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Islamo-gauchisme / Gauche régressive


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"Le processus de formation d'un concept n'est complet que lorsque les unités qui le constituent ont été intégrées en une seule au moyen d'un mot particulier." (Ayn Rand, Introduction à l’épistémologie objectiviste).

 

Le sujet ne recouvre pas exactement le fil consacré aux "SJW", ni celui de l'insécurité culturelle (bien que lié à la problématique du multiculturalisme vs assimilationnisme), ni les threads de Mélenchon/Front de gauche (quoique l'islamo-gauchisme en soit d’ors et déjà une composante), ni le thread que j'avais ouvert sur le post-modernisme (cf: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/54073-marxisme-et-postmodernisme-les-aventures-de-la-superstructure/&page=4&tab=comments#comment-1571654 ).

Bien qu'il ait à voir avec la "fin des grands récits", le déclin du marxisme, l’irrationalisme épistémologique et le relativisme subconséquent, et la recherche d'un "prolétariat de substitution" ( « Tout se passe comme si une génération de la gauche intellectuelle, celle qui a fait Mai 68, n’en finissait pas de faire payer au prolétariat sa dérobade d’alors. » -Hervé Algalarrondo, La gauche et la préférence immigrée, Plon, coll. Tribune libre, 2011).

 

Il est en revanche lié au thread ouvert par @Mégille sur l'évolution historique de la gauche: https://forum.liberaux.org/index.php?/topic/54880-les-trois-gauches/&tab=comments#comment-1617521

 

Pour bien définir le sujet: http://quebec.huffingtonpost.ca/francois-doyon/islam-critique-islamisme-homophobie-racisme-religions_b_11576844.html

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Islamo-gauchisme

 

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gauche_régressive

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On va finir par écrire une encyclopédie de la gauche !

 

J'ai tendance à voir la gauche et la droite comme étant d'abord des alliances stratégiques de politiciens, de groupes d'intérêts, et de quelques idéologues en guise de bannerets. Je ne m'explique pas cette prise de défense de l'Islam par la gauche autrement que par le principe du "l'ennemi de mon ennemi etc". Au sein de mon cercle de fréquentation, les musulmans sont sans doute les personnes les plus conservatrices, voire réactionnaires, que je connaisse.

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Il faut peut-être un peu problématiser le sujet non ? Parce que sinon, on va juste faire un inventaire à la Prévert des conneries que débite Plenel. Ca peut être rigolo, mais un peu limité.

 

Il y a 3 heures, Johnnieboy a dit :

Ouvrons ensuite un fil sur le judéo-bolchévisme, ça aura un charme suranné.

 

Tiens, la symétrie est intéressante. Les deux expressions sont des insultes marquées à droite, mais il y a une différence fondamentale entre les deux expressions :

- judéo-bolchévique s'attaque plutôt aux juifs ;

- islamogauchiste s'attaque plutôt au gauchiste (et au dévoiement des idées de gauche).

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Il y a 4 heures, Johnnieboy a dit :

Ouvrons ensuite un fil sur le judéo-bolchévisme, ça aura un charme suranné.

 

Sans tomber dans le délire complotiste du grand complot mondial pour détruire la chrétienté, on peut se demander si le messianisme laïc qu'on trouve dans le marxisme n'explique pas la séduction qu'il a exercé sur un certain nombre d'intellectuels juifs, à commencer par Marx lui-même.

 

« Pour qu’arrive enfin l’ère de la vraie liberté ne connaissant ni oppresseur ni opprimé, la victoire du prolétariat est, bien entendu, une condition préalable indispensable –car elle permet la libération de la dernière classe opprimée- mais elle ne peut être qu’une condition préalable, un fait négatif. Pour que s’accomplisse cette ère de liberté il est nécessaire, au-delà des simples constations de faits sociologiques et des lois (dont il ne peut pas découler) de vouloir ce nouveau monde : le monde démocratique. Cependant, cette volonté –justement parce qu’elle ne découle d’aucune constatation de fait sociologique- est un élément si essentiel de l’optique socialiste, qu’elle ne peut en être écartée sans le risque de faire écrouler tout l’édifice. Car c’est cette volonté-là qui fait du prolétariat le porteur de la rédemption sociale de l’humanité, qui en fait la classe messie de l’histoire du monde. »

-Gyorgy von Lukàcs, Le bolchevisme comme problème moral (1918).

 

Cela étant dit, le but de ce fil n'est pas de s'intéresser aux courants politiques internes de l'islam, au passage de la religion vers la gauche politique. Encore que ça serait un sujet très intéressant. Il y a un islam de gauche/socialiste:

 

 


depuis que l’islam politique est au pouvoir, et surtout depuis l’émergence d’une génération de musulmans intellectuels urbains, l’islam politique perd son caractère monolithique. Il abrite plusieurs tendances opposées. Un des exemples les plus surprenants de cette multiplicité des facettes de l’islamité politisée est l’émergence d’un groupe de jeunes musulmans qui s’opposent violemment au parti au pouvoir, le Parti pour la justice et le développement (AKP), principal représentant de l’islam politique en Turquie. Ces musulmans anticapitalistes reprochent au pouvoir islamiste d’être plus capitaliste… qu’islamiste.

Anti-Kapitalist Müslümanlar s’organise autour de la figure d’İhsan Eliaçık, un intellectuel iconoclaste qui a consacré sa vie à la nécessaire « renaissance islamique ». Devenu écrivain et éditeur après l’abandon de ses études de théologie, il a rédigé une vingtaine de livres sur l’idée d’un islam social et solidaire. Et sa maison d’édition Inşa Kültürevi (« Maison culturelle de construction »), installée dans un des quartiers les plus « islamistes » d’Istanbul, Fatih, est devenue la plateforme intellectuelle de l’« islam révolutionnaire », le titre d’un des ouvrages d’Eliaçık.

Les musulmans anticapitalistes sont souvent des jeunes issus des couches populaires, politisés à l’université, familiarisés avec les idées marxistes mais qui continuent à se définir comme musulmans. La conciliation entre une appartenance marxiste et une appartenance musulmane convaincue se fait à travers un certain nombre de principes islamiques interprétés comme fondements d’une position solidaire, sociale, socialiste et surtout anticapitaliste. Comme sources, deux piliers : le Coran et Le Capital. Par exemple, le verset 39 de la sourate An-Najm, (« l’étoile ») :

« et en vérité, l’homme n’obtient que [le fruit] de ses efforts »

est interprété comme un verset favorable aux prolétaires. Ou encore, le verset 7 de la sourate 59 Al-Hasr (l’Exode) : »[les biens] des habitants des cités, qu’Allah a accordés sans combat à Son Messager, appartiennent à Allah, au Messager, aux proches parents, aux orphelins, aux pauvres et au voyageur en détresse, afin que cela ne circule pas parmi les seuls riches d’entre vous… »est, selon les musulmans anticapitalistes, la preuve de la nécessité du partage.

https://badiltawri.wordpress.com/2014/01/29/6123/
 

 

 

Mais ce n'est pas le sujet, de même que les chrétiens de gauche/socialiste ne sont pas le sujet.

 

Le sujet c'est de voir des intellectuels de gauche qui, comme dit dans mon post de départ, sont souvent libertaires et laïcs, se mettre à valoriser l'Islam comme élément potentiellement "révolutionnaire", "indigérable par le capitalisme", ou bien qui adoptent une posture identitaire de défense* acritique des musulmans en Occident et/ou vis-à-vis des pays extra-occidentaux à majorité musulmane, toute critique étant suspectée de "paternalisme néo-colonial", etc. Attitude qui mérite d'être étudiée et qui entretient certainement une parenté avec la tradition d'une certaine gauche tiers-mondiste, courant de gauche bien spécifique, distinct du national-communisme qui a longtemps dominé à gauche.

 

*J'ai déjà précisé dans un autre fil que je ne niais pas du tout que la majorité des musulmans en France (français ou étrangers), soient tendanciellement utilisé comme boucs-émissaires par des forces politiques de droite. Dénoncer cette instrumentalisation et les identitaires de droite n'implique pas de s'interdire toute critique et d'ériger quelque minorité (ou majorité) que ce soit en vache sacrée, comme le font les identitaires de gauche.

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Le 28/01/2018 à 00:44, Johnathan R. Razorback a dit :

Le sujet c'est de voir des intellectuels de gauche qui, comme dit dans mon post de départ, sont souvent libertaires et laïcs, se mettre à valoriser l'Islam comme élément potentiellement "révolutionnaire", "indigérable par le capitalisme"

Je crois que c'est un des éléments de réponse. Un nombre pas négligeable de progressistes voient, ou plutôt fantasment l'islam comme l'antithèse de l'Occident au sens historique du terme (ce qui est un jugement un peu rapide, pour le moins). Ce qui expliquerait par exemple la conversion de gens comme Roger Garaudy ou Carlos (le terroriste, pas le chanteur) à cette religion.

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Il y a 14 heures, Johnnieboy a dit :

Ouvrons ensuite un fil sur le judéo-bolchévisme, ça aura un charme suranné.


Je préférerais qu'on se passe de cette expression sur le forum, car amha elle n'apporte rien et ne fait que créer des problèmes. Mais on peut dire la même chose de tes insinuations gratuites.

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Il y a 1 heure, FabriceM a dit :

Si on regarde les définitions, ça devrait s'appeler l'islamisto-gauchisme.

 

Pas d'accord, le but n'est pas de parler de l'islam politique et de ses tendances de gauche ou de droite:

 

Citation

Le terme « islamisme » est réapparu en France à la fin des années 1970 pour répondre à la nécessité de définir les nouveaux courants posant une interprétation politique et idéologique de l'islam et les différencier de l'islam en tant que foi.

 


https://fr.wikipedia.org/wiki/Islamisme
 

 

 

Mais d'un discours/pratique politique généralement tenu par des non-musulmans sur cette religion*.

 

Pour prendre un parallèle, c'est un peu comme ces non-chrétiens/agnostiques/athées qui disent que le christianisme est un essentiel de résistance aux méfaits de la modernité (par exemple). On voit que ce discours n'est pas exactement le même que ceux de chrétiens conservateurs-réactionnaires.

 

Qui parle ? comme dirait Nietzsche.

 

*Je me suis demandé si on devait faire rentrer le PS dans la notion, car on trouve chez certains de ses cadres un double-standard (par exemple chez Hamon sur la condition des femmes, sujet prioritaire mais où les musulmans doivent être prôtégés de la "stigmatisation"), ou un déni que certaines violences aient un motif religieux (on se souvient Hollande -athée- parlant d'un "Dieu trahi" après les attentats -comme si c'était aux athées de dire ce que Dieu veut ou pas...). Cela dit les courants qui soutiennent ces options au sein du PS représentent plutôt une gauche régressive dont la motivation est un clientélisme communautariste (et a gagner des voix en se positionnant à l'inverse des partis de droite qui ont globalement un discours de défiance à l'islam -bons et aussi très mauvais "arguments" à l'appui) ; et pas du tout une recherche de la mobilisation de rue d'un "élément révolutionnaire".

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il y a 2 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

Pas d'accord, le but n'est pas de parler de l'islam politique et de ses tendances de gauche ou de droite:

 

Il s'agit évidement de parler d'islam politique. Le problème c'est bien la tolérance voir les accointances de certains, à gauche, pour/avec ceux qui voudraient imposer, légalement ou par la force directe, des lois d'inspiration islamique.

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il y a 21 minutes, FabriceM a dit :

tolérance voir les accointances de certains, à gauche, pour/avec ceux qui voudraient imposer, légalement ou par la force directe, des lois d'inspiration islamique.

 

ça reste deux groupes distincts ; et du reste tous les propos qu'on peut subsumer sous la catégorie "islamo-gauchisme" ne sont pas des sourires vis-à-vis de l'islam politique.

 

Considérons par exemple l'inénarrable Clémentine Autain (après les agressions de Cologne):

 

clementine-autain-viols-cologne.jpg

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il y a 21 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

Considérons par exemple l'inénarrable Clémentine Autain (après les agressions de Cologne):

 

C'est léger comme contexte ... et même en cherchant le tweet original, rien de plus n'apparait, comme si un des messages de la discussion avait été supprimé.

 

 

Dans les échanges précédents, pas de mention de l'islam

 

Pourtant, je doute que ce soit elle qui mette ça sur le tapis.

 

Bref, avec ce matériau de base bien pauvre, que dire ... oui le message CA est débile même si sur un ton trollesque .... à part ça, pfff

 

 

Le fond de sa pensée, elle l'a donné dans un article publié le jour même 

Citation

Si elle s’est saisie de cette affaire en Allemagne et largement sur les réseaux sociaux en France, c’est pour mieux stigmatiser les populations immigrées et issues du monde arabe. "L’animalité" des migrants n’aurait-elle rien à voir avec celle d’un médecin "français de souche" qui agresserait sexuellement ses patientes ou celle de grands bourgeois bien blancs qui procéderaient à des viols collectifs ?

 

Ma solidarité va aux femmes allemandes agressées mais aussi aux femmes syriennes, tunisiennes, algériennes, marocaines… qui subissent aussi le sexisme de leurs compagnons dans l’exil.

 

L’extrême-droite se fiche bien du sort des réfugiéEs. Les agressions sexuelles ne relèvent pas de la pulsion animale mais de l’histoire humaine. S’en affranchir suppose un combat politique non pas contre une catégorie de population en fonction de son origine mais contre un système d’oppression d’un sexe sur l’autre, qui n’a pas de frontière.

http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1468872-cologne-condamnons-ce-qui-doit-l-etre-les-violences-faites-aux-femmes.html

 

Il y a un système global d'oppression des femmes. De quelle manière les vieux médecins lubriques de la cambrousse français participent au sexisme dans le sahara, on ne sait pas, mais il y a un lien, et ta gueule. C'est du SJWisme habituel sans rapport avec l'islam.

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Je vois qu'un certain Michael Walzer a déjà globalement résumé ce que je pensais du sujet, en illustrant en plus le passage -logique, prévisible- du post-modernisme à l'islamo-gauchisme:

 

Là encore, je me trouve souvent confronté à cette gauche plus soucieuse d’éviter les accusations d’islamophobie que de condamner le fanatisme islamique. Il y a une raison à cela en Europe occidentale et sans doute aussi aux Etats-Unis, où les musulmans sont des immigrés récents, objets de discrimination, de surveillance policière, parfois de brutalité policière et d’hostilité populaire. L’islamophobie semble grandissante. Et pas seulement au sein de la droite populiste et nationaliste.

En cause l’impérialisme occidental

Malgré leur incapacité à comprendre le phénomène religieux, la plupart des gens de gauche n’éprouvent pas de difficulté à craindre et à combattre les nationalistes hindous, les moines bouddhistes fervents et les sionistes messianiques engagés dans la défense des colonies israéliennes (dans ce cas, dire qu’ils n’ont « pas de difficulté » à le faire est un euphémisme). Bien sûr, personne à gauche n’épouse la cause des militants islamistes. Certes moins scandaleux, mais tout de même assez grave me semble pourtant le refus d’une majorité de la gauche de reconnaître ces crimes pour tenter une analyse générale et une critique englobante du fanatisme islamique. Qu’est-ce qui fait obstacle à l’analyse et à la critique ?

De nombreux auteurs de gauche insistent pour dire que la cause du fanatisme religieux n’est pas la religion, mais l’impérialisme occidental, l’oppression et la pauvreté. On trouve aussi des gens pour croire que le fanatisme islamique n’est pas le produit de l’impérialisme occidental, mais une forme de résistance à son égard. Quels que soient les groupes qu’il attire à lui dans les faits, il constituerait une idéologie des opprimés – une variante, quoique un peu étrange, d’une politique de gauche.

 

Le philosophe slovène Slavoj Zizek soutient que le radicalisme islamique exprime « la rage des victimes de la mondialisation capitaliste ». Il faut dire que Zizek ne craint pas d’être traité d’islamophobe : il défend une critique « respectueuse et pour cette même raison pas moins impitoyable » de l’islam et de toutes les autres religions. Mais sa critique ne parviendra à rien tant qu’il continuera de croire que l’objet de la rage islamiste est le même que celui de sa propre rage.

Il est nécessaire de distinguer le fanatisme islamique de l’islam lui-même. Nous devons insister sur la différence entre les écrits des fanatiques comme Hassan el-Banna (1906-1949), le fondateur des Frères musulmans et l’œuvre des philosophes rationalistes de l’histoire musulmane ancienne et des réformateurs libéraux plus récents.
 

La philosophe américaine Judith Butler commet la même erreur quand elle explique qu’« il est extrêmement important de considérer le Hamas et le Hezbollah comme des mouvements sociaux progressistes, qui se situent à gauche et font partie d’une gauche mondiale ». Elle l’affirmait en 2006, et le répétait encore en 2012 en apportant toutefois un correctif : le Hamas et le Hezbollah appartiennent bien à la gauche parce qu’ils sont « anti-impérialistes », mais Butler ne soutient pas toutes les organisations de la gauche mondiale et surtout elle n’approuve pas l’usage de la violence dans ces deux organisations. Je lui suis reconnaissant de ce dernier ajout, mais opérer une pareille assimilation à la gauche est toujours aussi erroné.

 

Dans l’analyse du fanatisme islamique, les postmodernes n’ont pas fait mieux que les anti-impérialistes. Qu’on se rappelle Michel Foucault et son apologie de la brutalité de la révolution iranienne : l’Iran n’a pas « le même régime de vérité que nous ». Cette version du relativisme culturel est devenue un lieu commun.

 

La défense postmoderne la plus vigoureuse du radicalisme islamique se trouve chez le professeur de littérature Michael Hardt et le philosophe italien Antonio Negri, qui affirment que l’islamisme est en soi un projet postmoderne : « La postmodernité du fondamentalisme se reconnaît à son refus de la modernité comme arme de l’hégémonie euro-américaine – à cet égard, le fondamentalisme islamique représente bien un exemple paradigmatique ». Ou encore : « Dans la mesure où la révolution iranienne a exprimé un profond rejet du marché mondial, elle pourrait être considérée comme la première révolution postmoderne. »

Hypocrisie occidentale

Toutes ces réponses de gauche aux islamistes fanatiques semblent bien étranges quand on envisage le contenu de leur idéologie. L’opposition djihadiste à « l’Occident » devrait inquiéter la gauche. Boko Haram a commencé par attaquer les écoles « au style occidental » et d’autres groupes islamistes ont lancé des attaques similaires, en particulier contre les écoles de filles. Les valeurs que les fanatiques dénoncent comme étant « occidentales » – la liberté individuelle, la démocratie, l’égalité des sexes, le pluralisme religieux – sont ici au cœur du débat.

http://www.lemonde.fr/idees/article/2015/05/08/cette-gauche-qui-n-ose-pas-critiquer-l-islam_4630280_3232.html

 

Évidemment on a aussi les débiles (ultra-minoritaires) du NPA:

« Certains militants du NPA considèrent que, puisque les masses arabes sont tentées par l'islamisme, il convient de se rapprocher des religieux les plus

sociaux comme les Frères musulmans », explique Christophe Bourseiller, spécialiste de l'extrême gauche et professeur à Sciences Po, avant de poursuivre : « Pour certains militants, la France est un pays fasciste et colonial, qui interdit le burkini sur fond de sionisme international. »

http://www.lepoint.fr/politique/l-extreme-gauche-aussi-se-dechire-autour-de-l-islam-25-01-2017-2100075_20.php

 

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Je constate que le journal de référence n'est même pas fichu d'indiquer qu'il fait une traduction partielle...

 

L'article original de Walzer est ici: https://www.dissentmagazine.org/article/islamism-and-the-left

 

Ses remarques à l'endroit d'E. Saïd (fondateur du courant des études post-coloniales, tout à fait digne d'intérêt) sont intéressantes:

"Critiques of Islam are inhibited not only by the fear of being called Islamophobic but also by the fear of “Orientalism.” Edward Said’s book by that name provides many examples of both scholarly and popular arguments about Islam that contemporary writers will rightly want to avoid. But his own argument about the future of Islam and the Arab world (he was writing in the late 1970s), missed the mark by a considerable distance. Said thought that, with only a few honorable exceptions, Orientalism had triumphed in the West; he also believed that it had been internalized in the East, so that Arab and other Muslim writers were now producing Orientalist—that is prejudiced and stereotyped—accounts of their own history. “The Arab world today,” Said wrote, “is an intellectual, political, and cultural satellite of the United States.” Islamic revivalism is nowhere anticipated in Said’s book. Indeed, he takes Bernard Lewis’ insistence on the “importance of religion in the current affairs of the Muslim world” to be an example of Orientalism. And a year later, in The Question of Palestine, Said calls “the return to ‘Islam’” a “chimera.” "

 

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Il y a 4 heures, FabriceM a dit :


Je préférerais qu'on se passe de cette expression sur le forum, car amha elle n'apporte rien et ne fait que créer des problèmes. Mais on peut dire la même chose de tes insinuations gratuites.

 

Je ne l’utilisais pas de façon sérieuse. De plus, aucune insinuation. Vous allez discourir pendant des plombes d’un truc extrêmement basique : les musulmans votent à gauche (car ils voient la droite comme islamophobe et xénophobe) donc quasiment toute la gauche les caresse, en apparence, dans le sens du poil.

/thread

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il y a 45 minutes, Johnnieboy a dit :

les musulmans votent à gauche [...] donc quasiment toute la gauche les caresse

 

ça me semble un peu court d'expliquer tous le phénomène par de l'opportunisme électoral (même si ça marche assez bien pour les élus PS), ne serais-ce que parce que l'islamo-gauchisme touche des intellectuels et pas uniquement des leaders politiques*.

 

*Et même dans ce cas, ça explique mal le comportement des partis qui annoncent explicitement ne pas chercher à gagner les élections (et qui ne sont même pas assez développé pour "vivre" de mandats locaux), comme le NPA.

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Il y a 1 heure, Johnathan R. Razorback a dit :

un certain Michael Walzer

Toi, tu as raté un auteur majeur. Ce type est l'honneur de la gauche américaine.

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il y a 7 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

un ou deux de ses livres à la BU.

Il faut te faire à l'idée que d'un point de vue de ce qui se fait en philosophie dans le monde, tu étudies dans l'équivalent de l'Université de Corse. C'est à toi de voir si le continent t'intéresse, ou si tu préfères rester dans ton petit truc un peu isolé. ;)

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il y a 3 minutes, Rincevent a dit :

le continent t'intéresse

 

C'est quoi le continent, les pays de langue anglaise ? Parce que j'adore la philosophie morale anglo-saxonne, mais à l'occasion ça peut être tout à fait oubliable (je me souviens d'un livre de Bernard Williams qui m'est tombé dans mains).

 

Surtout, ils passent beaucoup de temps à discuter Rawls, et avoir eu cours dessus me donne moyennement envie de lire la Théorie de la justice.

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il y a 20 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

C'est quoi le continent, les pays de langue anglaise ? Parce que j'adore la philosophie morale anglo-saxonne, mais à l'occasion ça peut être tout à fait oubliable (je me souviens d'un livre de Bernard Williams qui m'est tombé dans mains).

 

Surtout, ils passent beaucoup de temps à discuter Rawls, et avoir eu cours dessus me donne moyennement envie de lire la Théorie de la justice.

Bah, quand on s'intéresse à la philosophie politique, c'est important de la lire, ne serait-ce que pour la critiquer. Par exemple, Anarchie, Etat et Utopie, le chef-d'oeuvre de Nozick, est explicitement une réponse à la ToJ de Rawls, et est difficilement compréhensible si l'on ne se place pas dans cette optique.

 

Le "continent", c'est pas seulement les pays de langue anglaise, ou en tout cas pas pour toutes les disciplines. Pour la philosophie du langage (et plus généralement la philo analytique, mais encore fut-il y trouver un intérêt), c'est clairement là-bas que ça se passe, c'est indispensable, point barre. Pour la philosophie politique, c'est aussi une destination tout à fait majeure (quoique ça mérite c'est complémenté par d'autres lectures), ne serait-ce que par la diversité énorme de ce qui s'y produit (depuis le marxisme analytique aux straussiens et autres émigrés de l'Europe, en passant par les communautariens ou le néo-républicanisme).

 

Pour la philosophie morale, heu... Bah du coup c'est nettement moins clair, il y a beaucoup de choses intéressantes hors anglosphère (et hors France), mais l'anglosphère a au moins le mérite de s'intéresser aux avancées des sciences sociales, humaines et cognitives (et ce, depuis les Lumières Écossaises). Ce qui est d'ailleurs valable pour la philo politique, tu noteras (et contribue à son intérêt).

 

Ceci dit, je crois que @F. mas pourrait te donner quelques conseils.

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Le 28/01/2018 à 00:44, Johnathan R. Razorback a dit :

Le sujet c'est de voir des intellectuels de gauche qui, comme dit dans mon post de départ, sont souvent libertaires et laïcs, se mettre à valoriser l'Islam comme élément potentiellement "révolutionnaire", "indigérable par le capitalisme", ou bien qui adoptent une posture identitaire de défense* acritique des musulmans en Occident et/ou vis-à-vis des pays extra-occidentaux à majorité musulmane, toute critique étant suspectée de "paternalisme néo-colonial", etc. Attitude qui mérite d'être étudiée et qui entretient certainement une parenté avec la tradition d'une certaine gauche tiers-mondiste, courant de gauche bien spécifique, distinct du national-communisme qui a longtemps dominé à gauche.

Tu veux dire, comme Alain de Benoist, par exemple ? :lol:

 

Sinon, je ne comprends pas ce que tout le monde trouve à Walzer. Sa théorie des "sphères de justice" est complètement con, s'il la poussait jusqu'au bout, il devrait dire que le simple usage de la monnaie relève de la "tyrannie" telle qu'il la définit. Dans le genre communautarien, je préfère de loin Sandel.

 

Je doute qu'il y ait un lien profond entre l'Islam et la gauche. A ce qu'il me semble, la plupart des musulmans sont "de droite" par leurs valeurs, et pas qu'un peu. Mais ils perçoivent, à juste titre, les politiciens de droite comme leurs ennemis, alors ils votent à gauche. Les politiciens de gauche le savent, et en bons clientélistes décomplexés, s'en servent. Ce qui est presque étonnant, c'est la force de cette conscience stratégique chez eux, qui s'est clairement manifesté à l'encontre de Valls : par gauchisme traditionnel, il s'oppose à l'Islam, ou au moins à l'Islamisme, ça met en danger l'alliance, on le marginalise.

Par contre, courtiser ainsi les musulmans est un choix assez étonnant. Je veux dire, ils sont quoi, 3% ? 7% max. Et je suis sûr qu'il y a une bonne partie d'abstentionniste. Qui sont donc les pro-Islam dont les voix sont recherché ? Ca pourrait être les autres immigrés qui se disent "si on s'en prend aux musulmans maintenant, ma communauté pourrait être la prochaine sur la liste", mais étonnamment, quand je passe en revue mentalement mes connaissances d'origines italiennes, portugaises ou polonaises... bein, ils ne sont pas vraiment musul-friendly non plus...

Donc simple virtue signaling de la part de la gauche ? Ou alors, stratégie (occulte) des ultra-urbains, cosmopolites et déracinés, pour montrer aux cul-terreux qui s'est les patrons ?

 

L'autre grande question c'est : est-ce que nous autres libéraux ne devrions pas tenter de prendre ce rôle de défense des musulmans ? Avec comme discours "contrairement à la droite, et tout comme la gauche, on vous accepte comme humain sans discrimination, mais contrairement à la gauche, nous n'avons pas l'intention de vous réunir son la bannière de valeurs qui ne sont pas les vôtres, et nous n'avons pas l'intention de vous les faire avaler à court ou long terme"

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15 minutes ago, Mégille said:

Par contre, courtiser ainsi les musulmans est un choix assez étonnant. Je veux dire, ils sont quoi, 3% ? 7% max. Et je suis sûr qu'il y a une bonne partie d'abstentionniste.

 

Un peu plus je pense, surtout si on compte les arabes "non-musulmans". Dans pas mal de villes c'est une communauté très importante, en termes de voix c'est loin d'être négligeable.

 

En soi sinon je dubite sur le concept d'islamo-gauchisme qui doit exister mais qui est tellement utilisé à tort et à travers par les droitards et les laïcards... il faut bien voir que la gauche politiquement ne définit pas l'Islam comme son ennemi principal d'où le contraste important avec d'autres courants qui eux le font, et l'impression de "minimiser le problème" alors que tout simplement leur politique se focalise avant tout  sur les ennemis 'principaux' (et c'est dans cettte optique eventuellement que des alliances se nouent, plus tactique qu'autres choses). Bref beaucoup d'exageration en soi dans cette notion, on est pas en Iran pré-révolution...

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1 hour ago, Mégille said:

 

 

Sinon, je ne comprends pas ce que tout le monde trouve à Walzer.

 

 

 

L'autre grande question c'est : est-ce que nous autres libéraux ne devrions pas tenter de prendre ce rôle de défense des musulmans ? 

 

Le maître ouvrage de Walzer, c'est plutôt Guerres justes et injustes (et j'ajouterais son livre sur la morale thick and thin), il me semble. Il est d'ailleurs toujours la référence obligée en applied ethics.

 

Comme dirait l'autre, les musulmans ne sont pas des bébés phoques :) 

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Il y a 3 heures, Mégille a dit :

L'autre grande question c'est : est-ce que nous autres libéraux ne devrions pas tenter de prendre ce rôle de défense des musulmans ? Avec comme discours "contrairement à la droite, et tout comme la gauche, on vous accepte comme humain sans discrimination, mais contrairement à la gauche, nous n'avons pas l'intention de vous réunir son la bannière de valeurs qui ne sont pas les vôtres, et nous n'avons pas l'intention de vous les faire avaler à court ou long terme"

 

Non. La neutralité de la puissance publique, c'est tout ce que le libéralisme a à offrir. Supprimer les lois débiles de contrôle vestimentaire et des signes religieux, oui. Refuser de défendre/promouvoir sa culture ses valeurs, ou l'inverse, non ça n'est pas "libéral", c'est juste un choix personnel. 

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