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mais attends la toi tu parles de ton environnement d'etudiant de fac.Ils y a aussi l'entreprise, l'industrie, les entreprises de media, les institutions genre armee et sante, etc etc.Ce sont des milieux tres differents d'une bande d'etudiants.

J'aime aussi comment vous appuyez gaiement sur la regression de la droite en passant legerement et en le reduisant a mort l'aspect terrifiant de la regression mentale des sjiws qui sont d'ailleurs bien appuyes par leur parents gauchiss qui sont eux aussi en pleine regression.

D'ailleurs que je sache, le vaccin dont Jesrad parle, on n'en a pas vu l'ombre a gauche.Ils n'ont meme pas les outils de base pour ca, ces cons.

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Il est évident que les SJW ne sont pas solides une seconde du point de vue théorique. Ils ont perdu cette bataille depuis bien longtemps. En pratique ça n'a pas d'importance, ils se répandent en gueulant plus fort, en discriminant (à l'embauche par exemple) contre les non-SJW et en montant le bourrichon à des étudiants, audience malléable et captive.

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il y a 14 minutes, Brock a dit :

mais attends la toi tu parles de ton environnement d'etudiant de fac.Ils y a aussi l'entreprise, l'industrie, les entreprises de media, les institutions genre armee et sante, etc etc.Ce sont des milieux tres differents d'une bande d'etudiants.

 

Je ne te parle pas des étudiants, je te parle du corps académique et scientifique...

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Le danger du SJWism c'est que les infectés, pleins de ressentiment, ont pris le contrôle de pas mal d'administrations locales, par exemple dans les écoles publiques et campus américains et peut être aussi des agences sanitaires ou de protection de l'enfance. Ça leur donne un pouvoir de nuisance énorme sur les gens ordinaires.

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il y a 14 minutes, Jesrad a dit :

Le danger du SJWism c'est que les infectés, pleins de ressentiment, ont pris le contrôle de pas mal d'administrations locales, par exemple dans les écoles publiques et campus américains et peut être aussi des agences sanitaires ou de protection de l'enfance. Ça leur donne un pouvoir de nuisance énorme sur les gens ordinaires.

 

Pas que des administrations locales, en France.
Je l'ai déjà évoqué à de multiples reprises, mais j'ai une "amie de groupe" (que je déteste cordialement, et réciproquement) qui a réussi à bosser pour une quelconque association féministe en étant payée (cf les "Journées du Matrimoine").
Par ce biais-là, j'en apprend pas mal sur la cuisine interne du mouvement. Ainsi, la Mairie de Paris organise des réunions féministes pour permettre aux différents "acteurs" de se rencontrer, de nouer des liens et des alliances. 

Pis, toute leur action est tournée, très sommairement, vers quatre points, si je devais schématiser :

 

- rameuter de la thune, de l'argent public, du flouz. Cela ressort de chaque article, chaque demande, chaque tract. C'est transparent.

- éduquer les jeunes et les enfants selon leurs vues.

- faire de l'entrisme dans les médias, la fonction publique, l'éducation, l'associatif + politique.

- faire du bruit pour exister.

 

Il y a 4 heures, poney a dit :

Je suis en train de lire "comprendre la révolution russe" de Malia et il explique assez que les délires progressistes ont presque toujours ramené l'ordre dans la marche du monde à grande vitesse en provoquant une sorte de contre-réaction.

 

Le caca attire le caca, c'est désespérant, mais les SJW sont très minoritaires.

 

Ce qui m'impressionne toujours pour être quotidiennement à la ligne de front du bordel, c'est à quel point ils tétanisent les gens normaux, qui finissent par suivre mollement le mouvement pour ne pas être dans le camps fasciste. Si je vois dans mon département, y a quelques SJW (black studies, cultural studies mais surtout, surtout, lgbtqueer-féministes machin chouette) et le nombre de marxistes qui freinent des quatre fers en disant "moueee, classe sociale", ou le nombre plus élevé de bourdieusiens qui font des "houla, mais non mais holala, capital culturel ", les africanistes qui se retrouvent le cul entre deux chaises (black studies vs néo racisme et bullshitomètre qui explose), bref, ça grince mais ça avance dans le sens du vent parce que Zeitgeist, parce que c'est bankable, c'est à la mode, parce que ceux qui gueulent ouvertement sont de droite (d'ailleurs, je ne connais personne qui gueule ouvertement, on a juste des marxistes-bourdieusien, dont je suis affilié faute de mieux parce que la position libérale classique/libertarienne est illisible pour ces gens malgré mes trolls prononcés, qui disent "oui mais...").

 

C'est rigolo. Je ne suis pas sur que ça tiendra sur le long terme. La nouvelle génération c'est un peu la même chose : t'as 5% de conscientisés que t'entends gueuler à crever et 95% qui veut son diplôme.

 

Comment résister? Notamment en milieu académique? 
Moi, je bosse dans des milieux de requins, faut être lucide : je n'ai guère l'occasion de résister, mon milieu professionnel ne se prêtant pas à l'épanouissement de ce genre de chancre. 

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il y a 33 minutes, Jesrad a dit :

Le danger du SJWism c'est que les infectés, pleins de ressentiment, ont pris le contrôle de pas mal d'administrations locales, par exemple dans les écoles publiques et campus américains et peut être aussi des agences sanitaires ou de protection de l'enfance. Ça leur donne un pouvoir de nuisance énorme sur les gens ordinaires.

 

Oui, par exemple, l'ulb à pondu ça cette année : http://diversites.ulb.be/fr

 

Les gens qui gèrent ce truc et qui sont issus du corps académique ont stoppés tout effort de recherche depuis bien longtemps pour faire de la politique interne, tout en gardant le prestige de l'universitaire. Ils ont notamment mis sur pied un "master de genre" dont le sous titre est "une nécessité pour les féministes".

OKLM

 

Science ? On repassera, c'est d'abord une nécessité militante politique. Bon, pour le moment c'est un master complémentaire, il faut déjà un master pour y avoir accès, ce n'est pas qualifiant, mais ça viendra.

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à l’instant, Flashy a dit :

Comment résister? Notamment en milieu académique? 
Moi, je bosse dans des milieux de requins, faut être lucide : je n'ai guère l'occasion de résister, mon milieu professionnel ne se prêtant pas à l'épanouissement de ce genre de chancre. 

 

Mon pari c'est que ça fera flop et que ça finira aux poubelles de l'histoire et de l'université comme tant d'autres conneries.

 

Donc je résiste un peu à la manière d'un agoriste : je fais mon truc du mieux que je le peux, et quand je peux critiquer, sans troller et sans beugler "gauchistes !" à la manière d'un Némo, je le fais. Et ça passe crème.
J'ai toute une liste de marxistes, électeurs PTB ou mélenchonistes qui sont d'accord avec moi sur a peu près tous les points.

 

Ca va se tasser, je vois ça comme une hype, un gros vertue signaling généralisé.

 

Le fond scientifique de ces travaux ne tient pas, d'ailleurs, pour avoir déjà eu un débat dans le cadre de "black studies", c'est même revendiqué.

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Il me semble que certains étudiants US dans les 60s était encore plus radicalisé (c'était plus marxiste aussi), voire même révolutionnaire que les SJWs, au final ils n'ont pas réussi (même si certains diront que si...) et beaucoup ont ensuite eu un parcours 'normal'. Par contre ceux qui sont restés dans l'université ont sans doute contaminé les étudiants actuels. Je ne sais pas à quel point les SJWs se comparent à ça, ce qui est différent c'est qu'au final ils ne sont pas révolutionnaires, ils ne veulent pas changer les structures du pouvoir, juste prendre le pouvoir (et l'argent).

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Oui j'ai déjà évoqué ailleurs les Blacks Panthers, Nation of Islam et autres, qui finalement, ne sont pas devenus grand chose à part un vieux mythe de plus de l'extrême gauche.

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Y en avait plein d'autres, plus purement étudiant et moins identitaire, le Free Speech Movement, les Chicago 7, le Youth International Party, toutes les manifs à Berkeley + les orgas féminstes/lesbiennes, (+les indiens + les "chicanos") bref ce que certains appelaient la New Left.

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Ca avait même dégénéré en terrorisme (Weathermen, armée symbionaise, le truc des porto-ricains dont j'ai oublié le nom).

 

Après pour les organisations Noires, j'ai quand même envie de dire que le contexte US était un peu différent, on peut critiquer le coté identitaire mais c'est pas vraiment eux qui avait commencé...

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il y a 9 minutes, Fagotto a dit :

Après pour les organisations Noires, j'ai quand même envie de dire que le contexte US était un peu différent, on peut critiquer le coté identitaire mais c'est pas vraiment eux qui avait commencé...

 

J'ai sur elles sensiblement la même opinion que pour les délires afro-centristes et panafricains : je comprends parfaitement les raisons, je partage même, mais ça ne m'empêchera pas de pense qu'ils racontent de la merde et que les conséquences peuvent potentiellement être "graves". L'enfer est pavé de bonnes intentions, l'afro-centrisme à accouché d'un nouveau racisme en réaction au racisme des Blancs, c'est débile.

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Il y a 6 heures, Fagotto a dit :

pas mal de sjws semblant être des gens tout à fait opérationnels dans notre cadre actuel

Un tas de gens cliniquement fous ont une vie relativement raisonnable. Jusqu'à ce que l'un d'entre eux prenne le pouvoir et "rééduque" les gens.

 

Il y a 5 heures, poney a dit :

Je suis en train de lire "comprendre la révolution russe" de Malia et il explique assez que les délires progressistes ont presque toujours ramené l'ordre dans la marche du monde à grande vitesse en provoquant une sorte de contre-réaction.

En effet. Pas de Napoléon III sans Deuxième République. Pas de Pinochet sans Allende. Pas de nazisme sans Weimar.

 

il y a une heure, poney a dit :

Mon pari c'est que ça fera flop et que ça finira aux poubelles de l'histoire et de l'université comme tant d'autres conneries.

L'URSS et le nazisme aussi ont fait flop et sont partis aux poubelles de l'histoire. Ce n'est pas une raison de laisser faire, hein.

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Dégonflez leurs proclamations victimistes avec de l'humour absurde. Ils sont très vulnérables au fait qu'ils divisent le monde en deux catégories, à partir du moment où les deux sont bonnes - ou mieux encore quand toutes les deux sont mauvaises, ils buggent et leur cerveau peut être paralysé par une surchauffe du circuit de perception des menaces, dans l'hypothalamus.

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il y a 35 minutes, poney a dit :

J'ai sur elles sensiblement la même opinion que pour les délires afro-centristes et panafricains : je comprends parfaitement les raisons, je partage même, mais ça ne m'empêchera pas de pense qu'ils racontent de la merde et que les conséquences peuvent potentiellement être "graves". L'enfer est pavé de bonnes intentions, l'afro-centrisme à accouché d'un nouveau racisme en réaction au racisme des Blancs, c'est débile.

 

Sans vouloir faire dévier ce fil, et notamment décourager des réponses aux excellentes questions d'Anton K (voir page précédente, pour ceux qui veulent participer à une réflexion utile), je tiens à conter une petite anecdote.

En M2, j'avais une amie qui était non seulement très intelligente, mais qui était aussi juive.

Au terme d'une soirée de beuverie mémorable, où nous avons échoué dans un troquet du côté de Saint Michel (un des seuls ouverts jusque 6h du mat'), une discussion avinée, et personnelle, s'est engagée dans le groupe d'amis.

L'amie en question a causé de sa grand-mère (par ricochet, elle causait de sa mère). Sa grand-mère, ashkénaze, a survécu à un camp de la mort (oublié lequel). Disons qu'elle a été un peu marquée, et en a tiré une idée simple : ne faire confiance qu'à des juifs. Les juifs, et c'est tout. Les autres sont des ennemis ou des traîtres potentiels.

 

C'est débile. Et logique. N'est-ce pas le même mécanisme à l'oeuvre chez nos noirs américains, et chez les juifs israéliens?

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à l’instant, poney a dit :

oué, enfin, on est encore loin de l'urss ou du nazisme hein

Tant que les gens ne réagiront pas (notamment les gens sur la ligne de front, n'est-ce pas), l'abcès deviendra de plus en plus profond, jusqu'à y arriver un jour.

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Ben engage toi, j'ai autre chose à faire que de discutailler avec ces gens là, je le fais déjà ici, et je préfère garder mon temps académique à faire de la bonne science.

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il y a 2 minutes, Flashy a dit :

C'est débile. Et logique. N'est-ce pas le même mécanisme à l'oeuvre chez nos noirs américains, et chez les juifs israéliens?

 

oui, il y a de ça chez les intellectuels africains que j'ai croiser ici et là, tout à fait. Et toute une part de mythologie aussi.

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il y a 5 minutes, Jesrad a dit :

Dégonflez leurs proclamations victimistes avec de l'humour absurde. Ils sont très vulnérables au fait qu'ils divisent le monde en deux catégories, à partir du moment où les deux sont bonnes - ou mieux encore quand toutes les deux sont mauvaises, ils buggent et leur cerveau peut être paralysé par une surchauffe du circuit de perception des menaces, dans l'hypothalamus.

 

1qs55b.jpg   csx0m3dwiaahax_.jpg

comme ça ? :lol:

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Merci de ta réponse @F. mas.

 

8 hours ago, F. mas said:

 

AMA en gros

 

La base arrière des sjws, ce sont les facs, et la culture diffuse qu'ils ingurgitent est la chair même de l'identity politics. Sur les contours de ce dernier courant théorique et pratique : https://plato.stanford.edu/entries/identity-politics/

 

Il se trouve que je lisais hier et ce matin cet article. Ce que j'en retiens c'est finalement que l'identity politics repose en effet assez peu sur le marxisme mais plutôt sur des considérations plus générales sur la relation entre oppresseurs et opprimés, et que la question de savoir si cette théorie de l'oppression est marxienne ou anti-marxienne se discute, largement dans les termes décrits par poney. La deuxième chose que je remarque est que le terrain d'investigation des cultural studies est le récit individuel, et que le langage théorique d'analyse de ces récits est peu technique, l'usage des termes est peu conceptuel malgré l'usage de mots rares. Le langage est opaque mais il en général, il s'agit de traduire avec des mots ampoulés des jugements naïfs, un bon test étant qu'on peut tout traduire en langage ordinaire, tirer des conclusions, et celles-ci seront toujours équivalentes après retraductions en langage ampoulé que celles produites par les auteurs.

 

Quote

To the extent that identity politics urges mobilization around a single axis, it will put pressure on participants to identify that axis as their defining feature, when in fact they may well understand themselves as integrated selves who cannot be represented so selectively or even reductively

Autrement dit : "Tout le monde n'a pas envie d'être défini par son ethnicité".

 

Quote

The paradigm shift that the term “queer” signals, then, is a shift to a model in which identities are more self-consciously historicized, seen as contingent products of particular genealogies rather than enduring or essential natural kinds

Autrement dit : "Les queer sont des gens qui veulent définir leur propre identité sexuelle".

 

Est-ce que ma traduction réduit le contenu informationnel des énoncés? Je ne pense pas. En gros c'est largement du bullshit, à mon humble avis. D'ailleurs ça me rappelle, dans Ave Caesar, le mec qui place partout le terme "body politic", jusqu'à énerver Herbert Marcuse. Ce qui est intéressant c'est que presque tous les problèmes de fond (ghettoisation, tyranie intra-communautaire, anti-libéralisme, essentialisme) sont identifiés, et en général les contre-arguments sont vraiment très acrobatiques (encore plus bullshitesques) :
 

Quote

Some suggest the deployment of “strategic essentialism”: we should act as ifan identity were uniform only to achieve interim political goals, without implying any deeper authenticity (Spivak 1990: 1–16). Others argue that a relational social ontology, which makes clear the fluidity and interdependence of social groups, should be developed as an alternative to the reification of other approaches to identity politics [...] The idea of a dominant identity from which the oppressed may need to dissociate themselves remains, but the alternative becomes a more fluid and diverse grouping, less intent on guarantees of internal homogeneity and more concerned with identifying “family resemblances” than literal identity (Heyes 2000).

 

On se gausse.

 

En fait, plus j'étudie les post-modernistes et plus j'étudie les SJWs, plus je me rends compte que les premiers sont fins et prudents, que les seconds sont beaucoup plus grossiers que je croyais, et que les deux écoles ont théoriquement peu à voir. Pourtant on sait qu'historiquement il y a des liens, notamment via Judith Butler. Je connais assez mal Judith Butler à part son bouquin sur le pouvoir des mots. J'ai l'impression qu'à un certain moment, dans le vide normatif laissé par le post-modernisme, des idéologies militantes se sont engouffrées, en se réappropriant des aspects très superficiels de la rhétorique critique, qu'elle soit post-(marxo-)structuraliste ou plus psychanalytique. Il ne s'agit clairement plus de comprendre le contexte de formation de normes sociales ou épistémiques (économiques ou non) pour en discuter les justifications (à supposer qu'on puisse faire le lien logique entre ce contexte et ces justifications...), ce qui nécessite au fond une étude historique voire scientifique, en tout cas une forme d'érudition. Dans les cultural studies il semble s'agir simplement de prendre les phénomènes sociaux comme ils viennent et d'ajouter sur leur description un nouveau récit qui explique pourquoi ils sont aggressifs, offensifs, discriminant. Cela ne nécessite pas d'acquérir une connaissance quelconque sur la cause de ces phénomènes, mais simplement d'écouter son for intérieur en étant bien attentif à sa "gachette".

 

Quote

On peut effectivement se poser la question de savoir si les assos militantes qui organisent les campagnes d'intimidation sur les campus ont lu directement les grands auteurs, ou, plus simplement, comme la plupart des étudiants, se contentent de leurs cours et de digestes pour occuper leurs esprits. N'importe quel étudiant en droit par exemple est plus ou moins positiviste sans pour autant avoir lu Kelsen dans le texte, parce qu'il s'agit de l'idéologie diffuse de la discipline. 

 

Absolument d'accord pour mettre en valeur cette notion "d'idéologie diffuse de la discipline". C'est justement cette idéologie que je trouve qu'il faudrait circonscrire, et en trouver les relais. Pour avoir pris des cours de philosophie, on sait tous les deux qu'un prof dit beaucoup de choses, d'appartés et de petites remarques entre gens qui se comprennent bien en marge de son cours. Ma conjointe a suivi un cours sur Marx à la Sorbonne pendant un temps, elle m'a raconté à quel point c'était en fait un festival causeries informelles entre gens de bonne compagnie, et que toutes les quinzes minutes on progressait dans le texte d'un paragraphe. Quelle partie du cours constituera ce que les étudiants pensent ce Marx... L'idéologie diffuse n'est pas dans le texte. Mais je dirais que dans le cas des cultural studies finalement elle est moins loin du texte si on effectue la "retraduction".

 

Quote

Ils y a des profs mégalos et des militants attentistes : chez certains profs, en particulier chez les marxistes et plus généralement à l'extrême gauche, il semble avoir un besoin de donner à son travail un sens politique. Certains crackpots pensent leur travail comme la traduction intelligible de phénomènes sociaux profonds qu'ils ont la capacité de rendre public et de mobiliser. Je pense à des types comme Bourdieu ou Butler, qui se voient comme les portes-paroles de l'avant-garde d'une catégorie sociale opprimée.

 

Dans cette hypothèse, les profs jouent bien un rôle. Est-ce que ça se passe en off? Est-ce que ça suppose une forme de double discours? C'est une question qui s'est toujours posée, même pour Foucault qui était pourtant prudent, qui officiellement ne faisait que documenter mais qui parfois se laisser aller à espérer publiquement. Ce que j'aimerais voir, c'est une instance concrète de double discours, de discours off qui passe en on, via les réseaux sociaux par exemple. En stalkant un peu ces profs et intellectuels de niveau intermédiaire proche du militantisme ça doit être facile à observer.

 

Quote

Les militants attentistes seront ceux qui seront capables d'extraire des débats théoriques des positions politiques pratiques pour défendre des intérêts collectifs particuliers (éventuellement monétisables). Si les identités collectives pourrissent le débat, c'est parce qu'il y a un marché de la passion identitaire qui marche, et que certains entrepreneurs politiques peuvent en tirer profit en appuyant sur les bonnes cordes. 

 

J'en doute pas une seconde, il me semble aussi que la possibilité de ce type d'entreprise politique pourrait motiver la production de discours militant même sans l'intermédiaire de profs inspirateurs. Il suffit juste que les cadres de l'université soient intellectuellement tétanisés et incapables de répondre, parce que leur autorité se doit de reposer sur des bases intellectuelles et que celles-ci sont été reniées et sapées.

 

Quote

Ensuite les grandes universités forment les élites politiques et culturelles, ce qui fait qu'elles se diffusent auprès de la classe discutante pour innerver l'ensemble des élites.

https://medium.com/incerto/the-intellectual-yet-idiot-13211e2d0577

 

Je suis en train de lire le dernier Taleb sur les asymétries quotidiennes cachées : il y a un chapitre qui rejoint un peu ce que dit Poney sur la révolution. Il s'intitule : "c'est le plus intolérant qui l'emporte" : il suffit qu'une minorité intransigeante atteigne un niveau relativement faible pour que la totalité de cette dernière doive se soumettre à ses préférences. (pourquoi ? Parce qu'il est moins coûteux pour une majorité indifférente-ou plutôt flexible- de se conformer aux desideratas de la minorité que l'inverse). On peut imaginer que c'est comme ça que se sont diffusés les messages les plus wtf des cultural studies non seulement à la fac, mais aussi au sein des élites anglo et dans l'industrie du spectacle, de l'information et de la variété.

 

Oui je me souviens de la version billet de ce passage, et c'est vrai que ça permet d'expliquer les safes spaces, d'infrastructures sanitaires adaptées et autres privilèges. Même si on m'apprenait récemment que je ne sais plus quelle institution californienne s'était tirée pas trop mal de cette situation d'inflation ontologique potentielle en renommant simplement les toilettes pour femmes "sitting" et les toilettes pour hommes "standing". Trève d'anecdotes.

 

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Le risque, c'est l'intolérance idéologique au sommet, le cléricalisme progressiste,  la pétrification des débats et des disciplines, le divorce encore plus prononcé entre le peuple et ses élites (avec les risques que cela peut faire courir), la dilution des principes du gouvernement représentatif, l'extension du domaine de la superstition vertueuse sur la réflexion, la transformation des élites en fragilistas pénibles, le sacrifice de la recherche de la vérité au nom du ressentiment collectiviste, etc.

[...]
Le collectivisme moral des groupes divers et variés qui constituent le panthéon swj menace la liberté d'expression, s'en prend à la science quand elle n'est pas conforme à ses aspirations, et promet d'être le plus gros aspirateur à pognon public de ces prochaines années, parce que c'est au contribuable de payer pour leurs souffrances imaginaires et collectives, dire le contraire, c'est déjà être raciste, xénophobe, néocolonialiste, etc.

 

Désolé, je réorganise ton post, un peu orweliennement... Ceux-ci sont les risques auxquels je pensais initialement mais à propos desquels je ne savais trop si je m'enflammais ou non. J'ai toujours du mal à identifier exactement les facteurs et évaluer leur impact, à part dans la production culturelle subventionnées, comme je le disais avant. Que signifierait l'intolérance au sommet ? Quel serait le résultat de la décadence intellectuelle des élites et son divorce d'avec le peuple ? Comment s'en prend-on à la science exactement, à part dans un cours de "science studies" qui n'a aucune conséquence sur l'activité des départements scientifiques ?

 

Ce que je cite ensuite me semble plus concret et plus inquiétant :

 

Quote

Maintenant soyons clairs sur une chose, ce qui est inquiétant là-dedans, ce ne sont pas les débilos qui font une vid sur youtube ou les connards qui twittent des mongoleries d'un enfant de 5 ans mais plutôt certains phénomènes de sidération collective qui révèlent la pénétration des idées débiles dans les couches supérieures de la société. C'est le moment Caitlin Jenner aux USA : il y a quelques années la pression médiatique était telle aux usa qu'il était impossible de critiquer CJ dans les medias sans passer pour un affreux. Il y a eu une sorte de moment orweillien assez bien saisi par ailleurs par South Park (le trumpisme est d'ailleurs l'un des retours de bâton de cet esprit moraliste agressif qui ne supporte pas de contradiction)

 http://southpark.wikia.com/wiki/Caitlyn_Jenner

[...]

Le poids de l'idéologie diversitaire largement portée par les élites, associé à la white guilt peut avoir des conséquences un peu plus douloureuses que de devoir se taper Lilian Thuram en expert de l'histoire de France. Eduquer les gens à être soumis au politiquement correct le plus pavlovien est aussi se résigner à être totalement servile.

https://www.theguardian.com/uk-news/2018/feb/20/rotherham-sexual-abuse-victims-rises-to-1510-operation-stovewood

 

Mais on en revient à cette question de tétanie intellectuelle, qui me semble suffisamment différente du problème de la tyranie politique directe évoquée précédemment pour en être distinguée à profit. Dans ces cas là, il ne s'agit pas de choses qui seraient devenues interdites, ou qui nécessiterait des changements institutionnels. Il s'agit d'un changement qui est peut-être bien strictement psychologique chez tous ceux dont la parole serait devenue illégitime, à cause de leur identification comme des oppresseurs potentiels, qu'il sera facile de disqualifier ainsi rhétoriquement, et qui n'auront plus les moyens de répondre parce que le discours aura rejeté tous leurs codes rhétoriques : appels à une forme d'égalitarisme dans le jugement moral, et plus généralement qui entreraient en contradiction avec le poids des feelz et du passif d'oppression. Ce qu'on ne pourra plus dire pourra permettre à des maux de devenir furtifs, et aux anciens oppressés d'acquérir de nombreux privilèges inquestionnables.

 

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Il y a 10 heures, poney a dit :

Je suis en train de lire "comprendre la révolution russe" de Malia et il explique assez que les délires progressistes ont presque toujours ramené l'ordre dans la marche du monde à grande vitesse en provoquant une sorte de contre-réaction.

 

La montée aux extrêmes clausewitzienne c'est vieux comme le monde:

 

"Vous savez mon goût excessif des parallèles historiques ; chacune des crises révolutionnaires françaises du XIXème siècle a été suivie, après la phase des barricades ou des illusions lyriques, par un retour en force du parti de l'ordre."

-Raymond Aron, La Révolution introuvable. Réflexions sur les événements de mai, Paris, Fayard, 1968, 187 pages, p.85.

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Il y a 9 heures, poney a dit :

Chez moi, les seuls qui résistent sont les marxistes parce qu'ils voient bien le n'imp' élitiste que c'est.

 

S'agissant du sujet connexe du post-modernisme, je confirme qu'il y a dans le marxisme un fond rationaliste et moderne qui fait qu'ils ont peu de patience pour ces conneries. Chez le communiste de base ça se traduit par du mépris pour le "charabia des intellectuels petits-bourgeois".

 

Exemple:

« Arrive-t-il aux militant-e-s qui se réclament de la Queer Theory de se demander à qui s’adresse une proposition comme celle-ci : « En guise de stratégie pour dénaturaliser et resignifier les catégories relatives au corps, je décrirai et proposerai un ensemble de pratiques parodiques fondées sur une théorie performative des actes de genre, des pratiques qui sèment le trouble dans les catégories de corps, de sexe, de genre et de sexualité, et qui amorcent un processus subversif de resignification et de prolifération du sens débordant du cadre strictement binaire » [Butler, Trouble dans le genre, p.56] – non seulement en ce qui concerne le programme et les finalités attendues de son hypothétique réalisation mais en termes de niveau de langue et de soucis (quotidiens) : aux mères de famille des militant-e-s issu-e-s des classes populaires ? » (Ce que le tournant postmoderne a fait au féminisme, éditorial collectif de Revue Agone, n°43 « Comment le genre trouble la classe », 18/06/2010).

 

Bourdieu a aussi accusé ses potes Foucault et Derrida d'être des irrationalistes nuisibles à la science.

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1 hour ago, Anton_K said:

1 - Dans cette hypothèse, les profs jouent bien un rôle. Est-ce que ça se passe en off? Est-ce que ça suppose une forme de double discours? C'est une question qui s'est toujours posée, même pour Foucault qui était pourtant prudent, qui officiellement ne faisait que documenter mais qui parfois se laisser aller à espérer publiquement. Ce que j'aimerais voir, c'est une instance concrète de double discours, de discours off qui passe en on, via les réseaux sociaux par exemple. En stalkant un peu ces profs et intellectuels de niveau intermédiaire proche du militantisme ça doit être facile à observer.

 

 

 

2 - Désolé, je réorganise ton post, un peu orweliennement... Ceux-ci sont les risques auxquels je pensais initialement mais à propos desquels je ne savais trop si je m'enflammais ou non. J'ai toujours du mal à identifier exactement les facteurs et évaluer leur impact, à part dans la production culturelle subventionnées, comme je le disais avant. Que signifierait l'intolérance au sommet ? Quel serait le résultat de la décadence intellectuelle des élites et son divorce d'avec le peuple ? Comment s'en prend-on à la science exactement, à part dans un cours de "science studies" qui n'a aucune conséquence sur l'activité des départements scientifiques ?

 

Ce que je cite ensuite me semble plus concret et plus inquiétant :

 

 

3 - Mais on en revient à cette question de tétanie intellectuelle, qui me semble suffisamment différente du problème de la tyranie politique directe évoquée précédemment pour en être distinguée à profit. Dans ces cas là, il ne s'agit pas de choses qui seraient devenues interdites, ou qui nécessiterait des changements institutionnels. Il s'agit d'un changement qui est peut-être bien strictement psychologique chez tous ceux dont la parole serait devenue illégitime, à cause de leur identification comme des oppresseurs potentiels, qu'il sera facile de disqualifier ainsi rhétoriquement, et qui n'auront plus les moyens de répondre parce que le discours aura rejeté tous leurs codes rhétoriques : appels à une forme d'égalitarisme dans le jugement moral, et plus généralement qui entreraient en contradiction avec le poids des feelz et du passif d'oppression. Ce qu'on ne pourra plus dire pourra permettre à des maux de devenir furtifs, et aux anciens oppressés d'acquérir de nombreux privilèges inquestionnables.

 

 

1 - En fait, pas vraiment besoin de double discours, pour certains enseignants en sciences sociales, il n'y pas pas de distinction franche entre militantisme et enseignement. D'ailleurs, certains esprits particulièrement retors vont même jusqu'à affirmer que poser la distinction revient d'ailleurs à se positionner dans le camp de la réaction (ce qui est logique, à partir du moment où on ne reconnait que des questions de pouvoirs ou des rapports de forces). Je ne pensais pas à F en particulier, je citais Butler ou encore Bourdieu, mais on peut aussi penser à la horde de seconds couteaux à la Geoffroy de Lagasnerie et consorts illustrent assez parfaitement le mélange des genres entre université et activisme politique. 

 

2 - Si le sujet t'intéresse, ama is Coming Apart, de Charles Murray. Mais on pourra en reparler, même s'il n'est pas le seul à parler de la coupure dont je parle (David Goodhart dit la même chose mais pour l'UK, etc). La tendance sociologique à se regrouper à dans les mêmes quartiers, avec les mêmes profils et à limiter ses interactions avec le reste de la population, le tout couplé à une physionomie morale bien particulière qui se retrouve ensuite dans les couches sociales les plus en vue a produit les Mark Zuckerberg et les Sundar Pichai, et viré les Thiel et les Damore. Mais ce n'est pas un phénomène purement US. Il y a une étude de la fondation J Jaurès qui vient de sortir sur le sujet. Comment s'en prendre à la science ? justement par le remplacement subreptice de ses impératifs par ceux de l'identité politique, qui dépassent très largement les cultural studies et même les universités. C'est d'ailleurs le thème du nouveau S Pinker. Je pourrai t'en reparler d'ici un ou deux mois, quand je l'aurai reçu, et même avant, quand je serai moins fatigué :glare:

 

3 - oui, c'est plus de l'intimidation, du rapport de force s et de la bonne vieille compétition entre groupes concurrents.

  • Yea 2
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2 hours ago, Johnathan R. Razorback said:

Exemple

Ouais bah ça ne l'empêche pas de balancer du "-e-s" dans tous les sens comme un bon petit SJW conscientisé. La différence avec ceux qu'il critique est donc anecdotique de mon point de vue, ça reste la même tambouille.

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Je ne vois pas trop l'interet d'essayer de faire coller a des definitions philosophique ce qui n'est qu'un mouvement de troupeau aveugle et stupide.

On a des gens qui deviennent communistes sans le savoir, parce qu'ils etaient deja collectivistes sans le savoir. On a des etats qui font un tres bon travail d'adaptation a des principes liberticides de l'action et de l'expression.Dans un contexte d'economie de marche ca devient du fascisme au sens strict. Et ca s'en vient comme sur des roulettes.

 

  • Yea 3
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