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Projet de réforme du règlement de l'Assemblée nationale et projet de réforme constitutionnelle


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Je me permets de relier les deux sujets (Macron ayant annoncé à l'issue du grand débat sa volonté de réformer la Constitution, j'espère que cette idée ne se concrétisera pas compte-tenu des orientations annoncées, mais on n'est à l'abri de rien) car:

 

-ils concernent tous les deux au minimum la qualité de la démocratie.

-Je ne comprends même pas comment des points importants du fonctionnement des Assemblées n'aient pas un statut constitutionnel.

 

En l’occurrence LREM cherche à imposer ceci (et elle peut très bien y parvenir sans difficultés vu qu'elle est majoritaire), sans que les média mainstream juge bon d'attirer l'attention du public:

 

"Le nouveau règlement favorise l’intervention de l’opposition lors des questions d’actualité au gouvernement, qui auront lieu une fois par semaine au lieu de deux, mais il modifie, pour les raccourcir, les interventions en séance. Il ne sera par exemple plus possible de défendre des amendements identiques. Surtout, le nouveau règlement réduit à un seul élu par groupe politique le nombre de personnes autorisées à s’exprimer sur un article dans le cadre des discussions générales, pour cinq minutes maximum. C’est ce point en particulier qui a envenimé la situation dans la nuit de mardi à mercredi." (cf: http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/vent-debout-contre-la-reforme-de-l-assemblee-les-oppositions-boycottent-les-debats-20190529 ).

 

C'est complètement scandaleux et contraire à l'esprit de la Constitution de réduire l'élu, représentant de la Nation, au groupe parlementaire auquel il appartient (lorsqu'il appartient à un groupe):

 

"Les députés revendiquent aussi de pouvoir s’exprimer autrement qu’en étant les seuls porte-parole de leur groupe politique. «On nous empêche de porter la diversité de la voix du peuple», regrette André Chassaigne. L’UDI-Agir a pointé «la responsabilité de Richard Ferrand», indiquant que des négociations entamées mardi soir ont échoué. "

 

D'autant que "Mais certains groupes revendiquent le droit d’avoir plusieurs prises de parole en raison de la multiplicité des tendances en leur sein. Ils s’indignent, en outre, de la volonté du président de l’Assemblée nationale de limiter ce temps à cinq minutes."

 

L'immonde, bien entendu, minimise, parle de "psychodrame" (en fait reprend l'AFP puisque Libération emploi le même terme).

 

Ce pays est sur une pente de plus en plus inquiétante...

  • Yea 1
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Tu as raison.

Nous avons votés pour des représentants mais pas pour que ces représentants modifient les règles de la représentation. 

Cela dit quand tu vois le bazar que constitue la vie parlementaire, avec des amendements en veux tu en voilà, tu as surtout envie de diminuer grandement leur pouvoir de nuisance générale.

De mon point de vue, les députés veulent faire trop de choses, le font mal, et n'évaluent même pas les conséquences de leurs décisions.

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C'est une drôle d'idée, qui ne semble pas avantager LREM. Les gagnants de cette réforme seraient les tendances divisées en plusieurs groupes, donc la gauche. A supposer bien sûr que le temps de parole donné à une tendance ait un réel impact sur l'action politique. Aussi, je ne sais pas ce que ça veut dire pour les indépendants. Vont-ils être complètement privé de tribune ?

 

Je pense qu'il y a là derrière une intention comparable à la volonté de Macron, déjà affiché, d'introduire une "dose de proportionnelle" (sur le modèle allemand, j'imagine) à l'AN, alors même qu'un tel fonctionnement, en 2017, aurait eu pour conséquence de donner beaucoup moins de députés à Macron, et beaucoup plus à Lepen. Ce que j'en comprends : il est conscient qu'une surreprésentation excessive de ses partisans dans les institutions menace sa légitimité (il suffit de voir les critiques des mélanchonistes), et il veut donc laisser une place juste assez visible à ses contradicteurs pour ne pas avoir l'air d'un autocrate. Toute la subtilité de la manœuvre étant de ne pas le faire jusqu'au point de se retrouver contraint de négocier avec qui que ce soit.

 

La philosophie derrière, je crois, est celle d'Habermas, et sa conception "délibérative" de la démocratie (Macron et Habermas se sont d'ailleurs tous les deux envoyés des petits mots d'amour à plusieurs reprises). Pour H, la démocratie n'est pas essentiellement un mode de prise de décision qui fonctionnerait par agrégation des volontés individuelles ou par arbitrage entre des groupes d'intérêts antagonistes. La démocratie est plutôt d'abord un processus de délibération par lequel le peuple définit lui même ce qui est bien, ce qui est d'intérêt public. Il ne s'agit donc pas d'une façon de prendre de "bonne" décision, il s'agit de choisir ce en quoi consiste le bon. Cette conception permet de comprendre l'idée derrière le "grand débat", parodie de délibération par laquelle EM a tenté de venir à bout des GJ, en opposant sa conception de la démocratie à la leur.

On retrouve aussi cet habermassisme dans son contrôle de plus en plus intense des médias. Pour H, la démocratie suppose une place publique et une certaine forme de liberté d'expression, mais celle-ci est justifiée uniquement par sa nécessité pour forger un intérêt collectif, et pas par une question de droit individuel pré-politique. Par conséquent, le modérateur du débat (l'état bienveillant) a tout à fait la légitimité d'intervenir pour donner plus ou moins la parole à certaines idées en fonction qu'il les juge plus ou moins utiles au débat publique. Pire que ça : c'est même un devoir, et ne pas le faire reviendrait à ne pas garantir une véritable liberté d'expression telle qu'il l'entend.

 

De façon plus centrale, je crois que cette théorie de la démocratie comme forme de légitimité politique plutôt que comme mode de gouvernement est ce qui lui permet de rester technocrate dans son action, et de laisser s'épanouir sa véritable nature de saint-simonien.

Il a peut-être eu un tournant au début de son mandat. Lors de la campagne, il se revendiquait de Ricoeur, qui a des idées assez différentes de celle de Habermas je crois, mais je ne le connais pas très bien. Ca va aussi de pair avec son abandon avec son identité de "libéral de gauche" à l'américaine façon Rawls. C'est dans ce contexte aussi qu'il faut comprendre sa germanophilie affichée (qui est un éloignement de son modèle premier qui est anglo-saxon).

  • Yea 1
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Il y a 2 heures, POE a dit :

Cela dit quand tu vois le bazar que constitue la vie parlementaire, avec des amendements en veux tu en voilà, tu as surtout envie de diminuer grandement leur pouvoir de nuisance générale.

 

On peut aussi faire du libéralisme de sabotage à la @Rincevent et considérer que plus le processus législatif sera "rapide et efficace", plus l'inflation de textes liberticides va s'accélérer.

Tout ce qui limite le temps de réflexion et de débat public me paraît a priori aller dans le mauvais sens.

 

Dans tous les cas ce projet est très dangereux et si je trouve le temps (mais ça va être chaud d'ici le 4 juin), je vais écrire à ma députée à ce sujet.

  • Yea 1
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Donne nous quelques éléments de ton argumentaire, nous pourrions t'aider à avancer, et peut être nous aussi écrire à notre député, faire une action collective, un truc de ouf pour des libéraux !

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Alors en vrac:

 

1): Ce projet est contraire à l'esprit des institutions car le député est l'élu de la Nation (citer le passage de la constitution qui va bien) et non le membre d'une "faction" (pour parler comme pendant la grande Révolution).

 

4): Il suscite une large opposition de tous les courants en dehors de la majorité, ce qui devrait inciter celle-ci à se remettre en question.

 

2): Accélérer le processus législatif n'est pas une bonne chose en soi, des événements de l'actualité (coucou le projet de taxe sur les carburants) la plus récente montre que réfléchir avant de décider est primordial. De plus, les lois ont besoin de temps pour s'installer dans les mentalités (référence au passage des Politiques d'Aristote qui va bien) ; multiplier les lois au nom de l'"efficacité" est donc absurde, contre-productif et étouffant pour la société (moment crypto-libéral).

 

5): Appauvrir le processus parlementaire en limitant la parole des oppositions, c'est se priver de ces coups d'éclats parlementaires qui font le sel de cette activité et qui sont à peu près les seules occasions où les média s'intéressent au travail parlementaire. Vous allez invisibilisez (moment sjw) votre propre métier et découragez ceux qui pourraient venir l'exercer après vous.

 

6): Prendre cette décision serait restreindre vos propres prérogatives en tant qu'élu, en vous rendant esclave de votre groupe. Et si d'aventure demain vous étiez un élu indépendant ? Réfléchissez.

 

3): Le président de la République est perçu -à tort ou à raison- comme autoritaire, cette décision risque d'être perçu comme une négation de la démocratie. Elle est irresponsable dans le contexte actuel de fortes contestations sociales. Ne jeter pas de l'huile sur le feu en donnant vous-mêmes des arguments à ceux qui contestent la majorité présidentielle.

 

edit: j'ai mis un ordre du général au particulier / conjoncturel.

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C'est bien mais pas assez punchy. J'aime bien les 3 premiers arguments moins les 3 derniers. Et mon argument sur le fait que nous n'avons pas voté pour cela, tu en penses quoi ? 

Pourquoi être crypto libéral ? Il n'y a pas de honte à revendiquer une position libérale. 

Je dirais avant toute chose que le problème de l'AN comme du gouvernement comme des politiques, c'est avant tout de vouloir légiférer partout, toujours, tout le temps, et sans jamais mesurer les effets de ce qu'ils font.

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Il y a 7 heures, POE a dit :

Et mon argument sur le fait que nous n'avons pas voté pour cela, tu en penses quoi ?

 

Je suis effectivement pour abolir la procédure de modification de la constitution par le Congrès. Cela dit faut peut-être pas trop en demander en une fois.

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il y a une heure, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Je suis effectivement pour abolir la procédure de modification de la constitution par le Congrès. Cela dit faut peut-être pas trop en demander en une fois.

 

Il y a des avantages à pouvoir modifier la constitution facilement. Cf le UK.

Ca peut permettre notamment d’eviter que la pratique s’éloigne du texte. 

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je vais suivre ce débat qui me semble intéressant et essentiel.

 

de ce que j'ai compris de vos diverses explications, Macron veut rendre le législatif plus rapide, c'est dans l'air du temps d'aller toujours plus vite, sauf que ça va à l'encontre même des principes de la politique, qui se veut un temps long, parce que la réflexion demande du temps non ? En se précipitant, ça leur laisse beaucoup de temps pour légiférer des lois liberticides toujours plus nombreuses. Avoir la tête dans le guidon, ne pas prendre le recul nécessaire à l'analyse de la situation dans son ensemble et ses répercutions, me semble en effet plus que dangereux pour nos libertés.

 

 

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C'est un projet d'essence collectiviste parce qu'on abandonne le principe individualiste, parlementaire et démocratique de confronter les opinions individuelles pour en dégager une rationalité supérieure, au profit d'une réduction de l'individu à son groupe d'appartenance.

 

ça colle bien à notre mentalité de plus en plus communautariste et tribale où l'individu est sans cesse renvoyé à un groupe d'appartenance ("victimes" ou "coupables", subis ou choisis, réel ou imaginaire, peu importe).

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il y a 49 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

C'est un projet d'essence collectiviste parce qu'on abandonne le principe individualiste, parlementaire et démocratique de confronter les opinions individuelles pour en dégager une rationalité supérieure, au profit d'une réduction de l'individu à son groupe d'appartenance.

 

ça colle bien à notre mentalité de plus en plus communautariste et tribale où l'individu est sans cesse renvoyé à un groupe d'appartenance ("victimes" ou "coupables", subis ou choisis, réel ou imaginaire, peu importe).

 

et ainsi ils lissent l'opinion ...

en vrai les collectivistes ils aiment pas la diversité.

 

ça pourrait constituer un argument contre eux non pour séduire l'électorat libéral qui s'ignore ?

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Il y a 6 heures, Johnathan R. Razorback a dit :

Contrairement à ce que racontent les liberals, je ne trouve pas que la diversité en soi soit une chose aimable.

 

Càd ?

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Il y a 16 heures, Demetra a dit :

Càd ?

 

Les liberals et les gauchistes culturels dont le Parti socialiste est chez nous un exemple avancé, tiennent la diversité en soi pour une bonne chose. Avec une bonne grosse ambiguïté sur le domaine concerné par ladite "diversité" (raciale ? culturelle ? nationale ? d'opinions ? de sexe ? de genre ? encore autre chose ? tout ça à la fois ?). Mais même si on ne retient que la diversité d'opinions:

 

"La diversité des idées du Bien est un capital commun, une richesse pour tous, en ce qu'elle favorise la diversification des expressions des qualités humaines." (p.72)
-Alain Boyer, "Justice et égalité, in Denis Kambouchner (dir.), Notions de philosophie, III, Gallimard, coll Folio essais, 1995, 736 pages, pp.9-83.

 

ça reste une pure superstition sans fondements. Car la vérité est une et l'erreur est légion. S'il y a plusieurs personnes sous une voile d'ignorance dans une pièce avec des idées contradictoires sur le bien, au moins une partie de ces idées est forcément fausse (et tout ce qui est faux est nuisible d'une quelconque manière). On peut aussi remarquer que toutes choses égales par ailleurs, avoir des idées différentes et a fortiori contradictoires est plutôt une gêne à la coopération et la vie sociale qu'un atout. En soi, la diversité et le pluralisme n'ont rien de bons.

 

Évidemment, je ne suis pas en train de prôner l'homogénéisation forcée des opinions par la censure et l'imposition étatique d'une idéologie. La liberté d'opinion et d'expression est un grand bien, et une société libre sera mécaniquement encore plus diverse dans ses opinions qu'une société tyrannique. Mais ce qui bon, ce n'est pas la diversité en soi, ce sont les principaux libéraux dont la diversité n'est qu'un effet indifférent (c'est-à-dire: ils ne sont pas bons parce qu'ils favorisent la diversité d'opinions, ils sont bons parce qu'ils préservent la liberté des individus).

Les liberals tendent à dédaigner les principes pour fétichiser certains de leurs effets.

  • Love 1
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il y a 51 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Les liberals et les gauchistes culturels dont le Parti socialiste est chez nous un exemple avancé, tiennent la diversité en soi pour une bonne chose. Avec une bonne grosse ambiguïté sur le domaine concerné par ladite "diversité" (raciale ? culturelle ? nationale ? d'opinions ? de sexe ? de genre ? encore autre chose ? tout ça à la fois ?). Mais même si on ne retient que la diversité d'opinions:

 

"La diversité des idées du Bien est un capital commun, une richesse pour tous, en ce qu'elle favorise la diversification des expressions des qualités humaines." (p.72)
-Alain Boyer, "Justice et égalité, in Denis Kambouchner (dir.), Notions de philosophie, III, Gallimard, coll Folio essais, 1995, 736 pages, pp.9-83.

 

ça reste une pure superstition sans fondements. Car la vérité est une et l'erreur est légion. S'il y a plusieurs personnes sous une voile d'ignorance dans une pièce avec des idées contradictoires sur le bien, au moins une partie de ces idées est forcément fausse (et tout ce qui est faux est nuisible d'une quelconque manière). On peut aussi remarquer que toutes choses égales par ailleurs, avoir des idées différentes et a fortiori contradictoires est plutôt une gêne à la coopération et la vie sociale qu'un atout. En soi, la diversité et le pluralisme n'ont rien de bons.

 

Évidemment, je ne suis pas en train de prôner l'homogénéisation forcée des opinions par la censure et l'imposition étatique d'une idéologie. La liberté d'opinion et d'expression est un grand bien, et une société libre sera mécaniquement encore plus diverse dans ses opinions qu'une société tyrannique. Mais ce qui bon, ce n'est pas la diversité en soi, ce sont les principaux libéraux dont la diversité n'est qu'un effet indifférent (c'est-à-dire: ils ne sont pas bons parce qu'ils favorisent la diversité d'opinions, ils sont bons parce qu'ils préservent la liberté des individus).

Les liberals tendent à dédaigner les principes pour fétichiser certains de leurs effets.

 

ok merci pour la précision :)

 

 

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51 minutes ago, Johnathan R. Razorback said:

On peut aussi remarquer que toutes choses égales par ailleurs, avoir des idées différentes et a fortiori contradictoires est plutôt une gêne à la coopération et la vie sociale qu'un atout. En soi, la diversité et le pluralisme n'ont rien de bons.

 

Ça c'est un introverti qui parle.

En tant qu'ENTP, je t'affirme que la diversité en soi est bonne, car elle force le débat, et donc à renforcer son opinion par de la recherche et des données ou à réévaluer son point de vue. Elle entraîne donc un progrès.

  • Yea 3
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il y a 23 minutes, Mister_Bretzel a dit :

je t'affirme que la diversité en soi est bonne, car elle force le débat, et donc à renforcer son opinion par de la recherche et des données ou à réévaluer son point de vue. Elle entraîne donc un progrès.

 

Elle ne force pas le débat, encore moins l'esprit critique et la remise en question (comme Twitter peut en témoigner tous les jours). C'est juste une condition pour qu'un débat puisse advenir -quand tout le monde pense la même chose, il n'y a pas de raison de débattre. Mais ce n'est pas une condition suffisante, parce qu'on peut très bien observer la diversité des opinions et n'en avoir rien à foutre de laquelle est vrai ou de faire du prosélytisme pour faire triompher sa propre opinion.

 

Autre démonstration: dans un monde parfait peuplé de sages aux esprits parfaitement également développés et contemplant perpétuellement la vérité, il n'y aurait pas de débats puisque tout le monde saurait ce qui est vrai à égale mesure. Donc si les gens ont des avis différents c'est qu'ils ne sont pas également sages, et s'ils ont des avis contraires c'est qu'aux moins d'entre eux se gourent. Donc la diversité d'opinions signale l'imperfection des individus (indépassable, certainement, mais le fait que ce soit un signe de cette impuissance que les liberals érigent au rang de progrès ou de bien social devrait mettre la puce à l'oreille sur l'égarement de cette engeance).

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27 minutes ago, Johnathan R. Razorback said:

 

Elle ne force pas le débat, encore moins l'esprit critique et la remise en question (comme Twitter peut en témoigner tous les jours). C'est juste une condition pour qu'un débat puisse advenir -quand tout le monde pense la même chose, il n'y a pas de raison de débattre. Mais ce n'est pas une condition suffisante, parce qu'on peut très bien observer la diversité des opinions et n'en avoir rien à foutre de laquelle est vrai ou de faire du prosélytisme pour faire triompher sa propre opinion.

 

Autre démonstration: dans un monde parfait peuplé de sages aux esprits parfaitement également développés et contemplant perpétuellement la vérité, il n'y aurait pas de débats puisque tout le monde saurait ce qui est vrai à égale mesure. Donc si les gens ont des avis différents c'est qu'ils ne sont pas également sages, et s'ils ont des avis contraires c'est qu'aux moins d'entre eux se gourent. Donc la diversité d'opinions signale l'imperfection des individus (indépassable, certainement, mais le fait que ce soit un signe de cette impuissance que les liberals érigent au rang de progrès ou de bien social devrait mettre la puce à l'oreille sur l'égarement de cette engeance).

 

Tu énonces ça comme une vérité générale, or ce que je dis à trait à ma psychologie : pour mon caractère, la diversité est bonne en soi.

 

Si tu énonces "la diversité n'est pas bonne en soi", je te donne un contre exemple.

 

Par ailleurs, dans ton exemple si chacun sait ce qui est vrai à égale mesure, alors la diversité d'opinion n'existe pas. C'est parce que la perception de la vérité change entre les individus que les débats ont lieu. Il n'y a pas de débats entre personnes d'accord.

 

La diversité d'opinion indique juste que les personnes ont des perception différentes de ce qu'est la vérité. 

 

Edit : en fait j'ai l'impression que l'on est d'accord sur ton second paragraphe.

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Oui, mais la rencontre de la diversité nous ramène à notre propre imperfection, et nous rappelle que nous ne sommes pas des sages avec une connaissance parfaite de la vérité, justement, ce que l'on oublie trop facilement.

Il me semble aussi que la diversité et l'indépendance des opinions est l'une des conditions de la "wisdom of the crowds", pour éviter de tomber dans le "groupthink".

  • Yea 1
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Le 30/05/2019 à 14:15, POE a dit :

C'est bien mais pas assez punchy. J'aime bien les 3 premiers arguments moins les 3 derniers. Et mon argument sur le fait que nous n'avons pas voté pour cela, tu en penses quoi ? 

Pourquoi être crypto libéral ? Il n'y a pas de honte à revendiquer une position libérale. 

Je dirais avant toute chose que le problème de l'AN comme du gouvernement comme des politiques, c'est avant tout de vouloir légiférer partout, toujours, tout le temps, et sans jamais mesurer les effets de ce qu'ils font.

 

Le 30/05/2019 à 14:07, Johnathan R. Razorback a dit :

Alors en vrac:

 

1): Ce projet est contraire à l'esprit des institutions car le député est l'élu de la Nation (citer le passage de la constitution qui va bien) et non le membre d'une "faction" (pour parler comme pendant la grande Révolution).

 

4): Il suscite une large opposition de tous les courants en dehors de la majorité, ce qui devrait inciter celle-ci à se remettre en question.

 

2): Accélérer le processus législatif n'est pas une bonne chose en soi, des événements de l'actualité (coucou le projet de taxe sur les carburants) la plus récente montre que réfléchir avant de décider est primordial. De plus, les lois ont besoin de temps pour s'installer dans les mentalités (référence au passage des Politiques d'Aristote qui va bien) ; multiplier les lois au nom de l'"efficacité" est donc absurde, contre-productif et étouffant pour la société (moment crypto-libéral).

 

5): Appauvrir le processus parlementaire en limitant la parole des oppositions, c'est se priver de ces coups d'éclats parlementaires qui font le sel de cette activité et qui sont à peu près les seules occasions où les média s'intéressent au travail parlementaire. Vous allez invisibilisez (moment sjw) votre propre métier et découragez ceux qui pourraient venir l'exercer après vous.

 

6): Prendre cette décision serait restreindre vos propres prérogatives en tant qu'élu, en vous rendant esclave de votre groupe. Et si d'aventure demain vous étiez un élu indépendant ? Réfléchissez.

 

3): Le président de la République est perçu -à tort ou à raison- comme autoritaire, cette décision risque d'être perçu comme une négation de la démocratie. Elle est irresponsable dans le contexte actuel de fortes contestations sociales. Ne jeter pas de l'huile sur le feu en donnant vous-mêmes des arguments à ceux qui contestent la majorité présidentielle.

 

edit: j'ai mis un ordre du général au particulier / conjoncturel.

 

+ @Mister_Bretzel

 

Un petit article pour Contrepoints sur le sujet en récapitulant et en étayant un peu tes arguments ? Vous pouvez peaufiner et signer à deux ou trois ou plus...  si vous préférez.

 

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Macron est certes beaucoup moins intelligent qu'il ne le pense, mais en fait il se pourrait bien qu'il soit complètement con :

 

https://www.lci.fr/politique/l-enjeu-climatique-bientot-mentionne-des-l-article-1-de-la-constitution-francaise-2122685.html?fbclid=IwAR38TRyuNRxRS9J7_plUkwbZQ7D7g4IpFY3xfzfbCKnlaMBbv6QAdv2Ofoc

 

"L'enjeu climatique bientôt mentionné dès l'article 1 de la Constitution française"

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Il y a 12 heures, Mister_Bretzel a dit :

1): Tu énonces ça comme une vérité générale

 

2): or ce que je dis à trait à ma psychologie : pour mon caractère, la diversité est bonne en soi.

 

Si tu énonces "la diversité n'est pas bonne en soi", je te donne un contre exemple.

 

1): Tu connais une vérité qui n'est pas générale ?

 

2): "Moi je ressens que c'est faux dans mon fort intérieur parce que" est une objection bien piteuse. C'est d'ailleurs en général comme ça que les croyants "prouve" l'existence de Dieu.

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il y a 26 minutes, Drake a dit :

Macron est certes beaucoup moins intelligent qu'il ne le pense, mais en fait il se pourrait bien qu'il soit complètement con :

 

https://www.lci.fr/politique/l-enjeu-climatique-bientot-mentionne-des-l-article-1-de-la-constitution-francaise-2122685.html?fbclid=IwAR38TRyuNRxRS9J7_plUkwbZQ7D7g4IpFY3xfzfbCKnlaMBbv6QAdv2Ofoc

 

"L'enjeu climatique bientôt mentionné dès l'article 1 de la Constitution française"

 

C'est pas nouveau. On s'en est déjà plaint sur CP l'été dernier. Heureusement la crise des GJ est venue enterrée le projet de réforme constitutionnelle... jusqu'à présent.

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Vu les débats sur LCP au sujet de la modification du règlement de l'AN. Discussions longues en commission 14h, certains députés considérant que cela n'est pas suffisant, souhaitaient renvoi en commission. Rejeté évidemment. Qui est pour cette révision : surtout LREM et UDI, contre tous les autres, et comme ils sont majoritaires c'est bien parti pour passer.

Entendu dans les débats, que le règlement aurait été déjà modifié une trentaine de fois.

Entendu également que compte tenu de la réforme de la constitution prévu bientôt il serait plus judicieux d'attendre, ce qui ne parait pas idiot.

Bon même si c'est un sujet important, le règlement de l'AN ce n'est pas non plus aussi important que la manière dont elle fonctionne, ce ne sont pas les règles du jeu qui vont être modifiées, mais plutôt comment se déroule la partie avant de voter en gros, et surtout qui va avoir le droit de l'ouvrir devant les caméras.

Faudrait lire la proposition de résolution pour en connaître la teneur exacte et les motivations. 

Parmi celles ci, entendu hier par certains députés LREM faciliter le travail parlementaire, mais aussi semble t il le rendre plus lisible pour les téléspectateurs ?

 

 

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il y a 36 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

 

C'est pas nouveau. On s'en est déjà plaint sur CP l'été dernier. Heureusement la crise des GJ est venue enterrée le projet de réforme constitutionnelle... jusqu'à présent.

 

L'info date de hier https://www.lemonde.fr/politique/article/2019/05/31/revision-constitutionnelle-des-nouveautes-des-inchanges-et-des-retraits_5469698_823448.html

 

Le projet de loi constitutionnelle consacre la dimension écologique en inscrivant à l’article 1er de la Constitution, qui définit les principes de la République française, qu’« elle agit pour la préservation de l’environnement et de la diversité biologique et contre les changements climatiques »

 

Les gilets jaunes n'auront donc même pas servi à arrêter ça.

 

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