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Coronavirus, grosse récession et épinards au beurre


Lugaxker

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il y a une heure, Bézoukhov a dit :

Je me demande si les marchés ont correctement pricé les OP dégueulasses qui vont sortir au Q1 ou si on est reparti pour du -15% dans trois semaines.


Si c’est le cas , je me mets en arrêt. 

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à l’instant, Marlenus a dit :

Si ils ont bien pricé ou si on est reparti pour -15% dans 3 semaines?


si on est reparti pour -15%

Je viens de me taper 3 mois de travail en 3 semaines. Je ne veux pas que ça reparte. 

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On me sussure à l'oreille une théorie intéressante pour expliquer le déversement "absurde" de liquidités par les banques centrales, théorie que je soumets à votre sagacité.

 

Quand les investisseurs ont compris que le coronavirus allait être vraiment sérieux (dans un premier temps fin Février, dans un deuxième temps plus fortement plus ou moins autour du 10 Mars), ils ont cherché à vendre leurs actions, et à acheter des devises (USD principalement). Résultat, le cours de l'USD a grimpé, et de plusieurs pourcents en quelques jours, ce qui n'est pas rien et qui provoque des tensions déflationnistes (en plus de menacer les exportations, et l'on sait le poids politique des industries exportatrices). Or, quand l'USD monte, au dessus d'un certain seuil, tout le monde vend ses obligations du Trésor américain (le phénomène n'est pas du tout linéaire ; dès le moment où la valeur cash dépasse la valeur future actualisée, il faut vendre l'obligation). Donc pour "sauver" les T-bonds et paradoxalement le dollar, la Fed va continuer à pomper du fric tant que le rapport Dollar/Or ne dépasse pas sa valeur d'avant-crise, sans craindre d'inflation... bon, jusqu'à ce que la structure de l'économie se déforme en conséquence et que ça parte en mousse, évidemment.

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il y a 18 minutes, Rincevent a dit :

Or, quand l'USD monte, au dessus d'un certain seuil, tout le monde vend ses obligations du Trésor américain (le phénomène n'est pas du tout linéaire ; dès le moment où la valeur cash dépasse la valeur future actualisée, il faut vendre l'obligation).

La valeur cash est toujours égale à la valeur future actualisée, c'est sa définition.

Tout le monde vend ses treasuries car les fonds font face à une décollecte massive (les gens ont peur, les assurances fuient le marché, les boîtes crament du cash en l'absence de chiffre d'affaires, etc.)

il y a 18 minutes, Rincevent a dit :

Donc pour "sauver" les T-bonds et paradoxalement le dollar, la Fed va continuer à pomper du fric tant que le rapport Dollar/Or ne dépasse pas sa valeur d'avant-crise, sans craindre d'inflation... bon, jusqu'à ce que la structure de l'économie se déforme en conséquence et que ça parte en mousse, évidemment.

La Fed pompe du cash pour éviter une crise de liquidité, c'est aussi simple que ça.

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il y a 32 minutes, Lugaxker a dit :

Qu'est-ce qu'il se passe si le prix de ces obligations chute fortement ou va à zéro ?


Faillites massives de banques et hordes de fonctionnaires non payés. Et donc faillites en cascades.

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Concrètement ça veut dire quoi ? Les T-bonds c'est une manière pour les États-Unis de s'endetter c'est ça ? Ils ne peuvent pas juste faire défaut sur ces obligations en disant "c'est la crise donc mesure exceptionnelle" puisque c'est eux qui font la loi ?

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Les T-Bonds sont les obligations émises par le trésor américain. C’est un actif pour les banques. Quand la valeur de ton actif s’effondre et que ton passif reste inchangé, tu fais faillite à moins d’être recapitalisé. Qui peut recapitaliser des montants de l’ordre des centaines de milliards ? L’Etat. Comment il fait s’il vient de faire faillite ?

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il y a 5 minutes, Tramp a dit :

Les T-Bonds sont les obligations émises par le trésor américain. C’est un actif pour les banques. Quand la valeur de ton actif s’effondre et que ton passif reste inchangé, tu fais faillite à moins d’être recapitalisé. Qui peut recapitaliser des montants de l’ordre des centaines de milliards ? L’Etat. Comment il fait s’il vient de faire faillite ?

Ok rien qu'en y pensant je vois mieux où est le problème.

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Les gens veulent du cash maintenant et non pas dans le futur et donc ils vendent les obligations pour du cash (alors qu’en tant normal, si tu veux avoir une position sur une devise tu vas plutôt détenir des obligs souveraines qui protègent un peu de l’inflation). Si les gens vendent leurs obligations, l’Etat Américain a plus de mal à vendre les siennes et donc à refinancer sa dette et son risque de faillite augmente. 

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J'ai l'impression que pour éviter la recession, on part dans de l'hélicoptère money au risque de l'inflation. 

On prefere politiquement l'inflation à la déflation (je n'arrive pas à savoir si c'est mieux, mais la déflation ça craint un peu quand même). 

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Tout dépend des politiques menées à côté. Si rien n’est fait, la déflation finie par se transformer en inflation parce que l’Etat recourt à la planche à billet pour financer son déficit puisqu’il n’y a plus personne pour lui prêter. 
Si des réformes sérieuses sont prises, je pense que l’inflation est politiquement plus facile, quitte à lâcher quelques établissements bancaires pour assouvir les besoins en sacrifice de la population. 

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10 hours ago, poney said:

J'ai l'impression que pour éviter la recession, on part dans de l'hélicoptère money au risque de l'inflation. 

On prefere politiquement l'inflation à la déflation (je n'arrive pas à savoir si c'est mieux, mais la déflation ça craint un peu quand même). 

 

Je suis un peu perdu moi aussi, mais plus j'y réfléchis et moins je vois en quoi la déflation est un problème, sauf dans le court terme où ça raidit d'un coup tous les gens trop endettés, mais si on repartait sur une base de monnaie saine (un simple étalon-or par exemple) je ne vois pas en quoi ce serait un problème. En fait plus généralement je crois qu'on se fourvoie en regardant un "niveau général des prix" qui est mal calculé d'une part, et cache des évolutions de prix dans des sens contraires d'autre part, évolutions qui ont parfois lieu pour des raisons parfaitement organiques. Cette histoire selon laquelle il faudrait pousser à consommer plus tant que l'inflation est inférieure à 2-3%, mais freiner des quatre fers dès que la déflation "menace" est incompréhensible pour moi. On dirait une répétition toute bête de la fameuse erreur soulignée par Bastiat : confondre activité et création de valeur. Bordel, on travaille pour profiter de biens et services le moins cher possible, pas l'inverse !

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La déflation fait peur pour de mauvaises raisons, parce qu'on l'associe à une récession. Mais déflation ne signifie pas récession, pas plus qu'inflation ne signifie croissance. Les phénomènes déflationnistes sont au contraire le résultat normal de l'innovation, des gains de productivité, du développement de la liberté du commerce, si l'Etat ne crée pas de la monnaie ex nihilo. On entend souvent des "économistes" qui défendent la planche à billet en signalant que les politiques monétaires non conventionnelles récentes n'ont pas créé d'inflation massive. Ils font mine d'oublier que dans un contexte d'intensification du commerce international, d'innovations technologiques et de diffusion massive des informations prix sur les réseaux de communication mondiaux, on aurait logiquement eu de la déflation sans intervention des autorités, et non pas une inflation entre 1 et 2 % par an. On a quelques traces de cette déflation sous-jacente dans des secteurs peu réglementés par l'état comme les biens de consommation courant du type textile, électronique. A l'inverse, l'inflation se manifeste surtout dans les secteurs réglementés ou cartellisés (logement, santé, énergie...). Rappelons au passage que le coût d'acquisition des logements n'est pas pris en compte dans l'IPC par l'INSEE, car il est considéré comme de l'investissement.

 

C'est la source d'un grand malentendu sur la mondialisation : la progression des salaires est limitée par la nécessité de garder un coût du travail compétitif dans un contexte de concurrence internationale, mais en principe les salariés auraient dû plus que compenser cette stagnation monétaire de leur revenu grâce à la hausse du pouvoir d'achat de la monnaie. Mais avec les interventions pro-inflation des autorités, leur pouvoir d'achat s'érode. Et les entrepreneurs politiques et associatifs accusent bien sûr le capitalisme.

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Il y a 2 heures, poney a dit :

le problème c'est pas que la délfation entraine la plupart du temps/toujours une recession ?

 

je pense à Fisher : https://phare.univ-paris1.fr/fileadmin/PHARE/Irving_Fisher_1933.pdf?fbclid=IwAR0Reu5kGtR3Qba-F5AEtovcOu4Z6OWGingxma2gkPR30nZi4fyNghe1VCs

 

La "déflation" sur laquelle s'est penchée Fisher n'est pas un phénomène lié à une augmentation de la richesse à masse monétaire identique, mais à une chute des prix du fait qu'à la suite du krach de 29 de nombreux acteurs économiques ont voulu au même moment liquider leur capital, notamment immobilier. Dans les deux cas il y a une hausse du pouvoir d'achat de la monnaie, mais les situations sont fondamentalement différentes. Les revenus sont stables dans le premier cas alors qu'ils s'effondrent dans le second à cause de la crise. D'ailleurs, le mécanisme que Fischer identifie comme problématique n'est pas tant la déflation que le couple dette-déflation dans le cas de la crise de 29 :

29. When over-indebtedness stands alone, that is, does not lead to a fall of prices, in other words, when its tendency to do so is counter-acted by inflationary forces (whether by accident or design), the resulting "cycle" will be far milder and far more regular.

30. Likewise, when a deflation occurs from other than debt causes and without any great volume of debt, the resulting evils are much less. It is the combination of both—the debt disease coming first, then precipitating the dollar disease—which works the greatest havoc.

 

Grosso modo, ses conclusions sont qu'il faut d'une part que le gouvernement intervienne pour faire de l'inflation en cas de crise de la dette, pour contrer la déflation, à court terme, et d'autre part qu'il faut interdire les réserves fractionnaires, pour éviter à long terme de nouvelles crises de la dette. Il n'y a qu'une partie de ses préconisations qui a été retenue, évidemment. On voit le résultat aujourd'hui, avec des banques centrales qui ont tellement puni l'épargne pour nourrir la dette, la consommation et l'inflation qu'on se retrouve complètement en slip douze ans après 2008 pour faire face à une crise bien plus grave. Mais on aura fait des green bonds, alors la morale est sauve.

 

Mais on s'égare. Dans le cas de la déflation "pure", il y a bien sûr des désagréments pour certains acteurs économiques. Mais c'est le fonctionnement normal de l'économie. Voici ce qu'en dit Mises par exemple dans l'Action humaine (partie 4, chapitre 17-10) :

 

Citation

Un accroissement de la quantité de biens produits, toutes choses égales d'ailleurs, doit amener une amélioration de la situation des gens. Sa conséquence est une baisse des prix en monnaie des biens dont la production a augmenté. Mais une telle baisse du prix en monnaie ne diminue en rien les avantages qui découlent de la production de richesses plus abondantes. L'on peut considérer comme inéquitable que la part des créanciers dans cette richesse supplémentaire augmente, bien que de telles critiques soient contestables si l'augmentation de pouvoir d'achat a été correctement prévue et s'il en a été tenu compte de façon adéquate par une prime de prix négative. Mais il ne faut pas dire qu'une baisse de prix provoquée par l'accroissement de production des biens en question prouve qu'il y a un déséquilibre impossible à éliminer sans un accroissement de la quantité de monnaie. Bien entendu, en règle générale tout accroissement de la production de certains biens ou de tous les biens requiert une nouvelle affectation des facteurs de production entre les diverses branches de l'activité économique. Si la quantité de monnaie demeure inchangée, la nécessité d'une telle redistribution devient visible dans la structure des prix. Certaines branches de production deviennent plus profitables, dans d'autres les profits baissent ou des pertes apparaissent. Par là, le fonctionnement du marché tend à éliminer ces déséquilibres dont il f est tant parlé. Il est possible, par le moyen d'une augmentation de la quantité de monnaie, de retarder ou d'interrompre ce processus d'adaptation. Il est impossible de le rendre superflu, ou moins pénible pour les intéressés.

 

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