septembre 1870.

 

(Blague à part, je compte acheter l'Histoire de France de Bainville, qui vient d'être réédité pour la modique somme de 10 euros).

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