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Légalisation du chantage


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On s'égare pas un peu ? 

Extorsion : illégal

Chantage : immoral, donc qui ne devrait pas faire l'objet d'une loi.

 

Cela dit, dans le cas du chantage on arriverait à la situation marrante d'une victime sans crime. Du coup, j'ai toujours pas d'avis tranché sur la question.

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Le chantage peut très bien être illégal en plus d'immoral:

 

-Si tu ne me payes pas plus, je vais te dénoncer pour abuser de ta petite voisine.

 

La non dénonciation de crime est illégale (alors dans les société libérales cela peut se discuter, mais dans l'immense majorité des pays c'est le cas).

 

Et là, on est pas dans de l'extorsion, vu qu'au contraire on menace d'arrêter de faire de l'illégal.

 

 

 

 

 

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  • 1 year later...

Après le premier* et le deuxième** paradoxe que les opposants à la légalisation au chantage n'arrivent toujours pas à résoudre, se contorsionnant dans tous les sens, voici le trilemma :

 

Blackmail remains one of the most difficult, and unsolved, puzzles in all of law. While nearly all endorse blackmail's criminalization, no one can explain why it should even be a crime. By introducing the novel concept of meta-blackmail, this Article explains why the puzzle of blackmail - it can be a crime to conditionally threaten to do what one has a right to do - cannot be resolved. While a conventional blackmail proposal backs a demand for money with the threat to disclose the recipient's embarrassing secret, a meta-blackmail proposal backs a demand for money with the threat to blackmail the recipient. Thus, conventional blackmail threatens a lawful act (e.g., disclosure of an embarrassing secret), but meta-blackmail threatens an unlawful act - blackmail itself. The comparative assessment of meta-blackmail and conventional blackmail reveals a trilemma: (i) since meta-blackmail threatens an unlawful act, meta-blackmail is a more serious level of criminality; (ii) since both meta-blackmail and conventional blackmail, in effect and function, demand money for nondisclosure of an embarrassing secret, they are equivalent; and (iii) since threatening blackmail should be less serious than actually committing blackmail, meta-blackmail is less serious. The trilemma, which is best resolved by decriminalizing blackmail, demonstrates that criminalizing blackmail violates a number of intuitions that are more compelling than the intuition that blackmail is properly criminalized. To preserve the more valued intuitions, blackmail should be decriminalized.

 

https://poseidon01.ssrn.com/delivery.php?ID=640110006084087010101126082007024100116083053041025023023025105000020081077084097022097032122107040035018092066100016074109114111087030019015000125127070090095028091066045118102002081085078068091069082113016101030067017103023024027113109020120099087&EXT=pdf

 

 

 

 

* Le chantage est illégal alors que composé de deux actes légaux. Ce qui est illogique même sur un terrain positiviste, puisque la menace d'un acte est interdite quand l'acte lui-même est légal. Il faut donc légaliser ou soutenir l'interdiction du commérage ( bonjour la liberté d'expression), sinon on n'est pas cohérent.

 

**Certains théoriciens en Droit estiment que le si la proposition est initiée par la " victime " alors le chantage devrait être légal ( et seulement à cette condition). Proposition aussi stupide que la précédente, le corrupteur devient maître-chanteur ( si tu révèles mon secret je ne te donne pas d'argent). Donc c'est complètement contradictoire.

 

On peut ajouter que si on est pour l'interdiction du chantage il faut être pour socialiste pour être cohérent. On ne peut pas soutenir l'économie de marché alors qu'il y a un chantage implicite réciproque dans tout échange marchand ( et non-marchand d'ailleurs).

 

Et que si on est pour l'interdiction du chantage alors là encore il faut être cohérent et interdire le chantage où le service qui est demandé n'est pas l'argent mais autre chose. Exemple : votre copine qui vous dit que si vous ne l'aidez pas à faire le ménage plus souvent elle vous quitte ( c'est informationnel, si A donc B). Donc là on interdit toute liberté d'expression.

 

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Dans tout acte de chantage, il y a une intention de porter préjudice à l'autre pour en tirer un bénéfice personnel. 

 

Mais l'intention de porter préjudice constitue déjà un préjudice réel puisque la victime est sans échappatoire. Soit elle consent au chantage,  voit la menace être différée ou ajournée et pour acheter ce report temporel consent à un préjudice personnel. Soit elle ne consent pas au chantage et la menace du maître chanteur est exécutée et le préjudice constitué.

 

Il y a systématiquement préjudice pour la victime. La seule différence c'est que dans un cas elle y consent, dans l'autre non.

 

Tout chantage est donc un préjudice.

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Je ne suis pas sûr que l'on puisse vraiment retenir l'intention de nuire comme préjudice en soi si on le fait par des moyens tout à fait légitime. Par exemple, si je décide de mettre des nains de jardin immondes dans mon jardin dans l'unique but de déranger mon voisin, je suis dans mon droit. Idem si je décide dans lancer un business avec, pour principale motivation personnelle, de faire faire faillite à un concurrent que je n'aime pas. C'est peut-être d'une moralité douteuse, mais je ne vois pas pourquoi ça devrait être illégale. Donc si j'ai le droit de commérer, je dois avoir le droit de commérer dans l'intention de nuire, et si j'ai le droit de commérer dans l'intention de nuire, je devrais avoir le droit de proposer de ne pas le faire en échange d'une rémunération. Non ?

A propos du fait que le silence du maître chanteur n'est que provisoire, par contre, je n'en suis pas tout à fait certain. L'achat de son service de non-commérage est un contrat, et je ne vois pas pourquoi la victime n'aurait pas le droit d'exiger réparation si ce contrat est rompu unilatéralement.

  • Yea 3
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C'est l'argument de Gordon et d'autres, et c'est pas convaincant.

 

Dans tout échange il y a chantage, donc vous dîtes que dans tout échange il y a une intention de porter préjudice à l'autre pour en tirer un bénéfice personnel. Vous utilisez le terme préjudice comme un mauvais commerçant l'utiliserait pour se plaindre de la concurrence.

 

La supposée victime est sans échappatoire ? Elle est complètement libre de refuser cette offre louable. Si elle consent au chantage elle est bénéficiaire, au minimum ex ante, puisque tout échange est par nature bénéficiaire à ceux qui l'effectuent.

 

Concernant le report temporel il n'est pas dit que la menace dure dans le temps. Il peut s'agir d'une demande one shot. Ce n'est un préjudice que si le maître-chanteur ne respecte pas le contrat.

 

Admettons que la supposée victime subisse un préjudice personnel si elle voit son secret révélé. Pourquoi alors ne pas interdire le commérage ? Pourquoi la commère, elle, n'aurait pas fait subir à la victime un préjudice ? La seule différence est que le maître-chanteur a été le plus correct en lui donnant une porte de sortie et de l'information.

 

 

 

 

  • Yea 1
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il y a 16 minutes, Hank Rearden a dit :

Dans tout acte de chantage, il y a une intention de porter préjudice à l'autre pour en tirer un bénéfice personnel. 

 

Mais l'intention de porter préjudice constitue déjà un préjudice réel puisque la victime est sans échappatoire. Soit elle consent au chantage,  voit la menace être différée ou ajournée et pour acheter ce report temporel consent à un préjudice personnel. Soit elle ne consent pas au chantage et la menace du maître chanteur est exécutée et le préjudice constitué.

 

Il y a systématiquement préjudice pour la victime. La seule différence c'est que dans un cas elle y consent, dans l'autre non.

 

Tout chantage est donc un préjudice.

Mais est-il illégal de divulguer l'objet du chantage s'il n'y a pas chantage ? Je m'explique : A a des photos compromettantes sur B. Il est divulgue dans la presse. -> légal. Alors que si A met B au courant qu'il peut les divulguer dans la presse ce serait illégal ?

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On se moque de le chantage soit légal ou non. Ce qui est important, c'est qu'il entraîne systématiquement un dommage qui peut entraîner une réparation.

 

Se poser la question de savoir si le chantage doit être légal ou illégal, c'est se demander si tout ce qui peut entraîner un dommage doit être légal ou illegal

il y a 6 minutes, Mégille a dit :

Je ne suis pas sûr que l'on puisse vraiment retenir l'intention de nuire comme préjudice en soi si on le fait par des moyens tout à fait légitime. Par exemple, si je décide de mettre des nains de jardin immondes dans mon jardin dans l'unique but de déranger mon voisin, je suis dans mon droit. Idem si je décide dans lancer un business avec, pour principale motivation personnelle, de faire faire faillite à un concurrent que je n'aime pas. C'est peut-être d'une moralité douteuse, mais je ne vois pas pourquoi ça devrait être illégale. Donc si j'ai le droit de commérer, je dois avoir le droit de commérer dans l'intention de nuire, et si j'ai le droit de commérer dans l'intention de nuire, je devrais avoir le droit de proposer de ne pas le faire en échange d'une rémunération. Non ?

A propos du fait que le silence du maître chanteur n'est que provisoire, par contre, je n'en suis pas tout à fait certain. L'achat de son service de non-commérage est un contrat, et je ne vois pas pourquoi la victime n'aurait pas le droit d'exiger réparation si ce contrat est rompu unilatéralement.

 

Je ne parle pas d'illégalité mais de dommages. Si tu mets des nains de jardin (des carcasses de voitures brûlées ou des tas d'ordures nauseabondes voire de l'uranium 238) dans ton jardin et que ton voisin estime par exemple que leur proximité entraîne une dévalorisation de son patrimoine, il peut demander réparation pour ce préjudice.

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il y a 3 minutes, Atika a dit :

C'est l'argument de Gordon et d'autres, et c'est pas convaincant.

 

Dans tout échange il y a chantage, donc vous dîtes que dans tout échange il y a une intention de porter préjudice à l'autre pour en tirer un bénéfice personnel. Vous utilisez le terme préjudice comme un mauvais commerçant l'utiliserait pour se plaindre de la concurrence.

 

La supposée victime est sans échappatoire ? Elle est complètement libre de refuser cette offre louable. Si elle consent au chantage elle est bénéficiaire, au minimum ex ante, puisque tout échange est par nature bénéficiaire à ceux qui l'effectuent.

 

Concernant le report temporel il n'est pas dit que la menace dure dans le temps. Il peut s'agir d'une demande one shot. Ce n'est un préjudice que si le maître-chanteur ne respecte pas le contrat.

 

Admettons que la supposée victime subisse un préjudice personnel si elle voit son secret révélé. Pourquoi alors ne pas interdire le commérage ? Pourquoi la commère, elle, n'aurait pas fait subir à la victime un préjudice ? La seule différence est que le maître-chanteur a été le plus correct en lui donnant une porte de sortie et de l'information.

 

 

 

 

 

Le problème de l'illégalité n'est pas pertinent. C'est celui du dommage qui l'est.

 

La victime de chantage choisit entre deux préjudices...celui qu'elle estime le moins dommageable.

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il y a 4 minutes, Liber Pater a dit :

Mais est-il illégal de divulguer l'objet du chantage s'il n'y a pas chantage ? Je m'explique : A a des photos compromettantes sur B. Il est divulgue dans la presse. -> légal. Alors que si A met B au courant qu'il peut les divulguer dans la presse ce serait illégal ?

 

Non pas illégal....mais préjudiciable, susceptible de réparations.

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il y a 4 minutes, Hank Rearden a dit :

 

Le problème de l'illégalité n'est pas pertinent. C'est celui du dommage qui l'est.

 

La victime de chantage choisit entre deux préjudices...celui qu'elle estime le moins dommageable.

 

Il l'est sur un terrain positiviste, pointer le paradoxe et la contradiction actuelle n'est qu'un des points de contestations des libertariens pro-chantage.

 

Le problème pertinent c'est celui de la liberté d'expression, de la liberté d'association et accessoirement ( puisque c'est mal vu ici), l'axiome de non-agression.

 

Que la liberté implique responsabilité ne veut pas dire que je dois être tenu pour responsable de la dévalorisation du patrimoine de mon voisin si j'expose mes goûts douteux sur ma propriété.

 

Et je réitère, ça ne me dit toujours pas pourquoi la commère ne devrait pas, elle, réparation. Si vous dîtes qu'elle le doit, vous aurez au moins le réconfort d'être cohérent, à défaut de défendre la liberté.

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Si j’ouvre une boulangerie à côté de la tienne et que je fais diminuer la valeur monétaire de ton fond de commerce, je te dois réparation ?

 

Ta propriété ne vaut jamais que ce que les gens sont prêts à la payer et tant qu’elle n’est pas vendue, cette valeur est toute théorique et cette valeur théorique n’est pas une valeur intrinsèque à ta propriété. Si je juge que ma propriété vaut 1 million d’euros, je ne subis pas de dommage parce qu’on ne m’en offre que 300 000. 

 

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il y a 13 minutes, Tramp a dit :

Si j’ouvre une boulangerie à côté de la tienne et que je fais diminuer la valeur monétaire de ton fond de commerce, je te dois réparation ?

 

Ta propriété ne vaut jamais que ce que les gens sont prêts à la payer et tant qu’elle n’est pas vendue, cette valeur est toute théorique et cette valeur théorique n’est pas une valeur intrinsèque à ta propriété. Si je juge que ma propriété vaut 1 million d’euros, je ne subis pas de dommage parce qu’on ne m’en offre que 300 000. 

 

 Tu confonds fond de commerce et bâtiment, le commerce et les murs

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il y a 11 minutes, Hank Rearden a dit :

 Tu confonds fond de commerce et bâtiment, le commerce et les murs

 

Le fond de commerce inclut le bâtiment. De toute façon, pourquoi le dommage à prendre en compte ne serait que celui sur la valeur des murs ?

 

L’usine du coin ferme et tout le marché immobilier du bled en question devient sinistré, dois-je obtenir réparation ?

Toutes les actions des autres créent potentiellement des dommages à ton patrimoine. Il ne suffit pas d’un dommage, il faut aussi une faute et un lien de cause à effet entre les deux. 

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4 hours ago, Atika said:

 

 

Admettons que la supposée victime subisse un préjudice personnel si elle voit son secret révélé. Pourquoi alors ne pas interdire le commérage ? Pourquoi la commère, elle, n'aurait pas fait subir à la victime un préjudice ? La seule différence est que le maître-chanteur a été le plus correct en lui donnant une porte de sortie et de l'information.

 

 

 

 

 

Pour beaucoup d'affaire de chantage, la divulgation de ce qu'ils proposent est interdit.

Sauf qu'ils estiment prendre moins de risque que celui qu'ils font chanter.

 

Dans l'affaire Valbuena par exemple, il est interdit de foutre la sextape de quelqu'un sur le net sans son consentement.

 

 

Dans le cas de crime ou délit, ne pas vouloir dénoncer si on se fait payer, n'est pas très légal non plus.

 

 

Il reste les cas de chantage à l'outing de ta sexualité (grosso modo) qui ne te font pas faire quelque chose d'autre d'illégal si le chantage dévient légal.

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En effet, il n'y a pas de paradoxe si l'objet du chantage concerne quelque chose que tu ne peux pas garder pour toi. Mais ça ne veut pas dire que le chantage dans ces cas là devrait être illégal.

 

Les opposants à la légalisation du chantage doivent aussi nous expliquer pourquoi ils ne sont pas pour l'interdiction de la menace d'un acte légal sans conditions ( = menace fermée). C'est à dire " Je vais révéler ton secret ". Le dilemme est le suivant : quel est le pire ? Une information fermée ( simple menace) ou une information ouverte ( chantage) ? Les uns considèrent que la menace forte est celle du chantage car un levier est utilisé pour imposer quelque chose ( et que la menace simple est faible) tandis que les autres considèrent que la menace forte est celle de la menace simple car inconditionnelle là où le chantage ( = menace faible) offre une porte de sortie.

 

Si l'autorisation d'un acte mais l'interdiction de la menace de celui-ci est inconcevable, ça marche aussi dans l'autre sens.

 

J'irai même plus loin, dans certains cas je pense que les libéraux devraient prôner la légalisation de l'extorsion. Si l'une des composantes devrait être légal ( par exemple discriminer à l'embauche en utilisant les critères que l'on veut) alors ce qui est considéré comme une extorsion aujourd'hui devrait aussi être légal. Exemple : Couche avec moi sinon je ne t'embauche pas parce que tu es noir.

 

La position prohibitionniste qui veut maintenir le statut-quo et qui ne soutient ni l'interdiction du commérage ni l'interdiction de la menace de celui-ci est incapable de résoudre le paradoxe de l'interdiction du chantage. Le puzzle est tout simplement impossible

 

Résumons une partie des arguments des prohibitionnistes (ou semi-prohibitionnistes) et leurs contre-arguments

 

J'utiliserai les arguments de Block, Kinsella, Hoppe et Christopher ( j'vais pas les citer à chaque fois) à travers la partie dédiée dans Défendre les indéfendables, Blackmail extortion and exchange, The Second Paradox, Legalize Blackmail et Exchange : Meta-Blackmail notamment.

 

 

-Chez les non-utilitaristes ( sur le terrain juridique, moral et déontologique) :

 

Ceux qui essaient de résoudre le paradoxe en montrant le caractère illégitime d'une partie composante du chantage. Pour Feinberg, la justification de l'interdiction du chantage est en fonction de l'interdiction de l'acte que l'on menace de faire. Il conclut que pour les actes qu'il est menacé de faire, qui pourraient ou devraient être interdit, l'interdiction du chantage est légitime. Mais pour les cas où l'acte est la révélation d'une infidélité, le chantage devrait être permis.

 

Gorr lui soutient l'interdiction en disant que l'une des composantes ne dépend pas de la volonté du maître-chanteur puisqu'il doit obligatoirement soit cacher l'information soit la révéler, bref il n'en est pas propriétaire. Or, il existe énormément de scénarios où ni l'un ni l'autre n'est obligatoire.

 

Pour Katz, le maître-chanteur impose un choix à la " victime " qui de toute façon subira un acte immoral pour se faire de l'argent sans le consentement de la victime. Il compare donc le chantage à un vol et dit que le maître-chanteur ne doit pas être jugé pour ce qu'il a menacé de faire mais pour ce qu'il a fait tout court.

Bon je crois qu'on a pas besoin d'aller très en profondeur là, mauvaise conception de la coercition, mauvaise comparaison et logique positiviste circulaire " le chantage est un crime parce que le chantage est un crime ")

 

Ceux qui essaient de montrer que c'est la combinaison des composants qui rend le chantage illégitime.

 

Pour Coase le chantage induit une relation de domination infinie. La loi doit clairement empêcher une telle subordination. Admettons, ça n'explique pas pourquoi un chantage non-répétitif devrait être interdit en première instance puisqu'il n'y a pas de subordination permanente. Un argument utilitariste ici est que si le chantage est légalisé alors la " victime " peut faire valoir son contrat.

 

Pour Berman il y a un préjudice : " Blackmail is a conditional threat to perform a legal but harmful act under circumstances where the threat itself provides reason for making the acte [ of disclosure] criminal by suggesting that the actor would be inflicting harm knowingly and whitout good motives "

C'était l'argument de Hank Rearden.

 

Bon déjà on se demande pourquoi l'argent serait un mauvais mobile en soi. Le mobile du maître-chanteur peut également être multidimensionnel et il existe même des scénarios où c'est la compassion ( bon mobile pour Berman j'imagine) qui est mixée avec celui de l'argent.

Ensuite et c'est toujours la même rengaine contre les défenseurs du statut-quo, ça nous explique pas pourquoi la commère elle n'infligerait pas un préjudice. Et enfin comme l'a dit Tramp il faut qu'il y ait une faute. Sinon un vendeur de chaussure qui réclame un prix exorbitant agresse financièrement le client.

 

Berman répond que c'est différent parce que le client n'a aucun droit sur les chaussures. Mais tout comme la " victime " n'a aucun droit sur les cordes vocales du maître-chanteur.

 

Lindgren quant à lui légitime l'interdiction du chantage parce que le maître-chanteur, par exemple dans le cas d'une infidélité, va utiliser l'intérêt de quelqu'un d'autre ( du cocu ou de la cocue) pour son propre intérêt. Alors premièrement il n'explique pas pourquoi l'usage tout court de ces intérêts sans menace devrait être illégal et deuxièmement cette critique n'adresse pas les chantage où il n'y a aucune autre partie prenante que la " victime " du chantage.

 

 

Je résumerai les arguments du côté utilitaristes ( en économie) dans quelques jours, je préviens tout de suite, il sont pathétiques. Que ce soit l'argument de Nozick qui légitime l'interdiction parce que le chantage n'est pas productif ( il va falloir interdire beaucoup de choses mon Dieu) ; l'argument de Coase sur les coûts de transactions ; les classiques externalités et autre social wealth maximization ;  les éternelles comparaison interpersonnelle d'utilité, les utilitaristes qui veulent interdire de céder à la demande des maître-chanteurs et par exemple interdire à des parents en détresse de payer une rançon à des kidnappeurs/extorqueurs. Ces méchants parents qui préfèrent la vie de leur enfant à de l'argent doivent être punis, ils ne voient que leur intérêts égoïstes alors qu'il serait bon pour la société que personne ne cède jamais pour dissuader dans le futur de tels demande. Et d'autres choses remplies d'humanisme.

 

De toute façon les arguments utilitaristes pour de vrais libéraux n'ont aucune valeur. Selon moi ex ante même une transaction qui part d'une extorsion ( kidnapping) est bénéficiaire pour tout le monde ( évidemment ce serait mieux s'il n'y en avait pas). On doit évidemment pas en déduire qu'il faille légaliser ce type d'extorsion.

 

 

 

 

 

 

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On remarquera que tu limites le chantage à la divulgation d'un secret.

 

Or c'est un peu plus large que cela.

 

Si je te dis:

"Tu nous donnes 10 000€ pour payer l'impôt révolutionnaire ou ta villa va sauter."

 

Je te fais un chantage.

 

Est-ce que cela doit être légal pour toi?

 

Et que le problème ne viendra que si je mets ma menace à execution.

Et que l'on ne peut rien faire avant.

Sachant que ce n'est pas forcément moi qui vais faire sauter ta villa et que donc je peux très bien, personnellement, rien risquer.

 

(Pour que je situe où tu mets la limite).

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il y a 28 minutes, Marlenus a dit :

Et que le problème ne viendra que si je mets ma menace à execution.

Et que l'on ne peut rien faire avant.

Sachant que ce n'est pas forcément moi qui vais faire sauter ta villa et que donc je peux très bien, personnellement, rien risquer.

 

Ce sont des menaces + bande organisée. 

  • Yea 1
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15 hours ago, Tramp said:

 

Ce sont des menaces + bande organisée. 

Ben si je comprends bien l'argumentation d'Atika, ce n'est pas répréhensible.

 

Ce qui sera répréhensible c'est si la villa saute (ce dont bien entendu je serais totalement innocent étant sur en visite à Miami à ce moment là).

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Le 24/12/2018 à 18:30, Marlenus a dit :

On remarquera que tu limites le chantage à la divulgation d'un secret.

 

Or c'est un peu plus large que cela.

 

Si je te dis:

"Tu nous donnes 10 000€ pour payer l'impôt révolutionnaire ou ta villa va sauter."

 

Je te fais un chantage.

 

Est-ce que cela doit être légal pour toi?

 

Et que le problème ne viendra que si je mets ma menace à execution.,

Et que l'on ne peut rien faire avant.

Sachant que ce n'est pas forcément moi qui vais faire sauter ta villa et que donc je peux très bien, personnellement, rien risquer.

 

(Pour que je situe où tu mets la limite).

 

Ah non pas du tout, je ne limite pas le chantage à la menace sous conditions de divulgation d'un secret.

 

Blackmail, like discrimination, is everywhere. Block :lol:

 

Tu peux menacer de divulguer un fait connu. Tu peux menacer de ne pas embaucher, de ne pas secourir, de ne pas donner ton produit, bref tout ce qui est légal ou devrait l'être.

 

Ce que tu décris c'est de l'extorsion, qui est :

 

-Soit un type particulier de chantage, qui devrait être interdit. Si tu amalgames les menaces ( de " la bourse ou la vie " en passant par " donne moi du fric sinon je dévoile ton secret " jusqu'à " fais la vaisselle ou je te quitte ".

-Soit tu ne les amalgames pas et que tu définis le chantage par la menace sous conditions d'un acte légal dès lors l'extorsion n'est plus un type particulier de chantage.

 

Désolé je me suis mal exprimé. Quand je dis que certaines extorsions devraient être légales, je parle de chantage considéré comme extorsion aujourd'hui. La menace sous conditions d'un acte illégal ( un acte qui dans une société libérale serait totalement légale). Pas l'extorsion en tant que tel

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Donc si je comprends bien:

 

Devrait être légal

 

-Tu me donnes X ou je fais quelque chose de légal (Libéralement parlant)

 

Devrait rester illégal:

 

-Tu me donnes X ou je fais quelque chose d'illégal (toujours libéralement parlant).

 

C'est ça?

 

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Tout à fait. Toute autre position reste engluée dans un paradoxe, puisque soit les arguments utilisés  par les défenseurs du statut-quo ne résolvent pas le premier paradoxe ( légal + légal = illégal).

Soit les défenseurs du statut-quo créent d'autres paradoxes en ajoutant d'autres composants à l'acte du chantage ( par exemple la soit-disant non productivité du chantage) mais n'expliquent pas pourquoi d'autres activités jugées non-productives par les mêmes critères devraient, elles, rester légales.

 

Tentatives vaines et désespérées, tient ça devrait être interdit si on écoute les néo-classiques haha.

 

Même problème pour la prostitution ( Faire l'amour est légal, demander de l'argent est légal, pif paf pouf la combinaison est illégale)

 

L'extorsion doit rester illégale, sans cela les critiques sur l'illégitimité de l'Etat tombent à l'eau.  :mrgreen:

 

 

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Je n'ai aucun problème avec la légalité des contrôles d'identité.

 

J'en aurais beaucoup avec:

"Si vous ne me payez pas 1000€, je vous contrôle tous les matins".

 

(Si tu as un problème avec les contrôles d'identité, tu peux prendre tout exemple d'une chose qui si elle est légale doit rester exceptionnelle).

 

 

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Comme pour beaucoup de choses, ça ne concerne pas les forces de l'ordre qui représentent l'Etat. Exemple : Nous soutenons la légalisation de la discrimination privée et rejetons la légalité de la discrimination publique

 

De même qu'il doit rester illégal de payer quelqu'un pour une confession ou un témoignage.

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il y a 16 minutes, Marlenus a dit :

Je n'ai aucun problème avec la légalité des contrôles d'identité.

 

J'en aurais beaucoup avec:

"Si vous ne me payez pas 1000€, je vous contrôle tous les matins".

 

(Si tu as un problème avec les contrôles d'identité, tu peux prendre tout exemple d'une chose qui si elle est légale doit rester exceptionnelle).

 

 

 

La répétition change quand même la nature de la nuisance, sinon, on ne pourrait pas parler de harcèlement.

  • Yea 1
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Il y a 1 heure, Marlenus a dit :

Je n'ai aucun problème avec la légalité des contrôles d'identité.

 

Aaaaah se faire arrêter et contrôler sans raison parce qu’on marche dans la rue, la base du libéralisme.

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Il y a 3 heures, Mégille a dit :

 

La répétition change quand même la nature de la nuisance, sinon, on ne pourrait pas parler de harcèlement.

En effet merci de le rappeelr

 

 

Tiens une question que le chantage

 

Si le maître chanteur dit Donne moi 10k€ pour que je ne révèle pas ton secret, c'est OK. Le menacé donne les 10k. Le maître chanteur dit alors "donne m'en 10k de plus pour que je le révèle pas" 

 

Perso j'aurais tendance à dire que le deuxième coup devrait rester illégal car il rompt un engagement avec une contrepartie monetaire

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