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L'économie expliquée aux jeunes Padawans


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  • 2 weeks later...
On 3/2/2020 at 9:33 AM, Mister_Bretzel said:

J'ai une question un peu triviale sur les balances commerciales. Les pays veulent tous avoir une balance commerciale positive mais c'est techniquement impossible non ? Les exports d'un côté sont les imports de l'autre côté, de sorte qu'à tout instant export = import (à l'échelle mondiale). 

Si tout le monde exporte plus qu'il n'importe, il y a un problème quelque part. 

 

J'avais (et j'ai toujours dans une certaine mesure) les mêmes interrogations que toi, et je me suis rendu compte que ça vient notamment de la confusion entre balance des paiements, balance courante et balance commerciale. La balance des paiements mesures les biens et services et les flux financiers correspondants (dans le haut de la balance), et dans le bas de la balance les mouvements d'actifs financiers. Si les chiffres ne tombent pas juste on corrige et on considère ça comme "erreurs et omissions". Donc forcément ça s'équilibre toujours. Ce qui d'ailleurs laisse songeur quand le FMI lui-même a pour mission d'aider les pays qui auraient des "balance of payment imbalances"...

 

La balance commerciale fait référence uniquement aux mouvements de biens et services, à l'exclusion des revenus qu'on peut toucher sur de précédents investissements directs à l'étranger par exemple. La balance courante c'est tout le haut de la balance qui est censé représenter des dépenses courantes, et non pas des investissements qui ne rapporteront du cash que dans le futur. 

 

On 3/2/2020 at 10:43 AM, Calembredaine said:

 

Exactement. Démontré il y a longtemps par Bastiat dans Sophismes économiques.

 

Je crois que les règles de comptabilisation actuelles sont différentes de celles décrites par Bastiat. Par exemple je pense qu'aujourd'hui j'aimerais savoir comment serait comptabilisée la même opération : peut-être qu'on comptabiliserait plutôt le prix de vente effectif, au minimum celui que l'exportateur français facture à l'importateur américain, tandis que dans le PIB américain on comptabiliserait la vente finale avec la marge de l'importateur, mais on retrancherait le montant des importations pour ne pas comptabiliser comme création de valeur quelque chose qu'on a juste acheté à l'exportateur français. Bref, si je partage totalement la conclusion de Bastiat selon laquelle ce sont les biens et services qui nous enrichissent et non pas l'argent qu'on fait rentrer en exportant, je pense que sa démonstration n'est pas exactement applicable à notre époque, bien que l'erreur économique fondamentale à laquelle il s'attaque est encore bien vivace.

 

On 3/2/2020 at 1:40 PM, Tramp said:


Ce qui faut comprendre de la balance commerciale : balance négative ça veut dire qu’on importe plus qu’on exporte, c’est à dire qu’on consomme plus qu’on ne produit. Pour consommer plus qu’on ne produit, il faut vivre à crédit ou désépargner. La seule entité capable de vivre à crédit massivement et durablement c’est l’Etat. Le déficit commercial n’est que le reflet des déficits publics. 
L’autre cas possible c’est une population suffisamment vieille pour que l’épargne qu’elle consomme soit supérieure à l’épargne générée par les générations plus jeunes. 
En France on a un mélange des deux puisque les déficits publics servent notamment à payer les retraites. 

 

Voilà, on peut avoir un déficit commercial mais pas éternellement. De même qu'on peut avoir un excédent, mais que c'est bizarre si l'équilibre ne se rétablit jamais. Notre vision est peut-être faussée parce que les Etats-Unis, grâce au dollar que tout le monde demande et qui est utilisé hors de l'économie américaine, peuvent imprimer autant de monnaie qu'ils veulent pour financer un déficit commercial. De l'autre côté l'Allemagne si elle fait régulièrement des excédents se donne finalement beaucoup de travail pour pas grand chose puisqu'elle épargne le produit de ses exportations ou le réinvestit avec un retour pas toujours certain (en Italie par exemple), tandis que si les Allemands utilisaient tout l'argent des exportations pour voyager à l'étranger ou acheter des produits exotiques, alors ils retrouveraient un équilibre commercial. 

 

Il me semble en toute logique que la SEULE fonction d'une exportation, c'est de payer une importation. Soit l'exportation est rémunérée en monnaie étrangère et représente donc une importation future, soit elle est payée en monnaie du pays exportateur, et alors cet argent est forcément sorti à la suite d'une importation passée ou encore l'achat d'actif financier (toute chose qui s'inscrirait de toute façon au débit dans la balance des paiements).  D'ailleurs le fait que les imports soient du côté du signe - et les exports côté + y est pour beaucoup dans la vision inversée que beaucoup semblent avoir du commerce international. Un peu comme si on devait toujours rechercher à faire entrer de l'argent sur son compte en banque en travaillant, tout en considérant que dépenser cet argent pour se payer un resto, des vacances ou une bagnole c'est se priver soi-même de quelque chose qu'on aurait pu fabriquer avec nos petites mains. Je me trompe peut-être mais si c'est le cas il y a un truc qui m'échappe complètement. 

 

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il y a 12 minutes, Axpoulpe a dit :

J'avais (et j'ai toujours dans une certaine mesure) les mêmes interrogations que toi, et je me suis rendu compte que ça vient notamment de la confusion entre balance des paiements, balance courante et balance commerciale. La balance des paiements mesures les biens et services et les flux financiers correspondants (dans le haut de la balance), et dans le bas de la balance les mouvements d'actifs financiers. Si les chiffres ne tombent pas juste on corrige et on considère ça comme "erreurs et omissions". Donc forcément ça s'équilibre toujours. Ce qui d'ailleurs laisse songeur quand le FMI lui-même a pour mission d'aider les pays qui auraient des "balance of payment imbalances"...

 

En général ce sont des pays qui ont besoin de se procurer des devises étrangères pour financer leur dette (parce que personne n’achète leur papier s’il est libéllé dans la monnaie nationale).

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il y a 29 minutes, Axpoulpe a dit :

Voilà, on peut avoir un déficit commercial mais pas éternellement. De même qu'on peut avoir un excédent, mais que c'est bizarre si l'équilibre ne se rétablit jamais. Notre vision est peut-être faussée parce que les Etats-Unis, grâce au dollar que tout le monde demande et qui est utilisé hors de l'économie américaine, peuvent imprimer autant de monnaie qu'ils veulent pour financer un déficit commercial.

Tout comme les Athéniens qui exportaient leur monnaie, parce que l'argent des mines du Laurion avait une réputation excellente. 

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2 hours ago, Tramp said:

 

En général ce sont des pays qui ont besoin de se procurer des devises étrangères pour financer leur dette (parce que personne n’achète leur papier s’il est libéllé dans la monnaie nationale).

 

Oui je sais, mais le terme est mal choisi. Dans ce cas c'est un défaut sur la dette, mais techniquement même si un pays ne rembourse pas une échéance ça ne devrait pas avoir d'impact sur sa balance des paiements puisque tout différentiel est considéré comme une erreur/omission, non ? Bon après la formule que j'ai cité date de la création du FMI il me semble, je ne sais pas si c'est toujours présenté comme ça aujourd'hui. 

 

Edit : voilà ce qu'on lit sur leur site que je viens de consulter 

 

Quote

The IMF provides loans to member countries experiencing actual or potential balance of payments problems to help them rebuild their international reserves

 

Outre le terme "balance of payments" qui me pose problème (mais à la limite je comprends ce qu'ils veulent dire), pourquoi parler des "international reserves" ? Est-ce que les importateurs de biens de consommation courants ne peuvent pas accéder au marché des devises ? Si le FMI  verse des devises comme "réserves internationales" est-ce que ça veut dire que c'est versé à la BC du pays concerné qui les répartit ensuite en fonction des besoins d'importation du secteur privé, ou est-ce que c'est de l'argent versé directement au gouvernement et dans le seul but de rembourser les dettes libellées en monnaies étrangères ? 

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Il y a 2 heures, Axpoulpe a dit :

est-ce que c'est de l'argent versé directement au gouvernement et dans le seul but de rembourser les dettes libellées en monnaies étrangères ? 


Oui. 

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Bon, mes réflexions ont enfin abouti à une synthèse (de 10 pages quand même) que je vous propose de télécharger dans ce message. A ne pas diffuser svp, pour l'instant c'est juste pour me faire part de vos retours. J'ai eu l'aval d'un collègue économiste (plutôt matheux et plus calé que moi en éco internationale) mais toutefois je ne suis pas sûr de tout ce que j'avance.  

La balance du commerce international - axpoulpe.pdf

  • Yea 2
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2 hours ago, Loi said:

 

Merci beaucoup!

 

Quelqu'un l'a lu ici?

 

Je l'ai commencé et jamais terminé, mais j'en garde un bon souvenir. Si j'arrive à me dégager un peu de temps dans les semaines/mois à venir je vais clairement le reprendre. 

  • Yea 1
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Le 16/04/2020 à 16:45, Axpoulpe a dit :

Bon, mes réflexions ont enfin abouti à une synthèse (de 10 pages quand même) que je vous propose de télécharger dans ce message. A ne pas diffuser svp, pour l'instant c'est juste pour me faire part de vos retours. J'ai eu l'aval d'un collègue économiste (plutôt matheux et plus calé que moi en éco internationale) mais toutefois je ne suis pas sûr de tout ce que j'avance.  

La balance du commerce international - axpoulpe.pdf 892 Ko · 9 downloads

Je regarde ca pour la fin de la semaine.

  • Yea 1
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Le 16/04/2020 à 16:45, Axpoulpe a dit :

Bon, mes réflexions ont enfin abouti à une synthèse (de 10 pages quand même) que je vous propose de télécharger dans ce message. A ne pas diffuser svp, pour l'instant c'est juste pour me faire part de vos retours. J'ai eu l'aval d'un collègue économiste (plutôt matheux et plus calé que moi en éco internationale) mais toutefois je ne suis pas sûr de tout ce que j'avance.  

La balance du commerce international - axpoulpe.pdf 892 Ko · 11 downloads

 

J'interviens rarement mais je profite de ta synthèse – que je n'ai pas finie de lire, mais merci déjà :) – pour te poser une question qui me taraude depuis un moment.

 

Tu as écrit :

Citation

Par exemple un pays peut acheter plus de produits et services qu'il n'en exporte, pour peu que l'argent servant à les payer soit entré sous forme de vente d'actifs financiers (bons du trésor par exemple).

 

Exemple : Pour fabriquer du fond de teint, mettons que L'Oréal importe du cacao du Pérou, qu'elle paie 10 000 soles (en euros : 2 700 par exemple).
Supposons que L'Oréal détient un compte chez BNP Paribas. Quand elle paie son fournisseur péruvien, le compte de L'Oréal est débité de 2 700 euros et, si je comprends bien, mais je ne suis pas sûr de moi, la Banque de France, ou la Banque Centrale Européenne peut-être ?, achète 10 000 soles en vendant 2 700 euros, afin que les 10 000 soles parviennent in fine sur le compte bancaire du fournisseur péruvien.

 

Je ne sais pas bien comment ça se passe concrètement, mais je n'ai jamais compris pourquoi une importation de biens ou de services se traduit par une vente d'actifs financiers. Très concrètement, quel rapport entre les deux ? Si tu pouvais éclairer ma lanterne ce serait cool. :)

 

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44 minutes ago, Régis S. said:

 

J'interviens rarement mais je profite de ta synthèse – que je n'ai pas finie de lire, mais merci déjà :) – pour te poser une question qui me taraude depuis un moment.

 

Tu as écrit :

 

Exemple : Pour fabriquer du fond de teint, mettons que L'Oréal importe du cacao du Pérou, qu'elle paie 10 000 soles (en euros : 2 700 par exemple).
Supposons que L'Oréal détient un compte chez BNP Paribas. Quand elle paie son fournisseur péruvien, le compte de L'Oréal est débité de 2 700 euros et, si je comprends bien, mais je ne suis pas sûr de moi, la Banque de France, ou la Banque Centrale Européenne peut-être ?, achète 10 000 soles en vendant 2 700 euros, afin que les 10 000 soles parviennent in fine sur le compte bancaire du fournisseur péruvien.

 

Je ne sais pas bien comment ça se passe concrètement, mais je n'ai jamais compris pourquoi une importation de biens ou de services se traduit par une vente d'actifs financiers. Très concrètement, quel rapport entre les deux ? Si tu pouvais éclairer ma lanterne ce serait cool. :)

 

 

Alors je vais tenter une réponse mais comme d'hab je parle sous le contrôle de ceux qui connaissent mieux le sujet que moi, au moins dans ses aspects fonctionnels. Le gros défaut de mon document et de l'économie internationale en général c'est de laisser croire que des pays échangent entre eux et que ce sont les institutions macro qui gèrent tout ça (banques centrales par exemple). 

 

Ici je dirais que la banque de l'Oreal échange des euros contre des soles auprès d'un intermédiaire financier quelconque pour payer le vendeur de cacao. Le cacao est compté comme importation en France au moment du transfert de propriété entre un agent économique résidant en France (l'Oreal) et un agent résidant ailleurs (Peru Cacao), mais pour la partie financière il me semble que le compte "avoirs de réserve" est automatiquement débité de la somme correspondante, je ne crois pas que le comptable national cherche à retrouver la véritable transaction qui aura servi de contrepartie, il part du principe qu'elle a eu lieu. Et de fait : si au niveau des acteurs financiers on fait le compte de tous les transferts de capitaux entre titulaires de comptes et autres actifs financiers de tel ou tel pays (résidence, pas nationalité) on doit à peu près retomber sur les mêmes sommes totales. Si on part du principe que chacun cherche à être payé dans sa monnaie, il aura bien fallu dépenser des francs (ça simplifie le raisonnement, avec l'euro c'est différent) pour se procurer des soles, et si les flux commerciaux entre français et péruviens avaient été déséquilibrés sur l'année (par exemple si les français ne vendaient rien aux péruviens) le cours du franc aurait graduellement baissé face au soles, et limité de fait les possibilités d'achat des français. Je rappelle que sauf erreur de ma part les importations vont débiter le compte financier d'une valeur équivalente, mais à l'inverse les exportations vont le créditer, donc en soi les échanges de produits et services n'expliquent pas les différences qu'on pourra constater dans le compte financier. Si on constate un déséquilibre de flux commerciaux on peut donc supposer que c'est le résultat d'autres opérations financières : par exemple un riche péruvien aura converti ses soles pour réaliser un investissement en France avec des francs, et c'est possiblement l'explication du curieux déséquilibre qu'on constate sur les flux réels. Même chose si des péruviens investissent en actions du CAC40 ou en bons du trésor français, ça fait entrer des francs chez nous en échange d'un titre financier et non plus d'un flux réel de bien ou service. 

 

Edit: je suppose que les interventions des banques centrales sur les marchés monétaires ne sont pas comptabilisées différemment. Et c'est ce qui fait par exemple que des pays pauvres en Amérique Latine peuvent importer des produits en provenance de pays qui ne leur achètent rien ou leur achètent moins : c'est le FMI qui paye la différence en versant directement aux banques centrales ou aux gouvernements des liquidités (réserves en devises) mises au pot commun par les pays contributeurs. Même chose si la BCE achète de la dette grecque, ça permet au gouvernement grec de continuer à fonctionner en important plus qu'il n'exporte, sauf qu'ici la difficulté de la grèce ne se mesurer pas en faiblesse de sa monnaie (puisqu'elle a des euros) mais en faiblesse de ses revenus puisqu'au bout du compte le problème est le même : les grecs ne vendent pas assez en dehors de grèce pour compenser ce qu'ils y achètent. L'ajustement se fait donc plutôt par les revenus, mais c'est pareil.

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il y a une heure, Axpoulpe a dit :

Ici je dirais que la banque de l'Oreal échange des euros contre des soles auprès d'un intermédiaire financier quelconque pour payer le vendeur de cacao. Le cacao est compté comme importation en France au moment du transfert de propriété entre un agent économique résidant en France (l'Oreal) et un agent résidant ailleurs (Peru Cacao), [...]

 

Merci Axpoulpe pour ton explication que je vais méditer : j'en ai compris l'essentiel je crois, pas forcément tous les détails.

Simplement pour ajouter quelque chose sur le paragraphe ci-dessus : la banque de L'Oréal vend des euros pour acheter des soles auprès d'un intermédiaire financier quelconque, mais cet intermédiaire financier, pour disposer de suffisamment de soles, a du s'en procurer auprès d'un autre agent économique, d'une façon ou d'une autre. Par conséquent, on peut dire que, au bout de la chaîne, il y a la Banque centrale du Pérou qui a fourni les soles à ceux qui en demandent, ou le FMI si je comprends bien ton dernier paragraphe ?

 

Donc on en vient bien à l'idée que, plus les producteurs du Pérou exportent de cacao, plus la demande de soles croît, donc plus la valeur externe du soles croît, ici par rapport à la valeur externe de l'euro. Si j'ai bien compris...

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4 hours ago, Régis S. said:

 

Merci Axpoulpe pour ton explication que je vais méditer : j'en ai compris l'essentiel je crois, pas forcément tous les détails.

Simplement pour ajouter quelque chose sur le paragraphe ci-dessus : la banque de L'Oréal vend des euros pour acheter des soles auprès d'un intermédiaire financier quelconque, mais cet intermédiaire financier, pour disposer de suffisamment de soles, a du s'en procurer auprès d'un autre agent économique, d'une façon ou d'une autre. Par conséquent, on peut dire que, au bout de la chaîne, il y a la Banque centrale du Pérou qui a fourni les soles à ceux qui en demandent, ou le FMI si je comprends bien ton dernier paragraphe ?

 

Donc on en vient bien à l'idée que, plus les producteurs du Pérou exportent de cacao, plus la demande de soles croît, donc plus la valeur externe du soles croît, ici par rapport à la valeur externe de l'euro. Si j'ai bien compris...

 

Oui, je pense qu'on peut dire ça. Au commencement c'est bien le système bancaire qui aura créé la monnaie (banques commerciales sous couvert des banques centrales en général, tout octroi d'un prêt crée de facto de la monnaie), normalement en échange d'une production économique, donc la monnaie doit toujours correspondre à une valeur réelle. D'ailleurs on le voit dans le cas de pays petits et pauvres : quand ils créent de la monnaie sans rapport avec leur production économique réelle ils n'arrivent plus à se procurer des devises, et le FMI distribue l'argent des autres pour combler. Il y a des cas particuliers comme le dollar, où la monnaie est demandée pour autre chose que pour son économie de rattachement : en l'occurence des dollars imprimés aux Etats-Unis peuvent ne jamais revenir exercer leur créance sur l'économie américaine car ils sont toujours utiles pour des paiements entre acteurs étrangers sur des marchés internationaux comme le pétrole. C'est ce qui permet aux américains d'importer toujours plus qu'ils n'exportent : leur monnaie est tellement recherchée pour des raisons historiques et politiques que le prix de leur endettement n'augmente jamais assez pour les décourager de dépenser. 

 

Après il y a la question des euro-dollars, mais là je ne suis jamais sûr d'avoir trop bien compris. En gros je crois comprendre que des banques étrangères peuvent "créer" des dollars quand elles rémunèrent des investissements en dollars, et tant que cet argent peut circuler sans repasser par la FED ça fonctionne et ça  constitue une création monétaire qui échappe au contrôle direct de la FED, même si je suppose que le gouvernement peut très bien frapper cette banque d'interdit de manière quasi-arbitraire, ce qui la couperait de tous les acteurs touchant de près ou de loin à l'économie américaine, c'est à dire tout le monde. Peut-être que @Tramp , @Arturus ou d'autres peuvent m'éclairer. Mais Henri Lepage me disait lui-même récemment qu'il se passe des choses dans le monde financier que plus grand monde ne comprend, y compris chez les économistes...

  • Yea 1
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L’eurodollars est un contrat en dollars hors de la juridiction US. La banque créditeur n’est pas soumise aux règles de ratios américains. La création monétaire se fait dans la monnaie du pays de la banque qui l’achète. 

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15 minutes ago, Tramp said:

L’eurodollars est un contrat en dollars hors de la juridiction US. La banque créditeur n’est pas soumise aux règles de ratios américains. La création monétaire se fait dans la monnaie du pays de la banque qui l’achète. 

 

Donc c'est un banal contrat bancaire dont la dénomination en dollars pour se protéger de la volatilité des monnaies réellement utilisées pour le remboursement du crédit par exemple ? 

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il y a 11 minutes, Axpoulpe a dit :

 

Donc c'est un banal contrat bancaire dont la dénomination en dollars pour se protéger de la volatilité des monnaies réellement utilisées pour le remboursement du crédit par exemple ? 


Oui, ça s’appelle Eurobonds pour des raisons historiques (émis à Londres en Europe). 
Couvrir le risque de volatilité mais aussi échapper aux règles de la SEC et de la Fed. Il me semble qu’il y a plus de liberté contractuelle au UK sur les bonds et les tribunaux y sont plébiscités. 

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1 hour ago, Tramp said:


Oui, ça s’appelle Eurobonds pour des raisons historiques (émis à Londres en Europe). 
Couvrir le risque de volatilité mais aussi échapper aux règles de la SEC et de la Fed. Il me semble qu’il y a plus de liberté contractuelle au UK sur les bonds et les tribunaux y sont plébiscités. 

 

Super, merci pour ces précisions intéressantes. Du coup c'est le terme d'euro-dollars que je trouve mal choisi, car contrairement aux pétrodollars il ne s'agit pas, à proprement parler de dollars. Du moins si je me réfère à ce que wikipédia des pétrodollars : 


 

Quote

 

Le pétrodollar est un actif financier issu des royalties versées en dollars par les compagnies extractrices aux gouvernements des pays où elles extraient le pétrole. (..)

 

L'afflux massif de capitaux qui en résulte ne peut être absorbé par les économies des pays producteurs de pétrole. Ces derniers opèrent alors des placements sur les marchés des capitaux à travers des banques commerciales, et finissent donc fréquemment recyclés dans les économies occidentales, alimentant éventuellement des bulles financières.

 

 

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il y a 4 minutes, Axpoulpe a dit :

Super, merci pour ces précisions intéressantes. Du coup c'est le terme d'euro-dollars que je trouve mal choisi, car contrairement aux pétrodollars il ne s'agit pas, à proprement parler de dollars. Du moins si je me réfère à ce que wikipédia des pétrodollars : 


Le terme porte à confusion mais il faut savoir que les contrats ont été inventé bien avant l’existence de l’euro. Ça ne portait pas à confusion du coup à l’époque 

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5 minutes ago, Tramp said:


Le terme porte à confusion mais il faut savoir que les contrats ont été inventé bien avant l’existence de l’euro. Ça ne portait pas à confusion du coup à l’époque 

 

Si si justement, ce qui me tracasse ce n'est pas qu'on puisse penser que ces dollars ont un lien avec l'euro, mais plutôt que ce sont des dollars créés en Europe et hors du système bancaire américain. Techniquement ce n'est pas exact si j'ai bien compris puisque qu'on parle de monnaies souveraines dont le montant est seulement exprimé en dollars dans un contrat. Ca va certes au-delà de l'affichage puisque le cours du dollar affecte la somme à rembourser, mais il n'y a pas à proprement parler de création monétaire en dollars, non ?

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il y a une heure, Axpoulpe a dit :

Ca va certes au-delà de l'affichage puisque le cours du dollar affecte la somme à rembourser, mais il n'y a pas à proprement parler de création monétaire en dollars, non ?


exactement

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  • 2 weeks later...
Le 20/04/2020 à 08:00, BirdyNamNam a dit :

Je regarde ca pour la fin de la semaine.

@Axpoulpe

Bon, suis à la bourre...

Je commence et je finirai ... plus tard

1. "C’est donc un avantage certain mais si l’on compare un montant économisé grâce aux importations moins chères à un montant équivalent encaissé grâce aux importations [Exportations?], il est clair que le premier un faible impact sur beaucoup de consommateurs, alors que le second a un fort impact sur un faible nombre de producteurs"

2. "Constamment avoir des excédents commerciaux semble plus facile à tenir" Pourquoi ?

3. Je mettrais "C - La circulation monétaire dans l’échange international" en premier. Ca explique mieux la suite

... le reste plus tard ! A plus.

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10 hours ago, BirdyNamNam said:

@Axpoulpe

Bon, suis à la bourre...

Je commence et je finirai ... plus tard

1. "C’est donc un avantage certain mais si l’on compare un montant économisé grâce aux importations moins chères à un montant équivalent encaissé grâce aux importations [Exportations?], il est clair que le premier un faible impact sur beaucoup de consommateurs, alors que le second a un fort impact sur un faible nombre de producteurs"

2. "Constamment avoir des excédents commerciaux semble plus facile à tenir" Pourquoi ?

3. Je mettrais "C - La circulation monétaire dans l’échange international" en premier. Ca explique mieux la suite

... le reste plus tard ! A plus.

 

Merci pour ton retour ! 

 

1. C'est bien une coquille, je corrige illico !

2. Je pars du principe qu'il est plus facile de décider de s'assoir sur des recettes d'exportations (ce que fait la Chine par exemple) que de convaincre des investisseurs de venir injecter des capitaux pour permettre à mon pays de continuer à vivre au-dessus de ses moyens. Mais à vrai dire je raisonne d'une manière que je n'approuve pas, car à me lire on croirait que c'est une décision centrale au niveau du pays d'être en déficit ou en excédent commercial, alors que tout ça n'est que le résultat constaté d'une année de transactions entre individus et entreprises. Toutefois c'est en partie pertinent de mentionner cette vision macro car c'est bien à partir de ce tableau général que des décisions sont prises qui vont affecter l'ensemble, en particulier concernant la monnaie. A mon sens ce seront des décisions totalement stupides, mais comme elles sont réellement prises... Par exemple la Chine décide délibérément de massacrer sa monnaie depuis longtemps, d'après Tyler Cowen ce serait pour encourager le développement d'une classe commerçante industrieuse dans un contexte où le pays partait avec un sacré retard au sortir de l'épisode isolationniste. La banque centrale de Chine est donc assise sur une montage d'actifs en dollars ou de réserves en devises qu'elle achète régulièrement pour maintenir un dollar assez fort par rapport au yuan/reminbi. Mais tout ça est mélangé à des considérations géopolitiques, puisque s'il est vrai que ça prive la Chine d'importations à prix plus faible, en revanche ça tient les Etats-Unis en respect puisque si les Chinois se débarrassent brusquement de ces actifs et devises ça risque de massacrer la valeur du dollar et de faire s'envoler le prix de l'endettement pour le Trésor US. 

3. Bien noté, je vais relire et peut-être le changer de place alors. 

 

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  • 2 weeks later...

On entend souvent dire que les dividendes n'enrichissent pas les actionnaires puisque, quand un dividende est versé (0,50 € par action par exemple), automatiquement la valeur de l'action diminue (passe de 20 € à 19,50 € par exemple). C'est très bien expliqué dans ce fil Twitter : https://threadreaderapp.com/thread/1215696492008300544.html

Pourriez-vous m'expliquer alors pourquoi dans certaines sociétés  je pense à Total notamment il a été décidé de maintenir la distribution de dividendes cette année, à un moment où Total a, pourtant, besoin de trésorerie à cause de la crise ?

 

Dans le fil Twitter précité, l'auteur précise que le versement de dividendes, même s'il fait baisser la valeur des actions, a quand même des avantages pour l'actionnaire : l'actionnaire paiera moins de commissions lorsqu'il vendra ses actions (en raison de la baisse de valeur de ces dernières) et il paiera moins d'impôts sur le revenu, car en général les dividendes sont moins lourdement taxés que les plus-values.

 

Est-ce pour ces raisons que dans des sociétés comme Total ou autre on a maintenu les dividendes cette année ?

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36 minutes ago, Régis S. said:

On entend souvent dire que les dividendes n'enrichissent pas les actionnaires puisque, quand un dividende est versé (0,50 € par action par exemple), automatiquement la valeur de l'action diminue (passe de 20 € à 19,50 € par exemple). C'est très bien expliqué dans ce fil Twitter : https://threadreaderapp.com/thread/1215696492008300544.html

Pourriez-vous m'expliquer alors pourquoi dans certaines sociétés  je pense à Total notamment il a été décidé de maintenir la distribution de dividendes cette année, à un moment où Total a, pourtant, besoin de trésorerie à cause de la crise ?

 

Dans le fil Twitter précité, l'auteur précise que le versement de dividendes, même s'il fait baisser la valeur des actions, a quand même des avantages pour l'actionnaire : l'actionnaire paiera moins de commissions lorsqu'il vendra ses actions (en raison de la baisse de valeur de ces dernières) et il paiera moins d'impôts sur le revenu, car en général les dividendes sont moins lourdement taxés que les plus-values.

 

Est-ce pour ces raisons que dans des sociétés comme Total ou autre on a maintenu les dividendes cette année ?

 

Peur de dire des bêtises mais les dividendes sont pris sur les bénéfices de l'année précédente. Avec les problèmes liés au COVID, les changements se verront sur les dividendes de l'an prochain.

La somme des dividendes à verser a été décidée bien avant le COVID. Une fois les comptes 2019 arrêtés je ne sais pas dans quelle mesure il est possible de suspendre le versement des dividendes pour orienter ce cash vers du report à nouveau.

Il y a peut être des obstacles de nature légale, ou bien de nature "corporate" dans le sens où les investisseurs qui s'attendent à du dividende se retrouveraient lésés.

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