Aller au contenu

Espagne, sécession & boutifarre


Adrian

Messages recommandés

On a vu cela avec l'indépendance des 22 pays de l'Amérique espagnole, des dizaines de pays africains, du démantèlement de l'empire austro-hongrois et de l'empire ottoman...

 

Le résultat a été globalement positif pour les contribuables de métropole.

Lien vers le commentaire

Dans tous les cas on est d'accord que dans l'immédiat c'est la merde mais à long terme je pense que c'est gagnant ou neutre. Tous ces exemples récents le prouvent.

 

Bref, tu me dis que les pays que l'on a accueillis à bras ouverts, auxquels on n'a pas mis de bâtons dans les roues, à qui l'on a filé des subventions, etc. s'en sortent pas mal...

Tu crois que ce sera le cas pour la Catalogne ?

Lien vers le commentaire

Si on regarde un peu en arrière le concept de nationalité et l'idée que chacune doit pouvoir être indépendante a été une des causes majeures des malheurs ayant frappés l'Europe aux XIX et XX siècle. Guerres napoléoniennes, unification de l'Italie et de l'Allemagne, guerres de 1870, 1914 et 1939, etc.

Tu noteras que ce sont les nationalismes des grands pays d'Europe qui ont foutu la merde. Bizarrement le nationalisme danois, hollandais, belge ou portugais n'ont pas trop contribué aux guerres mondiales

La vraie question devrait être le respect des droits et libertés du point de vue individuelle. Sans doute sont-ils mieux pris en compte avec des entités plus petites.

Voilà

Pourtant, quand je vois les nationalistes catalans j'ai plus l'impression qu'ils veulent faire l'indépendance pour faire leur socialisme maison. Pas sur que les populations y trouvent leur compte.

Actuellement les catalans ont le socialisme maison, le socialisme espagnol et le socialisme bruxellois sur la tronche. Il serait bien de commencer par en supprimer un. N'importe lequel.
Lien vers le commentaire

Bref, tu me dis que les pays que l'on a accueillis à bras ouverts, auxquels on n'a pas mis de bâtons dans les roues, à qui l'on a filé des subventions, etc. s'en sortent pas mal...

Tu crois que ce sera le cas pour la Catalogne ?

Je n'en sais rien, je pense que la realpolitik et les intérêts économiques à long terme s'imposeront. Barcelone est une grande ville touristique, beaucoup d'industries, un grand port, un grand aéroport, un lieu de passage entre l'Europe et la péninsule ibérique sur terre etc...Si l'Europe envisage de faire entrer un jour le Kosovo tout est possible.
Lien vers le commentaire

À part Maurice, ces pays sont-ils plus libéraux que sous l'empire britannique ? Mis à part le fait que les indigènes sont censés pouvoir voter et devenir ministres.

Probablement pas, mais bon la décolonisation en Afrique c'est toute une histoire différente des processus indépendantistes en Europe.

C'est tout de même la faute des européens d'avoir créé des pays fantoches où tribus et ethnies sont forcées à cohabiter et s'affrontent physiquement pour le pouvoir central. Pour le coup tu apportes de l'eau à mon moulin car ce qu'il faudrait à l'Afrique c'est justement de nouveaux processus pour avoir de plus petits pays.

  • Yea 1
Lien vers le commentaire

Le Nigéria et l'AfSud comme exemples de réussite post-coloniales c'est original.

Comparé au Mali, la Guinée Equatoriale, l'Angola ou la République démocratique du Congo oui.

On comparait les pays issus de l'Empire britannique aux autres empires, c'était un hors-sujet dans la conversation.

Lien vers le commentaire

Barcelone est une grande ville touristique, beaucoup d'industries, un grand port, un grand aéroport, un lieu de passage entre l'Europe et la péninsule ibérique sur terre etc...Si l'Europe envisage de faire entrer un jour le Kosovo tout est possible.

 

La Catalogne, ce n'est pas que Barcelone.

Sinon, le Kosovo, personne ne s'oppose à son adhésion. La Catalogne, par contre...

Lien vers le commentaire

La Catalogne, ce n'est pas que Barcelone.

Sinon, le Kosovo, personne ne s'oppose à son adhésion. La Catalogne, par contre...

Certains Etats ne reconnaissent toujours pas le Kosovo quand même. Mais c'est surtout que je vois moins l'intérêt économiquement et politiquement de faire entrer le Kosovo que la Catalogne.
Lien vers le commentaire

Toi non plus tu n'es pas libéral classique. Assumer un peu les gars.

C'était juste de la flemme de mettre à jour. Corrigé.

 

Historiquement, la dislocation des Etats ne s'est jamais produite parce qu'une majorité de la population se serait réveillée anarchiste ou libertarienne.

Dieu merci, j'ai jamais écrit ou pensé ça.

(Pour l'essentiel, je pense comme Heinlein qu'on est surtout des spectateurs)

 

Ce sont toujours des sécessions, souvent résultantes d'une guerre civile, ou bien les conséquences d'une guerre interétatique.

ama, il y a plusieurs processus sous-jacents à l'oeuvre.

Mais la mutualisation forcée s'achève inéluctablement toujours comme cela.

 

Vous avez le droit d'espérer la fin des Etats mais soyez plus réalistes sur ce que ça implique réellement.

et ça implique quoi d'après toi ?

Perso, par-dessus les péripéties de court-terme, je choisis d'être optimiste (encore pour les mêmes raisons qu'Heinlein).

Lien vers le commentaire

et ça implique quoi d'après toi ?

=> http://fc03.deviantart.net/fs71/i/2011/043/8/4/somalia_demotivator_by_party9999999-d39e33y.png

Le chaos, la guerre entre factions armées. C'est assez logique, si l'Etat est définit comme le "monopole de la violence physique légitime" (Max Weber), alors en son absence il n'y a plus que des violences en concurrence pour être reconnues comme seule légitime. Dans une certaine configuration historique, ça donne la féodalité. Dans une autre, la guerre civile (ou mieux, interclanique, civile supposant déjà une société constituée, or elles ont toutes un Etat, passé un certain niveau de développement). A une phase ultérieure, la violence est monopolisée par un seul acteur, l'Etat (cf Norbert Elias, La dynamique de l'Occident).

Les Etats naissent dans le chaos (Daesh) et lorsqu'ils s'effondrent, le chaos revient (Lybie, etc.).

 

Si je pensais que nous pouvions vivre sans un Etat, je serais déjà libertarien (ou redevenu anarchiste, mais j'en doute).

 

Pour se protéger de la violence extérieure, une collectivité quelconque est obligée de créer son Etat, dont le cœur est fondamentalement et simultanément administration fiscale et appareil militaire (le soldat et de quoi collecter sa solde). Les problèmes commencent dès que l'Etat enfle au-delà de ses fonctions initiales.

Lien vers le commentaire

 

Les problèmes commencent dès que l'Etat enfle au-delà de ses fonctions initiales.

 

 

Il n'a jamais existé d'Etat limité aux fonctions de sécurité (alors qu'on peut le discuter pour les anarcapies). Les Etats enflent tout de suite et s'achètent une clientèle parce que sinon, les gens voient très bien qu'ils ne font que se faire racketter.

Lien vers le commentaire

Il n'a jamais existé d'Etat limité aux fonctions de sécurité

 

J'étais sûr qu'on allait me sortir ça. Très bien, je précise: Les problèmes commencent instantanément avec l'Etat.

 

Ou encore: l'Etat est ontologiquement problématique.

 

Mais d'un autre côté, la perfection n'existe pas. C'est pour ça que je recommandais à Vincent Andrès d'être réaliste et de bien voir que parfois, tous les choix possibles sont mauvais. Ce n'est pas pour rien si la tradition libérale parle de l'Etat comme d'un moindre mal (expression que rejette Mises cela dit).

Lien vers le commentaire

Pour être 100% réaliste, il faut accepter la nécessité de l'Etat clientéliste pour sa propre survie et le considérer comme un moindre mal.

 

Fausses prémisses. Rien ne démontre que le clientélisme soit nécessaire à la survie de l'Etat. Ergo, on peut vouloir le virer sans verser dans l'utopie.

Lien vers le commentaire

Le chaos, la guerre entre factions armées. C'est assez logique, si l'Etat est définit comme le "monopole de la violence physique légitime" (Max Weber), alors en son absence il n'y a plus que des violences en concurrence pour être reconnues comme seule légitime.

Les Etats naissent dans le chaos (Daesh)

C'est là que tu es contradictoire, parce que Daesh nait au sein de deux pays organisés autour d'un Etat, ta théorie selon laquelle l'Etat réduit la violence à néant ou presque s'effondre, et les multiples conflits dans le monde le démontrent.

 

Dans une certaine configuration historique, ça donne la féodalité. Dans une autre, la guerre civile (ou mieux, interclanique, civile supposant déjà une société constituée, or elles ont toutes un Etat, passé un certain niveau de développement). A une phase ultérieure, la violence est monopolisée par un seul acteur, l'Etat (cf Norbert Elias, La dynamique de l'Occident).

Sauf que les seigneurs durant l'époque féodale ou les clans sont des ersatz de monopoles légitimes aussi. L'Europe féodale c'était pas l'anarcapie hein..

 

Pour se protéger de la violence extérieure, une collectivité quelconque est obligée de créer son Etat, dont le cœur est fondamentalement et simultanément administration fiscale et appareil militaire (le soldat et de quoi collecter sa solde). Les problèmes commencent dès que l'Etat enfle au-delà de ses fonctions initiales.

J'en conviens que des individus doivent s'associer pour fonder des institutions communes pour protéger leurs droits -c'est peut-être le moyen le plus efficace qu'on ait trouvé-. Mais si tous ces individus sont d'accord, pourquoi alors fonder un Etat qui est une organisation politique qui se base sur tout sauf sur l'acceptation volontaire des parties?

Si l'Etat se révèle nécessaire pour tout le monde alors pas besoin d'en faire un instrument de coercition pour que son autorité soit respectée. Si c'est réellement voulu alors pas besoin d'imposer l'Etat, mais un contrat -un vrai- suffit.

...

A moins que l'Etat ne soit pas vraiment ce que veut tout le monde au fond et que c'est pour cela qu'il faudrait l'imposer.

...

Je sais pas moi, mais quand je suis convaincu par quelques choses pas besoin de me le faire avaler par la force...

Lien vers le commentaire

C'est là que tu es contradictoire, parce que Daesh nait au sein de deux pays organisés autour d'un Etat

Etats effondrés (Irak post-Saddam) ou en passe de l'être du fait de guerre civile (Syrie). Ce sont justement ces conditions qui permettent au terrorisme transnational de se développer.

 

Sauf que les seigneurs durant l'époque féodale ou les clans sont des ersatz de monopoles légitimes aussi.

A mon avis il y a au moins trois différences avec un Etat: 1): les conflits sont plus fréquents parce que les frontières sont plus proches, donc c'est facile de lancer des razzias ; 2): Les conflits sont plus permanents (Guerre de Cents ans) parce que la caste militaire doit entrainer les autres pour éviter d'être contestée en interne ; 3): la violence au sein d'une unité féodale est plus grande que dans un Etat moderne car il n'y a pas structures juridico-pénitiaires pour médiatiser la violence, donc ça se régule en vendettas privés (l'exemple que je cite toujours: Le Cid de Corneille).

 

J'en conviens que des individus doivent s'associer pour fonder des institutions communes pour protéger leurs droits -c'est peut-être le moyen le plus efficace qu'on ait trouvé-. Mais si tous ces individus sont d'accord, pourquoi alors fonder un Etat qui est une organisation politique qui se base sur tout sauf sur l'acceptation volontaire des parties ?

J'ai jamais dit que tous les individus étaient d'accord. Le contrat social n'existe que dans les livres des philosophes. Dans le monde réel, il y a toujours une organisation qui monopolise la violence, et elle y réussit d'autant mieux qu'elle fait accepter à sa population, de gré ou de force, son autorité pour lutter contre un ennemi (réel ou imaginaire). Le cas de la monarchie française à la fin de la Guerre de Cents ans est une parfaite illustration du processus: création d'un sentiment d'appartenance nationale contre un ennemi (l'Anglais), soumission des nobles à une autorité centrale qui acquiert le double monopole militaro-fiscal.

Donc il y a toujours une violence et une coercition dans le processus de formation d'un Etat. Mais dans le même temps l'Etat crée a des effets positifs de pacification à l'intérieur de son domaine. C'est d'ailleurs ce que Machiavel appelait de ses vœux dans son ouvrage le plus connu: un Etat italien unifié pour mettre fin aux guerres internes et aux razzias des puissances extérieures (français, espagnols, etc.).

Lien vers le commentaire

Etats effondrés (Irak post-Saddam) ou en passe de l'être du fait de guerre civile (Syrie). Ce sont justement ces conditions qui permettent au terrorisme transnational de se développer.

Etats effondrés à cause de l'intervention d'autres Etats. Et donc pourquoi pas un Etat mondial pour mettre fin au terrorisme et aux invasions sur la planète?

 

A mon avis il y a au moins trois différences avec un Etat: 1): les conflits sont plus fréquents parce que les frontières sont plus proches, donc c'est facile de lancer des razzias ; 2): Les conflits sont plus permanents (Guerre de Cents ans) parce que la caste militaire doit entrainer les autres pour éviter d'être contestée en interne ; 3): la violence au sein d'une unité féodale est plus grande que dans un Etat moderne car il n'y a pas structures juridico-pénitiaires pour médiatiser la violence, donc ça se régule en vendettas privés (l'exemple que je cite toujours: Le Cid de Corneille).

Il faut juger surtout par rapport aux moeurs de l'époque. On était moins civilisé et la valeur d'une vie était moindre.

Ce que j'observe moi c'est qu'à l'époque là où il y avait le moins de conflits c'était là où les unités territoriales indépendantes ou autonomes étaient les plus petites (Hollande, Allemagne, Italie du nord, Suisse).

 

J'ai jamais dit que tous les individus étaient d'accord. Le contrat social n'existe que dans les livres des philosophes. Dans le monde réel, il y a toujours une organisation qui monopolise la violence, et elle y réussit d'autant mieux qu'elle fait accepter à sa population, de gré ou de force, son autorité pour lutter contre un ennemi (réel ou imaginaire). Le cas de la monarchie française à la fin de la Guerre de Cents ans est une parfaite illustration du processus: création d'un sentiment d'appartenance nationale contre un ennemi (l'Anglais), soumission des nobles à une autorité centrale qui acquiert le double monopole militaro-fiscal.

Donc il y a toujours une violence et une coercition dans le processus de formation d'un Etat. Mais dans le même temps l'Etat crée a des effets positifs de pacification à l'intérieur de son domaine.

Tous les grands pays, malgré les structures étatiques ont connu des conflits en leur sein. Ce ne sont pas les Etats qui ont mis fin aux conflits mais ce sont les êtres humains qui ont évolué et qui trouvent que les guerres c'est moche maintenant. Pourquoi? Et bien ils ont plus à perdre qu'avant, ils ont moins intérêt à se lancer dans des guerres sachant qu'ils ont le ventre plein. On a quand même compris qu'il y avait plus intérêt pour notre portefeuille et notre frigo à commercer avec l'Allemagne plutôt que faire la guerre. Les dirigeants en tiennent compte et savent que des conflits contre ses voisins les exposent directement. Sinon qu'est-ce qui explique que la France n'envahit pas Monaco ou le Luxembourg, après tout la guerre durerait quelques heures et on n'en parle plus.

C'est d'ailleurs ce que Machiavel appelait de ses vœux dans son ouvrage le plus connu: un Etat italien unifié pour mettre fin aux guerres internes et aux razzias des puissances extérieures (français, espagnols, etc.).

C'est pour ça que la république de Venise a duré plusieurs siècles.
Lien vers le commentaire

Etats effondrés à cause de l'intervention d'autres Etats.

Qu'importe la cause, j'observe juste que c'est le chaos qui prend la place. La Nature a horreur du vide.

Tout ça pour dire que je ne disais rien de contradictoire.

 

Et donc pourquoi pas un Etat mondial ?

Sauf dislocation extérieure, un Etat repose sur des affects collectifs. Il n'y a pas d'Etat mondial parce que pratiquement personne ne le veut et que ses défenseurs n'ont aucun moyen de l'imposer.

 

Il faut juger surtout par rapport aux moeurs de l'époque. On était moins civilisé et la valeur d'une vie était moindre.

Et pourquoi le degré de civilisation ne serait-il pas lié dialectiquement aux institutions politiques existantes ?

 

Ce que j'observe moi c'est qu'à l'époque là où il y avait le moins de conflits c'était là où les unités territoriales indépendantes ou autonomes étaient les plus petites (Hollande, Allemagne, Italie du nord, Suisse).

Je n'ai rien affirmé sur la taille optimale de l'Etat, je disais juste qu'en son absence le chaos le remplace, et que par conséquent, vouloir son éclatement, c'est jouer avec le feu.

 

Tous les grands pays, malgré les structures étatiques ont connu des conflits en leur sein.

Des conflits oui, et même des guerres civiles. Mais la violence généralisée, l'absence de certitudes et de protections, est alors l'exception et non la règle.

 

Ce ne sont pas les Etats qui ont mis fin aux conflits mais ce sont les êtres humains qui ont évolué et qui trouvent que les guerres c'est moche maintenant.

Sans vouloir t'offenser, c'est un vision très naïve des relations internationales.

 

Pourquoi? Et bien ils ont plus à perdre qu'avant, ils ont moins intérêt à se lancer dans des guerres sachant qu'ils ont le ventre plein.

Ni les deux guerres mondiales, ni la Révolution française, ni la plupart des événements historiques, ne sont explicables en raison de pénurie alimentaire. D'une part il n'y jamais un seul facteur à l'œuvre, de l'autre, la faim peut aussi bien pousser à l'action qu'à l'apathie, et n'explique donc rien par elle-même.

 

Mai 68, typiquement, n'a rien à voir avec une crise alimentaire ou même économique (n'en déplaise aux quelques marxistes fossilisés qui prétendent l'inverse).

 

Sinon qu'est-ce qui explique que la France n'envahit pas Monaco ou le Luxembourg, après tout la guerre durerait quelques heures et on n'en parle plus.

Réponse: les directions politiques françaises estiment que ce type de guerre n'a aucun intérêt, est insensé, ce en quoi elles en certainement raison.

 

C'est pour ça que la république de Venise a duré plusieurs siècles.

So what ? Que la République de Venise ait été florissante pendant des siècles ne change pas le fait que l'Italie ait été pillée par ses voisins et en conflits intra-cités permanents.

PS: dans ton avant-dernier post tu décrivais l'Etat comme "une organisation politique qui se base sur tout sauf sur l'acceptation volontaire des parties". Mais que serait alors selon toi une organisation politique parfaitement volontaire ? Et a-telle la capacité d'assurer l'équivalent des fonctions régaliennes d'un Etat ?

Lien vers le commentaire

Qu'importe la cause, j'observe juste que c'est le chaos qui prend la place. La Nature a horreur du vide.

Je n'ai pas dit le contraire.

Sauf dislocation extérieure, un Etat repose sur des affects collectifs.

Voilà comment le contrat social revient par la porte de derrière. Ce que tu dis n'est pas vérifiable tant que l'Etat ne se soumet pas au processus dynamique du marché.

Il n'y a pas d'Etat mondial parce que pratiquement personne ne le veut et que ses défenseurs n'ont aucun moyen de l'imposer.

Tout comme les Etats actuels sont nés sans l'acquiescement unanime des gens, et ont grossi quand ils en ont eu les moyens.

Ceci dit, il n'y a pas d'Etat mondial mais il y a des institutions mondiales qui existent, et il y en a aussi au niveau du continent européen. Et il se trouve qu'on n'a pas demandé franchement l'avis aux gens soit sur leur existence soit sur leurs contours. Et dans quelques décennies voire siècles il y aura des gens qui pondront des théories comme quoi l'UE et l'ONU c'est le contrat social.

 

Et pourquoi le degré de civilisation ne serait-il pas lié dialectiquement aux institutions politiques existantes ?

Quel chef d'Etat a dit: "à partir de maintenant on fait la paix et on arrête de se foutre sur la gueule!?" comme ça d'un coup parce qu'il est devenu bisounours. Encore aujourd'hui ils font la guerre, et le plus loin possible pour pas que ça se voit. Il se trouve quand même que la pensée intellectuelle a émergé petit à petit à partir du XVIème siècle et qu'elle a fait son chemin lentement dans la population et que l'idée de faire une guerre à nos voisins est devenue insupportable, par contre loin de chez nous en Bougnoulie c'est encore acceptable.

 

Je n'ai rien affirmé sur la taille optimale de l'Etat, je disais juste qu'en son absence le chaos le remplace, et que par conséquent, vouloir son éclatement, c'est jouer avec le feu.

Je n'ai pas prétendu cela, j'ai parlé juste de consentement.

 

Des conflits oui, et même des guerres civiles. Mais la violence généralisée, l'absence de certitudes et de protections, est alors l'exception et non la règle.

Tu as trop regardé Mad max.

 

Sans vouloir t'offenser, c'est un vision très naïve des relations internationales.

C'est vrai, les Etats censés être les plus civilisés continuent à faire la guerre partout dans le globe pour exporter la démocratie. Et moi qui croyais qu'avec les Etats il n'y avait plus de guerres...

 

Ni les deux guerres mondiales, ni la Révolution française, ni la plupart des événements historiques, ne sont explicables en raison de pénurie alimentaire.

Comme toujours il y a plusieurs causes, mais la crise de 29 et les sévères pénuries provoquées sont à l'origine en grande partie de la montée des totalitarismes et la seconde guerre mondiale. Pour 14-18 c'est moins évident effectivement. Quant à la révolution française, celle de 1789 émerge parmi la classe bourgeoise parisienne qui s'enrichit de plus en plus certes, mais elle s'étend dans tout le royaume et prend un tour tragique en 1793 en surfant entre autres sur les pénuries liées à plusieurs hivers rigoureux. Le reste du royaume ne s'enrichissait pas comme les riches bourgeois de Paris, Lyon Nantes ou Bordeaux, loin de là.

Les révolutions arabes en 2011 sont en grande partie dues à l'inflation sur les matières premières dans le monde et la montée des prix de la bouffe.

Et je n'ai pas parlé que de la bouffe, j'ai dit que le peuple acceptait davantage les guerres chez lui ou à proximité quand ils avaient moins à perdre.

 

Mai 68, typiquement, n'a rien à voir avec une crise alimentaire ou même économique (n'en déplaise aux quelques marxistes fossilisés qui prétendent l'inverse).

Mai 68 n'est pas une révolution, c'est une révolte d'étudiants bobos peu et tardivement relayée par les syndicats d'ouvriers.

 

So what ? Que la République de Venise ait été florissante pendant des siècles ne change pas le fait que l'Italie ait été pillée par ses voisins et en conflits intra-cités permanents.

J'aurais pu citer Milan ou Florence. L'Italie du nord était une des régions les plus riches et stables d'Europe et tu viens nous expliquer que c'était de la merde. Depuis ils se tapent les boulets du Mezzogiorno et tu nous dis que l'Italie c'est top en Europe. Je ne te félicite pas.

A ce propos il est intéressant de voir comment l'Italie du nord fragmentée en villes libres se faisant concurrence est devenue plus riche que l'Italie du sud principalement articulée autour du Royaume de Naples ;)

 

PS: dans ton avant-dernier post tu décrivais l'Etat comme "une organisation politique qui se base sur tout sauf sur l'acceptation volontaire des parties". Mais que serait alors selon toi une organisation politique parfaitement volontaire ? Et a-telle la capacité d'assurer l'équivalent des fonctions régaliennes d'un Etat ?

Une ville privée avec sécession libre par exemple. Plusieurs villes feraient alors alliance en cas d'agression.

On peut tenter de tendre vers cela.

Dans tous les cas que cela soit d'adhésion volontaire.

Lien vers le commentaire

C'est assez logique, si l'Etat est définit comme le "monopole de la violence physique légitime" (Max Weber),

Tu cites mal. A ta décharge, tout le monde le cite mal.
Lien vers le commentaire

Mais d'un autre côté, la perfection n'existe pas. C'est pour ça que je recommandais à Vincent Andrès d'être réaliste et de bien voir que parfois, tous les choix possibles sont mauvais.

Je n'ai jamais parlé/pensé à de la perfection à aucun endroit ... donc bon.

Je ne vois pas bien en quoi envisager une option plutôt qu'une autre serait (de ce fait) moins "réaliste".

 

Et quant au réalisme, considérer les états dans leur forme actuelle comme un machin forcément abouti et "moindre mal". Pas d'accord. Les états sont des entités qui ont grandi et se sont stabilisés dans certaines conditions. Si ces conditions s'estompent, il n'est pas franchement surprenant que les états en soient affectés. Tout bouge (et c'est tant mieux).

 

ama les conditions techniques et sociétales de l'époque se prêtent moins à la coercition brutale (mais je peux me gourrer). L'environnement est aujourd'hui moins propice à la mutualisation forcée, et plus propice aux accords consentis. L'état étant la violence (et la bêtise) à l'état pur est forcément affecté par ça.

 

Et puis, l'état ou le chaos, l'état garant de l'ordre ... désolé, mais je n'y crois plus.

C'est bien l'état qui ordonne aux forces de l'ordre de ne rien faire pendant que des gars brûlent tour à tour 17 bagnoles pendant des heures. L'état qui couvre les malfrats qui agressent les chauffeurs Uber. etc de partout.

L'état est aujourd'hui un frein à tout. Un boulet qui fait perdre des années de bien-être à tout le monde. Je ne vois pas de raisons de craindre un avenir sans cette saloperie.

 

Lien vers le commentaire

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...