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Le monde de demain / L'après COVID


RaHaN

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Avec cette épidémie de Coronavirus revienne souvent certains poncifs pratiques chez des connaissances marxistes. Je lis souvent, fatalement, que l’hôpital a été sacrifié sur l'autel de la rentabilité et du néo-libéralisme. Contrairement à beaucoup ici, je ne pense pas que ce soit complètement faux.

Puis vient la rhétorique habituelle, sans doute des écrits de Lordon, que les libéraux voient le marché comme un phénomène naturel duquel on ne peut pas transiger. Là, j'ai un peu plus de mal. Pourquoi il y a cette impression, naïve peut-être, chez beaucoup de gens à gauche que l'équilibre atteint en matière économique pourrait aisément être renversé et réécrit ? 

 

C'est ce que dit Barrau ici aussi (https://www.youtube.com/watch?v=7ogreuk2yWA à 4:50) en affirmant que l'économie ce sont seulement des conventions qu'on peut changer en un claquement de doigt.

Je partage absolument pas cette vision, mais les mécanismes psychologiques derrière eux m'intéressent. Je suppose que la question a déjà été étudiée non ?

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à l’instant, Pegase a dit :

Je lis souvent, fatalement, que l’hôpital a été sacrifié sur l'autel de la rentabilité et du néo-libéralisme. Contrairement à beaucoup ici, je ne pense pas que ce soit complètement faux.

On a déjà dit que https://www.insee.fr/fr/statistiques/3303480?sommaire=3353488

https://www.insee.fr/fr/statistiques/4238407?sommaire=4238781

Et pour la psychologie de l'opposition des gauchistes au marché: https://www.libertarianism.org/publications/essays/why-do-intellectuals-oppose-capitalism

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il y a 25 minutes, Pegase a dit :

. Je lis souvent, fatalement, que l’hôpital a été sacrifié sur l'autel de la rentabilité et du néo-libéralisme. Contrairement à beaucoup ici, je ne pense pas que ce soit complètement faux.

J'ai fait un tour aux urgences il y a 3 ans. J'ai mangé du thon pas frais. J'avais des symptômes bizarres. J'ai vu en tout 11 personnes entre ma declaration SAMU et mon départ.

 

J'ai trouvé mon soin tout seul, après une heure et 8 personnes , j'ai fait caca. Avec tout ces gens qui m'oscultaient j'avais pas pu me rendre au toilette malgré un bon mal de ventre en symptôme. (et le fait que j'étais absolument rouge VIF, mais j'aurai pas cru que ce symptômes puisse autant les mettre dans l'embarras niveau diagnostic)
Il a quand même fallu 3 autres personnes, 2 pour me garder 4h, et la chef des urgences qui est quand même venue jeter un oeil à l'originalité (du coup je me demande bien ce qu'il se passe aux urgences, quand les gens ne diagnostiquent pas une infection alimentaire après avoir mangé du thon ...)


La même aujourd'hui, je suis a peu près sur de pas passer l'étape du samu au téléphone, soit UNE personne. Car voilà ce que j'ai exactement fait: Caca / 2 solupred. Hors le type m'avait demandé si j'en avais à la maison. J'en avais pas, ergo urgences, ergo 1000€ de dépense certainement, entre les 11 types et le lit 4Heures.

 

11 Personnes pour un caca et 2 solupred , je pense qu'on peut appeler ça sans problème un sacrifice au nom des gains éonomiques ultra libéraux. Oh Wait.


J'ai entendu exactement pareil hier à ma réunion pro hebdo. Les gens qui avaient un travail douteux disent aujourd'hui qu'il va falloir en premier garder les gens employés directement, et qu'avant c'etait la faute du liberalisme. Voilà ce qui arrive quand on a aucune notion de fenêtre politique: avant tout le social se sucrait, maintenant les cocos en appellent à la réduction de la part du gateau, à eux seuls si possible. C'est trop mignon de voir les gens taper sur l'économie quand ils mangent tous dans le gateau que personne n'au eu besoin de préparer, et appeler au socialisme quand ils décident ceux qui n'auront pas de part depuis qu'il a réduit, justifiant que maintenant ils feraient bien la farine si il y a que ça pour être gardé...

Je me demnde serieusement comment cette perversion est arrivée, mais je pense que la télé a été un facteur dominant ...

 

 

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il y a 13 minutes, Prouic a dit :

11 Personnes pour un caca et 2 solupred

Il faut lui dire qu'en fait c'était 1 personne/11 cacas sinon il va s'énerver

40hbtr.jpg

 

40hcaq.jpg

 

40hcnz.jpg

 

Désolé @Prouic stimule ma créativité

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il y a 21 minutes, Vilfredo Pareto a dit :

 

Oui, j'ai vu les chiffres, mais je ne sais pas s'il on peut réellement comprendre la réalité de terrain à travers ces derniers. Je ne nie absolument pas, comme Prouic, qu'il y ait surtout une très mauvaise gestion de l’hôpital public, mais les deux explications ne sont pas fatalement opposées.

 

L'article de Nozick est intéressant, mais semble fondé sur avant tout une intuition, pas forcément fausse mais difficile à prouver. Ce n'est pas seulement la haine du capitalisme qui m'intéresse ici. C'est surtout l'impression que chez les gens de gauche l'idée selon laquelle on pourrait tout rebâtir en un claquement de doigt demeure aussi forte, malgré tous les échecs historiques auxquels ils ont été confrontés. A l'inverse, je reconnais avoir peut-être un biais pessimiste qui m'empêche de penser en dehors de systèmes connus.

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il y a 6 minutes, Pegase a dit :

Oui, j'ai vu les chiffres, mais je ne sais pas s'il on peut réellement comprendre la réalité de terrain à travers ces derniers. Je ne nie absolument pas, comme Prouic, qu'il y ait surtout une très mauvaise gestion de l’hôpital public, mais les deux explications ne sont pas fatalement opposées.

La réalité de terrain c'est qu'il y a de plus en plus de moyens pour des soins, dirons-nous, perfectibles. Genre 12.5% du PIB pour se coller des intercalaires devant la tronche.

Que la "rentabilité" (parler de rentabilité dans le public c'est limite de la fraude) ait été la raison invoquée pour refuser l'augmentation des budgets dans certains services, c'est possible. Après tout le libéralisme a bien été invoqué par Macron et BLM.

Ça n'en fait pas une réalité.

il y a 6 minutes, Pegase a dit :

C'est surtout l'impression que chez les gens de gauche l'idée selon laquelle on pourrait tout rebâtir en un claquement de doigt demeure aussi forte, malgré tous les échecs historiques auxquels ils ont été confrontés.

Elle existe aussi chez les libéraux (moi le premier). 

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il y a 58 minutes, Pegase a dit :

Je lis souvent, fatalement, que l’hôpital a été sacrifié sur l'autel de la rentabilité et du néo-libéralisme.

 

il y a 1 minute, Pegase a dit :

Oui, j'ai vu les chiffres, mais je ne sais pas s'il on peut réellement comprendre la réalité de terrain à travers ces derniers. Je ne nie absolument pas, comme Prouic, qu'il y ait surtout une très mauvaise gestion de l’hôpital public, mais les deux explications ne sont pas fatalement opposées.

Les chiffres nous disent que l'hôpital n'est pas sacrifié et qu'il n'y a de néolibéralisme que dans la tête des Insoumis. J'ai du mal à réconcilier une critique de la gestion publique sous l'angle libéral de plus != mieux et le discours sur l'hôpital sacrifié. Ou alors il a été sacrifié dans le sens de : foutu en l'air par la gestion publique, qui n'est pas vraiment l'autel de la rentabilité.

 

il y a 6 minutes, Pegase a dit :

C'est surtout l'impression que chez les gens de gauche l'idée selon laquelle on pourrait tout rebâtir en un claquement de doigt demeure aussi forte, malgré tous les échecs historiques auxquels ils ont été confrontés.

Précisément. Le capitalisme est un ordre évolutif que personne ne contrôle (dans la version libérale) parce que l'information, hayek et the use of knowledge. @Solomos avait un temps une signature qui était une citation de Alan Moore disant "nobody is in control, the world is rudderless". A gauche, on aime bien les récompenses, les chefs, la hiérarchie et la supériorité morale (ce qu'explique Nozick: les bons élèves dans le sens "les fayots" ne sont pas faits pour une société libre à cause de leur dépendance pathologique à l'autorité) et surtout on aime bien la politique parce qu'on pense que les humains sont très cons et très dangereux et que l'histoire va dans un sens, le leur. Le capitalisme, qui est tout le contraire, n'entre juste pas dans leur cadre de pensée. (Hayek en parle très bien quand il explique la différence ordre spontané/méritocratie dans DLL.) C'est pour ça qu'on a droit à toutes les associations capitalisme = colonialisme (responsable de l'esclavage donc), capitalisme = nazisme (responsable de la shoah donc), etc. juste pour ramener un pokémon inconnu (le capitalisme) a un pokémon connu facile à attraper. Le capitalisme, le communisme sont mieux compris en termes économiques parce que ça permet d'identifier des schémas récurrents de plantage à différentes époques dans différentes circonstances (misésien inside). On peut parfois trouver que les libéraux ont un biais économiste. Les gauchos à l'inverse ont le biais historiciste: Hoppe caricature ça en disant que l'Holodomor n'aurait pas eu lieu si Staline avait coupé sa moustache. Une miniscule différence et tout change, on ne s'intéresse pas à la structure du système (jamais remis en question en effet), c'est toujours les circonstances jamais la tendance lourde. Donc si l'URSS a échoué c'est d'abord parce que les puissances occidentales sont intervenues pendant la guerre civile, si la Chine ça a foiré c'est parce que elle était isolée la pauvre (tient pour une fois que l'URSS avait sa responsabilité...), si Cuba ça a foiré c'est parce que l'embargo etc. Parce que sans tout ça, évidemment, ça aurait marché. Le point aveugle c'est qu'on veut le beurre sans l'argent du beurre (c'est l'équivalent d'un punk qui s'installe à poil dans ton salon et qui dit: mais si tu m'avais pas viré j'aurais été super à l'aise) et que pour que ça marche, il faut que tout le monde fasse la même chose (c'est peu ou prou du trotskisme, la révolution partout ou nulle part). Bien sûr je pense que c'est lié avec l'hostilité profonde des gauchos avec le principe de responsabilité (les cocos ne sont responsables de rien, c'est toujours les autres qui n'ont pas voulu être gentils avec eux). Hors de la politicaillerie, point de salut.

Ce qui flippe le gaucho moyen avec le capitalisme est que non seulement il ne contrôle plus les autres (et c'est frustrant parce qu'il sait ce qui est bon pour eux et ne peut même pas le leur imposer (il sait même où va l'histoire et il va devoir supporter de la voir prendre le mauvais chemin sans rien faire ach!)) mais il n'est même plus sûr que lui aura toujours sa place, la place qu'il mérite et qui lui est due dans la société. Parce que forcément un mec qui connaît le sens de l'histoire, qui est moralement irréprochable et passe son temps à corriger les autres est d'une valeur si inestimable que tout lui est dû.

Bon bien sûr que c'est caricatural, je connais un marxiste anglais qui a un pins Lénine sur sa veste, s'habille comme un Lord, lit Dawkins et apprécie Jordan Peterson donc les gens sont compliqués.

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il y a 55 minutes, Pegase a dit :

C'est surtout l'impression que chez les gens de gauche l'idée selon laquelle on pourrait tout rebâtir en un claquement de doigt demeure aussi forte,

c'est un biais constructiviste en général.

Bien visible à gauche, mais général.

Les gens sont des parpaings, et comme tels ils épousent la forme selon laquelle on les assemble.

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36 minutes ago, Vilfredo Pareto said:

Bon bien sûr que c'est caricatural, je connais un marxiste anglais qui a un pins Lénine sur sa veste, s'habille comme un Lord, lit Dawkins et apprécie Jordan Peterson donc les gens sont compliqués.

C'est peut-être un cas compliqué au niveau idéologique mais au niveau psychologique je trouve que cette description se réduit assez bien à "daddy issues" :mrgreen:

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Il y a 1 heure, Vilfredo Pareto a dit :

:D

Je finis du coup l'histoire car je trouve que cette tranche de vie est le signal faible typique d'un support suffisant pour une analyse assez précise:

Donc thon à 20H, pas bonne idée: : symptômes: tachycardie à 130 depuis 90 minutes, et  rouge vif (mais vraiment vif, je pensais pas ça possible).

 

(1) Appel du samu : "vous avez du Solupred, ?"  "nan" "DU mal a respirer ? "non ça va"  "bon ben allez aux urgences par vous même, on les appelle".

(2) sécurité : "vous pouvez pas vous garer devant " "mais on m'a dit de venir du Samu" "ha bon alors vous pouvez vous garer devant".

(3) accueil: "ha c est vous , on vous attendait" (notez que le transfert du SAMU est performant, on peut pas tout jeter). C'est parti pour le descriptif , qui faut il le rappeler a été donné au SAMU, qui fait aucun diagnostic si vous avez pas d'abord décrit nomprenomadressetelephonelivretAavezvousprisquelquechoseAntecedents 

(4) accueil: "Monsieur j'ai appelé pour que vous passiez rapidement ne vous inquiétez pas" (2 personnes en gestion d'accueil pour une personne  malade ? )

(5) docteur: "vous venez pourquoi? On va vérifier votre adresse.  Antécédents ? Vous avez pris qq chose ?  décrivez moi les symptômes."' "bon Je vais vous chercher un lit mettez vous dans le couloir"

(6) docteur: "qu est ce que vous faites là ?" "on est allé me chercher un lit, j'attends". "bon ben y en a un là" (jamais revu le premier docteur)

(7) docteur de déplacement "Tu peux déplacer le monsieur?" il faut s'en occuper sa tachy descend pas, pi il est bien rouge quand même" me voilà avec 2 docteurs. "Vous avez quoi? " bref vous avez compris, la personne 5 n'a officiellement servi a RIEN , la pauvre.

... Une vraie urgence arrive, le type s'est éclaté en moto, ca a l'air épique. "bon ben on revient" 4 Minutes plus tard "Ca va aller monsieur. Faudrait quand même s'occuper du 5, le type est a 130 de tachy depuis 2 heures!"

(8) docteur" je suis même machin je vais m'occuper de vous c'est le docteur machin qui gère le motard qui m'envoie". "on va appeler la chef urgentiste, c'est bizarre votre problème". "Je peux aller faire caca? j'ai mal au ventre depuis le temps" "oui allez y"

Un cassage de faïence plus tard.

Toctoc "Monsieur ca va bien ?" Oui mais ca prend du temps, mon corps a pas l'air d'apprécier l'intru." Je sors...

(9) Medecin en chef à côté de (8). "Mais vous m'avez dit qu'il etait rouge vif ??!" "ben il l'était en entrant dans les WC" docteur (7) qui etait dans le coin "oui oui je confirme c'etait imporessionant". "Bon ben il a réglé le problème à l'ancienne" "Monsieur décrivez moi votre problèm" ."...malade, laissez passer A38 tout ça..." "Vous allez le garder en obs."

(10 -11) durant 4H d'obs. "on va vous donner du solupred et vous perfuser au cas où, essayer de dormir"

 

t'as déjà essayé de dormir après DEUX solupred bordel ? Ces cons m'ont mis dans une pièce vide avec une horloge sur le mur EN FACE DE MOI. J'ai compté chaque seconde de ces 4 heures, moi, ma peau blanche, et mes 70 de pouls .... que j'ai réduit à 3 heures en signant une décharge qui dit "je reviens si je me sens mal mais vraiment on vous conseille pas , et on dérange pas les infirmières pour ça monsieur, on a du travail vous savez...." Il est 3 H du matin et ca fait 1h30 que je suis votre conversation car la porte est pas fermée connasse.

 

Je comprends tout à fait qu'il y ait une structure et un processus, je le vis au travail tous les jours. Mais faut arrêter de chier sur le capital dès que les gens utilisent leur modèle préféré: 'la bureaucratie c'est tout, le résultat rien".

 

Un grand bravo à ceux qui sont allé chercher le lit, et qu'on a jamais revu, on sent pas du tout le KPI complètement con en vigueur depuis 10 ans.

 

 

 

 

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J'ai rien compris à ton histoire mais c'est pas grave apparement, tout va bien.

Quel est le diagnostic retenu ? 

Je penche pour une fausse allergie avec histaminolibération.

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Ben @Prouic non plus n'a pas compris pourquoi tout ce bordel, ces personnes par paquets qui virevoltent autour de toi, te posent les même questions, te font poireauter, tapotent sur un clavier, te crispent et te disent en même temps qu'il faut te calmer.

Qui n'a pas testé un passage en service d'urgence ne peut pas imaginer le boxon que c'est.

C'est là qu'on regrette amèrement le temps béni où un coup de fil au médecin de garde réglait le problème, il se pointait vite fait, et le truc était vite réglé.

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2 hours ago, Lancelot said:

C'est peut-être un cas compliqué au niveau idéologique mais au niveau psychologique je trouve que cette description se réduit assez bien à "daddy issues" :mrgreen:

 

c'est quoi les daddy issue chez les hommes ?  ca se traduit comment ?

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il y a 18 minutes, Brock a dit :

c'est quoi les daddy issue chez les hommes ?

Ne pas en avoir eu ; soit parce qu'il s'est cassé, soit parce que Madame t'a empêché de voir "ce salaud", soit parce qu'il était très en avance sur son temps niveau soja.

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Il y a 4 heures, Pegase a dit :

Là, j'ai un peu plus de mal. Pourquoi il y a cette impression, naïve peut-être, chez beaucoup de gens à gauche que l'équilibre atteint en matière économique pourrait aisément être renversé et réécrit ? 

Je pense qu'il y a d'autres biais qui viennent s'ajouter à l'erreur constructiviste (qu'à très bien décrit @Vilfredo Pareto).

 

Le relativisme économique (cette idée selon laquelle les vérités économiques sont relatives au pays, à l'époque, etc) est souvent le symptôme d'une croyance en la toute puissance de la volonté politique (du roi, du parti, du peuple, peu importe), au dessus de laquelle il n'est pas concevable qu'il y ait une autre loi, économique ou autre. Ca rejoint la critique du constructivisme. Parfois ça s'arrête là, et on expliquera alors les échecs de la volonté politique par l'intervention d'une autre volonté politique occulte et antagoniste (juiverie internationale et assimilé). C'est un schéma de pensée théologique au sens de Comte, qui ne comprend les choses qu'en terme de volonté d'entité anthropomorphique (tout comme on expliquera la foudre par la volonté de Zeus). A ce compte là, les constructivistes sont juste de stupides primitifs. C'est sans doute souvent le cas, mais on observe parfois autre chose. Souvent, les intellectuels qui vont défendre le relativisme économique vont en même temps prôner le recours à une autre science (histoire, sociologie, écologie, etc) pour expliquer les phénomènes économiques. C'est sans doute en parti par dépit, parce qu'on se rend bien compte que les échecs de la volonté politique ne peuvent pas sérieusement être entièrement expliqués par un ennemi imaginaire. Ces autres sciences ont souvent l'avantage d'être plus souples, et de laisser donc plus de pouvoir à la volonté politique, d'où leur choix. Mais il y a peut-être un autre biais plus bête, et facilement excusable derrière ça. On a tous tendance à chercher à expliquer au maximum le monde à partir des outils de compréhension que l'on maîtrise (ce qui est sain et heuristiquement indispensable). Donc rien de bien étonnant à ce que les sociologues et les écologues cherchent à mordre un maximum sur l'économie. Il y a sans doute un peu de ça, et c'est très bien. Mais bon, on sait qu'il n'y a pas que ça, sinon, les autres sciences annexes se feraient autant la guerre les unes aux autres qu'elles ne le font à l'économie, ce qui n'est pas le cas.

 

Il faut ajouter qu'il y a souvent un même argument fallacieux caché derrière la pensée gauchiste, qui part de deux bonnes prémisses (dont les socialistes ont souvent une conscience plus nette que les libéraux) :

1- la propriété est essentiellement un droit d'exclure, avant d'être un droit de jouir. C'est tout à fait vrai dans la mesure où c'est un droit, et qu'un droit est une relation entre les hommes. Et en l'occurrence, la relation qu'instaure la propriété d'une chose, c'est que le propriétaire à le droit d'en exclure l'autre, par la violence si nécessaire.

2- la forme de ce droit d'exclure est contingente et peut être très variable d'une société à une autre. Proudhon dans son "Qu'est ce que la propriété ?" est très instructif à ce niveau là, en rappelant que la propriété romaine était un attribut des familles (et non des individus) dont le père n'était que le gestionnaire, en rappelant la distinction entre le fief et l'alleu au moyen-âge pour montrer les différents droits qui ont pu être associée à la propriété foncière, etc.

De là, on peut facilement avoir envie de tirer la conclusion suivante : le droit d'exclure est lui-même une construction sociale, une convention inutilement répressive (autre façon de le dire : une autorisation gratuite de la violence) et on irait tous bien mieux sans, puisque l'on cesserait d'être privé de toute sorte de chose sans raison. C'est très con, mais j'ai bien l'impression qu'une bonne partie de Kropotkine ou de Marcuse, et même plus discrètement de Marx, se résume à ça.

Evidemment, c'est fallacieux puisque c'est seulement la forme que prend l'exclusion qui varie, pas la nécessité de l'exclusion elle-même. Il est dans la nature même des choses, ou de notre relation physique aux choses, que les utiliser implique d'en exclure les autres (au moins pour l'espace et la plupart des biens matériels). Donc on doit toujours reconnaître un droit d'exclure, à minima, le droit de priver les autres d'un bout de viande quand on se jette dessus le premier et qu'on l'avale avant qu'on ne nous l'arrache des dents.

Ce qu'échouent souvent à saisir les relativistes économiques (ils ont en généralement tout de même une vague et occasionnelle conscience de ce qui précède) c'est que l'économie s'occupe en partie des simples conséquences logiques de l'existence de biens rivaux convoités par des agents ayant des préférences.

 

Donc en plus de l'erreur constructiviste et de la pensée théologique, on a au moins deux autres erreurs : une déformation professionnelle (de sociologue et autre), et une erreur dans un syllogisme un peu piège.

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@Vilfredo Pareto Je trouve ton développement assez intéressant dans le sens où il renverse la perspective. Dans mon entourage, les critiques que tu adresses aux gauchistes, je les ai plus souvent entendues pour qualifier les droitards ("culte de l'autorité" "vision pessimiste de l'Homme"). Les critiques me semblent donc légitimes, mais précisément, un gauchiste n'aura aucun mal à les retourner contre son interlocuteur.

Tu peux développer par rapport au biais historiciste ?

 

@Rübezahl C'est vrai, ça ne concerne pas que la gauche. Je le trouve en tout cas très répandu en France.

 

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18 minutes ago, Rincevent said:

Ne pas en avoir eu ; soit parce qu'il s'est cassé, soit parce que Madame t'a empêché de voir "ce salaud", soit parce qu'il était très en avance sur son temps niveau soja.

 

ahah ok

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il y a 5 minutes, Rincevent a dit :

Ne pas en avoir eu ; soit parce qu'il s'est cassé, soit parce que Madame t'a empêché de voir "ce salaud", soit parce qu'il était très en avance sur son temps niveau soja.

Il peut être décédé aussi. Ou il peut très bien être là physiquement sans être présent dans la construction psychique de l'enfant, notamment sur la reconnaissance de soi. 

 

il y a 43 minutes, Brock a dit :

ca se traduit comment ?

Par la suite, ça engendre éventuellement une absence de cadre, et une recherche de limite. D'un point de vue interne, ça se traduira par exemple par la recherche d'une - ou plusieurs dans le cas précédemment cité - figure de remplacement (qui engendre davantage une dépendance à cette figure plutôt qu'un substitut de cadre) ; D'un point de vue externe, ça peut se traduire par un comportement associal ( comportement limite "ne passer pas par la case départ" / évitement, méfiance etc..). On pourrait aussi parler de l'attitude sexuel. 

 

Ça reste des généralités, mais ce sont des points souvent repérables. 

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il y a 1 minute, RaHaN a dit :

Il peut être décédé aussi.

C'est vrai, quoique plus rare de nos jours qu'il y a un siècle. Pour être précis, décédé sans remplaçant fixe.

 

il y a 2 minutes, RaHaN a dit :

Ou il peut très bien être là physiquement sans être présent dans la construction psychique de l'enfant, notamment sur la reconnaissance de soi. 

Développe ?

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il y a 5 minutes, Rincevent a dit :

Développe

Essentiellement la valorisation. Des enfants qui n'ont comme seule relation à la maison, celle avec avec leur mère. Où le père n'est pas nécessairement violent ou quoi, juste invisible (par choix, ignorance, whatever). 

 

C'est pour ça que tu as certains témoignages d'adultes qui disent par exemple préférer avoir eu un père violent que rien du tout. 

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Il y a 3 heures, POE a dit :

J'ai rien compris à ton histoire mais c'est pas grave apparement, tout va bien.

Quel est le diagnostic retenu ? 

Je penche pour une fausse allergie avec histaminolibération.


Ben j'ai fait des tests allergènes pas plus concluant que ça dans la semaine, donc ça avait l'air de ressembler à ça oui. ON en saura pas plus, j'ai jamais été allergique au donc ...

Si t'as rien compris, c'est que t'as compris, il s'agit juste d'exprimer la situation de fou. Tout le monde s'en doute mais c'est plus marrant quand c'est ton tour. J'attends les impôts maintenant ... :D

@Bisounours ha mais sisi j'ai très bien compris, l’hôpital vit exactement le même modèle que mon environnement professionnel. Vu que les mêmes causes produisent les mêmes effets, il n'y a rien d'étonnant à ça. ON peut regarder la fenêtre de temps sur 3 mois et se dire que c'est un monde de fou, ou sur 10 ans et voir que ça ne pouvait que se terminer comme ça. Un docteur qui cherche des lits, c'est pas un docteur, c'est une secrétaire qui s'ignore, ou un programme pas écrit, on est en 2020 merde. RFID, analyse des des déplacements de lits, mesure du taux d'occupation versus taux de mouvement et attente dans des endroits ou un lit n'a rien à y faire, et surtout surtout, on donne pas cette activité à un DOCTEUR AUX URGENCES, car ce qui est sûr c'est que chercher un lit ce ne fait jamais partie des actions qui constituent une solution d'urgence.

Enfin , quand il faut attendre une heure 15, en mode accéléré avec contact du SAMU, pour se faire prescrire des antihistaminiques, on est juste MAUVAIS, qu'on soit le deuxième ou le 30ème. Et forcément avec ce genre de projections d'avenir et décisions de l'instant, il faut tout d'un coup 10 incapables pour gérer le travail d'un capable. Ce n'est pas une gare de tri c'est une gare de déchets. SI tu veux être allemand, la première fois tu vas voir ton chef, la seconde la direction, la troisième le ministère et la quatrième fois t'arrêtes de bosser net. Mais quoi qu'il arrive tu vas pas acheter un lit à Ikea(une image bien sûr).  Le lundi d'après y a une commande, et le lundi d'après y a une analyse des méthodes et un nettoyage du processus. Et je te rassure dans mon travail comme dans le leur personne ne fait ça.

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1 hour ago, RaHaN said:

Essentiellement la valorisation. Des enfants qui n'ont comme seule relation à la maison, celle avec avec leur mère. Où le père n'est pas nécessairement violent ou quoi, juste invisible (par choix, ignorance, whatever). 

 

C'est pour ça que tu as certains témoignages d'adultes qui disent par exemple préférer avoir eu un père violent que rien du tout. 

 

pas rien du tout : une mere folle.Souvent a l'origine du depart du pere dans la plupart des cas. Ce sont l'absence d'autorite, et les comportements  changeants,  nevrotiques et moralement fluctuants qui vont  etre a l'origine de bien des problemes ( dont la depression ), auxquels on va toujours aller chercher pour origine "l'absence du pere". C'est un moyen pratique pour faire porter le chapeau aux peres qui sont, faut il le rappeler, toxiques par essence.

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2 hours ago, RaHaN said:

Par la suite, ça engendre éventuellement une absence de cadre, et une recherche de limite. D'un point de vue interne, ça se traduira par exemple par la recherche d'une - ou plusieurs dans le cas précédemment cité - figure de remplacement (qui engendre davantage une dépendance à cette figure plutôt qu'un substitut de cadre) ; D'un point de vue externe, ça peut se traduire par un comportement associal ( comportement limite "ne passer pas par la case départ" / évitement, méfiance etc..). On pourrait aussi parler de l'attitude sexuel.

Voilà, une vie organisée autour du rejet de certains pères symboliques pour en idolâtrer d'autres. L'athée à fédora qui cite religieusement Dawkins, le "radicalisé" qui rejette la société pour finir par rejoindre une mafia ou un groupuscule sectaire, le genre de personnes chez qui Peterson et son "clean your room bucko" peut résonner profondément.

 

(et bien sûr ceux qui deviennent communistes par drame personnel)

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